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Re: One soul for another

Dim 10 Mar 2019 - 10:04


J'essayais de maintenir ma tête droite. J'avais une effroyable envie de la rejoindre, de dormir, de fermer les yeux. Comme si tout cela m'avait complètement sucé mon energie. C'était tellement le néant à l'interieur de moi. Donnie parlait comme si Jen' avait choppé la grippe. Qu'il aille se faire foutre. Je lui dirais à Evy. Mais quand il me parla de mon enfant, une étincelle me fis une pression sur le sternum. Oui elle existait. Elle était là à attendre sagement que l'homme qui lui servait de père se calme pour la prendre dans ses bras. Mon poing se referma automatiquement sous la pression de cette image. Une fille dans un autre box attendait que son père ne soit plus énervé pour être bercé. Un visage, qui me rappelerai tous les jours les traits de sa mère. La voir grandir et lui annoncer un jour que sa mère était morte en la mettant au monde ... ça la détruirait. Ca me détruirait une fois de plus.

Et lui, il était qui pour me dire ça ? J'avais des conseils ou des leçons à recevoir de lui ? Ma fille, si je peux la considérer ainsi ne verra pas son père. Elle ne verra même plus sa mère. Ma femme ne la verra jamais grandir, s'ouvrir, sourire, s'endormir dans ses bras. Elle l'avait porté sans profiter d'elle, de sa famille. La vie était pourrie. Cette chienne de vie avait eu ma peau. La seule force que j'avais en moi était la colère que je supportais plus que d'habitude. Comme une nouvelle amie, celle qui ne m'avait jamais quitté. J'avais envie de ricaner quand Donnie ouvrit sa bouche pour me raisonner. Me raisonner de quoi ? Tout ça parce que j'avais foutu le bordel ? Si tu étais à ma place, là maintenant, tu serais bien pire que moi ... Je vis en arrière plan un infirmier qui tentait de s'approcher de Jen'. Je me tournais vers lui et d'un regard qui envoyait des flammes dans sa direction je lui dis Si tu t'approches encore, je te tue.

Donnie continua son discours à deux francs, je me levais pour le bousculer en arrière planta mon regard fou dans le sien De voir ma femme à travers cet enfant est la dernière chose que je souhaites, tu m'entends sale abruti ?! Alors dégage avant que je te refasse le portrait pour la troisième fois en 6 mois !!
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Re: One soul for another

Lun 11 Mar 2019 - 10:35

One soul for another


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Le dispensaire ? Elle n'avait pas vraiment suivi, vaguement tenté de lire sur leurs lèvres, et surtout celles de Cain, pour déceler ce que cette harpie désirait de lui. Soucieuse, la blondinette opina néanmoins, laissant filer son homme avant de reporter son attention sur le personnel de la garderie. Finalement Louisie devrait rester un peu plus longtemps que prévu, mieux valait d'ailleurs, car la clinique de fortune n'était pas un endroit pour les enfants, du moins pas si ce qu'elle imaginait se produire se produisait belle et bien. Si Donovan faisait le déplacement, pour Lucas, c'était que quelque chose de mal était arrivé, pour autant Collins était loin d'imaginer que c'était bien pire. Pire que mal, pire que violent, pire que tout les scénarios possibles et envisagés le long du court trajet qui la mena au bâtiment.

De l'extérieur, la blondinette entendit des hurlements, de la casse, des cris intolérables qui la firent se figer. La voix de Lucas grondait jusqu''à elle et malgré tout elle n'entendit pas celle de son homme, ni ne comprenait ce qui s'échangeait dans les entrailles d'un lieu où le calme était quémandé. Crispée, elle ravala sa salive et pressa la clinche de la double porte, se hasardant dans un premier corridor, se fiant aux éclats de voix, à cette colère sourde qu'elle n'avait que trop expérimentée. Son cœur se pinça, exactement comme il s'était pincé à Renton alors qu'elle tentait de lui faire entrer dans le crâne qu'elle n'était ni fragile, ni trop niaise, et que lui n'était pas l'homme instable et sans cœur que tentait de lui dépeindre son frère. Néanmoins la rage palpable lui fit activer le pas, courir même jusqu'à l'encadrement d'une arche qu'elle serra à pleine paume à peine s'y stoppa-t-elle. Plusieurs médecins étaient présents à tenter de faire entendre raison à un Lucas aussi livide que les murs de la pièce, Donovan auprès de lui à se faire hurler dessus. Son cœur roula sur lui même, de colère, de doute, comme si quelque chose clochait ici sans qu'elle sache, et que les mots de Richardson n'étaient que des gratuités de plus à l'encontre de l'homme qu'elle aimait, qu'elle avait choisi, et qu'il avait pourtant promis de tolérer pour elle.

