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All the things come back to you

Sam 22 Oct 2016 - 23:00

Septembre 2007. Quelques kilomètres de Kaboul, Afghanistan.




Isabel. Je n'arrive pas à la sortir de mes pensées. Rester focalisé sur la mission me semble être une chose de plus en plus difficile. Mes engagements envers mon pays, mon peuple et la liberté me semblent bien légers, au moins autant que l'est mon coeur depuis que j'ai croisé son regard. Et que je me suis vautré comme un connard en lui.. parlant d'aspirateurs.
Mes yeux se perdent dans le vide se situant quelque part entre les deux bottes d'un des gars de mon unité. Je hausse un sourcil de temps à autre, je souris comme un con le reste du temps. J'ai le ventre au chaud et j'ai envie de me barrer de là. Je dois bien me l'avouer, j'ai trouvé un sens réel à ma vie. La séduire, l'aimer, la chérir, me casser d'ici avec elle, et enfin connaître le bonheur. Et au diable ces conneries ! .. Mouais. C'est bien beau de rêver. J'ai signé des papiers, et j'ai bien trop d'honneur pour revenir là dessus. Et puis.. je ne la connais pas encore assez. Pourquoi suis je donc fleur bleue à ce point ?

Un coude percute mes côtes. Je relève la tête, sourcils froncés, pour regarder Andy droit dans les yeux. Il me toise d'un air tellement moqueur qu'il n'a même pas besoin d'éclater de rire pour me massacrer les oreilles et me pourrir le peu d'orgueil qu'il me reste.


" - Eh du con. T'as fini de penser à ta blonde là ?

- Mais je ne pense pas à elle..

- Oh mais bien sûr ! T'es pas en train de penser à ses blanches fesses pour y balader tes sept mains ! ET MOI JE SUIS GANDHI ?

- Non.

- Non quoi ?

- Non, j'pense pas à ses fe.. oh putain mais t'as fini de m'emmerder ?

- Elles sont si blanches que ça ses fesses ? Faudrait penser à lui offrir des vacances à c'te blonde.

Je tourne la tête, pour fixer maintenant George Fairbanks. L'un des gars de mon unité. Et un véritable ami aussi. Certes moins que ce bon vieux Caramel, mais je l'apprécie grandement. Sauf là, maintenant, quand il parle des fesses d'Isabel.

- Vous me faîtes chier.

- Smiley ne veut pas simplement pécho, attention ! MOSSIEUH est sérieux en AMOUR !

Andy se met à devenir bien trop théâtral à mon goût, prenant une voix insupportable pour se foutre encore plus de ma gueule. Et il mime un violon. J'en ai .. marre.

- Mais ferme la donc, pauvre con.

Je lui envoie à mon tour mon coude dans les côtes. Ce qui vu notre tenue ne doit pas lui faire un grand effet.

- Hey Andy.. Tu l'as vue cette fille ? Elle vaut le coup ?

- Oh putain ça ouais mon pote.

- Alors p'tête qu'Artie est vraiment amoureux. Tu devrais lui foutre la paix avec ça.

- Merci George. Prends exemple sur lui, banane.

- Vos gueules. On arrive..

On arrive. La mission. Je plisse les yeux et l'image d'Isabel retourne quelque part dans un coin de ma tête. Ou de mon coeur. Je regarde mon équipe. Chacun à leur tour, un regard droit dans les yeux.

- Okay les mecs. Alors récapitulatif avant le bal. Un groupe de talibans est sensé se trouver dans un gros tas de merde, quelque part dans le coin. Le but du jeu est de les neutraliser, pour les ramener avec nous. Ils veulent leur poser quelques questions. Et les morts ne répondent pas, alors, on se calme sur la gâchette. On ne tire qu'en cas d'extrême urgence. Et on vise les bras et les genoux. C'est bien pigé ?

- OUAIS MON POTE !

- Mon pote ?

- SERGENT OUI SERGENT !

- C'est mieux. Allez bande de trous du culs, on y va. Nombre de perte : Zéro. C'est assez clair ?

- Pas que ça à foutre de crever ici.

