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My home will never be yours

Mar 7 Juin 2016 - 22:09


1er Mai 2016
Sanctuary Hills
West Seattle



    Voilà des heures maintenant que pratiquement tout le monde était parti se coucher et qu'un calme de mort régnait dans la maison ; si on pouvait toutefois qualifier les morts de ''calmes'' désormais. Ç’aurait pu être une journée comme une autre, mais il avait fallu que cette nana vienne tout foutre en l'air. C'est dingue quand on y pense, y a ce fléau qui met en péril les vies de chacun de nous, qui a foutu en l'air toute la société, et pourtant le nombre de survivants ne semblait pas décroître... En tous cas il y en avait toujours trop, tout le temps, à mon goût. Depuis le début de tout ça, j'avais l'impression de pouvoir compter sur les deux mains les fois où je n'avais croisé aucune âme qui vive ; et dans cette baraque, cette impression s'était encore confirmée. A dire vrai je me demandais de temps en temps ce qui me poussait à rester encore, était-ce mon affection pour Carmen ? Elle était tout ce qui me restait comme famille et rien qu'à l'idée de m'éloigner je sentais mon cœur comme oppressé. Peut-être aussi que je restais par égoïsme, parce-qu'ici je ne manquais pratiquement de rien et j'arrivais à m'y sentir bien. Peut-être qu'un jour je parviendrais à ne plus me tourmenter de toutes ces questions inutiles, que j'arriverais enfin à me débarrasser pour de bon de tout ce poids que mettait la vie sur chaque être humain.

    C'est certainement pour toutes ces raisons que je n'avais pas pu me résigner à accepter que Zoey reste parmi nous. Égoïstement une nouvelle fois, mais également pour me protéger et écarter tout danger potentiel de ceux qui m'étaient chers ; parce-que même si je peinais souvent à supporter les membres du groupe, j'avais appris avec le temps à les connaître et les accepter. Il me semblait qu'accepter une nouvelle personne ici était non négociable, parce-que d'un nous ne savions rien d'elle, foutrement rien, et que derrière ses airs de chiot égaré, elle pouvait bien cacher son jeu. Mais aussi de deux parce-que je n'étais pas certain d'être prêt à supporter une personne de plus ; encore quelqu'un à percer à jour pour être certain qu'elle ne nous plantera pas un couteau dans le dos à l'un de nous.

    Après que Carmen et Jack l'avaient trouvé et avaient discuté un instant avec elle, elle était resté dans le salon pendant que nous avions débattus de son sort dans la cuisine. Elle avait sans aucun doute entendu les haussements de tons qui venaient de la pièce et j'ose aisément imaginer qu'elle n'avait pas dû se sentir au mieux à ce moment là, mais elle espérait quoi ? Qu'on l'accepte à bras ouvert comme si on attendait qu'elle ? Déjà avant les Hommes étaient pleins de fourberies et d'intérêts, mais maintenant... Tout était plus compliqué. Et je pouvais enfin profiter de ne plus avoir à jouer les apparences et faire comme si tout allait bien, comme si de rien n'était.

    Nous en étions finalement venus à voter et hormis Jack et Happy qui étaient favorables à cette idée, et Jasper en bon psy qui a essayé de calmer les esprits, la décision avait été prise qu'elle partirait le lendemain avec simplement quelques vivres. Mais le revirement de situation qui en a découlé avait été des plus inattendus et Jack avait balancé que dans ce cas il l'accompagnerait pour un bout de chemin. Et ç'avait été la goutte d'eau. Chacun était monté dans sa chambre et moi j'avais rejoint mon canapé. Il reviendrait c'était certain, c'était chez lui ici et Shawna l'attendrait sans aucun doute, mais que pouvions nous y faire ? Garder Zoey ici n'était pas une option envisageable.

    J'avais cependant beau faire comme si ça ne me faisait ni chaud ni froid, j'étais en colère que tout se soit passé de la sorte, comment une inconnue pouvait-elle à ce point foutre en l'air l'ambiance relativement positive qui régnait ici ? Une preuve de plus que les êtres humains sont bien trop à la merci de leurs émotions parfois ingérables ; évidemment, j'avais conscience de ne pas faire parti de la meilleure catégorie et que cette décision enverrai certainement la brune dans les griffes des macchabées, mais les âmes charitables ne se trouvaient pas à chaque coin de rue et il faudrait bien qu'elle se rende compte que la confiance ne pouvait plus être accordée aussi facilement. En parlant de confiance d'ailleurs, je n'en ai aucune envers cette inconnue ; qui sait de quoi elle est capable ? Rien que l'accueillir ici pour une nuit pourrait nous être fatal. C'est probablement à cause de cette méfiance que je ne parviens pas à dormir.

