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Re: In pursuit of happiness

Jeu 17 Nov 2016 - 15:14

Souviens-toi Kate. Abandonner c'est pour les faibles. Alors même quand quelque chose a l'air difficile, tu ne dois jamais arrêter de te battre pour y arriver. D'accord? Aller, essaie encore.

Je relevais la tête vers mon père, hochant la tête en lâchant un rapide petit "oui" en guise de réponse au rapide sermon qu'il venait de me faire. Je soufflais un bon coup, me redonnant du courage ainsi et remettais maladroitement la Winchester contre mon épaule. Mes bras étaient tendus un maximum pour réussir à tenir l'arme et atteindre tant bien que mal la gâchette. Bon, il faut dire aussi qu'à sept ans, ce n'est pas trop le genre d'armes avec lesquelles on s'en sort facilement. Mais comme l'avait dit mon père, il ne faut jamais abandonner. Abandonner, c'est pour les faibles. Et je ne suis pas faible. Je me battrai jusqu'au bout, quoi qu'il arrive. Sous le regard bienveillant de mon paternel, je recommençais à viser puis une balle sortit du canon. Mais avec le recul et mon manque de force au vu de mon âge, un trou se fit dans le plafond, et je me retrouvais bien vite sur les fesses. Le petit sourire que j'avais auparavant sur les lèvres avait disparu et s'était transformé en une moue triste. Ma bouche tremblait un peu alors que mes yeux s'emplissaient de larmes qui bientôt se libérèrent en sanglots. J'avais tellement peur de décevoir mon père... Mais d'un coup, alors que je frottais mes yeux avec mes poings serrés, une chaleur m'entoura. Une présence bienveillante et sécurisante. L'espace d'un instant, j'avais presque l'impression de pouvoir sentir le parfum de mon père. Pourtant je le savais. Je savais qu'il ne s'agissait que d'un rêve... Mon père était mort. Et je n'avais plus sept ans... Le temps d'un seul clignement d'yeux, tout avait changé autour de nous. J'avais à nouveau 33 ans, et dans mes bras je tenais le corps de quelqu'un qui n'était pas mon père. Pourquoi est-ce que je rêvais de lui? Dans mes bras... c'était le corps de Daryl que je tenais. Oui, le frère de ma meilleure amie. Accessoirement l'homme dont j'ai toujours été amoureuse... Et qui m'a brisé le coeur... D'un coup, des grognements similaires à ceux des malades parvinrent à mes oreilles. Et je vis le corps de l'aîné Cooper tomber au sol, couvert de sang et de blessures. Mon corps se mit à trembler, comme secoué par quelqu'un d'extérieur. Et une voix parvint à mes oreilles. D'abord très lointaine, puis de plus en plus proche. C'était... la voix de Hope? Elle m'appelait.


Je me réveillais en sursaut lorsque ma meilleure amie m'appela une nouvelle fois, plus fort que les fois précédentes. A vrai dire, suite au cauchemar que je venais de faire, j'avais du mal à savoir ce qui était réel ou non. J'avais ouvert des yeux emplis d'incompréhension en regardant Hope. Il fallait qu'elle m'explique. Mais alors qu'elle le fit, quelqu'un ou quelque chose gratta à la porte. Mais cela n'était pas assez "humain" pour être quelqu'un qui n'était pas infecté. D'ailleurs quand la poignée se mit à tourner lentement, je fis malgré moi un bond en arrière dans le lit. Il ne me fallait pas plus d'indices. J'avais compris. Ma meilleure amie alla écouter discrètement à la porte si quelque chose se tramait dans le couloir. Quand elle me dit qu'ils étaient là, il ne me fallut pas plus longtemps pour me ruer sur mon sac et remballer ce que j'avais pu sortir en faisant le moins de bruit possible. Ensuite, je prenais mon arme qui était restée posée sur la table de chevet au cas où et vérifiais si elle était chargée. Oui. Tout avait été fait dans le noir, histoire d'être plus discrètes, et Hope m'indiqua ensuite que c'était loin d'être une situation facile. Elle avait peur. C'était facile de le voir dans ses yeux, sur les traits de son visage. Etant donné que j'étais prête à partir, je prenais sa place près du rideau pour regarder à l'extérieur et imaginer de quelle façon est-ce qu'on allait sortir de là pendant qu'elle mettait ses chaussures et sa veste. Un long souffle, censé me donner du courage, sortit d'entre mes lèvres alors que je me passais une main dans les cheveux puis sur le visage. Comment est-ce qu'on allait sortir de là? Et surtout, comment est-ce que j'allais du coup réussir à tenir ma promesse? J'avais promis que je l'emmènerai jusque chez son frère saine et sauve. Et je ne brise jamais une promesse. C'est un principe. D'un coup, des bruits de tir me firent sursauter. Cela provenait du couloir. Un fusil à pompe. J'en étais sûre et certaine. Disons que pour reconnaître les bruits d'armes, je n'ai jamais eu trop de problèmes. Avec un père armurier... Enfin bref. J'attrapais rapidement la main de ma meilleure amie pour l'attirer vers moi, au fond de la chambre. Quelqu'un était là, et il semblait s'en sortir pas trop mal. Pour le moment. Peut-être qu'on pourrait en profiter pour s'enfuir. Prenant le visage de Hope entre mes mains, je la regardais dans les yeux avant d'embrasser son front et de prendre la parole en chuchotant pour essayer de la rassurer.

