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Two steps from hell

Lun 12 Déc 2016 - 21:42


Samedi, 26 Novembre 2016



Le dernier mois au phare avait été plein de rebondissement qui avaient laissé le blond dans une humeur partagé. La disparition de Jonah, Malcolm et Nick, au début du mois lui laissait encore un goût amer dans la bouche ; que leur était-il arrivé ? Vivaient-ils encore ? Il avait bien passé des jours à faire des repérages, essayer de trouver un quelconque signe d'eux, il aurait tout aussi bien pu directement partir du phare et parcourir l’État voire même le pays pour essayer de les retrouver. Mais l'idée de laisser Stew ici et de partir, encore, le rendait bien trop malade, et le traîner sur les routes n'étaient pas non plus une option envisageable. Tout ce qu'il voulait était éviter de le mettre dans des situations risquées, plus qu'ils ne l'étaient déjà, et pour cela il était resté, parce-qu'il était tout ce qu'il lui restait.

Peu à peu, il s'était fait une raison et était resté, rejoint au final par Stew après près de deux mois d'allers-retours à sa planque. Le gamin avait insisté pour emmener Kyle avec lui et Zack, ne pouvant pas lui refuser grand chose, avait finit par accepter, quoi que toujours suspicieux envers leur cadet. Ils étaient maintenant tous les quatre, avec Ansel aux maisons du phare. Le doc avait préféré se replier dans sa seconde maison pour plus de tranquillité, mais gardait toujours un œil sur les deux nouveaux qu'il ne connaissait pas ; le chirurgien avait beau avoir dit plusieurs fois à Zack qu'il le laisserait un jour mourir s'il continuait à jouer avec le feu, il était évident qu'il s'était peu à peu attaché à l'homme d'affaires et qu'une relation de confiance s'était construite entre eux.

Cet après-midi là, c'était justement le noir qui montait la garde, du haut de la tour radio plus fonctionnelle depuis longtemps ; elle leur avait déjà servit à plusieurs reprises, leur permettant de voir les putrides qui arrivaient du parc et d'anticiper ce qu'ils avaient à faire. Zack, assit sur le perron avec un bouquin qu'il avait trouvé il y a peu, commençait presque à piquer du nez, pas vraiment absorbé par l'ouvrage. Ces côtes étaient presque entièrement rétablies, tirant encore par moment quand il forçait trop mais c'était nettement plus supportable et oubliable qu'auparavant. Il aurait pu commencer à oublier ce qui était arrivé, s'il n'entendait pas à longueur de journée le bruit assourdissant des vagues qui l'angoissait autant que l'horripilait. Mais rapidement, quand il revoyait les nombreuses cicatrices laissées par Gabriel sur son corps, la crainte ne devenait que poussière et la soif viscérale de vengeance reprenait le dessus. Il avait retrouvé sa raison de vivre en retrouvant le barman, mais il ne pouvait s'empêcher d'être mu par ce besoin de décimer Gabriel et son groupe, jusqu'au dernier.

Sa tête partant doucement en avant, c'est ce moment que choisi Ansel pour siffler, l'interpellant du haut de sa tour de guet. Se redressant rapidement, le trentenaire mit quelques secondes à comprendre d'où venait le bruit et se leva finalement difficilement en soupirant, allant jusqu'au bas de la tour. « Quelqu'un approche de la station, ce n'est pas un mort. » « J'y vais. » avait-il répondu en fronçant les sourcils. Inutile de demander à quelqu'un de l'accompagner, il pourrait aisément se dépatouiller avec une personne seule. Est-ce qu'il était possible que ce soit Jonah ? Ou l'un des deux autres ? Il n'y croyait pas vraiment mais il n'allait certainement pas prendre le risque d'attendre là que l'inconnu débarque.

