Re: Event - When all Hope is gone

La tête lui tournait désagréablement. Pire qu'un lendemain de soirée médecine, et dans alcool avec ça. Mais Connor restait sa priorité. Par chance Ludwig semblait avoir conserver ses neurones vu qu'il arriva bien vite à sa hauteur pour l'aider. Elle ne releva la tete qu'en entendant qu'on s'adressait à elle, offrant une moitié de sourire à Arthur face à sa remarque qui lui arracha une grimace de douleur. Ça va. Promet moi juste qu'alan ne touchera plus jamais un volant de savie. assura t elle alors que la petite soeur lui montrait une part de gentillesse. Offrant à Élyse un regard rempli de gratitude, elle murmura un bref merci. Je vais... avoir besoin d'aide pour lui remettre ça en place. ils ne seraient pas de trop pour l'immobiliser le temps qu'elle remette l'os en place après tout.

Tournant son regard vitreux vers Kassandra, elle assura à la petite blonde Tu t'occupera de moi après, promis Connor souffrait bien plus qu'elle après tout. Élena lui ramena une pochette de glace qu'elle accepta bien volontiers. J'vous revaudrai ça promit elle a Élyse et Elena avant de rajouter Ceux qui peuvent m'aidez à maintenir Connor, allez y son regard se tournant vers Ludwig, histoire qu'il ne la lâche pas. Frangin... je compte jusqu'à trois, d'accord ? Un...

Clac. Dans un bruit écoeurant, l'os rejoignit son emplacement initial alors qu'elle laissait enfin Connor en paix. Si quelqu'un peut l'aider à se relever. Il faudrait lui mettre le bras en écharpe aussi... Ludwig tu peux t'en occuper ? Sa vision se troublant dangereusement alors qu'elle essayait de se relever d'un pas un peu trop chancelant.

Guidé par Quinn, le libraire put alors effectuer son premier remettage d'épaule en place de sa vie. Et le craquement qui suivit leur mouvement sec lui avait arraché un long frisson. Il avait offert un piètre sourire à Elena qui lui avait tapoté le torse, mais avait toujours autant de mal à se situer, et même à savoir ce qu'il s'était passé réellement. Le fait de s'être si violemment cogné avait mis un beau bazar à l'intérieur de son crâne, et, s'il se rappelait son prénom, il était à deux doigts de perdre le fil de ce qu'il se passait à cet instant. D'autant qu'il avait de plus en plus de mal à garder sa vision nette. Ses yeux louchaient par à coup et sans qu'il ne s'en rende compte.

Quinn lui demanda de mettre le bras de son frère en écharpe. Ludwig utilisa donc son propre vêtement pour le faire. Les doigts tremblants et les gestes malhabiles, il fit un nœud de fortune et s'assura que le bras de Connor était bien immobilisé. Il n'osait pas trop le regarder dans les yeux, et se contentait d'obéir machinalement aux ordres de Quinn.

Une fois son travail effectué et seulement à ce moment-là, le norvégien s'autorisa une pause où il frotta ses yeux et attrapa sa tête douloureuse de ses deux mains. Assis entre la porte du camion et l'extérieur, il posa son front sur ses genoux, paupières closes pour faire passer le malaise, en vain. Son souffle commençait à lui manquer et ses yeux à vouloir se fermer pour de bon.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? baragouina-t-il entre ses mains à qui voulait bien l'entendre.

Mais tout le monde était bien trop afféré à s'occuper de la sœur et du frère, il ne savait même pas si quelqu'un l'avait entendu.

C'est dans un dernier soupir de soulagement que McLeod trouva les Karlson bien vivants. Il offrit un regard lourd de sens à son ami, et fut bien aise de sentir la pression s'échapper lentement. Plus de peur que de mal, cette fois c'était sûr. Il posa ensuite son regard sur Elena, qui venait de lui poser la question qui envahissait déjà son esprit. Cette question à laquelle il avait déjà une réponse, et elle risquait de ne pas plaire à tout le monde.. pas à six heure, toujours dans l'obscurité. Abel lui répondit avec des mots qui auraient pu être les siens. Son binôme avait raison.. L'heure était venue de faire un constat. Et si le camion d'Alan ne pouvait pas repartir, alors ils prendraient une décision qui allait les gonfler de bon matin déjà.

" Je vais m'occuper de ça. ", annonça-t-il aux deux autres en guise de réponse. Le sergent était après tout qualifié pour ce genre de travail, ayant orienté sa formation militaire vers la mécanique dans un premier temps. Mais il n'était pas le seul à avoir les capacités pour pouvoir juger de la situation. Et c'est David qui prit la parole.
" Je viens avec toi. "

Arthur hocha de la tête et alluma donc sa torche en posant le regard sur Abel et Elena une dernière fois.