On va y arriver. Tu restes là, et moi je vais voir dans le couloir... Si jamais il se passe quelque chose, tu prends les clés, mon arme, et tu fonces à la voiture d'accord?

En réalité, il s'agissait plus d'une question rhétorique qu'autre chose. Je ne comptais pas vraiment lui laisser le temps de me dire si elle était effectivement d'accord ou non. Approchant de la porte à pas feutrés, j'attendais d'entendre des bruits de pas. Et ce fut le cas. Mais ils étaient beaucoup trop assurés et rapides pour être ceux des infectés. J'ouvrais la porte lentement, juste assez pour voir un petit bout du couloir et me donner une idée de ce qui s'y trouvait. Du sang recouvrait les murs, des morceaux de corps, et j'en passe. Et oui. Les fusils à pompe dans un espace restreint... ça fait des dégâts considérables. J'avalais difficilement ma salive avant de sortir de la chambre prudemment, sans bruit. En parlant de silence, à présent je n'entendais plus rien dans le couloir. Pas un souffle ou un signe de présence d'infecté qui déambulerait dans le coin. Pas signe d'âme qui vive. Bizarre. Je décidais donc de commencer à avancer, faisant attention à où est-ce que je posais les pieds histoire de faire un minimum de bruit. Mais soudain, un bruit se fit entendre de derrière moi. Quelqu'un sortait d'une chambre. Une main se posa avec force sur ma bouche pour m'empêcher de crier et une autre me tira en arrière pour me cacher avec l'individu dans l'entrée de la chambre. J'étais prête à hurler, à tirer dans la jambe de l'homme qui me tenait jusqu'à ce que j'entende sa voix et qu'il ne me relâche.

Kate, c'est Clark, du calme. Où est ton amie? Si elle est toujours là, va la chercher et on se tire aussi vite que possible., dit-il avant de poursuivre devant mes yeux emplis de questions. J'étais un champion de tir à l'arme ancienne, quand j'étais plus jeune. C'est le genre d'habitudes qu'on perd pas. Et ça, j'l'ai trouvé dans une armoire chez le type de la réception.

Il se stoppa ensuite, son visage se refermant et m'entraîna jusqu'à la chambre que j'occupais avec ma meilleure amie. J'entrais, lui signifiant ma présence par le même code qu'on avait quand on était gamines et qu'on voulait communiquer d'une chambre à l'autre. Ouais, c'était difficile de nous empêcher de parler ou de nous séparer. Une fois cela fait, j'entrais rapidement en laissant le mari de Jane nous suivre. En parlant d'elle... Est-ce qu'il savait dans quel état elle se trouvait? Enfin, cela m'aurait vraiment étonnée que cela soit récurrent chez elle de se balader sur le parking en chemise de nuit comme le ferait la créature de Frankenstein. Alors que je jetais un rapide coup d'oeil à Hope, j'entendis l'homme prendre la parole.

Elle est dehors. Jane. Elle était partie nous chercher des glaçons. C'est là qu'elle est tombée sur ces... trucs. J'avais pas le choix. Mais je partirai pas d'ici sans elle. Alors si je vous dit de courir en me laissant derrière, vous le ferez. D'accord?

