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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...

Lun 26 Sep 2016 - 21:40

Plus aucun muscle ne bouge. Je suis pris dans la stupeur, la torpeur. Encore et toujours. La peur laisse la place à la terreur. Le sentiment que quelque chose ne va pas. Que quelque chose ne va vraiment pas. Les mots ne Malou semblent me parvenir depuis l'autre bout de la salle. Elle est loin, très loin. Pourtant elle se situe juste à mes côtés. Que pense-t-elle ? Que dit-elle ? Elle ne sait pas. Elle ne comprend pas. Qui le pourrait ? Une question reste en suspens ... Voit-elle, entend-elle, sent-elle une présence ? Un être vivant. Un monstre vivant. Un potentiel metteur en scène de ce spectacle. Une personne qui aurait totalement perdu la raison. J'ai du mal à décoller les yeux de ses corps suspendus. Mais je me force. Pour passer en revue tout le reste de la salle. Rapidement d'abord. Les rangées de fauteuils sont vides. Les allées menant aux portes également. Vides les balcons. A gauche, dans le fond, tout un bardas de matériel, d'ornements, de décors, ... A moitié caché par  un rideau situé à quatre mètres tout au plus. Un rideau qui se meut très légèrement. Je tourne la tête de l'autre coté. Pareil. Je replonge les yeux vers ses condamnés. Condamnés de force, par choix ? Je dévisage, examine chacun d'eux. Ils nous voient. Mais ne nous voient pas. Je remercie intérieurement mon amie pour son aide précieuse, vitale. Le camouflage. Nos mots avaient été dits suffisamment forts pour que nous nous entendions mais pas assez pour que les monstres les perçoivent.

De gauche à droite je balaye les corps. Connaît pas. Connaît pas. Je laisse échapper un murmure. Plus pour moi-même que pour Malou. Je vérifie juste ... J'ai bien perçu sa question. Si j'ai entendu quelqu'un. J'ai balancé la tête de droite à gauche pour lui répondre que non. Je m'arrête plus en détail sur un monstre femme. Non c'est pas elle ... Je ne fais même pas attention que je parle seul. Et je continue le tour d'horizon. Arrivé au trois-quarts je sens du mouvement provenant du rideau. Mes yeux se braquent d'instinct vers la gauche. Un monstre. Mon cœur s'emballe. Il croise mon regard. Je déglutis. Merde. Au plus profond de moi je sais qu'il ne m'a pas vu pour ce que je suis. De la chair fraîche. Je sais qu'il ne représente pas un danger imminent. Un sérieux danger. Mais je ne suis pas dans mon état normal. Alors je me précipite. Je cours vers lui. Le cœur à mille. Un geste impulsif et imbécile. Et j'envoie un coup de hache. Les mains serrées tellement fort sur le manche. J'y mets beaucoup plus de force que nécessaire. J'envoie valdinguer le monstre. Dans un tas d'objets métalliques. Le boucan ainsi provoqué attire l'attention des pendus qui se mettent à gesticuler. Merde. Quel con. Je regarde le restant des visages que je n'ai pas encore identifier. Et puis un grognement. Proche. Qui vient de derrière le rideau. Un nouveau monstre. Qui se dirige vers moi. Lui sait. Lui sait que je suis bien vivant et que je peux être mangé. Le râle des autres mangeurs d'hommes s'intensifie. Je tourne la tête vers Malou. C... Le mot reste bloqué. En tournant la tête j'ai vu. J'ai vu deux portes d'entrée qu'on ne pouvait apercevoir de là où nous étions parce que masquées par un autre rideau. J'ai vu cette allée. Une longue allée je suppose. J'ai vu la quantité de monstres qui y est agglutinée. J'ai vu qu'ils se dirigent vers nous.

COUURS ! J'envoie un puissant coup de hache dans le monstre qui est bien trop près à mon goût. Qui vient s'écraser contre un poteau. Sur ce poteau une corde est attachée. Une corde qui se détache. Un contre-poids tombe et l'une des barres sur lesquels était suspendu ces cadavres animés s'abaisse d'un coté. Deux mordeurs touchent le sol. Ils vont pouvoir se relever. Ils vont tirer sur leur corde. Ca va être le foutoir. Alors je suis mon propre conseil. Et je cours. Malou dans mon champ de vision. Merde. Quel con. Le cœur bat à tout rompre. TE RETOURNE PAS ! Je sais pas si crier est la meilleure des choses à faire mais au moins elle sait que je suis derrière. Comme elle m'a dit qu'elle m'abandonnerait pas et bien je veux pas qu'elle perde son temps à voir si oui ou non je la suis. Surtout que je nous ai mis dans une galère sans nom. Malou a peut-être pas compris pourquoi je lui ai gueulé dessus. Parce qu'après tout elle n'a pas vu. Ou alors elle l'a vu à travers mon regard. Cette nouvelle inquiétude. Pas forcément plus grande que précédemment. Différente. Au moins je sais de quoi j'ai peur là. Le danger est bien réel.