" Je ne vous apprends rien mais ça risque d'être le bordel. Elena, essaye de trouver Blake et John. Dis leur que j'suis avec David, pour voir si le camion pourra repartir. Va falloir surveiller.. Abel, tu peux trouver Ethan et te charger des merdes qui vont nous tomber dessus ? "

Bien plus calme et détendu que le visage qu'il avait offert deux jours plus tôt, les ordres de McLeod n'avaient pas l'arrière goût autoritaire dont il pouvait parfois faire preuve. Peut-être retrouvaient-ils là le Arthur des temps plus cléments, lorsque chalet rimait presque avec tranquillité. Il partit ensuite en compagnie de David et de sa torche déjà allumée.

" Tu sais c'est quoi la bonne nouvelle ?
Non ?
On va se traîner dans la neige.
... Putain mais j'en ai marre. "

Arthur et David échangèrent un léger sourire. Compagnons de galère qui rapidement se mirent au travail, dans la joie et la bonne humeur. Dans le froid et l'envie d'aller ronfler leur ras-le-bol aussi !
Il ne leur fallut que quelques minutes pour comprendre que le camion allait rester sur place. En plus d'avoir une roue explosée, le triangle était HS. Complètement HS. Avec le peu de moyens qu'ils avaient pour entretenir les véhicules, et les conditions extrêmes des deux derniers hivers, ils n'en furent pas étonnés. Ainsi donc David et Arthur se séparèrent pour aller annoncer l'incroyable bonne nouvelle à tout le monde. Ils allaient devoir se serrer dans les véhicules et avant ça.. Ils allaient devoir bosser. Et bien bosser même.

Elle laissa donc Quinn finir le travail avec Ludwig et d'autres, et lorsqu'elle revint avec un des cartons pharmaceutiques qui étaient toujours soigneusement fermés que le craquement écoeurant l'arrêta à mi-chemin. Elle aperçut particulièrement le visage livide de Connor... Remarqua aussi que Quinn tenait une poche de glaçon, qui allait sûrement aidé à diminuer un éventuel gonflement.Et aussi, elle ne marchait pas tout à fait droit Quinn... Elle avait manqué de tomber à plusieurs reprise... Pour l'heure elle jugeait qu'il fallait en premier arrêter le saignement en compressant la plaie avec le matériel nécessaire. Elle posa le carton près d'eux et parvint à trouver ce qu'elle cherchait malgré le bordel de celui-ci.

Assieds toi sur le rebord du camion. Laisse Connor en d'autres mains. Ludwig s'était même rendu utile, et malgré le fait qu'il semble un peu sonné par l'événement, il réussit à faire un bandage correcte à Connor. Elle adressa un regard aux deux hommes avant de se détourner et se concentrer sur le visage sanguinolent de la rousse. T'es bien arrangé, tu ferais même peur à un mort dans cet état... Avec la semi lumière du jour elle n'y voyait pas grand chose, mais elle demanda qu'on vienne lui éclairer le haut du crâne de la jeune femme pour trouver les plaies.

Tu as des nausées ? Des vertiges ? Enfin tu connais les symptômes mieux que moi... Sa respiration semblait normale, du moins autant que pouvait l'être une respiration en situation extrême... En trouvant l'endroit où il y avait eu le choc, elle commença à s'activer pour panser cette plaie, n'en trouvant pas d'autres. Elle laissa un moment la sac glacée sur la blessure, ce qui fit grimacer la jeune femme. Puis s'atteler à mettre un pansement après avoir désinfecter puis bander sa tête. On va devoir te nettoyer le visage. Quelqu'un pourrait aller me chercher encore un peu de neige s'il te plaît ? Histoire de rendre la rousse plus présentable. Elle s'inquiétait vraiment pour elle et elle espérait qu'elle n'ait aucune hémorragie interne...

Il avait hoché la tête et s’était immédiatement mis en quête d’Ethan. Du coin de l’œil, il surveillait que Tamara ne s’était pas encore échappée de sa voiture pour apporter son aide de gré ou de force. Ce n’était heureusement pas le cas. Abel trouva alors son cadet et le briefa brièvement :

- Arthur veut qu’on s’occupe de surveiller les rôdeurs qui vont arriver.

Pas la peine d’épiloguer : les ordres étaient clairs, la tâche évidente, et le mort repéré un peu plus tôt était désormais dangereusement proche de leur groupe. Répétant des gestes exécutés des dizaines, voire des centaines de fois, pendant les mois passés, l’ancien agent déplia son couteau papillon et l’enfonça sèchement dans la boîte crânienne en pleine putréfaction.

Le cadavre s’était à peine effondré qu’il sentit quelque chose essayer de lui agripper le pied. Une main gelée, ses doigts bleuis par la mort et le froid cherchant maladroitement à se refermer sur sa chaussure. Plus par réflexe, il flanqua un gros coup de talon dessus qui pulvérisa le membre dans un effroyable bruit de craquement. Le sang était tellement refroidi et coagulé que rien ne coula sur la neige blanche. Le temps de repérer la tête sous la poudreuse et Abel se débarrassait de celui-ci aussi, non sans un soupir de lassitude.