- STOP ! Siffla-t-elle en tentant, malgré les chevrotements de sa gorge, d'obtenir le silence. Dans ce panel d'infirmiers, Evelyn n'était qu'une souris parmi les chats. Trop petite, trop peu sûre d'elle pour gagner l'estime que peu de monde avait pour elle mais là, à le voir s'en prendre à Donovan comme il en avait l'habitude, sans comprendre les raisons l'y menant, la jeune femme sentait le sang glisser froidement le long de ses veines. Arrêtes Lucas, bordel de merde qu'est-ce qui se passe ici qu'est-ce que …...

Ses prunelles filèrent à ce rideau quasiment arraché de ses anneaux, branlant sur la barre de métal, jusqu'au corps allongé. Ce fut comme un coup de massue, forgeant le silence à s'emparer de son corps même s'il ne régnait pas dans la pièce. Les larmes innodèrent son regard et immédiatement elle redressa la main contre ses lèvres avant de fixer maladroitement l'homme qu'elle venait de mettre en garde. La colère, la haine, la souffrance, elle les lisait sur ses traits et comprenait ce qui en était la source. Le bip du monitoring lui siffla aux tympans, jusqu'à ce que l'un des hommes autour d'eux ne le stop.

- Je …...... J'suis désolée Lucas je.... et ….. Et le bébé ? Ou était l'enfant au juste, est-ce que là aussi son corps chétif reposait sur un lit tout aussi minuscule, sans vie ? Les mots ne parvinrent pas à passer ses lèvres tandis qu'elle se rapprochait de lui et se lovait dans ses bras pour tenter de faire taire ce qui pourtant le ferait tenir debout à l'avenir. Le cœur de Lucas battait bien trop vite, trop fort, autant que le sien alors qu'elle redressait les cils sur le militaire auprès d'eux, le remerciant d'être venu pour lui, pour un type qu'il n'avait jamais porté dans son cœur et qui, encore aujourd'hui, ne faisait que l'insulter ou le traiter d'incapable. Lucas, …... Lucas est-ce que,... le bébé ? Ses yeux filèrent encore une fois à ceux du tatoué où elle put lire une réponse qui la soulagea malgré la peine qu'elle ressentait chez l'homme qu'elle considérait de sa famille, de son sang même s'ils n'avaient pas les mêmes gênes. Ses mains glissèrent aux traits de ce dernier, histoire de s’octroyer un regard, J'suis là, et …... Je t'aiderai, mais tout casser, tout détruire, ça te détruira toi aussi, calme toi s'il te plaît. Plus facile à dire qu'à faire, Jenna n'était plus, mais là à tenter de le raisonner, Evelyn permettait à ceux qui le devaient de faire leur boulot, de débrancher cette jeune femme qu'il avait aimé, à laquelle il s'était lié, pour ensuite penser à la suite. Cette suite qu'il n'imaginait pas possible car, ce matin encore, il pouvait discutait avec elle. Laisses les faire, laisse les Lucas.

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Re: One soul for another

Lun 11 Mar 2019 - 16:07


Alors que mon regard incriminait celui qui n'essayait même pas de comprendre ma douleur, une voix feminine me rappelait à l'ordre. Comme un ange tombé du ciel, elle atterit devant le chaos gênant et ces infirmiers aux deux mains gauches. Comme si c'était une sorte d'alarme certaines blouses blanches se permettaient de bouger. Normal, Evy respirait la douceur et la gentillesse à plein nez, cela permis aux autres demeurés de reprendre le cours normal de leur métier et de leur vie. Moi je n'en avais plus.