    Soupirant, je me redresse pour la je ne sais combientième fois et me remet en position assise sur le canapé. Posant mon regard sur la chienne allongée aux pieds du canapé, je passe une main calme dans son pelage, un peu envieux à la voir endormie de la sorte. Quelle heure est-il au juste ? Et quand va se finir cette foutue nuit interminable ? Un bruit à l'étage attire alors mon attention. Après tout ce temps passé ici, je reconnaît aisément le craquement du plancher juste avant l'escalier ; quelqu'un s'apprête à descendre.
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Re: My home will never be yours

Mer 8 Juin 2016 - 20:51



La décision ne dépendait pas seulement d'eux. Tout le groupe devait se concerter pour savoir si oui ou non, elle pourrait rester dans cette maison. Au fond d'elle, Zoey n'était pas spécialement surprise. Une personne en plus pouvait changer toute la donne. Même si elle n'était pas une grosse mangeuse, les rations se verraient divisées d'une part supplémentaire. Son diabète, aussi infime soit il, rentrait en ligne de compte. Que feraient ils le jour où elle n'aurait plus aucune dose ? Que la nourriture ne suffirait plus ? Prendraient ils le risque de la voir mourir à petit feu et de se retrouver avec un rôdeur en guise de colocataire le matin venu ? Sans doute pas. Visiblement pas. C'est en tout cas ce que les cris qui provenaient de la cuisine laissaient sous entendre. Elle avait bien entendu Jack taper du poing sur la table en grondant qu'il était chez lui, que si il décidait que Zoey devait rester, elle resterait mais elle avait également entendu les autres voix, celles contres, qui cruellement voulaient la renvoyer dehors et qui justifiait cela par divers arguments. Assise dans le salon avec le chien installé en face d'elle, Zoey s'était sentie comme un enfant à qui on allait donner une punition. Sa vie ou plutôt, sa survie, se jouait dans cette cuisine. Elle n'arrivait pas à entendre exactement ce qui se disait et elle était bien trop craintive pour s'approcher afin de tendre l'oreille.

Puis Carmen était venue la chercher alors que certains autres avaient rejoint leurs chambres en lui adressant un regard noir. Elle s'en voulait. En s'approchant de cette maison, elle n'aurait pas imaginé que tout cela allait en découler. Aveuglée par son besoin de retrouver les vivants, elle avait oublié combien la survie pouvait être compliquée en communauté. La brune qui s'était montré si froide lors de leur rencontre lui avait doucement demandé de la suivre jusqu'à sa propre chambre pour lui annoncer la sentence. Non, il ne pouvait pas la garder. La chef lui avait expliqué en y mettant toutes les formes possibles mais Zoey s'était permise de l'interrompre. Elle comprenait et elle était déjà très reconnaissante de pouvoir passer une nuit au sec et en sécurité grâce à ce groupe. Seulement, tous n'avaient pas été d'avis de la relâcher dans la nature. Jack et un certain Happy s'étaient portés volontaire pour l'accompagner jusqu'à l'aéroport qui se trouvait un peu plus au sud. Logan lui avait dit de se rendre là bas. Qu'un camp s'y trouvait et qu'elle y serait en sécurité. Le deal s'était fait entre eux. Les deux hommes l'accompagnerait jusqu'à ce camp en plus des vivres qu'ils décidaient de lui donner. Ajouté à l'insuline que Jack lui avait promis, c'était énorme.

Pourtant, même si Zoey n'en voulait pas spécialement aux habitants de la maison, elle s'était sentie très mal à l'aise. Ils ne voulaient pas d'elle et certains n'avaient pas mâché leurs mots. Alors dès que Carmen lui avait dit qu'elle dormirait dans la même chambre qu'elle, Zoey s'y était retranchée en attendant simplement que l'ensemble de la maison s'endorme. Que devrait elle dire si elle était tombée nez à nez avec l'un des habitants ? Qu'elle était désolée d'avoir perturbé leur survie ? D'avoir semé le trouble entre eux ? Cela ne changerait pas grand chose au problème qu'elle avait créé. Alors elle avait cherché le sommeil sans succès, les grognements résonants encore bien trop dans sa tête. Carmen était installée à même le sol, non loin d'elle. La brune ne lui avait pas dit mais Zoey était assez intelligente pour comprendre que faire dormir l'intruse dans sa propre chambre ne servait qu'à pouvoir la surveiller de près. « Carmen.. » Souffla elle d'une petite voix, ne voulant pas réveiller la chef trop brusquement. « Je..je vais juste descendre boire un peu..Je reviens tout de suite. » De toute façon, Carmen n'avait pas grand chose à craindre d'elle. Habillée d'un simple pyjama trop large pour elle, toutes ses affaires étaient confisquées jusqu'au lendemain, elle ne risquait pas de pouvoir faire grand chose.

