Vous savez, lorsqu'on vous arrache les choses auxquelles vous tenez, vous devez morose, insupportable, amer, terne. Mason a l'apparence triste, le ton lourd. Rien n'a réellement d'intérêt et de saveur à ses yeux. Mason est de ces gens qui ont mal évolué. Peut-on réellement bien évoluer avec ce qui se trame dehors, ce qui a pris possession de tout ce que le monde avait à offrir ? Excellente question. À son sens, Mason a absolument tout perdu. Bien sur, il vit, il mange, il boit, il cause, il observe, mais il est un peu hors du temps. Rien n'a réellement d'importance à ses yeux et il a du mal à se laisser aller à ce qu'on pourrait qualifier de petits bonheurs éparpillés dans cet endroit. Un paradis. Pour les autres peut être, mais lui il lui manque quelque chose. Alors il vit sans vraiment vivre, trouvant de quoi s'occuper, tissant des liens sans y mettre réellement du sien. Il a tout l'air d'être présent avec vous, mais son âme se traîne comme un fantôme.

Mais au fond de ses yeux clairs subsistent des restes de ce qui le rendait appréciable avant. Mason a toujours été un homme d'action, qui n'a pas froid aux yeux et qui joue avec le risque. Il n'a jamais eu envie de mourir jeune non, il ne joue pas non plus avec le destin : il a juste besoin de sa dose d'adrénaline par jour. Il aimait la sensation d'être dans les airs et cela lui manque cruellement.
Ensuite, sa curiosité le pousse à toujours vouloir en savoir davantage. Sa volonté de voir et de savoir lui permet d'avoir les oreilles un peu partout sans faire beaucoup d'efforts. Mason ne sait peut-être pas tout sur tout mais il se donne les moyens de connaître certaines vérités. Il n'en devient pas pour autant quelqu'un qui use de certaines de ses connaissances pour arriver à ses fins. Ses données sont plutôt utiles pour sa satisfaction personnelle. Mason ne partage pas beaucoup mais il est une plutôt bonne épaule dans ses bons jours.
La curiosité naturelle permet aussi d'apprendre vite et bien. Couplée à l'ambition et un certain appétit, elle est encore mieux.

Il sait que pour avoir de l'ambition, il faut avoir des objectifs bien fixés en tête. Avec l'impossibilité d'exercer le métier qu'il aime, le blond ne semble laisser transparaître aucune volonté notable dans cette nouvelle vie en général. Se tourner vers d'autres choses, d'autres passions ? S'il s'évertue à dire qu'il n'a plus rien, il lui reste encore quelques restes qui le font tenir. Lorsqu'il a voulu apprendre à tirer correctement, il s'y ait mis à fond. Lorsqu'il a voulu faire ses preuves à l'extérieur pour faire partie des équipes de ravitaillement, il n'a pas fait les choses à moitié. Et lorsqu'on lui octroie une tâche au sein du camp, il va jusqu'au bout et peut passer la nuit à terminer ce qu'il a à faire. Sur la réserve, il est dans la retenue et n'étale jamais ses ambitions au grand jour. Il est modeste dans sa conduite et dans ses propos, il n'en fait jamais trop et n'a aucune prétention de faire mieux que son voisin. Même si cela peut être le cas.

Mason est une personne volontaire et concentrée. De son plein gré, il décidera de s'avancer dans des missions plus ou moins périlleuses en étant le plus attentif possible. S'il n'a pas froid aux yeux, il sait aussi évaluer les dangers et les risques. Mais cela ne l'empêche pas de lever la main pour aller à l'avant du danger en premier. Il est aussi de ceux qui n'ont pas peur de rendre un certain nombre de services, plus il en fait mieux il se porte. Mais s'il est toujours d'accord pour filer des coups de main il vaut mieux pas le prendre pour un con. Fait notable aussi, il est préférable de ne jamais lui demander un service lorsqu'il tire une tête de six pieds de long. Si un regard noir est adressé à chaque personne qu'il croise cela vaut mieux pour vous de ne rien tenter et d'aller demander ailleurs de l'aide.