Elles n'étaient pas au bout de ces cordes. Amy. Lucy.  Et je refuse de croire qu'elles sont dans cette horde. J'ai encore des milliers de questions qui fusent dans une partie infime de mon esprit. Parce que là ... Là on prend nos jambes à nos cous et on détale. On aura pas le temps de fermer les portes. Puis ça ne servirait à rien. A L'AMBULANCE ! On doit juste sortir d'ici au plus vite. Grimper dans notre véhicule. Et partir. Courir comme si notre vie en dépendait. Notre vie en dépend. Je passe enfin les deux grandes portes pour arriver dans le couloir. La porte de sorti en ligne de mire. J'ai fait le con. Mais tout va bien se passer. Tout va bien se passer.
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...

Mer 28 Sep 2016 - 16:12

La porte invisible qui claquait par intermittence dans cet étrange silence morbide était agaçant et le courant d'air avait fait frémir le rideau de fond. Mais était-ce un courant d'air ?
Cela avait suffit à Malou pour attirer sa méfiance et, tout en fixant le velours noir, elle se concentrait davantage encore sur son rôle de mangeur d'homme.
Josh s'était éloigné mais elle n'y prit pas garde. Etait-il en avant-scène côté jardin ou avait-il déjà descendu les petites marches métalliques pour se retrouver dans la salle ? elle n'en savait rien; une seule chose était sûr, il n'était pas loin et détaillait les pseudo cadavres à la recherche de ses soeurs.
Par pudeur, elle ne tourna pas son regard vers lui et observa elle aussi les morts-vivants, l'un après l'autre, en avançant doucement.

Tout à coup, de là où elle était, elle vit l'ami se précipiter de nouveau côté cour, hache brandie.
La stupeur fut telle qu'elle resta interdite, son regard allant de l'homme au monstre qui avait surgi de derrière le rideau en se répétant en boucle, incrédule: « le con, mais le con... ».
Prenant sur elle même, elle fit tout son possible pour ne pas paniquer afin de ne pas éveiller l'acuité des mangeurs d'hommes pendus mais pour Josh, c'était trop tard.
En fendant le crâne de l'infesté avec une force herculéenne, il l'avait déstabilisé et tandis que la dépouille se fracassait contre un tas de projos et de pieds métalliques dans un vacarme assourdissant, tous les regards des suppliciés s'étaient tournés vers lui dans un râle collectif avant de gigoter leurs membres en tous sens comme des démons furieux.
La porteuse, pourtant épaisse, ployait dangereusement sous les à-coups.
Aux frontières de la terreur pure, Malou faisait tout son possible pour grommeler et claudiqua à reculons jusqu'à la coulisse la plus proche.
C'est à ce moment qu'une autre abomination apparut de derrière la tenture, face à l'ami, son camouflage ne servait plus à rien et elle était trop loin pour lui porter un quelconque secours.
Le fixant avec des yeux implorants, elle intercepta son regard qui se dirigeait vers un endroit qu'elle ne pouvait pas voir et compris sur l'instant qu'il était témoin un danger, un énorme danger imminent.

La hache s'était abattue sur ce deuxième crâne après que l'ami lui eut indiqué sur un hurlement de panique l'ordre qu'elle ne pouvait accomplir.
Toujours à demi cachée derrière le pendrillon, elle avait assisté impuissante à l'effroyable scène de la lourde barre descendue brutalement d'un côté et des deux morts vivants tirant sur les cordes prêtes à se rompre, de même qu'elle avait entendu Josh lui conseiller haut et fort de ne pas se retourner.

Elle ne se retourna pas mais ne courut pas non plus tandis que l'homme apparaissait puis disparaissait à nouveau de son champ de vision pour se diriger vers la sortie.
Entre temps, la porteuse s'était plié en forme d'arc de cercle sous le poids et toutes les immondices étaient debout à présent, au beau milieu de la scène, à quelques mètres d'elle, tirant tant et si fort que la barre se décrocha complètement avant de tomber lourdement au sol.
L'un d'entre eux, au squelette pourri jusqu'à la moelle, errait sans tête au milieu de cette vision d'apocalypse tandis que les autres avançaient péniblement, tractant l'énorme tube derrière eux tels des boeufs de labour.
Puis, comme le destin suivait scrupuleusement la loi des emmerdements maximum, l'adolescente entendit derrière elle un brouhaha de grognements et de pas lourds.
Tournant lentement la tête, elle vit avec horreur une horde gigantesque, sortir d'elle ne savait où et qui se dirigeaient vers le scène.

Les premiers montait déjà les marches qui menaient au plateau quand elle décida d'imiter les «comédiens» en scène qui tenaient parfaitement leur rôle.
Se mêlant à eux, elle tira elle aussi sur une corde imaginaire et dirigea subrepticement les pas de ce choeur immonde vers la sortie.
Elle avait une idée, elle espérait que cela fonctionne; mieux, il fallait que cela fonctionne !
Oubliant la peur, elle respirait le moins fort possible en regardant fixement les battants avec un air hagard.
La barre ralentissant cette marche funèbre, elle ne put empêcher une petite grappe de mangeurs d'hommes nouvellement arrivés de se précipiter aux trousses de l'ami mais elle avait confiance:
soit il était déjà dans l'ambulance, soit il n'en était pas loin et pouvait user de la hache ou du fusil.