- CLAIR ET NET M'SIEUR ! "

Les portes du véhicule s'ouvrent. Cette fois, j'ai eu le temps de finir mon speech, mais le fantôme de la guerre me hante encore. Il y a un peu plus d'un an, j'ai perdu des hommes en mission. De braves hommes. Et je suis horrifié à l'idée d'y penser. Alors je m'efforce d'écarter mes visions. Peut être est ce pour ça que je pensais autant à Isabel durant le trajet ? Isabel.. Je souris. Je sors, sous la chaleur torride, sous le soleil éclatant.

" Go go GO !! "

Et tous me suivent. Nous sommes cinq. Nous fonçons droit vers notre cible : quelques maisons regroupées en dehors d'un petit village abandonné. Les impacts de balles sur les murs de merde séchée peinte en blanc me dégoûtent. Ici aussi, la mort s'étend. Arrivé à une centaine de mètres, là où un coup d'chance pourrait permettre à leurs ancêtres russes de nous toucher, nous commençons à nous planquer. Andy scrute l'endroit avec ses jumelles. Il est mes yeux. Et je lui fais entièrement confiance.

" - Clear.

- On progresse lentement, à couvert. On passe par la gauche. "

Les ordres sont clairs et précis. Andy, en retrait, passe la tête toutes les dix secondes pour vérifier. Rien. Le vide.
Nous arrivons à notre but. Nous y sommes.


" Santini, Flakes, vous ouvrez. Fairbanks, tu suis. On vous couvre. "

Les deux premiers se placent près de la porte, et attendent mon signal. Fairbanks est prêt à agir. Un signe de la main, ils exécutent les ordres. Andy scrute le moindre recoins, et je fais tout pareil, ma M4 prête à descendre le premier trou du cul qui fait quelque chose qui me déplaît. J'emmerde les ordres. Si j'dois tuer pour survivre, j'le ferai. Encore. Sans hésiter.

" - Putain de merde Arthur.. Il sont là bas.. à six heures, cent cinquante mètres. J'en ai un en visu, il fait des signes..

- Hostile ? Armé ?

- J'en sais rien putain.. je v.. Armé ! Il a un sniper. SVD.

- Hostile ?!

- N.. je.. il reste planqué derrière son putain de rocher.

- Bordel Andy ! HOSTILE ou PAS ?

Les chuchotements se font plus secs.

- Hostile..

- Tu l'allumes dès que tu peux.

- Fait chier.. On doit les ramener vivants ces enculés !

- Et on les ramène comment avec une balle entre les deux yeux ? Tu flingues ce taré dès que tu peux. On ramènera les autres.

- .. Il fuit. Artie ! Il fuit !

- .. Okay. Les autres reviennent. Toujours clear de mon côté. Toi ?

- Clear Sergent.. Clear. "

Ils reviennent. Ils n'ont rien trouvé. Il reste deux bâtiments à fouiller.

" Go ! Gauche ! "

Nous fonçons vers le second bâtiment. Même modus operandi. Alors qu'ils fouillent, nous entendons des tirs, à 500 mètres. Le son et la cadence ne trompent pas.. Ce sont des ak 47. Et leurs balles sont sûrement destinées à un autre escadrons.

" - Ces fils de putes ont ouvert le match..

- Quel merdi.. "

Des tirs proviennent de cette maison. J'entends les miens hurler des ordres et des insultes. Andy et moi entrons rapidement.. Quel merdier en effet. Un de ces enculés gît à terre et baigne dans son sang. Un autre tremble en collant ses mains sur sa tête, à genoux, son arme devant lui. C'est bon on en tient un. On rentre. Andy signale notre prise au commandement. Un humvee est en route pour nous reprendre. Et pourtant, à peine sortis de là.. le sniper qui s'était enfui loge une balle dans le front de notre cible. Mieux vaut mort que dans nos mains ? Mieux vaut mort que trop bavard ?

" A COUVERT !! "

Et on se planque. Putain. Andy annonce la nouvelle à la radio. Il reprend sa m14 et cherche l'enfoiré qui a fait ça.

