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No civilizing hides our animal impulses (berekia).

Jeu 24 Nov 2016 - 23:39


Berekia Ira Dubhghaill
Trente ans • Scotto-Américain • Artiste Peintre • AMERICAN DREAM

i've got a war in my mind


Il avait toujours été l'enfant étrange. Celui qu'on dévisageait, qui ne restait jamais. L'obligation de changer régulièrement d'école puisqu'il évoluait entre deux continents, ses protestations vaines à cause du pouvoir qui ne lui appartenait pas. Seul, par choix. Pensant que l'appréciation n'avait rien à lui apporter puisqu'il ne vivait qu'avec celle de sa mère. Songes effroyables, il était certain de ne pas avoir besoin des autres pour se sentir bien. Il n'avait pas besoin des autres lorsque son propre père ne le regardait pas. L'indépendance lui était parfaitement allée, aussi réconfortante qu'instructrice, Berekia n'était devenu ce qu'on en avait confectionné. Une image imparfaite, le look ravageur, le physique attirant l’œil sans que cela ne soit désiré. Son anticonformisme n'avait fait que s'accentuer après être revenu de l'institut. La maladie ne l'avait pas marqué au contraire du comportement de son géniteur. Haine viscérale qui lui avait mainte fois donné l'envie de partir définitivement chez sa mère, il était cependant resté en évitant avec soin de tomber dans le parfait cliché. Il n'était pas le fils à papa. Il n'était pas le rebelle se fichant de tout. Il n'était que tristement humain, déchiré par un divorce, le luxe et la quête d'une personnalité propre. À cela s'ajoutait un éloignement relatif face à la réalité, comme plongé dans une bulle constante qui lui servait lorsqu'il peignait ou dessinait, c'était cet élément qui lui avait permis de ne pas ressentir la peur intense, le dégoût du monde lorsque l'invasion s'était déclenchée.  Il avait cette sensibilité, cet attrait envers le monde qui l'entourait sans pour autant s'y frotter. La grâce et la fragilité de la pleine humanité. Il ne fallait pourtant pas confondre avec un trop plein de gentillesse. Berekia était simplement différent et, de par cette nature imposante dans son caractère, n'avait que très peu changé depuis que les zombies étaient là. Cet événement l'avait aidé à gagner une certaine confiance. Grâce à sa rencontre avec Hannibal, et à cause du manque d'ouverture de ce dernier, Berekia était devenu bon orateur, doué pour manier les mots lorsqu'ils se heurtaient à d'autres personnes. Il s'occupait des conversations lorsqu'à côté, Hannibal prenait en charge le ménage. Sa maladresse avait beau s'être quelque peu effacée au fil des mois, elle demeurait là et plutôt que de s'embêter à tenter, il se contentait d'observer sans tuer les rôdeurs.
Aussi alarmant que cela paraissait, il n'en était pas effrayé. C'était indéniable, il n'était pas enjoué à l'idée d'approcher les rôdeurs et de risquer son humanité, mais il ne ressentait pas cette peur profonde. Inexpliquée. Qu'il avait vu chez tout le monde lorsque tout cela avait commencé. C'était une forme de vie nouvelle, étrange et peu commode, mais cela demeurait mystiquement intéressant et provoquait chez lui une sorte de curiosité qui ne le pressait pas de les fuir à chaque fois qu'il en croisait. Et quand bien même serait-il répugné, Berekia ne saurait les tuer. Pas par pitié, pas pour les conserver, simplement parce qu'il n'était pas assez doué. Il y avait toujours ce mauvais jeu de poignet qui faisait que, malheureusement, la lame ne faisait pas mouche. La secousse trop vive de l'arme qui redirigeait la balle. Le pas en arrière de trop et qui le faisait basculer, incapable de se relever assez vite pour se débarrasser des assaillants. C'était la principale raison qui le poussait à laisser Hannibal s'en occuper surtout lorsque la situation n'est pas des plus urgentes.