Mason change d'humeur comme de chemise. Cela ne dépend pas des gens qu'ils croisent et on ne trouve pas obligatoirement de raison logique à son humeur variable. Guidé par ses émotions de l'instant, il vaut mieux ne pas prendre en compte ce qu'il dit ou fait lorsqu'il est d'humeur noire. Le moindre mot déplaisant peut modifier son comportement et le rendre détestable. Depuis toujours l'homme vit avec ce trait de caractère qui a rendu la vie dure à ses parents, mais lorsqu'il était immergé dans son métier ses sautes d'humeur tendaient à s'atténuer. Un temps révolu puisqu'il est plus nerveux que jamais et que ses émotions sont plus souvent de sortie. Il est difficile pour l'homme de garder de vrais liens puisque les gens finissent par ne plus supporter son caractère changeant et le laisser tomber. D'autres restent auprès de lui pour ses qualités et le prennent comme il est.
À l'évidence, il se rend compte trop tard lorsqu'il a usé d'agressivité envers une personne qu'il apprécie, mais il ne cherchera pas forcément à améliorer son comportement...
A côté de ça, sa nervosité fait de lui une personne agitée, coléreuse et émotive. Il ne reste pas en place, semble constamment tendu et sur la réserve. Sa concentration dans certaines situations l'aide à conserver une part de son calme et surtout à viser juste lorsqu'il tient une arme.

Blasé, désabusé, las. Il donne l'impression que plus grand-chose n'a pas de saveur. Il est présent, bien en face de vous, mais il est en réalité à des kilomètres de vous. Mason n'est vraiment lui-même que lorsqu'il se donne à fond dans une activité ou lorsqu'il est dehors.
Mason n'est pas facile à vivre, mais il ne laisse pas non plus l'occasion aux gens de comprendre pourquoi il agit de certaines façons. Renfermé, plutôt pudique sur ses émotions, il ne laissera pas grand-chose vous parvenir pour que vous puissiez le comprendre. Replié sur lui-même, il ne se confie pas lorsqu'il va mal, reste évasif sur des questions trop personnelles, et tient caché ses pensées profondes. Il est impossible de le faire rire et difficile de lui tirer des sourires. Mais c'est faisable, quelques personnes y ont droit. Les élus en somme.

Rabat-joie, il a toujours le mot pour détruire une situation lumineuse. La joie qui déborde de partout lui donne mal au crâne. Il n'aime pas voir les gens trop heureux, et se porte garant pour semer la mauvaise humeur un peu partout sur son sillage. Des fois il se tait et reste en retrait, d'autres fois il ne peut pas s'empêcher de mettre un peu de mauvaises graines dans les verres des autres. Mason n'est pas le genre de personne à apprécier les folles soirées encore moins au jour d'aujourd'hui. Il fuit les fêtes de fin d'années, les anniversaires, et tout ce qui est propice à un trop pleins de gaietés.
Beaucoup le disent qu'il est de mauvaises compagnies. Mason c'est le genre d'homme à vous raconter spécifiquement les histoires d'aviation qui finissent le plus mal tout en commençant par vous présenter l'histoire sous ses plus beaux jours et en la terminant avec une chute ignoble. Ponctué d'une bonne nuit et d'un demi-sourire ravi. Il plaisantait avant, lorsqu'il avait sa passion à laquelle se raccrocher, il appréciait même toutes les choses que la vie pouvait lui offrir.

À côté de ça, Mason est par nature quelqu'un d'influençable. Un beau discours peut le convaincre en quelques minutes. Il se pose pas beaucoup de questions et pense en fonction des besoins du groupe. Le collectif suggère lui agit. Ce n'est pas un manque de volonté ni une envie profonde de faire partie de la masse puisqu'il ne se sent pas vraiment intégré... C'est plutôt qu'il ne cherche pas à avoir une réelle opinion sur certains sujets. La politique l'intéresse pas, il laisse les autres diriger comme il faut. Il est plutôt du genre à respecter les ordres qu'on lui donne tant que cela ne l'affecte pas personnellement. Enfin, la politique du groupe ne le dérange pas ou plus, éliminer les groupes potentiellement dangereux est une nécessité et il exécute la sentence avec un certain détachement.

D'influence musical rock'n'roll, il écoute du vieux rock et rock moderne. Il est plutôt étroit d'esprit lorsqu'il s'agit d'écouter autre chose.

