Quand la [mal]chance tombe à pic

Ven 10 Juin 2016 - 18:08


    Voilà que je me retrouvais dans une foutue merde, comme si ce début de journée n'avait pas déjà été suffisamment chiant, il fallait encore que je me retrouve bloqué de l'autre côté de la ville. Soupirant, je regarde d'un air pantois ma bicyclette déraillée.


    Je n'allais que rarement dans les quartiers Est mais ils étaient bien connus pour être relativement aisés et avec tout le temps qui avait passé les nombreux cadavres avaient dû aller ailleurs ; après en avoir touché deux mots aux membres du groupe, j'avais annoncé que je partais pour la journée histoire de voir si je pouvais trouver des trucs utiles. Et au vu du quartier, les riches étaient probablement partis en y laissant pas mal d'affaires. C'est toutefois dans cette idée que j'étais partis de la maison ce matin là, mais si j'avais su ce qui allait arriver, je me serais certainement pas aventuré aussi loin.

    J'aurais dû pourtant le sentir, rien qu'au premier tournant de rue j'étais tombé sur deux cadavres qui s'étaient mis à me suivre et en avaient attiré d'autres. J'avais pédalé plus vite pour les semer et il semblait que ça avait marché. L'avantage de mon deux roues, c'est qu'au vu de son couinement pas discret pour un sou, il traînait les morts alentours à la maison ailleurs ; mais il était vieux et rouillé, et c'était un point qui ne m'avait pas dérangé jusqu'à présent. Le réel problème étant qu'il avait beaucoup plus ces derniers temps, et l'eau avait encore plus rouillé la bicyclette dont la chaîne semblait sur le point de s'enrailler. Mais ça non plus je n'y avait pas prêté attention, parce-que j'avais de nouveau eu ce besoin de partir un peu, me retrouver seul ; c'est pour cette raison d'ailleurs que j'avais insisté pour partir seul. L'ambiance dans le groupe n'était pas au beau fixe depuis que cette Zoey s'était pointée, que Jack était parti l'accompagner et que Happy était revenu en nous annonçant qu'il avait décidé de ne plus revenir. Moi qui avait pensé jusqu'alors que j'étais tombé sur les bonnes personnes, je me demandais si ç'avait au final été une bonne idée ; et voilà que cette tension constante me plombait. Ce besoin de prendre l'air, faut croire que ça me passera jamais.

    Après avoir perdu de vu les quelques macchabées qui m'avaient remarqués, j'avais poursuivis mon trajet sans grand encombre, slalomant entre les bagnoles et les morts qui erraient. Le tout était de ne pas s'engager dans une rue trop petite, parce-que je risquais inévitablement de me laisser submerger par le nombre. En un peu plus d'une heure et quelques arrêts dans des supérettes, j'avais parcouru les kilomètres qui me séparaient du quartier de Madrona mais malgré mes suppositions, de nombreux cadavres étaient encore présents dans la zone. Un peu trop en fait. En bifurquant pour en éviter un, j'avais eu le malheur -foutue inattention- de passer trop près de la carrosserie complètement déglinguée d'une voiture et c'est inévitablement que je m'étais retrouvé à plonger la tête la première sur le sol. Je m'étais protégé la tête de mes coudes qui, grâce à ma veste en cuir, étaient restés indemnes, mais ce n'était pas le cas pour mon genou droit qui en avait aussi prit un bon coup ; mon jean présentait une déchirure et la peau juste en dessous était éraflée, pratiquement à vif.

    Par je ne sais quel coup de chance, ma machette fixée à mon sac à dos ne m'avait pas blessé dans ma chute, et je n'eus d'autre choix que de descendre le macchabée qui avait provoqué ma chute tant il s'était approché de moi. Je ne pris pas le temps de regarder de quoi il avait l'air, qui en avait quelque chose à foutre de toute façon ? Je déteste ça, les tuer, les libérer de ce à quoi ils sont prisonnier... A croire que jamais je me débarrasserait totalement du vice humain, même morts ils venaient me pourrir ma journée ! Je m'étais levé et dirigé vers mon vélo en boitant légèrement, ne me préoccupant pas vraiment des quelques cailloux fourrés dans mon genou. Mais alors que je relevait mon véhicule, grimpais dessus, et me mettais à pédaler, il semblait qu'il ne répondait pas. Un simple coup d’œil vers le mécanisme me suffit à comprendre que la chaîne avait déraillé ; impossible donc pour moi de m'en aller et hors de question que je reparte à pied. Inévitablement, un autre mort ambulant s'amène.

