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Joy - Yes, the future has been sold.

Mar 6 Juin 2017 - 22:49


Joy Blackmore
24 ans Américaine Employée en épicerie The Remnants

i've got a war in my mind


Explique ici le caractère actuel de ton personnage.


Joy n'est pas la plus agréable des compagnies. Le sarcasme sifflant toujours au bout des lèvres, il peut être difficile de lui arracher un sourire sincère. Sa mauvaise humeur se fait parfois pesante pour ses semblables, qui pour la plupart laissent tomber l'idée de forger avec elle une véritable amitié après deux ou trois de ses répliques cassantes. Pourtant, les plus persistants auront l'occasion de voir au delà du masque, d'effleurer l'empathie et le caractère protecteur de la jeune femme. Indépendante, elle ne cherche aucune épaule pour pleurer, et accepte difficilement de se faire porter secours. L'idée d'entrer dans le rôle de la demoiselle en détresse suffit à lui faire grincer des dents.

Face à un problème, Joy préfère prendre du recul et chercher la solution qui lui semble la plus prudente. Perspicace, la jeune femme est une fine observatrice et prend le temps de relever les détails qui échapperont aux esprits les plus pressés. Ferme, elle peut s'imposer en temps que leader d'un petit groupe si elle considère que celui-ci fonce droit dans le mur.  

En revanche, lors d'un conflit plus personnel, la blonde se laisse très rapidement emporter. Elle ne passera jamais par quatre chemins pour remettre quelqu'un à sa place, et si elle ne se prive pas d'être désinvolte, les autres lui doivent le respect. Une insulte, même comme plaisanterie, ne passera pas sans conséquences. Il est d'ailleurs vivement conseillé à ses messieurs se se protéger les bijoux de famille en cas de crise de colère. Celle-ci retombe généralement aussi vite qu'elle n'arrive ; la blonde subit le coup de ses émotions, s'emporte ou frappe, et les ravale presque aussitôt une fois le châtiment exécuté.

Loyale, Joy trouve dans les discours de ses sauveurs une sorte de fatalisme qui lui convient. C'est vrai, depuis l'attaque des pillards, elle a perdu foi en ce qu'il restait de l'humanité et se méfie particulièrement des "autres", ces vivants de l'extérieur. Elle n'aime pourtant pas se faire mener à la baguette, remet parfois en cause les directives qu'on lui donne sans jamais oser foutre le camp, et se résigne systématiquement quand l'autorité fait barrage à ses idées, quitte à grogner dans son coin. Elle serait incapable de se séparer de son frère, et celui-ci semble être une cause perdue, trop admiratif de leurs chefs pour remettre quoi que ce soit en question.


and blood on my hands


Explique ici les caractéristiques physiques de ton personnage..


Joy est haute d'un bon mètre soixante-dix. Elle est fine, les muscles fermes, les formes assez menues sur lesquelles elle ne supporte pas le moindre commentaire. Elle se planque derrière des vêtements souvent trop amples pour elle, piochés dans les maigres bagages qu'elle a pu se faire à son départ du domicile. Blonds, ses cheveux ondulent en voile sur les épaules. Joy s'autorisait un peu de maquillage, avant ; elle a plus ou moins abandonné la coquetterie quand ce genre de ressources s'est fait difficile à se procurer.

Elle a développé la sale manie de se ronger les ongles, et de ses quelques affrontements forcés avec les morts, elle a gardé une belle cicatrice dans le creux de la main droite. A ses vingt-et-un ans, elle s'est fait tatouer une simple fleur sur les côtes.

Sportive, la jeune femme peut se vanter d'une endurance correcte, et d'assez bon réflexes. Étant de nature à ne pas accorder facilement sa confiance, elle conserve en permanence sur elle un canif discrètement rangé dans le fond de sa poche, même au sein du camp et bien entourée. Pour le reste, dans son sac de voyage, il n'y a guère qu'une petite lampe torche et son journal intime, objet précieux qu'elle ne laisserait personne approcher, pas même - surtout pas - son frère.


a storm is coming


Explique ici l'histoire de ton personnage avant l'épidémie.