Au bout d'un temps qui lui parut une éternité, elle touchait au but; la troupe harnachée était presque devant les deux battants. Trois ou quatre monstres libres eurent encore le temps de passer en appuyant de tout leur poids sur la double huisserie qui s'écarta, leur laissant libre champs vers le couloir. C'est à ce moment qu'elle cru voir que, probablement sans le vouloir, l'ami avait eu une idée de génie: il n'avait pas refermé l'ultime porte de sortie.
Derrière elle, il devait y avoir une bonne centaine de mangeurs d'hommes qui braillaient à donner des frissons dans le dos mais, concentrée sur sa tâche, pleine d'espoir quant à sa réussite, Malou ne tremblait pas. Au milieu de ce Choeur des Esclaves enchaînés, elle les menait, tel un Spartacus vers une liberté et un repas nommé Josh, illusoires.

Plus que quatre pas. Trois...
La porteuse traînait sur le parquet avec un bruit de raclement. Les autres derrière s'agglutinaient comme dans une file d'attente. Seuls un ou deux d'une maigreur épouvantable, réussirent à forcer l'étroit passage.
Deux pas... Puis un.
Malou avait à présent le nez collé contre un des battant bientôt suivi par d'autres pifs en putréfaction qui heurtaient en cadence la lourde porte qui s'entrouvrit.
La jeune fille avança aussitôt imitée par les abominables moutons de Panurge jusqu'au moment où elle entendit le choc tant espéré contre l'arête des murs bordant l'huisserie: la longue barre de métal ornée de dix-neuf pendus qui tiraient toujours par devant venait de cogner là, s'était immobilisée net et barrait l'accès horizontalement en un piège inéluctable.

Tandis que les sacrifiés râlaient impuissants en faisant du sur-place, poussés par la multitude bloquée qui resterait derrière encore longtemps, Malou avança prudemment de quelques pas avant de prendre ses jambes à son cou.
La porte de sortie était grande ouverte; ceux qui avaient réussi à aller jusque là étaient donc dehors et le couloir était vide.
Epuisée par la frayeur, son corps entier n'était plus que douleurs mais elle ne pensait qu'à une chose: retrouver Josh vivant.
Cela lui donna le courage et des ailes pour traverser les derniers mètres qui la séparait de lui.
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...

Jeu 29 Sep 2016 - 18:57

Je l'ai perdue de vue et c'est pour ça que je me suis mis à vraiment gueuler. Mais où est-ce qu'elle est passée ? Elle serait partie aussi vite ? Une excellente nouvelle dans ce cas. Dans la précipitation elle a su agir vite, posément, avec réflexion. « Bien. ». Sur ce coup c'est moi qui ais foiré et elle qui semble en mesure de réparer mon erreur. J'arrive dans le couloir et elle n'est pas là non plus. Plus là ? Les portes sur le coté ne sont pas en train de bouger, s'ouvrir, se fermer. Bonne nouvelle. Aucun monstre dans les différentes loges, vestiaires, … Mais aucune personne pour venir nous prêter main forte. Enfin là pour le coup je n'en ai pas forcément besoin. Je dois juste courir. Courir en jetant très rapidement un œil derrière moi. Ils sont encore assez loin. Mais se rapproche. Inexorablement. Et les pendus qui touchent le sol sont probablement en train de tirer. En train de faire tomber un peu plus la poutre. En train d'amener leur compagnons exécutés au sol. Quel con j'ai été. Mais quel con. Il faudra vraiment que je prenne en compte le camouflage à l'avenir.

J'ai potentiellement le temps mais je ne traîne pas. Je cours. Je passe la porte de sortie. Je vois l'ambulance. Je n'entends pas le moteur. Mais qu'est-ce qu'elle attends !? DEMARRE ! Une fois de plus j'aurais peut-être dû me retenir de crier. Surtout que je suis dehors à présent. Que des monstres d'une rue adjacente peuvent m'entendre. Et puis ça risque tout de même de galvaniser ceux qui me coursent. Tant pis. De toute façon nous serons partis d'ici trente secondes. A peine. Si seulement elle démarre ce foutu engin ! J'ouvre la porte arrière de l'ambulance et grimpe dedans. FONCE DEPECHE QU'EST-CE QU… Qu'est-ce qu… ? Personne. Pas un chat. Pas une souris. Je passe quand même à l'avant. Je sais pas pourquoi. Je crois peut-être qu'elle est cachée en dessous des sièges ? Dans la boîte à gants ? Je suis tombé sur la tête ou quoi ? Et cette promesse que nous n'avons pas faite me saute en plein visage. La non-promesse de s'abandonner. Et la vraie promesse me revient à son tour. Je ne t'abandonne pas. Pas maintenant. Jamais.

Alors je sors comme une furie. Et déjà des monstre se précipitent. MAAALOOOUUU Et la hache s'envole. Pourfend. S'envole. Revient. Repart. Ecrase. Le flot continue de mordeurs m'empêchent d'avancer. M'empêche d'aller à l'intérieur. De l'aider. Elle a du rester là-bas. Quelque part. Elle n'est pas partie en courant. J'ai cru qu'elle était devant alors qu'elle a du rester là tout ce temps. Merde. Ma gorge se noue. Les larmes me montent. Je ne pars pas sans toi. Quitte à anéantir ces dizaines, centaines, milliers de cadavres ambulants, je ne pars pas sans toi. Elle est peut-être cachée quelque part. Alors j'arrive. Je fais au plus vite. Mais je n'ai toujours pas avancé d'un pas. Chaque coup envoie un monstre au tapis. Chaque coup donné à ses montres est un coup donné à moi-même. Je me projette sur eux et me frappe. J'ai merdé. Du début à la fin j'ai merdé. Je ne repars pas sans toi. Et même si tu es … Même si tu n'es plus ... Je ne repars pas sans toi. Je nous conduirais dans un petit coin à la compagne et je creuserai une tombe. Où tu pourras reposer pour l'éternité.