Se mettant en route vers l'entrée de la station, agacé par l'arrivée inopinée d'un vivant. Si beaucoup d'entre eux venaient à les trouver, leur sécurité serait nettement réduite et fuir par la mer ne serait pas un échappatoire qu'il pouvait envisager ; rien qu'y tremper les pieds lui était devenu impossible. Après une minute de marche, il repérait au loin l'inconnu et glissa machinalement sa main gauche dans la poche de son pantalon où se trouvait son poing américain ; il ne le sortirait pas de suite, autant essayer de montrer patte blanche et de jouer au type sympa, comme à chaque fois.
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Re: Two steps from hell

Mar 13 Déc 2016 - 22:13

Engoncé dans une épaisse parka kaki, le visage encadré d’une fourrure rose fluo, il avançait envers et contre les éléments qui se déchaînaient sur Seattle. Heureusement pour lui, Ariel avait réussi à voler quelques vêtements chauds au Macy’s. Il en avait profité pour se trouver de nouvelles bottines en cuir plus épaisses. Dévaliser les boutiques de luxe lui permettait de s’assurer de la qualité des textiles. Un détail qui pouvait sauver du froid, comme en témoignait la chaleur qui lui conférait son énorme manteau.
Son sac installé sur les épaules et rempli de changes, il évoluait parmi les gravats en sautant silencieusement de l’un à l’autre, les oreilles aux aguets. Le brun mettait entre lui et le centre ville le plus de distance possible. Le petit comprendrait. Oui. Esa avait besoin de stabilité.

Le bruit de la mer. Il l’avait rêvé des jours durant, avançant kilomètre par kilomètre durant plusieurs semaines dans la ville. De cachette en cachette, d’immeuble en immeuble. La peur, les rôdeurs, la faim rendait tout voyage particulièrement chaotique.

Non. Elle était bien là. Il se figea, captait au travers de la pluie le roulement des vagues. Devant lui, une tour en construction abandonnée. Et une grue. Arrivé au pied du monstre de fer il hésita longuement. Pourtant mieux valait savoir. Et s’il fallait mourir, une chute de plusieurs centaines de mètres était mieux que beaucoup des choix qui s’offrait à l’humanité depuis quelques temps.

Alors Ariel commença à monter à l’échelle de la grue, un pas après l’autre. La pluie n’aidait pas plus que le vent qui commença à le fouetter durant son ascension. Glacial. Il passait au travers du cuir de ses gants pour venir grignoter ses articulations. Le brun grimaça et secoua la tête. Ne pas regarder en pas. Surtout pas. Et ouvrir la trappe pour grimper dans la cabine. Un coup de vent manqua de le déstabiliser alors qu’il poussait avec son bras pour se frayer un chemin. Mais quelques instants plus tard le jeune homme était debout dans l’habitacle, a l’abris du vent qui sifflait.

La vie était saisissante. La ville entière s’offrait à son regard. La tour , plus loin. Et bien sur les flots gris qui roulaient. Et … n’étais ce pas un phare un peu plus loin ? Il dût plisser les yeux et se rapprocher de la vitre avant de saisir une paire de jumelles qui trainait auprès des commandes, surement oubliée là par l’ancien grutier. Il était, semble t il, plutôt barricadé alentours.

Cela faisait des jours qu’il n’avait pas mangé. Car si le macy’s était encore plein de vêtements, tout ce qui relevait du comestible avait été dévalisé. Ariel avait bien trouvé quelques barres chocolatées dans un distributeur à l’étage, mais pas bien plus. Deux twix. Et il lui restait seulement une barre.

Il fallait donc y aller.

Une fois redescendu de la cage, il entreprit d’aller jusqu’au phare, suivant les panneaux de signalisation bêtement. La tête basse, il tentait d’entendre les éventuels rôdeurs. Par chance, il n’en trouva qu’un, les jambes enfoncées dans la carroserie d’une voiture suite à un accident de la route. Il abrégea rapidement ses souffrances et manqua de s’écrouler au même moment, la tête lui tournant. Il avait besoin de manger. De dormir. De tout cela à la fois. Son pas se fit plus erratique. Mais il se savait près du but, la tour se dressait sans contraster contre le ciel grisâtre et triste.

Une forme approcha. Un homme ? Lui ralentit le pas et resta près d’une des carcasses de voitures. Si les morts étaient prévisibles, les humains, eux, adoptaient tous des comportements différents dans ce contexte de survie. Ariel leva les deux mains en signe de paix avant de reconnaître le pas arqué. Vraiment ?

