Demande de fiche.
Sam 14 Mai 2016 - 11:53
Bonjour,
Je reviens ici pour une simple demande.
Malheureusement j'ai eu une coupure d'internet. Ainsi, je n'ai eu aucun moyen d'accéder au forum et mon compte a été supprimé. Soit, je n'ai pas signalé d'absence, malgré ceci je suis très déçue car j'aurais aimé continuer avec vous.
En outre, je n'ai pas accès aux fiches de présentations et par conséquent, je ne sais pas si ma fiche de présentation, celle de Lucas White, a été supprimé ou envoyée aux invalides (s'il y en a une section). J'aimerais donc récupérer la fiche que j'ai écrite, car même si inconforme avec votre forum, puisque envoyée et relancée de nombreuses fois en "présentation à modifier", j'ai passé beaucoup de temps à la rédiger et j'aimerais ainsi en garder mes acquis.
J'espère que vous comprendrez,
En vous souhaitez une bonne journée et une bonne continuation.
Je reviens ici pour une simple demande.
Malheureusement j'ai eu une coupure d'internet. Ainsi, je n'ai eu aucun moyen d'accéder au forum et mon compte a été supprimé. Soit, je n'ai pas signalé d'absence, malgré ceci je suis très déçue car j'aurais aimé continuer avec vous.
En outre, je n'ai pas accès aux fiches de présentations et par conséquent, je ne sais pas si ma fiche de présentation, celle de Lucas White, a été supprimé ou envoyée aux invalides (s'il y en a une section). J'aimerais donc récupérer la fiche que j'ai écrite, car même si inconforme avec votre forum, puisque envoyée et relancée de nombreuses fois en "présentation à modifier", j'ai passé beaucoup de temps à la rédiger et j'aimerais ainsi en garder mes acquis.
J'espère que vous comprendrez,
En vous souhaitez une bonne journée et une bonne continuation.
- Lucas White
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Demande de fiche.
Sam 14 Mai 2016 - 12:43
Salut Lucas .
Ah c'est dommage, ça arrive, j'ai connu ça moi aussi.. Mais bon de notre côté, sans nouvelles, nous avons cru que tu abandonnais et nous avons archivé ta fiche, et supprimé ton compte.
Je te laisse le contenu de la fiche en dessous
LUCAS WHITE
20 ans • Américain • Vendeur de jeux vidéos • THE TRAVELERS
i've got a war in my mind
and blood on my hands
a storm is coming
06.03.1994. Je suis pas né à la bonne époque.
J'ai vu le jour dans le courant d'une nuit en plein mois de mars. Il y avait du vent. Il y avait de la pluie. Un orage grondait. Mais avec tout ce chaos, j'ai réussi à faire sourire mes deux parents quand ils m'ont vu pour la première fois. Un petit bébé tout gros avec de bonnes joues joufflues. Ils ont décidé de me nommer Lucas. Ce prénom signifie "lumière" en latin, mais je ne suis pas sûr qu'ils m’eurent nommé ainsi pour cette raison. Mon père était un dingue de star wars, alors je devais sûrement mon nom au réalisateur de la saga.
J'ai grandi à Olympia, capitale de l'État de Washington. C'était une charmante ville : 46 478 habitants, ce n'était même pas 0.01 pour-cent de la population mondiale. Avec ma mère : Rachel, mon père : Cale et mon frère : Ben, nous vivions dans une maison de deux étages à la façade grise où des fleurs de différentes couleurs poussaient, par-ci, par-là, du printemps à mi-octobre. Ma chambre était la dernière au fond du couloir du deuxième étage. C'était une chambre d'adolescent assez lambda ; trois des quatre murs étaient peints en gris, laissant le dernier en bleu. Aujourd'hui, il n'y avait plus de frise de football pour enfant, d'étoiles lumineuses accrochées au plafond ou encore de peluches dispersées sur le lit. Ma chambre était juste à côté de celle de mon frère et parfois il venait le soir dans mon "territoire" et se glissait dans mon lit lorsqu'il faisait des cauchemars, ou qu'il n'arrivait pas à dormir. Aujourd'hui Ben a onze ans, ce qui nous fait neuf ans d'écart. On aimait tous les deux le sport.
Quand j'ai eu treize ans, mon père m'a acheté une télé. Je ne sais pas si c'était le meilleur cadeau à faire à un adolescent, mais j'ai plutôt bien apprécié. Je ne m'enfermais que rarement dans ma chambre pendant la journée. La plupart du temps, j'étais dans le salon avec mon frère, j'aidais mes parents à remplir les tâches ménagères, ou bien je terminais mes devoirs. Mais après le repas du soir, je montais dans ma chambre et allumais l'écran. La plupart du temps, c'était pour regarder des séries pour jeune : des histoires au lycée ou des habitants de Los Angeles qui devenaient des stars. Mais quand j'avais de la chance, il y avait des matchs de football, de hockey et de baseball sur TNT. Alors évidemment, je regardais le sport sans me préoccuper de l'heure à laquelle j'allais me coucher. A l'époque je n'avais pas de téléphone portable, juste une horloge qui faisait un sacré boucan lorsque le silence apparaissait. Soit je regardais les Play-off, soit le Super-Bowl, mais le plus souvent : des matchs classiques, et je me couchais dans les environs d'une heure du matin sans m'en apercevoir. Dans le noir je ne voyais pas l'aiguille qui tournait. Alors évidemment le lendemain j'étais fatigué et à l'école et bah.. c'était pas vraiment mieux.
C'est vrai, trouvez moi un seul enfant qui aime aller à l'école et qui se dit : super aujourd'hui je vais apprendre des choses qui me serviront toute ma vie, je vais bien m'amuser. Personne dans ma classe ne disait ça. Même Aaron, celui qui avait les meilleurs résultats de la classe n'était pas toujours enchanté d'être assis sur la même chaise, à écouter les profs qui semblaient se répéter constamment et à noter des choses qu'il ne retiendrait sûrement pas. Pour moi c'était la même chose, sauf que je n'étais pas le meilleur de la classe et avec en prime un lendemain de Super-Bowl, je m'endormais facilement sur la table. Alors j'écoutais de moins en moins en cours, j'avais un peu plus de mal à suivre et pour les intéros... c'était raté sur raté. Et je ne me suis pas repris. A treize ans on est encore jeune et on se laisse facilement distraire. Trois semaines après le début de la dégringolade, ma mère a été convoquée par le professeur principal : Madame Vargas. On ne m'a pas laissé assister à ce que j'appelais : mon procès. Je suis resté dans le couloir et j'ai attendu.