Il posa son regard sur moi, comme pour être sûr que même si la cadette Cooper en décidait autrement, je ferai en sorte de respecter sa volonté. Un rapide hochement de tête lui assura que je n'y manquerai pas, puis il nous fit signe de le suivre à l'extérieur. Il passait devant, tenant fermement son fusil à pompe, prêt à tirer sur un quelconque danger. Les couloirs étaient déserts. On n'entendait pas un seul bruit. Enfin, jusqu'à ce qu'on atteigne le parking. Là, la vision qui s'offrit à nous fut légèrement plus effrayante. Stressante. Depuis la fenêtre, on aurait cru que tout était calme. En réalité, il devait y avoir environ sept ou huit infectés qui déambulaient. Parmi eux se trouvait la femme de Clark. Instinctivement, je venais attraper la main de Hope, la gardant près de moi tout en pointant mon arme devant moi. Il fallait être prudents. L'homme passa en premier, m'ordonnant de me ruer vers la voiture au plus vite et de partir sans attendre. Il disait qu'il allait se charger d'attirer l'attention pour nous permettre de fuir. Sa voix était sans appel, et même si cela m'avait fait un drôle d'effet sur le coup, je savais qu'il ne fallait pas perdre de temps. Gardant Hope près de moi, je me mis à courir avec elle en direction de la voiture. On devait faire vite. Très vite. D'un coup, un infecté apparut près de notre arrivée. Je n'eus même pas le temps de réfléchir que déjà mon doigt avait appuyé sur la gâchette et que la balle était partie se nicher entre les yeux de l'homme. Quelle ironie. En approchant, j'avais pu voir qu'il s'agissait de l'homme qu'on avait vu à la réception lors de notre arrivée. En un sens, je l'avais prévenu de ce que j'allais faire s'il se mettait en travers de notre route... Bref. Attrapant les clés qui étaient dans ma poche, j'ouvrais la voiture et jetais les affaires dedans une fois que j'avais passé les clés à Hope pour qu'elle démarre sans attendre. Le moteur se mit en marche et trois nouvelles balles sortirent du canon de mon arme. Trois balles, deux infectés. Bon ratio. Merci papa... Quand le bruit du fusil à pompe de Clark ainsi que ses cris de rage se firent entendre, j'ai compris qu'on ne devait plus rester ici. Je rentrais dans la voiture, m'attachant rapidement avant de dire à ma meilleure amie de démarrer. Alors que nous quittions le parking, mon regard se posa sur la masse noire qui commençait à affluer autour de l'homme qui nous avait sûrement sauvé la vie.

Bordel... Et maintenant, on fait quoi?, disais-je en regardant ma meilleure amie.

J'avais du sang sur le visage, pas le mien fort heureusement, et dans mes yeux brillait une lueur que je n'avais jamais eue avant. Celle d'une personne qui était, sans le savoir, devenue une tueuse de sang froid.
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Re: In pursuit of happiness

Mar 22 Nov 2016 - 16:03

Kate était sa seule famille présentement. La seule qui comptait vraiment à ses yeux, et la seule qui avait toujours compté. Si Hope n'avait pas toujours été proche de son frère, elle avait créé avec la blonde une sphère, une bulle, ou elles étaient les seules à pouvoir rentrer. Elles se comprenaient sans avoir besoin de parler, elles savaient exactement quand quelque chose se discutait de quand ça ne servait à rien. Kate avait été la seule, toujours elle, encore elle, à avoir eu assez d'importance pour que Hope la prenne avec elle dans ses bagages. Elle était son porte bonheur, et au-dessus de ça, plus encore : une partie d'elle.

Jamais elle n'avait pu douter de la sincérité de ses sentiments. Jamais. Parce que leur amitié remontait à si loin qu'il n'y avait rien pour instiller seulement un doute, une question. Qu'importait quand, qu'importait ou. Elles étaient ensemble contre le reste du monde, mais que le reste du monde prenne garde... Cette femme était celle de sa vie, une amie que l'on garde à tout jamais, jusqu'à son lit de mort. Mais Hope n'avait jamais imaginé que la mort viendrait leur rendre visite aussi rapidement, et s'installerait durablement dans leur monde.

La brune réussit à reprendre péniblement son souffle. Tenant le volant fermement, elle n'arrivait pas encore à croire ce qu'elles avaient vu. Clark, Jane. Le gérant du motel. Cette nuit affreusement courte et cauchemardesque. Elle s'était limite faite traîner jusqu'à la voiture par sa meilleure amie, qui ne l'avait pas lâché. Pour tout dire, Hope retrouvait à peine des sensations dans ses doigts tant la blonde avait serré de toutes ses forces pour être sûre de ne pas la perdre. Ce qu'elles allaient faire maintenant ? La Cooper n'en savait rien. Elle secoua la tête nerveusement, les yeux braqués sur la route.

Elle s'échinait pour l'instant à mettre le plus de distance possibles avec ce motel de l'enfer. « J'en sais rien... » Réussit-elle finalement à articuler. En réalisant l'ampleur des dégâts. C'était pire que tout. C'était... Comment pourraient-elles arriver jusqu'à Seattle dans ces circonstances ? Bon sang... Hope avait envie d'avoir son frère au téléphone, et qu'il leur trouve un tour de magie pour se téléporter jusque là-bas et ne plus parler de ces histoires. Oui, un tour de magie, c'était probablement ce dont elles avaient besoin aujourd'hui...