and blood on my hands


La peau porcelaine contrastant avec les mèches ébène. Une crinière corbeau, désordonnée, qu'il n'avait jamais réellement su dompter. À maintes reprises il en avait rasé les côtés, principalement lors d'une adolescence où il avait la nécessité de se démarquer. On lui avait longtemps répété que ce n'était qu'une phase alors qu'il enchaînait les tons plus sombres les uns que les autres dans une garde-robe modeste où quelques jeans déchirés s'empilaient. Sauf que ça n'avait jamais été qu'une phase, juste un style qu'il avait développé pour garder. Au milieu des décombres, récoltant ce qui lui plaisait après avoir été obligé de se détacher de ses anciens vêtements. Trop tâchés. Trop défoncés.

Il avait le physique enjôleur et candide, représentait le loup et la biche. Berekia était doté d'un corps longiligne et fin, sculpté par des années à manger équilibré et à s'entretenir plutôt que par envie d'être épais. Il ne l'avait jamais été, ne le serait probablement jamais, puisque désormais l'heure n'était plus à l'exercice si ce n'était lorsqu'il s'agissait de courir et se battre. Ce à quoi il était particulièrement mauvais s'il n'était pas suffisamment concentré.

Bagpack +
Ses biens se comptaient en un nombre réduit. Aucune photo de sa vie d'antan, aucune babiole à valeur sentimentale. Il ne souhaitait pas s'encombrer inutilement puisqu'il n'en voyait pas l'intérêt, ne traînant qu'avec lui le strict minimum qui regroupait son carnet à dessins ainsi que les quelques stylos qu'il avait récupérés, un baladeur mp3 presque usé et dont le peu de batterie lui fournissait une bonne dose de gaieté, de l'eau ainsi que de la nourriture en cas de secours. Concernant les armes, il ne les utilisait presque jamais. Non pas parce qu'il était contre mais simplement parce qu'il ne savait pas les manier, était trop peu adroit pour tuer. Cela ne l'empêchait pas de transporter une serpe de combat ainsi qu'un baby eagle à moitié chargé, le silencieux l'accompagnant pour éviter tout risque au même titre qu'un chargeur plein si jamais il venait à manquer de munitions dans les cas critiques.


a storm is coming



Once I was seven years old,
« Mommy ? » Il avait cet air innocent que ses deux grands yeux accentuaient, écarquillés, la lueur grisée d'un regard incertain. Il était perdu dans un tourbillon de repères bafoués, enchaînant la toxicité des rues urbaines avec le plein air des campagnes. Sioux Falls n'avait rien à voir avec New-York, après tout, rien ne pouvait égaler la Grosse Pomme lorsqu'il était question de buildings et de pollution. La ville de son daddy était même tranquille, autant que l'était leur demeure lorsque les pas de Natacha, la bonne, ne résonnaient pas dans les couloirs sinistrement vides. Sauf qu'ici, à Midlothian, il n'y avait que la petite maison dans laquelle le bois crépitaient. Des camarades de classe qui l'acceptaient plus que les américains. Les enfants savaient être cruels entre eux. Néanmoins, Berekia ne s'en souciait pas et ne souhaitait pas s'en soucier alors qu'elle lui effleurait les cheveux, ses paupières se fermant lentement alors qu'il posait sa tête sur ses genoux. En Écosse, il se sentait en sécurité. Aimé. Loin de la solitude qu'éveillait la demeure paternelle, des années en avance sur le temps où, dans la nuit noire, ses parents ne savaient que se disputer. Tout avait été sujet à la discorde et pour le bien de tous, d'une famille décomposée, ils avaient opté pour un divorce. Un terme qu'il n'avait pas l'âge de comprendre et dont il se ficherait. Mais l'incompréhension entraînait les questions et, avide de réponses tant la curiosité le titillait, il en posait. Des délicates, des candides, celles qui lui feraient peut-être comprendre pourquoi il n'avait pas le droit de rester, comme les autres enfants. Pourquoi, après qu'ils aient réglé ça à l'amiable, il se devait de prendre l'avion régulièrement pour changer de continent. Il aimait l'avion. Il aimait se croire sans peur. « Does daddy still love us ? » More than his career ? C'était le problème des carriéristes, bien que sa mère ne lui en parlait pas puisque c'était une conversation de grandes personnes, fournies de mots futiles aux connotations bancales. Le problème, c'était qu'ils souhaitaient avoir le monde sans s'élever. Qu'ils pensaient pouvoir tout dominer sans pour autant y parvenir. Ils se mariaient mais n'aimaient plus, avaient des enfants s'en pour autant s'en occuper. Un monstre du boulot, un procureur des Etats-Unis.