«  VRAIMENT ? » Hurla t il soudainement repris par un regain d’énergie alors que le blond était pourtant a plus d’une quinzaine de mètres. Son cœur fit un bond dans sa poitrine : Zack était en vie. Bien entier, bien nourri.

Bien entier, bien nourri.

Alors que lui flottait dans ses vêtements, livré à lui-même depuis trop longtemps. Regrettant presque de ne pas être resté avec Esa. Pourtant il lui fallait bouger, voyager. Nomade de nature, il n’arrivait pas à se faire à l’idée de vivre de nouveau dans une société. Après tout il avait fait de sa vie l’art de chier à la gueule de la civilisation. Maintenant écroulée il se voyait mal y revenir la bouche en cœur.

Quand bien même, il crevait à petit feu et le roi des enfoirés se ramenait de son pas paisible comme sorti de nulle part.

«  ZACK ! Ca a l’air d’aller » siffla t il en y mettant toute sa rage. Bien sur, il avait l’air aussi menaçant qu’un chaton en dénutrition. « Me dis pas que tu sors du seul endroit où je comptais venir, parce que là j’aimerais bien pisser sur tes pompes. Connard, fils de pute, sale ch… » mais une sensation glacée envahit son corps alors que ses jambes le lâchaient. Ariel s’écroula dans la boue a genoux devant Zack, les yeux dans le vide, les bras ballants. «  … Sale… » sale quoi ? A quoi ça servait. De gueuler. Là. Maintenant. «  Aide moi » murmura t-il en se prostrant en avant, tremblant de fatigue, de faim. De fièvre, aussi, bien qu’il ne l’eut jusque là pas ressentie.
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Re: Two steps from hell

Mar 13 Déc 2016 - 22:18


Le blond s'approchait d'un pas nonchalant, plissant les yeux sous la pluie, agacé de sentir des gouttes tomber de ses cheveux ; il était bien sous le perron, au sec, pendant qu'Ansel montait la garde à se les peler dans le vent là-haut. Mais il devait bien se bouger un peu, il n'allait quand même pas demander à Kyle d'aller voir, et Stew devait être occupé à... ''ranger'' son bordel dans un coin. Alors autant qu'il prenne sur lui le temps d'avoir mis hors d'état de nuire ce visiteur malvenu et qu'il retourne à ses occupations passionnantes.

De loin, la silhouette lui disait vaguement quelque chose mais il ne s'en formalisait pas plus que cela ; un grand brun maigre, ça se trouvait n'importe où. Ce n'est que lorsqu'il l'entendit hurler qu'il s'arrêta net, fronçant les sourcils en ouvrant légèrement la bouche sous la surprise. Cette voix... il la reconnaîtrait entre milles mais... ce n'était pas possible. Juste pas possible. L'homme se rapprochait encore de lui, comblant les quelques mètres qui les séparaient encore, et il n'y eu plus de doute possible. « Ariel.. » souffla le trentenaire, franchement décontenancé. Comment avait-il fait pour survivre tout ce temps ? Quand il était retourné à son appartement il y avait de cela quelques mois, il n'y avait aucun signe annonçant où se rendait son cadet, il n'y avait juste plus rien. La bouffe dans le frigo n'était plus là mais c'était tout, il n'y avait pas de traces de lutte, pas de corps, rien ; comme si au final il n'avait jamais été là-bas sans lui.

Là, juste en face de lui, la voix du brun s'éleva de nouveau, empreinte d'une rage toute compréhensible mais pas franchement menaçante. Le regardant d'un air interdit, la supériorité habituelle de Zack flottait toujours dans ses yeux. Son esprit néanmoins fusionnait ; comment était-ce seulement possible qu'il soit là, juste en face de lui ? Ouvrant la bouche pour rétorquer, il ne retint pas un reniflement de dédain quand son cadet lui balança qu'il pisserait volontiers sur ses godasses, avant de l'insulter copieusement comme s'il lui reprochait toute la déchéance du monde. Arquant un sourcil condescendant, le blond se contenta d'un « Ca va merci. » sans émotion apparente.