Comme je m'en doutais, la sentence est tombée. Maman était très attentive à l'éducation scolaire de ses deux enfants, elle-même était professeur à l'école primaire. Du coup, j'ai fini mon année 7th Grade dans une école privée et j'y suis resté jusqu'à la fin de mon année 8th Grade. Je n'aimais pas vraiment cette école privée. Premièrement, il n'y avait que des bourgeois : des enfants dont la priorité était de porter des vêtements de marque. Vous savez, LE pull Ralph Lauren à 195 dollars. Je ne critiquais pas, je constatais, chacun s'habit comme il veut après tout. Et le constat fut rapide : je ne me sentais pas bien ici. Deuxièmement, les professeurs : ils étaient beaucoup trop élitistes et je n'aimais pas leur façon de faire, rabaisser les élèves et leur donner des heures de colles car ils n'avaient pas eu la moyenne c'était franchement.. petit. Et troisièmement, le sport : ici il n'y avait ni football américain, ni baseball, non non, ici c'était le polo. Vous savez, le sport qui se joue sur un cheval. Ouais, mes parents avaient eu les moyens de me payer une entrée dans cet enfer. Mon père était ingénieur en informatique et en tant que professeur à plus de quarante heures par semaine, ma mère gagnait bien sa vie.
J'ai tout fait pour sortir de cet établissement détestable. Au revoir, la NBA, la NHL, la MLB et la NFL. j'étais triste de quitter tous ces sports, mais il le fallait bien. Alors je me suis mis à lire des bouquins, mais pas Harry Potter, non c'était des livres de maths, d'histoire et de physique-chimie. Je me suis mis à étudier comme un petit génie à partir du moment où je me suis rendu compte que ce n'était qu'avec des bonnes notes que je rejoindrais un lycée public l'année d'après, le lycée où tous mes amis allaient atterrir. Du coup j'ai arrêté de m'endormir à minuit/une heure, j'ai remplacé mes heures de télé par des heures de travail et ça a porté ses fruits ! A force de travailler sérieusement j'ai réussi à atteindre une moyenne de B-. J'étais fier de moi, j'avais pris en maturité. Ma mère en a conclu qu'avec tout cet investissement je méritais bien de rentrer au lycée public. De toute façon, je n'allais manquer à personne, sauf peut-être Esteban, le seul ami que je m'étais fait dans ce collège de riche. J'étais content, à la rentrée, au lycée, je retrouverais mes amis du quartier, et j'allais rejouer au football américain.
Je me souviens de mes années lycées, quand je jouais au football américain. Sport fondé en 1875 à Harvard - ils sont vraiment bons en tout -. J'ai vu défiler pas mal de poste, notamment ceux de quarterback, running back, wide receivers. Mais le meilleur de tous reste celui de quarterback, l'un des postes les plus important de l'équipe. Et quand j'ai eu ce poste en Sophomore à 16 ans, je suis passé capitaine, j'ai beaucoup aimé. Vous vous en doutez peut-être, mais mon équipe préférée est : les Seahawks de Seattle. Avec mon frère on suivait pas mal l'actualité sportive et on aimait beaucoup regarder des matchs en rediffusion ou en direct sous une couverture bien chaude avec du pop-corn, ça c'était la belle vie. Des fois, papa se joignait à nous et juste pour nous énerver, il supportait l'équipe adverse. Mais je crois que ce qui me mettait vraiment en rogne c'était quand il osait critiquer LE quarterback de Seattle : Russell Wilson ! Wilson était mon joueur préféré. Je me souviens de la fois où l'on été allé au CenturyLink Field avec papa, maman et Ben. Ce soir-là, c'était les Seahawks de Seattle contre Les Panthers de la Caroline. Seattle avait gagné et pour terminer la soirée, papa m'avait acheté le maillot de Wilson à la boutique du club. Le numéro trois.
Je suis resté dans ce lycée public jusqu'à la fin du 12th Grade. Je m'y sentais vraiment bien. En grandissant j'ai réussi à mieux tenir la fatigue. Alors je regardais toujours les matchs de sport, mais je m'efforçais de travailler. Et l'association était étonnamment positive. J'étais souvent l'un des meilleurs élèves de ma classe avec B- voir B de moyenne. Je jouais toujours aussi bien au football au poste de Quarterback en tant que capitaine et j'avais pas mal d'amis. Harrold et Nelson étaient mes meilleurs amis. Harrold jouait en tant que running back dans l'équipe, mais Nelson lui était beaucoup plus discret, c'était un geek, fan de BD et de jeux. C'est lui qui m'a fait découvrir la boutique de jeux vidéos en bas du quartier. Mangas, BD, jeux, c'était le paradis pour lui et j'y ai rapidement pris goût parce que oui, lire un tome de Naruto, l'histoire d'Ant-man où encore jouer à celle de Lara Croft sur console c'est aussi bien que de jouer au football. Quand j'ai eu dix-huit ans, j'ai envoyé une lettre de motivation au vieux Fleming, le gérant de la boutique, j'ai dû attendre quelque temps pour avoir une réponse, mais comme je venais tous les jeudis après les cours, il a commencé à me connaître. J'ai passé un entretien d'embauche avec le plus de diplomatie possible et il m'a finalement embauché pour travailler les soirs après les cours et le weekend. J'ai bien cru que je n'allais pas être pris, mais mon B- a fait la différence, comme quoi, le travail payait toujours.
Je regrette le Lucas que j'étais à cette époque.
on the highway to hell
time to meet the devil
fiche (c) elephant song.
Bonne continuation à toi
Ah c'est dommage, ça arrive, j'ai connu ça moi aussi.. Mais bon de notre côté, sans nouvelles, nous avons cru que tu abandonnais et nous avons archivé ta fiche, et supprimé ton compte.
Je te laisse le contenu de la fiche en dessous
20 ans • Américain • Vendeur de jeux vidéos • THE TRAVELERS
Je ne sais pas si vous connaissez Fallout, un jeu post-apocalyptique. Guerre nucléaire, radiation, fin du monde. Je vois souvent passer ce jeu en caisse, apparemment les gens aiment bien. Tu fais survivre ton personnage dans les terres désolées. J'ai toujours aimé le principe, j'y jouais souvent. Pour moi ce n'était qu'un synopsis original et attractif. Je me trompais, la réalité a rattrapé le virtuel et les jeux de guerres sont devenus réel. Ici, dehors, le paysage est mieux que dans nos écrans, mais le truc c'est qu'on ne peut pas mourir plusieurs fois.