Sur la pointe des pieds, elle quitta la pièce sans faire le moindre bruit. Une fois sur le palier, elle s'arrêta deux secondes pour tendre l'oreille. Si quelqu'un se trouvait en bas, elle rebrousserait chemin et prendrait son mal en patience jusqu'au levé du soleil. Mais rien. Pas un bruit. Alors doucement, elle commença à descendre les marches et traversa le couloir pour rejoindre la cuisine. Sauf qu'elle fut stoppée en chemin. Distraitement, elle avait tourné la tête vers le salon et elle était tombée sur un homme. Elle ne se souvenait pas de son prénom. Assis sur le canapé, lui aussi la fixait d'un air plutôt méfiant. « Je vais simplement..boire. Dans la cuisine. Je voulais pas vous réveiller. J'ai prévenu Carmen aussi. » Lui, il ne voulait pas d'elle. Ça elle s'en souvenait. Et c'était sans doute pour ça qu'elle s'était mise à bafouiller en tirant sur les manches de son pyjama. « Je suis désolée. » Conclue la brune en reprenant la marche vers la cuisine , d'un pas pressé et la tête baissée, pour ne pas avoir à subir une seconde de plus le regard qu'il posait sur elle.
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Re: My home will never be yours

Jeu 9 Juin 2016 - 16:32


    Toute cette soirée, la discussion tendue qui en avait découlé, et les regards accusateurs de certains m'avaient foutu en rogne et je me sentais nerveux. J'avais simplement envie de trouver le sommeil pour ne plus me laisser tourmenter par tout ça, comme avant, parce-que dormir avait toujours été l'un des meilleurs moyens pour supporter tous ces maux. Que Zoey doive partir ne m'importait guère, ce qui me déstabilisait c'était l'annonce de Jack, l'air perdu de Shawna suite à ça, et par dessus tout la peine au fond des yeux de Carmen quand il n'y avait plus eut de retour en arrière possible. Je n'avais pensé qu'à moi en refusant, j'avais certainement sorti des arguments bidons qui n'influaient en rien les autres, mais Carmy elle, n'avait eut d'autre choix que de penser au groupe, à ce qui serait le mieux... et il était évident que même si cette nana était une parfaite inconnue, ce n'avait pas été simple pour la navajo de lui annoncer la nouvelle.

    Quoi qu'il en soit, tout le monde était tendu et sur les nerfs et j'osais imaginer que peu d'entre nous parvenaient à dormir sereinement. C'est l'une des raisons pour lesquelles je ne savais pas à qui m'attendre en entendant ce bruit sur le palier, et que je ne pu cacher ma surprise en voyant la venue du jour se pointer en bas de l'escalier. N'ayant pu retenir un froncement de sourcil, je m'étais légèrement redressé. Qu'est-ce qu'elle faisait au juste ? Elle avait l'intention de se barrer comme ça en nous prenant nos affaires ? Alsea s'était aussi redressée, en alerte et, en bon chien de garde, prête à en découdre s'il le fallait. Je n'eus pas le temps de lui demander quoi que ce soit que Zoey se mit à expliquer sa présence ; certainement qu'elle ne s'était pas attendue à trouver quelqu'un en bas. Comme quoi j'avais bien fait de ne pas m'établir dans une des chambres du haut, qui sait ce qu'elle aurait fait sinon ? Ses mots avaient été hésitants et je me mis à douter du bien fonder de ses paroles ; seulement boire hein ? Dans la cuisine, où il y avait aussi des armes potentielles qu'elle pourrait aisément retourner contre nous.

    Elle disparut rapidement de mon champ de vision comme elle était arrivée et je me levais à mon tour, soupirant d'agacement en prenant également le chemin de la cuisine. Si elle pensait pouvoir faire sa petite magouille seule, c'était raté. Je jetais un œil rapide à mes affaires dans le coin, mon fusil calé derrière mon sac ; pourquoi ne l'avait-elle pas prit quand elle était seule sur ce canapé ? Par peur de se louper ou simplement en attendant de descendre en pleine nuit justement ? Alors que j'entrais dans la cuisine, je la voyais ouvrir les placards à la recherche d'un verre. Retenant non sans mal un nouveau soupire, j'ouvris le meuble en question et déposais un verre sur le plan de travail avant de m'adosser contre le tiroir où se trouvaient les couteaux.