« C'est pas possible ça ! »

    Lui réservant le même sort que son acolyte, je le laisse tomber lourdement au sol sans même un regard de pitié. Bon, et maintenant ? Je peux pas laisser le vélo comme ça... Si seulement je m'en était occupé avant. Il faut que je trouve de l'huile pour cette chaîne, au moins pour qu'il me tienne pour le trajet retour... Et que je trouve un coin tranquille pour le remettre en état.
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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic

Lun 11 Juil 2016 - 19:28

« Fais bien attention, nianiania... » Je grogne, imitant de façon ultra caricaturale mes deux partenaires laissés derrière. On a bien du perdre une vingtaine de minute à parlementer quand au fait que j'aille faire un petit tour de quartier à l'opposé de l'endroit où ils s'occupaient d'amasser un peu de provision, histoire de voire venir si jamais on était pas aussi seuls qu'on croyait. Puis moi j'ai beau leur dire que j'sais être discrète, que j'ai une bonne vingtaine de centimètres en moins, un air innocent, bref, que j'suis probablement un meilleur guetteur que deux grands costauds avec des têtes de méchants de dessin animés – le type louche qui s'repère à 10 km tu vois, genre tu sais ses intentions avant même de savoir la couleur d'ses chaussures – bah non, y'en a toujours un qui me sort un « oui mais » d'son sac.
Mais c'est quoi l'nom d'mon père ? Hm ? Bah surement pas Stewart et encore moins Luke alors MERDE ! Voilà. J'vais faire ma promenade un point c'est tout.

De temps en temps, je jette un œil aux baraques, y'en a pas beaucoup de barricadées, la plupart du temps elles ont été abandonnées bien avant que les proprio ne puissent avoir l'idée seulement d'en faire des forteresse. Et c'est bien pratique pour nous. Surtout que celles-là en particulier n'intéressent pas les goules qui sont pourtant nombreuses à rôder par ici.
Je regarde justement à travers une des fenêtres, les mains au dessus des yeux pour essayer de mieux y voir. Mais d'ici, on voit pas grand chose à part que ça a l'air d'un endroit louche. Y'a des trucs renversés, et, tout au fond j'ai l'impression d'entrevoir au sol une forme qui pourrait bien être humaine. Brrr ! Je recule vivement et remarque alors un détail qui m'avait échappé : une petite tâche brun sang séché dans un coin de la fenêtre. Ouais, ça a pas l'air d'être un endroit où on voudrait entrer ça. Je le note bien dans ma tête et je continue ma ronde. Ou plutôt je vais pour la continuer quand un bruit assez étrange me fait passer directement en position camouflage. On dirait une sorte de crissement, quelque chose du genre.
Accroupie derrière la maison des horreurs, je me risque à laisse dépasser ma tête pour regarder ce qui peut bien être en train de se tramer. Et je regrette pas. Y'a un gus à vélo qui s'balade tranquillement dans Madrona. Normal.

Y'a bien une loque qui sort de son trou, d'un coup comme ça, limite si c'est pas en criant « bouh ! » mais ça le perturbe pas plus que ça. Pas sur le coup, mais quelques secondes plus tard, il disparaît derrière une bagnole dans un grand fracas.
Je pouffe un petit coup, et puis, intriguée, je me décide à approcher du cascadeur. Ce dernier s'occupe de son poursuivant sans cérémonie. Hop ! Il tente de se remettre en selle mais on le retrouve rapidement sur ses deux pieds, un 'blème avec sa monture je suppose. Du coup, il élimine un autre assaillant, re-hop ! Ça me laisse donc le champ libre pour une arrivée théâtrale.
Ou pas.
Parce qu'en fait, profitant qu'il soit occupé, j'me suis simplement glissée un peu plus près de lui et alors que son attention est retenue ailleurs...

« SURPRIIIIIIISE ! » je m'exclame, sans hurler non plus, histoire de pas m'encombrer d'un groupe de macchabées dans un futur proche.

Toute fière de moi, je lui lance un sourire qui se veut amical, contrastant un peu avec la machette que je tiens en main. Je la pointe pas vers lui parce que je suis pas encore dans l’agression, mais je préfère être claire quand au fait que je lui servirai pas de proie non plus si l'envie lui prenait. J'vais pas le laisser inverser les rôles.