MAAAALLOUUU ! Le cri me fait couler quelques larmes. Les derniers monstres viennent se frotter à l'ouragan. Un coup de hache dans le crâne sont tout qu'ils trouveront. Et je peux enfin me précipiter vers la porte. Vers le couloir. Pour pouvoir enfin retourner sur scène. Qu'elle reste planquée. Qu'ils viennent tous. Qu'ils essayent de venir me mordre. Tout ce qu'ils mordront sera la poussière. Les yeux embués je suis à un mètre de l'entrée. J'entends des pas. Qui se rapprochent. Venez vers votre mort. Votre deuxième mort. Entrée du couloir. Je lève la hache. Un petit monstre. Et je croise son regard. La lueur de son regard. La lueur de vie. C'est elle. Elle est sauve. De l'épaule au poignet, tous les muscles, les tendons, les nerfs se figent. La hache reste tendue. Avant que je ne baisse les bras. Ne m'agenouille. Jette un œil dans le fond où je vois des monstres bloqués. Des monstres qui marchent sur place. Je la serre dans mes bras. Désolé désolé. J'ai merdé. Je suis con. Désolé. Je crois que je lui fais mal. Son bras. Quel con. Alors je me détache. On dégage. Vite ! Je me redresse. Regarde une dernière fois vers la grande salle. Elles n'étaient pas là. Elles ne pouvaient pas être là. Je me retourne et nous filons vers l'ambulance. Des monstres ont commencé à s'aventurer dans la ruelle. Coté arrière du véhicule. On foncera tout droit donc. Allez grimpe !

Je monte côté conducteur. Tourne la clé à fond. Non. Je tourne qu'un peu. Attends que tous les voyants passent au vert. Embrayage. Tourne la clé. Première. Accélérateur. Débraye. Nous sommes partis. Désolé … Merde … C'était quoi ça ? Désolé. Je sais pas ce qui m'a pris. J'ai paniqué. J'étais … j'étais … Pas de mots pour décrire mon sentiment peut-être. C'était quoi ça ? Ces pendus ? Cette vision qui me revient en tête. Ces monstres bloqués tirant leur corde. Ces dizaines et dizaines de monstres bloqués derrière. Un couloir presque vide. Je crois comprendre. Je crois. Mais est-ce possible ? Malou aurait-elle agit avec autant de sang-froid ? Enfin ce n'est même plus du sang-froid à ce stade. Elle allait bien. Physiquement bien. Hormis le bras. C'est déjà une bonne chose. Est-ce qu'elle va mentalement bien ? Est-ce qu'elle est aussi perdue que moi ? D'ailleurs je me rends que je conduis n'importe où et que je suis parti dans la direction alors je fais demi-tour. Direction l'appartement. Est-ce bien sage d'y aller tout de suite. Ne vaut mieux-t-il pas se prendre une bonne dizaine de minutes ? Pour souffler un peu.
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...

Lun 3 Oct 2016 - 15:02

Jusque là Malou avait été comme en état second. Son instinct de survie fortement ancré avait parlé plus fort que la raison et annihilant toute peur inutile; contrôlant les battements de son coeur, il lui avait donné le courage de jouer au caméléon.
Sans arme, sans force, blessée, c'était la seule solution, elle le savait; si elle échouait, si elle faisait le moindre faux-pas elle mourrait sur cette scène de théâtre. Alors elle avait fait le tomber le rideau de fer séparant son esprit cartésien du reste et s'était glissée dans la peau d'un mort vivant jusqu'à être l'un d'entre eux. Ce n'était pas un pouvoir extraordinaire, juste une aptitude particulière et quand elle rencontrerait les soeurs de Josh, comédiennes de métier puis qu'elle leur raconterait sa mésaventure, elles hocheraient de la tête en pleine connaissance de cause et lui lanceraient mi amusées, mi sérieuse: « tu aurais pu être actrice ! » car, à moins d'être histrion et de jouer la pantomime ou autres farces dont le code est d'exagérer dans l'intention de faire rire, c'était bien là la qualité première de leur profession.

A présent dans ce couloir bordé de portes closes, hors de portée des mangeurs d'hommes bloqués entre les deux battants béants, faisant du sur-place et tirant vainement sur leur corde, l'adolescente était redevenue la Malou craintive dont le coeur s'était remis à battre à cent à l'heure; seul le camouflage faisait encore illusion.
Prenant ses jambes à son coup, elle se rua vers la sortie sans même vérifier si un nouveau danger ne la guettait pas et quand elle vit la hache de Josh à deux doigt de s'abattre sur son crâne, muette de stupeur, elle ouvrit de grands yeux horrifiés. Mourir ainsi de la main d'un ami comme un dommage co-latéral, c'était trop bête !
Vivement, fermant les yeux par réflexe elle se baissa afin d'éviter la lame tranchante et se retrouva enserrée dans les bras puissants de l'homme. Relevant la tête elle vit qu'il pleurait, qu'il était désolé, qu'il se traitait de con et eut mal pour lui. Elle s'apprêtait à le rassurer, lui dire que rien n'était sa faute mais il la tenait si fort contre son coeur qu'elle en avait le souffle coupé et ne put émettre qu'un gémissement.

