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Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand.

Mer 11 Mar 2020 - 19:01

LucySety
Fields

WHO AM I
- Informations personnage -
Nom : Fields
Prénom(s) : Lucy
Âge : 29 ans
Date de naissance : 9 août 1991
Lieu de naissance : Seattle
Nationalité : Américaine
Groupe : Reign of Venus
Ancien métier : Guide en astronomie
Célébrité : Molly Quinn
- Défauts -
Taiseuse
Solitaire
détachée
Fière
obstinée
- Qualités -
observatrice
Calme
patiente
réfléchie
curieuse

WHAT'S IN MY HEAD

- Psychologie du personnage -

Depuis qu’elle est enfant, Lucy s’est toujours fait un devoir de mériter ce qu’elle reçoit. C’est l’éducation de ses parents, qui ont très profondément inscrit ceci dans son caractère, qui a fait la femme qu’elle est maintenant. Elle a rapidement développé une sorte de fierté à ne pas quémander de l’aide ou même ne jamais se plaindre, se murant en une sorte de solitaire et la poussant parfois à faire des actes qu’elle pourrait regretter plus tard. Par exemple, refuser l’aide financière de ses parents pour payer ses études. Ceux-ci furent les premiers à déplorer l’aveuglement de leur fille. Les limites de ce qu’elle peut faire pour se tirer elle-même étant assez lointaines…

Ce trait de caractère s’est vite couplé à plusieurs autres, bons et mauvais pour la forger telle qu’elle est maintenant. Très patiente de nature et observatrice, elle préférait regarder les autres enfants jouer dans la cour. Et le soir, plutôt que d’aller jouer au foot ou à la poupée, elle aimait observer le ciel et les étoiles. Elle se retrouvait plus dans le calme stellaire que dans l’agitation des rues et de la terre. Ça ne lui plaisait guère de devoir se mêler à des choses qui ne l’intéressaient pas au final. Ce qui se traduisait par sa seule façon de lutter : le silence.

Elle parle en effet assez peu, elle n’est pas muette évidement mais tenir une conversation sur un sujet qu’elle n’aime pas ou qui ne l’intéresse pas est simplement impossible. Et, comme elle est obstinée, il est impossible de lui tirer les vers du nez.

Lucy ne prend jamais une seule décision à la légère, elle pèse toujours le pour et le contre, se refusant de choisir une option si elle n’a pas assez d’informations à son gout. Cela lui a parfois porté préjudice dans sa vie, autant professionnelle qu’amoureuse.

Son caractère solitaire lui a certainement sauvé la mise au début de l’épidémie, elle s'était en effet isolé au moment les plus intenses et lors du grand chaos. Elle s’est vite rendue compte que se contenter d’observer de loin n’est pas la meilleure chose à faire. Elle s’est faite violence pour rejoindre plusieurs groupes au cours des dernières années. Elle a cependant beaucoup de mal à changer sa vision du monde et à accepter de ne pas être nécessairement utile ou compétente dans ce nouveau monde.

Face à certaines situation, elle a su se montrer très efficace, ne perdant que rarement son sang froid. Elle s'est également rendue compte de ce qu'elle pouvait faire quand ça arrivait et elle vit assez mal avec.



WHAT AM I MADE OF

- Physique / équipement -

Un homme parla depuis la pièce d’à côté. Il lui demandait si elle était prête ? Prête pour la scène… Lucy regarda le grand miroir devant elle, reflétant son corps svelte mais athlétique dans son intégralité. Ses longs cheveux roux soyeux, courant d’ordinaire jusqu’à sa taille, étaient organisés en une longue tresse inutilement complexe. Alors même que la seule finalité serait qu’elle serve de poignée à l’homme qui l’attendait de l’autre côté.

Elle détailla ses jambes, nues, et son tatouage, sur l’avant de la cuisse droite. Une galaxie… un beau et gros tatouage qui lui avait couté les yeux de la tête. Elle remonta petit à petit, faisant l’impasse sur la minijupe qu’elle portait, qui tenait plus de la ceinture que d’autre chose tant sa taille était ridicule. Petit passage par son ventre où la discrète cicatrice de l’appendicite venait marquer une peau blanche relevée de quelques tâches de son et sous laquelle se devinait une série d’abdos.

Elle replaça correctement son soutien-gorge, histoire de mettre en valeur ce qu’elle pouvait offrir.  Lucy savait bien ce qu’ils valaient, aussi, elle ne s’attarda pas non plus dessus outre mesure. Non, à la place, elle repassa un trait de rouge à lèvre, un rouge vif, brillant pour la mettre en valeur. Elle mit son petit masque d’opéra noir et bleu nuit et dissimula le fil dans ses cheveux. Un dernier regard, bleu perçant, presque blanc, tranchant radicalement avec le noir du masque. Un dernier regard dans le miroir puis elle se dirigea vers la caméra. Il fallait qu’elle travaille.
Quelques heures plus tard, après une douche aussi longue que possible pour se laver aussi bien le corps que l’esprit, elle se rhabilla pour quitter la maison.

Quand la porte se referma sur elle, l’expression ouverte de son visage et le sourire de façade qu’elle avait disparurent finalement. Laissant place à une expression neutre et calme, la bouche serrée, les yeux à demi-clos c’est comme ça qu’elle se présentait en public. Elle ressemblait à une fille timide qui cachait  son visage en baissant la tête et sous ses cheveux. Tout comme elle semblait cacher ses atouts sous des vêtements amples et confortables, ne privilégiant que rarement les tenues serrées en dehors du sport et de son « travail ».  

