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Re: Animation de Noël

Mer 23 Déc 2015 - 16:07









Ghastly Christmas




La nuit tombait sur le stade, et le froid avec elle. La fraîche apportait cette petite touche d'humidité, qui vous glaçait jusqu'aux os, pour un peu que vous soyez dehors. Et Samson y était, dehors. Pas dehors-dehors, mais dehors-dedans, sur la pelouse du Century Link. Il observait ce lent mouvement que la petite population de ce refuge était en train d'effectuer. Elle avançait, venant de partout, traversant les rangs des gradins, la pelouse du terrain, et se dirigeant vers ce qu'on pouvait apercevoir, là-haut, sur le rang du milieu. Un mur, un long mur, aménagé sur des plaques de bois, que recouvraient des centaines de photos. Avec elles, des centaines de notes, de messages. C'étaient autant d'avis de recherche, d'annonce de disparition, d'appels au secours. Et Samson, lui, restait là, sur la pelouse. Immobile, bien protégé de la fraîcheur par son manteau, il regardait ses semblables se diriger vers ce monument. Il ne savait pas dire si c'était un élan d'espoir ou de recueillement. Peut-être un peu un mélange des deux. Aller voir ce mur, chercher les visages de ses proches, et ne pas les trouver, ça pouvait aider à espérer. Dans le cas contraire… ça pouvait empirer les choses.

Samson n'avait aucun intérêt à aller voir. Il n'avait plus personne, depuis des années, et les seules personnes dont les visages restaient nets dans sa mémoire étaient des gens comme lui. Des gens de la rue. Qui se soucierait de ne plus voir le pauvre clodo qui squattait devant la supérette de la 8ème ? Ou ce groupe de punks à chiens, qui passait ses jours et ses nuits à boire de la bière bon marché sur le parking d'un cinéma ? Exact : personne. Comme personne ne se serait ému de voir le visage de Samson sur ce mur, s'il avait dû s'y trouver.

Malgré cela, il ressentit le besoin de s'approcher. Il n'irait pas jusqu'au mur. Ce n'était pas une envie de voyeurisme malsain qu'il voulait assouvir, regarder la souffrance des gens, leur espoir, leur désillusion. Il sentait qu'il pouvait être utile. Qu'on pourrait avoir, quelque par, besoin de son soutien. Pas parce qu'il était Samson-le-Clodo. Parce qu'il était un être humain, et qu'on avait plus que jamais besoin de sentir qu'on faisait partie de l'humanité.

Il s'avança donc, et gravit quelques marches. Il s'arrêta au troisième ou quatrième rang, avant que la foule ne se fasse trop dense. Il se planta là, et scrutait les visages. La plupart semblaient perdus, hagards. Parfois, on y voyait du soulagement. Souvent, la destruction d'un espoir trop mince. Et chez tous, sans exception, à un moment donné, cette étincelle. Celle d'une volonté inexorable de continuer de vivre, avec ou sans celui ou celle qu'on avait perdu.



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Re: Animation de Noël

Mer 23 Déc 2015 - 17:00

Rebecca, encore une fois, se sentait assez seule et peu concernée par les évènements, après tout elle devait être l'une des rares à n'avoir personne à qui pleurer... Cela ne changeait d'ailleurs pas vraiment de ses habitudes, malgré les Noëls en famille qu'elle passait, elle était souvent transparente... Même si il n y avait pas que ses parents et sa sœurs et que les autres membres de sa famille n'étaient pas aussi étriqués qu'eux, aucun d'eux ne connaissait véritablement la situation dans laquelle elle se trouvait, et ne se confiant pas vraiment, cela n'aidait pas... Peut être que si elle l'avait fait elle aurait trouvé du soutien ailleurs ? Après tout lors de ce dernier repas de famille où ses parents s'était lâchés, on l'avait plus défendue... Mais c'était trop tard, ça ne rattrapait pas tout...