Ce n'est que quand les jambes d'Ariel le lâchèrent et qu'il tomba sur les genoux que le blond mit de côté sa susceptibilité quant aux insulte et se rendit compte de l'état pitoyable de celui qui avait été son revendeur avant tout ce bordel, mais aussi son seul pilier au début de l'apocalypse. Il ne pouvait décemment pas le laisser là, à mourir de faim, aussi égoïste soit-il, l'homme d'affaire ne parvenait pas à se retourner et partir. L'appel à l'aide de son cadet fut la goutte de trop qui le fit soupirer bruyamment alors qu'il le contournait, se positionnant à ses côtés avant de passer un bras autour de sa taille pour l'aider à se relever.

Sur le trajet jusqu'aux maisons il n'avait pas dit un mot, marchant lentement en soutenant le brun. A leur arrivée, Ansel était déjà descendu de sa tour, zieutant les deux d'un air à la fois suspicieux et inquiet. « Je le connais, t'en fais pas. Je l'emmène dans ta baraque. » Le chirurgien ne broncha pas, se contentant de hocher la tête ; il savait pertinemment que si Zack avait emmené cet inconnu ici, il devait lui faire confiance, et qu'ils seraient probablement plus tranquille dans la maison de droite, que dans celle de gauche où Stewart et Kyle traînaient. Adressant un dernier regard entendu au doc, l'homme d'affaires s'était remis en route vers la baraque de droite, allant dans la pièce tout au fond où se trouvait un lit simple ; Ansel dormait à l'étage et y entassait tout le matériel qu'il avait récupéré. Décidément, cette manie d'entasser pleins de conneries horripilait le blond au plus haut point, lui qui n'avait toujours eu que le stricte minimum, quelques décos mais rien qui traînait.

Poussant la porte du pied, il déposa doucement Ariel sur le lit et l'aida à retirer son sac pour le déposer sur le sol à côté. Toujours sans rien ajouter, le blond s'attela à dézipper la parka de son cadet, lui ôtant en évitant les gestes brusques et déposa une main sur son front avant de soupirer. « T'as de la fièvre. » Il devait le sentir évidemment, mais une confirmation n'était jamais de trop. S'il venait à crever là, ou à leur refiler la grippe, ils auraient tout gagné. Dans la foulée, il lui ôta ses armes par précaution et les déposa sur sa veste. Relevant un coussin contre la tête de lit pour qu'il puisse s'y adosser, le trentenaire se releva, et s'éloigna en emportant la parka trempée et les armes, balançant un simple ''je reviens''.

Fouillant dans les réserves de l'aîné du groupe, Zack dégota une boîte de céréales et un sachet de nouilles instantanées. Par chance, la bouilloire d'Ansel était encore suffisamment pleine pour un bol et assez chaude. Déposant le tout sur un plateau qu'il amena dans l'autre pièce, il le déposa sur la table de chevet, s'asseyant au bord du lit. Être aussi avenant le décontenançait presque, sans compter le fait que la situation dans laquelle ils s'étaient retrouvés avant la fuite du blond était des plus ambiguës ; quoi faire ? Qu'y avait-il à dire dans ce types de cas ? Prenant le bol, il l'approcha du brun, le regardant avec un visage indifférent malgré son regard complètement décontenancé. « Mange. »
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Re: Two steps from hell

Mar 13 Déc 2016 - 22:19

Quelques mois auparavant.

Il était à moitié endormi. Nauséeux, Ariel mit un certain temps à sortir de sa torpeur. Le manque, le manque dont il n’avait jusque là jamais souffert. Ce même manque le tenait soudainement cloué au canapé. Drogues. Il ne pensait qu’à ça alors que Zack, ténébreux, tenait sa bouteille de vodka assis sur le fauteuil en cuir blanc a sa droite. Il avait essayé de lui demander à boire, mais un regard assassin du dealer l’avait dissuadé. Il allait donc le laisser souffrir les jambes tendues sur le canapé.

