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Be quiet please. I'm trying to keep us alive.

Mer 4 Sep 2019 - 1:30

RAFAËLMICHAEL
GORDON

WHO AM I
- Informations personnage -
Nom : GORDON
Prénom(s) : RAFAËL MICHAEL
Âge : 36 ans
Date de naissance : 04/04/1983
Lieu de naissance : Montréal
Nationalité : Canadienne
Groupe : The Revival
Ancien métier : Avocat des affaires
Célébrité : Tom Mison
- Défauts -
Mauvais
Intransigeant
Renfermé
Violent
Froid
- Qualités -
Erudit
Calme
Organisé
Protecteur
Rusé

WHAT'S IN MY HEAD

- Psychologie du personnage -

Il avait beau être né sous une bonne étoile, dans une famille aimante, Rafaël développa assez tôt les traits les plus noirs de sa personnalité. L’avenir ne viendrait que les renforcer, les affiner, les sculpter et les graver définitivement dans la chair et le sang du Gordon. Contrairement à son frère, bien plus turbulent que lui à toutes les étapes de leurs vies à tous les deux, Raf’ avait toujours été un enfant très calme. Loin de vouloir se lier outre mesure à son entourage, une fois à l’école, il plongeait au contraire dans les livres, découvrant les univers fantastiques des romans, le savoir infini des encyclopédies, la richesse et la variété des mots d’un stupide dictionnaire. Cette fascination pro-culturelle aura raison de sa sociabilité. Il n’y avait, finalement, qu’avec son frère aîné qu’il sortait de sa bulle, cherchant régulièrement l’attention et le temps de celui qu’il admirait, tant pour son caractère impétueux que pour sa franchise, sa manière d’être ouverte et son caractère déjà turbulent. Être ainsi lui était impensable, il n’était clairement pas fait du même bois.
Son entrée au collège se fit avec une amertume certaine. L’endroit ne lui déplaisait pas, au contraire, il démontrait même une étonnante assiduité en cours, et faisait toujours de son mieux pour rester parmi le classement supérieur de sa classe, ou de son école. Mais les jeunes à cet âge-là sont particulièrement ingrats et vicieux. Les brimades s’enchaînèrent assez vite, et Raf’ cessa bientôt d’éprouver de la sympathie pour qui que ce soit. Au contraire. Le mélange dangereux d’un intellect cultivé et de la rancune donnèrent lieu à un résultat qui ne sied guère à un enfant, et qui ne s’améliore que rarement avec l’âge : le mépris. Ce vent mauvais qui soufflait dans sa tête se dirigeait contre toutes les personnes qu’il jugeait trop bêtes, trop méchantes. Et elles étaient nombreuses. Et parce qu’il avait joui d’une éducation exemplaire, et parce que son physique risible lui interdisait toute riposte, il n’avait que le choix d’intérioriser, de haïr en silence, de maudire la nuit et non face à eux. Pire, les quelques amis qu’il aurait pu se faire, des personnes qui faisaient exception à la masse fangeuse et braillarde, il les envoya vertement bouler, cassant, acerbe et venimeux dans ses paroles comme dans son regard.

Il se contrôlait néanmoins avec une admirable maîtrise. La peur d’aggraver son cas était bien supérieure à celle de subir encore toutes ces moqueries sur son physique ou son côté introverti, aussi il s’efforçait, avec de plus en plus d’aisance, de conserver son sang-froid. Il les brutalisait en esprit seulement, se découvrant, peut-être, un penchant pour la violence, fût-elle imaginaire, qu’il ignorait jusqu’à lors. Et hors de question de faire appel à son frère. Ses études avaient cessé, et il refusait d’être un poids pour lui, quoi qu’il arrive. C’était peut-être, à cette époque, la seule personne qu’il admirait et respectait sincèrement, sans ambages.

Malgré une scolarité difficile, il finit par se découvrir des passions. Pour les chiffres, les statistiques, et il se découvrit un très bon esprit d’analyse également. Au lycée, il focalisa son attention sur les matières qui faisaient appel à son sens de l’organisation, délaissant les travaux sportifs et pratiques. C’était un jeune homme très organisé, et de fait, son intellect et son pragmatisme en faisaient un candidat idéal pour des études supérieures. Constat que ses parents avaient déjà fait, et qui les emplissait de joie. Richie n’était pas un mauvais garçon, mais ses nombreux écarts avaient été décevants. Ses choix de vie laissaient assez peu d’espoir à un avenir réellement prometteur, en tout cas tel que pouvaient le voir leurs parents, et la réussite scolaire de Rafaël focalisa leur attention sur lui, et leur redonnèrent espoir. Evidemment, Raf’ n’en avait réellement cure, ou ne voyait pas son frère d’une mauvaise façon. Au contraire même, lorsqu’il annonça à leur famille qu’il se savait bissexuel, un fragment de l’image d’acier que Rafaël se faisait de son aîné vola en éclat, dissolvant le côté modèle pour le remplacer par un véritable frère, avec ses faiblesses et ses forces. Quant à son orientation sexuelle… Oh seigneur, hors de question de le lâcher avec ça.