Lucas White. Vingt ans. Survivant de l'apocalypse pour une durée indéterminée.
Depuis quelques temps je ne souris plus. Je ne rigole plus. Je ne vois plus le soleil. Je suis sur mes gardes et me méfie de tout le monde. C'est vrai, qu'est-ce qui me prouve que tu ne pointeras pas ton arme sur moi lorsque je dormirais ? Je m'efforce de rester vigilant, attentif, observateur. Discret et muet pourraient presque être mes mots d'ordre, mais paradoxalement j'ai un côté sarcastique qui peut me rendre insupportable. Je pourrais me contrôler, mais je laisse mes mots sortir tout seul. Ça peut faire du bien de parler des fois. Les mots sont mes armes préférées, je sais les manier, les utiliser à bon escient. Disons simplement que je suis quelqu'un de convaincant. Bien qu'étant compliqué j'essaie de faire au plus simple : logique, organisation, patience. Sans ça autant me tirer une balle dans le crane. Débrouillard et autonome j'arrive à me sortir des situations compliquées, être persévérant et combatif, c'est ce qu'il faut pour survivre. Intelligent, logique et malin, j'analyse toutes les situations, je ne fonce pas tête baisée dans le tas. Cependant, j'accorde parfois le bénéfice du doute à la situation et me laisse guider par mon instinct. Bien qu'empathique je garde mes distances et reste très asocial. Je suis mieux seul et mon caractère n'est pas avantageux. Qui a envie d'un gars arrogant, borné, cassant, cynique, désobéissant, froid et instable à ses côtés ? La liste des défauts est longue. Intransigeant et têtu je préfère qu'on me laisse en paix. Je pourrais presque être un fardeau.
Vous savez je n'ai plus peur de la solitude et du froid maintenant.
Lucas White. Vingt ans. Survivant de l'apocalypse pour une durée indéterminée.
Depuis quelques temps je ne souris plus. Je ne rigole plus. Je ne vois plus le soleil. Je suis sur mes gardes et me méfie de tout le monde. C'est vrai, qu'est-ce qui me prouve que tu ne pointeras pas ton arme sur moi lorsque je dormirais ? Je m'efforce de rester vigilant, attentif, observateur. Discret et muet pourraient presque être mes mots d'ordre, mais paradoxalement j'ai un côté sarcastique qui peut me rendre insupportable. Je pourrais me contrôler, mais je laisse mes mots sortir tout seul. Ça peut faire du bien de parler des fois. Les mots sont mes armes préférées, je sais les manier, les utiliser à bon escient. Disons simplement que je suis quelqu'un de convaincant. Bien qu'étant compliqué j'essaie de faire au plus simple : logique, organisation, patience. Sans ça autant me tirer une balle dans le crane. Débrouillard et autonome j'arrive à me sortir des situations compliquées, être persévérant et combatif, c'est ce qu'il faut pour survivre. Intelligent, logique et malin, j'analyse toutes les situations, je ne fonce pas tête baisée dans le tas. Cependant, j'accorde parfois le bénéfice du doute à la situation et me laisse guider par mon instinct. Bien qu'empathique je garde mes distances et reste très asocial. Je suis mieux seul et mon caractère n'est pas avantageux. Qui a envie d'un gars arrogant, borné, cassant, cynique, désobéissant, froid et instable à ses côtés ? La liste des défauts est longue. Intransigeant et têtu je préfère qu'on me laisse en paix. Je pourrais presque être un fardeau.
Vous savez je n'ai plus peur de la solitude et du froid maintenant.
Voilà bien quelques temps que j'ai arrêté de me préoccuper de mon apparence. Je m'intéresse plutôt à la façon dont je me procurerais mon prochain repas. Mais si vous voulez vraiment savoir.. Je mesure un mètre quatre vingt-cinq, je pèse soixante-deux kilos, j'ai maigris, beaucoup maigris. Mes cheveux sont bruns, gras et poussiéreux. A travers mes yeux bruns, mon regard est dénudé d'expressions positives. La physionomie de mon visage est stoïque. J'ai le teint pâle, cadavérique. Des cernes de trois mètres de long qui trahissent mon insomnie sont venues s'installer progressivement sous mes yeux. Sans avoir mangé un jour ou deux mes joues se sont creusées. Mes lèvres sont gercées, des fois ça me fait mal, mais on s'habitue. Ma peau est irritée de temps à autre à cause du froid, mais c'est devenu une habitude. Mes mains ne sont plus douces, mais écorchées, irritées, grises. C'est comme si un fil de poussière était venu se déposer sur l'intégralité de mon corps. Je dois faire peine à voir. La dernière qualité physique qu'il me reste ce sont les sprints que j'arrive à taper quand je suis en danger.
Avant de partir, j'ai réussi à emporter quelques affaires. Notamment un manteau brun-beige avec une sorte de moumoute à l'intérieur. Ça me tient chaud. L'inconvénient c'est qu'il n'y a pas de capuche, mais je ne vais pas me plaindre. En dessous, je porte un pull gris plutôt ample sans motifs particulier et encore en dessous un tee-shirt noir. J'ai vite abandonné mon jean pour un pantalon style militaire, mais de couleur noire. Le kaki c'est pas mon truc, puis la nuit je passe inaperçu. Je suis libre de mes mouvements. Aux pieds j'ai des bottes en cuir noir, à lacet, style ranger. C'est pratique, c'est simple, c'est ce qu'il me faut. Avec tout ça, j'ai un sac noir, banale, sans originalité. A l'intérieur, une batte de baseball pour les enfants de soixante centimètres, un couteau en céramique en provenance de ma cuisine, des gâteaux secs et quelques provisions telles que du riz blanc, des flocons d'avoine, du sucre, des pommes en tranches et des carottes déshydratées. Avant de quitter tout ce qu'il me restait j'ai écrit au blanc correcteur ces quelques mots sur la poche principale de mon sac : i will survive.