Once I was sixteen years old,
Cette fois-ci, c'était le jour de sortie. Il reprenait le même chemin qu'il avait emprunté à l'allée avec le cœur lourd. Il ne regrettait pas de partir, les murs d'un blanc délavé lui avaient toujours paru fades tandis que la lumière agressive des néons l'avait révulsé dès ses premiers pas ici. Berekia n'avait rien contre les hôpitaux du moins, lorsqu'il n'y était pas envoyé pour y vivre durant plusieurs semaines alors qu'on lui répétait que c'était pour son bien. Quel bien ? Apparemment, il était malade. C'était ce qui avait été décrété. Mentalement, comme un dégénéré, c'était comme ça qu'il avait l'impression d'avoir été traité. Dans le cabinet, le médecin l'avait longuement toisé avant que le verdict ne tombe. Trouble psychotique. De longs moments à ressasser la boule au ventre, les cris coincés. L'inexorable frustration qui ne diminuait pas au fil des hallucinations et des heures à se sentir vide. Une absence de bonheur causée par l'obligation de rester chez son père sans aucune et réelle distraction, ce qui l'avait conduit à ça. L'institutionnalisation avait été un bout de tranquillité, loin de la politique et loin de son paternel même si ça ne l'avait pas enchanté. Il avait réfuté d'ailleurs. L'infime chance d'être atteint. Dans la chambre blanche, tout avait semblé être pire et avait donné l'impression d'être accentué par les hurlements incessants de celui avec qui il l'avait partagée. Intraitable, à quoi le suivi par le psychologue servait ? Oh, oui, à être éloigné, tenu à l'écart pour que, durant les soirées mondaines, personne n'ait à se soucier du petit Dubhghaill. Sauf que ça n'avait pas duré étant donné l'erreur de diagnostic, ce qui expliquait qu'en ce jour il était libre de rentrer dans un foyer qu'il ne considérait pas comme le sien.


Vie de jeune adulte,
Il n'y avait plus rien eu d'exceptionnel. Le grand flou d'un jeune homme, sans maladie et à l'argent facile. C'était comme ça que l'amour s'achetait apparemment, les billets compensaient le manque de temps passé ensemble. Ça n'avait aucune signification, leur famille n'avait aucune signification, les études n'avaient aucune signification. Il n'aurait jamais pensé les finir, elles qui paraissaient sans fin et n'avaient l'air que de se conclure par l'échec. Il avait toutefois passé ses classes sans difficulté en étant major artistique, minor en langues en se concentrant sur celles qu'il savait parler sans daigner vouloir s'enrichir davantage. Finir vite avait été une priorité pour se lancer dans une vie active dotée majoritairement de bas. Les premières galères à vendre ce qu'il créait, l'achat de drogue pour tenter de prouver il ne savait quoi. Salir leur nom, ressembler à un débauché, l'addiction simple qu'il quittera quelques années plus tard, faute d'avoir envie à se détruire. Il rêvait d'ouvrir une galerie, un bien beau fantasme qui demeurait sans qu'il ne cède à l'utilisation d'une fortune qui n'était pas la sienne. Sans compter qu'il n'en aurait jamais eu le temps, à quoi serviraient de mignons tableaux lorsque les seuls spectateurs sortaient tout droit du jour dernier ?  