Après l’apocalypse, en revanche, son caractère gela sur place. Bien qu’il ne soit pas mauvais avec qui avait mérité son respect, il devint froid comme du carrelage après la mort de son  épouse. Il n’avait qu’elle, et l’impossibilité d’avoir des enfants avec elle (la stérilité de Caitlin avait anéanti tout espoir), cristallisa le peu d’amour qui lui restait pour ce qui subsistait de sa famille. Tous ses efforts, tout son intellect se mettait au service de leur survie. Et de sa vie professionnel il avait retiré un côté parfaitement impitoyable et intransigeant dont il n’hésitait pas à faire montre pour leur survie à tous. Bien moins exubérant que son frère, toutes les émotions négatives, intériorisées durant toute sa vie, menaçaient cependant de ressortir en une vague brutale et nauséabonde lorsque la pression montait en lui. Pression qui montait d’ailleurs de plus en plus vite maintenant que leur vie était toujours, toujours en péril. Il laissa pour cette raison, entre autres plus terre à terre, le soin de diriger les opérations à son frère. Il était, comme cela avait toujours été le cas, bien mieux dans l’ombre, usant de son esprit et non de ses muscles ou de sa voix pour pérenniser leur survie. Et il n’était pas certain de pouvoir remplir ce rôle, de toute façon, sans faire tomber un nombre conséquent de têtes.


WHAT AM I MADE OF

- Physique / équipement -

Il semble, à première vue, que Rafaël ait cédé par avance sa part de muscles à son frère. Ils sont complémentaires jusque dans leurs apparences. Féru d’éruditions, de théorie, d’études, et très peu de sport - qu’il laissait volontiers aux bourrins qu’il méprisait durant son enfance - il a gardé une silhouette élancée, peu musclée. Il est à peine plus grand que son aîné, de quelques centimètres tout au plus, et encore la plupart du temps, l’aura imposante de Richie abolit ce détail. Il paraît souvent plus petit qu’il ne l’est vraiment, sa tendance à rester effacé et discret jouant beaucoup sur la perception qu’ont les autres de lui.

Néanmoins, l’apocalypse a eu un effet drastique sur son corps. C’en était fini, des salons de coiffure, des barbes soigneusement rasées, des costards qui coûtaient une fortune, de l’apparence irréprochable du conseiller en finances qu’il était. Plus vite qu’il ne l’aurait cru ses cheveux se sont mis à pousser, avec sa barbe, qu’il peine désormais à discipliner. Il ne s’agit certes pas d’une priorité, mais tout ami de l’université ou collègue de travail le croisant aujourd’hui aurait bien du mal à reconnaître le Rafaël pincé et impeccable qui siégeait autrefois dans son cabinet.

La privation et les épreuves, eux, se sont chargés d’ôter à ce visage terne toute forme de couleur, exit le teint rosâtre d’un homme bien nourri, bien portant. Place aux joues creuses, au regard dur et perçant, au teint pâle, parfois même grisâtre quand les repas se font trop attendre.

Quant à sa silhouette, c’est à son frère qu’il doit le peu de forme qu’il tient aujourd’hui. Dès lors que leur survie fut en jeu, l’aîné insista pour mettre tout le monde sur le pas de guerre, et par tout le monde, cela incluait évidemment Rafaël. Si la mauvaise grâce était au départ évidente, il fut forcé, dès le début, de reconnaître la pertinence de l’initiative. On ne jouait pas avec des clients, on ne se battrait certainement pas avec des mots. Il fallait être capable d’allonger des coups de batte suffisamment costauds pour mettre un opposant KO, ou le ralentir. Qu’il soit parfaitement humain… ou qu’il le fut.

Equipement - Armes

La plupart des objets qu’il a en sa possession proviennent de la ferme de ses beaux-parents. Les autres ont été acquis bien plus tard, via le troc organisé par son frère et lui. Les armes les plus brutales, son aîné s’en sert mieux que lui, et avec plus de promptitude, aussi lui laisse-t-il volontiers s’en servir à sa place.