Je me séparais d'un bon mettre de son partenaire. Mes poings automatiquement se relâchaient, acceptant Evy et sa voix comme un tranquilisant. Ma machoire se détendit un peu mais ma tête faisait peur à voir. C'était sûrement le cas, voyant la gueule que tirait la petite, ses yeux étant posés sur moi. Elle était tellement ... fragile. Je n'oserais pas la casser à cause de mon comportement et de ma voix plus que déchainée. Elle était l'incarnation de la douceur. Tellement le contraire de Jenna. J'avais eu toujours un faible pour les femmes folles au tempéremment de feu, qui jouait le plus souvent de leur sensibilité et leur sensualité. Evy, était tout le contraire. C'est ce qui me plaisait chez elle, c'est ce qui me permettais de la protéger. Concrètement, en y pensant je n'en aurais plus les capacités et j'avais laissé Donnie prendre les rennes. Et qu'on me protège moi ? Je n'en avais pas besoin.

Lorsqu'elle vit Jenna sur ce lit, le sang et mon teint livide, elle comprit. Elle s'approcha de moi me serrant dans ses bras. Je la dépassais d'une bonne tête et sur le moment je ne su que faire, que dire. Je voulais la serrer plus fort encore mais ce serait me laisser aller encore une fois pour faire appel aux larmes. Je pris alors le bas de son manteau et le serra d'une main ferme, baissant la tête, oubliant la simple présence de son "mec". Qu'elle soit désolé je la croyais. Elle était honnête sur ses sentiments.

Sur la question du bébé, je relevais la tête et Donnie donna d'une simple expression la réponse. Je regardais droit devant moi, crispé, le coeur battant à tout rompre. Ce bébé que je n'avais pas porté, qui avait pris la vie de sa mère et moi qui en était pas digne. Trop d'arguments qui m'emmenait à une simple conclusion : j'étais pas prêt. Je ne pouvais pas et je ne voulais pas la voir.

La seule réponse que j'arrivais à formuler entre mes dents était C'est une fille. Rien de plus. Je me détachais d'Evy la regardant quelques secondes. Comme si cela était un effort supplémentaire, j'inspirais avant de lâcher Tu feras une excellente marraine. Je balayais ensuite la salle du regard tombant sur le corps de ma femme une dernière fois. Avant que mes émotions puisse reprendre le dessus, je détournais le regard de cette vision qui me faisait tellement mal pour sortir de la salle. Une fois fait, je titubais dans le couloir. Un vertige vînt soudain me rendre la tâche plus difficile. Je me rattrapais une main sur le mur, je laissais mon corps à l'abandon, laissant mon âme me blesser davantage.
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Re: One soul for another

Sam 16 Mar 2019 - 10:00

One soul for another


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Rien n'était évident là, aucun geste, aucun mot. Il n'y avait pas de mode d'emploi pour chasser la douleur, la peine. Cette tristesse incommensurable attisait même une haine certaine contre laquelle, rien ni personne, ne pouvait lutter sinon le temps. A le voir ainsi, blême, perdu, aspiré par le tourbillon de questions, de pourquoi et de comment, Evelyn déglutit. Elle n'était pas aussi proche de Jenna qu'elle l'était de Lucas, mais puisqu'il souffrait, puisqu'elle l'aimait comme une sœur aime son frère, elle pouvait ressentir, à travers lui toute l'horreur et la détresse qui émanait de son corps. Elle était désolée, sincèrement, mais rien n'y ferait pour l'instant ou … Si ? A parler de l'enfant, en capturant la réponse dans les yeux gris de celui qu'elle aimait, Evelyn opina avant de redresser les cils dans le regard larmoyant, injecté de sang et bien plus sombre, de Richardson. Une fille, un léger sourire étira ses pétales. Une petite fille, n'importe quel homme désirait avoir un fils était bien plus heureux d'avoir une petite fille en définitive. On ne couvait pas un garçon comme on protégeait une petite fille, pas vrai ? Néanmoins, sa révélation la fit déglutir. Marraine ? La blondinette balbutia quelques mots inintelligibles, fixant Donovan une seconde, espérant qu'il trouve des réponses à sa place sans doute, ou puisse lui assurer que oui, ce rôle lui irait à merveille mais, rien ne fila ses pétales. Touchée, elle opina simplement, avant de passer le pouce contre la joue pâle de Lucas qui déjà se défaisait de son contact.

