Re: Destiny still arrives

Les yeux rivés dans ceux de l'adversaire, Megan jeta un simple coup d’œil à l'autre qui faisait le beau sur son siège tandis que Finan quémandait la paix. S'ennuyaient-ils autant pour n'avoir rien d'autre à faire que de leur adresser la parole, les rabrouer, rabaisser même ? Un soupir fila les lèvres de la métisse qui revint aux prunelles froides de la rouquine. Son petit mot à l'oreille la poussa à reculer les traits et à les durcir. Avaient-elles élevé les cochons ensemble ? Non, elle ne lui servirait rien de plus qui puisse la faire jubiler, tout comme à son petit copain qui lui conseillait de la fermer.

- Applique déjà ton propre conseil pour toi abruti, après on verra. Ces cons lui tapaient sur le système.

Leurs œillades, leurs mots, tout était fait pour les asticoter et, le pire de tout, c'était que ça fonctionnait à merveille. Au creux de ses veines Megan sentait le sang filer à toute allure. Son cœur hurlait dans sa cage thoracique et ses mains la démangeaient. C'était ce qu'ils attendaient néanmoins, un faux pas, un dérapage... C'en suivrait une baffe, voir pire, et puisqu'il fallait les préserver, Reyns imaginait déjà qu'ils ne s'attaqueraient pas au visage non, ces deux chiens de garde seraient plus malins. Aussi se redressa-t-elle et les toisa en relâchant la main de l'irlandais. Poing serrés contre ses cuisses, la jeune femme les sondait à son tour. Autant leur renvoyer la monnaie de leur pièce.

- Qu'est ce que tu attends, les menaces c'est bien mais l'reste ? C'était fou, inconsidéré, mais n'était-elle déjà pas en fâcheuse posture, ici, dans cette prison entourée de cinglés tous plus ravagés les uns que les autres ? Un rictus fila ses pétales alors qu'elle fixait le plafond – l'espace d'une seconde, comme pour réfléchir – avant de reprendre. Ahh, j'oubliais, vos chefs vous ont tiré les oreilles, si vous nous abîmez encore vous risquez de compromettre vos plans.... Dommage.

Qu'ils la frappent s'ils le désiraient, lorsque ce Zack, ou cette Ela, verraient le résultat, la discorde éclaterait de nouveau dans leurs rangs. Les dé-souder, désorganiser, n'était pas une mauvaise idée.

- Vous êtes les deux seuls cons à pouvoir aggraver mon cas présentement, Sourit-elle, malgré la peur et le reste, à ce Lucas de malheur. Mais vous avez peur des conséquences, d'faire chier vos supérieurs... Donc vous fermez la, pas b'soin d'avancer des choses que vous n'mettrez pas en œuvre, ravalez vos menaces merdiques et bavardez entre vous, ça nous passera l'temps. Reprenant une inspiration, ses yeux s'ancrèrent à ceux de Morgan. Finalement non, t'es pas comme elle, Victoria perdait pas d'temps en menaces, elle causait bien moins.

Spoiler:

Patrouiller c’était sympa, cela permettait à la serveuse de prendre l’air et de ne pas trop réfléchir au passé. L’air était frais à cause de la pluie de la journée mais c’était supportable aussi Jenna en profitait. Elle n’était pas aller plus près de Zack et Kyle, préférant les laisser discuter entre eux. Elle ne faisait pas partie de leur groupe aussi elle n’allait pas s’amuser à aller glaner des informations bien que cela aurait pu s’avérer utile pour son propre camp. Elle avait juste jeté un œil rapide aux deux hommes pour jauger leur réaction à son approche mais sans insister.

Alors qu’elle tournait au coin d’une habitation la blondirousse tombait nez à nez avec une militaire pure et dure de chez elle, Jane. Levant son arme par réflexe, elle la rebaissait rapidement alors que celle-ci s’identifiiait pour éviter de manger une bastos. Un sourire mince filait sur les lèvres de Jenna, elle avait déjà croisé rapidement Jane à Fort Ward avant de partir pour Renton, mais elle n’avait pas eu l’occasion de faire connaissance. Il faut dire que la sociabilisation n’était pas trop le point fort de la serveuse et vue la réputation qu’elle se trainait, cela n’incitait pas les gens à venir taper la discussion avec elle.