○ Couteau à dépecer.
○ Son carnet de  ressources.
○ Des cigarettes.
○ Une gourde.
○ Un nombre ridicule de stylos.
○ Un ceinturon.
○ Revolver Smith&Wesson Model 29 .44 Magnum. (Appartenait à son grand-père par alliance)


HEAR MY STORY


Enfant, Rafaël n’a jamais connu les tourments de son frère. Tout du moins, ses premières hantises commencèrent à l’école, mais dès lors qu’il était rentré, l’amour de sa famille, et la gentillesse de son frère avaient tôt fait d’effacer les mauvaises actions perpétrées à son encontre durant la journée.

Bien entendu, s’il s’en trouvait affecté, cela concernait essentiellement le milieu scolaire. Là où ses parents étaient des êtres aimants, et son frère un modèle absolu en plus d’un garçon aussi sympathique que protecteur avec lui, malgré son tempérament fougueux, ses camarades à l’école n’étaient pas grand chose. Des inconnus, qu’il apprit rapidement à ignorer, ou à mépriser selon leur opiniâtreté. Aussi conservait-il toute sa rancoeur pour les bancs de l’école, épargnant, presque instinctivement, sa  verve naissante à sa famille.

Sa scrolarité, finalement, fut d’une platitude navrante. Il n’éprouvait aucune difficulté spécifique dans ses études. Il était d’une remarquable assiduité, trouvant un refuge sûr et plein de merveilles dans la découverte et l’apprentissage. Cela lui permettait d’écarter, des heures durant, l’amertume diffuse ressentie au contact des autres. Même chez lui, dès lors qu’il avait fini ses devoirs, il lisait, révisait encore, et ne faisait de pause que pour partager les jeux que son frère avait à lui offrir. Il sentait bien que l’aîné avait quelques menus problèmes d’autorité de son côté, et faisait de son mieux pour évacuer leurs tourments à eux deux.

C’est en réalité à l’université que Rafaël apprit ce que c’était que la vie. Qu’il découvrit ses bons côtés. Côtés dont il abusa sans retenue.

12 Février 2001 - Campus de la McGill University, Montreal.

Assis avec ses colocataires, Raf’ avait sur un genou un livre retourné, intitulé Liar’s Poker. Sur l’autre, un plateau en fer blanc recouvert de poudre. Quelques rails étaient déjà tracés. Des rails tous fins, des petites lignes d’étudiants qui découvraient la débauche et qui s’aventuraient à pas timides dans l’univers des plaisirs sensoriels dérégulés. Lui, il fixait d’un oeil déjà hagard le plateau, tournant et retournant une paille noire et courte entre ses doigts fins, et surtout tremblants. Il n’avait pas vraiment peur, il n’en était pas à son coup d’essai. Il était juste déjà surexcité. Depuis qu’il était entré à la fac, il rencontrait beaucoup de gens comme lui. Tout du moins en apparence. Erudits, férus de connaissance, dévoilant également une soif d’apprendre qui souvent frôlait la voracité. Même s’il ne connaissait pas les motifs exacts d’une telle motivation, il s’en moquait. Il était trop naïf, et surtout trop heureux de se retrouver dans un environnement qui lui ressemblait pour se poser des questions dont les réponses pouvaient le gêner.

Depuis, s’il n’était pas franchement beaucoup plus ouvert qu’avant, il avait cependant fait un pas. Il était devenu sacrément opportuniste.

Il glissa la paille à l’entrée de sa narine et penchant le buste en avant, vint aspirer d’un coup sec l’une des plus fines traces neigeuses. La décharge fut instantanée. Partant de ses sinus et de sa nuque, l’éclair traversa tout son corps, brutalisant son coeur et secouant jusqu’à ses orteils. Passées les contractions musculaires qui s’ensuivirent, il contempla la couverture de son livre. Il percevait plus de détails sur la couverture, les couleurs chatoyaient, l’atmosphère de la pièce sembla plus légère. Les bruits semblaient vivants, comme la musique ambiante dont le rythme ressemblait à s’y méprendre à celui d’un organe cardiaque.

«Et donc… Quand j’vous dis, que plumer son client, c’est perdre du pognon, il faut me croire. Mentez-lui comme un arracheur de dents si vous voulez, mais plus vous lui en ferez gagner, plus vous en gagnerez aussi. Pis pensez à votre réputation les gars. Vous aurez pas l’air con si on vous prend pour une arnaque sur pattes hein.