on the highway to hell


Octobre 2015,
Depuis qu'il avait posé ses bagages, il s'était coupé du monde. La fin d'année qui se profilait avait tout des plus réjouissants, surtout avec Halloween qui ne saurait tarder. Malgré sa majorité depuis bien longtemps dépassée, Berekia avait continué de faire des allers-retours dans le but de rester aux côtés de sa mère lorsque la saison commençait. Pour les feux de cheminée, le folklore, la beauté des paysages. Jusqu'à ce que tout ne soit brisé par les annonces régulières aux journaux télévisés et que les crises ne se multiplient. La folie des meurtres et accidents, assez commune en temps normal si ce n'était l'empilement d'événements qui ne faisaient que multiplier. Tous les soirs il en entendait parler, de la belle Amérique touchée où son père résidait. On parlait de cannibalisme peut-être de rumeurs. C'était la folie, c'était la crainte, c'était l'étau qui l'enserrait à chaque songe qui l'effleurait. Et si ces attaques avaient un but, étaient ciblées ? Il avait la douce sensation de sécurité dans son coin reculé mais le doute persistait. Et si. Les doutes étaient insupportables, terrifiants à tel point qu'il abandonna ses occupations écossaises et tenta de prendre le premier vol possible. À croire qu'il n'était pas le seul à s'inquiéter même si avec aigreur, il pensait que son père ne méritait pas toute l'attention qu'il lui vouait. Il avait l'impression de se battre à chaque pas dans les terminaux bondés tant la population semblait avoir eu la même idée. Rejoindre leurs proches et s'assurer que tout n'était qu'une vaste blague, que la terre n'était pas en train de sombrer. Le retour lui avait alors semblé long, lourd, angoissant. Interminable presque alors qu'il survolait l'océan en se demandant à quoi pouvait ressembler l'arrivée. De nouveaux contrôles ? L'intarissable cohue dans les rues ? Sauf que ça n'avait été que le calme plat avec aux lèvres, quelques murmures indistincts sur les phénomènes récents. La population faisait profil bas et, intérieurement, il se félicitait d'être rentré avant que les frontières ne soient complètement fermées. Du moins. Il s'en félicita jusqu'au matin où Natacha hurla d'un cri strident, assez perçant pour le tirer de son sommeil embué. Les événements qui suivirent lui donnèrent l'effet de se passer au ralenti, comme dans un mauvais film après qu'il eut le malheur de poser les pieds sur la dernière marche de l'escalier en marbre froid. C'était désagréable comme son réveil l'avait été, comme l'expression figée que Natacha avait. Collée au visage, les traits tordus par l'horreur et la concentration que l'effort de courir lui quémandait. Elle brailla, gesticula tout en lui donnant le couteau à la main, geste qui ne déboula que sur un clignement perplexe des yeux sans pour autant donner de l'importance à l'arme donnée. C'était l'incompréhension, c'était le désarroi, c'était la lame luisante qui n'appelait qu'à être utilisée. Et c'est ce qu'il fit en tournant la tête vers ce qui ressemblait à son père.. avec un peu plus de décomposition sur le visage et des dents vachement plus noires. Berekia tressauta, s'emmêla les pieds, tomba, entraîna daddy dans la chute et, d'un malheureux mouvement de poignet, planta le couteau dans l'orbite du tristement défunt. Parce que si avant, on pouvait avoir des doutes quant à son niveau de vie.. il ne fallait plus en avoir avec le son caverneux et suintant que le corps venait d'émettre. Premier zombi tué ? Pas si génial que ça.