Jour 6.

Kate et Hope avaient quittés les grands axes depuis la veille, pour s'éviter bien des tracas. Après la fuite du motel, toutes deux avaient décidé qu'il était plus sage de s'attarder sur des endroits bien moins fréquentés. De fait, elles évitaient également les bouchons, mais se perdaient aussi plus facilement. Hope éclata de rire dans l'habitacle de la voiture. Et sur l'instant, elle se rendit compte que ça faisait depuis son départ de Chicago qu'elle n'avait pas seulement ri. Ça lui fit un bien fou, et elle sentit qu'il en allait de même pour Kate.

« On tourne en rond depuis tout à l'heure ! » Fit-elle à sa meilleure amie, alors que ça faisait la quatrième fois qu'elle tournait à droite et qu'elles n'arrivaient pas à retrouver la route qu'elles cherchaient. Elles gâchaient un peu d'essence, mais bon... Elles avaient refait le plein de volant la veille un tracteur arrêté en plein champ. Jamais l'une comme l'autre n'avaient fait un truc aussi dingue de leurs vies. Siphonner le réservoir d'une machine agricole au milieu de nul part. C'était un monde... « Suis ce panneau-là... » Fit la petite brune en désignant un arrêt pour routier.

Une air de repos, à dire vrai. Un endroit où elles arrivèrent rapidement. Il faisait jour, pour plusieurs heures encore. L'endroit était désert, spacieux. Il n'y avait qu'une sorte de maisonnette devant elle, qui indiquaient des toilettes et des douches, ainsi qu'une air de pique-nique. Difficile de savoir dans quel état c'était à l'intérieur, mais toutes deux avaient besoin de faire une pause, et de prendre éventuellement une douche. Depuis le motel, elles n'avaient pas vraiment quitté l'habitacle de la voiture.

Repoussant la porte, Hope tint entre ses mains sa hache de service, s'avançant d'un air confiant vers l'endroit. Enfin... Confiant à demi ! Se tournant vers Kate, elle lui fit un sourire : « Garde tes munitions, d'accord ? » Elles en avaient besoin. Il lui faudrait maintenant se débrouiller avec ce qu'elles avaient entre les mains. Les moyens du bord. Pour économiser leurs ressources, comme leurs munitions qui devenaient on ne pouvait plus précieuses. Du reste, elles s'approchèrent. Hope devant car elle tenait l'arme la plus efficace en l'état.

Et la brune stoppa son amie. « Maintiens la porte fermée, je vais toquer. S'il y a quelqu'un, un infecté, il viendra... » Kate se plaça en conséquence contre la surface, maintenant la poignée relevait pour ne pas qu'un autre du mauvais côté puisse l'enclencher. Et Hope tapa. De toute sa force contre le bois, pour être sûre que ça résonne à l'intérieur. Plusieurs fois à la suite, en sentant un nœud se formait dans son ventre, avec la peur que ça engendrait évidemment. Avec un peu de chance..

Il n'y avait plus qu'à attendre.



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Re: In pursuit of happiness

Sam 17 Déc 2016 - 17:35

Souvent, on entend dire que les jours passent mais ne se ressemblent pas. En un sens, c'est vrai. Chaque heure qui passe est vécue comme si elle allait potentiellement être la dernière. Et pourtant, j'ai l'impression que quoi qu'on fasse, c'est toujours la même chose. On tente tant bien que mal de rejoindre Seattle, de retrouver le frère de Hope. Pourtant, la route semble infiniment longue. J'ai l'impression que cela fait une éternité qu'on est sur les routes, et qu'on n'en verra jamais le bout. Depuis que nous sommes parties du motel, chaque fois que je ferme les yeux je ne peux m'empêcher de repenser à ce qui s'y est passé. Ce couple qu'on avait rencontré quelques heures auparavant au détour d'une petite pause improvisée, qui nous avait aidées sans demander quelque chose en retour... Et moi, je m'étais montrée tout ce qu'il y a de plus désagréable envers eux. Disons que j'ai toujours eu du mal à accorder ma confiance aux gens. Et cela ne va pas en s'arrangeant avec le temps qui passe. Et avec une infection qui semble gagner de plus en plus de terrain au fil des jours... Je crains que bientôt il ne soit totalement impossible de faire confiance à quelqu'un sans leur faire passer un pseudo test ou je ne sais trop quoi. Quoi qu'il en soit, ce qui est fait est fait. En me torturant l'esprit je ne parviendrai pas à ramener Clarck. A lui rendre sa femme, Jane. Il s'est sacrifié pour que Hope et moi puissions nous échapper. Il nous a défendues, et ce au péril de sa propre vie. Et moi qu'est-ce que j'ai fait pour lui? Absolument rien. Je n'ai même pas eu le temps de le remercier, de lui dire que je regrettais de m'être montrée su désagréable avec lui quand nous nous sommes rencontrés. D'un autre côté, je me dis aussi que je ne dois pas m'en vouloir. Qu'il valait mieux que ça soit lui plutôt que l'une de nous deux. Parce qu'il faut être honnête... Je n'aurais jamais pu continuer la route sans Hope. Et je ne sais pas si elle l'aurait continuée sans moi. Enfin, on ne sait jamais. Elle a son frère à retrouver de toute façon. Mais le problème était qu'il était toujours impossible de savoir, à l'heure actuelle, si on allait vraiment retrouver l'aîné Cooper au bout de la route ou non. Peut-être que nous étions en train de poursuivre un fantôme.

