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Tout allait trop vite. Les personnes s'impatientaient, se questionnaient. Kassidy non loin lança tout haut qu'ils avaient mangé de la viande humaine, provoquant chez certains des réactions. En voyant Zelda non loin, Ivy comprit immédiatement que les aveux venaient d'elle. La jeune médecin secoua la tête. Ce n'était pas très malin de sa part. Ils avaient pourtant bien évoqué les risques d'une telle confession sans explication. Le discours de Madisson puis de Maeve se voulaient rassurant. Ils étaient organisés, c'était bien.

Les paroles de Jason la tirèrent de ses pensées. "Oh, oui, tu as raison !" Elle se dirigea vers Maeve en l'entrainant avec elle. "Si tu n'as jamais fait de prise de sang, tu peux au moins noter sur les tubes les prénoms et ce qu'ils ont mangé.." Ainsi, ils perdraient moins de temps. Elle salua la chirurgienne avant d'attraper quelques kits et de faire signe à une personne qui attendait de venir vers elle.

La brune s'installa sur une chaise et ouvrit un des kits tandis que son premier patient s'assit devant elle. La jeune médecin lui fit un garrot, puis lui demanda de serrer le poing. Enfin, elle tapota la veine avant de piquer et de remplir un des tubes de sang. Elle fit passer la petite fiole de sang à Jason avant de remercier la personne avec quelques mots rassurants. "Au suivant !" Il y avait pas mal de personnes concernées, ils devaient faire vite pour obtenir des résultats le plus rapidement possible.

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« Psshhhht !! »

Mais qu'est-ce qu'elle lui fait, là ? Zelda observe Kass' comme si elle refusait presque de croire qu'elle a pu lâcher l'information à haute voix. « Moins fort ! » C'était sensé être un secret ! Fallait trop pas le dire ! Ce n'est pas un hasard si elle l'a d'ailleurs chuchoté à sa sœur dans le creux de l'oreille. Mais c'est maintenant trop tard et le mal est fait. Et merde ! « Et là, c'est le drame... » commente-t-elle, résignée tandis que commence le festival de la gerbe ! Une crêpe par là, une autre par ici... La salle de classe étant relativement exigüe pour accueillir autant de monde, une forte odeur de dégueulis ne tarde ainsi pas à se répandre partout. « Y'a quelqu'un qui veut bien ouvrir les fenêtres ? » Non parce que là, c'est franchement crade !

Elle aérerait bien l'endroit elle-même mais Clay s'avance vers les deux soeurs et leur demande si elles ont mangé de cette fameuse viande. Zelda n'hésite même pas avant de hocher la tête. « Ouais ! Vu que j'étais en cuisine me suis pas gênée pour goûter la bouffe ! » Logique, non ? Elle n'allait pas se contenter de faire le service alors qu'elle était à la source du festin. « En vrai c'était vachement bon... » Faut dire ce qui est ! « Mais c'est cool, j'ai déjà tout dégueulé dans la cuisine de Sainte Bassine ! » poursuit-elle en observant la douce Eve-Madelaine. « Et vous ? Z'en avez mangé ? » demande-t-elle à sa soeur et Clay.

Et puis l'adolescente cherche du regard Ela et Roza. La première est en bonne voie pour se faire voler du sang et la seconde observe la scène avec sa russitude habituelle. Elle est balèze, Roro. Elle se laisse jamais atteindre. Elle décide d'ailleurs de la rejoindre et croise au passage ce qui semble être une espèce de squelette. « Quelqu'un connaît le cadavre, là ? » Elle ne l'a jamais vue. Encore une nouvelle ? Bon, bref. Elle arrive donc vers la vodka ambulante qui se trouve à côté de la névrosée locale. « Hey ! Ca te dit pas qu'on laisse Dr Frankenstein et qu'on aille s'en fumer un p'tit à l'extérieur ? » Faut bien s'occuper ! Et puis comme ça, ils oublieront peut-être de lui planter une aiguille dans le bras ? De toute façon, elle se sent très bien... « Eh, Casey ! T'as des feuilles ? » Elle peut venir avec si elle a envie !

raisumay:

De la viande humaine. Si son cœur tressaille d’effroi, elle n’en laissa rien paraitre. Autour d’elle la rumeur se répond comme une vague de panique, alors que ferme et déterminée la chirurgienne s’avance pour inviter tout le monde à garder son calme. Aucune source fiable. Des analyses en cours. Une prise de sang, par sécurité. Que tout le monde reste calme. Si la plupart des personnes autour d’elle s’affolent, Amrani se grandit soudainement et pose sa main sur l’épaule de Misha non loin d’elle. « Pas d’affolement, cela ne servirait à rien. » L’israélienne est, comme à son habitude, épouvantablement calme et douce. Le regard souvent aveugle qu’elle pose sur les gens d’habitude s’est teinté de certitude pour rassurer les esprits autour d’elle. Elle laisse la mère dans son sillage alors qu’elle s’avance auprès de la jeune Ivy pour s’inscrire et offrir son bras pour la prise de sang.

