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Garden party
Lun 16 Oct 2017 - 13:31
April était seulement revenue la veille de son périple avec Emerson et déjà, elle songeait à se bouger. Pas question de se reposer, de s’accorder une journée, ni même quelques heures. Déjà, dans sa vie d’avant, elle était une femme active. Toujours maman ou chargée de relation presse, rarement femme, rarement elle-même. Alors elle avait l’habitude de penser du matin au soir à ce qui pouvait être fait pour améliorer le confort de sa famille. Avec une vieille tenue composée d’une salopette en jean un poil trop grande, par-dessus un tee-shirt à manches longues, les cheveux attachés en queue-de-cheval négligé, la quadragénaire avait réuni Noam, Kendale et Heather en milieu de matinée.
Un vieux schéma patriarcal qui se reproduisait : en dépit de son expérience, elle acceptait sans broncher que ce soit le pompier qui fasse les choix stratégies en terme d’expédition extérieure. Néanmoins, pour les tâches domestiques intérieures au camp, April prenait les initiatives sans aucune gêne. Après tout, puisque l’idée de rester ici s’était frayée un chemin dans son esprit, elle n’allait pas se laisser vivre dans un taudis ni laisser passer d’excellentes opportunités. Et qui mieux qu'une femme pour gérer une maison ? Ils avaient de quoi faire ici pour se reconstruire. Ce n’était pas parfait, loin de là, mais chaque jour où ils attendaient étaient peut-être celui de trop.
-Bon , commença-t-elle en rejoignant ses amis dans le grand séjour, j’ai pensé qu’on aurait pu commencer à s’occuper de la serre et du potager.
Ses yeux bleus allèrent de l’un à l’autre, guettant les potentielles protestations. Oh non, elle ne comptait pas les laisser se défiler – il faudrait bien huit bras pour le labeur qui les attendait – mais ils avaient encore le droit de parler. Elle jeta ensuite un œil par la fenêtre, sur le ciel gris qui s’obstinait depuis plusieurs jours dans son manteau d’acier. La pluie ne menaçait pas encore mais le soleil n’avait pas non plus l’air de vouloir être de la partie.
-On ne pourra pas « trouver » les ressources éternellement, surtout si on ne se déplace pas. Ça fait deux ans maintenant, pas mal de choses sont périmés et ce qui reste a été pillé ou le sera dans moins de six mois , une estimation qui lui paraissait correcte pour un groupe d’une dizaine de bouches à nourrir, il va falloir qu’on pense à produire ce qu’on mange si on veut pouvoir vivre ici longtemps.
Après le lycée pourtant, elle avait du mal à croire qu’un endroit plus petit puisse résister. Cet établissement lui laissait une impression d’éphémère, de fragilité, d’évanescent. Toutefois, April savait aussi qu’il ne fallait pas faire les choses à moitié. S’ils s’installaient ici, ils devraient partir du principe qu’ils y vivraient pendant encore quarante ans. De toute façon, il était désormais évident que personne ne viendrait les sauver, qu’aucune ONG humanitaire ne débarquerait pour les évacuer vers un paradis préservé du chaos. Alors il restait une chance… infime, audacieuse, que cet endroit prospère et devienne véritablement leur foyer.
-Si on attend la fin de l’hiver pour tout remettre en état, on aura perdu ces six mois et ce sera trop tard , argumenta-t-elle d’une voix grave, alors il faut qu’on s’y mettre maintenant , elle se tourna vers Kendale, implicitement en attente de son soutien de maître de maison, il faut… désherber, tondre, retrouver les outils, faire un état des lieux de ce qui fonctionne, faire la liste de ce qui manque, … , un long travail qui ne serait pas fini demain, et puis… ça fera office de teambuilding.
Elle sourit à cette dernière remarque, sincèrement. Songer à ce genre de détails, ça faisait partie des annexes de son travail avant. Susciter la cohésion d’équipe et de la bonne communication interne passait souvent par des jeux de groupes. Ici, Noam venait d’arriver et quant à Heather, elle était débarquée de la veille. Il n'y aurait donc pas vraiment meilleur moyen pour la mettre dans le bain.
Un vieux schéma patriarcal qui se reproduisait : en dépit de son expérience, elle acceptait sans broncher que ce soit le pompier qui fasse les choix stratégies en terme d’expédition extérieure. Néanmoins, pour les tâches domestiques intérieures au camp, April prenait les initiatives sans aucune gêne. Après tout, puisque l’idée de rester ici s’était frayée un chemin dans son esprit, elle n’allait pas se laisser vivre dans un taudis ni laisser passer d’excellentes opportunités. Et qui mieux qu'une femme pour gérer une maison ? Ils avaient de quoi faire ici pour se reconstruire. Ce n’était pas parfait, loin de là, mais chaque jour où ils attendaient étaient peut-être celui de trop.