- Ah ben voilà, répondit Daniel, l’un de ses compagnons de promotion et colocataires. T’en as trop pris, tu nous fais chier. On vise pas un Erns&Young ou je sais pas quelle autre connerie, on veut juste en empocher un max en un minimum de temps. T’es trop honnête mon petit.»

D’un geste faussement agacé, il balança sa paille à la figure de Daniel, donnant ainsi le signal du départ des hostilités. Bientôt un certain nombre d’objets valdinguèrent dans la pièces, dont les bruits de chutes étaient ponctués d’insultes affectives ou de cris de guerre enhardis par la cocaïne.

C’était une soirée type pour Rafaël, et ces excès se multiplieraient durant tout son cursus universitaire.

Il avait choisi la finance. Manier les chiffres était pour lui une seconde nature, mais les mathématiques pures n’offraient pas cette capacité de contrôle qu’il pouvait avoir dans ce domaine. Là on parlait de biens et de sommes parfaitement concrètes, de la meilleure manière de faire fructifier de l’argent, et pour les ambitieux, prévoir et déceler les meilleurs secteurs d’investissements.

Et il était bon. Vraiment bon. Il obtint son master’s degree avec les félicitations de son jury, et avec quelques unes des connaissances accumulées durant son parcours, il décida de partir en voyage de l’autre côté de la frontière pour fêter leurs admissions respectives.

Daniel, Terence, Duke et lui partirent ainsi pour deux mois, souhaitant profiter de la belle saison après les études.

____
Pendant cette période d’études, la vie de Rafaël s’était dissolue. Ses liens familiaux s’étaient légèrement distendus, mais il leur donnait régulièrement des nouvelles, et mettait un point d’honneur à rester proche de son frère. Leur différence d’âge et de parcours les avaient éloignés, mais pour autant, ils restaient en contact. Il était devenu plusieurs fois oncle, et ne savait que penser de cette situation, au début. cela signifiait surtout que Richie avait fondé sa petite famille et monté son propre univers. Cela réjouissait bien évidemment son petit frère, mais il observait ça avec un détachement certain. La vie universitaire était si trépidante et ses activités le contraignaient à si peu de temps libre que les annonces successives des naissances, bien qu’elles fussent suivies de l’envois de cadeaux divers par Raf’, ne suscitaient rien de plus qu’un enthousiasme éphémère.

Néanmoins, ces choses allaient radicalement changé lorsqu’il irait à Seattle.

28 Juin 2006 - Triangle Pub

Depuis leur arrivée à Seattle, après quelques jours passés dans la villa qu’ils avaient loué à Capitol Hill à boire, fumer et se mettre la tête à l’envers, ils se livrèrent tous à leurs activités, parfois communes, mais le plus souvent chacun de son côté ou en groupe réduit. Pour sa part, Rafaël restait fidèle à lui-même. Malgré l’obtention de son diplôme et la promesse d’un emploi de qualité à Montréal, il continuait d’étudier pour renforcer ses connaissances, et ses journées connaissaient un rythme régulier, que seules les nuits avec ses amis venaient perturber. Il se levait le matin, et prenait son déjeuner sur la terrasse, avec un livre et le journal, se réveillant tranquillement en suivant l’actualité, surtout financière, avant de partir en promenade pour se dégourdir les jambes. Deux heures après son départ, il s’arrêtait, tous les jours, au Triangle Pub, où il commandait sa bière, qu’il sirotait tranquillement dans un coin. Tous les jours, la même serveuse lui amenait sa boisson.

Au début, il l’ignora. Comme il ignorait tout le monde. Il se contentait de réceptionner son bien sans un regard, laissait l’argent sur la table et plongeait dans sa lecture, marmonnant vaguement un merci quand l’humeur était au beau fixe. Il s’était un peu ouvert, oui, mais à un cercle très fermé de personnes. Du reste, il restait quelqu’un de réservé, voire d’antipathique lorsque l’on ne discutait pas quelques temps avec lui.

Pourtant, au fil de ses arrêts quotidien au Triangle, il constata un léger changement, progressif mais bien réel. La serveuse l’accueillait d’un grand sourire dès qu’il passait la porte, et il n’avait même pas besoin de passer commande. Dès qu’il entrait, sa bière lui était servie.

Le 28 fut un jour particulier. Lorsqu’il entra dans le bar, il n’eut pas le droit à son salut quotidien, mais sur sa table habituelle, il y avait sa bière, ainsi qu’un livre d’une couleur bordeaux, relié et maintenu par une couverture épaisse. The Intelligent Investor. Un livre de choix pour tout financier qui se respectait, en l’occurrence. Derrière la première de couverture, un petit mot, non signé (ce fût inutile), était glissé, enjoignant simplement Rafaël à finir sa bière et à aller faire un tour au Seattle Aquarium.