Parfois, Ariel l’insultait en arabe. Mais l’autre ne réagissait pas, pas une seconde. Jusqu’au moment où il lui demanda de la fermer. Froidement, sèchement. Tu t’es mis seul dans ta merde, ajouta t-il. Maintenant ferme la, assume, cuve ta drogue, demain tu seras de nouveau sur tes pieds pour me casser les couilles espèce de gamin. De quoi couper la chique à un Ariel encore plus vexé. Et nauséeux. Et tremblant.

Puis Zack lui prit brièvement la main, la serra, puis se leva pour aller terminer sa bouteille face à la fenêtre qui laissait le spectacle d’une ville envahie.

Aujourd’hui.

Il l’avait pris sous son aile. Dans ses bras, du moins le temps de rentrer dans sa forteresse. Lui ne voyait même pas correctement, la vision brouillée par une fièvre violente et fébrile. Complètement avachi contre Zack, il ne salua même pas le métisse qu’il aperçut vaguement. Il sentit simplement qu’il était guidé, pris en main comme un enfant perdu. C’était ce qu’il était.

On lui enlevait sa parka, il voulut la garder par instinct de survie, la serra contre lui les yeux écarquillés par la peur. Puis relâcha la pression et se laissa manipuler, trop épuisé de sa lutte intestine. La lumière même était une douleur contre son front. Puis le confort d’un matelas. Le vent qui ne soufflait plus contre lui, ne chantait plus dans ses oreilles. Simplement un contact humain, une couverture, la chaleur, le calme.

Il ouvrit vaguement les yeux, observa enfin Zack dans un regain d’énergie. Ce dernier semblait apporter quelque chose qui fit grogner son ventre. Un plateau. De nourriture. Seigneur, des pates , du bouillon, des céréales. Il se redressa aussi sec brutalement et tendit les bras vaguement, avant de retomber dans le lit quand le blond prenait place à côté de lui. Manges, lui ordonna t il. Peut être avait il parlé juste avant mais lui ne se souvenait plus déjà.

Maintenant bien plus réveillé, Ariel prit le plateau avec précautions et trembla presque, n’osait pas boire encore dans le petit récipient de plastique qui semblait beaucoup trop chaud. Attendre quelques secondes. Non, les céréales. Il en prit une poignée et manqua de s’étouffer en l’engloutissant, un regard fou énumérant les objets entassés dans la pièce.

«  … C’est mieux que la bite » souffla t-il en tentant un semblant d’humour, quelques cheerios autour de la bouche.
«  C’est où ici ? … y’a qui. Pourquoi t’es là. » Il le regarda, enchaînant ses questions sans grande cohérence quand il attaquait enfin les nouilles chinoises avec un gémissement de plaisir. «  Ouais mec pourquoi … c’est quoi ici ? » il tourna le regard de façon circulaire une nouvelle fois, la planque semblait organisée. s
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Re: Two steps from hell

Mar 13 Déc 2016 - 22:21


Étrangement, voir Ariel comme ça, aussi faible et tremblant, lui fit un petit pincement au cœur. Zack se rappelait l'année passée, où le drogué qu'il était n'avait pas eu d'autre choix que de se sevrer, parce-qu'il n'y avait plus rien ; et il n'avait rien fait pour l'aider, ayant toujours eu une certaine aversion pour tous ces toxicos qu'il côtoyait pourtant. Pas pour rien qu'il avait arrêté de consommé déjà des années auparavant, se rendre dépendant d'une telle merde et finir dans un état aussi pitoyable, très peu pour lui, hors de question de se rabaisser à cela. Mais là, ça n'avait rien à voir, il l'espérait du moins. L'homme d'affaire essayait de se persuader que son cadet n'était pas en manque de drogue, que cela n'était pas la cause de sa fièvre. Il le regardait sans mot dire, attendant qu'il mange un peu et, malgré son air franchement indifférent, ses yeux eux étaient baignés d'une certaine inquiétude.