Équipement :

Pour survivre dans ce monde, Lucy s’est équipée en fonction de ses capacités et de ses besoins. Elle dispose d’une collection de couteaux et lames diverses. Dont une grande machette de survie. Depuis son arrivé à l’hôtel et depuis qu’elle travaille pour Oxana, elle ne dispose plus vraiment d’équipement de survie à elle. En dehors de ses armes, de quelques vêtements et d’une petite quantité d’eau et de nourriture.


HEAR MY STORY


Lucy est née le 9 août 1991 à Seattle, de parents professeurs. Elle a un frère, Arthur et une sœur Lisa. Ainée de la famille, elle a grandi en partant du principe qu’elle devait mériter tout ce qu’elle recevait, que ce soit en bien ou en mal. C’est pour ça que pour avoir des bonbons ou un jouet, elle tenait à travailler bien à l’école et à faire des corvées dans la maison. Si bien qu’il lui arrivait de refuser les cadeaux que pouvaient lui faire ses parents en dehors de Noël et de son anniversaire. Habitude qu’elle gardera très longtemps et même maintenant, Lucy refuse tout ce qu’elle ne juge pas avoir mérité par ses actions. Peu importe le contexte.

Dès son plus jeune âge, Lucy s’est prise de passion pour l’observation des étoiles et des phénomènes astronomiques. La maison de ses parents se situant sur les hauteurs entourant Seattle, elle avait la chance de pouvoir les regarder régulièrement et dans des conditions acceptables. À l’âge de 10 ans, elle prit la décision de devenir astronome ! Là où certains de ses copains voulaient être astronaute, elle voulait se contenter de regarder et d’étudier le ciel.
Tout son cursus scolaire fut tourné vers l’optiques de faire d’elle une scientifique. Ses excellentes notes lui ouvrirent d’excellents lycée, où elle réussit à se faire quelques amis en dépit de sa tendance taiseuse et solitaire. Très studieuse, elle participa à de nombreux concours durant ses années lycées. Mais elle ne se contenta pas uniquement d’étudier durant ces années.

Elle développa assez vite un certain goût pour l’escrime, un sport exigeant où la rapidité du corps ne pouvait rien sans l’observation et la réflexion. Sans être une grande championne, elle acquit un niveau tout à fait honorable, ayant une préférence pour l’épée plutôt que le sabre et le fleuret.  Comme elle appréciait le calme et la patience du Yoga, qu’elle pratiquait régulièrement avec une amie, une métisse. Là encore, elle n’était pas la plus souple, mais ça lui plaisait, c’était bien la seule chose qui importait à ses yeux.

C’étaient ses principales occupations quand elle n’était pas en train de lire des livres sur la physique, l’astronomie ou sur tout ce qui pouvait traiter de près ou de loin à l’espace et, surtout, quand elle n’avait pas l’œil collé sur la lunette d’un télescope.

Lors de sa dernière année de lycée, en 2008-2009, elle postula dans l’université de ses rêves, l’une des meilleures du monde, Berkeley. Cette université comptait parmi les meilleures du monde dans le domaine des sciences. Ses excellents résultats et a motivation firent qu’elle réussit les tests d’accès et put commencer ainsi ses études en science physique et astrophysique. Mais étudier dans l’une des meilleures facs du monde avait un prix, considérable…

Au moment où elle réfléchissait à un moyen de financer ses études, quand elle réfléchissait à quelle banque s’adresser pour un prêt étudiant, une violente crise financière toucha le pays… De nombreuses banques fermèrent, les gens ayant des prêts se retrouvèrent dans l’incapacité de rembourser… des biens, des voitures, des maisons furent saisies, des vies furent ruinées.

Devant un tel constat, Lucy prit la décision, qu’elle sait maintenant stupide, de ne pas faire confiance aux banques.  La fierté de Lucy l’empêcha de demander à ses parents de prendre son prêt étudiant à leur charge. C’est dans cet éclair d’aveuglement qu’elle se décida elle-même de le prendre, de supporter le poids de ses études sur elle seule.

Durant la totalité de l’année, elle travailla à mi-temps dans un magasin pour accumuler autant d’argent que possible, mais même avec tout l’argent qu’elle avait économisée durant toute son enfance, en tenant compte du plan épargne de ses parents, elle ne pouvait simplement pas supporter le coût financier de  ses études pendant plus de deux ans. Or, elle devrait en faire au moins huit… et travailler dans un magasin ne payait vraiment pas assez.

***

Diplômée du lycée en juin 2009, elle se retrouva devant toutes ses responsabilités et les affronta. Lucy avait retourné le problème de l’argent durant toute sa dernière année, elle avait tenté de demander des bourses, mais seulement celles que l’on donnait pour le mérite et non pour venir de telle ou telle classe sociale. Rien n’y faisait… Aussi, elle réfléchit à d’autres solutions, tout en gardant à l’esprit une chose : elle devait être légale.

Le compromis qu’elle trouva n’était pas le plus heureux, ni même le plus judicieux, mais elle préférait largement faire ça plutôt que d’infliger à ses parents un tel poids et plutôt que de se risquer à devoir de l’argent à une banque !
Dès le mois d’août de l’année 2009, quelques jours après son anniversaire, elle ouvrit un compte sur un site pour adultes et commença à faire des lives le soir. Attirant des fans, des gens qui étaient prêt à payer de belles sommes pour la voir se dénuder devant eux. Pour se garantir un certain anonymat et pour se démarquer dans un milieu aussi concurrentiel, elle adopta le pseudo de « Sety ». Pour qu’elle puisse encore marcher dans la rue sans avoir honte et peur qu’on la reconnaisse, elle portait un masque d’opéra et une perruque lors de ses shows. Cela fit vite partie de sa signature et elle changeait souvent de masque ou de cheveux, au gré des demandes de ses fans.