Elle avait des cheveux incroyables. Des années plus tard, cette réflexion hanterait souvent les pensées de Raf’. D’un brun sombre aux reflets roux, ils cascadaient sur ses épaules en une tignasse volumineuse, mais entretenue. Ils faisaient un parfait écho aux yeux noisettes qui accompagnaient le visage jovial de Caitlin. Il vit plein de choses à l’aquarium ce jour-là. Des mammifères marins, des poissons dont même la forme lui paraissait sortie d’un livre fantaisiste. Mais il ne se souvenait presque exclusivement que de ces cheveux. De la fluidité avec laquelle ils se mouvaient lorsqu’elle tournait la tête, souriante, pour lui expliquer d’où venaient ces poissons, et pourquoi il était scandaleux qu’ils soient enfermés ici. De ce geste, instinctif, qu’elle faisait, pour coincer ses mèches farouches derrière ses oreilles afin de pouvoir bouger la tête sans être gênée. Ou de ce tic, cette manière qu’elle avait d’appuyer sur son menton du bout de son index lorsqu’elle réfléchissait, les sourcils légèrement froncés, le regard perdu dans le vague. Et quel regard elle avait. Un regard qui pétillait toujours de bonne humeur, d’une couleur noisettes aux nuances automnales. Lorsqu’il croisait son regard, il avait un mal fou à s’en détacher, avec la gêne que cela entraînait pour lui. Ce n’étaient pas là des sensations auxquelles il avait été habitué.

Pendant une petite semaine, les sorties s’enchaînèrent. Elle lui faisait découvrir les coins amusants et beaux de Seattle, pendant que lui, conformément à un engagement tacite pris lorsqu’il avait ramassé ce petit billet dans The Intelligent Investor, s’ouvrait (ou tentait de le faire) au monde extérieur. Elle venait d’une ferme. Située non loin de Seattle, elle avait grandi là-bas, entourée par animaux, champs et plantes, et ses parents, assez traditionnels dans leur façon de traiter l’exploitation, lui avaient inculqué un profond respect de la nature de manière générale. Chose que Rafaël ne tarda pas à constater. Elle semblait disposer à tout aimer. De son point de vue, cela frôlait quasiment la folie, au sens clinique du terme, et pourtant il ne pouvait pas s’empêcher d’admirer ce tempérament jovial, spontané, doux. Il y trouvait même un charme fou. De la même manière qu’il se prit à apprécier le ton bourru, emprunté à ses fermiers de parents, qu’elle pouvait avoir, lorsqu’elle s’exprimait sur un sujet qui lui tenait à coeur ou l’agaçait.

Et un soir, alors qu’ils rentraient d’un restaurant relativement bon marché, et passaient par Queen Anne Hill, comme deux papillons qui entrent maladroitement en collision en essayant de se reconnaître, ils s’embrassèrent. Rafaël n’avait jamais été vraiment porté sur les femmes. Là où ses collègues et camarades enchaînaient les conquêtes, il se contentait d’enchaîner les lectures, les stages et les travaux à la fac, persuadé que dans la productivité résidait son salut. Ce soir-là, c’était complètement inattendu. Il passa la nuit avec elle, et toute la journée du lendemain fut vécue dans un étourdissement profond, un déphasage dont il mit de nombreuses heures à se sortir. Il aimait déjà cette femme, cette serveuse qui trimait au Triangle pour payer ses études de médecine, cette femme qui avait su trouver dans le bloc de pierre complètement fermé qu’il était une étincelle à aviver, exploiter, embraser.

Il passa la soirée suivante avec elle. L’autre également. Et encore la suivante. Et le cycle se répéta jusqu’à ce qu’arrive les deux derniers jours de son voyage.

«Raf’...

Il sentit les doigts fins, légèrement calleux, de Caitlin passer dans sa chevelure, et passer le long d’une barbe rêche et mal entretenue. Il tourna son regard d’azur vers elle, guettant la suite de la phrase. Ils étaient alanguis dans le lit de la demoiselle après une autre soirée passée à oublier le reste du monde, l’un dans les bras de l’autre.

Je me disais… Pourquoi tu viendrais pas t’installer ici ? Je veux dire, maintenant que tu es diplômé, tu peux trouver facilement du travail ici. Y’a pas mal d’investisseurs en ville et dans les états alentours, ça ne serait pas si difficile. Les cabinets de conseil financier ne manquent pas, ceux de droit des affaires non plus. Et puis ! Elle se releva sur le coude puis passa au-dessus de lui pour venir lover sa tête dans son cou. Tu te souviens de ce que tu m’as promis ? Qu’on irait passer une semaine tous les deux à Crescent Lake. Et devine quoi ? J’ai une sainte horreur d’attendre.»