Enfance

Joy est née le 2 octobre 1992 à Bainbridge Island, à quelques kilomètres à l'Ouest de Seattle, au delà de la baie d'Elliott. Famille aisée, les deux parents jouaient le jeu cancéreux de la finance. Le père était un trader à succès, fier des chiffres abstraits qui défilaient en vert sur ses écrans. La mère était assistante juridique, travaillait à blanchir les pratiques douteuses si typiques de ce milieu. La petite fille a grandi aux côtés de son frère cadet, Swann, né en mai 1994. D'après quelques commérages, ces deux-là ne partageraient pas le même père. C'est que le garçon est brun, une exception étonnante dans le génotype de toute cette belle famille. Le genre de rumeur que tout le monde pense vraie, mais que personne n'aborde de peur de froisser un couple influent et de briser un enfant innocent.

Les géniteurs ont délaissé la maison et l'éducation des rejetons pour les confier à du personnel qualifié mais rapidement dépassé par le caractère enflammé de l'aînée. Elle est agitée, turbulente, peine à se concentrer. Le médecin ne décèle aucune hyperactivité - son comportement s'arrangerait avec l'âge. Ce qu’elle voulait, au fond, ce n'était rien qu'un peu d'attention. Déjà jeune, elle avait la sensation de passer après son frère, qui s'accaparait le peu de présence des parents. Parce qu'il n'avait aucune difficulté à l'école, qu'il était assidu et sage comme une image, il recevait - elle le croit - plus d'encouragements et de reconnaissance. Une rivalité qui s'est construite bien malgré lui et a poussé Joy à martyriser son cadet pour retrouver la domination que leurs presque deux ans d'écart auraient du lui assurer.

Ce traitement ingrat a poursuivi Swann jusque dans la cour de l'école. Elle s'y était fait quelques amitiés qui n'auraient rien pour durer, mais qui lui suffisaient à asseoir une certaine forme d'autorité. Ces gamins, elle les menait à la baguette, et c'est souvent dans les pattes de son frère qu'elle les envoyait. Un petit croche-patte par ci, un cartable balancé dans le couloir par là. Simplement de quoi lui titiller les nerfs, qui ne s'enflammaient jamais. Elle aurait aimé, vraiment, le voir piquer une colère. Il était trop docile.

Adolescence

L'entrée au lycée se fait dans un établissement privé. Elle n'y côtoie que des gosses de riches, la "crème" de la société. Dans les couloirs, les filles parlent Dior et Chanel, les garçons parlent des filles - une règle apparemment universelle. Elle y retrouve une de ses amies d'enfance : Chloé, une petite française, brune et enrobée, dont les parents parcourent régulièrement le monde. Joy s'y accroche, même si elle parle trop, trop vite et trop aiguë, qu'elle tombe amoureuse d'un type différent chaque semaine mais ne fait jamais rien pour les aborder. Joy soupire, acquiesce et se contente du confort que la présence de Chloé lui assure : elle n'aurait pas à marcher seule, à manger seule, à passer pour l'attardée de service que le monde fuit comme la peste.

La seule chose qui l'obsède, elle, c'est de se démarquer de ce monde qui n'est absolument pas le sien. Elle fait tâche, en a bien conscience, et prend soin d'appuyer cette différence. A mesure que son corps s'étire et se transforme, les vêtements se font plus courts, plus échancrés. Elle découvre une toute autre manière de l'obtenir, cette fichue attention. Tout du moins, celle des garçons. Elle joue à piocher un peu d'ambiguïté dans les regards de ses camarades à peine pubères, apprend à se maquiller, à rembourrer son soutien-gorge là où la nature n'a fait le travail qu'à moitié. Loin d'elle l'envie de se trouver un copain, ou même d'autoriser l'un de ces spécimens à entrer dans sa vie. Elle ne veut que leur plaire.

Alors elle sort, échappe aux mains de ses parents qui la conduisaient, de loin, sur ce chemin tout tracé. Ça commence par quelque cours séchés, une première cigarette grillée. Elle s'y brûle la gorge, n'y prend pas de vrai plaisir, mais s'obstine encore davantage lorsqu'on la réprimande. Là, ils en ont enfin quelque chose à carrer. Elle se glisse en boîte de nuit du haut de ses quinze ans, fréquente la foule sans réellement les distinguer. Elle reste seule, bien qu'on la regarde, qu'on l'effleure. Elle parle à peine,  préfère s'abîmer les tympans, vivre un peu plus fort.