Avant de partir, j'ai réussi à emporter quelques affaires. Notamment un manteau brun-beige avec une sorte de moumoute à l'intérieur. Ça me tient chaud. L'inconvénient c'est qu'il n'y a pas de capuche, mais je ne vais pas me plaindre. En dessous, je porte un pull gris plutôt ample sans motifs particulier et encore en dessous un tee-shirt noir. J'ai vite abandonné mon jean pour un pantalon style militaire, mais de couleur noire. Le kaki c'est pas mon truc, puis la nuit je passe inaperçu. Je suis libre de mes mouvements. Aux pieds j'ai des bottes en cuir noir, à lacet, style ranger. C'est pratique, c'est simple, c'est ce qu'il me faut. Avec tout ça, j'ai un sac noir, banale, sans originalité. A l'intérieur, une batte de baseball pour les enfants de soixante centimètres, un couteau en céramique en provenance de ma cuisine, des gâteaux secs et quelques provisions telles que du riz blanc, des flocons d'avoine, du sucre, des pommes en tranches et des carottes déshydratées. Avant de quitter tout ce qu'il me restait j'ai écrit au blanc correcteur ces quelques mots sur la poche principale de mon sac : i will survive.
06.03.1994. Je suis pas né à la bonne époque.
J'ai vu le jour dans le courant d'une nuit en plein mois de mars. Il y avait du vent. Il y avait de la pluie. Un orage grondait. Mais avec tout ce chaos, j'ai réussi à faire sourire mes deux parents quand ils m'ont vu pour la première fois. Un petit bébé tout gros avec de bonnes joues joufflues. Ils ont décidé de me nommer Lucas. Ce prénom signifie "lumière" en latin, mais je ne suis pas sûr qu'ils m’eurent nommé ainsi pour cette raison. Mon père était un dingue de star wars, alors je devais sûrement mon nom au réalisateur de la saga.
J'ai grandi à Olympia, capitale de l'État de Washington. C'était une charmante ville : 46 478 habitants, ce n'était même pas 0.01 pour-cent de la population mondiale. Avec ma mère : Rachel, mon père : Cale et mon frère : Ben, nous vivions dans une maison de deux étages à la façade grise où des fleurs de différentes couleurs poussaient, par-ci, par-là, du printemps à mi-octobre. Ma chambre était la dernière au fond du couloir du deuxième étage. C'était une chambre d'adolescent assez lambda ; trois des quatre murs étaient peints en gris, laissant le dernier en bleu. Aujourd'hui, il n'y avait plus de frise de football pour enfant, d'étoiles lumineuses accrochées au plafond ou encore de peluches dispersées sur le lit. Ma chambre était juste à côté de celle de mon frère et parfois il venait le soir dans mon "territoire" et se glissait dans mon lit lorsqu'il faisait des cauchemars, ou qu'il n'arrivait pas à dormir. Aujourd'hui Ben a onze ans, ce qui nous fait neuf ans d'écart. On aimait tous les deux le sport.
Quand j'ai eu treize ans, mon père m'a acheté une télé. Je ne sais pas si c'était le meilleur cadeau à faire à un adolescent, mais j'ai plutôt bien apprécié. Je ne m'enfermais que rarement dans ma chambre pendant la journée. La plupart du temps, j'étais dans le salon avec mon frère, j'aidais mes parents à remplir les tâches ménagères, ou bien je terminais mes devoirs. Mais après le repas du soir, je montais dans ma chambre et allumais l'écran. La plupart du temps, c'était pour regarder des séries pour jeune : des histoires au lycée ou des habitants de Los Angeles qui devenaient des stars. Mais quand j'avais de la chance, il y avait des matchs de football, de hockey et de baseball sur TNT. Alors évidemment, je regardais le sport sans me préoccuper de l'heure à laquelle j'allais me coucher. A l'époque je n'avais pas de téléphone portable, juste une horloge qui faisait un sacré boucan lorsque le silence apparaissait. Soit je regardais les Play-off, soit le Super-Bowl, mais le plus souvent : des matchs classiques, et je me couchais dans les environs d'une heure du matin sans m'en apercevoir. Dans le noir je ne voyais pas l'aiguille qui tournait. Alors évidemment le lendemain j'étais fatigué et à l'école et bah.. c'était pas vraiment mieux.
C'est vrai, trouvez moi un seul enfant qui aime aller à l'école et qui se dit : super aujourd'hui je vais apprendre des choses qui me serviront toute ma vie, je vais bien m'amuser. Personne dans ma classe ne disait ça. Même Aaron, celui qui avait les meilleurs résultats de la classe n'était pas toujours enchanté d'être assis sur la même chaise, à écouter les profs qui semblaient se répéter constamment et à noter des choses qu'il ne retiendrait sûrement pas. Pour moi c'était la même chose, sauf que je n'étais pas le meilleur de la classe et avec en prime un lendemain de Super-Bowl, je m'endormais facilement sur la table. Alors j'écoutais de moins en moins en cours, j'avais un peu plus de mal à suivre et pour les intéros... c'était raté sur raté. Et je ne me suis pas repris. A treize ans on est encore jeune et on se laisse facilement distraire. Trois semaines après le début de la dégringolade, ma mère a été convoquée par le professeur principal : Madame Vargas. On ne m'a pas laissé assister à ce que j'appelais : mon procès. Je suis resté dans le couloir et j'ai attendu.
Comme je m'en doutais, la sentence est tombée. Maman était très attentive à l'éducation scolaire de ses deux enfants, elle-même était professeur à l'école primaire. Du coup, j'ai fini mon année 7th Grade dans une école privée et j'y suis resté jusqu'à la fin de mon année 8th Grade. Je n'aimais pas vraiment cette école privée. Premièrement, il n'y avait que des bourgeois : des enfants dont la priorité était de porter des vêtements de marque. Vous savez, LE pull Ralph Lauren à 195 dollars. Je ne critiquais pas, je constatais, chacun s'habit comme il veut après tout. Et le constat fut rapide : je ne me sentais pas bien ici. Deuxièmement, les professeurs : ils étaient beaucoup trop élitistes et je n'aimais pas leur façon de faire, rabaisser les élèves et leur donner des heures de colles car ils n'avaient pas eu la moyenne c'était franchement.. petit. Et troisièmement, le sport : ici il n'y avait ni football américain, ni baseball, non non, ici c'était le polo. Vous savez, le sport qui se joue sur un cheval. Ouais, mes parents avaient eu les moyens de me payer une entrée dans cet enfer. Mon père était ingénieur en informatique et en tant que professeur à plus de quarante heures par semaine, ma mère gagnait bien sa vie.