Il fallait partir vite à présent; le piège ne serait pas éternel. Malou monta tant bien que mal sur son siège tant elle était épuisée par ce qu'ils venaient de vivre et resta silencieuse pendant un moment, laissant l'ami démarrer et rouler n'importe où pourvu que ce soit loin, très loin de cet enfer.
Ce n'était pas ta faute, murmura t-elle enfin. Moi aussi j'ai paniqué dans la jolie maison avec le type... Elle laissa un temps; il lui faudrait digérer cela aussi; c'était beaucoup, c'était trop.
C'est la faute à ce monde, ajouta t-elle enfin, parfois on ne peut pas faire autrement; j'aurais pu merder moi aussi, on aurait pu merder tous les deux ensemble et mourir. On est vivant, c'est tout ce qui compte.
« Mais jusqu'à quand ? » songea t-elle sans oser le dire à haute voix.

Le ronronnement du moteur dissipait légèrement l'état de choc et le voile brumeux qui avait enveloppé l'esprit sens dessus-dessous de la jeune fille se leva.
Oui, qu'était-ce ?
Je ne sais pas... redit-elle. Puis, après réflexion ajouta: peut-être que c'était un spectacle qui aurait mal tourné ? Ceux qui étaient pendus sur scène étaient des comédiens et ceux qui étaient enfermé je ne sais où, des spectateurs ? Et puis il se serait passé quelque chose de grave...
Malou tournait et retournait l'énigme dans sa tête sans trouver la clé: qui avait pu faire cela ? Y avait-il un ou plusieurs êtres vivants derrière cette mise en scène d'épouvante ? Étaient-ils encore dans le bâtiment ou étaient-ils morts ou infectés ? Elle ne le saurait peut-être jamais mais tout à coup, une lueur d'espoir perça dans cet imbroglio et elle s'écria:
ce qui prouve que tes soeurs sont encore en vie !
Comme Josh semblait la regarder surpris, elle expliqua: ben oui, elles sont comédiennes et tu ne les a pas vues parmi les pendus donc elles sont en vie !
Ou bien elles étaient mortes ailleurs mais cette conclusion n'était pas envisageable, ni pour l'un, ni pour l'autre tant cela aurait revenu à dire: si ton frère n'est pas là c'est qu'il est mort ailleurs; absurde !

Tandis que l'ami faisait demi-tour, elle fouilla dans son sac et en sortit une bouteille de soda récupérée dans la « jolie maison ». Elle en but une bonne rasade et la tendit à Josh en disant simplement: tiens. Ca fait du bien...
Ca avait le goût de la vie d'avant, c'était sucré, pétillant, bien chimique, ça avait le goût de l'enfance, du verre en terrasse entre amis, goût de toutes ces choses qu'ils ne vivraient plus alors oui, cela ferait « du bien ».
Elle rêvait aussi d'une bonne douche afin de débarrasser des immondices qui la couvrait et dont l'odeur répugnante envahissait le van mais là, c'était trop demander !
À la place elle lança: ok, allons maintenant dans l'appartement, on pue encore la mort on sait jamais, ça peut encore servir mais après j'aimerai bien refaire mon bandage, il est tout dégueulasse.
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...

Mer 5 Oct 2016 - 20:09

Elle essaye de me rassurer. Mais bien sûr que c'était de ma faute. Bien sûr que j'ai merdé. Seul. Comme elle a pu le faire avec ce type oui. Et évidemment elle me dit la même chose que je lui ai dité, que je n'y suis pour rien. « La faute à ce monde ». Phrase fataliste, cynique, mais non moins exacte. Je me suis mis en danger – passe encore – mais je l'ai surtout mise en danger. Et elle a réagit comme j'aurais du le faire. Si on pouvait unir mon corps et sa jugeote, on formerait le parfait survivant ... Mais ce n'est pas le cas alors il faut que l'on se soutienne. Elle aurait pu partir en vrille. Enfin si elle s'était mise à courir dès le moment où je lui ai crié dessus on s'en serait sorti indemne également. Et je ne me serais pas mis dans cet état. D'inquiétude, de peur, de culpabilité. Enfin. C'est déjà du passé. L'important c'est que l'on soit vivant. Et en relativement bonne forme. Oui c'est tout ce qui compte ... C'est très gentil de ta part. Mais j'ai quand même merdé. J'ai pas l'habitude du camouflage. J'ai cru qu'il m'avait repéré. Je ferai attention la prochaine fois. J'essaierai de faire attention plutôt. Pas de promesses que je ne pourrais tenir.