« Il y a de l'eau dans une bouteille sous l'évier. »

    J'aurai tout aussi bien pu lui dire que nos réserves étaient limitées, mais au vu des tensions, je pouvais bien faire l'effort de me montrer un minimum courtois ; si toute fois mon ton blasé pouvait être interprété comme tel. Et avec toute cette pluie, nous avions récupéré suffisamment d'eau pour ne pas nous trouver à sec avec un verre en moins. Je me sentais tendu, mais une partie de moi avait presque envie de lui demander comment elle avait fait pour descendre entière après avoir osé réveiller Carmen ; quoi que cette dernière ne dormais probablement pas profondément elle non plus. Je ne quittais pas des yeux la femme en face de moi alors qu'elle se servait, ne doutant pas une seconde qu'elle devait être mal à l'aise quant à la situation ; à sa place, j'aurai préféré partir. En fait non, à sa place je ne me serait même pas approché de la fenêtre.

    Un calme pas vraiment apaisant régnait à nouveau dans la maison, à l'exception de la pluie qui battait lentement contre les volets. Regardant toujours Zoey, je me demandais un instant comment elle avait fait pour survivre depuis tout ce temps ; au vu de sa facilité à approcher des vivants, c'était étonnant qu'il ne lui soit encore rien arrivé.

« Vous avez eu de la chance de ne pas tomber sur un groupe de pillards hein... au moins vous sortirez d'ici vivante. »

    Je ne savais pas pourquoi je m'entêtais à faire la conversation, peut-être simplement parce-que tout ce stress ambiant se répercutait sur moi et que meubler le silence aidait parfois à l'oublier un peu... Me passant une main lasse sur la tempe, je poursuivis d'un ton toujours autant dénué d'une quelconque émotion d’empathie ou quoi que ce soit d'autre.

« Vous comptez aller où au juste ? »

    Qui sait si un groupe ne l'attendait pas quelque part et qu'ils ne reviendraient pas tous nous menacer ? Les Hommes étaient bien trop souvent comme ça, plein de vengeance malsaine, et ce trait de caractère c'était sans doute accentué dans ce nouveau monde. Ma question avait également un autre but : savoir où avait l'intention d'aller Jack. Ne risquait-il pas sa vie pour rien ? Bien que nous n'étions pas lui et moi comme les deux doigts de la main, il n'empêchait que cette maison était la sienne, et qu'il faisait partie de notre groupe.
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Re: My home will never be yours

Mer 22 Juin 2016 - 20:15



Elle devait faire vite, très vite, pour ne pas avoir à l'affronter. Axel allait la suivre dans la cuisine, c'était une certitude, mais si elle se dépêchait elle arriverait à éviter ses regards soupçonneux. Parce que Zoey ne savait plus où se mettre, elle ne savait plus quoi faire, quoi dire, pour que toutes les personnes de cette maison comprenne qu'elle n'était pas un danger. Qu'elle ne ferait rien contre eux et là, dans le cas présent, qu'elle était simplement descendue boire un peu d'eau. En quelques enjambées la brune se faufila jusqu'à la cuisine. Seul problème, elle ne se souvenait plus exactement où étaient rangés les verres et où l'eau était conservée. Elle n'eut pas besoin de se tourner pour sentir l'homme arriver dans la pièce pour finalement lui sortir le verre qu'elle cherchait depuis le début. A peine l'avait il posé à côté d'elle que Zoey, la tête baissée et le visage légèrement caché derrière sa crinière emmêlée, s'empressa de le remercier. « Merci... » Mais elle n'eut aucune certitude quant au fait qu'Axel l'ait entendu. Déjà parti pour aller s'adosser contre un meuble un peu plus loin, il n'avait pas attendu qu'elle le remercie.