Sur le coup, la demande était inattendue. Il n’avait pas vraiment d’attaches à Montréal, cela il le concédait volontiers. Qu’il soit ici ou chez lui, au Canada, cela ne changeait pas grand chose. Il voyait ses parents et son frère bien moins qu’avant, surtout depuis que ce dernier avait construit sa vie et qu’il en était satisfait, mais… Peut-être la peur de l’inconnu. Il ne s’agissait pas de se plonger dans un livre et de découvrir de nouvelles choses là, mais de prendre des décisions qui auraient un impact majeur sur sa vie. Les yeux dans le vague, il fut rappelé à la réalité par le rire malicieux et mélodieux de Cait, qui, ayant saisi dans son regard le doute et le questionnement qui l’avait assailli, mit un point d’honneur à employer le reste de la nuit pour le convaincre.

Raf’ repassa en coup de vent à Montréal pour récupérer des affaires. Il prit seulement la peine de saluer ses neveux et nièces, d’embrasser son frère et sa belle-soeur, et repartit presque aussitôt. Content de les voir, ses pensées étaient au demeurant obnubilées par la présence de Cait’, qui l’attendait là-bas, et dont il avait accepté la proposition. Cette témérité, si elle ne lui ressemblait pas, lui faisaient un bien que toutes les cuites et défonces de sa période étudiante ne suffisaient pas à égaler.

____


Depuis deux ans et demi, Rafaël travaillait dans un cabinet d’avocat des affaires, en tant qu’assistant. Il avait déjà fait de nombreuses fois ses preuves et se voyait confier des tâches de plus en plus lourdes en terme de responsabilités, mais son objectif pour le moment était seulement d’amasser de l’argent. Son but était d’ouvrir son propre cabinet. Être soumis à l’autorité et aux caprices d’un autre était contre sa nature, et il n’en pouvait plus, malgré la passion qu’il avait pour son travail.

Caitlin, quant à elle, avait terminé ses études, et travaillait désormais en tant que médecin urgentiste au Seattle Children’s Hospital. Elle n’avait pas choisi ce lieu pour rien. Après un an et demi de relations, alors qu’ils n’avaient ni l’un ni l’autre usé de contraceptifs durant leurs rapports, la question de la fertilité avait fini par se poser. Ils n’étaient pas spécialement vigilants quant aux jours où ils faisaient l’amour, et il était plus que surprenant que Cait n’ait jamais eu de grossesse.
Après que les deux eurent passé des examens, la réponse tomba comme une pierre : Caitlin était stérile. Une malformation de ses ovaires lui interdisaient littéralement d’avoir des enfants. Ils n’avaient pas vraiment prévu d’avoir des enfants dans l’immédiat, mais de savoir que quels que soient leurs efforts, c’est un rêve qui ne se produirait jamais…

Mais avec son énergie habituelle, elle accepta l’état de fait, et plus tard, travaillerait avec des enfants, décidant d’apporter santé à bonheur à ceux des autres, à défaut de pouvoir s’occuper des siens.

Pour Rafaël, le coup fut plus dur à encaisser. Pendant plusieurs jours, le pli soucieux qui barrait son front refusa de s’en aller. Même si ça n’était pas prévu, quelque part, il enviait le cocon heureux qu’avait réussi à bâtir son frère, et souhaitait, bien qu’ils soient tous deux des hommes désormais parfaitement accomplis, suivre son exemple. C’était sous-estimer le sourire et l’énergie solaire de Caitlin, qui auraient fait même fondre un caillou.

C’est à cette période, à peu près, qu’ils se rapprochèrent un peu plus de Richie et Melynda. Raf et sa fiancée formaient une paire drôlement assortie. Un visage fermé et un calme d’apparence olympien, mesuré, chez Rafaël, contre une énergie débordante, une gaieté de coeur et une bonté d’âme transpirantes chez Caitlin. Et l’effet sur son homme était perceptible. Il était bien plus prompt à sourire, à plaisanter, et à discuter qu’il ne l’avait été ces dernières années. Bien qu’il ne manquât jamais une occasion de charrier son frère, à l’époque, il s’en tenait le plus souvent à des nouvelles triviales, à quelques paroles d’encouragement et des souhaits de réussite. Désormais, il s’investissait sérieusement dans la vie de ses proches. Caitlin l’avait transformé, rendu plus humain, alors qu’il côtoyait au travail le vice et l’avarice la plus perverse qui soit.