Les nuits sont agitées, les sermons ne la touchent pas de la bonne manière. Ses notes en pâtissent. Un jour, un de plus, Chloé lui fait voir l'un de ses crush, un de plus, dans la bibliothèque du lycée. Celui-là doit être un peu moins quelconque, un peu moins... normal. Tom, deux ans de plus qu'elles, un type grand, sportif, châtain, les yeux verts et perçants. Elle l'avait déjà vu, déjà reconnu. Le garçon a un succès certain auprès des filles, et les rumeurs courent qu'il a perdu sa virginité à quatorze ans avec une étudiante bien plus vieille que lui ; qu'il enchaîne les conquêtes depuis. Chloé aurait eu sa chance, si elle avait été douée soit de beauté extérieure, soit d'un semblant de tact. Leurs regards se sont accrochés, quelques secondes. C'était étrange, comme sensation ; un léger malaise, qui appellerait l'un de ses petits sourires mutins mais ne décide qu'à un silence embarrassant. Et puis, Chloé ramène son amie à la réalité, reprend le fil de son long et infinissable discours.

Il était si populaire, oui, qu'elle ne l'a pas cru lorsque Tom l'a accostée devant son casier et l'a invitée à sortir. Un petit verre sans prétention, et le prétexte de réviser ensemble une interro autour d'une table. C'était certain : il se foutait de sa gueule.

Elle y est allée, pourtant, sans rien dire à personne. Chloé lui ferait une crise, même si son béguin n'en était qu'un parmi d'autres. Le bar a rapidement laissé place à une bouteille flanquée d'un sac en papier dans une rue de la ville. Étonnamment, la discussion s'est faite naturellement. Leurs gobelets en mains, les livres de biologie fermés dans les sacs à dos, ils ont rapidement oublié le sujet de toutes façons trop compliqué du cours pour se découvrir des points communs. Il aimait le rock, comme elle. Il avait assisté au même concert de Blur qu'elle, un an plus tôt. Il détestait les endives, et supportait mal ses parents. Eux aussi, riches et très peu présents.

Joy a connu ce que Chloé lui rabâchait inlassablement : ces légers frémissements, cette pression dans les côtes lorsqu'elle le voyait. Tom ne se défaisait pas vraiment de son harem, mais lui accordait quelques unes de ses soirées, pour flirter sans jamais plonger.

Ils se sont revus régulièrement. Quelques mois plus tard, lors d'une soirée un peu arrosée pour fêter les vacances de printemps, elle en a oublié qu'elle n'avait que seize ans, qu'elle voulait se préserver. Il lui a pris sa virginité, sans plus de tendresse que ça, et ayant obtenu ce qu'il avait tant recherché, a tissé quelques mensonges en excuses pour s'en débarrasser. Oui, il s'était bien foutu de sa gueule.

Chloé ne lui adresse plus la parole. Tom se volatilise dans les vacances estivales et rejoindrait Columbia, à New-York. Les commérages vont de bon train, elle passe officiellement d'allumeuse à catin. Joy verse quelques larmes, entame enfin le journal intime qui traînait, vierge, lui, au fond de sa commode depuis quelques années, et noircit les douze premières pages d'insultes et de gribouillages morbides.

« [...] Connard de merde fils de pute va crever gros batard avec tes dents de travers, si je te retrouve je te cogne fracasse les couilles qu'elles te remontent sur la langue, j'espère que tu crèves dans ta merde, gros con [...] J'en reviens pas de t'avoir laissé me toucher avec tes mains dégueulasses, tu sais quoi, je vais arrêter de boire, ça me rend trop conne, et tu crois que c'était bon ? C'était à chier, et putain j'comprends pas comment les nanas peuvent courir après un mec pareil [...] va chier. »

Écœurée des hommes, l'adolescente s'en désintéresse, prend son premier boulot en temps que serveuse dans un bar du quartier, pour s'éviter de partir en vacances avec sa petite famille. Elle y passe l'été de ses seize ans, découvre la satisfaction de gagner son propre argent sans rien devoir à papa-maman. Seule, elle ne prend pas la peine de se lier avec ses collègues, se contente de l'étiquette de "nana frigide" qu'on lui colle sur le front. C'est peut-être mieux que celle de "fille facile".

