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Re: Break the rules

Dim 9 Avr 2017 - 9:12

« Oh non, non ç-ça me fait plaisir de t-t’aider si besoin. » Clive se frotta nerveusement la nuque avant de se concentrer à nouveau sur les notes qu’ils avaient tous les deux prises. Le plan était prêt, c’était le plus gros du travail, pour les informations à regrouper, ce serait un jeu d’enfant pour quelqu’un comme Clive qui dévorait les livres plus vite qu’il ne dévorait son petit déjeuner. Mais le brun était perturbé par cette musique, entre autres, et Carmen lui répondit que cela l’aidait à se concentrer avant de développer, expliquant qu’elle n’était pas vraiment au calme chez elle pour travailler. Sa dernière remarque arracha un sourire sincère et amusé au jeune homme. « Tu marques un point, mais je ne suis qu’un simple lecteur, amateur de tous ces écrits. » Ce n’était pas entièrement vrai car il lui arrivait d’écrire, des poèmes la plupart du temps, mais il avait toujours besoin de calme ou alors de sa musique, directement dans ses oreilles comme pour mieux s’enfermer dans sa bulle.

« Mon père descend d’une des premières familles de patriotes du pays, il s’en vante à peu près cinq fois par jours et encore je ne le vois qu’aux repas, répondit-il avec un petit rire, mais ma mère est française, alors les discussions sur l’histoire peuvent être animées. » Sans les français, les Etats-Unis ne seraient pas ce qu’ils sont maintenant, mais sans les américains la France ne serait plus la même, les discussions entre ses parents étaient toujours amusantes à entendre. Aucune parole n’était prononcée avec animosité, Clive admirait ce couple, ils s’aimaient depuis des années et ils représentaient tout ce que le bibliothécaire attendait de la vie. Le calme, la complicité. Bien évidemment il ne pensait absolument pas qu’il parviendrait à trouver cet idéal, son père était un homme qu’on remarquait, sa mère était une femme cultivée, mais les deux n’étaient pas des personnes réservées. Clive de son côté démarrait mal.

« Pourquoi pas … « La liberté est une plante qui croît vite, une fois qu'elle a pris racine. » ? Elle colle plutôt bien à la thématique de l’indépendance. » Parcourant les pages des livres ramenés de la maison, Clive avait arrêté son regard sur cette citation, il la connaissait car son père la répétait souvent. Son regard se posa à nouveau sur la brune, finalement Carment était une élève plutôt appliquée, elle n’était pas du tout cette fille à l’apparence mauvaise qu’elle pouvait laisser paraître. Cet exposé était peut-être une aubaine, au moins pour apprendre à connaître une de ses camarades de classe, la première en fait. Il ne connaissait pas grand monde dans sa classe, il évitait soigneusement les gens, même les autres geeks, les autres intello. Clive aimait être seul et c’était plutôt difficile de trouver des personnes avec qui l’on pouvait être seul à deux.

Le temps fila, Carmen proposa une conclusion pour l’exposé. Hochant la tête, Clive rajouta cet élément à son brouillon. Le squelette de l’exposé était complet, ils avaient étonnamment bien avancé, Clive en était agréablement surpris. Finalement ce n’était pas mal de vraiment travailler en groupe et de ne pas tout faire tout seul. En revanche, le sourire qui naissait sur le visage de la brune ne lui laissait rien présager de bon. Joignant les gestes à la parole, Carmen l’entraina loin de leur table. « Mais n-nos affaires … » Peu habitué à mettre le nez hors de chez lui, Clive n’était pas à l’aise à l’idée de laisser ses précieuses affaires de cours seules sur une table. Il déglutit, regardant à nouveau l’adolescente. Il était en pleine contemplation, immobile, et il aurait pu rester comme ça pendant des heures, il le faisait parfois en cours, mais un groupe de filles passant derrière le bouscula, le sortant de ses pensées. « Se défouler hein … » Il était crispé, Clive ne savait pas danser, ou plutôt il n’avait jamais essayé mais à regarder les autres, cela n’avait pas l’air si difficile. Il avait envie de fuir, partir se cacher dans les toilettes ou carrément récupérer ses affaires et appeler sa mère pour rentrer. Mais … Carmen. C’était une occasion en or de passer du temps avec elle, il n’attendait rien de tout cela, le brun était simplement content de pouvoir découvrir sa camarade de classe.