Elle adopta aussi une fausse personnalité longuement travaillée. Celle d’une jeune femme délurée, aimant s’amuser et s’exhiber. Sa voix, douce et calme faisait souvent de l’effet, elle la travailla alors pour la rendre la plus sensuelle possible.

Étrangement, ce petit jeu devant une webcam amusait assez Sety, et donc Lucy, il y avait un côté grisant à cet exhibitionnisme et au final, elle faisait juste profiter aux gens les fantasmes qu’elle avait. Ce qu’elle faisait devant la caméra, c’était elle qui le décidait et en faisant ça, elle participait à la construction de sa carrière d’astronome. Chaque soirée qui passait lui rapportait de l’argent pour payer ses études.

Dans son esprit cependant, il était clair qu’elle arrêterait à la minute où ses études seraient intégralement remboursées ! Mais elle avait malheureusement largement sous-estimé la somme qui serait nécessaire pour financer la totalité de celles-ci. Ses shows ne payaient au final pas assez, alors elle se diversifia. Au début, elle invita d’autres filles pour des séances communes, puis elle commença à aller de plus en plus loin avec celles-ci. Jusqu’à passer un point de non-retour.

Celui-ci prit la forme d’un coup de téléphone à la fin de sa première année d’étude.  Durant cette année entière, elle avait réussi à concilier ses études en physique, la pratique de l’escrime et ses shows. Ses résultats étaient bons, mais elle ne remboursait pas son prêt assez vite à son goût et, à ce rythme, il faudrait des années avant qu’elle puisse en être débarrassée.  

Ce coup de téléphone venait de la part d’un producteur, même aujourd’hui, elle ignorait comment il avait eu son numéro ni même comment il avait su pour son vrai nom. En tout cas, il lui proposa de lui mettre un pied à l’étrier et de commencer une carrière plus classique et lucrative dans ce monde.

Le point de non-retour, la cassure nette de sa vie se joua ici en 2010, à peine âgée de 19 ans, Lucy réussit l’exploit de ruiner la totalité de sa carrière dans les sciences. En acceptant de jouer d’après les règles de cette industrie, elle fut contrainte de faire des choses qu’elle ne voulait pas faire. Le problème c’est qu’une fois le pied mis dans l’engrenage, c’est très compliqué d’en sortir… et avant qu’elle n’y arrive, elle fut complètement broyée.

Même en se cachant derrière le personnage qu’elle s’était créée, derrière Sety, Lucy sentit durement les effets de sa carrière. Elle la marqua au plus profond de son esprit et de sa chair. La seule chose qui la faisait tenir était l’argent qu’elle rassemblait, énormément, pour enfin finir de payer ses études.

En 2012, après un peu plus de deux ans de carrière, Lucy avait enfin réuni assez d’argent pour payer la totalité de ses études.Elle pensa alors qu’elle serait capable de laisser cette partie de sa vie derrière elle. Mais en réalité, elle avait des cicatrices qui ne sont toujours pas guéries à l’heure actuelle.

En premier lieu, elle n’éprouve plus aucun réel intérêt pour l’acte sexuel en lui-même maintenant. Il n’est plus signe de plaisir pour elle, mais simplement de contrainte, de travail. Des filles expérimentées lui avaient bien dit de dresser un mur entre les films et le personnel, mais Lucy n’avait visiblement pas réussi.

Elle n’avait pas réussi à pardonner certains comportements et certains actes. Elle ne s’est toujours pas remise non plus de certaines pratiques infligées devant la caméra ; mais surtout elle ne s’est pas remise du traitement qu’on faisait d’elle et des autres femmes derrière ! Pourtant, elle garda le silence, elle se mua sous une chape de plomb. Concentré uniquement sur ses études.

Pour devenir astronome, il faut faire de très nombreuses années d’étude et obtenir un doctorat. Cela peut prendre en 7 et 11 ans suivant la spécialité et le niveau de l’étudiant. Elle n’était qu’au début de ses études, il lui restait un long chemin à parcourir mais elle pensait que plus aucun obstacle n’allait pouvoir se mettre entre elle et son rêve.
En avril 2013, cependant, elle fut convoquée par le doyen de la faculté. Alors même qu’elle ne posait aucun problème et que son assiduité en cours était exemplaire. Quand elle arriva dans son bureau, il avait la mine grave et sévère. Il la fit s’assoir devant lui et ne dit rien. À la place, il fit pivoter l’écran de son pc et démarra une vidéo…

On voyait une jeune femme rousse, à genoux entre deux hommes… Lucy se reconnu immédiatement et détourna les yeux de ce que montrait le doyen. Il avait trouvé la seule vidéo où elle n’avait pas caché ses cheveux, il avait la seule vidéo où on pouvait l’identifier de façon très claire… Lucy avait chaud et ne se sentait pas bien. Mais ce n’était rien en comparaison de la suite de l’entretien.

Quand Lucy ressortit de là, ses mains tremblaient et elle avait les larmes aux yeux… elle tenait une feuille de papier, une décision du doyen et du conseil de l’université. Les mots imprimés dessus scellaient son avenir dans ce domaine, d’une décision aussi brutale qu’impitoyable, aussi douloureuse qu’un fer rouge contre sa peau.
« Décision du 17 avril 2013 : Renvoi de l’étudiante Lucy Field du campus de l’université des sciences pour le motif suivant : faute grave et comportement scandaleux »

Le doyen avait jugé que ce que Lucy avait fait pour payer ses études n’était ni plus ni moins que de la prostitution et il disait qu’il se devait de protéger la réputation de son université et l’honneur d’un cursus aussi prestigieux. Il lui avait dit qu’on ne pouvait faire une carrière dans les sciences et s’abaisser à se prostituer comme elle l’avait fait.