Les jeunes sont impitoyables. La réputation souillée de Joy la suit jusqu'à l'année suivante, celle de ses dix-sept ans. L'acharnement répété de ses camarades se résout par les mains, quand elle saute au cou d'une fille qui lâche le commentaire de trop, juste sous son nez. Et puisqu'un tel comportement n'est pas digne d'un établissement de ce standing, il n'en faut pas plus pour faire renvoyer la blonde, au grand désarroi de ses parents. Elle ne cherche pas à s'expliquer, bien trop fière pour mettre sur le tapis tout ce qui lui ronge le coeur. Elle est transférée dans le public, alors qu'elle travaille toujours en parallèle de ses études.

Elle y trouve le moyen de repartir de zéro. Joy s'assagit, autant en apparence que dans son comportement. Il faut dire qu'on lui donne bien moins de raisons de s'enflammer. Comme une parfaite inconnue greffée dans un monde qui lui correspond davantage, elle se fait de nouveaux amis, qui ne font pas que bonne figure. Peter, le petit geek qui s'est rapidement entiché d'elle ; Donna, la grande perche timide que Joy rêve de décoincer à sa manière ; Laurie, la grande fan des sagas à l'eau de rose. Ils l'aident de bon coeur à relever la barre, et l'accompagnent jusqu'au diplôme qu'elle obtient de justesse.

L'âge adulte

Il n'a jamais été question pour elle de poursuivre ses études. Joy vit au jour le jour, resterait habiter avec sa famille pour profiter du couvert et du logis tant qu'elle supporterait le poids de leurs reproches. Au bout de deux ans de loyaux services, elle abandonne le bar pour rejoindre Donna dans l'épicerie de ses parents.

Lorsqu'elle a vingt ans, son petit frère part du foyer pour l'Université de Washington. La moindre des visites du jeune homme devient un prétexte à lui envoyer quelques piques : qu'il n'ait pas la prétention de l'oublier. Il lui manque sans qu'elle ne puisse l'admettre, brille dans ses études tandis qu'elle se fond dans sa petite routine de jeune travailleuse. Peu ambitieuse, sa situation lui convient. Donna et Joy deviennent meilleures amies, profitent parfois du caractère laxiste des parents de la grande brune pour piquer une bouteille dans les rayons et trouver refuge dans l'arrière-salle. Depuis Tom, elle ne connaît que quelques flirts qu'elle ne laisse jamais se conclure, de peur de connaître la même trahison.

Peter lui tourne toujours autour, passe quotidiennement dans le petit commerce pour acheter tout et n'importe quoi. Joy voit clair dans son jeu, mais puisqu'il ne lui ferait aucun mal et s'évertue à ne rien tenter, elle se contente de le gratifier de quelques sourires, de mots gentils. Lui, poursuit ses études en informatique. Laurie, la petite dernière du groupe, est formée par sa mère pour prendre sa succession dans son cabinet de beauté. Tous les quatre se voient toujours, mais à mesure que la vie leur trace des chemins différents, les soirées s'espacent, les rituels s'effritent.

« [...] J'ai envie de bouger. L’Angleterre, peut-être ? Ils ont l'air moins cons, en Europe, et la Reine a la classe. Je commence à avoir un peu d'argent de côté, alors peut-être cet automne, pour fêter mes 23 ans. Je proposerai ça à Donna. Les autres seraient trop froussards pour accepter. [...] »

« [...] C'est pas que je l'aime pas Peter, mais il ne me fait ni chaud ni froid. [...] »

« [...] Donna m'a embrassée. On était bourrées, c'est juste con, mais je sais pas... [...] »

« [...] on va fêter nos deux mois en septembre. Enfin, elle va me traîner de force au restau pour fêter ça [...] »

« [...] Coucou maman, puisque tu m'as déjà lue une fois, je vais considérer que tu vas réitérer ta connerie ! Tu sais, quand on garde un secret c'est pour une bonne putain de raison. Je m'attendais à ce que tu le prennes mal pour Donna, mais qu'avec le temps tu t'y ferais. Ça fait deux semaines que tu t'arranges pour ne plus jamais me croiser à la maison, j'adore cette ambiance de merde ! T'es pas fichue de me virer franchement, tu préfères que je perde patience et que je me casse sans rien dire, hein ? Va te faire foutre. Dans trois mois je serai à Londres, et je ne compte pas revenir. »



on the highway to hell


Explique ici l'histoire de ton personnage depuis l'épidémie.