« Besoin d'aide avec ça ? » je propose, désignant son destrier d'un mouvement de tête. Mais en vérité, c'est plutôt du côté de son sac que je lorgne. Sa poubelle, j'en veux pas.
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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic

Mar 12 Juil 2016 - 19:17


    Où vais-je bien pouvoir trouver de quoi remettre en état ma bicyclette ? Et surtout comment trouver un coin tranquille par ici ? Avec tous ces macchabées ça promet d'être compliqué mais hors de question que je laisse mon vélo ici et... Une voix derrière moi me sort immédiatement de mes pensées et je me retourne prestement, ma machette bien en main en reculant légèrement, prenant soin de ne pas trébucher sur mon deux-roues. Une petite blonde me fait face, tenant elle aussi une machette.. Les sourcils froncés, je ne peux m'empêcher de soupirer bruyamment en la zieutant d'un air blasé. Elle me propose son aide comme si elle était venue rien que pour ça et je me contente de secouer la tête sans la quitter des yeux.

« Non ça ira merci. »

    Pourquoi j'étais venu jusqu'ici au déjà ? Certes, prendre l'air, mais l'état de la ville n'était pas mieux à un endroit qu'à un autre, alors pourquoi je m'étais mis en tête d'aller aussi loin de la maison ? J'aurai dû le savoir pourtant que j'avais le chic pour attirer les humains ; durant tout ce temps où je traînais seul, fallait toujours que de je croise la route de quelques vivants. A croire que ce karma ne me quittera jamais : je hais la race humaine et il faut toujours que je tombe sur des inconnus. Soupirant une nouvelle fois je rehisse un peu mon sac sur mes épaules en lui adressant un regard las.

« Bon, c'est pas tout mais j'ai à faire et traîner ici c'est pas le bon plan. »

    Comme pour appuyer mes propos, un nouveau macchabée s'amène au coin d'une rue. Le tuer ou pas ? Zieutant vite fait mon vélo et la distance qui sépare le mort de moi, je finis par hausser les épaules et prendre la bicyclette de la main gauche, ma machette toujours fermement tenue dans la droite. Il ne pourra pas me rattraper, même avec mon paquetage, et si ça dérange la demoiselle qu'un cadavre s'amène, elle a qu'a s'en charger.

    Amorçant un demi-tour pour partir à le recherche d'une boutique qui a le nécessaire pour mon deux-roues, le doute s'immisce une seconde en moi. Et si, au moment où je me tourne, la blonde se met en tête de m'attaquer moi plutôt que le mort ? Parce-que malgré son air inoffensif, j'ai appris à ne pas me fier aux apparences. Et le temps que je me décide un autre cadavre sort de la rue où j'avais prévu d'aller. Soupirant une nouvelle fois, j'attends qu'il soit à portée pour le descendre tandis que l'autre approche toujours un peu plus. Cela fait, je me retourne vers elle, les sourcils toujours froncés.

« Tu connais le coin ou pas ? »

    Qui sait ? Peut-être qu'elle sait où je pourrais trouver de quoi remettre ma bicyclette en état, parce-que j'ai pas vraiment envie de passer ma journée dans le coin ni de rentrer en pleine nuit. Et en plus de tout ce bordel qui m’énerve déjà assez, je commence à me sentir encore plus agacé à devoir tuer ces macchabées ; c'est tellement plus simple et gratifiant de les éviter simplement et les laisser dans leur misérable corps décharné. Mais non, il semblait que cette journée serait pourrie du début à la fin.

    Toisant un peu plus attentivement la jeune femme, je me dis qu'elle a pas pu survivre seule jusqu'à maintenant. Ils sont où ses acolytes hein ? Mieux vaut que je traîne pas trop ici, j'ai pas spécialement envie que son groupe me tombe dessus ; pas que j'ai grand chose actuellement dans mon sac, mais y a de ces humains qui ne se contentent pas de te prendre simplement tes affaires, mais qui te prennent aussi ta vie. Et ça, c'était juste impensable.
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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic

Lun 18 Juil 2016 - 19:39

Je me fige une seconde, clignant frénétiquement des yeux. Non merci ?
On me l'avait encore jamais sorti comme ça, j'ai presque envie de rire sur le coup. Mais de rire jaune. À croire que je lui ai proposé un flyer pour soirée pourrie dans un trou à rat, ou bien un vieux bonbec' à la sortie des cours. Mais soit, je me contente d'hausser les épaules, pas découragée pour autant. On fera avec Grincheux. Après tout, ne rechignons pas à affronter un peu de challenge, hauts les cœurs !