Quand le brun manqua de s'étouffer, Zack soupira, se retenant de lui lancer que personne n'allait venir lui arracher son plateau. A la remarque du jeune cependant il leva les yeux au ciel ; toujours aussi vulgaire, l'apocalypse n'avait rien changé de ce côté là. Il s'y était fait finalement, après des semaines de colocation, et avait fini par s'attacher à lui, mais le revoir là... ç'avait presque l'air irréel, comme une grosse blague qui venait lui rappeler une fois encore tous ces gens qu'il avait laissé derrière lui. Les questions d'Ariel ne tardèrent pas à fuser, à un tel point qu'il n'avait même pas le temps d'en placer une entre. Fermant les yeux en soupirant une nouvelle fois, partagé entre l'agacement et un certain soulagement de le voir manger avec appétit, il se passa une main las sur le visage. « Calme toi. »

Se levant autant pour laisser de l'air au jeune que pour réfléchir correctement, le trentenaire fit quelques pas dans la pièce, se demandant par où commencer, quoi dire. Se retournant vers lui, il s'adossa au mur et croisa les bras. L'homme d'affaire le regarda un instant sans mot dire ; sans sa parka, il remarquait vraiment qu'Ariel avait perdu du poids, qu'il n'était pas en grande forme. Ses traits étaient tirés et ses yeux passaient de droite à gauche d'un air bien moins insolent qu'auparavant. Indéniablement et malgré son désir de ne plus s'attacher à qui que ce soit en dehors de Stewart -trop de risques de souffrir encore-, il ne pu refouler cette vague de culpabilité qui s'était installée tel un roc dans son estomac. Peut-être que s'il n'était pas lâchement parti dans l'optique de les protéger tous les deux, le brun ne serait pas dans un état aussi pitoyable, peut-être que tout aurait été différent. Et probablement trop compliqué. Devait-il s'excuser d'être parti ? A quoi bon, ce qui était fait était irréversible.

« Je suis ici depuis six mois à peu près. J'étais avec un type et deux autres gars, ils ont disparu au début du mois. » Pourquoi lui disait-il cela au juste ? En quoi ça avancerait le brun de savoir cela ? En rien probablement. Au fond, le blond cherchait à gagner un peu de temps, trouver les mots pour dire à son cadet que Stew était là, qu'il était en vie, qu'il l'avait retrouvé. Il craignait cependant sa réaction ; Ariel avait été là, l'empêchant de tout bonnement se laisser crever de chagrin, et Zack l'avait finalement laissé derrière lui sans même se retourner, et tout ça pour quoi au final ? Soupirant, le blond repris d'une voix neutre toujours empreinte de ce petit air hautain qui ne le quittait que rarement. « J'ai retrouvé Stewart y a deux mois. Il est là aussi. » Il s'était alors tut, attendant que son cadet ne digère la nouvelle. Au vu des insultes auxquelles il avait eu droit quelques minutes plus tôt, il s'attendait à tout, même à se prendre les céréales dans la tête. Et il encaisserait, parce-qu'il s'attendait à devoir passer par la case colère du jeune ; ils avaient déjà fonctionné ainsi auparavant, y trouvant le meilleur moyen de régler leurs problèmes. Ça et la fuite, mais cette dernière n'était plus acceptable désormais.
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Re: Two steps from hell

Mer 14 Déc 2016 - 20:58

Ariel n'arrivait même pas à manger correctement, rapidement couvert de pates, de céréales et de bouillon alors qu'il se concentrait sur son plat encore incapable de répondre à Zack. Les bras agités, il finit par se calmer une fois son plat terminé et se laissa a moitié tomber en arrière pour digérer. Digérer les informations, digérer la nourriture.

Apprécier la chaleur, ou du moins le fait que l'endroit soit couvert. Apprécier la sensation de pleinitude, et même la couverture qui le grattait un peu. Comme un chaton il se roula dans la couette et fixa le blond par dessus un bout de cette dernière. Les mains crispées sur le tissu, il respirait doucement, ramené à un état un peu plus primitif depuis que la vie l'avait confronté de la sorte.