Pour la énième fois, Hope me disait de tourner de telle façon, de suivre telle route. Mais à l'évidence, on était en train de tourner en rond. D'ailleurs, elle me le fit bien vite remarquer, et étonnamment cela nous fit rire. De bon coeur. Peut-être que c'était les nerfs qui commençaient à lâcher aussi. Mais en toute franchise... Cela faisait un bien fou. Après ces quelques instants de légèreté, nous avons fini par retrouver notre chemin et suivre les indications qui étaient données pour atterrir sur une aire de repos pour routiers. En un sens, c'était ce qu'on était devenues aussi. Non? Une fois le moteur arrêté et que nous étions toutes deux sorties du véhicule, nous avons directement pris la direction de l'entrée du bâtiment. Suivant les indications de ma meilleure amie, je me mettais donc contre la porte, empêchant cette dernière de s'ouvrir en maintenant la poignée d'une main. Mon autre main tenait fermement mon couteau de chasse, alors qu'on attendait toutes deux que quelque chose se passe. Qu'un bruit se fasse entendre, que quelqu'un tente de sortir. Possiblement un infecté. De toute façon, il y en avait partout maintenant... Il fallut d'ailleurs quelques minutes avant que, devant le silence qu'il y avait à l'intérieur, je ne prenne l'initiative d'ouvrir la porte et d'entrer prudemment. Comme d'habitude, je passais devant. C'était tout bonnement inconcevable pour moi de laisser Hope prendre le risque d'être en tête de file. Enfin bref. Regardant autour de moi, j'avançais lentement tout en restant sur mes gardes.

On dirait qu'il n'y a personne ici... Pour une fois!

Un petit sourire étira mes lèvres alors que je regardais Hope tout en rangeant mon couteau dans le holster de cuisse qui lui était réservé. M'accordant quelques instants de répit, je prenais le temps de m'étirer longuement. Cela faisait une éternité que je n'avais pas fait ça. En même temps, en passant notre temps dans la voiture, c'était relativement compliqué d'avoir la place pour le faire. Un sourire, plus large cette fois, étira mes lèvres quand mon regard se posa sur de la nourriture. Au même moment, comme pour me donner plus de légitimité, mon estomac se mit à grogner.

Je meurs de faim... Pas toi? Et si on se faisait plaisir pour une fois? Depuis le temps qu'on est tout le temps dans cette voiture...

Je regardais ma meilleure amie, attendant son avis et son verdict pour savoir quoi faire. Est-ce qu'on allait prendre un peu de temps pour nous, pour nous reposer? Ou bien est-ce que la pause sera de courte durée pour essayer d'arriver au plus vite auprès de son frère? Ce sera à elle de décider.
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Re: In pursuit of happiness

Sam 17 Déc 2016 - 21:34

C'était un soulagement, elle ne pouvait pas le cacher. Son visage afficha une mine rassurée, qui trahissait ses sentiments. Elle avait peur, sans arrêt peur, de rencontrer des morts. Là, de savoir que pour cette fois, personne ne leur sauterait au visage pour les dévorer, Hope laissa échapper un long soupire satisfait. Et elle ne fut pas la seule. La confirmation de sa meilleure amie fut comme la permission de reprendre son souffle. Elle lâcha une de ses mains autour de sa hache, ne la portant plus qu'à un bras, alors que les deux s'avançaient vers l'intérieur pour contemplait l'endroit.