" Putain j'aurais dû lui niquer l'front à ce.. LA ! JE L'AI !

FEU ! "

Et Andy le tue. En réponse, d'autres tirs proviennent du troisième bâtiment.

" Y en a marre de ces conneries ! "

Santini part seul. Tête baissée vers l'ennemi.. Il est fou ?!

" Bordel de.. ON LE COUVRE ! "

Nos tirs visent les fenêtres, pour les empêcher de tirer sur notre frère d'arme. Et Fairbanks se met à courir à sa poursuite.

" PUTAIN FAIRBANKS !! REVIENS ICI !! PUTAIN DE MERDE ! GO GO GO ! ON LES SUIT ! G.. "

Et ce taudis de malheur explose. Je sens le souffle ardent comme une baffe en pleine gueule. J'me retrouve sur le cul. Andy et Flakes aussi. Bordel..
Je secoue la tête, le temps de reprendre mes esprits. Je n'entends plus rien. Andy me regarde droit dans les yeux, Flakes me hurle des trucs mais j'comprends rien. Je fronce les sourcils, pour me concentrer. Qu'est ce qu'il me veut.. Merde. Où suis je ?
Ca y est, ça revient. Oh merde !! Santini ! Fairbanks !!

Je me rue vers eux, et je me casse la gueule. Je me redresse encore. Je vois un mec couché au sol. Un mec avec notre équipement. Je fonce sur lui.. C'est George.


" Merde ! George ! T'es okay ? George ? Putain réponds.. Réponds moi sale con ! Qu'est ce que t'as foutu merde ?! Qu'est ce que t'as FOUTU ? PUTAIN ! T'as du sang PARTOUT du con ! J'en.. j'en ai marre t'entends ?! J'en ai MARRE ! Tu vas pas crever ici connard !! TU VAS PAS CREVER ! "

Je le secoue, je le serre contre moi. Encore un frère d'arme qui s'en va ? Non.. pas cette fois. Pas lui. Il ouvre les yeux et laisse échapper un râle.

" - Putain ce.. que je .. viens de prendre mec..

- On va t'sortir de la mon pote ! On te ramène ! MEDIIIC !! MEDIIIC BORDEL !

Le humvee se pointe, et Flakes, le medic, se charge de Fairbanks. Andy vient me voir.. aucune trace de Santini. Il doit être quelque part. Un peu partout. Il m'affirme l'avoir vu entrer. Les flammes de l'enfer et l'immense colonne de fumée noire ne laisse aucun espoir possible.

- J'en ai marre de.. de tout ça..

- Moi aussi mon frère..  

- Putain on le perd .. MERDE ! Fairbanks lâche pas ! LÂCHE PAS TU M'ENTENDS ?! Accroche toi.. putain d'enfoiré de suicidaire va.. Putain.. Fais pas chier comme Santini.. "

J'assiste impuissant à la scène. Fairbanks a lutté. Mais il a été vaincu. Il est mort ici, pour ramener quelques uns de ces enfoirés. Mort pour rien. Comme Santini.
Le humvee nous ramène à la base. On passe à l'infirmerie. On apprend qu'ils ont retrouvé les plaques de Santini avec la moitié de son corps, et un cocktail de morceaux de talibans. On apprend que Fairbanks s'est mangé une balle en plus de l'explosion. Et qu'il était foutrement foutu. On apprend que l'autre équipe a ramené trois de ces fils de putes. Trois. On comprend que nos frères sont vraiment morts pour rien. Et moi.. je n'ai plus qu'une envie. Voir Isabel, pour ne jamais lui parler de ça.



***


Evergreen Ridge, de nos jours.



Neuf ans déjà. Neuf ans que j'ai perdu un ami. Je ne sais pas pourquoi j'y repense maintenant. Je crois que parler de 2006 et du gamin à Izzy a.. ouvert une boite de pandore en moi. Les plus sombres souvenirs, ceux que j'avais enfouis au plus profond de moi, s'amusent à resurgir. Et je dois lutter contre eux. Contre l'état dans lequel ils veulent me plonger. Est ce ça le purgatoire ? Est ça l'enfer que je mérite ? Oh.. je suis assez fort maintenant. Et ce grâce aux paroles d'Izzy. C'est uniquement grâce à elle si je suis encore de ce monde, de toutes manières. Elle ne sait même pas à quel point.