Toutes ses protestations ne trouvèrent qu’un mur de refus et ses explications ne furent pas entendues par l’autre. Jusqu’à ce qu’elle demande ce qu’elle pouvait faire, ce qu’elle devait faire pour continuer ses études ici… La réponse fut aussi terrifiante qu’écœurante pour Lucy… Le doyen lui dit clairement que si elle voulait qu’on lui pardonne ses fautes, elle pouvait toujours aller se faire foutre. Et que si elle voulait étudier la physique, elle n’avait qu’à trouver une fac acceptant les prostituées.

Après son refus, il lui remit la décision de son renvoi et lui laissa 24 heures pour « bouger ses fesses de pute de son campus. Berkeley est une des facs les plus exigeantes du monde et elle n’aime pas les scandales… »

Au-delà même du fait de se faire virer de la fac, elle savait maintenant qu’elle trainerait une réputation sulfureuse, qui pourrait grandement lui nuire dans sa carrière. Au fond d’elle-même, elle savait que jamais elle ne pourrait être une grande astronome dans le circuit américain.

***

Dépitée et sans réel but, elle rentra chez ses parents à Seattle, le trajet en train jusque chez elle fut l’un des pires de sa vie. Durant tout le temps où elle regardait défiler le paysage, Lucy retournait cette catastrophe dans sa tête, elle ne savait pas comment annoncer son renvoi à ses parents et surtout, elle avait honte des raisons de celui-ci. Toute sa vie, elle avait cherché à mériter ce qui lui arrivait. Elle avait toujours voulu faire par elle-même sans chercher l’aide de qui que ce soit… Par honnêteté envers ses parents, elle avoua tout quand elle se retrouva devant eux.
Ceux-ci désapprouvèrent ses choix, cependant, ils ne la désapprouvèrent pas elle-même. Au contraire, ils la soutinrent dans cette épreuve, lui laissant le temps de se retourner et de reprendre sa vie en main.

Au début, Lucy ne voulait plus entendre parler de quoi que ce soit. Elle passait des heures devant son ordinateur à traquer et supprimer toutes les vidéos qu’elle pouvait avoir fait. Mais il y avait toujours quelqu’un pour les remettre en ligne… et ça ne concernait que celles qu’elle avait faite seule. Toutes ses collaborations, toutes ses vidéos tournées avec les studios… elle ne pouvait rien y faire. L’argent étant plus fort que les états d’âmes d’une jeune femme, les vidéos restaient en ligne. Elle n’avait rien à dire, pas de recours en justice possible, rien.

Mais ce n’était pas le pire… un matin elle se décida à sortir un peu de chez elle, pour prendre l’air. Les yeux baissés et les mains dans les poches, elle marcha sans réel but dans les rues, juste pour vider un peu d’énergie qu’elle avait en trop. Pour une fois, elle ne fit pas attention à son environnement, ce qui fit qu’elle ne vit pas non plus un homme se diriger vers elle avec une caméra.

Cet homme, un brun d’une trentaine d’année, vint la voir en lui demandant si elle était bien Sety ? En dépit de ses dénégations et de ses protestations l’homme insista lourdement. Il la suivit même sur plusieurs mètres avant de la plaquer contre un mur et de lui proposer de coucher avec lui. Après tout, elle était juste une pute devant une caméra, elle pouvait bien faire ça avec lui !

Horrifiée, Lucy frappa l’homme à l’entre-jambe avant de finalement s’enfuir s’enfermer chez ses parents… Ce soir-là, au milieu des larmes et de la colère, dans une chambre qu’elle ne reconnaissait même plus. Le couteau posé sur le coin de son bureau semblait l’appeler, il lui semblait briller de mille feux…   Il fallut de grands efforts à la jeune rousse pour le prendre et le jeter au loin.

Des jours passèrent avant qu’elle n’ose sortir de nouveau de chez elle… Quand elle le fit, ses yeux furetaient absolument partout, cherchant le moindre signe que quelqu’un la reconnaisse. Cette femme de l’autre côté de la rue n’était-elle pas en train de la juger ? Ce jeune-là, ne s’était-il pas touché sur une de ses vidéos ? Ça la rendait dingue ! Il fallait qu’elle réagisse, elle ne pouvait pas rester ici sans rien faire.

Au début, elle envisagea de retourner à la fac, une fac publique aurait fait l’affaire au début. Mais la réaction du doyen de Berkeley la marquait encore au fer rouge. De plus… Elle se disait qu’à la fac, il y aurait beaucoup de jeunes adorant ce genre de films et que… il y avait de grands risques qu’elle soit encore reconnue. Non, elle ne voulait pas risquer de subir ça encore une fois… sa fierté lui disait qu’elle devait s’en sortir, mais elle n’était pas assez forte pour affronter une nouvelle humiliation à la fac.

Un matin, elle téléphona à un petit observatoire dans l’est de l’état de Washington. Celui-ci avait passé une annonce, il cherchait des gens pour recevoir les visiteurs et organiser des animations.  C’était un petit télescope que des amateurs pouvaient louer facilement et pour des prix raisonnables. Obstinée qu’elle était, elle refusait de travailler dans un autre domaine que celui-ci. Lucy était prête à exercer dans un endroit pareil et à oublier sa grande carrière.
Plus question de recherches, plus d’observation avec de grands scientifiques, plus de travaux en collaboration avec des agences spatiales. Plus de travaux sur le VLT d’Hawaï, comme elle en rêvait depuis gamine.

Ce coup de téléphone fut l’un des plus difficiles pour elle, ce fut comme si elle démontait elle-même chaque pierre qui formait un édifice de certitude… À chaque sonnerie, elle se disait « je ne ferai pas ceci ». À chaque sonnerie, une porte se refermait, son rêve mourait petit à petit… Quand on décrocha enfin, elle resta muette pendant plusieurs secondes avant d’annoncer qu’elle voulait travailler pour eux.