Se détendant un peu plus, Clive tenta quelques pas de danse, sans doute ridicules, bougeant ses bras légèrement en rythme, piétinant plus qu’il ne se déhanchait. Il n’était pas vraiment à l’aise mais il commençait à comprendre ce que voulait dire la brune, ça faisait du bien de sortir un peu la tête des bouquins, de se laisser porter par la musique comme il se laissait porter par les lignes. « J’espère qu’on ne va pas nous voler nos affaires » souffla-t-il finalement, toujours peu rassuré de savoir son sac seul.
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Re: Break the rules

Dim 9 Avr 2017 - 12:07


Patriote hein ? Nos deux familles ont dû se détester dans le passé. Pouffa la brune en secouant doucement la tête. C'était sûr grand mère Ama frôlerait l'infarctus en apprenant ça.
Ils avaient travaillé d'arrache pied jusqu'à ce que la musique ne démarre, donnant envie à la brune de faire une pause en traînant son binôme avec elle. Bien que peu tactile, elle devait au moins admettre que danser de temps à autre dans cet endroit avait le don de lui changer les idées et lui vider la tête. Rien à foutre de leur affaire, ce n'était certainement pas ici dans ce bar qu'on viendrait leur voler des livres sur la guerre d'indépendance. La moyenne d'âge allant de seize à vingt ans, elle doutait fortement qu'un des jeunes ne soit tenté de voler un livre.
Quelle idée franchement.

Mais Clive la surpris agréablement. Elle qui l'aurait pensé prêt à détaler en courant, voilà qu'il tentait quelques pas de danse bien coincé, mais au moins essayait-il. Le voir faire la fit éclater de rire alors qu'il reparlait de leur affaire, lui faisant doucement lever les yeux au ciel. Ca t'arrive jamais de relâcher la pression ? Allez, souffle un coup va !

Et comme pour lui donner la bonne note, elle était venue récupérer ses mains qui s'agitaient dans tous les sens pour le guider un minimum, s'amusant à répéter ce refrain qu'elle aimait tant. Le groupe n'était pas vraiment connu ailleurs qu'ici mais ça lui était bien égal. Le son de la guitare lui donnait d'avantage envie de bouger dans tous les sens, chose qu'elle n'avait que rarement l'occasion de faire avec son emploi du temps de jeune adulte forcée. Tu vois, là, tu te défoules !

Et peut-être qu'un jour, ce serait lui qui voudrait de nouveau retourner ici. Ca ne serait pas désagréable, songea t-elle en lui souriant d'un air encourageant. Si elle avait l'habitude d'être seule, quelque chose lui disait que ce serait tout aussi bien d'avoir au moins un ami dans ce lycée d'inconnu avec qui partager un peu de bon temps. Surtout si ils continuaient à travailler de la sorte sur leurs exposés. L'union faisait bien la force, de ce que disait sa mère. Et si il lui était arrivé d'observer Clive à la dérobée pendant les heures de cours, elle avait toujours trouvé qu'il avait un petit quelque chose en plus comparé aux autres élève. Sans doute ce calme olympien qu'elle n'avait jamais réussir à obtenir, combiné à sa manie d'avoir le nez dans un bouquin constamment. Alors peut-être qu'il prendrait d'avantage peur en se rendant compte que sous ses airs de sauvage, elle pouvait être une véritable pile électrique qui s'amusait à se déhancher en faisant voler ses cheveux en imitant les gourdes de leur classe qui en faisait de même, juste pour le faire un minimum rire. La musique avait finalement pris fin, alors qu'elle lui faisait signe de le suivre au bar pour prendre quelque chose de frais. Le barman les avait observé longuement alors que Carmen lui offrait son plus beau sourire innocent, et qu'il demandait avec un air exaspéré ce qu'elle voulait.

