Elle retient un soupir comme elle peut quand la chaise racle. Contrariée de ne pas avoir réussi à garder les trois hommes au même endroit, elle porte un regard sur son désormais voisin qui n'en manque pas une pour avoir l'air d'une sacrée raclure :

Je parle évidemment d'Adonai, il y a-t-il une personne plus merveilleuse que cet homme ? Questionne-t-elle tout à fait franchement, en plantant un regard brillant dans celui de Crawley : Désolée, rien que de le mentionner me donne envie de pleurer, il est tellement incroyable, nous avons énormément de chance de l'avoir à nos côtés ! Elle bat doucement des mains devant son visage pour donner des impressions de fragilités - et de parfaite idiote  : Pardon, je suis émue, si émue !

Au moins son laïus - un peu bruyant - a attiré l'attention sur elle. Mais Crawley détourne les yeux en percevant un bruit à côté et Neela n'attend pas pour lui saisir fermement le menton et ramener son attention sur elle :

Ou sont vos toilettes ? Il faut que je me refasse une beauté, exige-t-elle alors avec un sourire. Cet abruti va prendre ça pour une invitation. Elle se le promet, s'il la suit, elle ne manquera pas de le planter avec un couteau. Et ensuite j'irai vous chercher des rafraichissements, vous avez une préférence pour le parfum ? Dit-elle en se redressant.

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Enfin ! Avec un soupir de soulagement, Grace enfonce les derniers morceaux de pâte explosive dans les fissures du mur. Balayant la pièce du regard, elle ne peut retenir un petit rire amusé. Celle-ci est désormais pleine de fils électriques reliant les portions de C-4 entre elles et connectés à son détonateur. Une guirlande de Noël un peu macabre, mais qui risque d’allumer bientôt un joli feu d’artifice. Ne reste plus qu’à prévenir Hoani d’actionner l’alarme incendie. Quant à Neela, elle devra quitter les lieux avec les éventuels employés qu’elle aura rencontré, jouant jusqu’au bout la comédie.

Une dernière fois, Grace risque un coup d’œil dans le couloir qui mène à la réserve où elle se trouve. Celui-ci se termine par un escalier de service qui, elle le devine, l’amènerait au rez-de-chaussée. Refermant la porte, Grace se prépare à donner le signal.

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Vous êtes si galant, souffle Neela avec un sourire.

Il suffit d'un regard vers Vance pour savoir ce qui l'attend. Oh, elle n'est pas naïve, elle ne l'a jamais vraiment été et à Walla Walla, les désillusions sont trop nombreuses de toute façon. Elle conserve sa risette de façade en comprenant parfaitement ce que Crawley va tenter de lui faire. S'esquiver dans un endroit isolé avec ce prédateur, c'est évidemment un traquenard facile à réfléchir. Mais si lui a l'impression qu'elle est une proie facile, il se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'à s'en gratter le trou de balle. Non seulement elle n'a rien de facile, mais surtout, elle n'a pas peur.

Alors qu'ils longent ensemble la large machinerie, Neela avise un instant autour d'elle quand l'évidence se rapproche. Ils se retrouvent tous les deux devant la porte, et elle s'y engage la première. Tout ça lui laisse le temps de saisir le premier objet qui passe dans son sac : la laisse de Mani. Très bien, elle fera avec. Puis, de sentir que Crawley se glisse derrière elle. L'indienne n'attend pas : dans ce genre de circonstances, la surprise est à son avantage, et lui ne la considère pas comme une menace, elle le sait. Elle est plus rapide, enfonce profondément son coude dans le diaphragme de ce dernier, saisi deux de ses doigts de cette main tendue pour l'attraper, les retournent dans un craquement sec.

Sans lui laisser le temps de crier, c'est un coup dans le genou qui le plie alors qu'elle le traine vers l'avant. La porte se referme, l'indienne enroule la laisse de son animal de compagnie autour du cou de l'homme, et en lui agrippant les cheveux de sa main libre, tire brutalement pour lui couper un instant la respiration :

Maintenant tu vas m'appeler maitresse et peut-être que je te donnerais ce que tu veux, souffle la jeune femme à son oreille. Supplie-moi, soumis, Ordonne-t-elle sèchement en serrant un peu plus la laisse.

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Pour cela, elle va devoir emprunter le chemin inverse, ce qui exige d’elle quelques contorsions. S’il suffisait de se laisser glisser par la fenêtre pour entrer, sortir lui demande un peu plus d’ingéniosité. Par acquis de conscience, elle commence par déplacer une armoire en travers de la porte de la réserve, au cas où l’un des employés aurait l’idée de s’y rendre. Il ne faudrait pas que celui-ci tombe sur le dispositif qu’elle a si péniblement mis en place. L’exercice la laisse haletante et il lui faut un instant pour reprendre son souffle, toujours au milieu des vapeurs. Malgré la fenêtre ouverte et l’air frais qui circule dans la pièce, l’odeur est présente, et lui pique le nez.