Toisant la militaire de bas en haut « Ouais c’est Farrel c’est ça mais tu peux m’appeler Jenna comme tout le monde » prenant une bonne inspiration d’air frais « Aucune envie pour le billard non, je préfère laisser les mecs jouer avec les queues … et puis il y en a un à qui j’ai pas envie d’adresser la parole de toute façon » Jenna ciblait Swann bien évidemment mais sans prononcer son nom, il était inutile que la militaire sache qu’elle ne pouvait pas l’encadrer ce n’était pas le moment de montrer des dissensions dans le groupe.

« Et toi Raikes, tu as un prénom ou c’est juste Raikes ? Si tu vas au billard, fais gaffe, c’est à celui qui aura la plus longue … c’est marrant cinq minutes leur jeu, pas plus. Tu m’accompagnes en ronde ? »

Spoiler:

Elle me cassait royalement les couilles l’autre fillette en face. Morgan était toute mielleuse en réalité. Elle lança une dernière pique avant de revenir s’asseoir. Je la regardais sceptique comme si j’avais loupé un épisode. Okay donc une menace en l’air, un début de dialogue qui n’a mené à rien. Merde, je pensais qu’elle serait intéressante. J’étais déçu jusque-là. Peut-être que j’en saurais plus lors de notre prochaine sortie. Et puis au bout du compte, je m’en foutais. Juste que son caractère pouvait cacher bien des secrets. Son masque de marbre n’était qu’une protection quelque chose qu’elle avait sûrement fabriqué elle-même pour ne rien montrer d’autre. En même temps, sa vie je ne la connaissais pas. Juste que je pensais qu’elle irait jusqu’au bout.

Pendant qu’elle prit place à nouveau sur son trône, l’otage se redressa pour envoyer du lourd. Pour moi, elle n’était qu’un vulgaire insecte que je pouvais facilement écraser. Lorsqu’elle parla des chefs, je me levais à mon tour la toisant comme si elle m’avait piqué au vif. La grosse blague. Elle avait un plan ou quoi pour nous mettre à bout ? « Tu crois qu’on a besoin d’eux pour agir ? Tu te crois supérieure à nous, à nous provoquer pour nous faire perdre notre sang froid ? » et encore là je restais calme et je plantais bien mon regard dans le sien « Pauvre merde que tu es. T’es dans une situation critique et tu veux la jouer victime pour que nos chefs nous en colle une si on vous touche »

Bien pensé. Mais les provocations à deux balles d’un otage pour me faire sortir de mes gongs ne me toucherait pas. C’était juste pour le spectacle et pour qu’on se fasse taper sur les doigts comme des enfants. J’avais véritablement le choix de lui en foutre une. Mais je ne le ferais pas. Non pas pour contredire ses plans et la faire chier, mais plutôt par manque d’envie, de volonté et surtout, je m’en foutais.

« Alors arrête de te pavaner et de faire genre la fille intelligente pour te faire plaindre. Moi ça me fait doucement sourire, alors tu peux continuer » fis-je en montrant mes dents, fier avant de me rasseoir.

Spoiler:

Par réflexe, j'avais ma main sur mon arme de poing, prête à être dégainée hors de mon holster de cuisse mais fort heureusement, Farrel baissa son arme. Je vis un petit sourire sur ses lèvres, un geste auquel je répondis par un autre sourire, un peu plus moqueur, amusée de voir la taille de son M16A2 comparée à la sienne. On aurait presque dit que la réplique de Jules dans Pulp Fiction pouvait s'appliquer ici. Je fis comme elle, c'est-à-dire de la toiser, pas épaisse la petite, je me demandais même si le flingue n'était pas trop lourd pour elle vu comment elle le tenait. Elle avait suivi une formation comme tout le monde mais manier convenablement ce fusil n'était pas donné à tous.