Il y avait une sorte d'antichambre, avec deux fauteuils et une table basse pleine de magazines dépassés depuis longtemps. Plus loin, une machine à café qui ne marchait plus, ainsi qu'un distributeur de friandises. Le ventre de Kate gargouillant arracha un sourire un brin moqueur de la part de la Cooper, alors qu'elle lui lança un regard en coin. Derrière, une porte à battant, donnant sur la salle d'eau. La proposition de la blonde la fit rire, elle la fixa comme pour voir si elle était sérieuse.

« Tu penses qu'on sera tranquille ? » Demanda-t-elle doucement. Elle n'eut besoin que de l'approbation de Kate pour comprendre que oui. Il y avait moyen pour que ça fonctionne. « Tu t'occupes du distributeur, je vais faire un tour au pipi-room. » Lança Hope avec légèreté, se détournant de son amie pour passer la porte des toilettes. Loin d'être méfiante, elle n'eut aucune mauvaise surprise cependant, à sa grande satisfaction. Et l'affaire pliée en quelques secondes, la brune se redressa pour aller se laver les mains, par habitude.

Pressant le robinet, l'eau en sortit. Claire. Fraîche. Hope orienta vers l'eau chaude, en se doutant que ça ne marcherait probablement pas. Ses mains se lavant doucement, elle eut une surprise de taille : « OH PUTAIN ! » Lâcha-t-elle en se reculant de stupeur. Kate déboula dans la salle d'eau, arme sortie, prête à tirer, alors que Hope fixait le filet d'eau avec les yeux ronds comme des billes. Son amie ne comprit pas, et elle eut tôt fait de lui expliquer d'nue petite voix aigue et à moitié hystérique : « L'eau est chaude ! Va chercher le shampoing ! »

Il n'en fallut pas plus aux filles pour récupérer quelques affaires et revenir en poussant des petits cris ravis vers l'intérieur de la bâtisse. Finalement... c'était presque une bonne journée.

*

La douche avait été un véritable délassement. Elles y avaient passé plus d'une demi-heure, rechignant à en ressortir. Ça aurait été déroutant que quelqu'un les surprenne là, mais les deux jeunes femmes n'avaient pas encore les réflexes de survie les plus fous. Pour elles, une douche était quelque chose d'encore important, pas un luxe dispensable. Les cheveux ondulant, un peu fous, Hope fixa le plafond de la maisonnette en soupirant.

« Je crois que si j'avale encore une barre de chocolat, je vomis. » Fit-elle à sa voisine, sans tourner le regard vers elle. La suite ne fut que rire amusé. Elles en étaient au même point. Mais cette pause était un soulagement. Elles avaient installé leur campement là, à côté de la machine à snacks que Kate avait réussi à éventrer. La porte avait été bloqué à l'aide d'un fauteuil, elle avait tiré des serviettes face aux vitres pour ne pas laisser filtrer la lumière. Leur abri était provisoire, un peu bancal, mais pour une nuit ça ferait l'affaire.

Malheureusement, elle dormait à même le sol, dans leurs sacs de couchage dérobés lors d'une pause quelques jours plus tôt. Celui de Hope sentait la clope à plein nez. Mais elle n'avait plus la force de s'en plaindre. Elle tapota sur son téléphone, avant de l'éteindre pour économiser sa batterie. « Pas de messages. De personne. » Annonça-t-elle. C'était le même disque depuis le départ de Chicago. Rien ne passait. Et rien ne passerait plus jamais.



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Re: In pursuit of happiness

Mar 24 Jan 2017 - 20:53

On dit souvent que les petits plaisirs sont les meilleurs. Mais en réalité, il est vraiment difficile de les apprécier tant qu'on n'a pas conscience de leur importance. Personnellement j'ai toujours mis un point d'honneur sur l'hygiène. J'étais du genre à prendre une douche au moins deux fois par jour, voire plus si le besoin s'en faisait ressentir. Si jamais il m'était réellement impossible d'avoir un accès à de l'eau me permettant de me brosser les dents, c'était bain de bouche et chewing-gum. Et il faut aussi dire que je tiens énormément à mes cheveux. Qu'ils soient soyeux et doux était là l'un de mes principaux objectifs. Comment dire qu'à présent, j'ai l'impression que tout va radicalement changer? Cela faisait des jours et des jours que nous n'avions pas eu d'accès à un point d'eau que ce soit pour nous rafraichir ou carrément nous laver. Et lorsqu'on l'avait eu, non seulement l'eau était glacée mais en plus le motel avait bien vite été envahi par les infectés. Du coup, il était évident qu'on n'allait pas rester là sagement à attendre. Et depuis, on avait de nouveau été uniquement sur les routes. A vrai dire cela faisait tellement longtemps que nous étions en train de rouler que j'avais l'impression que ce relais routier sur lequel nous venions de tomber était une sorte de don du ciel. Nous avions même eu la chance inouïe de ne pas avoir droit à un comité d'accueil. C'était un réel soulagement. Et quand en suite nous nous étions rendues compte qu'en plus d'avoir de la nourriture à foison, il y avait aussi de l'eau chaude... Autant dire que c'était le nirvana.