Que pouvait-elle faire de plus ? Il s'était calmé, c'était là ce qu'on désirait qu'il fasse, le pourquoi de sa présence ici ? De celle du militaire tout autant, non ? L'air dans ses poumons fila sa trachée, puis ses lèvres, formant quelques chapelets frémissants en rejoignant l'atmosphère lourde de cette pièce. Elle pouvait comprendre en un sens, mais n'imaginait pas qu'il n'irait pas voir, ou veiller, la dernière chose, très précieuse même, que lui avait offerte la jeune femme que les médecins recouvraient déjà d'un drap. Doucement, Evelyn recula pour les laisser passer, emporter le corps puis redressa le regard vers le militaire.

- C'est pas moi... Lui sourit-elle, peut-être pour le rassurer au sujet de ce qui devait lui passer par le crâne. mais, il... Elle n'eut pas le temps de terminer, apercevant un Lucas titubant qui manquait de tomber. Vas chercher la princesse, j'te rejoins je vais …. L'aider à rentrer. Prête à rejoindre son frère de cœur, la jeune femme avança puis revint sur ses pas, rivant simplement ses lèvres à celles de Donovan. Je reviens vite, promis. Lucas avait besoin d'elle, de rentrer, de se poser, quant à cette petite fille, qu'il lui apprendrait s'appeler Margareth, Collins ferait le nécessaire pour elle, le temps que son père prenne conscience qu'il avait un nouveau rôle à jouer, même deux puisque celle qui aurait dû sourire, rire et s'extasier de pareille merveille, n'était plus là pour en profiter.

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Re: One soul for another

Ven 19 Avr 2019 - 9:39


Une dizaine de jours plus tard

Durant des heures et des heures le jour de sa mort, je ne savais plus quel était le rêve de la réalité. J'avais l'impression de vomir cette vie et me vomir moi. Je dormais sans vraiment dormir. J'eus quelques visites et Evy était là sans être là. Je ne sais même plus si j'existais, si je mangeais. J'avais plus goût à rien. J'oubliais qui j'étais, j'oubliais cette vie et ce rôle de père qui venait de me tomber dessus alors que je croyais m'y être préparé. J'étais prêt, mais pas sans elle. Pas sans ma femme pour qui j'avais donné une partie de mon âme. Cette dernière s'était envolée avec elle.

On l'enterra. Cette vision de cette terre qui recouvrait ses chairs étaient insoutenable. J'essayais de rester en état de colère, de haine pour me sentir fort car c'est comme ça que j'étais, que je me voyais. Je voulais éviter les larmes, la peine la souffrance mais clairement elle m'habitait plus que la normale. Mon coeur faisait des soubresauts, en crise en panique. J'étais seul. Je me sentais horriblement seul sans sa présence et sans l'amour qu'elle me portait. J'étais vide. Et irresponsable. Clay essayait de  me secouer. Evy tentait de me parler de ma fille. Je n'arrivais même pas à prononcé MA fille. C'était une inconnue. Elle me rappelerait tous les jours de ma vie celle que j'ai perdu.

Je pensais à en finir. Non, pas me faire du mal et mourir. Ce n'était pas ça mon plan et j'étais beaucoup trop lâche pour ça. Je voulais partir. Quitter ce camp. Cela faisait des jours que j'y pensais alors que j'avais du mal à réfléchir en ce moment. J'en avais même rêvé entre deux cauchemars et deux whisky. Seul, assis sur le lit, mes coudes sur les genoux, cet après-midi là je fixais mon sac. Mon sac à dos. Si la vie voulait me rendre fou, j'allais le devenir. Elle n'a pas été tendre avec moi, toute ma vie. Et si retourner sur les routes était le prix de cette vie qui voulait me massacrer. Ce camp n'avait pas besoin de moi, encore moins aujourd'hui dans mon état. Et ... elle non plus n'avait plus besoin de moi. J'avais suffisamment confiance en Evy pour ce rôle. Elle m'en voudra toute sa vie. C'était pas grave. Une fois sur les routes, elle pourra me hair tous les jours de sa vie. Et les autres diront "Bon débarras".

La vie voulait me faire un signe ? Alors on verra si je survis sur les routes, on verra si je fais toujours le poid face à elle. Je pris mon sac et pris quelques fringues, effets personnels, du necessaire de survie et ... son alliance. La mienne se cramponnait à mon doigt. Jamais je ne l'enleverais.