10 octobre 2015

- Tu m'appelles quand tu arrives, hein ?

Joy s’agrippe à la main de sa petite-amie, près de la zone d'embarquement de l'Aéroport international de Seattle. Donna commence son nouveau travail dans deux jours à Londres, et Joy la rejoindrait dès la semaine suivante, le temps de se dépatouiller de la paperasse administrative qui la retient aux Etats-Unis pour quelques jours encore. La séparation serait brève, mais les deux femmes se retrouveront séparées par l'océan. Elles sont seules pour les aurevoirs, s'embrassent bien à l'abris des regards de leurs familles respectives. Leur relation est restée secrète ; seule leurs amis sont naturellement au courant, ainsi que la mère de Joy, qui parvient encore à se taire.

Lorsqu'elle prend le bus pour revenir chez ses parents, Joy pioche distraitement quelques étranges événements dans les conversations qui l'entourent. Des agressions dans la ville, dont la violence est pointée et probablement exagérée par les journaux d'information. Joy ne s'en formalise pas, ce pays n'est pas connu pour être tout à fait un havre de paix. Elle serait tranquille, en Angleterre.

11 octobre 2015

- Allo, Donna ?
- Yup ! Ici la Gwande Bwetagne, bitch !
- Haha, force pas l'accent, c'est nul à chier.
- C'est le studio vide, qu'est à chier. Hey, tu m'aideras à monter les meubles hein ?
- Je te prêterai mes muscles, t'en fais pas. Ça va ?
- Ouais, je crois. Les anglais sont plus nerveux que c'que j'croyais, y a d'ces histoires à la télé... C'est glauque, tu devrais regarder. Je - [fracas]
- ... Allo ?
- Hm. Attends, j'dois te laisser. J'te rappelle !


Bip, bip...

12 octobre 2015

Le père Blackmore s'est absenté depuis trois jours sur la métropole pour le travail. C'est habituel, et la blonde mène une cohabitation digne d'une guerre froide avec sa mère et son frère. Elle ne les mettrait au courant de son départ que le jour-même, pour s'éviter une scène. Donna n'a pas encore rappelé, sûrement qu'elle s'est laissée noyer par la vie londonaise.

Dans la journée, les transports vers Seattle sont coupés. On apprend que Fort Ward est réhabilité, tandis que la présence militaire se fait plus oppressante, quasi omniprésente dans le quartier. On leur confisque leurs moyens de communication, sans la moindre bribe d'explication. Joy tente de faire de la résistance mais difficile de contredire l'armée dont l'autorité semble plus inaccessible que jamais. Ils se retrouvent séquestrés sur leur petite île, et la blonde panique davantage à l'idée de rater son vol pour l'Europe que des véritables raisons de cette quarantaine.

Jusqu'à fin octobre 2015

La population de Bainbridge restant isolée, aucune information venant du monde extérieur ne circule. Joy pousse gueulante sur gueulante ; bien que la vie suive encore un cours à peu près normal, elle s'inquiète d'être totalement coupée de Donna et de son père. Il y a quelque chose d'anormal, un malaise angoissant. Elle ne perd pas espoirs qu'ils le rapatrient, qu'il trouve un moyen de percer à travers cette quarantaine forcée pour les rejoindre. Après tout, Stuart possède un répertoire gros comme deux bottins téléphoniques de gens de la haute, il pourrait bien se démerder pour passer entre les mailles du filet, non ?

Non. L'automne avance doucement vers sa fin, et les retrouvailles en famille, tout comme le voyage à Londres, ne sont bientôt plus que de vagues rêves lointains.