Deux cocktails. S'il te plaît.
Vous avez pas l'âge.
Alleeeez.... C'est la première fois qu'il sort. fit-elle remarquer en traînant Clive à côté d'elle. Première fois qu'il lâche ses livres. Juste un. Promis.

Le barman soupira longuement, avant de lui sourire. Depuis le temps qu'elle venait ici, elle n'avait jamais consommé réellement d'alcool avant aujourd'hui, et même si il annonça qu'il serait très léger, c'était suffisant pour elle. Récupérant les deux verres pour en tendre un à son collègue, elle fit tinter le verre contre le sien une fois arrivée à leur table. Alors ? Il te plaît ce coin finalement ?

Pauvre Clive. C'était peut-être un peu trop d'un coup pour lui, mais bon... Il fallait bien qu'il décompresse lui aussi de temps à autre, c'était obligé. Et comme elle le lui avait promis, rien n'avait bougé entre les bouquins et feuilles de notes. Ramenant ses yeux vers lui avec un regard lourd de sous entendu quand au fait qu'elle avait eu raison, elle but une petite gorgée de son verre avant de le reposer, récupérant sa feuille de brouillon. J'y pensais, mais si ça te dis... On pourrait réviser ensemble un peu plus souvent ? J'ai pas des notes extraordinaire dans tous les domaines, mais... Ca pourrait être bien, de pas toujours être tout seul chacun de son côté ?

D'autant que si elle ne lui fit pas remarquer, ils étaient souvent à deux tables opposés à la bibliothèque sans jamais être venus se parler.
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Re: Break the rules

Jeu 13 Avr 2017 - 9:54

Clive se frotta nerveusement l’arrière du crâne, le côté patriote de sa famille était surtout la fierté de son père et face à une camarade de classe aux origines assez clairement définies, il se sentait parfaitement idiot. C’était comme lui dire que sa famille était fière de se proclamer premier habitant de ce nouveau pays face à d’autres colons alors que les terres étaient déjà la propriété des natifs. Heureusement Carmen ne s’en formalisa pas, sinon il n’aurait eu qu’à rentrer, penaud. Remarque, peut-être qu’elle l’avait mal pris et que l’amener danser était une sorte de revanche pour tout ce qu’avait dû faire sa patriote de famille par le passé. Le brun n’était pas à l’aise, ce n’était pas son élément, son monde, lui il était bien parmi des livres, au calme, avec sa petite sœur qui lui demandait de lui lire ou de lui conseiller des livres. Mais néanmoins, il essaya de danser, tant bien que mal, peut-être plus mal que bien car la brune vint prendre ses mains pour le guider. Gêné et rouge au début, Clive remercia l’ambiance lumineuse qui ne permettait pas vraiment de remarquer tous ces détails, même si cela devait suffisamment se voir qu’il était nerveux.

« Oui ! » répondit-il pourtant avec plein d’entrain quand Carmen commenta qu’il était en train de se défouler. Clive allait devoir lui faire confiance sur ce point. Et d’ailleurs il n’y aurait personne d’autre que Carmen et lui pour croire ce qu’il se passait ce soir-là, ses parents ne le croiraient sans doute pas, son frère non plus, peut-être que Celia le croirait, elle ne doutait pas du charme de son frère. Et ses amis, s’il en avait eu, ne l’auraient pas cru s’il avait raconté qu’il avait passé la soirée avec Carmen Mendoza dans un bar de la ville. Il suffisait de le connaître pour savoir à quel point c’était improbable comme déclaration.