Il songea à la musique qu'ils écoutaient autrefois, quand l'électricité n'était pas un luxe. Les morceaux de jazz, parfois. Il aimait le jazz et l'imposait au blond dépressif pour le forcer à ne pas ruminer à longueur de temps. Un DJ de playlists. Rock, classique, variété. Il passait d'un morceau à l'autre sans aucune logique, véritable néophyte. Mais sa technique un peu primitive avait fini par payer puisque Zack, après de nombreux jours de morosité suicidaire, avait fini par tapoter les airs du bout des doigts de temps à autres. Ordonnant à Ariel de la fermer.

Depuis combien de temps n'avait-il pas écouté de musique ? Il se posa brièvement la question et la chassa presque aussitôt de son esprit abîmé par le froid et la fièvre. D'après Zack, il était arrivé six mois auparavant. Avec du monde. Donc lui, non. Mais d'autres, c'était ok? Ah oui. Il n'avait pas l'énergie de lui faire la remarque mais gardait bon espoir de se venger pour lui faire comprendre rapidement et douloureusement la hauteur de sa rancune.

Mais pourtant, il était si heureux. Heureux de le voir en vie, en pleine forme, et même plus reluisant qu'avant la fin du monde. Etrange. Quel genre de personnage s'épanouissait donc dans le chaos ? Ou bien avait-il retrouvé un but ? Le genre humain était indéchiffrable. Un simple objectif pouvait pousser une personne a tout endurer et encaisser. Lui vivotait. Avait protégé quelqu'un. Il était fier, et ne s'autorisait pas de partir pour la simple et bonne raison que l'existence était un cadeau, quelles qu'en soient les conditions.

Il jeta un oeil plus serein alentours. Oui, d'où venaient donc tout ces objets ? Ils n'avaient pas la cohérence pour n'appartenir qu'à une seule personne. Soudainement Ariel se demanda où il était réellement tombé. Car se jeter dans les bras de blond était une chose, mais ils n'étaient surement pas seuls. Et il ne savait foutrement rien des autres.

" St... Stew. LE ?" il venait subitement de réaliser. Mais oui cette histoire de but dans la vie, d'objectif. Effectivement. Le ciel lui avait rendu ce qu'il avait cru douloureusement arraché. Le brun recula comme un chaud échaudé dans les draps pour ne laisser sortir que ses yeux .

" T'as bien de la chance connard." Siffla t il entre les dents. Super. Il l'avait lâché dans la nature mais retrouvait l'amour de sa vie au détour d'une ruelle. Il était où le respect cosmique ? le karma ... non ? Non. Non ça se saurait.

" Super, tu vis un vrai conte de fée t'as de la bouffe, du chauffage, ton mec, tranquille non ? Je te conseille soit de me foutre dehors par la peau du cul soit de te rattraper. Je veux rester ici le temps d'aller mieux, et que tu te démerdes pour me nourrir, me soigner, et me couvrir. Si t'as un peu de race tu devrais pouvoir négocier ça avec tes nouveaux meilleurs amis. Connard. Ouais.... D'ailleurs trouve moi du chocolat, et des chaussettes "
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Re: Two steps from hell

Mer 14 Déc 2016 - 22:54


Une nouvelle fois, le blond leva les yeux au ciel en voyant qu'Ariel n'était même pas foutu de manger correctement, on aurait presque dit un gosse qui apprenait à manger, sauf qu'en ces temps difficiles, gaspiller ne serait-ce qu'une once de nourriture n'était simplement plus acceptable. Il n'était cependant pas dans l'humeur de lui faire la morale, trop heureux de le voir là, en vie. Quand il se pelotonna sous la couette, laissant juste dépasser le haut de sa tête pour se montrer attentif tout en zieutant sans cesse les alentours, l'homme d'affaires ne pu s'empêcher de sourire légèrement, partagé toutefois entre l'attendrissement et la peine de le voir ainsi, comme apuré de tout.

Il s'était alors décidé à répondre à ses questionnement et, au fur et à mesure de ses explications, Zack remarquait bien l'expression de son cadet changer, passant d'une certaine incompréhension à une rancune palpable. Indéniablement, il fit une moue renfrognée en repensant à la manière dont il était parti un an auparavant, le laissant simplement derrière lui. Comme si ça pouvait les aider l'un comme l'autre, comme si ç'avait été la bonne solution... Il n'en n'avait pas trouvé d'autres à ce moment là et s'était contenté de fuir en se persuadant que ce serait mieux pour tout le monde. Grave erreur apparemment. Et sa propre culpabilité n'avait de cesse d'augmenter en voyant le brun aussi faible.