→ qualities.
aventureux
curieux
modeste
ambitieux
volontaire
concentré → defects.
lunatique
blasé
nerveux
influençable
renfermé
rabat-joie

Le physique ne fait pas tout. Il n'est qu'une enveloppe épaisse qui cache l'âme de la personne. Mason mesure un mètre quatre vingt trois pour soixante treize kilogrammes. Il n'est pas tout en muscle loin de là, mais sa bonne condition physique lui offre une silhouette plutôt robuste pour son gabarit. Son regard azur est aussi clair qu'un ciel bleu sans nuages et cela fait que le charme opère tout seul. Il ne cherche jamais à proprement parler à séduire, il est plutôt mauvais à ce jeu-là. Disons que son caractère joue en sa défaveur et qu'il ternit son joli portrait, mais ça lui est plutôt égal en un sens, pour d'autres aussi.
Sans pour autant faire du sport une passion, il a dû au cours de sa vie en exercer quelques-uns au cours de sa scolarité comme le football américain ou la course à pied. Ces activités lui ont apporté une bonne forme physique et lui ont surtout évité de prendre du poids vu qu'il avait un terrain favorable du coté de son père. Plus jeune, il avait tendance à en prendre facilement.
Ainsi, ses muscles se dessinent sans pour autant être saillant.
Sa figure est plutôt allongée et ses joues sont plutôt rondes. Il porte la barbe mais coupé court. Il se rase de temps en temps quand ça lui prends. Plutôt bien nourries au camp, ses joues sont rarement creusées. Ses traits sont plutôt marqués par quelques rides d'expression. Le front plissé, les rides du lion. Il arbore bien souvent une mine renfrognée. Ses cheveux sont châtain clair et tirent sur le blond lorsque le soleil tape fort. Fourni et bien en ordre, il arbore une coupe style undercut.
Ses gestes sont nerveux et sa démarche est plutôt vive et précipitée.

Mason n'est d'aucun style. Il s'habille avec ce qui lui vient et dans la simplicité. Peu friand de mode, il n'y a que l'uniforme de pilote qui lui donnait une certaine droiture et une certaine classe. Au jour d'aujourd'hui, il porte des t-shirts plutôt simple, avec des couleurs plutôt sobres et même tristes. Il favorise les pantalons au jeans qu'il ne trouve pas idéal pour les sorties en extérieur. Pantalon noir, gris, brun foncé pour la plupart. Il n'est pas bien difficile tant que les couleurs sont neutres. Il porte aussi une montre Nixon encore fonctionnel, un bon vieux cadeau d'anniversaire de ses parents l'été dernier. Enfin, Mason n'a jamais fait dans la fantaisie vestimentaire encore moins au jour d'aujourd'hui où les vêtements sont justes là pour le protéger du froid et plus particulièrement des morsures de marcheurs.

Sa peau a été marqué par deux tatouages plutôt simples. L'un sur son mollet représente une boussole qui recouvre une partie de la carte du monde. Il symbolise à la fois sa motivation à découvrir le monde mais aussi la force et le courage qui l'ont toujours aidé à ne pas perdre de vue ses objectifs. Il a marqué sa peau de ce tatouage old school dès l'instant où il a obtenu son première licence (Private Pilot Licence) à 19 ans. Fort en signification. Il porte également un tatouage minimaliste sur la face interne du poignet représentant un avion de papier aux traits fins.

Le 12 juillet 1983 à Greensboro en Caroline du Nord, la famille s'agrandit enfin. Après plusieurs essaies, Shanna et Abraham commençaient à désespérer. Deux interruptions de grossesses au cours des trois dernières années ont mis le couple dans de bien mauvaises conditions mentales. Difficiles de reprendre goût à la vie pour Shanna après ces deux échecs et ces deux vies que la providence lui a arrachées. L'incompréhension est totale et pourtant ce nuage s'estompe enfin quand ils apprennent cette troisième grossesse et qu'elle arrive à terme. Les doutes et les peurs passés, c'est avec beaucoup d'amour qu'est accueilli le petit Mason. Choyé, il ne manquera de rien mais ne vivra jamais dans l'excès. Shanna et Abraham vivent dans la simplicité et dans l'amour de son prochain. S'ils débordent d'amour et de soutien pour autrui et qu'ils sont actifs dans diverses associations humanitaires, leurs vies n'ont jamais été aussi joyeuses qu'ils veulent le faire croire. Mason ne verra jamais sa famille du coté de sa mère. Tantes, oncles, cousins, cousines, grands-parents. Parler de ces derniers reste un sujet tabou qu'il ne pourra jamais réellement aborder avec eux. Tout ce qu'il a su bien des années plus tard, lorsqu'à neuf ans il était en âge de comprendre, était l'opposition virulente que témoignaient les parents de Shanna pour ce mariage avec un homme issu de famille protestante. Sa mère était de confession chrétienne.
Amour de jeunesse, Shanna et Abraham ont toujours été très proche et fusionnel.