Finalement après ces quelques exercices pour se défouler, la brune lui indiqua de la suivre vers le bar. Clive s’exécuta, toujours aussi perdu et donc résolument ouvert aux conseils et indications de la navajo. Des cocktails ? Mais ils n’avaient pas l’âge, Clive hocha la tête à la réponse du barman, c’était interdit. Pourtant il se rappela les héros de ces livres dont le seul but était de braver ces interdits. « Juste une fois. » ajouta-t-il à la complainte de Carmen. Le tout sembla fonctionner car le barman leur servit deux cocktails, légers, mais ce serait largement suffisant. C’était la première fois que Clive allait boire de l’alcool, il aurait suffi de lui dire qu’il y avait de l’alcool dedans et il n’aurait pas fait la différence. Un sourire amusé et perdu à la fois, le brun trinqua avec Carmen, hochant la tête doucement. « Ça ne remplacera jamais cette bonne vieille bibliothèque, mais … cet endroit peut avoir de bons côtés je suppose. » Il était toutefois certain qu’il n’y reviendrait jamais seul, c’était sans doute la compagnie de la brune qui rendait l’endroit plus supportable.

Finalement, après avoir repoussé le moment fatidique, Clive porta le verre à ses lèvres pour goûter le cocktail. Il plissa les yeux, grimaçant, l’alcool donnait un goût bizarre à ce jus de fruits, ce n’était pas mauvais, c’était juste différent. Une fois la première gorgée passée, c’était même plus bon, tellement bon que le brun ne se rendit pas compte qu’il avait bu quasiment tout le verre en une fois. Son regard bleu se reposa sur ses notes, pour l’instant il se sentait bien. D’ailleurs, Carmen avait eu raison, personne n’était venu toucher à leurs affaires, tant mieux. A la proposition de la navajo, Clive releva la tête, les joues encore rouge. Etait-ce l’alcool ou la perspective de pouvoir encore un peu plus de temps avec la brune ? Difficile à dire, c’était sans doute un peu des deux. « Oh euh pourquoi pas … » répondit-il en se frottant à nouveau l’arrière du crâne. « Tu … tu viens assez souvent à la bibliothèque. » Ce n’était pas une question, c’était une affirmation. Il l’avait vue plusieurs fois, mais trop absorbé par le lieu, par les livres, Clive ne passait pas son temps à la dévisager contrairement aux cours qu’ils avaient en commun. « Je te préviens, je ne suis pas très doué dans les matières scientifiques » confessa-t-elle avec un sourire idiot, Clive était un pur littéraire, absolument nul dans les cours de sciences et mathématiques.

Un rapide coup d’œil à sa montre lui indiqua que le temps filait vite, trop vite, il passait finalement un bon moment. Carmen n’était pas que sublime, elle n’était pas non plus la fille impressionnante dont elle avait l’image. Evidemment, elle l’impressionnait mais c’était une autre histoire. Il découvrait une personne avec qui il pourrait réellement être ami, c’était une première pour l’adolescent renfermé. Elle était la première à ne pas le charrier sur le temps qu’il passait à lire. « Ma mère doit venir me récupérer d’ici une grosse demi-heure, tu crois qu’on aura suffisamment avancé d’ici là ? » demanda-t-il un peu honteux. Sa mère venait le chercher, c’était sans doute la pire phrase à sortir alors qu’il passait un bon moment avec la fille qu’il observait tous les jours en secret. Mais c’était la vérité. « Je peux lui demander de venir plus tard ? » suggéra-t-il, sans doute poussé par l'alcool.
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Re: Break the rules

Mer 19 Avr 2017 - 18:59


Pourquoi n'était-elle pas allée lui parler plus tôt au final ?
Clive était un type sympa bien que timide, intéressant, et loin de l'associal coincé qu'elle avait supposé. Sans compter ces deux iris bleues bien différente des siennes qui avaient tendance à la captiver par instant. Mais ce n'était qu'un détail.
D'ailleurs, entendre sa faiblesse en matière scientifique la sourire avec gentillesse, alors qu'elle baissait un instant les yeux. On se soutiendra mutuellement dans les matières littéraire alors... lâcha t-elle en riant. Elle n'avait jamais été matheuse, et ce n'était pas le reste de leur classe qui pourrait dire le contraire vu sa manie de sécher de temps à autre certains cours de science alors qu'elle assistait toujours a la littérature et à l'histoire.