Fin novembre & début décembre 2015,
Errer seul n'était jamais chose aisée. Il y avait les côtés positifs, cela allait de soi, comme la liberté que chaque action quémandait. Ne pas avoir d'entourage signifiait l'absence d'entraves. On ne pleurait pas ceux qu'on perdait puisqu'ils n'existaient pas, on ne faisait pas de compromis pour ceux qui n'étaient pas là. C'était l'instinct, la survie primaire et dangereuse dans laquelle il s'était jeté après que la maison ait été envahie de rôdeurs. Il aurait préféré y rester et ce, non pas par lâcheté. Il y avait de la nourriture et de l'eau, la sécurité des murs et des portes. Sauf que ces choses étaient vite devenues trop nombreuses et son manque de connaissances l'avait poussé à côtoyer les routes. Premièrement à pieds puis en voiture, expérimentant le road trip de sa vie sans personne à ses côtés. Et c'était là qu'il remarquait ô combien il avait toujours été marqué par la solitude. Il ne se plaignait pas des journées à vagabonder, du ciel à contempler lorsqu'il ne trouvait pas sommeil et que seules les étoiles lui tenaient compagnie. Et puis, Hannibal était arrivé. Du moins, ils s'étaient croisés, étaient tombés, avaient frôlé la mort et avaient décidé de faire un bout de parcours ensemble plutôt que de toucher à nouveau la grande faucheuse du bout des doigts. Il avait alors réalisé à quel point avoir un partenaire était vital, notamment dans son cas lorsqu'un mois avait été une dure épreuve à franchir. Autant en côtoyant des zombies, autant en rencontrant des survivants passablement hostiles. Il n'était peut-être pas pacifique mais comprenait les subtilités des conversations, savait presque dompter les esprits trop haineux sans avoir à frapper ou à se prendre de coup. Ça n'avait pas été suffisant pour qu'ils puissent s'en sortir tous les deux indemnes cependant, il avait été en état de veiller sur Hannibal qui avait encaissé coups et plaies.

Janvier 2016,
Il regardait les flammes, leur reflet se réverbérant dans son regard hagard. Il avait bu, pas assez pour complètement s'effacer, s'oublier, mais suffisamment pour que ses songes soient incohérents. Ce soir, ils fêtaient la nouvelle année sans savoir qu'en réalité, ils étaient en janvier. Mais ça n'avait pas de réelle importance au même titre que le feu qui brûlait devant eux, les réchauffant tout en étant une source potentielle de danger. Le crépitement singulier, la lueur rougeoyante, telle une marque qui hurlait venez, on est ici. Sauf qu'Hanni, ah, Hanni, était resté sobre en cas de combat ou de fuite, prenant la lourde responsabilité de les évacuer tous les deux, un peu comme il l'avait toujours fait si on ne comptait pas les dernières semaines qui s'étaient écoulés. Ils avaient dû rester dans un secteur restreint à cause d'une pauvre blessure. Pas une morsure, non, l'heure de la catastrophe n'avait pas encore sonné. Une simple entaille assez profonde pour l'empêcher de bouger comme ils l'auraient probablement fait en changeant d'abri. Méfiance envers les groupes puisque la nature humaine était aussi souillée que la pourriture rongeant les macchabées animés. « Why aren't you sleeping ? » Il rampa lentement vers son compagnon, l'observant tranquillement alors que la pénombre le masquait. C'était un dur le Koening. La mine sombre aux prunelles violentes. Il l'avait su dès la première fois où ils s'étaient croisés, lui, incapable de se sauver correctement avant que l'autre ne lui vienne en aide. Une relation constituée de hauts et de bas, animée par les piques et le sang qui les couvrait. Diamétralement différents, ils se ressemblaient pourtant. Pinçant les lèvres, il s'arrêta à quelques centimètres de lui tout en tentant de ne pas s'allonger à terre comme l'envie le lui susurrait. Le calme alentour était propice à la sieste sauf que quelque chose le dérangeait. L'impérieuse nécessité de faire une stupidité avant d'aller comater. C'était nouveau pour lui, ressentir un semblant d'émotions envers une autre personne, s'en rapprocher. Vivre constamment ensemble aidait forcément et, à son plus grand étonnement, il s'était mis à l'apprécier. Plus qu'apprécier. À moins que l'alcool ne le fasse délirer. Quoiqu'il en était, dans un élan nullement gracieux, il se redressa pour effleurer la commissure de ses lèvres à l'aide des siennes. Une pression désinvolte pour tester, goûter, voir s'il appréciait. Et sans même arriver à une conclusion, il se recula avec le sourire du bienheureux avant de se coucher à ses côtés, marmonnant un petit « 'Think that I love you ».