J'ai tout fait pour sortir de cet établissement détestable. Au revoir, la NBA, la NHL, la MLB et la NFL. j'étais triste de quitter tous ces sports, mais il le fallait bien. Alors je me suis mis à lire des bouquins, mais pas Harry Potter, non c'était des livres de maths, d'histoire et de physique-chimie. Je me suis mis à étudier comme un petit génie à partir du moment où je me suis rendu compte que ce n'était qu'avec des bonnes notes que je rejoindrais un lycée public l'année d'après, le lycée où tous mes amis allaient atterrir. Du coup j'ai arrêté de m'endormir à minuit/une heure, j'ai remplacé mes heures de télé par des heures de travail et ça a porté ses fruits ! A force de travailler sérieusement j'ai réussi à atteindre une moyenne de B-. J'étais fier de moi, j'avais pris en maturité. Ma mère en a conclu qu'avec tout cet investissement je méritais bien de rentrer au lycée public. De toute façon, je n'allais manquer à personne, sauf peut-être Esteban, le seul ami que je m'étais fait dans ce collège de riche. J'étais content, à la rentrée, au lycée, je retrouverais mes amis du quartier, et j'allais rejouer au football américain.
Je me souviens de mes années lycées, quand je jouais au football américain. Sport fondé en 1875 à Harvard - ils sont vraiment bons en tout -. J'ai vu défiler pas mal de poste, notamment ceux de quarterback, running back, wide receivers. Mais le meilleur de tous reste celui de quarterback, l'un des postes les plus important de l'équipe. Et quand j'ai eu ce poste en Sophomore à 16 ans, je suis passé capitaine, j'ai beaucoup aimé. Vous vous en doutez peut-être, mais mon équipe préférée est : les Seahawks de Seattle. Avec mon frère on suivait pas mal l'actualité sportive et on aimait beaucoup regarder des matchs en rediffusion ou en direct sous une couverture bien chaude avec du pop-corn, ça c'était la belle vie. Des fois, papa se joignait à nous et juste pour nous énerver, il supportait l'équipe adverse. Mais je crois que ce qui me mettait vraiment en rogne c'était quand il osait critiquer LE quarterback de Seattle : Russell Wilson ! Wilson était mon joueur préféré. Je me souviens de la fois où l'on été allé au CenturyLink Field avec papa, maman et Ben. Ce soir-là, c'était les Seahawks de Seattle contre Les Panthers de la Caroline. Seattle avait gagné et pour terminer la soirée, papa m'avait acheté le maillot de Wilson à la boutique du club. Le numéro trois.
Je suis resté dans ce lycée public jusqu'à la fin du 12th Grade. Je m'y sentais vraiment bien. En grandissant j'ai réussi à mieux tenir la fatigue. Alors je regardais toujours les matchs de sport, mais je m'efforçais de travailler. Et l'association était étonnamment positive. J'étais souvent l'un des meilleurs élèves de ma classe avec B- voir B de moyenne. Je jouais toujours aussi bien au football au poste de Quarterback en tant que capitaine et j'avais pas mal d'amis. Harrold et Nelson étaient mes meilleurs amis. Harrold jouait en tant que running back dans l'équipe, mais Nelson lui était beaucoup plus discret, c'était un geek, fan de BD et de jeux. C'est lui qui m'a fait découvrir la boutique de jeux vidéos en bas du quartier. Mangas, BD, jeux, c'était le paradis pour lui et j'y ai rapidement pris goût parce que oui, lire un tome de Naruto, l'histoire d'Ant-man où encore jouer à celle de Lara Croft sur console c'est aussi bien que de jouer au football. Quand j'ai eu dix-huit ans, j'ai envoyé une lettre de motivation au vieux Fleming, le gérant de la boutique, j'ai dû attendre quelque temps pour avoir une réponse, mais comme je venais tous les jeudis après les cours, il a commencé à me connaître. J'ai passé un entretien d'embauche avec le plus de diplomatie possible et il m'a finalement embauché pour travailler les soirs après les cours et le weekend. J'ai bien cru que je n'allais pas être pris, mais mon B- a fait la différence, comme quoi, le travail payait toujours.
Je regrette le Lucas que j'étais à cette époque.
Comment est-ce que l'on survit à l'apocalypse ? C'est la question qu'on se pose quand on voit tout son petit monde se détruire autour de sois, mais on a pas de réponse, on se contente d'attendre, mais attendre, ça n'arrange rien.
Au début tout allait bien, ma vie se déroulait sans encombre. J'allais à l'université et je travaillais à la boutique de jeux-vidéos les weeks-end et en soirée. Je n'avais pas encore mon propre appartement alors je vivais toujours chez mes parents. Ben allait au collège, maman et papa au travail, et le soir, nous nous retrouvions à table pour manger en famille. Les sujets étaient variés : qu'est-ce que Ben avait appris à l'école ? Quelle équipe était en tête de la conférence ouest d'NBA ? Qu'avaient fait les petits vauriens de la classe de maman ? Comment se portait mamie ? Mais ce soir-là, le douze octobre, un autre sujet a animé notre repas. Sur la première chaîne, la présentatrice a parlé d'agresseur, mettant sur le tapis des évènements passés d'un mois : une sombre histoire de cannibalisme au Texas, un sans-abris qui aurait attaqué puis mordu des passants en Caroline du nord et une fusillade dans l'Utah. C'était déjà le quatrième jour et à ce moment-là, nous n'avions aucune idée de ce qui allait se passer.
Le cinquième jour, la présentatrice de la veille a relancé le sujet avec des informations supplémentaires. Elle parlait d'un nouveau virus, mais d'une voix rassurante, elle affirmait que la situation était sous-contrôle et que tout allait bien se passer. On nous a recommandé de rester chez nous et les écoles/commerces/entreprises ont progressivement fermé leurs portes. J'étais dans une sorte d'incompréhension, je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait et je me posais un tas de questions. Le dixième jour je suis allée faire un tour au centre commercial le plus proche. Ce n'était pas une grande boutique, ça ressemblait plus à une station service. J'ai voulu acheter deux trois trucs tels que du lait et des gâteaux, mais j'ai été surpris. Tiroir de la caisse enregistreuse grand ouvert, cartons déchirés et entreposés un peu partout, affaires qui jonchaient le sol. Ça ne ressemblait pas vraiment au commerce que j'avais connu quelques semaines plus tôt. Je me suis approché et j'ai pris du lait, mes petits gâteaux et des bouteilles d'eaux. Ça avait l'air important, mais pourtant... il y en restait beaucoup. A croire qu'à l'aube de la fin du monde les gens préféraient boire du soda et de la bière -parce qu'il n'y en avait plus du tout- plutôt que de l'eau. En rentrant à la maison j'ai vu des agents de police traîner un peu à chaque coin de rue, ils étaient par groupe de deux, voir trois. Le moins que l'on puisse dire c'est que je n'étais pas rassuré.