Lorsqu'il lui indiqua où se trouvait la bouteille d'eau, elle ne prit pas la peine de le remercier une seconde fois, se contentant simplement d'ouvrir le plus rapidement possible ledit placard situé sous l'évier. Silencieusement, elle remplit son verre, prenant soin de refermer correctement la bouteille et de la ranger immédiatement sous l'évier. Tous ses muscles se contractèrent lorsqu'il s'adressa de nouveau à elle. Elle avait de la chance d'être tomber sur eux et non pas un groupe de pillard. Il avait raison. Mais il ignorait certaines choses. Pour lui faire face, Zoey fut obligée de tourner sur elle même, s'adossant elle aussi contre le rebord du plan de travail. Encore un peu tremblante, elle porta le verre à ses lèvres et but une petite gorgée avant de le reposer délicatement à côté d'elle. « Jusqu'à l'aéroport de Seattle – Tacoma. Il y aurait un camp de survivant tenu par l'armée. » Elle avait enfin osé relever le regard vers lui. « Je sais que j'ai eu de la chance de tomber sur vous. Mais.. » Elle ne se voyait pas partir dans de longues explications. De toute façon, rien qu'à voir l'attitude de l'homme en face, il était fort probable pour qu'il s'en aille avant ou que carrément il lui demande de se taire. Mais quand même. Elle plissa les yeux, penchant légèrement la tête sur le côté. « Est-ce que vous avez passé beaucoup de temps seul ? Depuis le début de...tout ça ? » Après tout, ils avaient tous l'air de se connaître depuis un bon moment. Sans doute qu'ils survivaient ensemble depuis le début. « J'avais une chance sur deux. Et si j'étais tombée sur des personnes mal attentionnées et bien... » Elle inspira et reprit son verre pour en boire une nouvelle gorgée. « Dans les deux cas, ma survie en solitaire s'arrêtait. » Parce que simplement, Zoey aurait été incapable de continuer seule. Même s'ils avaient décidé de ne pas lui accorder de place au sein de leur groupe, elle avait pu discuter. Et c'était sans doute ce qui lui manquait le plus. Il y avait bien des moments où elle se parlait à voix haute ou alors quand elle s'adressait aux rôdeurs mais leurs réponses étaient loin d'être intéressantes. Elle en avait fait le triste constant en marchant le long d'une route. En trois semaines, elle n'avait du utiliser ses cordes vocales seulement deux fois. Et elle en devenait folle.

D'une traite, elle termina son verre et le posa à l'intérieur de l'évier, ne sachant pas où le mettre vraiment. « Je ne me doutais pas, lorsque j'ai approché cette maison, qu'il se serait passé tout ça. J'ai.. » Si elle avait pris un peu de courage pour parler un peu plus tôt, il venait de s'envoler. « J'ai juste vu la fin des grognements dans ma tête. J'ai simplement vu un peu de chaleur. C'était la fin de mon cauchemar. » Elle décolla le dos du plan de travail, dans l'idée de rejoindre la chambre et de mettre un terme à cette discussion. « Si j'avais su que je créerai autant de problèmes dans votre groupe, je ne me serai jamais approchée. » Elle releva les yeux vers lui parce qu'elle savait qu'il était assez simple de lire dans son regard. Et qu'avec un peu de chance il verrait qu'elle était totalement honnête en disant ça.


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Re: My home will never be yours

Ven 24 Juin 2016 - 10:49


    Comment ne pas voir son air gêné ? Il était évident qu'elle n'était pas à l'aise ici, et elle devait indéniablement ressentir aussi qu'elle n'était pas la bienvenue. Son air perdu me rappelait un peu Shawna, elle aussi était totalement dépassée par ce nouveau monde et qui sait ce qui serait arrivé si je l'avais laissée dans son salon de coiffure. Mais nous n'étions pas un refuge, et ne pouvions nous permettre d'accueillir à bras ouvert chaque demoiselle en détresse que nous croisions. A la voir comme ça je ne pouvais pas nier qu'elle n'avait vraiment rien de dangereux, à part me jeter le verre à la figure, elle n'aurait pas pu faire grand chose, mais pourtant... je ne peux m'éloigner de cette habitude à toujours rester sur mes gardes, c'est peut-être ce qui fait que je suis toujours en vie. Et pas d'autres.

    Sans la quitter des yeux, j'attends qu'elle me donne une réponse à sa question ; pourquoi ? Peut-être parce-que je m'en fous pas tant que ça au final, et que j'ai envie de savoir où va aller Jack, s'il a la possibilité de revenir vivant... Et elle me parle d'un camp de survivant. Je retiens difficilement une expression de surprise ; alors y a encore de ces gens qui pensent dur comme fer que se rendre dans un camp c'est la meilleure solution... J'y croyais aussi, jusqu'à ce que je tombe devant le stade de la ville, complètement infesté. Mais est-ce qu'elle a seulement un autre choix ? Je souris intérieurement, me disant que de toute façon, même s'il y en avait encore, je préférerais me traîner seul qu'entouré de tous ces gens. Et encore moins de militaires armés jusqu'aux dents. La foule attire les cadavres, mieux vaut s'en éloigner. Haussant les épaules, je lui répond d'un ton morne.