En 2009, une autre nouvelle vint plomber l’atmosphère chaleureuse qui régnait. Melynda était atteinte d’un cancer, et la nouvelle ravagea Richie. Raf et Cait, qui passaient de plus en plus de temps avec le reste de leur famille, qu’il s’agisse des beaux-parents de Rafaël ou de son frère, furent sincèrement touchés par la nouvelle. Caitlin connaissait un certain nombre de médecins par son travail, mais ils étaient pour la plupart spécialisés dans les traitement pédiatriques. Néanmoins, à force de persévérance et de sollicitations de contacts, à droite et à gauche, ils finirent par obtenir le nom d’un médecin réputé pour son efficacité, et surtout, un rendez-vous, obtenu par Rafaël. Il avait plusieurs fois conseillé le frère du médecin en question dans des placements financiers risqués, et se targuant d’un petit service à faire valoir, put débloquer l’agenda chargé du docteur.

En 2011, Raf’ ouvrait son cabinet de conseil. Les choses prirent un tournant décisif pour leur couple. Tout d’abord, Caitlin put libérer son emploi, afin de se concentrer sur l’aide à domicile de personnes dans le besoin, qu’elles soient dans la rue ou chez elles, quelque chose qu’elle avait toujours voulu faire. Les sommes d’argent brassées par Raf étaient bien suffisantes pour leur permettre de vivre et de profiter d’une quantité conséquente de temps libre. Les compétences de l’avocat des affaires étaient bien assez réputées pour qu’il réclame des honoraires certes excessivement élevées à ses clients, mais que peu rechignaient à payer.
Cait passa aussi beaucoup de temps avec Melynda et ses neveux, aidant autant qu’elle le pouvait à la maison, apportant avec elle son sourire, son humour vaseux, ses éclairs de bonne humeur et toute son énergie.

L’année d’après en revanche, le décès de Melynda dévasta tout le monde. Ca n’était rien comparé à la douleur de Richie, évidemment, pour qui Rafaël se sentait sérieusement mal. Caitlin et lui s’étaient mariés en fin d’année 2011, et à ce moment, les choses allaient encore à peu près. Les jeunes mariés décidèrent alors de faire tout ce qui était possible pour égayer la vie des enfants et de Richie, dînant souvent chez eux, les traînant les week-end en promenade ou en sortie. Rafaël n’étant pas à l’aise avec la douleur et les troubles de son frère, il s’assura simplement d’être un soutien indéfectible pour lui, et le dissuada d’ailleurs de rentrer à Montréal. Ses enfants se plaisaient ici, et à défaut d’être  une mère pour eux, Caitlin faisait une tante formidable. Elle avait ce talent avec les jeunes que Rafaël n’avait jamais eu, qui en auraient fait la parente parfaite. Elle les distrayait autant que faire se pouvait, grandiloquente, expressive. Comme toujours, solaire.

Vivre n’était pas un problème. Raf pouvait aisément subvenir aux besoins des deux familles si c’était nécessaire, et ne pas avoir d’enfants était un gain d’argent considérable. Il déléguait même une grande partie de son travail à ses assistants au cabinet pour pouvoir partager du temps avec son frère, de plus en plus renfermé, aussi muré dans le silence qu’il l’était lorsqu’il était lui-même plus jeune.

Bien que plombé par la disparition de Melynda, que tous avaient aimé, ils vivaient dans un espace stable, ponctué d’assez d’instants de bonheur et de rires pour que la vie ne paraisse pas trop terne. La perte de Melynda, par contrecoup, l’avait rendu beaucoup plus attentif à sa femme, beaucoup plus aimant. La simple idée qu’une seule maladie pouvait venir, et voler ainsi l’être aimé, au fond de lui, le terrifiait. Et s’il n’en montrait rien, ses actes étaient eux plus que clairs. Prendre soin de ses proches était devenu pour lui une priorité.

Une priorité qui deviendrait même vitale d’ici quelques temps.


Pour lire cette partie, rendez-vous juste ici, le message étant trop long pour être posté.



Rafaël vivant désormais sur l’USS Revival avec son frère et ses neveux, sa journée, comme celle des autres, se tourne le plus souvent vers l’entretien de leur capital survie. Ayant beaucoup arpenté l’état durant son périple, et possédant une bonne connaissance de la nature environnante grâce à feue sa femme, il est d’une grande utilité pour rendre les recherches de ressources le plus efficace possible, en prenant en compte la période de l’année, le temps…

Durant une heure le matin, il est fermé à toute espèce de dialogue, même trivial. Le temps, au moins, que son cerveau se mette pleinement en marche. De l’eau, le plus souvent, une infusion naturelle si la cueillette est clémente, une cigarette, et la volonté implacable d’avoir une paix royale.