Le virus de la rage infecte la plupart des vertébrés mammifères autres que l'homme. Son moyen de transmission principal est la morsure, mais d'autres cas comme : griffure, échange de plaies/muqueuses et par aérosols sont envisageables. Mais imaginez ; il vous suffit d'en changer une simple protéine pour qu'il puisse s'attaquer à l'homme et être aéroporté au même titre que la grippe. Ainsi, vous avez des milliers de virus en vous et vous devenez une bombe virale. Attention, je ne dis pas que ce virus est la cause de tout cet engouement, à vrai dire je n'en sais absolument rien. Ce n'est qu'une simple supposition. Si ça se trouve, le virus est tout autre, bien plus destructeur et.. terrifiant. J'ai arrêté d'y penser, les scientifiques allaient bien trouver quelque chose de plus brillant.
Maman est morte un mercredi. Je n'aime pas y repenser et en parler. Depuis quelques jours, elle n'arrêtait pas de tousser. On s'est dit qu'il s'agissait sûrement d'une mauvaise toux et que ça allait passer. Mais petit à petit, elle a commencé à avoir de la fièvre, un violent mal de tête, elle était brûlante. Elle s'était mise à cracher des petites gouttes de sang chargés du virus de la grippe. Mais ce n'était pas une simple petite grippe. Elle a succombé au cours de la nuit et a fait un arrêt cardiaque. Le lendemain, son corps était glacial et blanc, mais pas un blanc neige non, c'était un blanc pâle, sans chaleur, elle faisait peine à voir et malheureusement, elle puait la mort à des kilomètres. Son front était encore chaud. Papa n'a pas attendu, il a appelé les pompiers, les pompes funèbres, mais personne n'a répondu au téléphone. Il l'a enterré dans le jardin et nous avons prié, du mois nous avons essayé. Ben a particulièrement mal vécu le décès et ce n'est pas mieux pour moi. On essaye d'oublier maman même si ce n'est pas facile, je n'aime pas vraiment en parler. Avec Ben, nous avons déposé un bouquet de fleur et nous sommes partis. C'était le quatorzième jour.
Où allions-nous hein ? C'était ce que m'avait demandé ma voisine. Madame Waters. Je lui ai retourné la question et elle m'a répondu : la Seattle Great Wheel. Je lui ai demandé pourquoi et elle m'a répondu que c'était pour ses enfants, ils n'y étaient jamais allés et d'après elle, il fallait partir ailleurs. Comme si ailleurs semblait plus sûr. Beaucoup se sont dirigés vers les montagnes du Nevada et le désert d'Arizona. D'autre ont préféré faire un tour aux parcs d'attractions avant.. la fin ? Disneyland et Seaworld avaient connu leurs meilleurs statistiques d'entrée. En ce qui concernait les fans de parcs d'attractions, Orlando avait été surpeuplé. Lorsque madame Waters m'a demandé une nouvelle fois où nous allions je lui ai répondu Seattle centre. Je lui ai expliqué : à ce que l'on disait il y avait des camps de réfugié pour les... chanceux qui avaient survécus. C'était le dix-septième jour.
La première fois que j'ai vu ce que l'on appelle un rodeur, j'étais dans la voiture avec mon père et mon frère. Une ram 1500 de couleur noir : elle était grande. C'était le dix-huitième jour. Nous avions quitté Olympia le matin en direction de Seattle et quand nous sommes passés par Lacey ils étaient là. Deux bêtes qui titubaient et grognaient abominablement... Ils n'étaient pas beaux à voir, ils me faisaient même de la peine. Traînant devant une station service, ils marchaient de droite à gauche sans vraiment savoir où est-ce qu'ils allaient. J'ai pris Ben dans mes bras et j'ai détourné le regard. Il y avait beaucoup de voitures sur l'autoroute. On essayait de se frayer un chemin tant bien que mal, mais le gabarit de la ram ne nous aidait pas vraiment. La voiture a dû s'arrêter un peu avant Tacoma. Alors on a décidé de marcher, parce que oui, quand on se retrouve coincé la première chose à laquelle on pense c'est de marcher. Il y avait des panneaux sur la route, mais pas des panneaux routiers implantés avant la pandémie, non, ils indiquaient un refuge.
Burke m'a montré mon lit, c'était lui le chef du camp, un militaire à la retraite, pardon, un caporal à la retraite. Il y avait une centaine de personnes ici, nous étions sur une colline en pleine forêt. Apparemment il s'agissait d'un camping abandonné, il y avait des gîtes un peu partout, un ou deux réfectoires, une piscine vidée au milieu et des sanitaires à quelques endroits. Il n'y avait pas d'accès à l'eau chaude, mais un petit lac à un kilomètre du camp, soit environ vingt minutes à pied. C'est là-bas que l'on remplissait nos bouteilles en eaux. La vie au camp était convenable. Il n'y avait pas eu beaucoup d'attaque de rodeur, peut-être deux ou trois. Disons que la chance était de notre côté. Burke et Ferguson, le sous-chef, avaient un attirail de guerre assez impressionnant entreposé dans leur gîte. Arme en tout genre : pistole semi-automatique, AR-18, M16, Stoner 63, AC-556, de bonnes vieilles armes à l'américaine, mais aussi des arbalètes et des arcs et quelques couteaux. Personne n'avait le droit d'y toucher sans autorisation. Je ne dérogeais pas à la règle. Mon couteau en céramique et ma batte de baseball me suffisaient pour le moment. Pour le moment.