Jenna, donc, comme elle voulait se faire appeler, répondit à mes questions et je pouvais comprendre ses raisons, accueillis par un rire davantage moqueur, pas envers Jenna mais envers les hommes là-bas. Elle ne cita pas le nom de celui qu'elle refusait de voir mais honnêtement je m'en foutais un peu, elle avait bien le droit de ne pas aimer quelqu'un même de chez nous, on n'est pas tous obligés d'avoir des atomes crochus avec tout le monde. Sur son invitation de la rejoindre pour la ronde, j'opinai avant de lui désigner de la main le chemin de ronde pour l'accompagner durant la patrouille, à l'écart.

Ouais, juste Raikes. J'ai pas des masses envie d'aller au billard d'toute façon, j'suis trop crevée pour viser correctement avec la queue. Y a personne que j'peux pas blairer mais j'ai juste pas envie, y a quelques uns d'mes gars qui y sont, ben qu'ils s'amusent un coup, écoute. S'ils pouvaient leur mettre la branlée aux AD...

Je fis un rire sinistre à cette évocation avant de jeter un œil au quartier vide de toute vie, il n'y avait même pas un bruit d'insecte ou d'oiseau ou même d'animal. La mort régnait en maître en ces lieux, seuls nous étions bien vivants et amenions de l'animation dans ce secteur mort de Seattle. Encore une fois, je me mis à penser à quelqu'un en particulier comme à chaque fois que j'observais les ruines de ce qui était autrefois Seattle et sa banlieue, grouillante de vie. Pour la énième fois, je me remis à penser à cette femme, cette russe ou du moins slave dont j'avais empêché le trépas il y avait de cela des mois. Je me demandais toujours si elle avait pu survivre, qu'elle était là quelque part, non pas à errer en quête de quelque chose à dévorer mais à survivre, à se battre pour sa vie. Ivana Dragova...

Rien à signaler j'suppose ? Même les goules s'planquent dans leurs trous...

Transmission:

« L’appel de la patrouille ». Putain. Victoria était à deux doigts de se fendre de rire. Cette nana ne devait pas avoir été mise au courant que le ministère de la défense était tombé depuis un bail et qu’elle avait le droit de laisser tomber tout son cirque militaire. On disait que les habitudes avaient la vie dure mais quand même : là on était à un sacré niveau de conservatisme. La pigiste préférait carrément le mec qui chapeautait toutes leurs opérations là. Un grand échalas fumeur avec la déconne facile. Au moins il n’avait pas de balai dans le cul et ne vivait pas dans un autre monde.

- Tu lui donnes quoi à bouffer à ton clebs ? demanda la trentenaire à Jason après le départ de la brunette, rôdeurs ? Clair humaine ? Cette dernière proposition était lâchée avec un sourire en coin : le chient n’avait absolument pas l’air d’un animal nourri au survivant malchanceux, m’fais pas croire qu’tu lui trouves encore des paquets d’Frolic ?!

Et quand bien même, ces trucs là n’avaient pas une date de péremption ? Contrairement à la fille partie chercher son sens de l’humour un peu plus loin, Victoria n’éprouvait aucune sensibilité particulière pour les bêtes. Encore moins maintenant. C’était une bouche de plus à nourrir et certes, même si au moins un sac-à-puce ne risquait pas de trahir ou de poignarder dans le dos, ça restait… d’une utilité limité disons.

Spoiler:

Il y avait de quoi en rire, Fifi le comparait à un cocker alors que le petit chien enragé qui aboyait sans mordre, c'était bien elle. Il tenta de décocher une moue similaire à celle que Tasta lui faisait lorsqu'elle avait un air interrogateur, du genre qui voulait dire "bah alors, je comprends pas, elle est où ma croquette" mais sa mine exténuée et l'état de son visage ne lui permettait guère de réaliser ce genre de prouesses avec les muscles de son visage en ce début de soirée.