Ensuite viennent les différentes activités. Rafaël n’est pas très communicatif en dehors de l’aspect professionnel de leur vie sur le bateau, il faut l’avouer. Aussi, il s’épanche assez peu en détails, et semble ne faire montre d’ouverture qu’en présence de son frère ou de ses neveux, avec lesquels il met un point d’honneur à entretenir de bonnes relations. Les autres, même s’ils sont indispensables, respectables, ou même appréciables, il a beaucoup de mal à s’ouvrir à eux et ne cherche d’ailleurs pas forcément à le faire.

L’étude des cartes de la région reste son activité principale. Que ce soit le relief, les cours d’eau, les points d’eau naturels découverts lors de leurs sortie, tout finit par être recensé pour un usage ultérieur. La pêche ne pouvant être exécutée au même endroit trop de fois, il organise les roulements, il répertorie les coins à champignons les plus proches, les lieux forestiers où l’on a le plus de chances de trouver du gibier…

Vient ensuite l’explication du programme aux récupérateurs. Efficace, presque martial, il leur donne le temps de sortie, le nombre de points à visiter, ce qu’il faut chercher et comment si c’est nécessaire. Dans son rôle, superviser la récupération de ressources, il est d’une redoutable efficacité. De même que pour juger de la valeur marchande d’un objet, ce qui a naturellement poussé son frère à l’envoyer comme émissaire chez les troqueurs.

Son ancien métier lui a forgé une forte aisance au langage, et une courtoisie certaine. Le rôle lui était donc tout naturellement dévolu.

Une fois arrivé le soir, avant qu’ils ne mangent, il met un point d’honneur à exécuter quelques exercices de maintien de sa forme physique. S’il est nativement bien moins costaud que son frère, ce n’est pas pour autant une  raison de se laisser aller. Les fuites à travers la cambrousses sont suffisamment terrifiantes pour ne pas avoir en plus l’impression de cracher ses poumons en même temps, au risque de se faire attraper par un rôdeur en goguette.

Comme tous les autres il prend ses tours de garde, et passe, généralement, une bonne partie de ses nuits ou de ses soirées, lorsqu’il n’est pas à la surveillance, soit à ruminer dans un coin en réfléchissant, soit à écumer la bibliothèque du navire, qu’il a déjà probablement vidé de son contenu plusieurs fois.


Time to meet the devil

• Pseudo (sur internet) : Shell
• Âge irl : 26 ans
• Présence : Entre hyperactif et aléatoire. Tout dépend du temps qu'il fait.
• Personnage : Inventé [ ] / scénario/prédef [X]
• Code du règlement : Validé par Wyatt

• Comment avez-vous découvert le forum ? :
On me l'a fortement conseillé
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? :
On me l'a très fortement conseillé.
• Crédits (avatar et gifs) :
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Re: Be quiet please. I'm trying to keep us alive.

Mer 4 Sep 2019 - 1:38

Bienv'nue par ici Raf', courage pour la rédac et au plaisir de se croiser à bord Be quiet please. I'm trying to keep us alive. 3867377882
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Re: Be quiet please. I'm trying to keep us alive.

Mer 4 Sep 2019 - 1:43

Après mon frère, c'est mon oncle qui arrive! Content de te voir!



bienvenue sur le forum !

Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :

1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours. Un délai supplémentaire peut être accordé par un membre du staff sur demande.

2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.

3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.

4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des Travelers, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.

5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.

6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.



Bonne rédaction !
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Re: Be quiet please. I'm trying to keep us alive.

Mer 4 Sep 2019 - 2:16

The Revival envahi cette fiche. Bienvenue et j'espère que tu te plaira ici.
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Re: Be quiet please. I'm trying to keep us alive.

Mer 4 Sep 2019 - 7:10

encore un Gordon ! cette invasion ! x)
bienvenue et bon courage pour ta fiche Smile
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Re: Be quiet please. I'm trying to keep us alive.

Mer 4 Sep 2019 - 7:33

Super avatar ! Bienvenue à toi !! ^^
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Re: Be quiet please. I'm trying to keep us alive.

Mer 4 Sep 2019 - 8:17

Bienvenue Raf !!! Bonne rédaction =P
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Re: Be quiet please. I'm trying to keep us alive.

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