Novembre 2015

« Je n'en peux plus de cette île, de ces quatre murs... Tu parles d'un calvaire [...] J'aurais dû partir avant que ce ne soit la merde, je me demande si c'est pareil là bas [...] c'est possible de traverser le pacifique en bateau à moteur ? Il doit en rester à quai [...] et Swann est tellement une couille molle, bordel ! »

Joy met sur papier toutes les conversations qu'elle n'est autorisée qu'à s'inventer avec sa petite-amie - et surtout, plus que jamais, meilleure amie. Sans rien trouver d'autre à faire que ruminer et écrire, elle tire la gueule à sa mère qui se démène et joue des coudes pour obtenir quelques miettes d'informations de la part des dirigeants auto-proclamés de l'île. Il n'en sort rien de pertinent, que du vent. On leur cache quelque chose d'énorme, qui sèmerait à coup sûr un vent de panique. Joy prend sur elle pour familiariser vaguement avec quelques autres personnes, discuter des théories du complot à murmures, comme s'il fallait absolument ne pas se faire entendre.

Décembre 2015

« Maman a l'air de lâcher l'affaire. Elle a passé le soir de Noël à nous parler des études de Swann et de celles dans lesquelles je devrais envisager de me lancer l'année prochaine. Elle est en plein déni, je ne sais pas si c'est pathétique ou juste triste. Je suppose qu'elle prend mal sa séparation forcée avec papa. Elle n'est pas la seule, mais je suis sûre que quoi qu'il se passe de l'autre côté de la baie, il essaie de nous rejoindre. Il ne nous abandonnerait pas. »

Janvier à juillet 2016

Le quotidien des reclus devient tristement répétitif. On se fait à la vie coupée du monde tant bien que mal, même si le mystère qui entoure cette captivité se fait de plus en plus oppressant. Les ressources apportées et gérées par l'armée font qu'on ne manque de rien de vital, même s'il faut progressivement revoir ses exigences de confort à la baisse. La frustration de Joy laisse doucement place à une sorte de fatalisme, de résignation. Elle laisse couler le temps, comme les autres, s'amuse de voir son frère se rapprocher d'une fille, y trouve de nouvelles raisons de s'en prendre à lui. Elle s'était toujours dit qu'il mourrait puceau. Alors, la petite Apple, malgré ses petits airs bourgeois insupportables, débarque comme un véritable miracle et un divertissement sans pareil dans ce monde fermé. Joy la tolère, pourrait sans doute se faire violence pour l'apprécier, mais la jalouse du fait qu'elle détourne l'attention de son frère.

Août 2016

Des pillards arrivent par la côte, sèment l'horreur sur Bainbridge. C'est tout ce qui leur arrive de vivant depuis Seattle, mais ces hommes n'en sont plus vraiment.

Le jour de l'attaque, Joy s'était tristement décidée à sortir le nez du pavillon. Dans l'une des rues du domaine, elle se fait surprendre et poursuivre par l'un de ces types tout droit sorti d'un monde parallèle qui s'amuse à tirer des balles qui ricochent au sol, derrière ses talons. Joy ressent, pour la première fois de sa vie, la véritable peur. La panique ; celle qui embourbe l'esprit, ne laisse plus de place à la réflexion, qu'au bête instinct de survie. Rien à voir avec l'angoisse qui la poussait à se triturer les ongles : cette fois, c'est purement animal. Elle ne veut pas crever ici.

Autour d'elle, les pilleurs forcent l'entrée des maisons, se confrontent à des civils pris par surprise. Joy saute la barrière d'un jardin pour venir matraquer du poing la porte d'une baraque encore épargnée, hurler qu'on lui porte secours. Ses quelques secondes d'avance sur son agresseur suffisent à ce qu'on lui ouvre ; sans même penser à prendre connaissance de sa sauveuse, Joy s'engouffre dans l'entrée, laisse soin à la latina d’assommer l'homme qui la suit d'un bon coup de poêle dans le nez. Elle doit la vie, ou du moins son intégrité, à Beatriz. Les deux femmes ne prennent pas le temps d'échanger quoi que ce soit d'autre que leurs identités respectives. Joy, portée par l'adrénaline, se précipite vers sa maison pour y retrouver son frère, en sécurité et seul avec sa petite amie.