Son père était dans la médecine alternative, il était magnétiseur. Sa mère travaillait dans la décoration d'intérieur. Ses parents étaient des altruistes. Sans pouvoir s'offrir une maison, le couple a vécu avec leur enfant unique dans un appartement plutôt spacieux. Mais cela ne change rien pour le couple qui continue de chercher et d'économiser pour offrir un meilleur toit pour leur famille. Tant qu'ils mangent à leur faim et que la santé est au rendez-vous, ils gardent le sourire.

6 ans, c'est l'âge où sa curiosité est nourrie par une découverte. L'aviation est un milieu qu'il ne connaît pas, et Joey Jennings son meilleur ami de toujours, lui fait découvrir son monde. À partir de ce moment, il ne lâchera pas ce domaine. Maquettes, livres d'images, reportages. Il dévore très tôt tout ce qui touche à ce domaine. Une autre facette de sa personnalité s'extériorisera à cette période alors qu'il se rend compte qu'il ne peut pas obtenir tout ce qu'il souhaite de ses parents qui cherchent à lui inculquer la patience. D'humeur capricieuse et changeante, il en fera voir des belles à ses parents. Surtout après des vacances dans la maison de famille des Jennings où il se retrouve à 8 ans à monter une cabane de fortune dans les arbres et qu'il décide d'apprendre à voler avec son ami en confectionnant des sortes de planeurs de mauvaises qualités. Sous l'influence des frères Wright et des premiers planeurs, il finit par passer le reste de ses vacances à l'hôpital et enfermer avec la jambe droite et le bras droit dans le plâtre. À cette période, il s'est efforcé d'écrire avec la main gauche ce qui lui a permis de développer une certaine ambidextrie en grandissant. Il semblait qu'il n'avait pas la fibre de l'inventeur et son ami pas encore.

À l'école, il excelle en histoire et en géographie mais est moyen dans les autres matières. Peu regardant sur les autres cours, il laissera un mauvais souvenir dans l'esprit de certains de ses professeurs en adoptant un comportement rebelle et désabusé. Il n'écoute et ne mémorise que ce qui le passionne vraiment. Il manque de redoubler le septième grade en Middle School avec des moyennes catastrophiques en littérature et en éducation civique. L'histoire, la géographie et l'éducation physique lui font tout juste passer la barre des dix de moyenne, mais son comportement joue en sa défaveur. Pourtant, ses parents parviennent à faire changer d'avis les professeurs en inscrivant leur adolescent à des cours pendant les vacances pour améliorer sa moyenne dans les autres matières.
Pourtant, c'est son baptême de vol à l'âge de 14 ans et la rencontre avec un professionnel qui transforme la petite boule d'énergie en ambitieux travailleur. William Edwards devient un modèle d'excellence à suivre. Il lui apporte de nombreux conseils pour arriver à atteindre ce rêve. Mais c'est une remarque toute choisie qui fait réfléchir Mason. Pour obtenir ce que tu veux, il est préférable d'avoir de bonnes notes dans les matières scientifiques. Pour sur que ça t'aidera à l'avenir. Travaille à l'école. Acharnes-toi, et ce sera facile d'atteindre tes objectifs.

Son rêve devint une obsession et il en était venu à travailler beaucoup plus à l'école pour obtenir une bourse. Ses parents ne pouvant pas lui payer des heures de vol en club aéronautique, l'école était forcément difficile à payer pour eux. À 16 ans il vise l'école ATP Flight School en Caroline du Nord, même s'il hésite longuement à intégrer l'armée de l'air pour leurs formations et pour éviter de débourser autant de dollars. Finalement, il se défile et favorise une école. Il multiplie les petits boulots et travaille le week-end dans un supermarché proche de chez lui. Il en vient à ne dormir que trois à quatre heures par nuit.