Quand à la proposition à Clive de rester un peu plus... Carmen était mitigée. D'un côté car leur moment était décidément passé bien vite, mais aussi car elle voulait éviter qu'il ne s'attire des ennuis. Je ne sais pas trop... Ta mère ne vas pas râler si tu la décommande ?

La sienne, pour les rares fois ou Kaya Seehawk/Mendoza parvenait à se libérer, ne tolérait pas une minute de décalage pour tenir son emploi du temps de ministre alors... Mais vu comme tu es rouge, je pense que tu devrais décaler.

Pas sûr que sa mère ne prenne bien qu'il ait pris discrètement un verre d'alcool qu'il avait vidé aussi sec. D'ailleurs, la brune le lui retira des mains pour éviter qu'il ne s'énivre d'avantage. On va avancer au maximum, et au pire des cas je m'occupe de la conclusion. Fais juste en sorte que ta mère ne soit pas emmerdée si tu reporte... Déjà, elle vient te chercher.

Elle n'avait pas pu s'empêcher d'entendre une pointe d'envie dans sa voix en faisant la remarque. Si elle comprenait parfaitement que sa mère devait gérer ses deux boulots pour pouvoir assurer le loyer, les courses et leur éducation, elle devait bien reconnaître que par instant, elle aurait aimé s'en sentir plus proche. Pouvoir partager des moments avec elle, ou la voir s'intéresser à ses cours, plutôt que de juste juger ses bulletins de notes sans faire de réels commentaire.

Et oui, je passe mon temps libre à la bibliothèque. fit-elle en écho à la remarque du brun quelques minutes plus tôt. Même si au début, Giles m'a vexé en me proposant immédiatement un bouquin sur la culture amérindienne, vu que ma mère avait eu le malheur de lui en parler... lâcha t-elle en levant les yeux au ciel rien que d'y penser.

Elle s'en rappellerait de ça. Cet air pincé qu'elle avait pris en voyant l'énorme volume écrit par un anthropologue sur le sujet, alors qu'elle faisait remarquer au bibliothécaire que les navajos n'étaient pas des bêtes de foires...
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Re: Break the rules

Sam 22 Avr 2017 - 8:56

A la réponse de Carmen, Clive hocha nerveusement la tête. A la voir rire ainsi, il n’en revenait toujours pas. Lui, Clive Myers, adolescent réservé seul presque tout le temps était en train de discuter avec Carmen Mendoza. Le simple fait qu’il soit dans un bar avec une fille était un exploit dont il parlerait encore pendant longtemps, sans doute, mais que cela soit en plus avec cette fille qu’il observait discrètement pendant les cours était tout simplement impensable. Mais néanmoins très agréable, il découvrait la brune sous un nouveau jour, elle n’était pas la personne qu’il croyait et après ces quelques heures en sa compagnie, il réalisa qu’il aurait pu essayer de lui adresser la parole avant. Rouge, il était rouge. C’était cuit, était-ce dû à la présence de Carmen ou bien à ce verre qu’il avait presque terminé en un trait ? « Très bien, faisons comme ça alors. » Sa réponse fut accompagnée d’un sourire, l’adolescente était vraiment plus douce qu’elle ne le laissait paraître, il n’en avait jamais douté, il y avait une certaine poésie chez Carmen, mais il en avait désormais la certitude.

Tout en continuant de regrouper des notes à partir des divers livres ouverts devant lui, Clive esquissa un sourire à la remarque de la navajo. « Ça ne partait sans doute pas d’une mauvaise intention, M. Giles peut être trop emporté parfois. Cette fois où il a croisé mon père, ils se sont mis à parler histoire américaine, indépendance … Le lendemain, il me proposait des livres à partager avec mon père à ce sujet. C’est un passionné, peu importe les sujets je pense. » Le brun reposa son regard sur ses notes, griffonnant quelques idées supplémentaires pour le développement du sujet qu’il commenta en même temps à Carmen. Il se sentait étonnamment fatigué, c’était sans doute le cocktail, après tout c’était la première fois qu’il buvait de l’alcool. Clive ne remarqua pas son téléphone qui sonnait, trop concentré et le bruit de la musique et des autres convives du bar n’aidant pas.