Puis elle fait glisser – bruyamment – une lourde caisse et la tire jusqu’à la placer sous la fenêtre. Malgré sa grande taille, celle-ci est plus difficilement atteignable dans le sens retour. Prenant soin de ne pas enclencher le détonateur dans la manœuvre, Grace se hisse hors du sous-sol, retrouvant l’extérieur avec bonheur. Elle n’est pas au bout de ses peines, mais c’est déjà un bon pas en avant. Prenant soin de refermer la fenêtre – pour laisser à nouveau s’accumuler les vapeurs, mais sans pincer le fil électrique – elle déroule celui-ci de la bobine jusqu’à se mettre à l’abri, priant pour que personne ne passe, et se prenne les pieds dedans.

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C'est maitresse, insiste Neela fermement, dans un grondement qui n'augure rien de bon. L'homme se débat évidemment, mais elle ne lâche rien, clairement dans une position avantageuse. Tu sais ce qu'on fait aux vilains toutous qui n'obéissent pas correctement ? Plantant son genou dans le dos de l'homme pour se donner une meilleure, prise, elle enroule bien la laisse autour d'une main pour tirer encore plus dessus. De son autre main libre, la brune vient lui assener une claque humiliante qu'il ne peut pas empêcher.

La lutte de Crawley se fait moins farouche progressivement, elle ne lâche rien, jusqu'à ce qu'il s'évanouisse et qu'elle le laisse retomber. C'est un soupir qui échappe à Neela. Elle a eu chaud oui, mais elle s'en est sortie. Bon. Elle récupère la laisse de son animal, et la garde dans sa main. Pendant que l'homme récupère son souffle sans reprendre connaissance suffisamment rapidement à son goût. Elle le redresse, l'installe contre le mur, lui écarte les jambes pour pouvoir faire pression sur son service trois pièces avant de lui coller une claque de mère au foyer en plein sur la joue.

Le retour à la réalité est brusque, et Neela l'empêche de trop prendre ses aises en pressant sur son intimité :

Réveille-toi, soumis, ordonne-t-elle sans attendre, avant de faire battre la laisse comme un fouet. Tu es ma petite pute à partir de maintenant. Elle esquisse un sourire victorieux. Et tu vas la tenir tranquille, ou la Maitresse viendra te punir, lui annonce-t-elle en compressant l'objet qu'il doit évidemment tenir tranquille selon ses ordres. Entendu ? Demande-t-elle dans un froncement de sourcils.

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Mon arrêt respiratoire me fait frôler une morte imminente, tant je suis tendue. L'écho d'un nom de famille me crispe à tel point que je manque de me couper avec mon arme improvisée, mes dents grinçant au serrement abusif de ma mâchoire. Putain, c'est ce qui ce Shadwell encore ? J'hésite un instant à fouiller les lieux pour partir à la recherche de l'intéressé, mais le silence rendu au type qui l'appelle en vain m'incite à me calmer. S'il ne répond pas, c'est soit qu'il dort, soit qu'il n'est pas là, pas vrai ?

Je me mordille les lèvres, maudissant ces crétins qui ne savent pas rester en place. Mais quand l'ombre quitte le bas de l'escalier, j'adopte une attitude plus mesurée, et je reprends mon objectif initial. Car j'ai à peine le temps de récupérer mon souffle que j'entends un bruit léger souffler contre le bureau emprunté plus tôt par mes soins. Je ne doute pas qu'il s'agit là du signal tant attendu de Grace, et je ne me fais pas prier. Espérant que Neela gère les employés de son côté, je reviens donc auprès de la corbeille remarquée plus tôt.

Posant quelques secondes mon sac, je l'ouvre et en extirpe un briquet. Vérifiant qu'il fonctionne, je me baisse pour saisir papier et photo de la poubelle. Dressant une dernière fois l'oreille, afin que personne ne me surprenne au moment le moins opportun, j'approche ensuite les détritus de mon briquet. Il ne faut pas de temps pour que la flamme commence à les dévorer, et je laisse tomber les documents en feu dans la corbeille. Craignant toutefois que celui-ci s'éteigne automatiquement, je me saisis d'une maquette à peine terminée, et la rajoute dans le contenant. Pour bien faire les choses, je prends le biberon et verse délicatement quelques gouttes du liquide renfermé, afin d'embraser plus concrètement le tout. Je me recule prestement, admirant mon œuvre, craignant presque d'avoir abusé sur l'inflammabilité des environs. Mais le résultat est là, et j'ai tôt fait de rapatrier mes affaires dans mon sac. Une main couvrant le bas de mon visage, je patiente quelques secondes supplémentaires que l'alarme réagisse au début d'incendie contrôlé.

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