L'épuisement et le surmenage ont raison de lui deux mois avant de passer les examens finaux alors qu'il va sur ses 18 ans. Il manque de baisser les bras mais ses parents l'aident à ne rien lâcher et il parvient à passer l'examen de fin d'année et le réussir avec brio. Reçu au concours d'entrée en troisième place, il rayonnera dans les différentes matières et obtiendra à la fin de sa formation l'ATPL théorique (Airline Transport Pilot Licence) avec les quatorze certificats. Se succédera par la suite la licence de pilote professionnel CPL pour avion (A), la qualification de vol aux instruments, la qualification de classe multimoteur à pistons MEP, puis la formation de travail en équipage. De nombreuses heures en simulateur, des vols sur un avion monomoteur et multimoteur lui ont ainsi permis de parfaire sa formation et de faire partie des meilleurs éléments. Faire partie des as permets aussi de ne pas rester sur la touche. Mason a tout de suite pu intégrer une compagnie en tant que co-pilote.

À 24 ans il avait un bon nombre d'heure de vol à son actif, il faisait partie d'un club aéronautique et volait régulièrement. Être pilote de ligne lui permet de voyager et lui donnera la possibilité d'améliorer son français et son allemand, deux langues qu'il avait décidé d'apprendre lors de sa formation. Il acquiert quelques notions dans d'autres langues comme l'espagnol ou le russe. Avec l'anglais pour langue natale, les échanges avec les tours de contrôle des différents pays semblaient être un jeu d'enfant. Enfin, façon de parler. L'accent américain n'était pas toujours compris avec aisance par ces condisciples des airs. Du moyen courrier au long courrier, il multiplia ses heures de travail, demandant parfois des dérogations pour pouvoir dépasser son quota d'heures de vol au mois. Des connaissances il en avait de tous les pays, toutes les régions, mais il garda au sol quelques bons amis de Caroline du Nord. Vivre de sa passion lui a donné des ailes.

Quelques années plus tard il rencontre Aubrey Benson qui deviendra très rapidement madame Simmons. Il se marie alors qu'il a 25 ans et elle 21. Un an plus tard, elle lui donnera un petit garçon. Mais déjà leur relation se dégrade. Elle ne supporte plus ses absences sur de longues périodes. De cinq à neuf jours pour trois à quatre jours de congé, elle commence à critiquer son travail.
Alors lorsqu'il revient, les disputes se succèdent et l'environnement devient néfaste pour les deux et pour Mickaël son fils. Les suspicions de tromperie pleuvent et il finit effectivement par la tromper au cours d'une escale au cours de l'année. Il se rend compte à ce moment là qu'ils n'ont rien d'une famille et ils décident d'un commun accord de se séparer en 2012 alors qu'il a 27 ans. Joey son meilleur ami, lui aussi dans l'aéronautique mais mécanicien de bord, lui parle d'un poste qui s'est libéré là où il travaille : une compagnie privée à Seattle réputé dans le secteur. Il décide sur un coup de tête de passer l'entretien et le réussit. Il quitte la Caroline de Nord pour l'état de Washington.

Au cours de sa carrière, il côtoie quelques femmes d'origines différentes pendant ses escales jusqu'à ce qu'il tombe sous le charme d'une artiste mariée à un millionnaire qu'il escorte jusqu'à une destination vacancière. Les îles françaises étant leur destination favorite, il escortera régulièrement cette famille à dans ces différentes îles pour des escales vacances principalement. Il passera cinq ans à jouer l'amant avec cette femme sans réellement se préoccuper de ce que pourrait penser son mari. Ce statut lui plaisait assez et convenait à ses attentes au final. Il préfère garder sa liberté de cette façon. Mais alors qu'il termine cette relation, les choses commencent à se corser sur terre. Petit à petit son rêve se retrouve gelé en plein ciel et ses pieds scellés sur la terre ferme. Il ne cherchera pas à recontacter son ex-femme qui fera tout pour lui éviter tout contact même téléphonique avec son fils.

Début octobre, les cas isolés dans les différents États américains l'intriguent, il s'intéresse au phénomène et en parle souvent autour de lui. De faits divers peu commun à faits inquiétants, ces événements gagnent en importance et rendent nerveux l'homme. Pourtant, à travers ces lignes de texte, ces photographies et ses vidéos, il continue à mener un semblant de vie normale. Les obligations de son travail le rattrapent et il fait abstraction de ce stress qui l'envahit chaque fois qu'une nouvelle isolée vient ponctuer sa consultation sur les réseaux sociaux. Mason garde un oeil sur ce qui se passe au sol mais continue d'exercer son métier pour satisfaire la compagnie et les familles pour lesquels il travaille. Il se dit que les choses finiront par s'arranger et que les médias grossissent les informations. Il n'a pour l'heure vu que quelques vidéos d'enragés qui se jettent sur des passants ou de vidéos de policiers qui tentent de maîtriser un SDF au regard vide et à la mâchoire claquante. Sa dernière escale lui permet de voir qu'en Europe, des cas similaires se déclarent.

