Putain de merde mais qu'est-ce qu'il avait dans le crâne ce type ? Un pois chiche ? Sans doute n'avait-elle jamais haï personne à ce point mais cet abruti la rendait aigre, amère, furieuse. Ashley était blessée merde, il pouvait bien lui laisser le temps, que quelqu'un d'autre lui fasse entendre raison. Les insultes fusèrent et avoir le soutient de Daniella, et de Finan, la poussa à reprendre plus farouchement encore, à serrer le bras de cet abruti plus fort du moins, jusqu'à se sentir vaciller et retomber douloureusement, trop brutalement, sur son bras gauche tandis qu'il avançait.

- Putain de.... La plaie s'était rouverte, elle pissait le sang, mais la douleur passait au second plan à contrario de cette envie de lui arracher les yeux à cette tête de cul. Se remettant sur ses guibolles, Addison fit un pas, juste un pas avant de sentir, plus qu'elle ne vit, Daniella s’enquérir de son état. Mais bourrinez lui sa putain d'gueule d'jeune premier bordel, Ashley !!!!!

Shawna qui suivait, véritable bordel, elle n'avait plus de mot pour définir combien la fureur lui emplissait les veines. Ils étaient tous abrutis pour certains ? Tous aveuglés par Selene qu'elle avait estimée, autant qu'eux tous, et qui n'avait pas jugé bon de leur parler de tout ça avant. Si seulement les choses avaient été dites, tout ce serait mieux passé. Près de Daniella à qui elle offrit juste un hochement de tête, les larmes de rage perlèrent contre ses joues. Ce groupe la foutait dans un état pas possible, la mort de Jon, la détresse d'Ashley, le ton qui montait. Addison n'en pouvait plus et si ça n'avait tenu qu'à elle, qu'elle ne tenait pas suffisamment à Finan, Ashley, Elena, Jesse et tous ceux qui lui avaient fait confiance, elle se serait tirée. Où l'emmenait-il ce con, ou emmenait-il Ashley ? Là bas, dans ce truc dont avait parlé Selene ? Son cœur battait fort, trop vite. Elle savait même pas ce qui l'empêchait de se jeter sur le sportif, elle était juste en rage et malgré tout, la douleur dans son bras se réveilla subitement, à peine la blondibrune disparut dans l'une des bagnoles à dispo.

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Le souffle court, il ouvrit la voiture et le coffre de celle-ci. Derrière lui, les exclamations, les gens qui ne comprenaient pas, ceux qui réalisaient et voulaient réagir. Même les insultes. Sauf que de tout ça, Connor s’en moquait totalement. C’était loin, trop loin pour le toucher à un seul instant. Est-ce que ça entamerait durablement son image auprès de ses proches ? Très probablement, mais un jour viendrait où ils comprendraient que c’était nécessaire. Et que s’il fallait passer pour le pire des connards pour ça, alors lui prenait le rôle sans même sourciller un seul instant.

Comme quand il s’était éloigné un an du ranch pour les mettre à l’abri, pour être une chance pour eux, pour trouver un endroit où les ramener. Il n’y avait pas eu une once d’hésitation dans son acte, même si ça signifiait revenir et obtenir seulement des réflexions, pas un brin de compassion pour ce temps qu’il avait sacrifié dehors loin de ceux qu’il aimait, en qui ils croyaient, de qui il avait besoin pour ne pas sombrer. Derrière cette carapace qu’il s’était forgé dehors, il y avait cet espoir de pouvoir en sauver le maximum.

Déposant la jeune femme avec le plus de soin possible, il reprit un temps son souffle. Et l’empêchant de s’extirper de là, il posa une main sur son épaule :

« Ils s’occupent de Hope, de tes affaires, de celles de Jon. » Lui fit-il, comme une promesse qu’ils tiendraient pour lui. « J’m’occupe de toi, Ashley. »

Refermant, il contourna le véhicule et se mit au volant avant de démarrer. Personne ne savait où ils se rendaient tous les deux, mais ils pouvaient être sûrs qu’ils se reverraient vite.