L'hiver s'est rapidement pointé et a commencé à tout détruire. Avant j'aimais l'hiver : regarder la neige tomber sous une couverture avec un chocolat chaud devant un bon film de noël avec des chiens qui sauvaient cette fête. Mais maintenant je déteste l'hiver. Le froid nous a pris quelques vies, les ressources ont commencé à se faire la malle - au revoir les fruits-, le lac à gelé - dur d'attraper l'eau et les poissons - et nous étions moins résistants. Fatigue, maladie, manque de médicament. L'hiver, autrefois signe de cadeaux et de fêtes en l'honneur du vingt-cinq décembre et du premier janvier, était devenu signe de mort. Ben est tombé gravement malade. Était-ce la grippe ou le virus qui avait emporté maman ? Personne n'en savait rien, mais le bon point fut qu'il n'était pas brûlant de fièvre comme l'eut été maman. D'autres personnes sont tombées malade comme Ben, presque dix. Après discutions avec une infirmière, on nous annonça qu'ils avaient une sale grippe, le genre de virus hivernal très emmerdant. Ferguson avait une sorte de bus à douze places. Sa proposition fut approuvée par tout le monde sauf moi : transporter les malades au grand l'hôpital de Seattle. Je ne voulais pas laisser Ben seul, je ne voulais pas l'abandonner. Je voulais que l'on reste ensemble parce que se séparer c'était la pire chose à faire. Je n'ai pas eu le choix. Papa avait confiance en Ferguson, il partait avec deux autres hommes, des tireurs expérimentés. D'après lui Ben ne craignait rien. Mon frère est parti et je ne l'ai pas revu. Ouais, la nature tue aussi aisément qu'un couteau.
L'hiver va se terminer et voilà un mois que je n'ai pas vu Ben. Le bus de Ferguson ne revient pas. Je vais peut-être commencer à devenir fou, je veux revoir mon frère. Si la situation empire je serais tenté de voler un fusil d'assaut à Burke et de foutre le camp. Papa tousse beaucoup et commence à cracher quelques gouttes de sang. Encore cette sale grippe. Je ne veux pas être le seul survivant de la famille. Ben est la seule raison pour laquelle je n'abandonnerais pas. Personne ne sait si ceux qui sont partis sont encore en vie, mais je crois fermement que mon frère est toujours vivant.. Malgré tout, j'ai peur.
Au début tout allait bien, ma vie se déroulait sans encombre. J'allais à l'université et je travaillais à la boutique de jeux-vidéos les weeks-end et en soirée. Je n'avais pas encore mon propre appartement alors je vivais toujours chez mes parents. Ben allait au collège, maman et papa au travail, et le soir, nous nous retrouvions à table pour manger en famille. Les sujets étaient variés : qu'est-ce que Ben avait appris à l'école ? Quelle équipe était en tête de la conférence ouest d'NBA ? Qu'avaient fait les petits vauriens de la classe de maman ? Comment se portait mamie ? Mais ce soir-là, le douze octobre, un autre sujet a animé notre repas. Sur la première chaîne, la présentatrice a parlé d'agresseur, mettant sur le tapis des évènements passés d'un mois : une sombre histoire de cannibalisme au Texas, un sans-abris qui aurait attaqué puis mordu des passants en Caroline du nord et une fusillade dans l'Utah. C'était déjà le quatrième jour et à ce moment-là, nous n'avions aucune idée de ce qui allait se passer.
Le cinquième jour, la présentatrice de la veille a relancé le sujet avec des informations supplémentaires. Elle parlait d'un nouveau virus, mais d'une voix rassurante, elle affirmait que la situation était sous-contrôle et que tout allait bien se passer. On nous a recommandé de rester chez nous et les écoles/commerces/entreprises ont progressivement fermé leurs portes. J'étais dans une sorte d'incompréhension, je n'avais aucune idée de ce qu'il se passait et je me posais un tas de questions. Le dixième jour je suis allée faire un tour au centre commercial le plus proche. Ce n'était pas une grande boutique, ça ressemblait plus à une station service. J'ai voulu acheter deux trois trucs tels que du lait et des gâteaux, mais j'ai été surpris. Tiroir de la caisse enregistreuse grand ouvert, cartons déchirés et entreposés un peu partout, affaires qui jonchaient le sol. Ça ne ressemblait pas vraiment au commerce que j'avais connu quelques semaines plus tôt. Je me suis approché et j'ai pris du lait, mes petits gâteaux et des bouteilles d'eaux. Ça avait l'air important, mais pourtant... il y en restait beaucoup. A croire qu'à l'aube de la fin du monde les gens préféraient boire du soda et de la bière -parce qu'il n'y en avait plus du tout- plutôt que de l'eau. En rentrant à la maison j'ai vu des agents de police traîner un peu à chaque coin de rue, ils étaient par groupe de deux, voir trois. Le moins que l'on puisse dire c'est que je n'étais pas rassuré.
Le virus de la rage infecte la plupart des vertébrés mammifères autres que l'homme. Son moyen de transmission principal est la morsure, mais d'autres cas comme : griffure, échange de plaies/muqueuses et par aérosols sont envisageables. Mais imaginez ; il vous suffit d'en changer une simple protéine pour qu'il puisse s'attaquer à l'homme et être aéroporté au même titre que la grippe. Ainsi, vous avez des milliers de virus en vous et vous devenez une bombe virale. Attention, je ne dis pas que ce virus est la cause de tout cet engouement, à vrai dire je n'en sais absolument rien. Ce n'est qu'une simple supposition. Si ça se trouve, le virus est tout autre, bien plus destructeur et.. terrifiant. J'ai arrêté d'y penser, les scientifiques allaient bien trouver quelque chose de plus brillant.
Maman est morte un mercredi. Je n'aime pas y repenser et en parler. Depuis quelques jours, elle n'arrêtait pas de tousser. On s'est dit qu'il s'agissait sûrement d'une mauvaise toux et que ça allait passer. Mais petit à petit, elle a commencé à avoir de la fièvre, un violent mal de tête, elle était brûlante. Elle s'était mise à cracher des petites gouttes de sang chargés du virus de la grippe. Mais ce n'était pas une simple petite grippe. Elle a succombé au cours de la nuit et a fait un arrêt cardiaque. Le lendemain, son corps était glacial et blanc, mais pas un blanc neige non, c'était un blanc pâle, sans chaleur, elle faisait peine à voir et malheureusement, elle puait la mort à des kilomètres. Son front était encore chaud. Papa n'a pas attendu, il a appelé les pompiers, les pompes funèbres, mais personne n'a répondu au téléphone. Il l'a enterré dans le jardin et nous avons prié, du mois nous avons essayé. Ben a particulièrement mal vécu le décès et ce n'est pas mieux pour moi. On essaye d'oublier maman même si ce n'est pas facile, je n'aime pas vraiment en parler. Avec Ben, nous avons déposé un bouquet de fleur et nous sommes partis. C'était le quatorzième jour.