« J'espère pour vous que vous avez raison. »

    Sinon quoi ? Jack reviendrait-il ici avec la brune à son bras en nous disant qu'on avait pas d'autre choix que de l'accepter ? Qui sait. Elle me pose une question avant de ré-embrayer sur ce qui aurait pu arriver si elle tombait sur le mauvais groupe ; au moins, elle est lucide pour le coup. Dans ce monde c'est quitte ou double, comme avant en fait... y a juste plus de risque, c'est plus direct. Me passant une main nerveuse sur la nuque, je plante une nouvelle fois mes yeux dans les siens. Est-ce que j'ai longtemps été seul ? Je ne suis pas certain que ce soit le bon mot, il y avait toujours quelqu'un pour traîner dans mes pattes, vivant ou mort, mais à quoi bon lui dire que ça ne m'affecte pas plus que cela ?

« J'ai traîné seul pendant trois mois, peut-être un peu moins. »

    Inutile de rajouter que j'attendais que ma famille arrive du Montana, ou de lui dire que Carmen et moi étions déjà proches avant. Elle ne doit plus avoir grand monde, sinon elle n'errerait pas comme ça sans but précis, à squatter devant les fenêtres des maisons. Mais c'est comme ça maintenant, personne n'est épargné, et si tous ces gens ne savent pas pourquoi ils continuent chaque jour, pourquoi ils se lèvent le matin, moi je le sais. Zoey poursuit alors avec une petite voix, pleine de regrets et de culpabilité... Mais elle joue à quoi là ? Elle cherche à m'amadouer en espérant que je change d'avis ? J'hésite à lui dire que je ne comprend pas ce qu'elle me raconte, parce-que mon cauchemar s'est arrêté quand le sien a débuté mais à quoi bon ? Elle ne comprendrait pas elle non plus. A croire que c'est comme un dialogue de sourds. Plantée à côté de moi, elle lève son visage et mon regard croise le sien, pas de jeu, pas de mensonge. Ne pouvant retenir un soupir bruyant, mélange d'agacement et de résignation, je lui répond d'une voix calme.

« Vous avez pensez à vous, n'importe qui aurait fait pareil. »

    L'égoïsme, quel foutu caractère humain... Et malheureusement j'en ai écopé moi aussi. Parce-que je ne peux nier que ce qui m'a poussé à refuser la présence de la brune ici, c'est l'égoïsme, préserver mon petit confort. Mais ça... je pense qu'ils l'ont tous bien remarqué, pas besoin d'en rajouter une couche. Mais la curiosité aussi, parfois ça me prend... et qui sait, peut-être que Zoey n'est pas aussi seule qu'elle le dit malgré son air sincère ?

« Et votre famille ? Ou vos amis ? »

    Elle risque bien de me répondre qu'ils sont tous morts, ou qu'elle ne sait pas. Peut-être bien qu'elle ne me répondra rien du tout, genre ''c'est pas tes affaires mon gars, laisse tomber'', mais il doit bien lui rester quelqu'un quelque part...
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Re: My home will never be yours

Mar 28 Juin 2016 - 1:00




Le but était simple : Répondre aux questions d'Axel sans lui en poser derrière afin que la discussion ne s'éternise pas et qu'elle puisse rejoindre la chambre de Carmen le plus rapidement possible. Parce qu'elle savait qu'en restant trop longtemps dans cette cuisine, elle finirait pas attirer leur chef qui devait l'attendre de pied ferme à l'étage. Il y avait de grandes chances pour que la brune déboule dans l'escalier comme une furie, persuadée que Zoey s'était fait la malle. C'était donc ça, son idée. Que la discussion se termine le plus rapidement possible afin que tout reprendre le semblant d'ordre qu'il avait pu avoir un peu plus tôt. Sauf qu'il ne semblait pas être du même avis qu'elle. A chaque réponse qu'elle lui donnait, de nouvelles questions pleuvaient. Après tout, elle pouvait comprendre. Seuls Jack et Carmen avaient assisté au récit de son histoire. L'homme en face d'elle était curieux tout en étant soupçonneux. Ses questions n'étaient pas destinées à en apprendre plus sur sa personne pour faire plus ample connaissance et tisser des liens d'amitié. Non, elles ne servaient qu'à mieux connaître ce qu'il jugeait être son ennemi.