Pendant qu’elle fait son devoir, son regard dévie vers Zelda qui s’est rapprochée de Roza. La connivence entre ces deux-là lui déplait, durcit son cœur un instant. Son regard s’éteint à nouveau. La jeune médecin termine avec elle, et appelle le suivant mais Ela l’arrête d’un geste. « Zelda ! » Appelle-t-elle, doucement mais fermement. Elle lui tend la main, l’invite à la rejoindre avec un éclat inquiet dans le regard. Inquiète parce qu’elle n’aime pas la voir aux côtés de Roza. « Viens près de moi s’il te plait. » Demande-t-elle, tendre. Si cela contrarie les plans de l’adolescente, elle ne le remarque pas, mais la jeune fille s’exécute pour ne pas blesser sa mère adoptive. L’israélienne attrape sa main avant de la serrer contre elle, protectrice. Ses yeux noirs se lèvent un instant sur la russe non loin, sans équivoque. Mais l’éclat s’éteint immédiatement quand Zelda redresse la tête vers elle. « S’il te plait, Ivy va s’occuper de toi, je voudrais que tu restes avec moi, d’accord ? » Elle la laisse entr’apercevoir son inquiétude, que ce soit pour elle-même, ou pour sa fille, avant d’inviter l’adolescente à s’assoir afin de laisser Ivy faire son travail.

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Bon, faut vraiment que tout le monde arrête de paniquer et de faire de la merde. Ok, l’idée d’avoir potentiellement bouffer de la viande humaine me donne presque envie d’arracher mon estomac pour le remplacer par un autre. Ok, j’ai un très fort sentiment nauséeux qui m’envahit une fois cette idée ancrée dans ma tête – et ce réflexe nauséeux n’est pas causé par une paire de doigts enfoncés dans ma putain de gorge !

Mais là, tout ce petit monde dans une si petite pièce, si ce n’est pas l’infection qui nous tuera, ce sera le mouvement de foule ! Si tout ce petit monde panique, c’est la porte ouverte à un cataclysme ! Autant calmer les choses de mon côté, alors que je n’oublie pas que Lisa est toujours paniquée… Je lui prends la main, et plonge mon regard dans le sien sans rien dire. Puis je me lève, et me présente devant les médecins et infirmières qui attendaient leur prochain patient pour exécuter une prise de sang. Je me tiens droit, bien que ma main droite ne puisse s’empêcher d’appuyer sur mes bandages thoraciques, mes côtes me faisant à nouveau très mal – vomir fut une véritable épreuve.

- C’est là qu’on attend pour une prise de sang ? J’entends rien avec le brouhaha des gens à moitié paniqués ou à moitié en train de se faire des films dans leurs têtes – et les commentaires à voix hautes. Oh ! Fermez là, on entend rien d’ce que disent les médecins putain ! Ouais la politesse, je sais, mais j’vous emmerde aussi là ! Y’a des Doc’ et des Inf’ pour s’occuper d’nous, alors tout ceux qu’on bequeter d’la viande, en rang d’oignon. Et les aut’, arrêtez d’psychoter et essayez d’vous calmer ! Faudrait pas qu’en plus d’une infection, les doc’ aient à gérer un mouv’ment d’foule et des gens piétinés ! Bon… Je me tourne vers les médecins, prenant place sur une chaise et offrant mes deux bras à l’infirmière afin qu’elle n’ait que l’embarras du choix. J’ai mangé une tranche d’pain de viande au cerf, avec d’la salade de pommes-de-terres, et j'ai bus trois verres d’whisky 40 degrés. Et j’me suis fait vomir y’a genre 5 minutes. V’la mes bras, j’suis à vous.

Résumé:

Woooh ! Je dois être vraiment trop chargée pour comprendre tout ce qu’il se passe. Mais quand Kassy gueule un truc comme quoi ça serait de la viande humaine, je papillonne des yeux un bref instant en essayant de forcer mon cerveau à percuter. Mais franchement ? ça veut grave pas. Peut-être que demain, ça ira mieux là-dessus. Ca explique pourquoi j’me sens grave en forme ! Ou alors c’est la weed…

Hm, non décidément. Je me relève avec Esther qui gigote encore, sous tension forcément vu l’ambiance autour de nous. Elle semble s’énerver même, mais rit quand j’en viens à lui sourire grand pour la rassurer. Au suivant ? Ah oui. Je m’approche finalement des autres et quand vient mon tour, je confis Esther à Jason pour qu’il la tienne le temps qu’il faudra.Et je fais une grimace de circonstances :

J’en ai mangé, que je lui souffle alors dans la foulée. Qu’est-ce qu’on risque en fait ? Je suis obligée de m’interroger. On va pas muter en super berserk quand même ?

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