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Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood

Dim 13 Aoû 2023 - 3:40


Jebediah (Freddy²) Kriegertell me more about you

prénom(s) : Jebediah « Jeb » Freddy
nom : Krieger
date de naissance : 12/02/1978
âge : 45 ans

ville de naissance : Joseph (Oregon)
métier : Jeb n’a jamais eu de métier à proprement parler : il était hébergé dans une ferme spécialement destinée à accueillir, accompagner et former des personnes handicapées. Sa contribution quotidienne au ranch et un paiement régulier de ses parents lui permettaient ainsi d’avoir un toit au-dessus de sa tête, des repas, et une assistance médicale et psychologique.
groupe : New Eden

avatar : Bill Hader

what i am

qualités
Minutieux
Patient
Zélé
Intègre
Franc
défauts
Naïf
Rigide
Tatillon
Abrupt
Anxieux
Équipement :
Jebediah ne se sépare jamais de son ardoise magique, un objet qui lui permet d’écrire et effacer instantanément ce qu’il a pu rédiger / dessiner, la manière la plus aisée pour lui de communiquer lorsqu’il est non-verbal ou dans l’incapacité d’exprimer clairement ses pensées.

Il était armé d’une fourche rouillée, jusqu’à ce qu’il soit accueilli à New Eden. Il doit désormais prouver que son état psychologique et neurologique n’est pas incompatible avec l’emploi d’une arme, ce qui n’est pas sans l’angoisser, séparé de cet objet qui lui a sauvé la vie plus d’une fois…

Il a toujours sur lui son sac à dos, dans lequel se trouvent un Rubik’s Cube, qui l’aide à se calmer et occuper ses mains lorsqu’il est stressé, des flash cards d’émotions et d’expressions variées pour l’aider à communiquer et comprendre ses pairs, ainsi qu’une bouteille d’eau au bouchon mordillé.  
     
Détails physiques :
Jeb a deux colliers pour le moins particuliers : le premier est un « bijou à mâchouiller » en silicone, qui l’aide à réguler ses comportements auto-mutilatoires, et le deuxième est une chaîne à laquelle est accrochée une médaille gravée au nom de Buddy, qui appartenait à son chien d’assistance, décédé près de quatre ans auparavant en tentant de le protéger d'un groupe d'humains, qui ont capturé Jeb, l'ont maltraité et traité tel un jouet ou un animal.

Il a les mains calleuses d’un homme habitué aux travaux de la ferme depuis de nombreuses années, une constitution qui s’étend à sa musculature robuste, plus prononcée que la majorité des gens.

Le dos de Jeb a été orné d’un surnom tracé profondément à la lame d’un couteau, durant une longue période où il est devenu le jouet d’un groupe de survivants particulièrement cruels : Rain Man. Il évite donc autant que faire se peut de se mettre torse nu, détestant l’idée que qui que ce soit puisse être témoin de ce spectacle humiliant.

Il a une façon de parler bien particulière, oscillant entre une diction très rapide et mâchée ou des mots articulés trop proprement, rallongeant considérablement son débit de parole.

Il évite autant que possible d’avoir à croiser le regard d’autrui, et est susceptible à de nombreux tics physiques et verbaux, faisant également preuve de gestes d’auto-stimulation l’aidant à se concentrer ou à réguler ses émotions.

Évolution psychologique

Pré-apocalypse, Jebediah était un homme qui vivait dans un environnement relativement préservé, dépendant sur bien des sujets du personnel médical et éducatif de la ferme adaptée dans laquelle il travaillait et évoluait.

Tendant à être infantilisé, Jebediah se soumettait sans grande conviction à ce que l'on attendait de lui, afin qu'on le laisse tranquille la plupart du temps. Il trouvait confort et réconfort dans son travail à la ferme, la présence de son chien d'assistance, Buddy, et le soin qu'il apportait aux animaux de l'établissement, Jeb étant particulièrement attaché à ces derniers, peut-être même plus qu'aux humains.

Quasiment mutique, Jebediah ne ressentait ni l'envie ni le besoin de s'adonner outre-mesure à la conversation verbale, préférant l'écrit ou la langue des signes, qu'il maîtrise très sommairement. Il interagissait plus facilement et naturellement avec les autres pensionnaires que le personnel de la ferme, entre condescendance involontaire, paternalisme déplacé et constante médicalisation du moindre de leurs rapports.

En dépit de ce ressenti négatif vis-à-vis de son quotidien et de ses conditions de vie, Jeb était un patient modèle, peu désireux de devoir renoncer à de potentiels privilèges pour son comportement, en particulier ses visites auprès de sa famille. Fils à sa maman depuis son plus jeune âge, il lui tardait chaque jour de la revoir, la suivant partout tel un poussin dès lors qu'il se retrouvait en sa présence, allant jusqu'à attendre devant la porte des toilettes pour rester le plus proche d'elle en toute circonstance.

L'environnement post-apocalyptique a obligé Jebediah à s'endurcir et à gagner en indépendance, afin de réussir à survivre en dépit de ses circonstances peu favorables. Il a dû apprendre à communiquer de façon plus éloquente au fil des années, ce qui ne s'avéra pas sans difficultés, et à établir avec personnes valides et/ou neurotypiques un rapport plus égalitaire que celui auquel il était habitué.

Les drames et les traumatismes ont profondément marqué l'homme, dont les traits fatigués reflètent clairement le poids du temps et des épreuves subis. Il doit pourtant s'efforcer de réprimer cela au maximum, car il lui appartient désormais seul de gérer ses crises.

Plus que jamais conscient du regard d'autrui, Jebediah est bourré de complexes, et peine à accepter son handicap et ses particularités, y compris ce qu'ils peuvent lui apporter de bénéfique (comme sa minutie particulièrement poussée ou sa droiture incorruptible). Plus que tout, il veut qu'on le traite comme un adulte capable, et non comme un enfant dans un corps trop grand pour lui.

Il fait donc tous les efforts possibles pour s'intégrer dans sa nouvelle communauté et prouver sa valeur, au risque de s'épuiser ou de se soumettre à des traitements ou des requêtes abusifs. Outre le respect, Jeb veut être aimé, sa peur de la solitude surpassant ses difficultés de communication ou de sociabilisation. Un souhait dangereux pour quelqu'un qui manque clairement de modération...





Story of survival


* Jeb est le fils unique d'un chasseur taxidermiste et d'une tanneuse, vivant dans une petite ville de l'Oregon sans histoire. Le couple ordinaire n'attirait guère l'attention jusqu'à l'arrivée de leur enfant particulier, à une époque où il était bien difficile de mettre le moindre mot sur des comportements sortant de l'ordinaire, où la différence équivalait à la condamnation sociétale. Tandis que les années s'écoulaient et que les particularités de Jeb s'accentuaient, la famille Krieger se retrouva de plus en plus isolée.

* Renvoyé de l'école et refusé ailleurs, Jebediah se retrouva déscolarisé, livré à lui-même. Sa mère l'éduquait à domicile, tandis que son père s'était convaincu que ses difficultés pouvaient être "corrigées" avec des punitions qu'il jugeait appropriées. Dès lors que le garçon manifestait le moindre inconfort, son père le forçait à le confronter, quitte à le restreindre dans ses bras ou l'attacher à une chaise pour l'y obliger. Un comportement qui poussa d'autant plus Jeb à se renfermer et à s'accrocher désespérément à sa mère, qui avait au moins le mérite d'essayer de le comprendre, plutôt que de le condamner...

* Quand il n'était pas sur les talons de sa mère, Jebediah se cachait dans les recoins les plus sombres et étroits, fuyant le reste du monde autant que faire se peut. A huit ans, il n'avait toujours pas prononcé le moindre mot, et s'exprimait majoritairement par des vocalises inarticulées. Sa mère avait toutefois réussi à lui apprendre à tracer lettres et mots d'une écriture lente et maladroite, jusqu'à ce qu'il soit en mesure de transmettre des idées basiques sur papier. Son comportement attirait toutefois de plus en plus l'attention, et, au fur et à mesure que l'enfant grandissait, traversait l'adolescence, approchait de l'âge adulte, la question de son futur se faisait pressante, urgente.

* Jebediah s'attira plus particulièrement des ennuis à l'aube de ses vingt ans, prenant la fuite de la petite maison familiale après un ultime mauvais traitement de la part de son père. Ne sortant jamais sans être accompagné, Jeb, se perdant dans une ville voisine, était complètement ignorant de ce qu'il était approprié ou non pour lui de faire, où il pouvait se rendre, et, son attention attirée par un petit chien, il pénétra au sein d'une propriété privée, son intrusion ne manquant pas d'être remarqué par les habitants présents. Jebediah refusait de partir, l'agressivité manifestée à son égard le poussant plus encore à se renfermer et à exprimer son anxiété par des cris et gesticulations incontrôlées et incontrôlables. Le jeune homme fut arrêté, et aurait probablement été malmené davantage encore si l'un des officiers présents durant l'intervention n'avait pas identifié les particularités de Jeb.

* Ce fut ce même officier qui plaida pour la cause de Jebediah, et donna aux parents de Jeb la brochure de la ferme "Haven", qui employait et traitait des personnes dotées de divers handicaps physiques ou mentaux (un centre dans lequel sa cousine était pensionnaire depuis plusieurs années déjà). L'investissement était conséquent, mais Mme Krieger était décidée à offrir un meilleur environnement à son fils, tandis que M. Krieger se soulageait de ce qu'il percevait comme un fardeau pour lequel il n'avait jamais signé. L'adaptation ne fut pas aisée : Jeb ne s'était jamais éloigné durablement de sa mère, et la ferme était dans un état voisin, l'Idaho, éloigné de tout ce que Jebediah avait pu connaître jusqu'alors...

* L'expérience fut mi-figue mi-raisin : si Jeb appréciait les travaux de la ferme et la routine régulière de son quotidien, l'objectif thérapeutique était avant tout de le "normaliser", son confort personnel passant clairement en second dans ce but. Ce fut donc dans les larmes et la résignation que ses premiers mots verbaux franchirent le seuil de ses lèvres, en dépit de l'énergie considérable que lui demandait ce mode d'expression. Tout comme nombre d'autres patients, Jebediah était présumé ignorant et traité en tant que tel, quand il était définitivement capable de comprendre et assimiler bien plus que ce qu'on supposait de lui.

* Jebediah passa donc le reste de ses années adultes dans cette ferme, gagnant progressivement en autonomie tout en étant paradoxalement de plus en plus soumis et résigné à l'autorité du personnel de la ferme, qui dirigeait chaque minute de sa vie. Obéir était le moyen le plus sûr d'éviter les punitions, les thérapies supplémentaires, de pouvoir effectuer les tâches qu'il préférait et non celles qui le stressaient. C'était aussi la seule manière pour lui d'être autorisé à effectuer des sorties, que ce soit pour voir sa famille ou pour voyager en groupe, toujours dans un but thérapeutique. Cela lui permettait également de jouir de la présence de son chien d'assistance, Buddy, qui était tout aussi bien une récompense pour son "bon comportement" qu'une aide indispensable au quotidien. Ce fut dans ce contexte bien particulier que le monde de Jebediah bascula progressivement...




Octobre 2015 : Jebediah n'avait pas réalisé immédiatement que sa vie était sur le point d'être bouleversée à jamais. Mais l'homme avait définitivement observé d'étranges choses, que nul ne semblait décidé à expliquer plus que cela aux pensionnaires de la ferme : des chuchotements paniqués, des employés disparus du jour au lendemain sans la moindre annonce ni nouvelle laissée, et une interdiction formelle pour les patients d'allumer radio ou télévision.

Mais c'était un détail bien particulier qui avait obsédé Jebediah, au point de le pousser à s'opposer d'une manière inédite à ses "tuteurs", lui qui s'était résigné à jouer éternellement les patients modèles. Un pensionnaire qui était revenu d'un séjour avec sa famille, pour être soudainement isolé, une véritable omertà s'installant à son sujet. D'abord, ce fut comme s'il n'était jamais revenu. Puis, ils prétendirent qu'il n'avait jamais existé.

Jeb et lui accomplissaient toujours ensemble la corvée qu'il détestait le plus, le nettoyage des poulaillers, et lorsqu'on lui demanda de le faire seul, Jebediah se rebella comme il ne l'avait plus fait depuis de longues années. Ils pensaient qu'il se montrait "capricieux" vis-à-vis de sa tâche, mais Jebediah n'en avait strictement rien  à faire : c'était le silence imposé au sujet du pensionnaire qui le pesait. Qui réveillait cette colère domptée depuis trop longtemps. Colère qui fut maîtrisée à coups de médicaments, à défaut d'une véritable réponse.

Fin 2015 : L'ignorance continuait à régner pour les patients de la ferme Haven. Certaines familles étaient venues récupérer des pensionnaires, quand d'autres étaient laissés à l'abandon. Jebediah faisait partie de ceux-là, mais quel choix avait-il d'autre que de continuer à travailler pour la ferme ? Le personnel resté sur place et les pensionnaires vivaient désormais en complète autarcie, reposant sur leurs cultures et leurs bêtes pour survivre au jour le jour. Hormis l'impossibilité de voir sa famille et l'annulation de sorties prévues de longue date, le quotidien de Jeb n'avait guère été remué pendant plusieurs semaines. Avant que la réalité ne lui tombe dessus avec toute sa brutalité.

Janvier 2016 : La situation ne bougeait pas. Elle semblait même s'empirer. C'était une véritable plaie qui s'était abattue sur la majorité des bêtes de la ferme, qui s'affaiblirent et moururent les unes après les autres sans qu'une raison certaine ne puisse être identifiée (bien que Jeb ait soupçonné après coup que les mangeoires aient pu être contaminées par du sang ou de la chair de rôdeur).

L'hiver avait été particulièrement rude pour les récoltes, et la faim s'installait, tandis que les réserves s'amenuisaient. A situation désespérée, mesures désespérées. Toute source de nourriture était jugée bonne à prendre, et Buddy, le chien d'assistance de Jeb, représentait un repas potentiel des plus attrayants pour l'un des infirmiers de la ferme. Jebediah avait été réveillé par les couinements de son chien, et c'était le dernier souvenir clair qu'il conservait de ce moment.

Jeb n'avait jamais été aussi enragé, et la violence qu'il avait manifesté à cet instant était indescriptible, au point que sa mémoire en avait occulté les détails les plus vivaces. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il avait tué cet homme, qu'il s'était relevé, et qu'il l'avait tué encore. Et que c'était dans la panique qu'il était parti, prenant à peine le temps de rassembler ses affaires, Buddy sur ses talons.

Printemps 2016 : Armé d'une fourche, qu'il avait récupéré à la ferme avant de s'enfuir, et accompagné de son chien, c'était sans aucune aide humaine que Jeb avait entamé sa survie dans ce monde impitoyable. Aussi étrange que cela pouvait paraître, Jebediah était bien plus en mesure de subsister dans ce quotidien rude, mettant rigoureusement à profit ses connaissances acquises aussi bien à la ferme qu'aux côtés de son père chasseur pour parvenir à subvenir tant bien que mal à ses besoins. Si la solitude lui pesait, il savait que c'était probablement pour le mieux, pour l'instant. Jeb peinait à comprendre ce qu'étaient les rôdeurs, et, à ses yeux, tout humain était donc susceptible de se retourner contre lui à tout moment. Jebediah se tint donc éloigné des grandes villes, des camps, des groupes, avec un seul objectif en tête : retrouver sa mère.

Ete 2016 : Jebediah savait exactement combien de temps, dans des circonstances ordinaires, il lui faudrait pour rejoindre à pied sa ville de naissance, en partant de la ferme. Mais la situation était loin d'être normale, et Jeb s'égara plus d'une fois, prenant d'amples détours pour éviter les rôdeurs tout comme les humains, se déroutant du chemin qu'il empruntait à la recherche de nourriture et d'eau. Outre cela, il était difficile pour quelqu'un comme Jeb, habitué à un accompagnement de tout instant, de s'orienter correctement. Le voyage entre l'Idaho et l'Oregon aurait dû prendre cinq jours : il dura près de trois mois jusqu'à regagner la petite ville de Joseph.

La ville était désertée, dévastée... et ses parents n'avaient pas été épargnés. Jebediah avait retrouvé son père, pendu avec sa propre ceinture, sa mère, transformée en rôdeuse émaciée, attachée solidement à son fauteuil fétiche. La vision avait brisé Jebediah : l'homme de 38 ans s'était recroquevillé tout contre le fauteuil de sa mère, regard perdu dans le vide, sa gorge serrée répétant comme un disque rayé la même syllabe : "Ma.". Sans son chien d'assistance pour l'ancrer à nouveau dans la réalité, Jeb se serait laissé mourir. Mais Buddy était là pour l'aider. Et le chien dépendait également de lui. Pour lui, Jeb continuerait à vivre.A survivre.

2017 : C'était une nouvelle réalité dans laquelle survivait Jebediah. Un voyage continu, dénué de l'idée de sédentarité. Se poser quelque part, c'était accepter la présence humaine. Plus que cela, c'était la nécessité d'être toléré. Plus le temps passait, moins Jeb était en mesure d'interagir proprement avec son prochain : la nécessité d'être verbal se perdait, et Jebediah réservait ses rares mots à son chien, le seul en qui il avait pleine confiance.

Ses quelques rencontres humaines furent rarement positives : quand on ne le prenait pour un rôdeur, lui qui était hirsute et quasi muet, on ne voyait que sa différence. Plus que jamais, l'inconnu était terrifiant pour tout un chacun, et Jeb incarnait pleinement cette idée "d'inconnu", que l'on préférait fuir ou affronter plutôt que de chercher à comprendre. Jeb ne tuait jamais ceux qui le fuyaient.

Mais il n'avait pas de pitié pour ceux qui choisissaient de s'opposer à lui. L'homme avait été forgé par des années de travail de ferme, par une survie rude dans la nature. Il était un chasseur patient, méthodique, priorisant sa survie et celle de son chien au-delà de toute autre considération. Le sous-estimer était une grave erreur.

Ete 2018 : La vie était faite de choix, aux conséquences inimaginables. Pour Jeb, cela n'aurait dû être qu'un simple détour, des pièges posés pour attraper de petits lapins, avec toute la patience nécessaire. C'était avec maîtrise que Jebediah avait posé ses collets, et il ne lui restait désormais plus qu'à s'éloigner et attendre. Mais il avait entendu un cri. Un cri d'enfant. Jeb se tenait résolument éloigné des hommes et de leurs conflits, mais un gamin... Un gamin, c'était différent. L'enfant était si jeune et avait, semble-t-il, échapper à la vigilance de ses parents pour grimper aux arbres. Trois rôdeurs tentaient d'attraper ses jambes pendant de la branche sur laquelle il était perché, et qui menaçait de se briser.

Jeb aurait pu partir : il avait choisi d'intervenir. Lui et son chien avaient réglé leur compte à ces fichus rôdeurs, prise de risque insensée pour l'homme qui ne se préoccupait que de lui-même ou de son animal. Mais il était intervenu, pour le gamin. Quelques paroles articulées difficilement, regard à peine soutenu, mais l'enfant n'avait pas peur de cet homme étrange : il l'avait sauvé. L'enfant sur ses épaules, Jebediah était parvenu à retrouver trace du campement de ses parents, un petit groupe d'une dizaine de personnes. La gratitude qu'ils éprouvaient pour Jeb était incommensurable, et, pour la première fois depuis des années, Jebediah interagit avec ses pairs de manière apaisée.

Plus d'un an, il resta à leurs côtés, participant à la survie de leur petit camp, réapprenant progressivement à parler, à s'habituer, voire apprécier la présence d'autrui. Si son handicap restait difficile à appréhender ou accepter, Jeb n'en restait pas moins celui qui avait sauvé ce petit garçon qu'il ne connaissait pas, et qui avait continué à veiller sur lui plus d'une fois, au péril de sa propre vie. Aussi étrange puisse-t-il être à leurs yeux, Jebediah avait su prouver sa valeur. Et il serait probablement à leurs côtés encore à ce jour, si la tragédie n'avait pas frappé...

Automne 2019 : Plus que jamais, les échanges humains avaient pris de l'importance dans la survie. C'était par le troc que l'on subsistait, nouant des liens solides, basés sur le compromis tout autant que l'échange. Jebediah s'était toujours tenu à l'écart de ces discussions : cela n'avait jamais été particulièrement son fort et, si ses contributions étaient appréciées par son petit groupe, ils étaient on en peut plus conscients de ce que la présence de l'homme pourrait leur coûter, dans ces circonstances.

C'était donc tout naturellement que Jeb s'était tenu à l'écart de ce dernier échange prévu avec un nouveau groupuscule, qu'ils n'avaient pas encore rencontrés jusqu'ici. La méfiance aurait dû être de mise : peut-être l'avait-elle été, avant d'être apaisée par la manipulation. Toujours était-il que Jeb, focalisé sur la traque d'une biche, ne réagit qu'en entendant soudainement des coups de feux. Buddy était à ses côtés, comme toujours, lorsqu'il rejoint leur camp, confronté au pire : il n'y avait pas un survivant.

C'était sans pitié que les bandits avaient enjambé le petit corps du garçon que Jebediah avait précédemment sauvé, pillant leurs réserves. Le chien réagit avant le maître, et l'attaque du cabot fut stoppée nette par un coup de feu, coup de feu qui le plongea dans ce qui aurait pu être une longue et douloureuse agonie. Jeb n'avait jamais oublié les couinements du pauvre chien, face contre terre, sang teintant de rouge les feuilles mortes recouvrant le sol de la forêt où ils avaient tous pris refuge. Il n'avait pas non plus oublié sa propre décision, pour épargner à son pauvre chien davantage de souffrance :  une mort rapide, chien d'assistance tué de ses propres mains.

Tant de destruction, d'horreur, de violence : quelque chose se brisa en Jebediah, qui ne put que s'effondrer en couinant, haletant, gémissant, tout vocabulaire potentiel effacé par la douleur. Les bandits avaient prévu de tuer cet homme, comme ils l'avaient fait des autres. Mais le voir dans cet état leur donna une autre idée, bien plus amusante à leurs yeux...

Octobre 2022 : Jeb avait été détruit méthodiquement, réduit à l'état de jouet à user et abuser. Jeb n'avait plus de dignité, plus même de prénom : de son chien, on avait arraché le collier avant de l'attacher de force à son cou, l'appelant par le nom de son compagnon si fidèle qu'il avait dû tuer de ses propres mains. Les bandits étaient particulièrement inventifs pour l'humilier, pour tenter de le briser méthodiquement. Qu'il s'agisse de la cicatrice tracée à la lame d'un couteau dans son dos, énonçant le titre de Rain Man sur ses omoplates, à la vue de tous, des couches de vêtements qu'on lui refusait, ou de cette cage où il passait le plus clair de son temps, lorsqu'il n'était pas relâché pour servir d'appât ou d'instrument d'intimidation.

Trois ans durant, Jeb fut prisonnier de cet enfer, jusqu'à finir par l'intégrer comme son quotidien, auquel il ne pourrait jamais échapper. Tout comme lors de son séjour à la ferme, obéir redevint le réflexe, la manière la plus aisée de survivre, d'éviter davantage de mauvais traitements. Se soumettre pour ne pas souffrir plus que "nécessaire". Jebediah avait été malheureusement on ne peut plus habitué à ce mode de fonctionnement. Ce fut ironiquement ce mauvais traitement qui le sauva, d'une certaine façon : tous succombèrent à une horde de rôdeurs. Tous, sauf lui, recroquevillé dans sa cage, l'odeur masquée par la puanteur, la saleté, le sang. C'était la nuit tombée : Jeb n'était pas censé bouger, ni faire de bruit. Il avait obéi comme à son habitude, et il avait fallu que le jour se lève pour que Jebediah relève enfin la tête et réalise pleinement ce qui s'était passé. Il avait survécu. Pas eux.

Un instant, il avait hésité. Ne ferait-il pas mieux de mourir, dans cette cage de fortune ? Il était seul. Il était tellement seul. Mais le tintement du collier de Buddy contre sa peau le convainquit du contraire. Son chien avait donné sa vie pour lui : la meilleure manière de l'honorer était de survivre aussi longtemps que possible Le camp avait été exterminé : Jeb n'eut pas de difficultés particulières à creuser la terre pour s'évader de sa cage, fouillant chaque corps, chaque recoin à la recherche de ressources ou de nourriture. Son dernier geste, dans ce camp maudit, fut de retirer le collier de Buddy, détachant le médaillon et l'accrochant à la chaîne argentée qu'il avait pris sur l'un des cadavres, sans la moindre culpabilité. Même mort, Buddy continuait à le sauver. Si Jeb refusait de porter son collier, se séparer de son médaillon était inimaginable.

Corps et esprit marqués par l'impensable, il était temps pour Jeb de partir.

Juillet 2023 : : Une année n'était clairement pas suffisante pour se remettre des horreurs que Jebediah avait vécus. Mais l'homme était plus solide qu'on ne pouvait le croire, et guidé par la nécessitté de survivre. Seul, il continua donc son périple, portant avec lui le souvenir de tous ceux et celles qui étaient morts sur son chemin, toutes ces personnes et tous ces êtres morts tandis qu'il poursuivait sa survie, coûte que coûte.

Il aurait été tentant de retomber pleinement dans ses anciennes habitudes, mais Jebediah ne pouvait pas se le permettre. Pas après ces humiliations répétées. Récupérer et conserver son humanité était essentiel pour assurer sa survie, aussi physique que mentale. Jeb réapprit donc seul ce qu'on l'avait forcé à oublier, à réprimer. Les mots étaient articulés et répétés à s'en arracher la gorge et à s'en brûler les lèvres. Chaque surface réflective était prétexte à entraîner ses expressions faciales, à imiter les visages dépeints sur ses flash cards, un effort qu'il se sentait obligé de faire, pour se distancer au maximum des horreurs vécues.

Un an s'écoula ainsi, tandis que Jeb récupérait en force, énergie, détermination. Ses pas l'avaient mené à nouveau sur les routes de l'Idaho, où il fut récupéré avec d'autres survivants dans l'idée de rejoindre un camp bien particulier : New Eden. Jebediah avait entendu parler d'eux : l'inverse était surprenant. Les rumeurs allaient bon train, et se tenir à l'écart aurait été probablement plus prudent, mais... mais Jeb avait appris tout ce qu'il pouvait seul. Récupérer pleinement son humanité, cela n'était possible qu'en les fréquentant, ces gens qu'il avait tant fui par le passé.