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Ses yeux bleus allèrent de l’un à l’autre, guettant les potentielles protestations. Oh non, elle ne comptait pas les laisser se défiler – il faudrait bien huit bras pour le labeur qui les attendait – mais ils avaient encore le droit de parler. Elle jeta ensuite un œil par la fenêtre, sur le ciel gris qui s’obstinait depuis plusieurs jours dans son manteau d’acier. La pluie ne menaçait pas encore mais le soleil n’avait pas non plus l’air de vouloir être de la partie.
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Après le lycée pourtant, elle avait du mal à croire qu’un endroit plus petit puisse résister. Cet établissement lui laissait une impression d’éphémère, de fragilité, d’évanescent. Toutefois, April savait aussi qu’il ne fallait pas faire les choses à moitié. S’ils s’installaient ici, ils devraient partir du principe qu’ils y vivraient pendant encore quarante ans. De toute façon, il était désormais évident que personne ne viendrait les sauver, qu’aucune ONG humanitaire ne débarquerait pour les évacuer vers un paradis préservé du chaos. Alors il restait une chance… infime, audacieuse, que cet endroit prospère et devienne véritablement leur foyer.
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Elle sourit à cette dernière remarque, sincèrement. Songer à ce genre de détails, ça faisait partie des annexes de son travail avant. Susciter la cohésion d’équipe et de la bonne communication interne passait souvent par des jeux de groupes. Ici, Noam venait d’arriver et quant à Heather, elle était débarquée de la veille. Il n'y aurait donc pas vraiment meilleur moyen pour la mettre dans le bain.
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Re: Garden party
Mar 17 Oct 2017 - 10:04
Noam s’adaptait petit à petit à ce nouveau lieu de vie. Il avait une chambre pour lui et cela l’amusait beaucoup. Il s’y sentait bien et avait déjà pris quelques moments de solitude dedans, avec un bouquin, profitant du soleil qui tapait sur les vitres. Etre en sécurité lui permettait de renouer avec lui-même, de se remettre parfois à se plonger dans ses pensées et à laisser sa vie intérieure se faire. Il appréciait cela. Pour autant, il puisait aussi de l’énergie dans le fait qu’il y ait du monde autour de lui. Cela lui rappelait sa vie d’avant même s’il se gardait encore d’en parler. Il y faisait parfois allusion mais toujours de manière assez évasive. Ce matin-là, ce fut April qui le tira de ses rêveries en l’invitant à se rendre dans le grand séjour. Il s’y rendit sans rechigner et se retrouva finalement en compagnie de Kendale et Heather. Il ne connaissait pas encore bien l’ensemble des habitants de la bâtisse mais le naturel de Noam faisait qu’il partait du principe qu’il appréciait tout le monde et que cela ne se transformait en négatif que s’il y avait des raisons bien précises. Il salua donc tout le monde avec un sourire avant de tourner toute son attention sur April qui semblait avoir des choses à leur dire. Elle ne se fit pas prier et commença par leur expliquer qu’elle les avait réunis pour qu’ils commencent à s’occuper de la serre et du potager. Un très léger sourire, quasi invisible se dessina sur les lèvres du jeune homme. April enchaîna en expliquant la nécessité de produire soi-même ses ressources et cette fois, Noam Artémis hocha doucement la tête. Elle avait raison. Il avait bien vu comme le fait de produire ses ressources changeait complètement la donne. Il avait vu aussi que ça pouvait être très convoité… Un frisson lui parcouru l’échine à cette pensée mais il ne fit pas un geste, pas un mouvement, laissant April continuer ses explications. Son amie conclut son discours en expliquant qu’il ne fallait pas attendre la fin de l’hiver et qu’en plus, ça permettrait de tisser des liens. Cette fois, Noam afficha un sourire franc et lança un regard amusé à April. Une vraie maman qui voulait que tout le monde s’entende.
« On a parlé du potager avec Emerson et je me suis déjà un peu interrogé sur la question. Il y a tout un travail de la terre à faire et pas mal de choses qu’on pourrait aussi planter dès maintenant si on défriche bien le terrain. »
Noam Artémis n’était pas du genre à donner des instructions ou à prendre la place de leader. De manière instinctive, il avait donc dit cela en regardant April, comme s’il ne s’adressait qu’à elle. Ce n’était clairement pas un signe de mépris envers Heather et Kendale, bien au contraire. C’était simplement qu’il ne voulait pas s’imposer dans l’échange et qu’il donnait ces informations à April dans l’idée que cela pourrait l’aider à choisir les décisions qu’il valait mieux prendre, ce par quoi il fallait commencer. Et, comme par peur d’avoir pris une place trop importante dans la discussion, Noam Artémis se tourna finalement vers les autres avec le sourire avant de revenir vers April.
