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Basic principals of non-disclosure

Dim 11 Juin 2017 - 23:11


Basic principals of non-disclosure

“Seeking what is true is not seeking what is desirable.”
― Albert Camus, The Myth of Sisyphus and Other Essays

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Lack of. Much of. Things missing. Things out of shape. I've felt I've seen everything - and still felt something was missing. Le chemin m'avait rebuté, la patience m'avait manqué, mes pieds me faisaient souffrir, ma tête était un isoloir en pénitence. L'action présente ponctuait mes journées, elle continuait l'énumération de qui j'étais, de ce que je m'affranchissais, de ce qui me restait.

J'étais toujours prête à combattre quelque chose, quelqu'un. À une époque, c'était sans doute un problème ; maintenant, le scepticisme, c'était l'allié de mes allés. Avant, j'étais le cliché de la féministe aux causes multiples ; mes objectifs étaient plus basiques aujourd'hui. J'avais appris, entre temps, à faire la part des choses. À gérer les priorités. L'ex-détective que j'avais été en Californie, détrônée - policière renfrognée à Las Vegas - mon curriculum post-apocalyptique comme énième chapitre à ce livre lugubre, le drame injecté sporadiquement, et pas par effet désirable.

Je me souviens de la Californie. De mes études à San Francisco. Ça faisait quinze ans. J'en gardais un souvenir flou, mais agréable, loin des emmerdes qui sont arrivées par la suite, quand j'ai dû quitter mon poste de détective, quand j'ai dû voir mon père placé à l'hôpital, au fil des allers-retours, au fil d'une relation qui devenait triste, au fil que mon père se faisait tuer. Quand j'ai dû quitter pour Reno.

A mutter out of my lips, reddish from what I ate before - berries found in a creek, days ago. "Fucking Reno." Lieu semi-désertique. Lieu de naissance. Lieu de perte. Lieu de refuge.

Il était tard, le soir. Brady m'observait, le regard neutre, iris insondables dans notre conversation qui n'en était pas une. Au creux de son visage, je voyais le reflet de mes propres émotions, dont j'ignorais la portée.

La banlieue de Tacoma me faisait penser où j'avais grandi. C'était l'effet des maisons alignées, du goudron plastifiant les routes. Les garages désertés, auparavant inoccupés pendant le jour par des travailleurs ailleurs, maintenant laissés pour eux-mêmes, dans la solitude collective.

J'avais cherché Jones - je m'étais rabattue à l'Ouest, puis au Nord. North, like said. If things had gone south, we would go North. Paul Jones, le seul encrage qui me restait avec la vie d'avant. Le policier et partenaire à la moustache, plus sympathique que je l'étais. Good cop, bad cop. Celui qui croyait qu'on pouvait faire une différence à Las Vegas. Casinos: shit show. Same shit. Same thing.

J'essayais de ne plus garder souvenir du reste. L'objectif restait le même. Le conditionnel n'aurais pas été une option. Le présent est simple. Le futur, lointain. Le passé, déjà conjugué. Daughter of two parents, gone not so long, girl alone.

[...]

5 WEEKS PRIOR: GLASS MUSEUM, TACOMA

Le dernier souvenir de Brady, c'était son visage, décuplé sur 4 structures en verres fracassées qu'on avait tenté de piler. Il y avait des rôdeurs à proximité. Il est arrivé en haletant. Je ne l'ai pas reconnu immédiatement. C'était chaotique, nous avons dû être rapides. Il avait une arme à feu que je pouvais distinguer. J'avais une arme à feu qu'il pouvait distinguer. Un tableau renversé, inversé, avec le verre qui nous entourait, cristallisait les visages déformés des corps qui nous entouraient. La belle paire.

[...]

TODAY: OUTSKIRTS OF TACOMA

Le dernier souvenir que j'ai de Brady, c'est celui d'avant. La discussion ce soir est taciturne, monosyllabique. Comme j'ai maintenant l'habitude, comme nous avons l'habitude. Ce soir, je ne retrouve pas celui que j'avais vu, avant. Que j'avais côtoyé. Que j'avais connu. Avant le bordel. Avant le musée du verre. Avant que nos vies dérapent dans les allées cimentées. À San Francisco. Nous n'avons pas touché le sujet, depuis les quelques jours où nous sommes recroisés. Nous faisons chambre à part - ensemble. Seuls contre eux. I figured it was better than being alone. I figured he was better.

"You still smoke, right?" Je lui demande, autour de notre campement appauvri. Je fais signe en sa direction, lui laisse le paquet. Passe ma cigarette en haut du feu.  