Ce n’est que lorsqu’il sentit une main se poser sur son épaule et qu’il se tourna pour voir sa mère qu’il réalisa l’heure qu’il était. « Maman ?! » Horriblement gêné de l’avoir oublié, le brun se mit à ranger ses notes à la hâte, manquant de tout faire tomber. Pendant ce temps, sa mère posa son regard souriant sur la brune, prenant la parole dans un anglais quasiment parfait à l’exception de quelques accents qui trahissaient ses origines.

« Bonsoir, je suis la maman de Clive, Danielle. J’espère que mon fils ne t’assomme pas trop avec tous ses livres, plaisanta-t-elle.
- Maman, souffla un Clive encore plus gêné.
- Vous avez pu avancer comme vous voulez ? Carmen tu es la bienvenue à la maison si vous avez besoin de continuer à … travailler votre exposé. »

Clive leva les yeux au ciel, Celia était sans doute passé par là pour convaincre que ceci était un rendez-vous galant, que Carmen était sa petite amie, qu’ils n’étaient sans doute pas là pour travailler. Le brun posa son regard azur sur Carmen, s’excusant presque de l’attitude de sa mère, mais elle était comme cela Danielle. Une maman poule tellement attachante qu’il ne pouvait jamais vraiment lui en vouloir, il était d’ailleurs bien plus proche d’elle que de son père. D’ailleurs celui-ci ne se serait pas permis d’inviter Carmen à manger dès ce soir, ou peut-être que si, trop content de pouvoir taquiner son fils. « On aura toujours l’occasion de terminer au lycée … » Mais Danielle ne lui laissa pas le temps de terminer, Carmen était invitée à venir prendre le déjeuner avec la famille Myers dès qu’elle le voulait et le pouvait, en espérant que cela ne dérangerait pas ses parents, et tout le blabla dont était capable sa mère.
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Re: Break the rules

Sam 22 Avr 2017 - 12:21


La discussion avait été coupée alors que cette femme s'était présentée à elle avec un sourire doux, expliquant être la mère de Clive. Pour le coup, Carmen s'était sentie particulièrement stupide. Ce n'était pas son genre de sympathiser avec les gens au stade de rencontrer leur famille, et encore moins dans son sanctuaire qui aux yeux de certains, pouvait plus empester la luxure que le savoir... Mais au moins Danielle semblait-elle plutôt prendre la chose à la rigolade, alors qu'elle parvenait à arracher un sourire gêné à la navajo qui baissa brièvement les yeux.

Non, au contraire. C'est agréable. fit-elle, laconique, alors que Clive semblait à deux doigts de la crise cardiaque. Pour un peu, et elle avait l'impression de voir Giles quand sa prof d'histoire parlait de lui en bien, ce qui lui arracha un nouveau sourire alors qu'elle se mordait la lèvre pour ne pas rire aux éclats.
Bon, Danielle ne semblait pas réellement dupe quand au fait qu'ils avaient travaillé, mais au moins eut-elle la gentillesse de faire comme si. En temps normal, la brune se serait vexée d'un si grand manque de confiance, mais la scène avait quelque chose de tellement amusant qu'elle ne trouvait même pas moyen de se vexer contre la française.
Quand à cette idée de repas... Elle n'eut pas vraiment le temps d'y réfléchir qu'en gros, on lui demandait surtout d'appeler sa mère pour lui dire de ne pas s'inquiéter.