N'écoutant grommeler le monsieur que d'une oreille distraite, je prête plutôt l’œil à l'invité surprise qui s'engage dans notre direction. Il est encore loin, mais tout bon survivant sait qu'on ne laisse jamais, ô grand jamais, la menace venir par simple fénéantise, au risque de l'avoir dans le dos au moment critique. Tout bon survivant le sait... Mais pas ce gars, puisque après avoir apparemment jugé qu'il y avait suffisamment de distance entre lui et le macchabée, il se contente d'attraper son deux roues et s'apprête à filer. Je reste interdite une seconde fois. Ça c'est l'pompon ! Tu feras quoi quand tu tomberas nez à nez avec une horde et que ta seule issue sera bouchée par le non-obstacle qui en sera devenu un ?
Et voilà qu'un second arrive, semblant cette fois fournir à notre ami amateur l'électrochoc dont il avait besoin pour s'activer, pas trop tôt. Et un moche de moins, un !

« Peut-être. » Je me contente du minimum et même de moins que ça en répondant à Grincheux. Monsieur étant à la fois peu loquace, et agréable comme une porte de prison, je me permet de laisser planer le mystère dans un moment totalement inapproprié, prenant une minute pour abattre le premier mort-vivant arrivé, certes plus lent que le second, mais tout aussi déterminé, et qui s'est approché de nous entre temps.. Une attaque en flèche et ma sublime machette en finit avec cette loque à allure d'ex blonde siliconée. Une vraie Barbie, qui a désormais l'air de revenir d'un détour sur le grill. Glaaaamouuuur ! Enfin bref, inutile de s'attarder plus longtemps sur sa dégaine de putréfiée, j'ai mieux à faire pour le moment.

Je me retourne donc vers le gus souriant, qui me dévisage de manière douteuse et, franchement désagréable. Ne faisant aucun effort pour éviter de soupirer en roulant des yeux, je précise : « J'suis ici que d'puis quelques jours en fait... » et puis je laisse le blanc s'installer, ma phrase en suspens. J'ai comme l'impression que c'est le genre de choses qui pourraient l'énerver et son comportement de capricieux agacé ne me dispose justement pas à lui faire plaisir.
Je joue avec une de mes mèches de cheveux – qui commence mine de rien à repousser, faudrait voir à débroussailler tout ça –, et finalement, je poursuis : « Mais ça s'pourrait bien qu'je sache où trouver ce que tu peux bien chercher. D'ailleurs... Qu'est-ce que tu cherche ? » Je demande innocemment, comme si je n'en avais absolument aucune idée.
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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic

Mer 20 Juil 2016 - 11:29


    Les alentours semblaient pour le moment redevenus calmes, mais il était évident que ce n'était qu'une question de temps avant que de nouveaux macchabées ne s'amènent, attirés par le bruit. J'avais observé du coin de l’œil la blonde finir le mort près d'elle, elle s'en sortait bien, mieux valait éviter de chercher la petite bête ; et probablement qu'elle n'avait pas appris à leur régler leur compte de la sorte seule. J'essaye de garder mon calme, de respirer calmement, mais son air suffisant commence franchement à me taper sur le système ; pourquoi elle se contente pas simplement de reprendre son chemin et me foutre la paix ? C'est dingue ce besoin des Hommes de rester accrochés à leurs semblables.

    Elle se remet à parler, me disant qu'elle est pas là depuis longtemps, et puis elle attend... et moi aussi. Un sourcil haussé dans l'attente de la suite, je ne retiens pas cette fois un soupire. Et finalement les mots qui suivent me sortent intérieurement de mes gonds. Serrant les dents, je ferme une seconde les yeux pour ne pas l'envoyer simplement paître, prendre mes affaires et me tirer. Mais j'ai pas envie de traîner éternellement dans le coin, alors autant essayé de régler ça au plus vite. Prenant une profonde inspiration, j'essaye d'adopter une voix neutre.