Fairbanks. Un doute commence à m'assaillir. Je fronce les sourcils. Fairbanks. N'y a t il pas un Fairbanks avec nous ? D'où est il originaire ? Est ce quelqu'un de sa famille ? Non.. je ne crois pas. La coïncidence serait énorme. Je dois m'en assurer. Une simple question pourrait m'ôter tout les doutes possibles..

Je me redresse, et sors du lit. Isabel ouvre les yeux. Il fait encore sombre dehors, mais le soleil pointe le bout de son nez. De plus en plus tard. Dans la pénombre, je lui souris.
Puis je m'approche d'elle et je l'embrasse doucement. Je lui dis que je suis déjà réveillé, que c'est à mon tour de monter la garde, et que je prends ce rôle très à coeur. Je ne lui ment pas réellement.. Je ne lui parle simplement pas encore de ce à quoi je pensais, quelques instants plus tôt. Elle porte déjà assez de mon fardeau. Et puis.. Ca ne sert à rien de lui en parler. Pas avant de savoir.

Avant d'aller monter la garde, je passe par la chambre de Lincoln. Je frappe à sa porte. Quand il m'ouvre, je le salue, avec le sourire.


" Salut.. Hey dis, t'es de garde aussi ce matin non ? Sinon.. ça te dit de venir quand même ? Faudrait.. en fait faudrait que je te parle d'un truc. "

Je lui montre mon paquet de cigarettes. Ca, c'est du genre bonne augure, mais à souhait !
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Re: All the things come back to you

Lun 31 Oct 2016 - 19:35

« Je suis désolé Lincoln. » Je ne répond pas. Je respecte mon sergent, le problème n’est pas là, mais… je ne suis pas en état de répondre quoi que ce soit. « Je... Si vous avez besoin de quoique ce soit... » Mon regard est vide. Humide. Je ne répond pas. Ce n’est pourtant pas souvent que le sergent Nolan m’appelle par mon prénom.


Theodore Woodrow Fairbanks. Mort pour la patrie. George Abraham Fairbanks. Mort pour la patrie. Lincoln Franklin Fairbanks. Brisé pour cette connerie de patrie.


« Vous allez rentrer chez vous, soldat. » Je ne veux pas rentrer chez moi. Je veux qu’ils rentrent à ma place.


Condoléance. Regret. Guerre. Theodore. Balles. “Héros”. Patrie. Guerre. Theodore. Mort. George. Explosion. Attentat. Patrie. Guerre. George. Mort.
Morts.


Morts.



Je me réveille en sursaut. Putain de cauchemar. Nerveux, je jette un coup d’oeil à Alice, encore couchée près de moi, endormie. La beautée de mon ange endormi m’arrache un petit sourire de réconfort. Je ne serais pas ce que je ferais sans elle.


A nouveau, je suis tiré de mes songes lorsque j’entend frapper à ma porte… A cette heure ci ? Je ne suis pourtant pas de garde… il me semble. Merde alors, j’espère que non, sinon je suis en retard. Bon, en attendant, il faut bien que je vois ce qu’on me veut, alors c’est l’heure de se bouger dans tous les cas.
Rapidement, j’enfile un pantalon et mes lunettes avant de me diriger vers la porte que j’ouvre sans tarder. Arthur. Il est important ici il me semble, mais je n’ai jamais eu trop l’occasion de discuter avec lui. Il a l’air d’être un type sympa… Et il n’y a pas de raison qu’il ne le soit pas s’il est ici. Encore un peu endormi, je le salue en souriant alors qu’il me parle de tour de garde… Et de truc à me dire. Etrange. J’espère que je n’ai pas fait de bêtise…


« Salut, hum… Je… Je ne crois pas être de garde ce matin mais… non ça ne me dérange pas, avec plaisir même, de toute façon je me suis déjà réveillé, alors autant se montrer utile ! » Répondis-je aimablement, un sourire amical aux lèvres. « Je m’habille juste et j’arrive tout de suite. » Rapidement, j’enfilai une surchemise et me chaussai et, après avoir jeté un petit coup d’oeil vers Alice qui dormait toujours, je sortis de la chambre pour rejoindre Arthur.