« En tout cas, je suis prêt à travailler capitaine ! »
Avec l’air d’un enfant, Noam avait lancé ça sur un ton enjoué. Peut-être que ça pouvait avoir l’air décalé aux vues des circonstances mais pas pour lui. Faire ce genre de choses c’était renouer avec une vie normale, c’était simple et agréable et il n’y voyait aucun inconvénient. Il pensait qu’il fallait remettre de la bonne humeur dans leur vie de tous les jours et le faisait assez naturellement. Son optimisme était toujours là et c’était sa façon à lui de gérer la survie. Il était donc prêt à faire cette petite session de jardinage avec beaucoup d’entrain.
« On commence par quoi ? »
Noam Artémis était déjà en train de remonter ses manches, attendant qu’April donne la première mission. Oui, encore une fois il se plaçait dans la position de la petite main d’œuvre efficace qui suivait les instructions. Ce rôle lui plaisait bien, c’était celui qu’il avait à la coopérative et il avait toujours su s’en accoutume avec plaisir tant qu’il était respecté et écouté.
« On a parlé du potager avec Emerson et je me suis déjà un peu interrogé sur la question. Il y a tout un travail de la terre à faire et pas mal de choses qu’on pourrait aussi planter dès maintenant si on défriche bien le terrain. »
Noam Artémis n’était pas du genre à donner des instructions ou à prendre la place de leader. De manière instinctive, il avait donc dit cela en regardant April, comme s’il ne s’adressait qu’à elle. Ce n’était clairement pas un signe de mépris envers Heather et Kendale, bien au contraire. C’était simplement qu’il ne voulait pas s’imposer dans l’échange et qu’il donnait ces informations à April dans l’idée que cela pourrait l’aider à choisir les décisions qu’il valait mieux prendre, ce par quoi il fallait commencer. Et, comme par peur d’avoir pris une place trop importante dans la discussion, Noam Artémis se tourna finalement vers les autres avec le sourire avant de revenir vers April.
« En tout cas, je suis prêt à travailler capitaine ! »
Avec l’air d’un enfant, Noam avait lancé ça sur un ton enjoué. Peut-être que ça pouvait avoir l’air décalé aux vues des circonstances mais pas pour lui. Faire ce genre de choses c’était renouer avec une vie normale, c’était simple et agréable et il n’y voyait aucun inconvénient. Il pensait qu’il fallait remettre de la bonne humeur dans leur vie de tous les jours et le faisait assez naturellement. Son optimisme était toujours là et c’était sa façon à lui de gérer la survie. Il était donc prêt à faire cette petite session de jardinage avec beaucoup d’entrain.
« On commence par quoi ? »
Noam Artémis était déjà en train de remonter ses manches, attendant qu’April donne la première mission. Oui, encore une fois il se plaçait dans la position de la petite main d’œuvre efficace qui suivait les instructions. Ce rôle lui plaisait bien, c’était celui qu’il avait à la coopérative et il avait toujours su s’en accoutume avec plaisir tant qu’il était respecté et écouté.
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Re: Garden party
Lun 6 Nov 2017 - 22:39
Je me sens bien mieux ce matin. Depuis le retour d’Emerson et April, hier, j’avoue avoir été plutôt préoccupé ces derniers jours. C’est avec un peu de résignation que j’ai laissé les deux femmes partir, j’aurais aimé les accompagner. Mais avec tout ce qu’il y a faire ici… Il fallait quelqu’un pour gérer les opérations. Alors autant dire que je n’ai pas chômé pendant l’absence d’Emy, histoire de m’occuper l’esprit. Nous avons beaucoup à faire encore… Peut-être pourrons-nous souffler d’ici un mois ou deux mois ? Et encore, nous manquons de tellement de choses. L’hiver est bien plus proche que nous le pensons, et nous devons impérativement faire des réserves pour espérer tenir…
Ce matin, April m’a demandé de la rejoindre dans le grand séjour. Et c’est sans broncher que je l’ai retrouvé là-bas, accompagnée de Noam et de Heather. Cette dernière est arrivée avec April et Emerson la veille, je n’ai pas vraiment eu le temps de faire sa connaissance pour l’instant. J’arrive donc dans le séjour, saluant le trio qui m’attend. L’ancienne chargée de relation de presse explique alors son idée. Remettre en état le potager ? C’est une excellente idée. Je sais qu’Emerson m’en a parlé aussi, alors autant s’y mettre rapidement.
Je laisse la quarantenaire parler, acquiesçant d’un signe pour lui confirmer que je suis d’accord avec elle, et que je la laisse gérer les opérations. Je ne m’y connais pas tellement en jardinage et en plantation, contrairement à Noam ou April, d’après ce que j’entends. Mais je peux donner un coup de main, à plusieurs ça ira plus vite ! Noam demande alors par quoi il faut commencer, visiblement enthousiaste à l’idée de se mettre au travail. Ce p’tit gars a l’air du genre bosseur, ça me plaît. Il est plutôt discret, mais semble volontaire dès qu’on a besoin de lui. C’est pas l’genre à faire d’histoire.