Pourtant, de toute évidence rien ne peut jamais se passer bien depuis que nous nous sommes mises à fuir Chicago. En vérité, il ne s'était presque jamais rien passé de bien dans ma vie quand j'y pense. A part bien entendu ma rencontre avec Hope. Et ça, jamais je ne pourrai l'échanger. Contre rien au monde. Quoi qu'il arrive. Enfin bref. Nous étions donc arrivées dans ce relais routier et nous y avions installé notre petit campement pour pouvoir nous reposer avant de reprendre la route vers Seatle. Le seul souci... C'était qu'on n'avait absolument pas les réflexes de survie nécessaire pour nous mettre en sécurité. Alors oui, les basiques on les avait bien retenus. Toujours penser à verrouiller la porte d'entrée, ne dormir que d'un œil, rester à proximité de ses affaires, tout ça on avait appris à le retenir. Par contre... Penser à faire le tour d'un bâtiment et protéger toutes les entrées même celles de service, on y avait pas pensé. Et c'est certainement la raison pour laquelle ce qui est arrivé arriva. Je me souviens d'un bruit de fenêtre qui se brise. De bruits de pas qu'on cherche à rendre plus discrets...Puis plus rien. J'avais à peine eu le temps de me redresser qu'un sac recouvrait déjà mon visage et m'empêchait de voir ce qui se passait. J'avais essayé de me débattre, mais c'était peine perdue.

J'ouvre les yeux. Et comment dire que le fait qu'il fasse totalement noir dans cette pièce ne m'aide absolument pas à me calmer? Oui, l'avantage d'avoir peur du noir... Je regarde autour de moi, essayant de capter quelque chose, et d'un coup je sens quelqu'un attraper ma main. Aucun doute possible, il s'agit de Hope. Cela ne peut être qu'elle. L'entendant balbutier dans la panique, j'essaie de la rassurer comme je peux. Mais comment le pourrais-je? Je ne suis pas dans un meilleur état qu'elle. Cela doit faire quoi? Deux jours qu'on est là dedans? Je n'ai pas la moindre idée de qui sont ces gens. Mais il faut qu'on parvienne à se tirer d'ici. Par chance, j'ai toujours réussi à me faire avoir à la place de ma meilleure amie. Ou tout du moins je l'espère. Ce qu'ils m'ont fait... Je n'aurais jamais imaginé faire ça même à des animaux ou à mes pires ennemis. J'ai été violée. Par des hommes. Par des femmes. Une fois même par les deux en même temps. Mais par chance, ils ne semblent pas des plus intelligents. J'ai réussi à récupérer mon arme qu'ils m'avaient confisqué sans même qu'ils ne s'en rendent compte. Aujourd'hui, je vais faire tout ce que je peux pour nous sortir d'ici. Peu importe ce que cela peut me coûter.

Je n'aurais jamais cru si bien dire en pensant que je ne m'arrêterai pas devant un ou plusieurs obstacles. C'est la raison pour laquelle j'étais à présent dans la voiture à côté de Hope qui conduisait tant bien que mal, tenant mon épaule pour essayer d'arrêter le saignement. Quand ils avaient enfin ouvert la porte pour en récupérer une de nous deux, j'avais sacrifié quelques balles pour descendre les quatre enfoirés qui nous retenaient prisonnières. C'était eux ou nous. Le problème, c'est que j'avais moi aussi pris une balle. Heureusement qu'elle n'avait pas atteint un poumon ou un quelconque autre organe... Alors oui, j'étais heureuse de m'en être sortie. Que l'on s'en soit toutes deux sorties. Mais ce qui s'était passé dans cette aire de repos... J'aurais préféré devenir amnésique et ne plus jamais m'en rappeler. Un silence pesant planait dans la voiture depuis qu'on l'avait récupérée pour nous enfuir et reprendre notre progression vers Seattle. Silence que je commençais à ne plus supporter. J'avais besoin de savoir. Est-ce qu'elle allait bien? Est-ce qu'ils lui avaient fait du mal? Et si oui, lui ont-ils fait la même chose qu'à moi? Me raclant la gorge, je prenais la parole d'une voix un peu éraillée vu que j'avais passé plus ou moins les deux derniers jours à crier de protestation et de douleur.