Girl alone, shit show casinos, gone-long cop. Now chasing answers,  like she used to. Sympathetic, almost. Looking for remnants of whatever was left. Assis par terre, nous avions ramassés ce que nous pouvions pour faire un feu avant la nuit. Dans notre entente officieuse, stoïque, ça nous arrangeait. The beautiful pair of us, chasers of walkers, previous lives of us scarred on our skin, on top of our blond heads. Lucky old kids, we were, left free and unbothered. Unfortunate lonely souls we were, even together.
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Re: Basic principals of non-disclosure

Lun 12 Juin 2017 - 13:02

Kay Gibson. Une jeune femme tout à fait charmante que j'avais rencontré quelques années plus tôt, chez moi, sur la Baie. Une détective en herbe. Elle avait tout pour réussir. La gueule, le sourire, la cervelle et le petit cul qui va bien. Motivée, obstinée et légèrement torturée. La parfaite idée qu'on peut se faire d'un détective. Quelqu'un qui a foiré sa vie et qui essaie de résoudre celle des autres. Encore que, je ne suis pas tout à fait sûr qu'elle ait réussi à foirer la sienne. Une rencontre pourtant sympathique. Gibson m'a toujours fait penser à un mec avec les cheveux plus longs et deux petits pois à la place des pectoraux. Elle est pas bien épaisse la petite mais elle en dégage une sacré couche. C'était comme un pote. Un pote avec une voix de femme enrouée. Un pote qui tient sa clope entre le pouce et l'index et qui tire dessus comme s'il s'agissait, à chaque fois, de la dernière. Et malheureusement, un pote qui a les mêmes goûts que moi. Ça a été utile en soirée jusqu'à ce que son palmarès grandisse à travers le mien. J'ai toujours détesté les gouines. Gibson reste l'exception qui confirme la règle.

Cinq semaines avant cette soirée improvisée, nous nous étions croisés au milieu de Palais des glaces, le Glass Museum, Tacoma. La Reine des neiges est enterrée depuis longtemps, à moins qu'elle zone encore dans les rues, sa robe tachetée de sang. Je pensais pouvoir piller son royaume en toute sérénité. Je traîne rarement dans le Sud mais j'ai tenté ma chance, comme tout bon citoyen en détresse. Les réserves s'amenuisent, tout comme les muscles qui composent mon corps. Je n'ai jamais été très épais mais là, on voit les os. Qui oserait braquer la cantine d'un Musée ? C'est ce que je me suis dit avant d'y aller et c'est la réponse que j'ai eu quand j'ai aperçu Kay à travers les sculptures de verre éclatées sur le sol. Son flingue braqué sur moi, le mien braqué sur elle. Ses cheveux courts, sa décoloration loupée. J'ai eu du mal à la remettre jusqu'à ce que je la vois allumer une tige. Ensemble, nous avons poursuivi la visite. Les mots ont été rares, je n'ai pas eu le loisir d'écouter sa voix rauque d'homme raté. Toutefois, j'ai pu apprécier ses talents de flic. Progression tactique, couverture d'angles. Tant de compétences qui ont débouché sur un partage de vivres. Un repas, et puis s'en va.

Dans cette continuité, assis autour d'un feu chancelant, nous nous regardons, nous nous jaugeons. Impossible pour elle, comme pour moi, de reconnaître celui ou celle que nous étions avant. Elle a tout perdu et moi, encore un peu plus. Nos caractères autrefois durs sont devenus incassables. Je n'ai plus ce besoin de déconner, de lancer des piques, de charmer. J'ai plutôt cette envie qui consiste à profiter des quelques jours qu'il me reste à vivre en silence avant de rejoindre ma femme en priant pour qu'elle ne soit pas accompagnée de mes filles. Elle me pose la question mais elle connait la réponse. Si je fumais avant, comment serait-il possible que je ne fume pas ici. Tranchant, dénué de morale, je lui réponds sur le même ton. « Et toi, toujours colleuse de timbres ? » À vrai dire, je n'attends rien en retour. Ça m'ait égal. Finalement, j'ai toujours ce côté taquin en moi. Gibson ne le sait pas, je lui cache bien mais je suis heureux de l'avoir avec moi. Ça fait du bien de croiser un visage connu, une tronche de confiance. J'allume ma clope et je pose le paquet sur le tronc d'arbre voisin. Toujours efficace de s'encrasser les poumons. Mourir d'un cancer ou dévoré par un revenant ? Sincèrement, j'ai ma p'tite idée. Sans transition aucune, sans tact aucun, j'essaie d'engager un semblant de conversation pour faire passer le temps. Je suis bon pour veiller le camp ce soir donc je ne fermerai pas l’œil. Autant meubler avant qu'elle ne tombe. « Pas top ta nouvelle coupe de cheveux. T'es vilaine Gibson. » lançais-je avec un petit sourire, le premier. Venant d'un mec qui a le visage creusé dans une chiure de mouette, le bras aussi épais qu'un tibia de cigogne et l'odeur d'un orang-outan en fin de vie, c'est mal venu mais de bonne guerre.
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Re: Basic principals of non-disclosure