Reste-t-il une personne dans ce monde qui sache ce qui se cachait derrière cette « mise en scène » ? Ce spectacle macabre. Toutes les théories sont envisageables. Et Malou me fait part de la sienne. Quelle pièce offrirait une telle vue ? Vingt pendus au bout d'une corde. Qui payerait pour aller voir cela ? Peut-être bien ... En réalité je ne le pense pas. Je crois fermement en un suicide collectif. Ces gens faisaient peut-être parti d'une secte ou d'un groupe aux activités étranges et ils ont décidé d'en finir. Pourquoi le théâtre, pourquoi la pendaison ? ... Ou ces personnes auraient été pendues alors qu'elles étaient déjà mortes ? Dans quel but ? Cessons d'y penser. Cela ne peut rien amener de bon, de réjouissant. Et Malou d’enchaîner positivement. Elles sont en vie. Bien sûr, cela ne peut être autrement. Non ... Enfin oui elles sont en vie ! Non parce que non elles n'étaient pendues effectivement. Tu as raison ... Je marque un léger temps d'arrêt avant d'ajouter sur un ton nostalgique. Ce sont les meilleures comédiennes que j'ai jamais vu ... Je ne suis pas objectif. Elle ne font vraisemblablement pas partie des cents meilleures comédiennes du monde. Du pays. De l'état ? Mais les voir se « transformer » sur scène était tellement incroyable. Elles étaient nées pour faire ça. La visite de ce théâtre n'aura pas apporté de bonnes surprises. Peut-être qu'elles viendront par la suite.

Je fais de mon mieux pour me rappeler le chemin vers leur appartement. Ce qui n'est pas évident parce que je dois faire un détour à un moment et j'ai l'impression de m'y perdre. A droite ou à gauche ? Tout droit ... Malou se prend à un truc à boire. Une bonne idée. S'exclamant après s'être enfilée une gorgée. Merci. J'attrape la bouteille d'une main. Les yeux qui continuent à regarder la route. Ce serait stupide de s'écraser tout seul contre une voiture qui traîne sur le bas-coté. Je bois mais je ne sens pas le goût. Non pas à cause de ce qu'il va se passer mais à cause du stress concernant la suite de la journée. J'ai la boule au ventre. Comme à chaque fois que je vais visiter un endroit où il y a de fortes chances pour que je les retrouve. Oui ça fait du bien ! Je ne veux pas l'inquiéter d'avantage. Je ne sais pas si notre camouflage est encore efficace mais on pourra sans doute retrouver un mort-mort sur le chemin. Ou un mort-vivant dans lequel je planterai ma hache. Je regarde son bras. C'est vrai que c'est sale. C'est vrai qu'il ne faudrait pas négliger cette blessure. Elle peut toujours s'infecter. Mais puisqu'elle n'insiste pas plus que cela pour le faire de suite on repensera à ça après la fouille de l'appartement. Ca marche.

Pestant toutes les minutes. Parce que je me suis trompé de route, parce qu'une autre est bloquée, parce qu'on a pas eu d'autres choix que d'écraser cinq mangeurs d'hommes qui barraient le chemin. Mais enfin, nous y voila. On y est. Cet immeuble là. J'arrête l'ambulance à quelques mètres de l'immeuble. Et non juste en face. Je ne sais pourquoi. J'ai le cœur qui bat. Tout va bien se passer … Des mordeurs morts, définitivement, étalés ça et là. Une rue vide. Je prends une grande inspiration. T'es prête ? On peut aller se remettre un peu d'intestin de monstre … Il y a de quoi faire vers par là. Ils ont pas l'air très frais mais … J'hausse les épaules. Frais ou pas ça ne change rien en fait. Je prends ma hache d'une main et sort de l'ambulance. Je prends une grande inspiration. Encore. Et je m'en vais me peindre en monstre. Toujours aussi dégueulasse. Surtout que remuer dans leurs entrailles fait émaner de merveilleuses odeurs. Mais si cela peut nous éviter la mort. Et si je peux éventuellement me rappeler que le déguisement fonctionne et que je ne dois pas me précipiter sur le premier monstre venu … Nous nous dirigeons ensuite vers la porte d'entrée. Une porte non seulement fermée mais barricadée … C'est bon signe. Oui c'est bon signe. Je lève la tête pour jeter un œil sur la façade. Quatre étages. Mes sœurs sont au troisième. Enfin leur chez elle d'avant. Aucun signe qui pourrait indiquer que l'immeuble est habité. Les fenêtres du rez-de-chaussée sont aussi couvertes de plaques de bois. Je vais faire péter les planches devant la porte. Ca va sûrement faire un peu de bruit. Dis-moi si jamais des monstres arrivent. A quoi sert le camouflage si c'est pour faire du boucan deux minutes plus tard ? Réfléchir avant d'agir Josh. Réfléchir. Ou alors tu vois une autre façon d'entrer ? Je n'ai peut-être pas toute ma tête en ce moment. Mais je saurai géré en cas de situation tendue. Je lui pose la question parce qu'elle peut voir une opportunité que je n'envisage pas. Même si, hormis le bruit, dégager la porte me semble être une bonne idée. Ca peut être que bon signe non ? Autant de protection ? Je ne lui demande pas si elles seront là. Et le cœur continue de battre. Lucy … Amy …
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...

Mer 12 Oct 2016 - 23:27

« Elles étaient les meilleures comédiennes »... Avait-il dit. A ces mots Malou resta songeuse un moment.
Elles avaient eu la chance de choisir un beau métier, l'avaient exercé avec talent mais maintenant que faisaient-elles ? Comment étaient-elles devenues ?
L'adolescente n'avait pas pu s'empêcher de faire le rapprochement avec Selene, superbe pianiste dans le monde d'avant, promise à une grande carrière peut-être puis cassée par cet enfer au point de devenir à moitié cinglée, à tirer sur tout ce qui bouge, à croire qu'elle était investie d'une mission de protection extrême envers les siens alors qu'elle ne savait même pas se protéger elle-même.
« J'aimerai bien la revoir un jour... » se dit-elle, peu convaincue qu'elle serait bien accueillie par son étrange et détestable Muse.