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Malgré son regard sombre, le bouclé était également peiné, peiné de voir que son ami perdait pied de la sorte, peiné d'avoir pu aller au bout de promesse. « Mais putain Fin bien sûr que j'veux pas te voir partir ! Tu viens, là-bas, mais tu te casses pas ailleurs » avait-il rétorqué, à la fois anxieux et enragé. Les mots de Daniella lui arrachèrent un soupir excédé et pourtant il était d'accord avec elle : ils se déchiraient comme des gosses là où ils auraient dû se soutenir. À croire que chaque situation de pertes avait son lot de conneries. Shawna également vint essayer de calmer le jeu, répétant ce qu'ils savaient déjà mais que la colère surpassait.

La suite n'arrangea cependant rien à son état. Connor était entrain d'embarquer Ashley ? Médusé, le blond observait Addi qui s'y précipitait, agrippant le sportif au bras pour l'empêcher d'emmener la blondibrune. Daniella se pointa devant lui aussi pour tenter de l'arrêter. L'instant d'après, Addison se retrouvait le cul par terre. C'était du délire, un putain de gros délire. À quel moment la situation avait-elle dégénérée à ce point ? La demande de Finan, paniqué et en colère, arriva bien jusqu'à lui, pour autant Jesse ne bougea pas immédiatement. N'aurait-il pas lui-même emporté Ashley de force si elle s'était entêtée jusqu'au lendemain à vouloir rester ici ? Bien sûr que si. Pour la protéger, pour protéger Hope. Pour ne pas avoir à tirer un trait sur d'autres proches. L'acte de Connor ne pouvait donc pas être totalement blâmable pour le coup. Ce qui l'était en revanche était la manière dont il la portait, comme un sac, comme si elle n'avait pas manqué de mourir quelques jours plus tôt. À croire que ce type avait réellement un putain de problème tant avec sa manière de dire les choses que de les faire.

S'avançant à son tour dans le but d'aller jusqu'à Connor, le bouclé était bien conscient que son regard s'était fait d'autant plus sombre, que ses poings étaient serrés. Il n'allait pas cogner, parce-qu'en venir aux poings ne résoudrait rien mais bordel de merde la jeune femme n'était pas un vieux sac que l'on embarquait de la sorte. Et si ses blessures se rouvraient, que ferait-il cet abruti ? Il sentit cependant une main ferme sur son bras et, avant qu'il ne s'en soit dégagé, croisa les prunelles de Serena. Ne pas faire de connerie. Ne pas céder à la rage. Pas maintenant. Et ce regard suffit à le faire se contenir, le poussant à déglutir en secouant la tête. « Putain quelle situation de merde... » avait-il marmonné, totalement à bout. Vivement que ce bordel soit terminée, qu'ils se cassent. Et mieux valait que Connor leur ramène Ashley, en vie.

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Pour un nouveau départ harmonieux, c'était raté. Vachement raté. Entre les cris des uns et les larmes des autres, Serena ne savait plus où donner de la tête. Elle avait essayé de les ramener à l'ordre, mais tous étaient beaucoup trop émotifs, incapable de faire la part des choses et de voir que ce n'était en fait que leur chagrin qui dictait leurs paroles. La rage aussi, pour certains. C'était pire qu'une guerre en terrain inconnu, putain. Et de son côté, elle n'avait strictement rien à foutre des décisions de Selene. Qui étaient-ils tous pour lui jeter la première pierre, hein? Reena, Addi et les deux patronnes n'avaient-elles pas emmené les leurs dans un piège de rôdeurs pas plus tard que l'été passé? Chacun faisait ce qu'il devait, merde. La leader de la prison n'avait pas à se justifier. Moins ils en savaient, moins ils mettaient de gens à risque, après tout. Enfin.

La brune observait tout le monde se déchirer en silence, épuisée, vidée de toute énergie. Sa décision était déjà prise, de toute façon, et tenter de les calmer ne faisait qu'ajouter de l'huile sur le feu, visiblement. Alors que devait-elle faire, au juste? Leur montrer une liste de pour et de contre? Bordel, la militaire ferait beaucoup de choses pour ces gens, mais elle ne se sentait pas capable, dans l'immédiat, de chercher à les raisonner davantage.