Où allions-nous hein ? C'était ce que m'avait demandé ma voisine. Madame Waters. Je lui ai retourné la question et elle m'a répondu : la Seattle Great Wheel. Je lui ai demandé pourquoi et elle m'a répondu que c'était pour ses enfants, ils n'y étaient jamais allés et d'après elle, il fallait partir ailleurs. Comme si ailleurs semblait plus sûr. Beaucoup se sont dirigés vers les montagnes du Nevada et le désert d'Arizona. D'autre ont préféré faire un tour aux parcs d'attractions avant.. la fin ? Disneyland et Seaworld avaient connu leurs meilleurs statistiques d'entrée. En ce qui concernait les fans de parcs d'attractions, Orlando avait été surpeuplé. Lorsque madame Waters m'a demandé une nouvelle fois où nous allions je lui ai répondu Seattle centre. Je lui ai expliqué : à ce que l'on disait il y avait des camps de réfugié pour les... chanceux qui avaient survécus. C'était le dix-septième jour.
La première fois que j'ai vu ce que l'on appelle un rodeur, j'étais dans la voiture avec mon père et mon frère. Une ram 1500 de couleur noir : elle était grande. C'était le dix-huitième jour. Nous avions quitté Olympia le matin en direction de Seattle et quand nous sommes passés par Lacey ils étaient là. Deux bêtes qui titubaient et grognaient abominablement... Ils n'étaient pas beaux à voir, ils me faisaient même de la peine. Traînant devant une station service, ils marchaient de droite à gauche sans vraiment savoir où est-ce qu'ils allaient. J'ai pris Ben dans mes bras et j'ai détourné le regard. Il y avait beaucoup de voitures sur l'autoroute. On essayait de se frayer un chemin tant bien que mal, mais le gabarit de la ram ne nous aidait pas vraiment. La voiture a dû s'arrêter un peu avant Tacoma. Alors on a décidé de marcher, parce que oui, quand on se retrouve coincé la première chose à laquelle on pense c'est de marcher. Il y avait des panneaux sur la route, mais pas des panneaux routiers implantés avant la pandémie, non, ils indiquaient un refuge.
Burke m'a montré mon lit, c'était lui le chef du camp, un militaire à la retraite, pardon, un caporal à la retraite. Il y avait une centaine de personnes ici, nous étions sur une colline en pleine forêt. Apparemment il s'agissait d'un camping abandonné, il y avait des gîtes un peu partout, un ou deux réfectoires, une piscine vidée au milieu et des sanitaires à quelques endroits. Il n'y avait pas d'accès à l'eau chaude, mais un petit lac à un kilomètre du camp, soit environ vingt minutes à pied. C'est là-bas que l'on remplissait nos bouteilles en eaux. La vie au camp était convenable. Il n'y avait pas eu beaucoup d'attaque de rodeur, peut-être deux ou trois. Disons que la chance était de notre côté. Burke et Ferguson, le sous-chef, avaient un attirail de guerre assez impressionnant entreposé dans leur gîte. Arme en tout genre : pistole semi-automatique, AR-18, M16, Stoner 63, AC-556, de bonnes vieilles armes à l'américaine, mais aussi des arbalètes et des arcs et quelques couteaux. Personne n'avait le droit d'y toucher sans autorisation. Je ne dérogeais pas à la règle. Mon couteau en céramique et ma batte de baseball me suffisaient pour le moment. Pour le moment.
L'hiver s'est rapidement pointé et a commencé à tout détruire. Avant j'aimais l'hiver : regarder la neige tomber sous une couverture avec un chocolat chaud devant un bon film de noël avec des chiens qui sauvaient cette fête. Mais maintenant je déteste l'hiver. Le froid nous a pris quelques vies, les ressources ont commencé à se faire la malle - au revoir les fruits-, le lac à gelé - dur d'attraper l'eau et les poissons - et nous étions moins résistants. Fatigue, maladie, manque de médicament. L'hiver, autrefois signe de cadeaux et de fêtes en l'honneur du vingt-cinq décembre et du premier janvier, était devenu signe de mort. Ben est tombé gravement malade. Était-ce la grippe ou le virus qui avait emporté maman ? Personne n'en savait rien, mais le bon point fut qu'il n'était pas brûlant de fièvre comme l'eut été maman. D'autres personnes sont tombées malade comme Ben, presque dix. Après discutions avec une infirmière, on nous annonça qu'ils avaient une sale grippe, le genre de virus hivernal très emmerdant. Ferguson avait une sorte de bus à douze places. Sa proposition fut approuvée par tout le monde sauf moi : transporter les malades au grand l'hôpital de Seattle. Je ne voulais pas laisser Ben seul, je ne voulais pas l'abandonner. Je voulais que l'on reste ensemble parce que se séparer c'était la pire chose à faire. Je n'ai pas eu le choix. Papa avait confiance en Ferguson, il partait avec deux autres hommes, des tireurs expérimentés. D'après lui Ben ne craignait rien. Mon frère est parti et je ne l'ai pas revu. Ouais, la nature tue aussi aisément qu'un couteau.
L'hiver va se terminer et voilà un mois que je n'ai pas vu Ben. Le bus de Ferguson ne revient pas. Je vais peut-être commencer à devenir fou, je veux revoir mon frère. Si la situation empire je serais tenté de voler un fusil d'assaut à Burke et de foutre le camp. Papa tousse beaucoup et commence à cracher quelques gouttes de sang. Encore cette sale grippe. Je ne veux pas être le seul survivant de la famille. Ben est la seule raison pour laquelle je n'abandonnerais pas. Personne ne sait si ceux qui sont partis sont encore en vie, mais je crois fermement que mon frère est toujours vivant.. Malgré tout, j'ai peur.
passeport :recensement de l'avatar. - Code:
Nick Robinson <bott>Lucas White</bott>
recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
Lucas
recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
White
recensement du métier. - Code:
Vendeur de jeux vidéos
Bonne continuation à toi
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Re: Demande de fiche.
Sam 14 Mai 2016 - 13:43
Re-bonjour,
Merci à toi pour cette rapidité !
Je vous souhaite à tous une bonne continuation et un bon jeu.
Merci à toi pour cette rapidité !
Je vous souhaite à tous une bonne continuation et un bon jeu.
- Lucas White
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