Heureusement pour elle, L’observatoire était tellement isolé et insignifiant dans son domaine qu’ils furent ravis de voir une étudiante avec une licence de physique vouloir travailler pour eux. Ce n’était pas ce dont elle rêvait, elle qui voulait faire de la recherche et faire avancer cette science, mais c’était toujours mieux que de se remettre nue devant une caméra….

Elle emménagea dans la petite ville de Yakima, cherchant à mettre derrière elle le reste de sa vie. Certains jours, Lucy parvenait presque à oublier qu’elle avait aussi été Sety. Mais d’autres jours, hélas… c’était impossible à oublier et c’était dur de devoir porter ce poids sur les épaules. Ces jours-là, elle scrutait tout ce qui l’entourait avec violence, voyant partout des gens qui la reconnaissaient et qui la jugeaient. Elle se retournait quand elle voyait que quelqu’un semblait la suivre…

Heureusement pour elle, elle pouvait trouver un certain réconfort en observant les étoiles et en s’évadant de cette façon. Elle continuait à travailler aussi professionnellement que possible, faisant de son mieux pour continuer à apprendre en dépit de son travail. Trouvant également du réconfort, en pratiquant continuellement l’escrime et le Yoga. Même si bien souvent elle devait le faire seule maintenant…

C’est de cette façon que Lucy assistât à la fin du monde, c’est dans sa petite ville où elle essayait d’avancer en dépit de ses erreurs, qu’elle vit le monde qu’elle connaissait s’effondrer. Ce qui, au fond d’elle-même, la réjouit. Car c’était la promesse d’un nouveau départ.



14 octobre 2015 : Yakima

Ce matin-là Lucy s’était levée comme tous les jours vers midi, comme elle travaillait tard le soir. Elle occupait un petit appartement au dernier étage d’un immeuble correct. C’était un endroit silencieux où elle pouvait s’épanouir comme elle voulait. Elle n’avait pas de télévision, ni même de radio. Sa seule fenêtre vers les actualités tenait en son téléphone portable et elle ne s’intéressait au final qu’à des informations scientifiques.

En choisissant autant de filtrer, Lucy passa à côté d’un élément essentiel. Les rumeurs sur les agressions de plus en plus nombreuses et violentes qui secouaient le pays de toute part. Elle avait bien remarqué un changement d’ambiance dans la rue mais, obnubilée par ses propres problèmes, elle n’y avait pas prêté attention.

Cela lui sembla bien plus réel quand son téléphone sonna d’un coup et que sa mère, à l’autre bout du fil lui demandait, en pleurs, de revenir à Seattle. Son père s’était fait attaquer dans la rue, mordre à de nombreuses reprises. Mais alors même que sa mère lui disait ça, elle croisa le chemin de ce qui allait devenir son pire cauchemar. Le teint livide, les yeux sans expression, du sang sur le visage et la gorge ouverte.

Ses pas et sa démarche grotesque figèrent pendant un moment Lucy avant qu’elle ne réalise ce qu’elle avait devant elle. L’objet des rumeurs se tenait devant elle… d’un regard autour d’elle, de nombreuses autres personnes regardaient aussi cette aberration, mais lui, il n’avait d’yeux que pour la personne la plus proche de lui. Lucy.

Il se jeta sur elle en hurlant tel un sauvage. La reversant et tentant de la mordre au visage. Heureusement pour Lucy, des gens vinrent repousser la créature, la tira en arrière et tentant de l’immobiliser. Plusieurs se firent mordre ou écorcher par les dents de son agresseur. A ce moment-là, Lucy ne le savait pas, mais tous, tous ceux qui étaient dans cette rue n’étaient que des morts en sursis.

Guidé par son instinct, la jeune rousse s’éloigna aussi vite que possible de la scène et sursauta quand un coup de feu éclata dans son dos.  Un policier venait de se faire mordre à son tour et il avait tiré sur l’homme… Mais l’autre continuait à marcher et à attaquer. La première réaction de Lucy fut de rentrer chez elle, mais elle se ravisa avant de finalement se diriger vers l’armurerie de la ville. Celle-ci regorgeait de fusils de chasses, de couteaux, de haches, de matériel de survie en tout genre… Malheureusement pour elle, le tenancier refusa de lui vendre une arme à feu, les lois de cet état n’étant pas aussi souple que celles d’autres états comme le Texas.

Avec le recul, elle se dit que, de toute façon ça n’aurait servi à rien. Même maintenant, elle ne sait pas utiliser une arme au-delà du strict nécessaire pour coller un canon contre la tempe d’un zombie.

À la place, elle choisit de prendre une arme blanche, ce n’était pas une violente par nature et elle ne savait même pas pourquoi elle en avait besoin, mais elle voulait une arme blanche. Elle qui réfléchissait toujours longuement, elle se laissa porter par son instinct et acheta une lame. Une sorte de machette à double tranchant, longue de 60 centimètres et munie d’une pointe acérée, en acier noir.

Sa meilleure amie pour les prochaines années, alors que le monde commençait à s’effondrer sur lui-même et que les gens commençaient à se dévorer entre eux.

14 février 2016 : Yakima

Lucy regarda les étoiles perçant la couche nuageuse, timidement d’abord, puis de plus en plus intensément. La lune était dans sa phase la plus sombre, son croissant se perdait quelque part loin derrière les arbres et les collines. Un petit vent apportait les senteurs nauséabondes d’un incendie au loin, dont la rougeur teintait les nuages, loin au nord. Elle tenta de l’ignorer et se concentrant à la recherche de telle ou telle constellation. Elle le faisait à l’œil nu maintenant, les lumières artificielles étant du passé, le ciel pouvait enfin se dévoiler comme il était et tout le monde pouvait le regarder comme il se devait.