Lorsqu'il lui répondit que, comme n'importe qui, Zoey avait pensé à elle en approchant la maison, elle ne fit que hausser les épaules en piétinant sur place pour finalement croiser les jambes. Les mains en appui sur le rebord du meuble, elle laissa échapper un « Ah.. » Timide et presque douloureux lorsqu'il embraya sur le sujet de sa famille et de ses proches. En fixant ses orteils, Zoey prit une longue inspiration avant de relever la tête, dégageant ses longues mèches de cheveux derrière ses épaules. « Je n'ai personne ici. Je ne viens pas du tout du coin. » Elle se détacha du meuble et, comme si ses mains étaient recouvertes d'une poussière imaginaires, elle les frotta lentement. « Je suis venue sur Seattle pour organiser un mariage. C'était ça, mon travail. Organiser des mariages. » Sans trop savoir pourquoi les pieds de la brune l’emmenèrent jusqu'à la chaise où elle s'était assise en arrivant dans cette maison. Une fois installée, elle posa les avants bras sur la table et entrelaça ses doigts, prête à répondre à toutes les questions d'Axel. Il voulait en savoir plus et elle n'avait rien à cacher. « Je vivais à New York. Mon fiancé est resté là-bas. Ma sœur jumelle aussi. » Inutile de rajouter qu'elle n'avait plus de nouvelles depuis longtemps. « Je me suis retrouvée piégée ici. Dans cette ville où je n'avais jamais mis les pieds auparavant. » Sans défaire ses doigts, elle souleva seulement l'index pour désigner la direction de l'escalier puisqu'elle s'apprêtait à parler de Carmen. « Je leur ai expliqué. J'ai survécu avec un groupe. On a voulu rejoindre le camp installé dans le stade seulement, une fois devant, il ne restait plus que des morts par centaines. Mon groupe s'est amoindris jusqu'à ce que celui qui en avait la tête, Logan, m'ordonne de partir. Dès cet instant je me suis retrouvée toute seule. J'ai passé mes journées à chercher des vivants et de l'insuline. »

En terminant sa phrase Zoey se demanda pourquoi elle était partie dans une explication longue de ses aventures. Axel n'en aurait que faire et de toute façon il y avait de grande chance pour qu'il ne croit pas un seul mot de son histoire. Mais qu'importe, Zoey n'était pas une bonne menteuse et si parfois elle détestait ses yeux clairs pour cela, cette fois ci elle était bien contente qu'on puisse lire en elle avec aisance. Elle ne mentait pas. Elle n'avait aucune raison de mentir. Elle ne prendrait pas la fuite, elle ne les volerait pas. Personne ne viendrait les attaquer parce qu'elle était véritablement seule. Mais elle commençait à être à bout d'argument. Elle pouvait bien prouver qu'elle venait de New-York et qu'auparavant elle était wedding planer. Son ancien portefeuille reposait à l'intérieur de son sac à dos. Son permis de conduire, sa carte professionnelle pouvaient prouver qu'elle disait vrai. « Et vous ? » Dit elle en plissant un peu le regard. « Comment êtes vous arrivés jusqu'ici ? Et qu'est ce qui peut vous rendre aussi méfiant ? » Sa dernière question pouvait tout à fait paraître osée voire même, déplacée. Seulement, ce n'était rien de tout ça. Vraiment, Zoey était intriguée. Comment pouvait on devenir à ce point méfiant ? Mais d'un côté, elle s'attendait à ce qu'Axel l’envoie purement et simplement bouler. Il était chez lui ici, il n'avait pas à répondre à ses questions après tout, c'était elle, l'intruse. En réalisant ça, elle leva les mains, paumes ouvertes en direction de l'homme. « Laissez tomber. » Dit elle avec un sourire gêné qui s'effaça rapidement. Sans doute avait il d'autres questions à lui poser et que son interrogatoire n'était pas terminé.

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Re: My home will never be yours

Mer 29 Juin 2016 - 11:07


    A quoi ça servait tout ça ? Pourquoi restons-nous là à parler comme si nous avions réellement besoin de nous connaître ? Au lever du jour Zoey serait de toute partie, obligée d'affronter encore et encore ce monde si peu engageant à leurs yeux ; combien de temps survivrait-elle ? Quelques jours ? Quelques semaines ? De toute façon demain tout serait terminé et nous reprendrons notre petite routine ; ou presque, sans Jack... Alors à quoi bon s'obstiner à ''faire connaissance'' ? Foutue curiosité humaine. Ce n'était pas comme si ça allait changer quoi que ce soit de toute façon, pas comme si ça allait me faire changer d'avis. La brune semblait d'ailleurs un peu nerveuse ; parce-qu'elle n'était pas rassurée seule ici ou parce-qu'elle avait peur d'autre chose ? J'hésitais à lui dire qu'elle n'avait pas à s'en faire, que Carmen se doutait bien que je ne dormais pas moi non plus, mais je n'en vis pas l'utilité ; elle passerait son temps à s'inquiéter là dehors, autant qu'elle s'habitue un peu à se méfier de tout ce qu'elle croisait.