Ariel était resté jusqu'alors silencieux avant d'agrandir un peu les yeux comme s'il venait de comprendre la signification des paroles de l'homme d'affaires. Il releva le prénom du gamin d'un air franchement hésitant. Zack se contenta de hocher doucement la tête, serrant les dents en attendant la suite. Forcément, les reproches acerbes d'Ariel risquait de fuser, et il les mériteraient certainement amplement. Et en effet, ça ne tarda pas. Sa première remarque bien que passablement positive, avait néanmoins été balancée sur un ton presque méprisant ; ''de la chance'', il était évident qu'il lui en voulait justement d'avoir cette chance alors que lui avait été peut-être seul tous ces mois, ou peut-être pas ; est-ce que ça avait une réelle importance au fond ? Qu'il n'ait rencontré qu'une personne ou des dizaines ne changeait rien au fait que Zack l'avait abandonné.

La suite ne tarda pas à arriver. Le blond soutenait sans broncher le regard de son cadet, ravalant difficilement sa salive. Si ç'avait été quelqu'un d'autre, il n'aurait pas hésité à l'étouffer avec ces foutus céréales, le faire taire, tout pour ne pas exacerber encore un peu plus cette culpabilité, mais Ariel n'était pas ''quelqu'un d'autre'' et Zack méritait amplement ses reproches. Il n'empêchait cependant que l'agacement pointa rapidement le bout de son nez, se mêlant dangereusement à cette rage qu'il ressentait envers sa propre personne, le rendant à fleur de peau. Le blond avait toujours été le genre de personne à encaisser, se contenter de lancer des regard hautains jusqu'à ce que ce soit trop, et quand il arrivait à ce ''trop'', il était bien trop sanguin. Mais là... pouvait-il décemment s'en prendre à Ariel alors que ce qu'il lui disait était parfaitement légitime ? Le début l'était en effet, jusqu'à ce qu'il ne lui ordonne de lui apporter des conneries juste pour son petit bien être ; il dû par ailleurs retenir un grognement mécontent au ''connard'' qui lui était adressé, il en avait encore combien en réserve des comme ça ? Ça commençait à bien faire.

S'approchant du lui en le toisant de son regard à la fois mauvais et plein de culpabilité, le blond retira du lit le plateau de bouffe pour le poser sur le meuble à côté. « Je vais pas te foutre dehors Ariel. Mais j'ai pas l'intention de subvenir à tes petits besoins comme si t'étais le prince. » Au fond, il aurait pu, pour la simple raison que quand il avait voulu se laisser pitoyablement crever de chagrin, son cadet avait été là, l'aidant à sa manière à ne pas sombrer, à ne pas laisser tomber. Si Zack en était là aujourd'hui, s'il avait retrouvé Stew, c'était probablement d'une bonne partie grâce à son revendeur, il devait bien se rendre à cette évidence. Soupirant bruyamment pour envoyer valser sa colère autant envers lui qu'envers son cadet, le trentenaire se rassit sur le rebord du lit et zieuta le jeune d'un air soucieux. « T'as fais quoi tout ce temps ? T'étais tout seul ? » Il avait changé de sujet comme si de rien n'était, arquant la discussion sur le parcours du brun ; tout pour ne pas se confondre bêtement en excuses qui n'effaceraient pourtant rien à ce qui était arrivé, à ce qu'il avait fait. Malgré son visage qui se voulait impassible, quoi que toujours cerné par la fatigue, ses yeux eux ne restaient pas de marbre face à l'état pitoyable d'Ariel ; c'était de sa faute, encore. Il n'avait pas su croire Stew au début de tout cela, l'avait laissé se débrouiller, et n'avait même pas su rester aux côtés d'Ariel, se contentant de fuir comme si tout allait d'un coup aller mieux. Foutaises.
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