Je... Enfin, si vous êtes sûre que ça ne dérange personne... Ne devait-on pas offrir des fleurs quand on était invité quelque part ? C'est ce que sa mère lui avait répété à longueur de temps depuis quelques années déjà. Mais visiblement, Danielle semblait n'en avoit clairement rien à foutre des fleurs, alors qu'elle lui disait d'appeler Kaya. Docile, la brune avait hoché la tête en sortant son téléphone. Ana ? Oui, c'est moi. Tu peux me passer maman ? Ah... Tu peux lui dire que je rentrerai tard ? Mais non je sors pas avec un amant! Elle n'avait pas pu s'empêcher de lever les yeux au ciel en écoutant les stupidités de sa petite soeur, reprenant son rôle d'aîné. Tes devoirs sont faits ? Tu sais que je vais vérifier en rentrant. Bien, j'préfère. Oui, à ce soir.

Elle avait pu raccrocher juste à temps, alors qu'Alejandra commençait déjà à hurler dans son coin quelque chose qu'elle n'avait même pas essayé d'écouter. Sans doute que Danielle et Clive avaient dû l'observer avec un drôle d'air en écoutant sa conversation. Désolée... Ma mère finit tard ce soir, et la nounou à tendance à laisser mes soeurs devant la télé, du coup elles se font vite des films.

Au moins, personne ne l'avait encore pris pour une cinglée. En moins de temps qu'il n'en fallût pour le dire, elle s'était retrouvée dans la voiture assise à côté de Clive, ne pouvant s'empêcher de lui lancer avec un sourire amusé. Premier rendez-vous et tu me présente déjà ta famille. Je suis honorée...

Comment aurait-elle pu savoir qu'il craquait pour elle ? C'était une idée qui lui paraissait inconcevable, que quelqu'un ne la voit autrement qu'une fille solitaire et froide. En revanche, elle se sentit beaucoup moins à l'aise quand elle se retrouva dans ce hall d'entrée face à la petite soeur de Clive et son père qui visiblement devait revenir du travail... Elle avait laissé Danielle la présenter alors qu'elle captait le mot "amoureuse" dans les articulations muettes de Celia au père de Clive, jugeant utile d'argumenter.

Mme Myers, encore merci de nous laisser finir l'exposé chez vous. Comme pour appuyer ses dires, elle avait resserré l'épais volume dans ses bras. Elle n'était pas sûre que sa tenue soit appropriée d'ailleurs. Finalement, l'argenté faisait un peu trop ressortir son métissage et son collier au pendentif typique des amérindiens... Clive tu... me montre ou je peux poser mes affaires ?

Au moins, ils auraient l'occasion de se retrouver quelques secondes, et d'établir un plan de base pour éviter les questions gênantes qui ne risquaient pas d'arriver...
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Re: Break the rules

Sam 29 Avr 2017 - 17:58

« Maman … » souffla Clive qui ne savait plus où se mettre. Sa mère invitait Carmen à manger avec eux, mais pourquoi ? Le brun avait envie de lui hurler dessus et pourtant il n’était pas le genre d’adolescent à hausser le ton ou tenir tête à ses parents. Mais le pire dans tout cela c’était sans doute que Carmen semblait accepter. Clive était plus que gêné, non pas que cela le dérange de passer plus de temps avec la brune qui se trouvait être une fille attachante et amusante, mais tout cela lui paraissait surréaliste. Il y a quelques jours ils ne s’étaient jamais adressé la parole à l’exception de quelques mots en cours pour savoir quelle page il fallait reprendre dans le manuel. Carmen appela donc chez elle, prévenant sa famille plutôt que de demander la permission. C’était étrange pour lui, Clive avait l’habitude de demander la permission de ses parents pour chaque sortie, même s’il ne sortait pas souvent ou justement parce qu’il ne sortait pas souvent.