Je pris la porte, jetant un dernier coup d'oeil derrière moi en guise d'adieu. Me remémorant cette table où je l'ai prise pour la première fois ... je fermais les yeux et claqua violemment la porte. Désormais, je marchais d'un pas décidé. Partir comme ça c'était dingue, à l'entrée personne ne me laisserait passer. J'étais prêt à foutre le feu pour que l'on me laisse décamper. Je me le devais. J'en pouvais plus. C'était ma seule issue.
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Re: One soul for another

Jeu 2 Mai 2019 - 12:31

One soul for another


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Ce n'était pas logique, pas normal à son sens, cette petite fille n'avait pas demandé à être là, abandonnée par les siens, encore moins après avoir perdu sa mère sans en avoir conscience. Lucas n'avait pas changé d'avis et fort heureusement pour elle, Maggie était née prématurément, sans quoi … Sans quoi t'aurais supplié Donovan de la garder chez vous, le temps que son père abandonne sa bouteille. Un soupir fila ses lèvres. Quand son existence roulait parfaitement, celle de Richardson partait dans tous les sens et, ces derniers temps, il se complaisait dans une noirceur malsaine dont elle ne parvenait pas à le tirer. Clayton tentait, tout comme elle, mais quand bien même avait-il un entourage pour ne pas se noyer dans les méandres de souvenirs bien trop durs encore, il n'écoutait rien. Ce jour là, après avoir déposé les lèvres sur sa tempe, embrassé la princesse dont les boucles brunes devenaient un peu plus longues à mesure des mois, Evelyn avait pris le chemin de cette maison où elle avait longuement vécu avant de s'émanciper. Si Jenna avait un jour pris soin de la devanture, à l'heure actuelle les mauvaises herbes envahissaient l'allée et les parterres autrefois entretenu.

Ça allait mal, elle en avait conscience mais peinait à l'accepter, peut-être pour cette raison qu'elle passait quasiment chaque jour, peu importait qu'il soit levé ou non, pour laver cette fichue vaisselle, virer la poussière et les quelques cadavres de bières puis mégots de cigarettes qui laissaient leur emprunte olfactive dans le logement qu'il ne prenait même pas soin d'aérer. Prête à rentrer, Collins soupira en ramassant quelques déchets abandonnés dans les herbes trop hautes, puis redressa le nez vers lui qui quittait la baraque. Au moins il sortait, au moins il prenait l'air et peut-être eut-elle trop d'espoir à l'imaginer rejoindre le dispensaire pour aller chercher celle qui avait besoin de lui plus que quiconque en ce monde.

- Lucas ! ? S'empressa-t-elle en cavalant à sa suite parce que bien qu'il l'ait sans nul doute vue, ou pas mais entendue, son frère continuait son chemin comme si elle était la femme invisible. Passant près de la poubelle, Collins s'empressa de virer le bordel ramassé précédemment, s'essuya les mains à même le jean qui couvrait ses cuisses, puis reprit une goulée d'air frais avant d'accélérer le pas, remarquant, par la même occasion, le sac sur son épaule. Tu sors ? M'semble pas que Donovan ait organisé une expédition, il me l'aurait dit. Reprit-elle en tachant de garder le rythme du brun.

Cette absence de réaction l'invita à se figer aux abords du dispensaire devant lequel il passa sans même un regard, pas même un haussement de sourcils contrairement à elle qui se stoppa net. Qu'est-ce qu'il foutait bon sang ? A quoi jouait-il au juste ? Un instant, elle eut désir de le laisser faire, agir à sa guise, ne pas se mêler davantage. Sa propre vie avait été trop compliquée pour qu'elle s'acharne à rendre plus vivable celle des autres, néanmoins Lucas n'était pas n'importe qui pour elle. Alors le voir là, déterminé, avancer à grandes enjambées vers la sortie, la fit soupirer et reprendre rapidement sa course pour mieux se planter devant lui.

- J'suis invisible ? Pourquoi tu m'réponds pas, pourquoi tu m'parles pas ? J'ai plus droit à ne serait-ce qu'un mot ? Les filles ont plus aucune valeur à tes yeux ? Son cœur battait de travers, néanmoins pour l'atteindre elle n'avait plus que ça. Pour le faire réagir il n'y avait plus que ça. Comme Maggie ? Tu l'abandonne encore, tu vas sortir et faire quoi, décalquer des moches dans le but d'te passer les nerfs, ça va pas t'la ramener Lucas t'entends ?!!! Peu importait les autres qui se tournaient vers eux, et puisqu'il décidait de l'ignorait, Evelyn colla premièrement la main sur son torse, forcée de reculer car elle n'avait pas la force pour l'arrêter, ou si. Le sang brûla si fort dans ses veines qu'elle lui décocha une gifle qui fit écho aux pulsations bien trop vives de son propre cœur. C'est pas ce qu'elle voudrait, loin de là...... T'as envie d'te tuer, d'abandonner ce qu'elle t'a offert ? Espèce de gros ….... Faut te reprendre Lucas, vraiment, parce que moi j'pourrais pas veiller sur elle, tu m'entends ? C'était faux, archi faux, s'il fallait Donovan accepterait, il ne lui dirait pas non, mais c'était peut-être là la seule manière de le faire réagir.