« De quoi remettre mon vélo en état, ça se voit je pense. »

    Comme pour illustrer mes propos, j'avais levé un peu plus le deux-roues, le secouant légèrement pour accentuer mes dires. Et finalement, sans attendre de réelle réponse de sa part, je traverse la route, la machette dans la main droite et le vélo qui commence à peser dans la gauche. Après une dizaine de mètres, je lève la tête pour regarder l'enseigne du bâtiment devant moi : une petite supérette. Bon... pas sûr qu'il y ait encore quelque chose là-dedans mais soit. L'idéal serait de trouver un garage ou quelque chose du genre, mais j'ai pas l'impression de pouvoir compter sur la blonde ; et si elle me raconte des cracks et m'emmène tout droit vers sa planque et ses potes... j'aurais tout gagné.

    Entrant dans le bâtiment à la porte déjà grande ouverte, l'odeur de la nourriture pourrie me prend immédiatement, et la chaleur n'arrangeait pas grand chose à la situation. Fronçant le nez, je plisse légèrement les yeux pour voir un peu mieux dans la semi-obscurité. Il n'y a à priori pas de bruit, peut-être que les potentiels morts qui étaient à l'intérieur étaient déjà morts ou partis il y a longtemps. Apercevant une autre porte derrière le comptoir, celle-ci fermée, je juge plus prudent de ne pas y aller tout de suite ; autant voir si je trouve quelque chose d'utile ici avant. Déposant ma bicyclette contre le mur à l'intérieur, je me mets à fureter dans les étagères déjà passablement vides, ne trouvant que des bricoles inutiles, tout en jetant par moment des regards aux alentours pour m'assurer que la blonde ne va pas me surprendre avec un nouveau ''surpriiise'' qui me serait cette fois-ci fatal.
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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic

Ven 22 Juil 2016 - 18:06

« P'têtre bien qu'ça s'voit, ouais. » je lâche avec mon petit air satisfait, toisant l'homme qui agite stupidement la carcasse de sa monture devant moi. Faut croire que mon numéro de l'idiote a trop bien fonctionné, il a même ressenti le besoin de me montrer ce que c'est qu'un vélo. Et puis il se casse, comme ça, sans un mot. À croire qu'il prend pas bien la mesure du risque, j'veux dire, il me tourne le dos là. Mais j'aime pas la facilité. Alors comme je suis une aimable survivante, je me retiens de le charger et de lui flatter le crâne du plat de ma machette, même si l'envie de découvrir ce qu'il peut bien cacher dans son sac me démange.

Mais bon, je suis d'humeur joueuse aujourd'hui je crois. Et c'est pourquoi je ne lui emboîte pas directement le pas pour tomber le masque au milieu de cette supérette qui empeste jusqu'au trottoir d'en face. À la place, j'attends, frotte mes rangos sur le bitume. Je me demande si je vais me casser tout de suite ou si je vais attendre qu'il sorte en ayant fait les courses pour moi.
La seconde option me paraît alléchante, puisqu'il a commis l'erreur de me sortir de son champ de vision. J'ai hâte de voir sa tronche quand je lui chatouillerai la gorge avec ma lame, quand je lui ordonnerai de me filer son butin s'il veut la vie sauve. J'suis sure qu'il s'y attendra pas, avec son air de grognon supérieur, il me prend pour une pauvre conne, c'est sur.

Et finalement, je change d'avis à cette pensée. Je suis peut-être blonde, mais pas stupide. Et j'ai maintenant envie de jouer au plus malin. Et de gagner. Alors après avoir regardé à droite, à gauche avant de traverser -  plus pour surprendre des goules qu'un véhicule – je traverse la route et pénètre dans le petit magasin... qui pue. Une vraie infection ! Comment Grincheux a-t-il fait pour n'être pas sorti depuis au moins cinq bonnes minutes ? Mystère. J'espère que sa planque sent pas le rat crevé comme ça quand même.
Mais c'est pas le moment de se demander s'il à une Blanche-Neige pour nettoyer son taudis. Pour le moment, je veux juste le trouver. Et entre la taille de la boutique et le boucan qu'il fait en fouillant, c'est pas bien dur. « Psst. » je fais, essayant de capter son attention.