Le vent porta les sons de la forêt en contrebas, le craquement des branches, les arbres bougeant dans la brise, mais également les bruits des animaux. Ils s’étaient faits discret depuis que les morts avaient commencé à se lever. Mais ils semblaient maintenant reprendre confiance en eux. Les bruits de pas d’un chat se firent entendre à proximité d’elle. L’observatoire attirait souvent des petits animaux, en quête d’un abri. Comme elle.

Après sa première rencontre, elle rentra chez elle et commença à préparer ses affaires pour aller à Seattle, mais sa mère ne répondait plus au téléphone. Elle chercha à contacter son frère et sa sœur, elle eut brièvement contact avec sa cadette, lui annonçant que Seattle serait en quarantaine et qu’ils regroupaient les gens pour les protéger des rôdeurs… Pensant que la situation ne durerait pas, que tout rentrerait bientôt dans l’ordre. Lucy décida de s’éloigner de la ville, d’aller à l’observatoire.

Sa décision était impactée par ce qu’elle avait vu, les rodeurs mordaient tant qu’il y avait du monde. Donc plus de personnes étaient au même endroit, plus il y avait de chances pour que des gens se transforment. C’était le principe même de l’évolution géométrique. Ses patrons avaient bien vite déserté l’observatoire… elle se retrouva très vite toute seule, tous les jours, recluse comme au sommet d’une tour d’ivoire. Avec pour seul préoccupation sa survie et pour seule occupation d’observer les étoiles.

Yakima se retrouva bien vite dénuée de toute personne vivante, presque tout le monde avait fui, ceux qui restaient se cachaient pour survivre et pour le moment Lucy fit de même, elle ne cherchait pas leur compagnie, elle n’avait pas besoin d’eux. De temps à autres, elle descendait en ville pour récupérer de la nourriture, de l’eau, des livres, des vêtements et autres objets utiles. Une de ses premières visites consista à aller visiter l’armurerie et constater qu’elle
avait été pillée, saccagée et dévalisée. Il ne restait plus une seule arme à feu ! Simplement des munitions qu’elle prit, se disant que ça pourrait servir à l’avenir…

Au début, elle descendait avec sa voiture, un vieux pick-up, mais devant sa consommation en essence et son manque de discrétion, elle opta pour un petit break. Mais, l’essence se raréfiant, il devint assez évident qu’elle ne pourrait plus continuer comme ça encore longtemps. L’observatoire était une bonne planque, mais difficile d’accès et ses ressources étaient limitées.

Tous ses problèmes occupaient ses pensées pendant qu’elle regardait les étoiles. Un jour ou l’autre, il faudrait qu’elle descende de là, qu’elle trouve des gens pour survivre. Elle connaissait bien ses capacités et ses connaissances. À part être capable de se diriger grâce aux astres, savoir manier une épée et être souple… elle n’avait pas de compétences particulières.

Ses pensées se perdirent encore une fois… regardant passer un astre filant loin sous la voute étoilée. Peut-être un satellite ? Ou peut-être l’ISS. Un soupir forma un petit nuage devant elle, l’air froid commençait doucement à faire son effet. Elle décida d’aller finalement se coucher, demain elle préparerait son départ. Pour aller où, elle ne le savait pas encore, mais elle se devait de partir. De quitter Yakima définitivement.

Elle décida alors de remonter vers le nord, vers Ellensburg, puis elle suivrait l’autoroute jusque Seattle.

17 juin 2017 : Cie Elum

Il y eut un long silence dans le camp. Tout le monde regarda Lucy d’un air interdit. Plusieurs mains se portèrent aux ceintures, cherchant couteaux, pistolets. Quelques crans de sureté sautèrent, dans un bruit caractéristique. Les pleurs d’un enfant rythmaient la scène, comme une sinistre musique. La jeune femme, lentement, porta une main sur son visage pour toucher le sang chaud qui avait giclé sur elle, tel des tâches de son. Sa main se porta ensuite dans ses cheveux pour les fourrer dans ses vêtements.

D’un geste brutal, elle retira son arme, profondément plantée dans la gorge de l’homme en face d’elle. Le visage fermé, elle tourna sur elle-même, cherchant le premier qui aurait le courage de s’approcher d’elle ou de parler. Les amis de l’homme en question, deux colosses arborant des tatouages militaires. Défiante, elle n’éprouvait pas la moindre compassion pour l’homme à ses pieds. Il avait payé pour tous, tous ceux qui l’avaient insultée et trainée dans la boue. Cet homme était la fois de trop. Pour la première fois depuis longtemps, elle dit ceci :

- J’ai été actrice de films, je n’ai pas été prostituée ! Je ne le serai jamais.

Ce n’est pas comme si l’homme s’était contenté de lui faire remarquer son ancienne carrière… C’était indélicat mais inoffensif. Seulement, depuis plusieurs semaines maintenant, il la harcelait continuellement pour coucher avec lui, avançant comme argument que c’était simplement un film sans caméra… lui proposant de la payer. Au début, elle se contenter de refuser poliment, puis elle se contenta de ne plus lui répondre, l’ignorant et s’éloignant continuellement de lui.

Mais, poussé par ses amis, Mike de son nom, commença à devenir de plus en plus insistant et agressif. Puis de plus en plus violent et vindicatif. Jusqu’à ce matin. Alors qu’elle sortait de chez elle, de la petite cabane qu’elle partageait avec une autre femme., il l’attendait sur le pas de la porte, proposant de faire quelques pas avec lui. Il proposa moins qu’il ne s’imposa à elle. Encore une fois il demanda à une nuit en tête à tête avec elle. Encore une fois elle refusa mais cette fois-ci, il la saisit par le bras. Lui murmurant ceci :

- Soit tu couches avec moi, juste une fois et tu fais comme dans ce film, avec la fille et la botte de carottes. Soit tu ne passes pas la nuit.