Connor l'était, lui, dans tous les cas. Il s'emparait d'Ashley qui voguait comme une plume dans ses bras, alors qu'Addi, Danny, Fin et même Shaw faisaient tout pour l'arrêter. Ne voyaient-ils pas que tout ça ne servait à rien? Et si Connor avait un bon plan? Il n'allait tout de même pas lui faire de mal, pas physiquement, du moins. Elle en était convaincue, et c'est la raison pour laquelle la texane posa la main sur Jesse qui s'élançait vers eux. "Laisse-le faire." souffla-t-elle avant de passer les doigts dans ses cheveux sombres, s'éloignant un brin du boucan qui l'empêchait de réfléchir correctement en lâchant quelques jurons mexicains au passage.

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Les esprits s'étaient dangereusement échauffés dans la salle commune du Ranch – tendant à s'écarter par moment du sujet initial. La douleur, la colère et la fatigue accumulées au cours des derniers jours parlaient d’elles même. Donnant cette intonation acerbe aux paroles qui n'auraient probablement pas été les mêmes sans toute cette fragilité et cette tension qui nous imprégnait corps et âme. Des mots durs et froids s’étaient échangés, me demandant un effort considérable pour ne pas répliquer à mon tour. Resserrant un peu plus fort mes bras croisés sur ma poitrine, comme pour me protéger de ces conflits interne et retenir en moi cette colère et cette impatience que je sentais bouillir. Pinçant mes lèvres pour empêcher les reproches d’y filtrer, alors que ça n’aurait qu’ajouter de l’huile sur un feu déjà bien alimenté.

Ce n'était franchement pas le bon moment pour s'entre déchirer de la sorte !! Et j’avais une envie folle de tous leur crier de fermer leur gueule une bonne fois pour toute avec leurs chamaillades à la con ! Ça aurait plutôt du être le bon moment pour se serrer les coudes et ressortir plus fort – et ensemble – de cette victoire au gout amer. Mais au lieu de cela, j'avais l'impression que le groupe se brisait et s'émiettais. Tout ce que l'on avait bâtis ensemble dans les derniers mois n'avait-il servit à rien ?! Seulement à en arriver à ce moment où l'on se jetait des pierres en se tournant le dos ?! Nos proches n’étaient pas morts pour ces murs tachés de sang et criblés de balles, mais bien pour la famille que nous formions. Pour cette alliance et cet espoir d’un meilleur lendemain que l’on nourrissait. Et tout ça pouvait très bien se réaliser ailleurs que sur ces terres ! Au moins là, on s’entendait presque tous pour le dire ; le Ranch n’était plus sûr… Il fallait partir.

« On est tous à cran et à fleure de peau avec tout ce qui s'est passé… Mais les choses vont s'arranger avec le temps et on ne peut pas rester ici. Il faut partir chez ce Deaglan, ou ailleurs. ma décision était prise. Je suis. » C’est ce que j’avais eu le temps de déclarer avant que les choses ne dégénère une fois de plus. Pendant que ceux restés dans la salle commune continuaient de planifier la suite, d’autres avaient préférés fuir dehors. Laissant leur gueulade s’élevé jusqu’à nous alors qu’un soupir d’exaspération filtrait rageusement entre mes lèvres. Me passant les mains sur le visage pour tenter de me contenir, je n’en pouvais plus d’entendre mes amis s’entre déchirer de la sorte !

Mais lorsque ce Connor était réapparu avec une Ashley qui se débattait sur son épaule, j’avais bondis sur mes pieds. Prêt à me jeter sur lui et à laisser libre court à mes émotions contenues. Mes insultes et mes cris pour qu’il la pose par terre avaient joint ceux des autres. J’avais même brandi mon marteau dans sa direction, le menaçant, avant d’être retenu par une main sur mon épaule. Je n’arrivais pas à croire que l’on en arrivait là !! Même si je comprenais que son choix était suicidaire et guidé par la douleur de sa perte, la mère de Hope avait le droit à son libre arbitre ! Une aversion pour ce sportif venait de naitre en moi.

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