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Re: One soul for another

Mer 8 Mai 2019 - 6:33


J'étais dans une sorte de bulle, à me priver de cet environnement qui me rappelait sans cesse elle. J'avais le pas lourd car la fatigue et la pression de la déprime étaient un poids supplémentaire. Et pourtant ma démarche fut rapide. Ne pas se retourner. Ne pas penser. J'évitais de penser à tout ce mal que j'étais en train de leur faire : Evy, Clay à Jenna qui reposait ici et dont la vie me l'avait enlevée. Je ne pourrais jamais être père dans ses conditions, élever ma fille dans mon état. Je vivais un enfer et je me redonnais à cette vie non sécurisante qu'était l'exterieur. J'aurais voulu fermer les yeux pour ne pas que mes souvenirs m'assaillent à chaque fois que je voyais un endroit particulier.

Puis, je redressais la tête. Evy était là, derrière moi je l'entendais. Et merde. Fais chier. Les adieux c'étaient pas pour moi. Qu'on me laisse en paix, je voulais que mon esprit se calme. Je l'entendais toujours essayant de ne pas accorder d'importance à ces mots. Je passais évidemment près du dispensaire et presque mes yeux devenaient humides. Petite merde que j'étais maintenant. Un homme con, abruti complet, qui se permettait d'être lâche car il avait ce besoin de se venger de la vie ... ou l'inverse. Serais-je vraiment capable de partir ? La laisser là ?

Je n'eus pas le temps de me poser plus de questions, qu'Evy se pointa devant moi, faisant ralentir mes pas. En colère. Je préférais la voir ainsi. Elle me détestera davantage. Alors que je m'arrêtais net à cause de cette pression que ma poitrine, elle continuait à s'acharner avec en prime, ma tête qui tourna légèrement. Pour cause, cette claque qu'elle venait de me mettre. Mais mon regard restait aussi froid que le marbre, les traits aussi durs que les siens. Ma tête tournait vers sa direction posant mon regard dans le sien. Elle voulait me faire flancher, me faire sentir fragile. Alors je laissais tomber mon sac lourdement au sol, un peu de terre s'échappant sous celui-ci et je pris les épaules d'Evy bien trop menues pour moi Dis-le Evy, espèce de gros quoi ?? De Connard ? J'en ai toujours été un Evy c'est ça que tu comprends pas !!

Je ne la lachais pas et continuais pour lui faire plus peur qu'autre chose, peut-être que ça marcherait J'allais partir sans te dire adieu Evy. Peut-être que je n’en ai rien à foutre de toi ? Je veux que tu puisses me détester comme ça tu n'auras pas à chialer ! Je crachais mes mots vulgairement alors que mon coeur lui devenait lourd. J'ai tout donné, j'ai jamais rien reçu. Vois le bon côté Evy, au fond, tu t'en bas les couilles de ma gueule. Et c'est très bien comme ça.

Je commençais vraiment à ressentir un mal être profond, celui des premiers jours. J'étais littéralement paumé et je me rendais compte que la laisser ici était plus fort que moi. Même Margaret. Le dispensaire était juste derrière moi. Le sang de Jenna coulant dans les veines de ma fille. J'étais obnubilé par cette mort qui était ma descente aux enfers. Clay avait essayé, Evy aussi. Rien n'est plus fort que ce que je ressentais au fond de moi. Je me punissais. J'avais le droit de me punir et je voulais que l'on me foute la paix !

Barre toi de mon chemin, fis-je en prenant de la hauteur, lâchant les épaules fragiles de ma petite sœur que j'abandonnais. Je ramassais mon sac prêt à la bousculer si elle continuait à me faire chier.
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Re: One soul for another

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