Mais quand ce n'était pas l'un, c'était l'autre et cette fois-ci c'était sa comparse qui jouait le jeu de la provocation et malgré son éreintement, il avait très bien compris ce qu'elle cherchait à faire. Les sortir de leur gonds, pour qu'il commette la même erreur et subisse les foudres de leurs supérieurs ? Astucieux, mais complément suicidaire cette idée ! Elle voulait son petit tour de passage à tabac ou quoi ? N'avait-il pas tout fait pour éviter que ce soit elle qui subisse depuis leur départ du ranch ? A regarder les deux ordures qui les narguaient, il y avait du ressenti, de la haine, toutes sortes d'émotions négatives palpables aux traits de leurs visages.

- Meg arrête ! Ca ne servira à rien, même s'ils craquaient et étaient punis, tu n'y gagnerais rien. s'exclama-t-il en forçant au maximum sur sa voix éteinte. Il essaya d'attraper un pan de manche de la jeune femme dans le but de l'inviter à revenir s’asseoir à ses côtés. Vous... reprit-il plus calmement, vous n'êtes que des idiots et vous finirez par vous entre-tuer... Je prie pour voir ce jour.

Des idiots oui, il fallait vraiment n'avoir qu'un pois chiche dans le ciboulot pour embarquer deux des derniers arrivants d'un groupe déjà soudé auparavant ! Comme il était évident que leur collaboration n'étaient qu'éphèméres à voir comment ils se traitaient les uns et autres.
C'était ça ! Il n'y avait qu'à espérer que Nathaniel ait fait comprendre aux autres glandus qu'il était hors de question de nous abandonner s'il ne voulait pas qu'il leur crame lui même leur foutue ranch ! Ensuite il n'y aurait plus qu'à trouver le moyen de faire imploser ce regroupement de sociopathes ! Un rictus malicieux lui élargissant ses joues alors qu'il songeait à cette hypothèse.

- Rassieds toi Meg, rassieds toi, conseilla-t-il à la métisse avec une hardeur qui laissait plutôt penser qu'il s'agissait d'un ordre, leur tour viendra.

Ca n'assurait pas forcément leur survie, mais il était encore en vie et toujours aussi prêt à offrir sa peau pour celle qu'il avait suivi depuis le début.

Spoiler:

Merl la rejoignit, se glissant dans son dos pour masser ses épaules douloureuses. Elle avait de la chance de l’avoir, elle était vraiment contente qu’il soit là. Sa première visite à Renton s’était faite sans lui, et elle était rentrée épuisée. L’avoir à ses côtés dans un moment comme celui-ci était salvateur pour elle. « Disons qu’il est temps que nous changions notre fusil d’épaule. » Dit-elle doucement, en réponse à ses propos sur les otages. Tuer à tout va n’était plus la solution, car les morts ne leur serait d’aucune utilité à leur survie.

Puis les bras de Merl se glissèrent sur ses hanches, fermant ses bras sur son ventre en la serrant tout contre lui. L’israélienne posa ses mains sur les siennes, tout en continuant à observer l’agitation dehors. Les mots qu’il lui murmura alors eurent vite fait de lui réchauffer le cœur et le corps, elle se laissa un peu aller contre lui. Prenant une de ses mains, elle l’amena à ses lèvres pour y déposer un baiser. « Je le sais, merci… Merci d’être là. » Puis elle repositionna sa main contre son ventre et soupira d’aise. Dehors, les autres se mélangeaient et tentaient de s’apprivoiser. Le délai était court. La confiance fragile. Mais bientôt, ils auraient une idée précise de la nature de cette nouvelle alliance.

« Si tu veux redescendre un peu, n’hésite pas… Je crois que je vais tenter de dormir un peu. » Les prochains risquaient d’être éprouvants. Aussi se glissa-t-elle hors de l’étreinte de Merl pour s’éloigner. Mais l’homme la rattrapa d’un geste, la ramena vers lui pour poser un baiser chaste sur ses lèvres, puis sur son front. Merl ne descendit pas se mêler aux autres, préférant éteindre la bougie avant de s’allonger auprès de l’israélienne et profiter encore un peu de cette bulle de tendresse qu’ils rechignaient à éclater.

Spoiler: