ÉTÉ 1987 – Columbus

La nuit était levée depuis maintenant plusieurs heures et pourtant le calme dans la ville n’était pas encore présent. Le brouhaha des voitures sur la 670 résonnait jusque dans certains immeubles tandis que les lumières de ces dernières donnaient l’impression qu’une nuée de scarabée se suivait dans les deux sens de circulation. Une voiture cependant semblait rouler plus vite que les autres, serpentant entre toutes , se rabattant d’un coup de la East Broad Street. La destination était presque atteinte:Le Columbus Women’s Care. Les contractions avaient commencé depuis plusieurs heures auparavant et Chris s’était précipitée pour emmener sa femme a l’hôpital le plus proche. Durant plusieurs heures il resta sans nouvelles. Les minutes qui défilaient semblaient durer des heures pour Chris et alors qu’il dormait , avachis dans la salle d’attente , une infirmière vint le réveiller. Sa fille venait de pousser son premier cri et bon dieu qu’elle braillait.

« C’est bien une nana, aucun doute la dessus » pensa t’il alors qu’il avait rejoint Anna, son petit bout de femme, qui était d’ailleurs exténuée. Et oui en plus de beugler comme une époumonée, il fallait qu’elle naisse a 3h40 du matin. Nous sommes le 1 juillet 1987 et la petite Rin Riann venait de voir le jour….en braillant, quelle joie que d’être parent.

Chris s’approcha alors d’Anna et vint apposer ses lèvres sur le front encore humide de cette dernière avant de finalement pouvoir porter le petits machin tout rose dans ses bras. Alors qu’il la regardait il était à la fois émerveiller à quel point elle ressemblait a sa femme mais également un peu déçu de ne voir que la seule chose qu’elle tenait de lui c’était sa pommette gauche. Enfin, il ne put rester beaucoup plus longtemps, la petite et sa mère avait besoin de repos et lui était renvoyé chez lui.

Quelques jours passèrent et c’est ainsi qu’Anna et la petite Rin rentrèrent à la maison.

HIVERS 1987 – Columbus

L’approche des fêtes étaient au rendez-vous. Les lumières , l’ambiance et les chants de Noël était déjà présent dans les foyers américains mais aussi au cœur de la ville. La petite Rin commençait déjà à gambader sur ses 4 pattes au travers de la maison. Elle crapahutait derrière une espèce de grenouille en laissant échapper des « bwaoh » entre chaque bond de l’animal en plastique. Cette scène avait le don d’amuser sa mère qui était d’ailleurs en congés durant les fêtes. Son père, quand à lui, rentrait assez tard du travail. Il était avocat (pas le fruit hein) et avait pas mal de travail en ce moment. Et pourtant durant les fêtes, il s’arrangeait toujours pour être au près de sa petite famille qu’il chérissait tant.

AUTOMNE 1990 – Columbus

Voilà maintenant 3 ans que la petite fille était née. Désormais capable de marcher convenablement et de s’exprimer autrement que par bruit de crapaud, la petite Rin vit cette année sa première rentrée à l’école. De par sa timidité , elle ne se mélangea pas tout de suite aux autres enfants de son âge, ce qui ne l’empêcha cependant pas d’être investie et d’aimer l’école. Sa curiosité se développa a cet âge la et ne cessera pas de grandir au fil des années.

1993 – Columbus

6 ans déjà que la petite crapule découvrait ce cadeau que l’on appelait :la vie. Bien que sa vie sociale ne s’était pas trop développer, sa curiosité et son envie de connaissance continuait de grandir. Elle commençait d’ailleurs ses premiers cours de musique et adorait ça. Elle possédait une vision du monde qui lui était propre et son coté studieux la laissait toujours un peu à l'écart des autres enfants. Sa camarade de classe, celle a coté de laquelle elle était assise, lui demandait pourquoi elle ne venait pas jouer avec eux. Rin ne sut que répondre , enfaite elle ne savait pas pourquoi mais elle préférait observer le monde que vivre dedans. C'est d'ailleurs une période de sa vie ou elle était souvent dans la lune. il lui est même arrivée de sortir de l'école sans son sac qu'elle avait oublié, ce qui avait don de faire rire son père

-"Heureusement que ta tête est bien accrochée sinon tu l'oublierais aussi" passait il son temps à lui répéter. Tout ce qu'elle trouvait à lui répondre était un petit sourire accompagné d'un haussement d'épaule.

1998 – Columbus

La tranche des 10 ans venait d’être franchie et la jeune demoiselle devenait meilleure en guitare au fil du temps. Elle parvenait désormais à jouer des musiques simples et laissait exprimer sa créativité. Au niveau des études tout se passait toujours bien, elle avait même reçu une lettre d’amour d’un certain Dean, mais elle ne savait pas quoi répondre alors elle évitait le jeune homme jusqu’au jour ou Mélodie, une petite blonde qui pétait plus haut que son cul récupéra la dite lettre et vint se moquer de Dean. Rin découvrit ce jour la méchanceté gratuite. Devant cet acte, Rin ne put rester insensible, a cause de son indécision, le jeune garçon devenait la risée. Elle s'avança alors jusqu'à lui, poussant Mélodie au passage. Elle lui attrapera la main et partira vers un autre coin de la cour avec lui. Ce fut le début d'une grande amitié, amitié qui apportera beaucoup de choses aux deux enfants. Ce fut d'ailleurs lui qui poussa Rin a devenir une scout girls alors qu'il lui racontait ses aventures durant les camp.

HIVERS 2000 – Columbus

L’arrivée au Clinton Middle School fut pour elle un cap. Elle ne voulait pas quitter son ancienne école aillant peur de se retrouver de nouveau seule, mais quelle ne fut pas sa surprise en constatant que non seulement Dean était dans son établissement mais également dans sa classe. Ce fut un soulagement que de l’avoir auprès d’elle. Soulagement qui s’estompa lorsqu’elle aperçut que Mélodie la pouffiasse était également dans sa classe. Bien évidemment elle s’abstint de tout commentaire vis a vis de la blondasse mais celle-ci ne put, au fil du temps ne pas se faire remarquer. Un jour qu’elle embêtait de nouveau Dean racontant à toute la classe qu’il était naïf de penser qu’un jour Rin l’accepterait, cette dernière ce leva et la confronta

- « Qu’importe tes dires et tes médisances, les seuls regards que les grosses vaches comme toi réussissent à obtenir sont ceux des mouches »

Visiblement elle y était aller un peu fort car la jeune blonde était devenue rouge de colère, devant une classe morte de rire. Suite à ça , l’on entendit plus parler de Mélodie et Rin reçut l’étiquette de « celle qui ne parle pas beaucoup mais qui quand elle parle ça fait mal »

En dehors des cours , la jeune fille s’épanouissait tout de même. Entre les cours de musique qui ces derniers temps lui prenait beaucoup de temps à l’approche des fêtes et le camp scout d’hivers en préparation, Rin n’avait pas le temps de s’ennuyer. Elle passait la plupart de son temps au conservatoire, devant s’harmoniser avec une pianiste. Les deux jeunes filles devraient jouer ensemble des chants de Noël dans une église. Son camp scout arriva plus tôt que prévu et la jeune fille reçut la tâche de s’occuper du froissartage (technique scout de construction en travaillant le bois). C’est elle qui créa la table et qui fabriquera les fondations pour la tente surélevées avec une autre scout. Elle y découvrit d’ailleurs une passion pour le travail du bois, s’imposant chaque jour une exigence supplémentaire pour que tout soit parfait. Lorsque sont camp finit et qu’elle rentra chez elle, elle expliqua a ses parents qu’elle avait trouver sa voie, elle voulait être artisane du bois.

SEPTEMBRE 2001 – Columbus

Le 11 Septembre 2001, un drame sans précédent frappa New York et ses tours jumelles. Rin était âgée de seulement 13 ans. Les images et les sons que renvoyaient la télé la marqua au plus profond d’elle. Elle ne connaissait pas ses gens qui étaient morts, elle ne connaissait pas non plus le fou qui ont commis cette atrocité, mais voir les larmes des gens, leur cri de désespoirs à travers la télé la poussa à agir. Elle demanda la permission au conservatoire d’organiser un petit concert en soutient, chacun donnant le montant de son choix et tout l’argent récolté fut envoyé aux familles en deuil. Le petit concert eut pas mal de succès notamment auprès des adultes qui étaient venus pour oublier. Ce fut comme un mémorial envers toute l’Amérique.

2002 – Columbus

3 ans maintenant qu’elle évolue dans la middle school, et l’idée de chercher une nouvelle l’école pour l’an prochain l’angoisse moins. Après avoir choisi diverses options parmi le dessin, l’histoire de l’art , l’architecture et le design, Rin est résolue à continuer sa voie dans le travail du bois. Ses parents , déboussolés au début par son choix qui ne fut pas celui qu’ils attendaient d’elle, finirent par l’accepter. Bien qu’elle aimait par dessus tout la musique, cela restait une passion chez elle, et non un avenir.

Sa relation avec Dean évolua aussi. Le jeune homme avait radicalement changé aussi bien physiquement que mentalement. La où le petit garçon timide et boudiné faisait ses premiers pas à Clinton, laissait sa place aujourd’hui à un charmant jeune homme développant sa musculature. Ses traits s’affinaient petit à petit et sa timidité s’enfuyait, laissant place à une assurance et une aisance en public qu’elle enviait. Ainsi plus le temp passait et moins elle le voyait comme son ami renfermé. Elle se sentait même étrange en sa présence, comme étouffé et chacune de ses pensées finissaient irrémédiablement vers lui. C’est pour cela qu’elle commença à le fuir, ne comprenant pas cette sensation de boule grandissant en elle, cette boule au ventre quand elle pensait à lui ou même quand elle voyait. Il ne fallut pas longtemps à Dean pour remarquer que quelque chose n’allait pas, mais à chaque fois qu’il tentait de l’approcher, elle trouvait toujours le moyen de s’enfuir.

Continuant la musique, son échappatoire à la vie de tous les jours, la jeune fille continuait de progresser, elle enchainait d’ailleurs divers concerto pour des paroisses ainsi que pour divers évènements. Sa référente remarqua d’ailleurs qu’elle s’adaptait drôlement bien et ce peut importe l’instrument à corde. Elle lui fit faire un test auditif et déclara qu’elle possédait une oreille absolue, capable d’assimiler n’importe quels sons à une note. En apprenant ceci ses parents lui parurent déçus , de nouveau. Elle avait toutes les compétences et le talent pour devenir une grande musicienne et pourtant, la musique devait ne rester qu’une passion. Ce point de vue fut source de conflit chez elle, alors quand elle n’était pas aux répétitions, elle se cloitrait dans sa chambre, se mettant en boule sur son lit à réfléchir. Elle ne se rendait pas compte qu’inconsciemment, elle se coupait du monde.

HIVERS 2002 – Columbus

Dean le remarqua de plus en plus et un jour d’hivers, à la fin des cours, il l’attrapa. Elle s’apprêtait à  rentrer chez elle en vélo et ce malgré la neige qui tombait. A pied , a cote de son vélo, elle traversait le parking ou les bus scolaire commençait a se garer. Il la coinça entre deux bus.

« Qu’es ce que tu me fais la Rin ? » Ne put il pas s’empêcher de demander , visiblement inquiet du comportement de la jeune fille

« Et bien cela se voit non ? Je rentre chez moi. » S’enquit elle de lui répondre d’un ton naturel

« Arrêtes de te moquer de moi ! Je vois bien que ca ne va pas, tu as changé depuis le début d’année ! »

« C’est ce qu’on appelles grandir ... » Finit elle par dire avant de reprendre son chemin.

N’acceptant pas d’être ainsi éviter , il la rattrapera et lui attrapa le poignet ce qui lui fera lâcher son vélo

« Grandir ne veut pas dire délaisser les personnes pour qui on compte. Tu m’as déjà vu te délaisser une seule fois ! Non parce que je tiens à toi et que même dans les heures sombres, je serai ta lumière ! »

Surprise par le geste ,elle s’était reculée et vient finalement se trouver entre lui qui lui tenait le poignet et un car. Elle déglutit avec difficulté quand ses yeux se posa sur les lèvres du jeune homme .

« Je...pardonnes moi de ne pas être à la hauteur de ce que tu attends de moi ...je déçois beaucoup de gens en ce moment » Elle ne pouvait dire si c’était le froid ou la dureté de ses mots, mais ses yeux commençait à devenir rouge tandis que la neige s’agglutinait sur son bonnet et qu’un petit flocon se posa sur sa joue.

Devant un tel spectacle, Dean ne savait plus quoi faire et dans élan incontrôlé, il vient alors l’embrasser, la plaquant un peu plus contre l’autobus. Ce baiser qui ne dura que quelques secondes semblait avoir arrêté le temps de la jeune fille. Fermant les yeux en y laissant s’échapper une petite larme, elle ressentait son cœur accélérer si bien qu’elle cru qu’il allait s’échapper. La chaleur et la douceur s’empara de tout son être et la fameuse boule dans son ventre disparaissait. Alors elle comprit, elle ne voyait plus Dean comme un ami et ne l’avait pas accepté. Tandis que le contact de leur lèvres s’estompa, la jeune fille retrouva son sourire.

« Ai-je l’air déçu ? »

Elle ne répondit pas à sa question et se contenta simplement de lui rendre son baiser. Elle eut une petite pensée pour Mélodie, qui s’était moqué de lui , se vantant que jamais Rin ne serait intéresser. Au fond , elle la remerciait, elle la remerciait car elle lui avait permis de trouver l’homme qui allait partager sa vie...du moins jusqu’à ce jour….

2002 – Columbus

Ca y est, la middle school était terminée. Finie les galères et les angoisses. Dean avait trouvé une école et Rin également. Ils avaient donc passé tout l’été ensemble, et maintenant que les cours avaient repris, ils ne se voyaient plus que le week-end. Ces petits moments faisaient du bien à Rin, ils lui permettaient d’évacuer tous les mauvais sentiments, le stress et l’angoisse de sa semaine. Bien qu’avec beaucoup de mal, ces parents finirent par accepter le choix de carrière de leur fille et commencèrent même à l’encourager. Elle travaillait dur, s’efforçant à chaque travail de faire encore mieux qu’au précédent et le soutient des personnes l’aimant lui donnait encore plus l’envie d’avancer. C’était une bonne année, une année calme, sans incidence….mais comme l’on le dit si bien : c’était le calme avant la tempête.

HIVERS 2003 – Columbus

L’hiver de ses 15 ans fut relativement rude. Les températures ont rapidement chuté et l’air était plutôt humide. Rien de très étrange cependant, quelques toux par ici , de la fièvre par la, un hivers normal quoi ! C’est pour cela que personne ne put anticiper ce qui arriva. Voilà deux semaines que Anna était malade, elle avait de violent maux de tête et se sentait bien souvent nauséeuse. Elle ne mangeait pour ainsi dire plus mais s’efforçait de garder le sourire. C’est un soir , alors que Rin rentrait de l’école, qu’elle trouva un petit mot laissé sur la table.

« Salut ma puce, je suis à l’hôpital avec ta maman, elle se plaignait de divers maux et sa toux s’est empiré. Ne t’inquiètes pas. Il y a une assiette de poulet et de légumes dans le frigo. Gros bisous ! »

Sur le moment Rin semblait perdue...comment ne pouvait-elle pas s’inquiéter ? Elle se fit réchauffer alors l’assiette du frigo et se prépara un thé à la verveine avant de s’enrouler dans son plaid sur le canapé. Ce soir il n’y avait rien de bien intéressant à la télé , un simple documentaire sur les incendies en Australie. Minuit sonna et toujours aucune nouvelle de sa famille. Elle finit par s’endormir sur le divan. Le lendemain matin ses parents n’étaient toujours pas rentrés. Elle essaya d’appeler son père , en vain, et finit par aller en cours, le morale dans les chaussettes. Ce n’est que le soir ou son père rentra, une mine affreuse sur le visage. Voyant qu’il rentrait seul, elle s’imaginait le pire et ne put retenir larmes. Il la calma et lui expliqua que sa mère avait une tumeur, un cancer au cerveau et qu'elle était actuellement sous surveillance. La jeune fille se sentit chuter, l'impression que tout son monde s'écroulait. Sa naïveté lui revenait en pleine figure. Elle savait que ce genre de maladie existait, que s'était possible, mais comme beaucoup de personnes, elle pensait que cela n'arrivait qu'aux autres. Elle passa le week end enfermée dans sa chambre, même la présence de Dean n'y changea rien, elle se sentait juste vide et ne voulait que se réveiller de ce cauchemar.

ÉTÉ 2005 – Columbus

La chaleur était enfin revenue, la cloche annonçait la fin des cours et le début des vacances. Comme à son habitude, Rin passait par l’hôpital avant de rentrer. Toujours le même itinéraire, la même routine. Chaque fois qu’elle se retrouvait devant la porte de la chambre de sa mère , un pincement au cœur surgit. Était-elle encore vivante ? Comment se portait-elle ? Elle entra alors, Elle la trouva allongé dans ce lit d’hôpital. Elle était méconnaissable par rapport à quelques années. Ses muscles s’étaient atrophiés , elle n’avait pour ainsi dire plus de cheveux mais malgré tout , elle souriait...comment faisait-elle ? Alors que Rin en voulait au monde pour ça, enfin surtout à « ce fameux dieu si bon et si juste » comment sa propre mère dans cet état trouvait la force de sourire ?

« Tu te demandes comment je peux sourire n’es ce-pas ? Je le lis sur ton visage ! » Même sa voix n’avait plus rien de sa superbe d’antan, elle était faible et enroué comme si tout les chats de gouttières de Columbus avaient trouvé refuge dans sa gorge.

« Ca me semble évident ! Regardes toi ! Quand vas tu guérir ? Quand vas tu rentrer à la maison? Ta présence me manque et te savoir dans cet état…. » Retenant au mieux ses larmes , la jeune Rin changea l’eau des plantes avant de venir s’installer a ses côtés.

« C’est le cycle de la vie ma chérie, chaque chose qui vit doit mourir un jour, tu comprendras un jour... » Finit elle par dire avant de s’endormir. Rin en fut pas plus inquiète, elle s’endormait régulièrement, la maladie ainsi que les traitements consommaient beaucoup de son énergie. Elle se leva et l ‘embrassa sur le front. Elle entendit alors dire dans un murmure

« Prends soin de ton père pour moi ! » Et elle ne put qu’acquiescer , s’efforçant de lui sourire à son tour.

AUTOMNE 2005 – Seattle

C’est en arrivant à l’université que Rin s’épanouit le plus dans ses études. Un premier diplôme en visual art en main, elle s'intéressa ensuite l’ébénisterie , la restauration et tout ce qui touchait au plaquage. Elle y prit même goût au point de créer ses propres plaquages à base de produit naturels. Incruster des pierres polie, des morceau d’écorces ou encore même des coquillages, était devenue sa marque de fabrique et elle y passait beaucoup de temps. Bien sûr cela restait du niveau amateur. Son principal travail était la sculpture: crée des objets à partir d'un morceau de bois. Elle avait fini par emménager avec Dean à Seattle. Son départ ne fut pas facile, elle s’en voulait de laisser sa mère et de ne pas aider son père un peu plus. Ce dernier lui avait fait comprendre que sa vie débutait et qu’elle devait saisir toutes les opportunités pour l’accomplir. C’est donc le cœur lourd qu’elle partit, quittant ses terres natales pour les terres inconnues de Washington. Le premier mois passé avec lui était un pur bonheur, leur complicité s’améliorait et leur relation aussi. Tous deux se projetait même ensemble dans l’avenir et quand vient le moment de mêler leur corps, moment auquel elle avait longuement réfléchi, elle s’abandonna complètement à lui pour une nuit de douceur et de volupté. Cependant comme les choses n’arrivent jamais seules, son bonheur fut rapidement coupé par une nouvelle la terrassant. Sa mère, Anna, venait de rendre l’âme. Elle s’en souviendra toute sa vie. Elle était en cours quand le proviseur de l’établissement est venue la chercher pour lui annoncer la nouvelle. Elle assista bien évidemment à l’enterrement , restant seule face à sa tombe une dernière fois, lui souhaitant bon voyage en évacuant toutes les larmes de son corps.

Elle resta vide une longue semaine et seule la présence de Dean la réconfortait. La vie n’était pas qu’un long fleuve tranquille...Non c’était un ras de marée qui détruit tout sur son passage.

AOÛT 2012 – Seattle

2012, l’année de ses 25 ans, également connu sous l’année de la fin du monde fut une nouvelle étape dans la vie de Rin. Le 8 aout 2012 naquit Lily-Rose, une petite boule d’amour aux yeux de ses parents et un trésor incommensurable pour Rin. Elle était l’expression de tous es sentiments pour Dean. Son père, Chris, en eut les larmes aux yeux envoyant à quel point la petite fille avait des ressemblances avec sa fille et sa défunte femme. Rin apporta à l’enfant tout l’amour dont elle était emplie et s’assura qu’elle ne manquait de rien. Son école étant terminée, elle avait la chance de pouvoir travailler a domicile durant sa période de maternité. Cela lui permit très certainement de ne pas être remplacé par le ou la première venu(e). Alternant entre on travail, son bébé et son sommeil, elle développera une forme de sommeil fragmenté lui permettant de faire des nuits de 3h à la conditions qu’elle puisse faire deux ou trois sieste de 20 minutes dans la journée. Ce mode de vie était pratique pour elle, elle pouvait se reposer tout en restant disponible dans son travail et éveillée aux heures d’activité de Lily-Rose. Cependant Dean n’était pas trop d’accord avec ce mode de vie, qui selon lui, finirait par affaiblir Rin. Bien évidemment, elle n’en fit qu’à sa tête.

JANVIER 2013 – Seattle

Rin avait enfin pu reprendre le travail en atelier et comme elle, ainsi que Dean, travaillaient en journée, elle du aménager ses horaires afin de ne pas se ruiner en nounou. Étrangement , cela ne posa pas de problème à son employeur, bien trop satisfait par le travail de cette dernière pour lui refuser ce petit service.

2015 – Seattle

2015, l’année de tous les maux selon certains. 2013 et 2014 s’étaient déroulées paisiblement. Rin avait même pris en grade. Dean quand à lui travaillait en temps que cadreur et venait de décrocher un poste sur Paris. Il y était parti aux alentours du 9 septembre 2015 et Rin devait le rejoindre avec sa famille à partir du 15 septembre. Cependant, un évènement imprévu fit surface. Rin fit un déni de grossesse et accoucha le 16 septembre. Violette fut le prénom donné à sa seconde fille , la raison ? C’était de cette couleur qu’elle était sortie de sa mère et celle-ci trouva ça plutôt rigolo. Quand Dean apprit la nouvelle, il fut à la fois heureux et dégoûté, il apprit à Rin qu’il avait prévu leur mariage pour quand elle atterrirait et que celui-ci n’aura du coup pas lieux. Mais cela ne découragea pas la jeune mère qui prit un nouveau billet d’avion pour le 20 octobre. Un billet qu’elle n’aura jamais l’occasion de poinçonner.


 

Rédigez ici la survie de votre personnage.

10 OCTOBRE 2015 – SEATTLE

alentours de 19h

J-10 avant le départ. Les bagages étaient déjà, pour la plus part prêt. Rin s’attelait à mettre un dernier coup de ménage dans la maison. Violette contre elle , dans une écharpe de portage, semblait dormir paisiblement. La dessus, elle était chanceuse, ses deux filles n’étaient pas des bruyante, contrairement à elle lorsqu’elle était bébé. Lily-Rose jouait tranquillement dans le salon. Elle empilait des kapplas et les faisait tomber avant d’entamer une nouvelle construction. Lily-Rose était rentrée à l’école en début d’année et Rin était heureuse de voir qu’elle avait la même curiosité qu’elle à son âge. La télé allumée déblatérait encore les mêmes bêtises. Une intoxication alimentaire ? Des stupéfiant en seraient la cause ? Il n’y avait pas beaucoup de cas , pas suffisamment pour inquiéter la jeune femme à vrai dire. Elle s’arrangeait pour accompagner et ramener sa fille de l’école tous les soirs, elle restait prudente. Car bien qu’elle n’y croyait pas, qu’elle voyait ca comme une forme de propagande , au fond d’elle , cette fameuse boule qui revenait, de la peur ? Mais de la peur pour quoi ? Ses filles sans aucun doute. Bien sur elle avait contacté Dean, c’était leur rituel du soir, elle voyait son homme et lui voyait ses filles, même s’il s’agissait d’une demi présence c’était pour le moment mieux que rien. Elle lui raconta les évènements et tous deux se mirent d’accord pour que Rin n’achète que des produits frais qu’elle lava avant de cuisiner.

12 OCTOBRE 2015 – Seattle

Visiblement il n’est plus question d’une intoxication alimentaire. Internet , source de connaissance et également propagateur de la peur diffusent de nouvelles informations régulièrement. On parle de «morts » qui reviendraient à la vie. Cette idée glaça le sang de Rin et décida de ne plus envoyer sa fille à l’école. Elle avait suffisamment de ressource pour tenir jusqu’au 20, le jour de leur départ. Bien sur beaucoup crient au canular, cependant les agressions se font de plus en plus régulières, alors coïncidence ou pas, il se trame quelque chose, quelque chose de mauvais disons le nous.
Rin n’avait pas réussi à joindre Dean aujourd’hui, peut être était il trop pris par son travail ? Elle lui laissa néanmoins un petit message parlant de ses doutes et de ses peurs sur ce qu’il se passait à Seattle.

14 OCTOBRE 2015 – Seattle

L’information est désormais de notoriété publique. La cause de tout ce bazar n’est rien d’autre qu’un virus. D'où sort il ? Comment est-il arrivé jusque ici ? Beaucoup trop de questions encore sans réponse. Tout ce que l’on sait c’et qu’il est mortel et que visiblement les morts se relèvent. Même ceux morts de façon naturelles, autre que part le virus se relèveraient. Rin ne sort plus , elle attends jour après jours des nouvelles de Dean. Il avait répondu à son message dans la journée, s’excusant de son absence mais qu’il avait un soucis à gérer. Visiblement l’un des acteurs étaient devenu agressif et s’était attaqué a d’autres personnes. Il aurai même mordu le chargé de production jusqu’au sang. Ce dernier fut envoyé à l’hôpital. Rin comprit la raison de son absence mais cela l’inquiétait. Au vu des évènements elle se demandait si elle pourrait toujours prendre l’avion dans 6 jours.

15-25 OCTOBRE 2015 – Seattle

Les forces de l’ordre ont pris le contrôle de la ville. L’état d’urgence et la loi martiale sont instaurée. Le trafic aérien est gelé, impossible de rejoindre Dean. La panique s’est emparé de Seattle et même les forces de l’ordre se retrouvent confrontés à un problème : les émeutes. Rin s’était rendu dans un des camp de réfugiés comme l’on le lui avait demandé. Cependant les vivres et les rations en eau étaient insuffisantes. Elle aurait bien passée quelques une des ressources de son potager mais celle-ci n’étaient pas encore mures.

Au sein de camp, des émeutes éclataient, des pillages avaient lieux et la violence de l’Homme effraya  Rin qui devait protéger ses deux filles. Certains la dévisageaient même alors qu’elle avait le droit à un peu plus d’une ration pour se nourrir elle et ses filles. Elle avait peur , elle redoutait la nuit, redoutait que l’on vienne lui arracher ses enfants. Et c’est pour ça qu’une nuit elle s’enfuit du camp de réfugier. Ce ne fut pas bien compliquer, les forces de l’ordre avaient plus besoin de gérer l’intérieur plutôt que l’extérieur. Elle en profita pour voler les rations d’une personne et les donner à son voisin. Pas besoin de vous expliquer la suite. La pagaille fut suffisamment grande pour que plusieurs dizaines de gardes interviennent, elle en profita pour s ‘éclipser à ce moment la.

Elle traversa une bonne partie de Seattle, le visage recouvert par son écharpe porteuse. Elle avait déchirer plusieurs morceaux de son t-shirt pour que ses filles n’aient pas à respirer directement l’air.  Elle ne connaissait pas le moyen de propagation du virus, alors elle préféra être prudente. Devant chez elle, elle reconnut la voiture de son père. Le larmes lui montèrent aux yeux tant elle était heureuse de le savoir près d’elle. Elle entra aussitôt dans sa maison et le vit. Assis dans l’un des fauteuils, souriant comme toujours. Elle referma a clé derrière elle et s’avança les yeux pleins de larmes.

« Dieu soit loué , tu n’as rien ? »

Venant prendre sa fille et ses petites filles dans les bras Chris sourit alors chaleureusement

« A part la vieillesse, rien d’insurmontable !  Nous ne devons pas rester ici , tout le pays est entrain de sombrer, les centre commerciaux se vident à vitesse grand V et les grandes villes font face à quelque chose de terrible. Rin … Les morts se relèvent bien ...on doit partir ! Fuir vers la campagne ! »

Il ne fallut pas longtemps à Rin pour rassembler ses affaires déjà prêtes au préalable. Elle récupéra néanmoins sont fameux sac de son temps chez les scouts avec tout son matériel. Elle chargea la voiture avec son père. Une fois tout en place, elle plaça Lily-Rose sur un rehausseur et garda Violette contre elle. Tout était prêt, elle jeta un dernier regard vers sa maison avant que celle-ci ne soit qu’un point à l’horizon.


JUIN 2016 – Madrona Park

8 mois se sont désormais écoulés depuis la catastrophe. Le mode de vie nomade n’était pas pour autant déplaisant, on s’y habitue relativement vite. Vagabondant d’un bout à l’autre de Seattle à la recherche d’éventuel survivant, ou même de ressource, Rin et sa petite famille, finirent par s’arrêter à Madrona Park. Auparavant ce park était connu de tous pour sa beauté, son calme , son environnement mais aujourd’hui, il est comme à l’abandon. Les filles aussi avaient bien changées. Lily-Rose allait désormais sur ses 4 ans tandis que Violette venait tout juste d’avoir 9 mois. La petite famille survivait tant bien que mal grâce aux ressource à proximité. Rin s’enfonçait régulièrement dans les terres, fouillant les maisons, les magasins et autres petites échoppes lui permettant de subvenir à leur besoin. Plus d’une fois elle avait manqué de se retrouvé nez à nez avec un rôdeur. Rôdeur, c’est le terme qu’elle entendit un groupe prononcé lorsqu’il parlait des morts, elle le trouva plutôt singulier mais bien adapté à la situation. Elle prenait soin de préparer ses itinéraires à l’avance, de changer régulièrement ses habitudes, elle savait que face à un ou plusieurs rôdeurs elle ne ferait pas le poids. La seule habitude qu’elle ne changea pas c’était d’écouter les radios, se brancher sur un canal espérant contacter d’autres personnes, Dean en particulier, mais rien, toujours le même message en boucle « Regroupez-vous. Trouvez un endroit sécurisé. Ne sortez pas seuls. Ne restez pas seuls. Regroupez-vous. Trouvez un endroit sécurisé. Ne sortez pas seuls. Ne restez pas seuls. Regroupez-vous. Trouvez un endroit sécurisé. Ne sortez pas seuls. Ne restez pas seuls. » Elle n’avait aucune nouvelles de lui depuis maintenant 8 mois et y penser lui brisait le cœur. Allait-il bien ? Etait-il en sécurité ? Pensait-il aussi à eux ? Trop de questions poignante se bousculait dans son esprit. Même si elle s’efforça de ne rien montrer , retrouver Dean était l’un de ses objectifs.

OCTOBRE 2016 – Madrona Park

Un an déjà que l’épidémie avait frappé, la vie n’était plus que l’ombre d’elle même. Un soir elle rentra blessée , genoux écorché, coupures au bras , contusions sur le visage et des gros hématomes sur le corps. Inquiet , son père accouru et la raccompagna à l’intérieur. Rin lui raconta. Comme à chaque fois elle préparait son itinéraire et ce jour la elle s’était rendu au Grocery Outlet. C’était un petit magasin ou elle espérait y trouver quelques conserves, des piles, des bricoles, ect...Ce qu’elle y trouva cependant ne fut pas ce qu’elle cherchait. Arrivée devant la porte du magasin, un petit espace entre celle ci et le mur permettait à Rin de s’y engouffrer sans problèmes. Tout était sombre à l’intérieur et Rin dut craquer un bâton fluorescent pour voir ou elle mettait les pieds. Des bruits de verres brisés crissait sous ses rangers et quelque chose sentait …. mauvais ? Comme une odeur de renfermé, comme si quelque chose pourrissait ici. Déglutissant alors avec difficulté, son palpitant s’excitant dans sa poitrine, elle avançait avec prudence. La plupart des étagères étaient déjà vides mais elle parvenait tout de même à trouver quelques bricoles ici et la. Au détour d’une des allée , elle le vit. Au sol , dos contre le mur, un homme, blessé au flanc gisait la en silence. Son premier réflexe fut de l’aider mais elle sentit au même moment quelque chose de froid dans son cou, quelque chose de métallique.

« Ne bouges plus ! Pose ton sac au sol et donne moi tout ce que tu possède ! »

Figée par la peur , elle comprit alors la mise en scène quand elle vit le dit homme blessé se relever avec un sourire pervers, un rat crevé dans la main qu’il balança au loin

« C’est une belle prise que voila ! » s’exclama t’il en se léchant les lèvres. Le premier, qui la braquait , lui arracha son sac et le jeta de côté avant de la pousser dans les bras du deuxième

« Tiens ! Amuses toi ! On a ce qu’il nous faut...mais veille à ce qu’elle ne fasse pas trop de bruit ! Et après...tu sais quoi faire hein ! »

L’Homme qui la tenait sourit simplement avant de venir la plaquer sur le sol. Rin se débattit et commençait à crier quand elle ressentit une vive douleur au bras. Un filet de sang coulait et dans la main de l’homme, la lueur d’un couteau lui parvient. La peur saisissant Rin elle sentit le froid de l’acier sur son cou alors que l’homme prenait visiblement plaisir a balader ses mains sur son corps. D’une main tenant la lame sur son cou et de l’autre palpant son corps avec grossièreté et béotisme, Rin pouvait se débattre à l’aide de ses mains, cependant à chaque fois qu’il se motivait ,l’image de ses filles lui apparut, et si elle se ratait, et si le couteau glissait et lui tranchait net le cou … Elle ne pouvait plus agir sans penser aux conséquences et resta donc passive, même au moment ou la chaleur de la langue du goujat effleura sa peau.

« J’aime prendre mon temps, tu ne m’en veux pas petit jouet ? » s’enquit il de dire avec cet air hautain et pervers qui glaçait le sang de la jeune fille

Retenant ses larmes, s’excusant intérieurement de se laisser ainsi faire, elle pensait ne pas avoir d’autre choix et c’est alors que ça arriva. Un souffle violent fit voler les vitres en éclats, tandis qu’un bruit sourd retentissait. A ce moment la un troisième homme accouru.

« Vite ! Faut dégager ! Y’a une horde qui approche ! » s’écria t’il totalement paniqué et a son regard l’on pouvait voir le désespoir l’envahir.

« Quoi ! » S’écria le lourdaud sur Rin « Maintenant ? Mais...Ce ..Ce sont eux tu penses ? » a sa voix Rin perçut une ouverture. D’un coup sec , elle fit valser la lame avant de venir écraser son genoux contre les noix si précieuses de l’homme. Se dégageant ainsi , elle attrapa son sac et en profita pour chercher une sortie , poursuivie par les jurons l’homme pervers. Elle arriva finalement face à la porte ou elle était rentrée. Quel ne fut pas le spectacle effroyable qu’elle vit ! Plusieurs centaines de rôdeurs ! Se précipitant tous vers le magasin. Alors qu’elle faisait demi tour une seconde explosion retentit balayant quelques morts et la jeune fille au passage qui s’écrasa contre un mur. Quand elle ouvrit de nouveau les yeux elle vit les morts tombés les uns après les autres sous le poids des armes que portait ces barbares. Quand bien ils étaient efficace, cela ne suffisait pas et tous se retrouvèrent rapidement encerclés. Rin se releva, son couteau en main prête à se défendre et aperçut une ouverture. L’arrière du bâtiment n’était pas encore atteint. Accourant vers la sortie de secours, cette dernière n’était pas verrouillée et au moment ou elle ouvrit la porte, quelque chose la tira par les cheveux et la jeta en arrière. L’homme de tout à l’heure qui n’avait visiblement pas finit ses affaires. Il semblait en mauvais état et Rin aperçut alors une morsure sur son bras. Le destin existait donc bien , on a que ce que l’on mérite pensa t’elle aussitôt.

« J’EN AI PAS FINI AVEC TOI PÉTASSE !! » s’écria t’il alors. Et alors qu’il se jeta sur elle son seul réflexe fut de tendre son couteau vers l’avant en hurlant de rage. La lame lui traversa la cage thoracique dans un craquement qu’elle n’oubliera jamais et alors qu’il toussait du sang Rin le regarda avant de le pousser au sol.

« Tu aurais du écouter ton pote , finir ça vite ! Ton petit plaisir pervers t’auras coûté la vie ! » Et c’est sans regarder derrière elle qu’elle s’enfuit alors. La main tremblante sur la poignée de la porte, Rin en eut un haut le cœur . Elle venait d’ôter la vie à un humain…et bien qu’elle ne soit pas croyante, elle savait qu’un jour elle devrait payer pour ça , car comme le dit si bien le proverbe, œil pour œil , dent pour dent !  

Chris avait le regard sombre suite au récit de sa fille, elle le voyait, il bouillait d’envie d’aller tous les massacrer, qui étaient-ils pour toucher à son trésor impunément. La petite main de Rin saisit celle de son père avec une pure douceur.

« Ca ne sert à rien, ils ont eu ce qu’ils méritaient...mais il va falloir que l’on bouge, la horde peut très bien arriver jusque ici … nous pouvons partir vers le sud ou peut être nous rapprocher du centre... »

« Pour le moment tu dois te reposer Rin … Nous partirons dans deux jours, récupères d’ici la ! »

C’est ainsi que deux jours plus tard, nous partîmes alors, arpentant les rues de Seattle, changeant régulièrement d’abri. Ce mode de vie vagabond dura environ 2 ans.

ETE 2018 – Garfield High School

Cela fait maintenant presque 3 ans que l ‘épidémie a commencée. 3 ans que chaque jours, les hommes vivent dans la peur d’un lendemain incertain.  3 ans que des familles sont déchirées, que des amitiés sont mortes et que l’espoir a abandonné le cœur des hommes. Et pourtant, malgré tout certains se battent encore, certains croient en l’avenir, d’autres survivent juste pour faire vivre la mémoires des disparus, et d’autres encore s’accrochent à la vie tant la mort les effraient. Rin n’est  pas une  exception. Elle lutte chaque jours pour apporter du confort à son père, à ses filles. Elle lutte dans l’espoir de mettre fin à ce cauchemar. Elle lutte pour enfin pouvoir retrouver celui qui lui donne la force d’avancer, jour après jour. En 3 ans elle avait bien changée, aussi bien physiquement que mentalement. Ses entraînements sportifs quotidiens lui permettaient de garder une condition physique suffisante pour survivre en extérieur. Elle prenait tout de même soin d’éviter les zones à risques. Elle avait banni les centres commerciaux depuis sa mésaventure d’il y a 2 ans. Au cours de son périple , elle entendit parler d’un lieu de rassemblement qui n’en était pas vraiment un : Le No Man’s Land. Plus un squat de réfugiés qu’un rassemblement organisé, tout le monde y était le bien venu. Rin aimait bien allé la-bas, elle pouvait échanger des broutilles qui ne lui servait pas contre d’autres plus utiles. Elle y marchandait même des informations. C’est d’ailleurs là qu’elle entendit parler d’un petit groupe , non loin d’où elle créchait… ils étaient établis dans un lycée, le garfield high school. Curieuse , elle s’y était rendu avec son père et ses filles. Bien que méfiant au début , le groupe d’Emerald Freedom les accepta finalement. Nous sommes en juin 2018.

JUILLET  2018 – Garfield High School

Un mois passé au sein de ce groupe, Rin fut toucher par la solidarité et l’amour que chacun portait au autre. Même si parfois de petites tensions pouvaient éclater, la plupart des personnes vivant ici formait une seule et même famille. Rin s’accoutuma assez rapidement, restant néanmoins discrète. Elle ne parvenait pas vraiment à se mêler à la foule. Elle fit sans rechigner les divers travaux que l’on lui demanda et parmi ceux-ci , il y avait le ravitaillement. Elle aurait du dire non ce jour là ...peut-être aurait elle pu éviter ce qui allait arriver ?

Le 9 juillet 2018, Rin fut envoyé en mission de ravitaillement, avec deux autres personnes. C’était sa première mission de groupe en dehors des murs du lycée et la jeune femme était un peu angoissée. Elle avait laissé ses filles à son père et leur avait promis de vite revenir. La voiture démarra et Rin eut un pincement au cœur en s’éloignant ainsi de ses filles. La mission se passa sans encombres. Ils fouillèrent des maisons vide, des bâtiments abandonnés, des mairies et un hôpital également. Les denrées se faisaient de plus en plus rares et la plupart étaient désormais périmées. Heureusement les outils eux ne périment pas, ils s’encrassent ou rouille tout au plus. La journée passa relativement vite et sur le retour, ils comparèrent ce qu’ils avaient trouvés chacun de leur côté. C’est en approchant du camp que le conducteur aperçut une large fumée noire dans le ciel. Pris de panique, il alerta Rin et son compère et se mit à accélérer. Ils arrivèrent alors devant le lycée, noir , totalement brûlé, certaines parties brûlaient encore et une épaisses fumées noires s’en échappait. Les corps carboniser des rôdeurs gisaient sur le sol mais pas que. Rin tomba à genoux et hurla , les larmes plein les yeux … Non ce ne pouvait as être réel. Elle sortit son écharpe et fonça vers le bâtiment, vers une mort certaine. 3 , c’étaient le nombres d’inhalations de fumée que le corps humains pouvaient supporter avant de s’évanouir. La chance que Rin avait est que les plafonniers étaient plus ou moins écroulés et par conséquent la fumée était plus haute. C’est ce qui lui sauva la vie. Elle parcourait tout le rez de chaussé malgré les complaintes de ses camarades qui l’appelaient au dehors. Elle n’écoutait pas , elle voulait s’assurer d’une chose ...une seule chose était importante. Elle arriva devant sa chambre. Celle-ci s’était à moitié effondrée sur elle-même et lorsqu’elle entra par l’encadrement d’une porte vide, son cœur s’arrêta. La ! Sous une poutre, le corps de sa fille ! Lily-Rose remuait faiblement , poussant des râles qu’elle ne connaissait trop bien. Ses larmes lui envahirent les yeux, elle tombait sur le sol et s’évaporait en « pshhhht » rapide. Le visage de sa fille entièrement brûlé, fondu même et ses yeux … vitreux et sans vie...S’en était trop pour elle , elle dégaina son couteau et l’apposa sur sa gorge, elle voulait en finir, en finir avec ce monde inhumain ou seul la douleur règne...Elle eut une pensée pour violette et pour son père. Elle ne les avait pas croisé..peut-être étaient-il en vie ? Elle resta la de longues minutes a regarder sa fille ou ce qu’il en restait gesticuler. Les larmes silencieuses coulant sur son doux visage. Elle s’en voulait , elle aurait du refuser ce travail .. rester avec elle… Elle était morte par sa faute, et ce poids elle le portera toute sa vie. Se laissant tombé a genoux devant elle , sur le sol encore chaud de l’incendie , elle la regarda une dernière fois avant de se mettre a chantonner , des sanglots plein la voix «  La lune glisse, les arbres bruissent.  Ton père dans ...snif.. la lumière, pour te pousser.. d’un vent propice ..aux portes du..du sommeil. Car ton père est ...le vent complice… qui berce ton som...meil. Il veille sur ton .. sommeil. » Une fois finie elle ferma les yeux et enfonça sa lame dans le crâne de sa fille. Le craquement lui rappela de mauvais souvenir, elle revit son agresseur , quelques années plus tôt et celui-ci lui murmura alors  « tu n’as que ce que tu mérites pétasse, une vie pour une vie, œil pour œil ... »

Elle ne put s’empêcher de la prendre une dernière fois dans ses bras, sentant son petit corps se craquer à cause de l’incendie. Et cette odeur .. . cette odeur nauséabonde qui comme ces images jamais plus ne la quittera…


SEPTEMBRE 2018 – No Man’s Land

2 mois se sont écoulés depuis la mort de Lily-Rose. Rin vit désormais au No man’s Land dans une petite tante de laquelle elle ne bouge plus. Elle ne sort que pour faire des provisions, pour survivre. Elle ne parle à personne, renfermée sur elle-même, elle évacue son chagrin dans la tristesse et la solitude. De nombreux réfugiés la virent se renfermer mais seulement quelques uns s’approchèrent pour la consoler. Elle tient d’ailleurs le coup et surmonta sa dépression grâce à eux. Nombre d’entre eux étaient des sans-abris. Elle n’aurait jamais cru voir une telle solidarité chez ces personne et une fois de plus son avis était faussé.

Un matin, elle décida de sortir prendre l’air, s’assurant de bien refermer la porte derrière elle, elle partit vers le sud, zone qu’elle n’avait pas encore exploré. Elle descendit jusqu’à l’aéroport de Seattle. La grandeur de la bâtisse la surprenait toujours. Dire qu’elle aurais du être ici quelques jours avant le début de l’épidémie, qu’elle aurait pu revoir celui qu’elle aime..Elle avait écrit une lettre, lettre qu’elle aimerait poster mais qu’elle savait ne jamais arrivé a bon port. Alors elle noie son chagrin dans des vieux souvenirs. Elle n’avait plus de nouvelles non plus de son père et de Violette ; Qu’étaient-ils devenus ? La simple pensée de les retrouver mort eux aussi lui donna la gerbe. Quelle mauvaise mère faisait-elle , elle n’avait même pas été la pour aider sa fille. Traversant le quai de décollage, certains avions encore à terre, délabré par le temps parvenait à rester entier. Elle entra ans l’un d’eux, il était vide, plus personne mais l’intérieur semblait aussi vivant qu’il y a ans. Elle s’assit dans l’un des sièges du cockpit avant, et se laisse dériver à l’imagination. Le sommeil l’emporta et pour une fois depuis plusieurs mois, ce ne furent pas les fantômes de Lily qui la fient voyager, mais l’immensité du monde qu’elle parcourait à travers ses engins.

AUTOMNE – HIVERS 2021 – Seattle

« BABOUM !!!! » Une explosion retentit , Rin se redressa en sursaut, et passa la tête hors de sa tente. Le No Man’s Land subissait une attaque ! Des types armés jusqu’aux dents venaient de pénétrer la « safe zone » et y faisait le ménage. Qui étaient-ils ? Et surtout de quel droit faisaient-ils ca ? Les rebelles étaient soit exécutés soit capturés pour elle ne savait quelle torture. Dans la panique elle rangea en vitesse ses affaires, Enfila en deux-deux un pull a capuche qu’elle rabattit sur son visage et s’apprêta à partir. Elle entendit plusieurs réfugiés parler d’un groupe : New Eden, qui jusqu’à présent s’était montré calme et magnanime visiblement. Chasse le naturel, il revient au galop ! Rin ne put pas partir comme ça. A son tour elle aida les réfugiés, aidant les plus vieux et les plus démuni à  prendre un maximum de choses. Mais la pression imposée par ses types vaguement militarisés n’aidait en rien. Sa vie était désormais en jeu, elle resta jusqu’à ce que la zone soit totalement en proie à la panique. Ne souhaitant être forcée à rejoindre un camp, elle préféra fuir. Elle partit alors laissant le peu de souvenir agréable lui restant derrière elle. Elle fonça à l’aéroport: le king county international airport, entre le district de New Holly, Beacon Hill et Gorgetown , bien décidée à s’installer dans l’un des avions le temps que les choses se calment. Tant bien qu’elles se calment un jour, mais dans sa tête une chose est sure… Elle allait devoir faire preuve de vigilance. Ne plus emprunter les avenues, prioriser les égouts, les catacombes ou encore les toits, éviter le No Man’s Land et l’industrial district , une nouvelle difficulté dans cette vie déjà si difficile.

Racontez ici a quoi ressemble une journée de votre personnage aujourd'hui. S'il est dans un camp, comment participe-t-il a la vie commune ? Quelle est sa relation avec l'autorité ? S'il est traveler, quelles sont ses habitudes au jour le jour ? Etc...

Depuis la chute du No Man's Land, Rin est assez nomade. Vagabondant ici et là pour subvenir à ses besoins. L'école des scouts l'avait bien aidé et même si elle manquait de pratique, la théorie lui sauva la mise de nombreuses fois. Elle s'était mise à la chasse, mais hormis poser quelques collets, elle n'était pas une très bonne chasseuse. Elle s'était fabriqué un arc de fortune avec du bois de noisetier et de la ficelles. Mais tenir un arc et devenir chasseuse n'était pas aussi simple. Elle se rabattit plutôt sur la pêche, plus simple, plus efficace et lui permettant de diversifier son alimentation.

Au réveil , comme à son habitude, elle sort s'entrainer sur le quai de décollage, alternant divers exercice comme pompes, gainage, course. Elle s'efforçait que garder une certaine condition physique pour survive dans ce monde de brute. Suite à ça elle récupérait sa douche solaire, ce n'était pas agréable de se doucher à l'eau froide mais c'était mieux que rien. Elle s'enfermait dans les toilette de l'aéroport pour se doucher tranquillement. Elle avait pris soin de fermée toutes les portes du bâtiment afin d'être en sécurité, et même comme ça, chaque jour avant de se doucher, elle faisait un tour pour vérifier que tout était bon. Elle se rassurait en se disant que c'était son côté perfectionniste qui prenait le dessus, mais au fond elle savait que c'était une forme de paranoïa.

Une fois prête, elle prenait la route, encore et toujours. Sortant de l'aéroport par le toit, elle rejoignit la devanture à l'aide d'un cordage qu'elle cachait. Il lui arrivait de partir plusieurs jours sans revenir mais cet endroit était désormais son point d'accroche.

Sur sa route ,elle ciblait principalement les maisons abandonnées, qu'elle rayait sur un plan trouvé dans une station essence, mais également les pharmacie ou hôpitaux, bien que dans le dernier cas, elle ne s'aventurait pas trop , encore moins si elle ne trouvait pas le plan d'évacuation du bâtiment.

Quand elle ne sors pas, elle libère ses émotions dans la sculpture sur bois, travaillant sur plusieurs projets, principalement lié à son passé. Les sculptures ornent son "atelier" notamment une de sa première fille partit pour toujours sur laquelle figure 6 lettres plaqué "D-E-S-O-L-E"

Sa  vie était une routine , longue et ennuyeuse mais ce qu'elle préférait c'était observer le coucher de soleil depuis le cockpit de son avion.