- Faites gaffe où vous mettez les pieds ! Prévint-il à la volée.

Ils devaient avoir l’habitude désormais, mais on était jamais trop prudent.

Bien que Connor, Quinn et quelques autres ne soient pas complètement indemnes, la sortie de route du camion conduit par Alan ne provoqua au final rien de trop grave sur le plan humain, ce qui rassura Dante qui était heureux en constatant cela, même pour Monsieur Muscles. Il restait cependant à voir s’ils réussiraient à remettre le véhicule en état de marche. Mais n’ayant aucune connaissance médicale ou mécanique et jugeant qu’il y avait suffisamment de personnes en train de s’affairer autour des blessés et du camion, Dante préféra s’éclipser en reculant de quelques pas pour regarder de l’autre côté et contrôler que des rôdeurs ne fassent pas leur apparition, sans trop s’éloigner de Kassandra.

L’avertissement lancé ensuite par Abel, quant à la présence de morts sous l’épaisse neige, n’était vraiment pas pour plaire au canadien, ni à qui que ce soit d’ailleurs. Prenant en main sa machette, il garda les yeux rivés sur le sol afin de ne pas se faire bêtement surprendre, mais ce qui devait arriver arriva. A son tour, il sentit une prise se faire à sa cheville, et par automatisme, il tira sur sa jambe afin de la libérer, ce qu’il réussit. Reculant de nouveau, il ne parvenait pas à savoir où viser tant la main sortait droit comme un i en tournant dans tous les sens jusqu’à ce que le bras entier puis l’épaule ne se libère du manteau blanc. Désormais, le blondinet voyait le dessus du crâne Parfait. se dit-il juste avant de laisser sa lame s’enfoncer dans celui-ci jusqu’à ce qu’il n’y ait plus aucun mouvement.

Après la nuit agitée qu’ils avaient eue, et le cruel manque de sommeil, ils avaient dit au revoir à Edwin et repris la route. L’humeur plus sombre encore qu’avant. Pourtant le décès du jeune homme leur rappelait une chose : malgré le froid qui brûlait leurs peaux, la faim qui nouait leurs estomacs, ils étaient vivants. Misérables, mais vivants.

Christina avait rejoint son mari dans la cabine du second camion. Le chemin était encore long et périlleux. Au fil des heures, les épisodes de discussion étaient entrecoupés de longs silences. Ils étaient en plein milieu de l’un d’entre eux, à peine au petit jour, lorsqu’ils s’approchèrent du pont. Phénomène classique, ce dernier était abondamment gelé.

- Ça va encore être sport, ne put s’empêcher de déclarer l’ancienne hôtesse, alors qu’ils observaient les premiers véhicules s’engager. Elle jeta un regard vers son homme. Elle le savait prudent, puis il était devenu, en quelques jours, expert de la conduite en conditions critiques. Elle avait confiance.

Ils se lancèrent à leur tour et Christy regardait un peu tendue le parcours, craignant un dérapage. Elle ne s’attendait nullement pourtant à l’explosion d’un de leurs pneus, et elle laissa échapper un petit cri lorsque celui-ci retentit, déséquilibrant leur camion. Ce dernier se mit alors à déraper. La femme regarda effarée une carcasse de voiture s’approcher. Sans mentionner la rivière en contre-bas !

- ALAN ! Hélas, rien ne pouvait empêcher le choc. Christina s’agrippa et limita les dégâts sur sa personne. Tout se figea après un temps qui lui parut durer une éternité. Elle n’avait rien, son époux non plus. Ils sortirent vivement du véhicule, rapidement interceptés par Kassandra, puis Dante. Arthur aussi et Abel. Ils les rassurèrent tour à tour, et s’enquirent de l’état des passagers à l’arrière.

Certains avaient un peu souffert, mais dans l’ensemble, personne n’était gravement blessé. Christina regarda le pneu éventré. S’ils voulaient repartir, il faudrait le changer ! Mais ce ne serait peut-être pas le premier point bloquant. En effet, après quelques minutes de vérification, David allait venir leur signaler qu’ils ne pourraient vraisemblablement pas faire redémarrer l’engin. Merde ! En attendant, elle s’occupa brièvement de Rebecca. Avant de noter la mauvaise mine de Ludwig. Elle répondit à sa question, en l’obligeant à relever la tête vers elle.

- On a crevé, le pneu a littéralement explosé. On a perdu le contrôle du camion à cause du verglas. Elle pinça les lèvres un peu navrée. Alan n’avait vraiment pour le coup rien à se reprocher. Ça va toi ? Tu es tout pâle…