La seule réponse de Lucy fut de se débattre, reculer et dégainer sa lame. Sans rien dire, elle s’était mise en garde, prête à frapper Mike au moindre geste de sa part. Elle avait le cœur battant, ses jambes tremblaient sous l’adrénaline. Sa main gauche oscillait derrière elle. Son corps de profil prêt à reculer et avancer sous la menace. Il y eut quelques rires autour d’elle, sa posture devait certainement prêter à rire, mais qu’importe. Ses yeux soutinrent ceux de Mike sans ciller et quand il fit un geste pour saisir son pistolet, elle lui transperça la gorge d’une fente parfaitement effectuée. Dans un giclement de sang et un concert de gargouillis, l’autre s’effondra dans la fange.

Cette journée fut la dernière qu’elle passa dans le camp.La situation devint très tendue, elle essuya plusieurs insultes et jets d'objets, le temps qu'elle sorte de la rue. Heureusement, un houleux débat éclata entre plusieurs personnes, créant une sorte de chaos qu'elle mit à profit pour fuir. C'était la seule solution qu'elle voyait car, pour elle, la mort l'attendait. Que ce soit une décision de justice ou une vengeance. Alors elle décida qu’il était temps de continuer vers l’ouest et de retourner à Seattle.

Quand le campement disparu derrière le relief du terrain, lorsqu’elle se retrouva seule à marcher sur une autoroute à priori sans fin, seulement à ce moment-là, Lucy réalisa la portée de son geste. Dans la chape de silence de ce nouveau monde, elle sentit pour la première fois le poids de la solitude, ses larmes et ses discrets sanglots lui semblaient comme une pluie et une avalanche au milieu des carcasses de voitures.

Tuer n’était amusant, anodin, sans conséquence, encore moins tuer avec une arme blanche. Transpercer un zombie n’avait rien à voir avec transpercer un humain. Elle ne regrettait pas, mais ses nerfs avaient fini par lâcher. Sa patience, qu’elle pensait infinie, avait finalement été vaincue ce jour-là. Pourtant, en dépit de tout ça, si elle devait le refaire, elle le referait. Sa survie primait sur tout autre considération.

4 mars 2018 : Riverbend

- Cesse de faire ta gamine et mange !

La grosse voix rocailleuse lui poussa une assiette entre les mains, un ragoût de lièvre. Résultat de la chasse du jour. Fidèle à son habitude, Lucy refusait de manger ce plat. Non pas pour une question de goût, ni même car c’était de la viande ou qu’elle n’avait pas faim. Mais elle refusait de manger un plat alors qu’elle avait échoué à son poste lors de la chasse.

Elle n’avait pas l’impression de mériter ce repas, ce n’était pas l’avis de la demi-douzaine d’autres personnes présentent. Mais elle ne pouvait pas se retirer cette sale impression de la bouche. Clark méritait une plus grosse part, il avait traqué le lapin pendant plusieurs heures. Cependant, elle finit par obtempérer en mangeant son assiette. L’ambiance ici était bien meilleure que dans le précédent camp qu’elle avait fréquenté. Autour de la chaleur du feu, elle sentait également la bonne humeur des autres survivants. La douceur de leur solidarité et la bienveillance générale.

Aucun des gens présents autour de ce feu ne semblait connaitre son passé, tous semblaient concentrés sur la survie et sur le fait d’avancer. Alors que Lucy avait d’abord prévu de ne rester que quelques jours, elle changea d’avis en voyant qu’ici, ici, elle pourrait être bien. Elle pourrait peut-être essayer de se construire un avenir, repartir de zéro. Réellement cette fois-ci. Discrète et peu bavarde, elle ne s’attira pas de remarques négatives, ces gens la laissaient respirer et faire ce qu’elle voulait. Prendre de la distance s’il le fallait, sans jamais chercher à la contenir.

Un soir, comme à son habitude, elle était allongée sur le toit d’un immeuble et elle regardait la course céleste. La nuit était encore jeune, on percevait une infime lueur à l’ouest. Elle entendit des bruits de pas, c’était simplement Clark, le chasseur de lapin, qui venait se poser à côté d’elle. Sans un mot, à une distance tout à fait respectable. Il regarda le ciel avec elle pendant des heures, sans un mot.

Il n’eut pas un seul geste, pas un mot, une simple présence rassurante et réconfortante. Leurs deux cœurs regardant la voute étoilée… Ce rendez-vous silencieux devint un moment privilégié pour Lucy, un instant rare de calme qu’elle pouvait enfin partager avec quelqu’un. Alors même que ni elle, ni Clarke n’avait jamais parlé une seule fois de ces rendez-vous. Une liaison platonique et silencieuse sous les étoiles…

12 janvier 2020. Riverbend

Clarke claquait des mâchoires, un solide collier en cuir lui enserrait le cou. Ses mains labouraient le sol en essayant d’attraper Lucy. Autour d’elle, les autres survivants se taisaient. Mais il n’y avait pas besoin de mots. La main de Lucy tenait lâchement sa lame noire, émaillée maintenant, après toutes ses années. Elle n’entendait plus rien, ne voyait plus rien, tout son monde n’était concentré qu’en deux points. La pointe de son arme et le crâne de ce qui fut un ami à elle.