« Je pense qu’il faudrait fouiller le sous-sol, j’crois avoir vu quelques trucs qui pourraient nous intéresser quand on l’a nettoyé à notre arrivée. J’peux m’occuper de ça avec l’un de vous pendant que les autres commencent à s’occuper du jardin. Vu la hauteur de la pelouse, on trouvera peut-être quelques outils… En espérant qu’ils n’aient pas trop rouillé en restant dehors aussi longtemps… » J’attends que l’un d’eux se propose. Je pense savoir où nous pourrions trouver ce que nous cherchons. Il n’y aura sûrement pas grand-chose mais ça sera déjà ça.
« Si on envisage de cultiver ce qu’il nous faut pour manger, j’imagine qu’il va nous falloir de l’eau. Il faudrait récupérer de quoi stocker de l’eau, un grand bac ou quelque chose dans l’genre pour récupérer la pluie. » Je ne suis pas du tout un expert dans ce domaine, mais ce détail me paraît indispensable. Pour le reste, je me retourne vers Noam « Tu as dit qu’on pourrait déjà planter pas mal de choses. Quoi par exemple ? »
- Kendale J. Barnett
New Eden | Sénateur
Modératrice
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Re: Garden party
Mar 14 Nov 2017 - 13:23
Heather s'était laissé surprendre en pleine pause. Après avoir visité les lieux la veille, elle était tombée sur la bibliothèque et sur un livre de Tolstoï. Par curiosité, elle avait tenté de commencer à lire cette œuvre qui se voulait légendaire avant l'épidémie. C'était peut-être la fin du monde, mais ce n'était pas une raison pour ne pas donner une chance aux classiques. Histoire de mourir moins bête.
Bon, le résultat final était sans aucun doute un échec critique. En plus d'avoir attrapé une sacrée migraine, elle avait désormais bien écorché sa confiance en la maîtrise de langue anglaise. Dépitée, elle s'était affalée sur un des fauteuils du grand séjour où April avait fini par lui mettre la main dessus.
L'Italienne se doutait bien qu'on la mette au travail assez rapidement, mais restait persuadée qu'on était un dimanche. Elle avait donc traîné les pieds pour s'installer au milieu du groupe formé à la hâte. C'était pas sacré le dimanche aux dernières nouvelles ?
La mission était simple : remettre en état la serre et le potager. Enfin, "simple"... Elle ne présentait au moins pas trop d'inconnues ni même de dangers. Heather se demandait depuis combien de temps ces gens logeaient ici. C'était curieux à ses yeux de s'attaquer à cette problématique qu'était l'autosuffisance aussi tardivement. Elle masqua néanmoins sa surprise et son incompréhension derrière un masque d'indifférence. Elle n'allait pas leur voler dans les plumes de suite. Non, ça ferait mauvais genre. Elle ne put néanmoins s'empêcher de lever les yeux au ciel quand la blonde évoqua un "teambuilding".
"Noam", un yankee visiblement encore assez jeune se montra assez enthousiaste vis-à-vis de ce projet. Il avait visiblement un peu de connaissances en jardinage. Au moins, il ne serait pas un boulet. Heather écouta avec attention ce qu'il déclara avant de tirer à nouveau un air navré. Elle était à deux doigts de dire "t'as des connaissances, prends la tête des opérations gamin!" lorsque Kendale prit enfin la parole. Lui aussi avait visiblement quelques idées, mais semblait "s'écraser" face à Appril. Il fit deux trois propositions plus ou moins bonnes avant de demander ce qui pouvait être planté. Heather sentit qu'il était temps qu'elle intervienne avant que quelqu'un ne dise une autre banalité navrante.
Avec une expression lasse sur le visage, elle sortit de sa guêtre son cran d'arrêt et le posa sur ses genoux. Les réunions où il n'était question que de brasser de l'air l'exaspéraient.
"Étape numéro avant tout travaux, préparer le terrain. Trouvez-vous un couteau, un sceau ou une serviette et sus aux mauvaises herbes. Tirer un plan sur la commette n'a aucun sens. Faut voir déjà quelle surface on peut utiliser, comment est la terre par ici et surtout, trouver de l'eau."
Elle hésita un instant avant de reprendre d'un air songeur:
"Pour l'eau, vu qu'on n'a pas de puits, on pourrait effectivement utiliser l'eau de pluie. Faudra juste trouver un moyen de stocker et de détourner l'eau rassemblée par les gouttières et la toiture de la baraque. Sinon, y a aussi moyen de se la jouer Crusoe en captant l'humidité du matin avec des bâches, ça garantit chaque matin un seau d'eau claire par bâche, et ce même s'il ne pleut pas. Des alèses pourraient faire l'affaire..."