Les arrêts sur image lui font craindre le pire et la panique s'empare de ses parents mi-octobre. Ils l'incitent à rentrer au plus vite en Caroline du Nord. Peu après, des militaires se déploient dans les zones à risques et les grands axes sont gelés. Il accepte un dernier contrat avant de partir pour la Caroline du Nord. Ce contract est une urgence à laquelle il se sent obligé de répondre. Il se rend compte de son erreur lorsqu'il rapplique sur les pistes où c'est la folie. La panique règne et il met beaucoup de temps avant de rejoindre l'avion qu'on lui a assigné. Il prend les commandes avec Lauris, un ami mécanicien peu confiant alors qu'ils devaient être trois à piloter ce jet jusqu'à bon port. La destination : une piste privée près du Port Brakely sur Bainbridge Island où une escorte militaire est sensée être présente pour récupérer la famille d'un homme de science.
Pas de préparation de plan de vol dans le boxe de préparation, ni de calcul de carburant, il faut partir. Il comprend bien trop tard la mission suicide qu'on lui confie et pourquoi le précédent pilote affecté à cette mission a contesté les ordres et refusé de décoller. Les avions sont presque à sec, le carburant manque, et ses supérieurs ne sont pas certains qu'il trouvera du carburant à l'arrivée.
Il semblerait que cela soit un arrêt sans retour possible.

17 octobre
Il envoie un message à ses parents par le biais de son portable mais ce dernier a du mal à passer. Le réseau était déjà saturé la veille. Il finit par prendre la décision de prendre les commandes de l’appareil. Advienne que pourra. Mais en arrivant près de la piste d’atterrissage, il semble évident que la piste prévue est impraticable. Non seulement la tour de contrôle ne répondait pas mais une vingtaine de personne se trouvaient à errer sur la piste. Mason se voit contraint d'atterrir en hors-piste beaucoup plus loin. Il choisit d’atterrir sur un terrain de golf non sans quelques ratés. L'engin se déporte, les roues crissent, mais l'avion ne bascule pas et tout le monde s'en sort indemne. Quelques coupures, quelques futurs bleus mais rien n’était cassé.

Livré à eux-mêmes, il se chargea avec le mécano d’emmener le groupe jusqu’au checkpoint prévu sans pour autant saisir l’ampleur de ce qu’il avait vu sur les pistes. La hauteur de l’appareil ne lui avait pas permis de voir en détail les dangers en présence sur la piste privée. Sur le chemin, une personne seule chancelante leur avait barré la route. La silhouette s’était précisée, les détails de son visage cadavérique aussi, et ce voile dans ses yeux l’avait fait pâlir. Les faits d’actualités lui étaient revenus de pleins fouets à l’esprit, et d’un commun accord les cinq personnes avaient décidé de reculer, de s'éloigner de cet individu. Mais dans leur sillage, chaque fois qu'ils se retournaient, l'ombre menaçante de l'infecté continuait d'avancer à leur suite.
Cela ne faisait qu’une heure qu’ils avaient atterri et déjà un être infecté se trouvait dans son sillage. Peu désireux d’aller à sa rencontre, la lenteur de l’individu leur permit de mettre un peu de distance avant de tomber sur un détachement militaire. La froideur avec laquelle l’homme chancelant avait été abattu lui fit froid dans le dos mais il décida de les suivre jusqu’à leur camp sur la pointe sud de Bainbridge Island. L'idée de tomber sur ces infectés en étant seul ne l'avait pas enchanté...
Arrivé sur les lieux, il n’avait ni équipement, ni affaire, il démarrait à zéro en arrivant là-bas. Sur le chemin, les militaires lui avaient expliqué brièvement qu’il y avait eu un problème sur l’aéroport privée et qu’ils étaient en train de le désinfecter.

