L’homme lui propose même de lui apprendre à se battre. Il lâche même d’autres prénoms ; des hommes apparemment, qui seraient prêts à l’aider aussi. C’est presque trop beau. Le métis ne peut pas s’empêcher de le penser, ayant toujours du mal à accorder sa confiance. Pourtant, le géant semble sincère.

Quand Bruce lui demande si les provisions sont pour une fille du motel, Otis ne peut s’empêcher de sourire, un peu bêtement. Il avait peur que l’autre se montre trop curieux ou se moque de lui. Mais il n’en est rien, il lui dit même qu’il a raison d’en profiter. Il reprend ses affaires, marchant toujours aux côtés de son nouvel ami. « Euh. Oui. Une surtout.  » L’air béat n’a pas quitté son visage. Il jette un œil à ses provisions, pensant à Lucy. Il faudra qu’il lui rende visite dès qu’il pourra, pour lui donner tout ça. Depuis leur dernière rencontre, quelques jours plus tôt, la jolie rousse ne quitte plus son esprit. Il ne cesse de repenser à ces baisers qu’ils ont échangés, cette discussion qu’ils ont eue. Mais en parlera-t-il à Bruce ? Lui dira-t-il qu’il n’est pas vraiment un client comme les autres ? Maintenant qu’il est en couple avec la danseuse.

Qu’importe, l’aîné change rapidement de sujet, évoquant la présence de plusieurs autres jeunes comme lui dans son groupe. Des amateurs de comics qui plus est ! Otis ne peut s’empêcher de sourire, il serait heureux de pouvoir leur faire quelques dessins. Décidément ce camp a l’air d’être un endroit sympa, la description que lui présente Bruce attise sa curiosité. Mais il a vraiment du mal à y croire. C’est pour cela qu’il questionne l’entraîneur pour en être certain. Encore une fois, l’homme ne doute pas une seule seconde, affirmant ses dires. Un entraînement, un endroit sûr, une caravane… C’est terriblement tentant. « Je veux bien venir mais… Il faut que je prévienne ceux de la Taverne, que je récupère quelques affaires…  » Il ne pouvait pas partir sans rien dire. Il voulait prévenir Mallowe et la remercier de ce qu’elle avait fait pour lui. Le camp de Bruce allait mieux lui convenir, il le sentait… « Y a-t-il des choses que je devrais faire en échange de tout ça ? Je veux dire… Vous avez l’air de tous vous débrouiller. Et surtout, je tiens vraiment à te remercier pour ce que tu as fait.  »

Il est adorable à me parler de sa copine, il est tout tout timide ! J’l’encourage doucement et puis je crois qu’il faut que je lui explique une règle ou deux car c’est important. « Une fille !! Mais c’est adorable tout plein ça ! Bah il faut aller la voir et lui donner ce qu’il faut ! Si tu viens avec nous, par contre, il faut éviter de la ramener d’accord, c’est une de nos règles, c’est pour éviter d’avoir des problèmes entre nous. » Ouais, genre si un mec est jaloux des autres. C’est compliqué ce genre d’histoire et on ne veut pas avoir de problèmes ! ça non, on veut qu’il y ait une bonne ambiance dans l’équipe ! Mais ça semble pas le choqué qu’on interdise les filles au camping paradis. Au contraire, il dit juste qu’il faut repasser par la taverne pour récupérer ses affaires et dire qu’il s’en va. « Pas de problèmes, on va y passer alors ! On va leur expliquer, enfin, tu vas leur expliquer et moi je ne serais pas loin si tu as un problème. Et s’ils ne veulent pas te rendre tes affaires, je leur parlerai. » Il parait que des groupes n’aiment pas voir leurs gars partir et que ça peut mal se passer. Pas avec moi !

Tout comme il a l’air inquiet de savoir ce qu’il pourrait faire, qu’il s’inquiete pas de ça le petit ! J’vais lui en trouver du travail et il va bientôt hurler Seahawk comme tout le monde ! « On te trouvera du travail sur le camp, crois-moi ce n’est pas ce qu’il manque. Je pensais que tu pourrais aider à l’entretient pour commencer, ou bien assister Seth. On trouvera, te prends pas la tête. Une paire de bras c’est toujours pratique ! » On se met en marche jusqu’à la taverne et quand on finit par y arriver, c’était même assez long en fait. J’ai un grand sourire sur le visage, surtout quand on entre dans la salle.

J’mets une tape sur les épaules du gamin avant de l’inviter à aller de l’avant. C’est terminé de vivre dans cet endroit ! Il sera bien mieux avec nous, c’est une évidence : « Allez, va récupérer tes affaires, je t’attends dans la salle ! » Je me suis posé sur une chaise, dos au mur pour bien voir la salle et attendre paisiblement qu’Otis revienne pour qu’il devienne l’un des nôtres !