Avril 2016,
Les derniers flocons, pluie douce et blanchâtre tombant du ciel grisé. Si seulement il y avait d'autres indicateurs pour s'y repérer, être certain que l'hiver allait toucher à sa fin. C'était léger, un sentiment vrombissant dans sa poitrine alors qu'il regardait l'extérieur avec l'air nostalgique collé sur ses traits. Le tapis enneigé qui recouvrait désormais les lampadaires éclairant l'allée en attendant que le soleil n'illumine les rues de ses rayons mordorés, l'aube prochaine qui l'invitait à se tourner vers Hannibal tandis qu'il ravalait son excitation soudaine. Comme si le monde n'avait pas sombré. Que sa saison préférée se terminait, le climat accueillant pour se balader et préparer les fêtes. Et ce n'était certainement l'absence de repères temporels qui allait l'en empêcher, il ne suffisait pas d'une petite invasion morbide pour le stopper dans l'idée de célébrer Pâques et c'était pourquoi il n'hésita pas à secouer l'ours endormi dans le but de l'extraire des bras de Morphée. Le respect était mort, un peu comme les cadavres qui déambulaient dehors. « Wake up, shithead. » Armé d'un coussin, il le frappa légèrement. Une caresse à l'aide d'un oreiller qui ne lui appartenait pas. Tout ce qu'il y avait dans cette maison avait un passé. Des propriétaires absents, probablement disparus pour errer. Des souvenirs joyeux, colorés, à l'image d'une époque où les priorités ne se résumaient pas dormir avec une arme. Les premiers temps avaient été étranges lorsqu'ils avaient débuté à s'installer dans différentes demeures, s'approprier les biens d'autrui, voler des identités, des habits. Sauf que c'était l'équilibre le plus stable qu'ils pouvaient avoir et, à l'avouer, c'était une bien meilleure idée que de camper au milieu du néant. « Il faut qu'on aille en ville aujourd'hui. » L'impératif étonnant, injustifié si on le lui demandait étant donné les réserves de nourriture qu'ils avaient. Pinçant les lèvres, il crut bon d'ajouter. « Pour du savon, ceux qui sont là ne me plaisent pas. Et puis, c'est bientôt Avril donc.. j'ai pensé qu'on pouvait tenter de trouver quelques trucs ? » Grognon qu'était l'Hannibal, pas facile à dompter cette bête-là, Berekia essuya sans vraiment s'en soucier les quelques jurons qui accompagnèrent la plainte du je veux mon blouson en cuir alors. Parce que oui, il fallait bien entendu que monsieur porte une veste lorsque les températures chutaient. Néanmoins l'argument était de taille et, sans véritable espoir d'en trouver un, c'était une motivation suffisante pour le traîner jusqu'au plus proche magasin.
« Tu penses que vanille sentira meilleur que fruits rouges ? » Un haussement léger de la voix pour s'assurer qu'Hannibal l'ait entendu mais pas assez fort pour ameuter tous les zombies du quartier. Il examinait lentement les étiquettes, comme s'ils avaient tout le temps devant eux. Peut-être l'avaient-ils, depuis que les aiguilles s'étaient arrêtées et que plus personne n'était là pour être pressé. Il releva le nez, sourcil arqué, en direction du blond pour voir que celui-ci était occupé avec deux sympathiques walkers. Le brun tiqua alors qu'il inclinait la tête. « Je pense que violette serait le mieux finalement. »