« Ecoute, j'ai failli partir et t'abandonner à ton sort mais... j'ai un gros cœur faut croire. Y'a un magasin d'équipement sportif dans l'coin. Faudra marcher un peu mais... j'peux t'y emmener si tu veux. »

Je lui laisse un petit temps de réflexion... de trente secondes. J'aurais volontiers été plus généreuse mais entre la chaleur et l'odeur ici, c'est juste intenable. J'ôte ma main de devant mon nez juste le temps d'ajouter quelques mots. « À moins que tu sache faire tes réparations avec une boîte de biscuits périmés et des patates pourries de six mois... Tu fais c'que tu veux mais si c'est oui, on sort. Moi j'tiendrai pas plus longtemps. »

Et puis je repasse la porte, sereinement. Main sur la machette et à l’affût du moindre bruit suspect, des fois que ses plans et les miens ne divergent pas autant qu'on le croirait.
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Re: Quand la [mal]chance tombe à pic

Lun 25 Juil 2016 - 22:40


    Trouver une ou deux conserves, un paquet de clope à moitié entamé pour Carmen, des biscuits rassis, foutre le tout dans mon sac et... Qu'est-ce qu'elle veut encore la blonde ? Elle peut pas juste poursuivre sa route et me laisser en paix ? Fronçant légèrement les sourcils en la voyant entrer du coin de l'oeil dans le magasin, j'essaye vraiment de comprendre cet attrait des êtres humains à toujours chercher du contact avec leurs semblables ; on est pas semblables. Qu'ils me foutent donc la paix au lieu de s'entêter à toujours me tomber dans les pattes. Passablement énervé, je lève les yeux au ciel en entendant son ''psst'' annonciateur d'une quelconque discussion.

« Mh ? »

    Continuant de fureter dans les étagères, je me suis calé en face d'une qui me permet d'avoir l'inconnue dans mon champ de vision, bien en face, histoire qu'elle ne puisse pas me foutre sa machette sous la gorge. Et au pire... elle n'aurait pas grand chose à voler. Et si elle croit qu'on va devenir copains et que je vais l'inviter dans mon chez-moi avec tous mes autres camarades, elle rêve.

    Mais elle me propose finalement son aide. N'omettant pas de sortir quelques paroles relativement suffisantes et agaçantes ; un gros coeur, ça pue l'hypocrisie tout ça. Elle s'attend à quoi au juste ? Que je lui lâche un sourire pour que reconnaissant en la remerciant trente-six fois pour sa proposition qu'elle doit juger plus que sympa ? La toisant les sourcils toujours froncés, je pèse le pour et le contre. Si elle m'emmène ailleurs hein ? S'il y a un piège quelque part ? Elle ne me laisse pas vraiment le temps de réfléchir qu'elle relance une nouvelle pique ; évidemment que je sais pas réparer ma bicyclette avec tout ça, mais au moins c'est des trucs utiles. Haussant les épaules, je la regarde sortir, zieutant une dernière fois les quelques étagères, et quitte la pièce à l'odeur nauséabonde à mon tour, récupérant mon vélo au passage dans ma main gauche. Pratiquement arrivé à sa hauteur, je lance d'une voix qui se veux calme malgré l'agacement qui me tiraille.

« C'est loin de combien ton magasin ? »

    J'attends un peu, regardant les alentours pour prévenir toute surprise potentielle d'un quelconque macchabée avant que le réponse ne tombe. A peu près dix minutes. Bon... inutile de lui dire que si elle a autre chose à faire je pourrais me débrouiller ; qui a ''autre chose à faire'' dans ce nouveau monde ? Moi. Apparemment. Posant des yeux dépités sur mon deux-roues à la chaîne déraillée et pendante, je hausse une nouvelle fois les épaules, reportant mon attention sur la blonde.

« Bon, j'te suis. »

    J'aurais pu l'envoyer paître, mais si ce qu'elle dit est vrai, je gagnerais un temps précieux et pourrais rentrer à la maison plus vite, fuir ce quartier qui n'avait apparemment plus grand chose à offrir et aller faire d'autres trucs ailleurs. Comme lire, ou jouer de la guitare, ou juste me balader en vélo autour du pâté de maison... bref, tant de choses qui font que j'ai toujours autre chose à faire. L'idée que la femme puisse avoir des acolyte m’effleure à nouveau l'esprit et, alors qu'elle se met en chemin en remontant la route et que je me décide à la suivre en restant tout de même légèrement en arrière et de l'autre côté du trottoir, je lance sur un ton un peu tendu :

« Il n'y a personne qui t'attend ? »

    Évidemment que si c'est le cas elle ne va pas me dire de but en blanc que si, il y a un groupe d'une dizaine de personnes qui n'attendent que de tomber sur une âme qui vive pour copiner avec, mais je ne perd rien à demander. Et au moins ça pare à tout blanc gênant où elle pourrait avoir l'idée de me poser le genre de questions inquisitrices qui m'agaceraient encore plus.
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