Mû par son esprit de jardinier du dimanche, elle se sentit obligée de néanmoins tenter de répondre à la question de Kendale bien qu'elle ne lui soit pas adressée :
"C'est toujours la saison pour des patates. Peut-être des pommiers, mais vu le rendement et le temps avant retour sur investissement, je ne conseille pas. Sinon, mûres, myrtilles et framboisiers niveau fruits. En légumes, c'est LA saison du chou et des poireaux. Sinon radis noirs, rutabaga et panais. J'ai des graines pour ces cinq-là. Ça a pas des goûts terribles, mais ça a le mérite de pousser vite, et même en hivers. Et le rendement est top. On se bouge ? On peut tout aussi bien parler en travaillant..."
Bon, le résultat final était sans aucun doute un échec critique. En plus d'avoir attrapé une sacrée migraine, elle avait désormais bien écorché sa confiance en la maîtrise de langue anglaise. Dépitée, elle s'était affalée sur un des fauteuils du grand séjour où April avait fini par lui mettre la main dessus.
L'Italienne se doutait bien qu'on la mette au travail assez rapidement, mais restait persuadée qu'on était un dimanche. Elle avait donc traîné les pieds pour s'installer au milieu du groupe formé à la hâte. C'était pas sacré le dimanche aux dernières nouvelles ?
La mission était simple : remettre en état la serre et le potager. Enfin, "simple"... Elle ne présentait au moins pas trop d'inconnues ni même de dangers. Heather se demandait depuis combien de temps ces gens logeaient ici. C'était curieux à ses yeux de s'attaquer à cette problématique qu'était l'autosuffisance aussi tardivement. Elle masqua néanmoins sa surprise et son incompréhension derrière un masque d'indifférence. Elle n'allait pas leur voler dans les plumes de suite. Non, ça ferait mauvais genre. Elle ne put néanmoins s'empêcher de lever les yeux au ciel quand la blonde évoqua un "teambuilding".
"Noam", un yankee visiblement encore assez jeune se montra assez enthousiaste vis-à-vis de ce projet. Il avait visiblement un peu de connaissances en jardinage. Au moins, il ne serait pas un boulet. Heather écouta avec attention ce qu'il déclara avant de tirer à nouveau un air navré. Elle était à deux doigts de dire "t'as des connaissances, prends la tête des opérations gamin!" lorsque Kendale prit enfin la parole. Lui aussi avait visiblement quelques idées, mais semblait "s'écraser" face à Appril. Il fit deux trois propositions plus ou moins bonnes avant de demander ce qui pouvait être planté. Heather sentit qu'il était temps qu'elle intervienne avant que quelqu'un ne dise une autre banalité navrante.
Avec une expression lasse sur le visage, elle sortit de sa guêtre son cran d'arrêt et le posa sur ses genoux. Les réunions où il n'était question que de brasser de l'air l'exaspéraient.
"Étape numéro avant tout travaux, préparer le terrain. Trouvez-vous un couteau, un sceau ou une serviette et sus aux mauvaises herbes. Tirer un plan sur la commette n'a aucun sens. Faut voir déjà quelle surface on peut utiliser, comment est la terre par ici et surtout, trouver de l'eau."
Elle hésita un instant avant de reprendre d'un air songeur:
"Pour l'eau, vu qu'on n'a pas de puits, on pourrait effectivement utiliser l'eau de pluie. Faudra juste trouver un moyen de stocker et de détourner l'eau rassemblée par les gouttières et la toiture de la baraque. Sinon, y a aussi moyen de se la jouer Crusoe en captant l'humidité du matin avec des bâches, ça garantit chaque matin un seau d'eau claire par bâche, et ce même s'il ne pleut pas. Des alèses pourraient faire l'affaire..."
Mû par son esprit de jardinier du dimanche, elle se sentit obligée de néanmoins tenter de répondre à la question de Kendale bien qu'elle ne lui soit pas adressée :
"C'est toujours la saison pour des patates. Peut-être des pommiers, mais vu le rendement et le temps avant retour sur investissement, je ne conseille pas. Sinon, mûres, myrtilles et framboisiers niveau fruits. En légumes, c'est LA saison du chou et des poireaux. Sinon radis noirs, rutabaga et panais. J'ai des graines pour ces cinq-là. Ça a pas des goûts terribles, mais ça a le mérite de pousser vite, et même en hivers. Et le rendement est top. On se bouge ? On peut tout aussi bien parler en travaillant..."
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Re: Garden party
Mar 14 Nov 2017 - 21:57
April avait souri devant l’enthousiasme de Noam, puis devant le volontarisme de Kendale. Ça commençait bien – même très bien – puis… il y eu Heather. Ses traits se crispèrent immédiatement et ses efforts pour gardés tendus les coins de ses lèvres s’épuisèrent rapidement. Ce n’était pas un délit de faciès pourtant ! Malgré ses réticences, elle ne pouvait nier que sa cadette dégageait une honnêteté à toute épreuve. C’était pratique, la quadragénaire n’avait peur ni des reproches, ni des remarques, ni des opinions divergentes. Par contre, ses airs d’exaspération et son discours qui sentait le ton supérieur, elle n’allait pas les avaler.