    La brune se met alors alors me parler de sa vie ; sa famille, ce qu'elle faisait, sa survie. Est-ce que j'en ai demandé tant ? Qu'importe, de toute façon je ne parviendrais pas à trouver le sommeil alors autant qu'elle dise ce qu'elle a encore à dire avant de se retrouver entourée de morts. Haussant un sourcil presque indifférent, je ne peux retenir un petit rire de dédain ; organisatrice de mariages, vraiment ? Ça devait être quelque chose de voir tout ces couples tous plus faux les uns que les autres. Oh elle certes dû rencontrer des couples parfaitement sincères, il y en avaient toujours qui parvenaient à trouver leur âme sœur comme ils disaient, mais pour les autres, combien d'entre eux étaient persuadés de leur choix ? Planifiaient-ils déjà aussi la manière dont ils embobineraient l'autre pour vivre plus confortablement ? Zoey devait pourtant avoir une certaine renommée pour planifier un mariage comme ça alors qu'elle venait de l'autre bout du pays. Je me contentais cependant de hocher la tête ; moi non plus je n'avais pas de nouvelle de ma famille, et peinais toujours à me persuader de leur mort, j'étais donc bien placé pour comprendre ce qu'elle pouvait ressentir. A la différence près que j'avais eut la chance de retrouver Carmen. Vint alors le sujet du stade... c'était aussi ce qui avait fait que j'avais amené Shawna ici plutôt que de la laisser dans ce soi-disant camp de survivants où il ne restait plus que la mort. Hochant la tête, je lui répond d'une voix calme en me passant une main machinale sur le bras.

« J'y suis aussi passé, y a plus rien là-bas. A croire que tous ces camps ça attire plus de cadavres que ça ne protège les gens qui y sont. »

    C'était évident, plus les groupes étaient gros, et plus il y avait de bruit, de vie, de besoin de nourriture aussi... les morts étaient peut-être vraiment limités, ils savaient parfaitement se laisser guider par leur instinct et en grand nombre devenaient incontrôlables. Je fronçais légèrement les sourcils ; elle parlait d'insuline, comment faisait-elle pour en trouver encore ? Et quand il n'y en aurait plus, que se passerait-il ? Très égoïstement, je jugeais notre décision de ne pas la garder avec nous bonne ; aurions-nous seulement pu gérer la situation ? Les risques étaient déjà suffisamment élevés, il ne servait à rien d'en rajouter.

    Baissant sur elle mon regard sombre, je croise un instant ses yeux si expressifs. Bien sûr qu'elle dit la vérité, au vu de son état et de la position délicate dans laquelle elle se trouvait, à quoi lui servirait-elle de mentir ? Elle devait bien se douter, au pire, que même si elle avait un groupe de pillards quelque part qui attendait de venir ici, elle serait la première à y passer. Et puis, si toutefois c'était le cas, le temps qu'ils montent, les autres auraient déjà sortis les armes. Soupirant à sa question, je me décide néanmoins à lui répondre, en gros ; elle a prit la peine de le faire alors qu'elle aurait très bien pu m'envoyer paître. Quoi qu'elle n'est pas vraiment en position pour se permettre cela... M’éclaircissant la gorge, je me dirige à mon tour vers le placard pour me servir un verre d'eau.

« J'étais avec Carmen et Jasper, on est tombé sur Jack qui nous a accueillit ici. »

    Une pause. Un rire mit agacé mit amusé légèrement retenu. Regardant bêtement l'eau tournoyer dans mon verre, je reporte finalement mon attention sur elle, répondant à sa question sans vraiment peser mes mots.

« Si je n'avais pas été aussi méfiant je serais sûrement mort. Les être vivants ont toujours été la pire espèce, quand vous comprendrez ça vous vivrez bien plus simplement. »

    Certainement que si elle avait déjà compris cela elle serait beaucoup plus forte, n'aurait pas à trouver un groupe de qui dépendre. Parce-qu'elle aurait appris à se débrouiller seule ; la dépendance est la pire chose qui soit, elle vous pousse à devenir une marionnette du monde qui vous entoure, finit par régir tous vos actes. Très peu pour moi. Prenant une gorgée d'eau, je la désigne d'un coup de menton, signe que je m'apprête à reparler d'elle.

« Quand il n'y aura plus d'insuline, comment vous ferez ? »

    Pas que son sort précisément m'inquiète, mais je suis curieux de savoir ce que ça fait de vivre dans ce monde en se sentant encore plus sur la sellette à cause d'une maladie handicapante comme le diabète. Comment aurait été ma nouvelle vie si j'avais moi-même eut à porter une telle maladie ? Adieu rêve de vie meilleure.
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