Sam 24 Juin 2017 - 20:20


Basic principals of non-disclosure

“You forget what you want to remember and you remember what you want to forget.”
― Cormac McCarthy, The Road

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Brady's kind of easy to read. I've always liked this, I feel. Il n'est peut-être pas facile d'approche mais il est facile de le lire, rapidement, efficacement. Il peut être imprévisible un peu, oui, mais la dureté de son caractère ne change rien au fait qu'il m'est plutôt facile de connaître ses intentions ou du moins, son état d'esprit au préalable. C'est quelque chose que j'apprécie, silencieusement, la fin du monde en sourdine. Brady's kind of easy to read - but I've never said he was easy.

Les deux assis, amochés, pathétiques. Ça pourrait être réconfortant, l'image pourrait être chaleureuse, les deux s'étant retrouvé, les deux rescapés. Nous deux, le duo jamais acclimaté, l'anti couple par excellence, la non-famille éclatée, nucléaire. Deux bâtards à la peau tacheté, aux pattes tachées, les gueules enfumées. Cigarettes au becs, nos gorges se déliant, nos pics acérés sans utilité sauf pour meubler une conversation sans sens.

La nicotine ne servant à rien sauf à être trempée et inutilisable, éventuellement. C'était le climat ici. L'humidité, la tristesse dans l'air. Mon sourire est minime, sa réplique est inutile. Je me permets une observation, valide, véritable. "Still funny, I see." Je tire entre deux souffles, deux pauses. J'ai droit à un commentaire sur mon allure post-grunge, improvisée à coup de ciseaux mais surtout, de négligence. It was my not-messing-around haircut. The one I didn't care for. Ça ne changeait pas tant finalement d'avant, à vrai dire.

"It was never my thing. I don't know if it should be yours also, considering." Je signale, la main pointée vers sa propre tête négligée, sa tronche affable. Je me garde une commentaire qui serait trop aigre, sans balance dans l'acte pseudo amical. Nous n'étions pas superficiels. Nous ne l'avions jamais été, à ce que je sache. C'était une conversation qui visait à boucher ce qu'on n'osait pas dire. C'était une conversation qui changeait des rôdeurs, de leur gueules, de leur crasse. Du fait qu'on puait la misère dans la banlieue de Tacoma.

Mes lèvres s'étirent discrètement dans le noir, aux souvenirs entrecoupés d'avant. I'm reminiscing, remembering. "Not caring about some things brought us this far."

Ma gorge est enrouée, plus qu'à l'habitude. Je n'ai pas pris assez d'eau dans la dernière semaine. J'avais soif. Mon fantasme était une limonade. Peut-être une bière. Sûrement une bière. A cold one from tap. (Il m'avait emmené dans un bar. M'avait payé une boisson. Entre nous deux, un tabouret vide. Une inconnue s'y était posée. Exactement la même pensée avait été partagée, dans la musique assourdissante qui nous entourant, nous enveloppait dans ce cocon qui n'en était pas un. Sans mot. Sans regards complices. On ignorait nos natures jointes dans nos désirs, nos envies. Nous pensions être différents. Le tour suivant, j'ai payé pour nous trois. Il a haussé un sourcil. Il a su. C'était mes yeux brillants, ma démarche, ma superficialité qui avait parlé d'elle-même. J'étais discrète jusqu'au moment où je ne l'étais plus.)

"Caring about some other things brought us together." Je dis sans profondeur, le sourire mesquin, victime de la conversation banale, de la camaraderie sans conséquence.

J'essaie de me souvenir, ferme les paupières, un instant. J'étouffe ma voix sérieuse, mon ton pragmatique. En ressort l'humour désinvolte - my guard down. C'est temporaire, et presque agréable.

"You know, we'll never know if she wanted a date or free drinks." Je lève ma tête vers lui, ma main sous mon menton. I squint, instead of winking at him, smiling at him. Incapable d'être heureuse mais appréciant l'humour, la complicité. C'était le plus que je pouvais faire. "She probably wanted to get drunk off us. On us." Des commentaires aigres, l'humour jaune, l'humour noir, l'effervescence disparu du contexte.

I figured he was better. I figured he was better than the bunch of them. The rest of it: the walkers, the people, the weather. Being lonely. Restless.
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