-Faire des plans sur la comète ? Reprit la blonde à la volée.
Alors déjà, ça sortait de nulle pas. Parce que ce n’était pas comme s’ils étaient assis autour d’une table depuis des heures pour discuter de la future tarte à la tomate qu’elle rêvait de leur cuisiner. Non. Elle les avait simplement réunis pour évoquer les tâches à aborder. Qu’est-ce que madame la caporale aurait préféré : être envoyée dans le jardin directement avec une bêche ? Et en plus de ça, elle répétait exactement ce qu’avait dit April. Bien entendu qu’il fallait commencer par désherber pour évaluer leur terrain ! Elle n’était pas jardinière et n’avait pas fait d’étude supérieure mais n’était quand même pas complètement conne.
La brune ne s’était sans doute même pas aperçut du changement d’éclat dans ses yeux bleus. Elle était bien trop occupée à étaler sa science et si elle ne l’interrompit pas, c’était bien parce qu’il fallait reconnaître que ses idées n’étaient pas idiotes. Elles étaient même plutôt bien pensées mais la doyenne ne décoléra pas pour autant. Tout son petit speech là, l’italienne aurait pu le faire avec l’air blasé en moins. L’initiatrice de ce rassemblement croisa donc les bras en attendant plutôt la réaction de Kendale. Elle le connaissait un peu pour supposer qu’il n’apprécierait pas le timbre de heather et préférait le laisser rétorquer en premier. Après tout, c’était son camp avant le sien, elle avait suffisamment gueulé à l’époque du lycée.
-Oui on se bouge , répondit-elle malgré tout, plus sèchement que voulut, je vais venir avec toi au sous-sol , dit-elle en se tournant vers le pompier, est-ce qu’il y a des gants aussi ?
Parce que bizarrement, miss je liste tout ce qu’il faut avait oublié d’en parler. Les mauvaises herbes, ils allaient devoir les arracher jusqu’à la racine pour espérer qu’elles ne repoussent pas trop vite et ça, ils ne le feraient pas à la main. Bizarre que sa cadette n’en ait pas parlé, mais April ne ferait pas de remarque sur le sujet : elle avait passé l’âge des guérillas puériles. L’ancienne militaire avait de bonnes idées, alors elle allait les appliquer et oublier le décorum agaçant autour.
-
Alors déjà, ça sortait de nulle pas. Parce que ce n’était pas comme s’ils étaient assis autour d’une table depuis des heures pour discuter de la future tarte à la tomate qu’elle rêvait de leur cuisiner. Non. Elle les avait simplement réunis pour évoquer les tâches à aborder. Qu’est-ce que madame la caporale aurait préféré : être envoyée dans le jardin directement avec une bêche ? Et en plus de ça, elle répétait exactement ce qu’avait dit April. Bien entendu qu’il fallait commencer par désherber pour évaluer leur terrain ! Elle n’était pas jardinière et n’avait pas fait d’étude supérieure mais n’était quand même pas complètement conne.
La brune ne s’était sans doute même pas aperçut du changement d’éclat dans ses yeux bleus. Elle était bien trop occupée à étaler sa science et si elle ne l’interrompit pas, c’était bien parce qu’il fallait reconnaître que ses idées n’étaient pas idiotes. Elles étaient même plutôt bien pensées mais la doyenne ne décoléra pas pour autant. Tout son petit speech là, l’italienne aurait pu le faire avec l’air blasé en moins. L’initiatrice de ce rassemblement croisa donc les bras en attendant plutôt la réaction de Kendale. Elle le connaissait un peu pour supposer qu’il n’apprécierait pas le timbre de heather et préférait le laisser rétorquer en premier. Après tout, c’était son camp avant le sien, elle avait suffisamment gueulé à l’époque du lycée.
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Parce que bizarrement, miss je liste tout ce qu’il faut avait oublié d’en parler. Les mauvaises herbes, ils allaient devoir les arracher jusqu’à la racine pour espérer qu’elles ne repoussent pas trop vite et ça, ils ne le feraient pas à la main. Bizarre que sa cadette n’en ait pas parlé, mais April ne ferait pas de remarque sur le sujet : elle avait passé l’âge des guérillas puériles. L’ancienne militaire avait de bonnes idées, alors elle allait les appliquer et oublier le décorum agaçant autour.