Il parvient à garder contact avec ses parents jusqu’au 28 octobre. La même semaine il essaie de contacter son ex-femme mais tombe sur un répondeur. Il reçoit un appel paniqué de son meilleur ami un jour plus tard qui lui parle de morsures douloureuses sur son bras et des violentes émeutes dans lesquels il est tombé au centre-ville. Il n’est pas sûr d’arriver à atteindre le camp de réfugié le plus proche, celui du lycée. Il arrive tant bien que mal à le calmer mais la liaison sera vite coupée. Il suit les informations à la télévision, écoute la radio, jusqu’à que les mêmes informations soient relayés chaque jour. Il hésite à plusieurs reprises à quitter la sécurité du camp pour partir sur les routes et rejoindre la Caroline du Nord. Mais il abandonne rapidement ce projet fou et irréalisable.

Les mois qui se succèdent se ressemble aux yeux de Mason. Les télévisions ne tournent plus, le portable est devenu inutile... S’il aide activement pour toutes les réparations sur le camp, il commence à se lasser de sa condition et broie du noir. Il récupère de l’alcool à droite à gauche en rendant des petits services, boit tout seul dans son coin et se détache des autres pendant quelques temps.

Quand il aide à la mise en place de la barricade au nord de mars à juin 2016 l’activité le sauve de justesse d’une période de dépression. Il continue de prêter main forte au sein du camp, il se rapproche enfin du mécanicien avec qui il avait atterri ici et ils deviennent réellement proche. Mais l’attaque en août la même année par un groupe de pillard mets un terme à cette amitié car son ami se fait violemment assassiner en se prenant une balle en pleine tête. Les cris, les hurlements, la panique avait gagné le camp qui avait été pris d’assaut par des pillards. Il eut tout juste le temps de mettre en sécurité Abigail, la sœur de Beatriz. Si l’humanité n’était pas préparée voir des morts déferler sur le camp deux mois plus tard avec le suicide d’un père de famille revenu d’entre les morts, l’attaque pillard l’avait plus touché qu’il ne l’avait pensé. Il commençait à nourrir l’envie de sortir et de pouvoir se défendre avec une arme à feu et une arme blanche seul. C’est à cette période qu’il commença à suivre un entrainement auprès des militaires et qu’il se découvrit des capacités intéressantes sur le terrain et surtout au tir à distance. Sa précision, sa vision et son acharnement l’ont transformé en quelques mois en redoutable tireur. L’expérience viendra ensuite. Après ces entraînements, sortir en extérieur et être confronté à son premier mort vivant lui a offert une autre vision de la vie. Dehors, il se sent revivre. Il n’a pas l’impression de voir sa vie défiler au ralenti comme à l’intérieur du camp. Et s’il prendra des risques avec les différentes équipes de ravitaillement, ils paieront à chaque fois en quantité de ressources. Il suffit de dompter la peur pour pouvoir jouer contre la mort. Contre eux, il sent son pouls s’emballer, sa crainte s’enflammer, mais il ne fuit pas. On lui a appris, lorsque le danger est maîtrisable qu'il vaut mieux l’éliminer de suite au risque qu’il n’aille mordre vos enfants plus tard.
La perte du colonel Norwood dans le froid de décembre affaibli le moral du camp et des décisions politiques sont prises en conséquence.
Voir les autres comme des ennemis potentiels s’ils se montraient un tant soit peu réticent à leurs causes ne dérangea pas le blond. Bien ancré dans son esprit, l’idée que cela soit nous plutôt qu’eux le rassurait pleinement. L’attaque des pillards et la perte de son ami n’avaient fait qu’accentuer son accord quant à la posture du groupe.

Il n’avait jamais tué personne. Et si une part de lui était retissant à cette idée, des images lui rappelaient assez vite la réalité. Les hommes potentiellement dangereux n’avaient pas le droit de vivre. Cela mettrait en danger les membres de ce camp.
Les mois se succèdent mais ne se ressemblent pas paraît-il. Surtout l’année 2017 qui est propice aux expériences nouvelles. Il commence à fumer de temps en temps, et pas uniquement des cigarettes. Et il remercie le ciel d'avoir mi Lawrence sur sa route, même s'il est insupportable.

Plus tard, il participe à l’extinction d’un groupe perché dans les montagnes, et leurs cris à travers les flammes n’a été qu’un bref écho dans son esprit. Serait-il devenu un monstre parmi les monstres ? Ou ne sont-ils que le jugement nouveau ?