*

« Maman,
Je suis une fille ingrate. J'aurais du prendre le temps de te dire toute l'affection que je te porte, quand j'en avais encore l'occasion. Mais tu sais, je ne pensais pas un jour manquer de temps pour ça. Je n'osais pas, et puis à force, même si je le pensais, je n'y pensais pas. J'aurais pu te le dire quand Tom m'a brisé le coeur, et que j'avais besoin d'une mère sans être foutue de la réclamer. J'aurais pu te le dire, quand j'ai été virée du lycée, après tout le mal que ça t'a fait. J'aurais dû te le dire, quand tu as découvert pour Donna, mais que tu n'as rien dit, ni à Swann, ni à papa. Tu n'es pas mon modèle, maman, mais je sais que tu as toujours essayé de bien faire les choses pour Swann et moi.
Repose en paix, tu étais une bonne mère. »

Joy plie le papier, le laisse glisser dans la tombe creusée, près du corps de sa mère. Elle s'y accroupit, et pleure, accrochée à l'espoir qu'elle ait encore, là haut, la curiosité de la lire.

Octobre 2016

Profitant de l'électricité qui leur parvenait toujours, Joy glisse The Great Escape de Blur dans sa chaîne hifi, inondant la maison de la voix de Damon Albam. Sans doute que ça ferait chier son frère et sa petite-amie, ou qu'ils en profiteraient pour forniquer en toute intimité. Joy, elle, se recroqueville sur son lit et y cache ses sanglots. Elle vient d'avoir 24 ans, sa mère ne lui achèterait pas de gâteau qu'elle pourrait refuser, son père ne lui ferait pas de cadeau qu'elle s'empresserait de revendre. Son répondeur pourrait bien être plein à craquer des messages de Donna, elle ne pourra jamais le savoir. Elle se sent comme une enfant abandonnée, une allure qu'elle cacherait au monde pour sauver sa dignité.

Charmless man commence. Elle espère que son frère se sentira flatté par les paroles de la chanson qui percent à travers le béton des murs. Et puis, entre deux exclamations du chanteur, elle entend un cri. Un vrai cri, au rez-de-chaussée. D'abord tétanisée, Joy se perd dans la confusion de la musique et de l'action qui se déroule quelques mètres sous ses pieds. Il lui faut quelques secondes pour réagir, dénouer ses muscles rendus rigides par la peur. Elle laisse le disque tourner, et se précipite dans les escaliers.

Dans l'entrée, elle découvre Apple en sang dans les bras de Swann, et la femme qui leur fait face. Elle est étrange. Le regard absent, blanc, le teint mort. Joy s'interpose, hurle, les yeux encore rouges,

- Dégage de chez moi, salope ! C'est toi qui lui as fait ça ?! Hey, c'est quoi ton putain de problème, t'es putain de sourde ?!

Elle doit l'être ; l'inconnue se jète sur Joy, qui a le réflexe de l'envoyer s'écraser au sol. Swann s'éclipse avec sa petite-amie. L'autre, à ses pieds, se tord à s'en retourner les ligaments.

- What the...

Elle doit être malade. Un caillot dans le cerveau, quelque chose du genre. Elle se traîne, agrippe la cheville de Joy d'une main glacée. Celle-ci secoue la jambe, se débat, tombe à son tour,  l'autre tente de la mordre bordel, alors Joy l'attrape par les cheveux, lui tire le crâne en arrière, la malade écarte les mâchoires pour révéler ses dents pleines de sang, impossible de la raisonner, la blonde panique, la frappe du poing, l'autre grogne, elle frappe encore, mais rien n'y fait, alors sans réfléchir elle tend le bras jusqu'à une lampe en bronze, et les muscles gonflés par l'adrénaline, elle en fracasse le pied sur son bras qui s'écrase, se brise, lâche prise. Joy recule, se relève, recule encore.