« Comme ça vous pourrez continuer votre exposé Clive. » Danielle adressa un clin d’œil à son fils alors que la navajo terminait son coup de fil. Il était cuit, il n’allait jamais s’en remettre. « Je sais ce que c’est que les sœurs … ne t’inquiète pas. » Et il savait déjà ce qui l’attendait quand Celia verrait Carmen, et Dave également d’ailleurs. Les deux jumeaux n’allaient pas manquer de lui faire des remarques. Le brun soupira doucement en s’installant dans la voiture. Il capta le sourire de Carmen et lui répondit timidement avant de virer au rouge à sa plaisanterie, se frottant nerveusement l’arrière du crâne. C’est dans ce genre de moment-là qu’il aurait souhaité avoir la répartie de son frère, répondre du tac-au-tac à cette plaisanterie par une blague du même genre. La vérité c’était que cette sortie au bar pour travailler était ce qui se rapprochait le plus d’un rendez-vous pour lui, seulement parce qu’il s’agissait de Carmen Mendoza et pas de Craig ou David qui avaient l’habitude de lui demander de faire les exposés à leur place.

A peine arrivés au domicile des Myers, Clive s’excusa silencieusement pour tout ce qu’elle pourrait entendre durant le repas. Celia ne tarda pas à souffler à son père ce qu’elle pensait de cette situation, son frère aîné lui lançant un regard noir alors que Dave approchait à son tour, sa console portable toujours entre les mains. Profitant que Carmen remerciait Danielle, Clive attrapa les deux jumeaux par les épaules pour les amener plus loin. « Carmen n’est pas ma petite-amie » commença-t-il avant que les deux le dévisagent et explosent de rire. « Même si tu m’avais dit que c’était le cas, je t’aurais pas cru frérot » répondit un Dave qui pleurait de rire. Vexé, Clive tourna son regard azur vers Celia qui de son côté secoua la tête. « Moi j’ai confiance en toi grand-frère, Carmen est trop belle, je voudrais être comme elle en grandissant. » Le brun soupira et revint vers la brune, préférant ne pas la laisser seule trop longtemps avec les parents Myers.

« Oui, suis-moi. » Hésitant un instant, Clive saisit Carmen par la main pour la conduire à l’étage afin de déposer ses affaires dans sa chambre. Il n’avait pas besoin de tourner la tête pour savoir que ses parents et les jumeaux les regardaient en souriant. Une fois hors de leur vue, Clive souffla un grand coup en ouvrant la porte de sa chambre, jetant délicatement son sac à côté de son bureau avant de se tourner vers Carmen. « Tu peux laisser tes affaires ici, on a qu’à continuer de rassembler les notes et écrire ce qu’on peut pendant que maman prépare le repas. Oh et … Celia est persuadée que tu es ma petite amie, je suis désolé pour ça. Dave ne croit pas que je puisse en avoir une alors pas de soucis à se faire et mes parents … bon, tu as vu la tête qu’ils faisaient, pas besoin d’en rajouter … Je suis vraiment navré, je ne pensais pas que ma mère t’inviterait déjà, elle est comme ça … » Un sourire gêné s’afficha sur son visage alors qu’il prenait la mesure de la situation. Carmen était là, dans sa chambre. Beaucoup de garçons auraient sans doute sauté sur l’occasion mais ce n’était pas son genre, pourtant Dieu seul savait combien il admirait sa beauté dès qu’il en avait l’occasion.

Sortant de sa contemplation encore plus rouge qu’auparavant, Clive sortit de son sac ses livres et ses notes afin de les étaler par terre et de s’asseoir au milieu. « Bon … Euh … Il … il nous reste pas mal de choses à avancer. » Le brun n’était vraiment pas à l’aise, il espéra simplement que Carmen ne le prendrait pas mal, elle n’était pas la cause de cette gêne. Ou plutôt elle l’était mais il ne lui en voulait pas, c’était de savoir ses parents et les deux monstres tout près qui le mettait mal à l’aise. D’ailleurs il ne fallut pas longtemps avant qu’une petite tête rousse n’apparaisse dans l’embrasure de la porte, scrutant d’un œil curieux les deux adolescents perdus dans leurs notes. Celia, cachée derrière la porte, observait son frère et surtout Carmen, il lui avait parlé de Carmen plusieurs fois et elle était aussi jolie qu’il l’avait dit, même plus. « Celia … Tu veux bien aller aider maman à préparer tout ce qu’il faut en bas, s’il te plait … »
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