Les gros mots de Josh qui pestait contre l'état de la route la fit sortir de sa torpeur. A nouveau concentrée elle accusa le choc des cinq mort-vivants venant percuter de plein fouet le véhicule et chercha des yeux parmi les bâtisses un immeuble qui pourrait ressembler de près ou de loin à celui des soeurs sans véritablement trouver puisqu'elle ne le connaissait pas. Enfin, l'ami indiqua une tour de quatre étages dont la porte et toutes les fenêtres étaient barricadées de planches de bois.
A la vue du bâtiment obstrué un frisson d'angoisse lui parcourut l'échine: c'était comme chez ses parents; tout devait être sombre à l'intérieur, tout devait sentir le renfermé et être triste à pleurer mais cela pouvait au moins prouver que des gens étaient à l'intérieur.

Pleine d'espoir, elle sortit de l'ambulance et s'approcha du cadavre afin de s'en retartiner une couche quand Josh aurait terminé son propre camouflage mais quand elle l'entendit dire qu'il casserait la porte à coup de hache, elle haussa les épaules et dit en riant:
c'est une bonne idée mais avec le boucan que tu vas faire, ce n'était pas la peine de te pommader de merde, cela ne servira plus à rien !
L'ami lui demanda alors si elle avait une meilleure idée. Scrutant l'immeuble de haut en bas elle ne put répondre que:
non, je ne vois pas d'autre alternative, essaie juste de faire en sorte qu'on puisse la refermer derrière nous, je fais le guet pendant ce temps.
Se tournant vers la rue, elle inspecta les alentours. Quelques morts vivants traînaient ça et là mais ils étaient encore loin, ils auraient le temps.
Oui c'est bon signe, murmura t-elle alors, mes parents avaient fait pareil; c'était dur à vivre mais cela nous protégeait bien !

Les plaques étaient épaisses et Josh avait dû s'y reprendre à plusieurs fois avant d'en venir à bout. Malou angoissait, un troupeau de monstre avait entendu les coups et s'avançaient vers eux l'air menaçant.
Dépêche-toi, ils arrivent ! Gémit t-elle tandis que le bois cédait enfin juste à l'endroit où il pouvait actionner la clenche.
La porte s'ouvrit sur un grincement tandis que les puanteurs arrivaient à leur niveau.
Paniquée, la jeune fille poussa presque l'ami afin de s'engouffrer à sa suite dans un couloir tout noir avant de claquer l'huisserie au nez des mangeurs d'hommes.

Quand elle fut à l'intérieur du hall obscur le silence, contrastant avec les grognements qui emplissaient la rue, la prit aux tripes. Défaisant d'une main son sac à dos, elle en sortit vivement une lampe torche qu'elle alluma.
Le corridor était simple et moderne. Le sol, revêtu d'un linoleum épais couleur crème, n'offrait à la vue qu'une tache de sang, assez grande certes mais qui semblait prouver qu'il n'y avait pas eu de carnage à cet endroit. Les murs peints étaient propre et les portes étaient toutes fermées.
Malou se dirigea vers l'ascenseur qui, ne fonctionnant plus, resta hermétiquement clos. Là non plus aucun danger ne pourrait les surprendre.
Il ne restait plus qu'à ouvrir celle qui donnerait sur la cage d'escalier mais là, l'adolescente eut un temps d'arrêt. Elle était bien trop trouillarde pour oser ne serait-ce que tendre la main vers la poignée.
Se tournant vers Josh elle demanda bêtement: qu'est-ce qu'on fait ? On ouvre ?
Puis, elle se recula aussi loin qu'elle pu démontrant à l'ami que le « on » signifiait plutôt: « tu » ouvres ?
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Re: Et finalement ? Retour à la case départ ...

Ven 14 Oct 2016 - 23:14

Je soupire doucement et lui envoie un air faussement désabusé pendant cinq secondes en hochant doucement de la tête. Avant de sourire joyeusement. Oui je sais. Je me suis fait exactement la même réflexion y'a pas deux secondes. Les grands esprits se rencontrent. Bien que je ne fasse pas preuve d'une grandeur d'esprit incroyable sur le coup. Ca pourra quand même toujours nous servir une fois à l'intérieur de l'immeuble ... Evidemment ! Nous n'avons donc pas fait cela pour rien. Je me suis bien rattrapé. J'espère que nous n'en aurons pas besoin. Que le bâtiment sera vide. Enfin non pas vraiment vide. Je veux simplement revoir deux personnes. Au minimum. Et s'il peut y en avoir trois de plus ce sera magnifique. Et pourquoi pas quatre ! Avec Erik. Trop d'enthousiasme certes mais il en faut. Malou n'émet pas d'objection concernant mon plan. Elle n'a pas non plus une autre brillante idée pour nous infiltrer dans l'immeuble. Pas grave, je préfère toujours demander. Moi à la porte, elle qui surveille. Le duo parfait. Venir ici avec cette nouvelle amie, à la demande de celle-ci, n'était à priori pas une mauvaise idée. Malgré ce que nous avons traversé. Malgré que je ne sois pas certain de revoir les jumelles. Je suis content d'être ici. Content qu'elle soit avec moi. Non je ne vais pas tout détruire comme une brute. Espérons ... Qu'il y ait au moins une personne qui puisse me donner de leurs nouvelles au cas où elles ne sont pas ici. Bon allez je commence. Et je frappe une première fois sur les barricades. Puis une deuxième fois. Je ne fais pas cela à la hâte même si cela fait du boucan. « Vite fait, bien fait » est un très mauvais adage.