Tranquillement, nous partîmes alors effectuer notre tour de garde. J’aimais beaucoup me rendre utile à Evergreen Ridge, que ce soit par ces banaux tours de garde, par des sorties en extérieur ou même par l’éducation des enfants du camp. J’ai besoin de me sentir utile ici. De me sentir exister. Après ce que j’ai vécu, je n’ai besoin que de voir un peu plus de vie, et je ferais tout pour qu’elle s’améliore, même par petite touche.


En route, je finis par m’adresser plutôt timidement à Arthur, de manière toujours aussi courtoise et amicale. « Tu voulais me dire quelque chose ? » J’aurais pu ajouter un “rien de grave j’espère” mais n’osais pas vraiment… Il faut dire que dans ce nouveau monde, on peut s’attendre à tout. Et je déteste ça, clairement.
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Re: All the things come back to you

Sam 5 Nov 2016 - 12:27

Face à lui, je me sens un peu bête d'être venu le déranger. L'espace d'un instant, je songe même à m'excuser et à le laisser tranquille, prétextant que de toutes façons nous pourrions bien parler de tout ça plus tard. Mais.. Non. Plus tard n'est pas dans mes habitudes. Plus tard n'est plus une certitude, et ce malgré nos efforts pour faire tenir ce camp debout. Maintenant que nous y sommes, autant aller au bout des choses. Lincoln accepte et ne prend que peu de temps pour s'habiller. En l'attendant,  je réfléchis à comment aborder le sujet avec lui. S'il a vraiment un lien avec mon ami décédé ce jour là, il est préférable de lui poser les questions en douceur. Une explosion d'émotion n'est pas vraiment ce que je recherche. Juste.. des réponses.

Quand il est prêt, nous partons vers l'extérieur. Les tours de garde à Evergreen sont simples et souvent très tranquilles. Cependant ils sont nécessaires, et je m'y applique toujours autant. Un oeil vif et averti, pour n'observer que le calme ambiant. La beauté de la nature qui s'offre à nous. La paix, tout simplement. Ca me fait sourire.


" Tu te sens bien ici ? "

Une question conne, car dans le cas contraire, il serait déjà parti. Mais il est important de poser cette question. Gary l'a fait pour moi, et j'ai apprécié son inquiétude. Que ce camp de survie devienne un véritable lieu de vie est ma priorité absolue.
Ensuite, je me saisi d'une clope. Et je lui en propose une. Je n'avance plus. Une petite pause dans notre tour de garde, qui n'était qu'un prétexte, pour parler de ce dont j'ai à parler avec lui. Il me pose d'ailleurs la question, j'imagine qu'il a compris.
Je le sens un peu inquiet, et je me montre rassurant avec un grand sourire.


" Oui.. Tu étais soldat non ? Marines il me semble. J'étais dans l'US army moi. Je suppose que.. t'as fait l'Afghanistan ? Peut être même l'Irak ?

La discussion prend la tournure d'un partage de souvenirs, entre deux frères d'armes qui ne se sont pas connu sur le domaine de la mort. C'est ce que font toujours deux anciens soldats. Ils prennent une chaise, une bière, réajuste leurs casquettes et commencent à parler de leur unité. De leurs cicatrices. Et petit à petit, les murs se brisent, les secrets se livrent, et finalement la discussion devient confession. Car bien souvent, seul un soldat peut comprendre un soldat.

.. J'y étais moi, en Afghanistan. Posé à Kaboul. Dès sa reprise et... jusqu'à c'que je rende mon flingue. C'est plus de dix ans de ma vie ça. "

Fairbanks. Alors que je tourne autours du pot, ce nom me trotte dans la tête. Mais, même s'il me semble voir un petit air de famille, j'attends encore pour aborder le sujet. Les murs sont encore solides.
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Re: All the things come back to you

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