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Re: Garden party
Ven 17 Nov 2017 - 9:15
Sans trop comprendre pourquoi, Noam Artémis avait senti la tension monter d’un cran dans le petit groupe. Si au début il ne s’agissait que d’une petite réunion pleine de bonnes attentions, soudainement, il avait senti un conflit entre fortes têtes. Noam de son côté était resté assez scié par tout ça mais ne fit pas le moindre commentaire. Pourtant, les choses semblaient plutôt bien partie, Kendale avait commencé à parler de l’eau de pluie et des endroits à fouiller. Il avait ensuite expliqué qu’il serait intéressant d’aller chercher au niveau du sous-sol. Noam avait hoché la tête, prêt ensuite à répondre à la question qui venait de lui être posé mais il n’avait même pas eu le temps d’ouvrir la bouche qu’Heather avait déjà enchaîné. Il avait déjà discuté avec elle et elle lui avait fait une plutôt bonne impression, drôle et joviale. Mais là apparemment, elle n’appréciait que partiellement la tournure des événements, décidant qu’il fallait agir plus vite et arrêter de parler. Démarche qui semblait ne pas plaire à April qui avait tiqué sur ses premiers mots. Ok, on respire. Noam Artémis avait regardé tour à tour les deux femmes alors qu’Heather reprenait la parole. Elle parlait vite et de manière tranchante. Noam n’avait clairement pas l’intention de s’en mêler si les choses prenaient cette tournure. Oui Emerson lui avait parlé du potager en apprenant son ancien métier et avait eu envie de lui donner des responsabilités dans ce sens mais clairement, il préférait préserver le calme plutôt que de s’imposer pour flatter son égo. Tant que personne ne faisait de bêtise, il suivrait le mouvement. Heather avait donc parlé à sa place, évoquant les solutions pouvant être envisagées pour la pluie et ce qui pouvait être planté. Avant qu’il ne rajoute quelque chose, April avait enchaîné sur un ton qu’il ne lui connaissait pas. Il sentait que la petite session jardinage risquait d’être moins jouasse que prévue…
« On peut regarder dans la pelouse et au sous-sol pour les gants, sinon on utilisera des tissus pour se protéger les mains. »
Noam Artémis avait parlé d’un ton calme, espérant ainsi faire redescendre un peu la pression qui était montée sans raison. Il tourna alors la tête vers la porte, prêt à sortir et à commence à explorer le jardin. Il avait plusieurs idées qui lui trottait en tête sur la direction à prendre, sur comment planter. L’idée de la permaculture était présente dans son esprit, utiliser la complémentarité des plantes pour augmenter les rendements mais aussi économiser les ressources. Il était certain que ce type d’agriculture était leur salut. Pour autant, il préféra ne pas en parler tout de suite.
« Bon, avec Heather on file commencer dans le jardin, à toute. »
Noam Artémis avait cette fois ponctué sa phrase par un sourire. En partant, il avait posé sa main sur l’épaule d’April dans un geste calme et affectueux. C’était sa manière à lui de lui dire de respirer, qu’il prenait en charge la personne qui semblait l’agacer et que tout pouvait se passer au mieux. Sans plus attendre il sortit ensuite en direction du potager, n’ayant pas envie d’énerver Heather pour rien.
Une fois dehors, Noam se mit immédiatement à scanner la pelouse à la recherche d’outils perdus ou de gants. Il observait aussi le sol, tâtait le sol du bout des doigts. Les pensées défilaient dans sa tête, il réfléchissait et était en train de se perdre légèrement dans son monde si bien qu’il n’entendait plus trop ce qui se passait autour de lui. C’était un peu sa spécialité ça, partir dans sa tête, s’isoler dans ses réflexions sans même s’en rendre compte et oublier parfois qu’il n’était pas seul. Il reconnecta cependant avec la réalité lorsqu’il trouva un gant, seul, abandonné au milieu des herbes. Il l’attrapa alors et le souleva avec un air de triomphe.
« Bingo ! »
Oui, il était enthousiaste et n’avait pour le moment pas l’intention de renoncer à ça.
« On peut regarder dans la pelouse et au sous-sol pour les gants, sinon on utilisera des tissus pour se protéger les mains. »
Noam Artémis avait parlé d’un ton calme, espérant ainsi faire redescendre un peu la pression qui était montée sans raison. Il tourna alors la tête vers la porte, prêt à sortir et à commence à explorer le jardin. Il avait plusieurs idées qui lui trottait en tête sur la direction à prendre, sur comment planter. L’idée de la permaculture était présente dans son esprit, utiliser la complémentarité des plantes pour augmenter les rendements mais aussi économiser les ressources. Il était certain que ce type d’agriculture était leur salut. Pour autant, il préféra ne pas en parler tout de suite.
« Bon, avec Heather on file commencer dans le jardin, à toute. »
Noam Artémis avait cette fois ponctué sa phrase par un sourire. En partant, il avait posé sa main sur l’épaule d’April dans un geste calme et affectueux. C’était sa manière à lui de lui dire de respirer, qu’il prenait en charge la personne qui semblait l’agacer et que tout pouvait se passer au mieux. Sans plus attendre il sortit ensuite en direction du potager, n’ayant pas envie d’énerver Heather pour rien.