Il ne me reste pas grand chose. Je vois le bout comme on dit. J'entends alors Malou à moitié me crier dessus. Je jette un rapide coup d’œil vers là où son regard se porte. Oh merde merde .... Je retape d'un coup puissant. Presque ... J'inspire à fond, lève haut la hache. Et Brac. Ouverture à moitié dégagée. Suffisamment pour que l'on puisse entrer. J'ouvre la porte sans prendre nécessairement garde à ce qu'il peut se trouver derrière. Tant pis. Nous n'avons plus le temps. Je baisse un peu la tête, enjambe les quelques bouts de bois encore présent sur le bas de la porte. Viens vite ! Pas besoin de lui dire tant elle me « colle » les fesses. J'attends qu'elle soit entrée et ferme immédiatement. Juste à temps. Je laisse échapper un long soupir. C'est bon c'est bon … On n'y voit rien. Je plisse les yeux pour essayer de déterminer si nous sommes seuls ou non. Et la lumière fut. La petite lampe de poche de Malou fait son effet. Je n'aurais pas été bien loin sans elle. Elle, Malou, pas la lampe de poche. Ahah. Un couloir relativement propre. Pas de cadavres. Pas de meubles éclatés. Nous avançons à pas de loup. Inutile de tenter d'ouvrir l'une des portes. Si des personnes vivent ici, mes sœurs seront dans leur appartement. Si des personnes vivent ici, elles auront sans aucune doute entendu tout ce grabuge. On agit peut-être imprudemment. On se jette peut-être dans la gueule du loup. Non allez. Toujours personne en vue.

Direction troisième étage. Par les escaliers évidemment. Bien sûr on n'imagine pas prendre l'ascenseur. Quoique Malou s'en approche. Détaille la porte des yeux. Avant de reporter son attention sur la porte des escaliers. Reconnaissable grâce au petit pictogramme. On s'arrête tous les deux. Le temps qu'elle me pose une question. Qu'elle se recule pour me laisser faire. Bonne initiative. Je passe devant. Tu ne prends pas de risques. Surtout pas avec ce bras. Et oui on l'ouvre. Je trépigne d'impatience de me retrouver devant leur appartement. Oui je vais l'ouvrir. Tu peux te placer un peu plus par là ? Pour que la lampe éclaire l'ouverture. Au moins on va tout de suite voir sur quoi on tombe. Et si jamais il y a du danger je referme vite … Je me place un peu de côté, pose la main sur la poignée de porte. Je fais un mouvement de la tête. C'est parti. J'ouvre en grand la porte. Hache en main. Prêt à tout. Prêt à tout sauf peut-être à ça. Une vague d'odeurs putrides, pestilentielles me frappe de plein fouet. Mes sinus sont explosés. Le pire c'est que j'ai pris une grande inspiration une fois la porte ouverte. Pour me donner une sorte de courage. J'ai pu rapidement apercevoir une bonne dizaine de corps dans le coin. L'odeur est forte. Beaucoup beaucoup trop forte. Je recule de deux pas, me retourne sur le coté et rend mon petit-déjeuner. Beuargh … J'en ai connu des senteurs de merde, d'intestin, de pourriture, le tout ayant macéré quelques jours mais là on bat des records. Beuargh. Je crache deux trois fois. Excuse moi … Je m'attendais pas à ça. C'est infect la-dedans. Je crois que le mal est fait mais autant essayer de monter en apnée parce que là … Je crache une dernière fois. J'ai conscience de passer un peu – beaucoup – pour un porc mais bon. Je pouvais pas me retenir. Pardon … Bon allez … Ou tu gardes ta respiration ou t'essayes de respirer à travers un tissu. Ou tu respires par la bouche mais même comme ça … On … On monte direct au troisième. A moins que tu n'aies une objection ? Bon. Moi je vais choisir pour l'option apnée. Je peux avoir à respirer cette infection. Le mot est faible. Je passe devant et tu me suis. Un peu en décalé pour éclairer devant moi. Ah mais … on pourrait toujours profiter de notre camouflage … La lumière va les attirer dans ce cas non ? C'est vrai. Le choix est assez dur. Avancer un peu dans le noir mais en sachant qu'il y a moins de risque pour qu'un monstre voit à travers notre jeu ou avancer avec la lumière et il faudra donc employer la manière forte en cas de conflit. Enfin je sais pas … Etre à moitié aveugle ça va être assez flippant je crois … Dixit l'homme de deux mètres et du quintal avec une hache dans les mains. L'un n'empêche pas l'autre. Je lui laisse le dernier mot. Mais au fond de moi j'espère qu'elle opte pour troisième étage avec lumière allumée. L'excitation va bientôt atteindre son paroxysme. Reste calme Josh. Reste calme.
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