Présent,
Toujours la même routine. Avec chance, elle ne changerait pas et les garderait en vie assez longtemps pour que le déclin du monde ne soit plus qu'un lointain souvenir. Parfois, ça faisait du bien. De constater que les rues étaient vides, que le silence berçait les matinées tranquilles et que les seules monstruosités commises n'étaient que l'oeuvre d'âmes désincarnées. Ils avaient décidé de ne plus bouger d'état, Seattle leur convenait. Pour ce que ça valait. Les maisons s'enchaînaient, les furtives excursions à la recherche de vivres également. Cette journée était de celle où une sortie était nécessaire par manque de provisions suite à l'épuisement de toutes celles qu'il y avait dans le quartier où ils avaient tourné. Placards après placards, les boîtes de conserve avaient commencé à manquer et s'ils ne souhaitaient pas mourir de famine avant la tombée de la nuit, ils étaient obligés de sortir. Couverts dans le sang des morts-vivants. Empestant mais protégés, l'odeur nauséabonde pouvant lui causer la légère nausée sans qu'il ne pipe mot cependant. Passer inaperçu valait bien mieux que de sentir bon la rose et de terminer dévoré, ça ne le dérangeait pas au même titre que trop de choses. Et bien qu'Hannibal et lui étaient en sécurité en se pavanant dans l'atrocité qu'étaient les restes de tripes, ce n'était pas le cas de ce blond. Zack. Seul et en pleine marre de zombies, l'unique solution qui était apparue à Berekia avait été de le sauver. Les vies humaines manquaient trop au monde pour qu'une autre ne soit gaspillée bêtement, surtout avec la proposition de faire partie d'un groupe. Pas un camp où la paranoïa ne s'installait que trop vite et où la hiérarchie dictée conduisait souvent au renversement total. Le nouveau chaos. Contrairement à une poignée de personnes sur lesquelles ils pourraient compter en cas de besoin et où la nourriture, qui leur manquait en cet instant, les attendait.


time to meet the devil

• pseudo › Ubiysta.
• âge › Dix-huit ans.

• comment as-tu découvert le forum ? › Grâce à un topsite.
• et tu le trouves comment ? › Magnifique, bien construit, plein de vie. Il roxe du gros poney.
• présence › Cinq jours sur sept.

• code du règlement › Ok - Jay
• crédit › tumblr & malinacat pour le gif.
passeport :

fiche (c) elephant song.
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Re: No civilizing hides our animal impulses (berekia).

Jeu 24 Nov 2016 - 23:43

Bienvenue sur le forum ! :099:
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Re: No civilizing hides our animal impulses (berekia).

Jeu 24 Nov 2016 - 23:44

Bienvenue à toi Smile
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Re: No civilizing hides our animal impulses (berekia).

Jeu 24 Nov 2016 - 23:48

Cet avatar... je me meurs :Jay:

Et doonc de nouveau bienvenue et bonne rédaction de fiche ! :MisterGreen:
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Re: No civilizing hides our animal impulses (berekia).

Ven 25 Nov 2016 - 0:27

Bienvenue ici et bon courage pour la rédaction de ta fiche Very Happy
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Re: No civilizing hides our animal impulses (berekia).

Ven 25 Nov 2016 - 10:10

Je suis fan fan fan fan de l'avatar :Jay:

Bienvenue parmi nous en tout cas No civilizing hides our animal impulses (berekia). 1442386177
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Re: No civilizing hides our animal impulses (berekia).

Ven 25 Nov 2016 - 11:55

Bienvenue sur le forum !
Bon courage pour ta fiche No civilizing hides our animal impulses (berekia). 1342238320




Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Yulia Iojov
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Re: No civilizing hides our animal impulses (berekia).

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