Une seconde de course, un instant de flottement et le choc brutal de l’os contre l’acier. Le bruit sale du crâne se brisant en deux, tel un œuf. La résistance des chairs retenant la lame, le bruit de quand elle la sort enfin, l’odeur du sang… Les larmes, la machette tombant au sol, suivit par Lucy. Rien n’existait réellement en dehors de ce moment.
C’est à peine si elle sentit la main sur son épaule, cette même main qui lui avait fourré une assiette devant elle lors de son arrivée. Son ami était mort et elle ne savait pas comment réagir.

De toutes les épreuves qu’elle pouvait affronter, ce fut certainement la pire… même la mort de ses parents ne l’avait pas autant marquée, par son côté lointain et irréel. Ici, c’était palpable, réel et présent. Elle pouvait sentir la colère et la tristesse enfler en regardant la grimace sur le visage de Clarke.

Les jours suivants… le cœur lourd de Lucy ne parvenait pas à trouver du réconfort. Même l’observation du ciel lui faisait du mal. Durant une bonne semaine encore, elle resta cloitrée, cherchant une solution. À comment combattre son mal…

La seule solution qu’elle vit, fut comme pour la mort de Mike. Fuir, partir vers l’ouest et rejoindre Seattle. Pour y trouver quoi ? La mort ? De la famille, son frère et sa soeur ? Une raison de vivre ? Rien ? Tout lui allait, tant qu’elle partait.

2 mars 2020 : Le Reign of Venus

- Je sais danser, je peux faire patienter les clients, les exciter, les recevoir. J’ai déjà fait ça par le passé, j’étais actrice. Je suis certaine de pouvoir vous rapporter autant d’argent que les autres filles. Même si je ne couche pas.

Cet argumentaire, c’était une énorme concession de la part de Lucy, elle n’avait pas l’habitude de parler autant et de se vendre de cette façon. Elle préférait agir avant de parler, si tant est qu’elle parle. En face d’elle se tenait la patronne de ce lieu. Une femme d’une quarantaine d’années, l’air sévère, certainement bien plus stricte que n’importe quel patron que Lucy avait pu avoir. Heureusement pour la rousse, celle-ci sembla croire au moins ce qu’elle racontait.

Quand elle demanda une tenue plus adaptée, pour montrer sa souplesse et les mouvements que Lucy savait faire, on lui fit parvenir. On la laissa se changer dans une pièce à côté. Quand elle revint dans l’ambiance pesante de la chambre, ’odeur de tabac froid lui prenait encore les narines, elle avait l’impression d’être de retour dans un studio minable. Elle lissa ses vêtements d’une main gauche, avant de faire une queue de cheval avec ses longs cheveux roux, elle se sentit idiote, presque, dans cette mini-jupe. Mais elle se concentra, se remettant dans la peau d’une personne qu’elle n’avait plus été depuis des années.

Durant plusieurs minutes, elle s’ébattit, démontrant sa souplesse et les danses voluptueuses qu’elle avait appris. Ce n’était pas la même chose que de le faire devant une webcam ou que devant une caméra. Elle avait un réel trac mais sa performance sembla assez prometteuse pour que l’autre lui fasse l’offre qu’elle attendait finalement. Sous la forme d’une accolade, Oxana conclu un accord avec elle :

Une période d’essai chez elle.

Ce n’était pas la vie dont avait rêvée Lucy, loin s’en faut, elle qui voulait étudier l’espace, elle se retrouva finalement à danser sur une scène, devant une bande d’hommes avides de chair féminine. Mais elle avait pour consolation de contrôler ce qu’elle faisait, elle avait le pouvoir et la maîtrise sur ses gestes, personne ne lui disait comment faire ce qu’elle devait faire. Personne ne l’obligeait à faire ce qu’elle n’aimait pas faire.

Mais surtout, même si ce travail n’était pas glorieux, il lui offrait un toit au-dessus de la tête et elle avait l’impression d’enfin mériter ce qu’elle avait dans son assiette.

Plus les jours passèrent, plus elle s’affirma. Elle se constitua une tenue de scène et mit enfin la main sur un masque d’opéra noir et argent. Le premier soir, quand elle l’enfila et qu’elle se regarda, elle sentit comme une présence réconfortante. Sety était de retour et elles allaient survivre ensemble.



Depuis que Lucy travaille pour Oxana, sa routine est la suivante. Le matin elle se lève, fait un peu se sport et s’entraîne à bouger. Ensuite elle va aller se laver et préparer son costume pour le soir. Elle va ensuite s'occuper comme elle peut durant le reste de la journée, répondant aux demandes des clients ou de ses collègues. Après avoir terminé son travail, elle va regarder les étoiles avant d'aller se coucher. /p>


Time to meet the devil

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Re: Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand.

Mer 11 Mar 2020 - 19:25

La photo on dirait qu'elle entre à Poudlard Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand. 3510349492

Re :MisterGreen:
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Re: Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand.

Mer 11 Mar 2020 - 19:58

Tu apprendras qu'elle a joué Hermione dans un rap battle :p
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Re: Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand.

Mer 11 Mar 2020 - 22:29

Selene Sweetnam a écrit:La photo on dirait qu'elle entre à Poudlard Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand. 3510349492
Encore un Weasley ?! Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand. 279361377

Rebienvenue Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand. 1342238320 bon courage pour ta fiche!
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Re: Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand.

Mer 11 Mar 2020 - 22:46

Re-Bienvenue ! :smile3:
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Re: Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand.

Mer 11 Mar 2020 - 22:48

R'bienvenue grand fou !! =D
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Re: Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand.

Mer 11 Mar 2020 - 22:49

Comme je t'ai aidé pour plusieurs trucs avec Lucy... Je réclame la moitié de tes points d'inscription :MisterGreen:
Comment ça on peut pas ? :118:
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Re: Lucy Fields- Le ciel n'est jamais trop grand.

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