Une fois dehors, Noam se mit immédiatement à scanner la pelouse à la recherche d’outils perdus ou de gants. Il observait aussi le sol, tâtait le sol du bout des doigts. Les pensées défilaient dans sa tête, il réfléchissait et était en train de se perdre légèrement dans son monde si bien qu’il n’entendait plus trop ce qui se passait autour de lui. C’était un peu sa spécialité ça, partir dans sa tête, s’isoler dans ses réflexions sans même s’en rendre compte et oublier parfois qu’il n’était pas seul. Il reconnecta cependant avec la réalité lorsqu’il trouva un gant, seul, abandonné au milieu des herbes. Il l’attrapa alors et le souleva avec un air de triomphe.
« Bingo ! »
Oui, il était enthousiaste et n’avait pour le moment pas l’intention de renoncer à ça.
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Re: Garden party
Sam 25 Nov 2017 - 22:43
Si l’enthousiasme de Noam fait plaisir à entendre, j’dois avouer que mon sourire se crispe subitement lorsque la nouvelle prend la parole. Nan mais sérieusement ? C’est quoi ce ton ? Je crois rêver, pour qui elle se prend ? J’ai la désagréable sensation de m’retrouver des mois en arrière, à entendre les ordres donnés par ces enfoirés d’militaires qui géraient le lycée. C’est franchement culotté pour quelqu’un qui vient à peine d’arriver. Ouais, ouais, on va se mettre au boulot. Peut-être que ça lui ferait les pieds de s’taper le travail toute seule. Cela serait même un bon moyen de faire ses preuves. Mais je n’ai vraiment pas envie de m’embrouiller avec qui que ce soit aujourd’hui. C’était pourtant si bien parti… « J’ai déjà fait un état des lieux du jardin. » Oh non, ma voix n’est clairement pas des plus agréable à entendre. Si Madame m’avait laissé l’temps de parler au lieu de perdre patience, peut-être que j’aurais pu leur faire un topo sur ce qui est déjà exploitable. Jetant un œil quelque peu exaspéré à April, je poursuis mes explications. « Il semblerait que les anciens résidents aient déjà délimité plusieurs carrés potagers. D’après ce que j’ai pu constater, y’a une surface plutôt raisonnable. »
La brune continue ses explications, donnant d’autres idées pour récupérer de l’eau. Puis elle nous dresse une liste de ce qui est possible de planter, répondant ainsi à ma question. Oh, merci, Madame je sais tout. Mais je crois avoir posé à la question à Noam, nan ? Qu’importe, je n’en tiens pas rigueur, me retenant de lui faire la moindre remarque. Cela me brûle pourtant les lèvres, et ça doit bien se voir sur mon visage. Heureusement qu’April est là pour me faire signe de la suivre jusqu’au sous-sol, répondant sèchement aux derniers mots de la militaire. Une fois de plus le ton employé m’agace fortement mais je me contente de répondre à la blonde, « J’pense qu’on trouvera ça ouais ! » Noam, qui n’a pas perdu de son enthousiasme, ne semble pas plus perturbé que cela. Je lui fais signe qu’on les rejoindra après, avant de suivre April jusqu’aux escaliers menant au sous-sol. J’allume ma lampe de poche alors que nous descendons les marches, ne pouvant m’empêcher de dire quelques mots sur leur nouvelle recrue. « Nan mais franchement, c’est quoi son problème à l’autre là ? » Cela m’échappe, et je ne peux retenir un soupir qui en dit long sur ce que je pense de tout ça.
Mais pour l’instant j’ai mieux à faire que de me prendre la tête, nous arrivons près du débarras où il me semble avoir aperçu quelques outils qui nous serons bien utiles. « Là, à droite. Y’a un local au fond de ce couloir. J’pense que va falloir fouiller un peu, l’gars qui gérait l’entretien de cette pièce n’avait pas l’air d’être un pro du rangement. » Je laisse April ouvrir la porte, avant d’y pénétrer à mon tour. Malgré l’obscurité, il n’est pas compliqué de remarquer le désordre qui y règne. « Doit bien avoir ce qu’il nous faut là-dedans… Essayons de ne pas trop traîner, histoire que Madame ne s’impatience pas trop là-haut ! » Je dis ça sur un ton ironique, tentant de prendre ça avec le sourire. Mais j’dois bien avouer que ce n’est pas super bien parti pour qu’Heather et moi devenions de grands amis. Emerson m’avait prévenu, pourtant… Espérons qu’elle se contente de désherber ce fichu jardin sans trop l’ouvrir. « Tu trouves quelque chose ? » J’interroge April, tout en fouillant les étagères qui sont devant moi. Rien d’intéressant pour l’instant.
- Kendale J. Barnett
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