Ses mains fébriles ne retiennent plus le luminaire qui bascule et s'éclate au sol. Joy tremble, est prise d'une violente nausée. Elle cherche appui sur le comptoir de la cuisine qui s'ouvre derrière elle. La malade... se relève. Sans broncher, sans s'inquiéter de son membre en sang ou de son articulation cassée. Les larmes aux yeux, Joy la supplie d'arrêter ce manège, mais elle avance ; sa main rencontre le socle en bois des couteaux de cuisine. Sans y penser, elle remonte jusqu'à l'un des manches, encore un pas en arrière, elle l'extirpe dans un grincement souple et aiguë, et le pointe brusquement devant elle. La folle la charge, la lame s'enfonce seule dans la chair blanche, dans un gémissement écœuré de la blonde. Elle lui assène plusieurs coups, qui ne font rien que la saigner sans la tuer, elle la transperce comme un morceau de viande, elle qui n'a jamais vraiment blessé personne. Qu'elle s'arrête de vivre, merde ! Joy s'acharne et l'autre s'en fout, alors elle abandonne la lame, saisis au hasard une poêle sur la cuisinière et la cogne violemment sur le crâne de l'agresseuse. L'os s'enfonce, elle répète son attaque, tombe bientôt sur elle, à genoux, le couteau planté dans sa poitrine et tenu d'une main crispée, l'autre occupée à réduire son visage en une bouillie infâme.

C'est fini. C'est fini... Joy insiste quelques secondes de plus, pour être sûre de ne plus sentir la moindre force dans ce corps lacéré. Traumatisée, elle ne réagit plus lorsque son frère revient à elle, lorsqu'Apple est morte. Le sang lui court les bras, la poitrine, le cou. Il rampe le long des meubles et  du sol souillé par cette folie meurtrière.

Hiver 2016 - 2017

Traumatisée par la violence dont elle a elle-même fait preuve, Joy retourne à sa solitude. Elle sait, dorénavant, quel mal ronge le pays et pourquoi il est si important de se couper du reste de la ville. La captivité se fait d'un coup plus supportable. Même si la menace pèse sur leurs propres morts, ceux de l'extérieur ne pénétreraient pas le Fort. Elle et Swann sont orphelins, esseulés, mais au moins ils auraient une réelle chance de survivre, ici.

Joy assiste, dans une forme d'impuissance docile, aux discours de leurs leaders. En bon politicien, le sénateur parvient à mettre à sa botte la majorité des habitants de l'île. Swann, notamment. La jeune femme ignore si elle doit encore croire à quoi que ce soit. Ils leur ont caché la vérité si longtemps. Ils ont sans doute empêché son père de revenir en fermant ces frontières. Joy ne leur accorde pas sa confiance, ni même son réel soutien. Elle se contente de faire profil bas, pour rester aux côtés de son frère.

Printemps 2017

« [...] et si ce petit con de Swann veut absolument aller se faire tuer dehors, il peut être sûr que je serai sur ses talons. Ces sorties, je crois que j'en ai au moins autant besoin que lui. Je ne fais pas ça pour eux. Juste pour moi, et pour lui. J'apprendrai à me servir d'une arme, je renverrai les morts à leurs tombes, et je tuerai quiconque menacera notre paix. Qu'ils se rentrent leurs préceptes sectaires bien haut dans le colon. Tout ce qui compte à présent, c'est vivre pour nous, vivre longtemps. »


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Re: Joy - Yes, the future has been sold.

Mar 6 Juin 2017 - 22:51

Oh bah v'là ma grognasse de grande sœur :118: :MisterGreen:
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Re: Joy - Yes, the future has been sold.

Mar 6 Juin 2017 - 22:53

Ouaaaais ! **
Bienvenue avec ce compte, j'espère que tu nous feras des rps aussi cool qu'avec Eli Delga-chou !



Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my, state of my, state of my head
Andrea West
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Re: Joy - Yes, the future has been sold.

Mar 6 Juin 2017 - 23:22

OOOOH CE VAVA **
Elle est trop bien o/
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Re: Joy - Yes, the future has been sold.

Mar 6 Juin 2017 - 23:27

Je réitère ce que j'avais dit sur la fiche de Cordelia mais...très bon choix d'avatar ! J'adore :099:

Amuse toi bien avec ce nouveau personnage !
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Re: Joy - Yes, the future has been sold.

Mar 6 Juin 2017 - 23:38

Re bienvenue ! Smile
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Re: Joy - Yes, the future has been sold.

Mar 6 Juin 2017 - 23:38

Re-bienvenue
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Re: Joy - Yes, the future has been sold.

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