Tu... Comment tu vas..? Dis moi qu'ils ne t'ont rien fait...
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Re: In pursuit of happiness

Mer 25 Jan 2017 - 12:44

Hope était tétanique. Et elle l'était pour deux. Depuis qu'elles avaient réussi à s'enfuir, la brune n'avait pas réussi à dire un mot. Elle tremblait à ne plus pouvoir s'arrêter, pleurant à chaudes larmes au passage, comme si elle puisant dans une source intarrissable. Elle sanglotait, essayant de garder le silence dans l'habitacle de leur voiture. Mais c'était trop dur, et Hope n'était pas persuadée d'être taillée pour cette vie. Elle ne tenait que parce que Kate tenait. Mais ce qu'on venait de faire à sa meilleure amie, à sa sœur, c'était... C'était...

Non, elle n'avait pas les mots. Dès que la voix de la blonde perça dans l'habitacle, Hope redoubla de larmes : « Je suis désolée, Kate ! Je suis désolée, j'ai rien pu faire... » Tout ça était de sa faute. Si elle n'avait pas choisi de faire une pause dans cette aire de repos, si elle n'avait pas poussé pour rester une journée de plus, histoire de profiter encore de l'eau chaude pour récupérer leur énergie. Si elle n'avait pas perdu son courage d'atteindre Seattle. Tout ça ne lui serait jamais arrivé.

C'était un choc, un profond traumatisme. Dans l'esprit de Hope, il était impossible de surmonter ce fait. Impensable. Elle était écoeurée par ce qui était arrivé à sa meilleure amie, et choquée qu'elle ait pu y passer aussi, après. Si Kate n'était pas intervenue, ça aurait été pour sa pomme. Et elle avait assisté à tout. Elle savait combien ils étaient, ce qu'ils avaient fait. Elle savait. Si elles n'avaient fuit, ça n'était que par miracle, seulement par ça. Difficile de savoir si c'était une bonne étoile qu'elles avaient au-dessus de la tête, vu ce qui venait de se produire.

Hope avait envie de mettre des kilomètres entre elles et ces pourritures. Elle voulait rejoindre Seattle, arrivée là-bas au plus vite, retrouver son grand frère et sa nièce, démarrer une nouvelle vie tout de suite. Elle priait tout ce qu'elle pouvait, comme si ça avait du poids dans la balance, pour que plus jamais ça n'arrive. Dire qu'elle avait peur était un euphémisme : Hope était tellement terrifiée qu'elle ne voyait plus le but de cette vie. Et ce qu'elle trouvait insupportable, c'était le fait que son sexe serait désormais l'une de ses plus grandes faiblesses, comme si c'était un défaut.

« Tout ça, c'est de ma faute. » Souffla Hope en réussissant à retrouver un peu de son calme. Comme si l'énoncer, le décoincer du fond de sa gorge, avait ouvert quelque chose en elle. La brune se tortura les poignets, qui avaient été jusqu'ici pris dans les cordes, ligotés. Elle avait encore les meurtrissures de visibles, des bleus, la chaire entaillée. Mais ça n'était rien comparé à la plaie qu'il y avait dans son esprit. Sa gorge la brûlait, parce qu'elle avait hurlé comme jamais pour leur demander d'arrêter. Jusqu'à finir baîllonée, et même assomée.

Sa tempe la faisait souffrir. Elles avaient beaucoup trop perdu pour un arrêt, une pause. Hope réalisa alors que plus rien ne tournait rond, et que plus jamais elles ne pourraient faire confiance en qui que ce soit. Elle DEVAIT impérativement se ressaisir, ou Kate pourrait finir par y passer. Et ça... Non ! Ça, ça n'était pas possible. « Je ne t'abandonnerais plus jamais, Kate. Je vais me rattraper. » Souffla-t-elle en ravalant définitivement ses larmes.

Elle les essuya dans sa manche salie par la poussière, passant son bras sur son nez pour renifler un bon coup. Plus jamais elle ne pleurerait. Elle serait intraitable désormais, elle se battrait bec et ongles pour leurs survies. Il n'y avait plus qu'elles qui devaient compter. « Je ne laisserais plus qui que ce soit te faire du mal... » Elle était prête à tuer. Presser la détente, abattre sa hache de fortune sur le crâne de quiconque s'approcherait trop prêt d'elles. « Je vais devenir plus forte pour te protéger, je te le promets. »



Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my, state of my, state of my head
Andrea West
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