L'intégration ne fut pas sans difficultés : l'état neurologique et mental de Jeb attirait la méfiance. On lui refusa toute arme, sur le trajet comme sur le camp où il réside actuellement. Il appartenait à Jebediah de prouver son utilité, tout autant que sa non-dangerosité : s'il y parvenait, il serait traité en égal. Sûrement. Trouvant refuge au quartier Roosevelt, Jebediah s'intégra en tant que fermier, retournant au travail de la terre avec zèle pour participer à la survie de New Eden.

Pas une fois, Jeb ne chercha à quitter le camp : ici, il vivait dans un environnement régi par des lois, des règles auxquelles se plier. Ici, on ne réduisait pas un homme à l'état de chien. Le quotidien n'était pas toujours aisé pour Jebediah, mais il ne renonçait pas à l'idée d'être accepté, intégré, apprécié.  C'était tout ce qu'il souhaitait, désormais. Un souhait qui pourrait bien se retourner contre lui...


time to meet the devil

• Pseudo (sur internet) : Innie
• Âge IRL : 29 ans
• Personnage : Inventé [ X] / scénario/prédef [ ]

• Voulez-vous un parrain pour vous aider sur le forum ? Oui [X] / Non [ ]
• Voulez-vous bénéficier de la méthode inclusive ? Oui [ ] / Non [X]

La méthode inclusive vous permet de commencer le jeu directement avec le Maitre du Jeu. En optant pour cette prise en charge, vous terminez votre fiche directement avec un animateur pour qu'il puisse vous intégrer à une intrigue en cours de jeu.

• Code du règlement Ok Val

fiche (c) langouste.
Invité
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Re: Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood

Dim 13 Aoû 2023 - 12:07

Ooooooh c'est trop cool de voir ce FC
Bon courage pour ta fiche en tout cas et bienvenue !



Us against them
ANAPHORE
Tori H. Watanabe-Hayworth
Tori H. Watanabe-Hayworth
Inglorious Fuckers
Administratrice
Casier judiciaire
Feuille de personnage

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Re: Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood

Dim 13 Aoû 2023 - 12:27

Welcome Jebediah :smile24: Ton personnage ainsi que ta plume me touchent déjà Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood 1342238320 Hâte de lire la suite :smile43:
Invité
Anonymous
Invité
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Re: Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood

Dim 13 Aoû 2023 - 19:23

Coucou Jeb' ! Bienvenue par ici ! Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood 1342238320



bienvenue sur le forum !


Te voilà fraîchement inscrit(e) sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :

1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours. Un délai supplémentaire peut être accordé par un membre du staff sur demande.

2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.

3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.

4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire !  Si tu choisis d'intégrer le groupe des Travelers, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.

5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.

6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.



Bonne rédaction !


ready for the fight
and fate


Awards:
Valérian Zacharias
Valérian Zacharias
The Exiles | Leader
Casier judiciaire
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Re: Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood

Lun 14 Aoû 2023 - 13:11

Bienvenue par ici !!!
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
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Re: Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood

Lun 14 Aoû 2023 - 20:05

Bienvenuuuue Jebediah !

Ca fait trop plaisir de voir ce FC, et j'aime beaucoup ce que tu as écrit ! Hâte de voir ton perso en jeu :smile16:


Let your chaos explodes

Quinn R. Marsh
Quinn R. Marsh
Modératrice
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Re: Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood

Mar 15 Aoû 2023 - 18:12

Bienvenue parmi nouuus I love you


There is a road, no simple highway. Between the dawn and the dark of night. And if you go, no one may follow.
Conrad Howlett
Conrad Howlett
Modératrice
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Re: Jebediah F. Krieger - Don't let me be misunderstood

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