Rebecca se rendait compte que ces pensées déviaient encore une fois quand elle commença peu à peu à ressentir un malaise assez puissant...
Son empathie naturelle faisait encore des siennes et elle commença à ressentir de la mélancolie, de la tristesse, du manque, du deuil, il y avait tellement de monde dans ce stade, que c'était assez ancrée en elle, cela faisait un long moment qu'elle n'avait pas ressenti un tel flot d'émotion, elle n'arrivait presque pas à gérer tout cela, à la base elle ne voulait pas aller à la veillée, elle avait pu voir de la lumière de l'autre côté du gradin, elle ne connaissait personne, à quoi bon y aller. Mais elle ressentait soudain le besoin d'y aller...
Tous ces gens posaient des photos et allumaient des bougies, pour se recueillir, un derniers hommage à ces personnes qui avaient soudainement disparues de leurs vies... Rebecca n'avait aucune photo, personne  à pleurer, pourtant quand elle vit tout ces visages, les larmes tombaient toutes seules, comme si tout le stade la possédait et préférait utiliser son corps pour se lamenter... Cette sensation de vouloir porter tous les problèmes sur ses épaules était quelque chose d'assez maladif pour la suédoise...

Un inconnu vint la sortir de ce qu'elle appelait sa "transe émotionnelle", en lui proposant de partager son repas de Noël avec lui, ainsi qu'avec d'autres personnes si il en trouvait.
Rebecca faisait mine que tout allait bien (d'ailleurs objectivement c'était tout à fait le cas).
Allant d'abord refuser, elle pensa qu'après tout, si elle pouvait bien faire plaisir à quelqu'un, elle le ferait...

- Et bien pourquoi pas après tout, je ne connais pas grand monde ici mais je ferais mon possible...

Les rares personne qu'elle connaissait n'étaient effectivement pas seul, Christina était certainement en famille, même si la connaissant et si elle l'avait croisé avant elle l'aurait probablement invité, et les autres aussi avaient quelqu'un... Alors après tout ?
Elle vit également un homme pas loin d'eux, de type afro américaine, seul également, plus bas qui n'osait visiblement pas monter plus haut, il était être dans la même situation qu'elle, en tout quelque chose la poussa a aller lui parler...

- Bonjour, ça paraît un peu soudain mais, ça vous direz de partager notre repas ? L'ambiance serait peut être moins morose ensemble.
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Re: Animation de Noël

Sam 26 Déc 2015 - 11:15

Au loin, elle avait l'impression d'entendre des voix, des échos de vie passés où Noël avait été une fête joyeuse et entrainante. Là où on retrouvait notre famille lointaine, là où on préférait rester seul chez soi à fêter le réveillon avec la bouteille, là où on pleurait de retrouver le cousin qui nous emmerdait, là où on riait de revoir ses parents, là où on attrapait les épaules de ses amis pour les étreindre. En voyant toutes ces bougies allumés, Kassandra était nostalgique. Elle rêvait encore. Tous ses problèmes allaient se remettre, il était impossible que le monde parte en miette. Il finirait par se reconstruire. Elle n'avait pas directement perdu quelqu'un, mais elle savait au fond d'elle-même que certains de ses collègues, des gens de son entourage, avaient certainement disparu. Elle, contrairement à certains de ses visages fermés qu'elle contemplait, n'avait aucune photo à poser. Elle n'avait rien de ses parents qu'elle ne reverrait peut être jamais, pas même un coller, une bague. Kassandra n'avait qu'une image très nette du sourire de son père et de ses pattes d'oies, et du visage colérique de sa très chère mère. Elle n'avait que ça de Portland.

June avait posé la photo de son ex-petit ami, celui dont elle n'avait pas parlé une seule fois. Elle ne lui avait pas dit qu'elle n'avait pas réussis à le joindre. Silence radio. June ne lui disait pas tout, mais elle restait joyeuse et elle gardait son calme. Les lèvres de la blonde se pincèrent alors qu'elle ramenait ses mains devant elle. Elle effaçait machinalement les plies de son tee-shirt, rien que pour regarder ailleurs tellement elle se sentait mal à l'aise.
Non, décidément, elle n'avait rien qui la rattacherait à ses parents et à ce souvenir. Mais la mémoire était parfois bien plus forte qu'une image, elle était immuable. Elle magnifiait, elle éclaircissait, elle rendait ce souvenir tellement fort. Même s'il arrivait qu'on en oublie chaque détail, elle préférait se fier à sa mémoire et... Non. Elle n'avait pas envie de penser au passé. Toute cette tension, cette tristesse la rendait malheureuse et ça la rendait malade. Elle était positive la veille de Noël, elle s'était même imaginer retrouver son centre ville et ses boutiques favorites. Elle ne voulait pas de ces pensées négatives.

Le poing serré, elle risqua à regard vers June qui avait l'air tout à coup aussi triste de que la foule. Un visage qui pleurait sans vraiment verser de larme, une douleur qui lui serrait le coeur. Père, mère, où êtes-vous ? Êtes-vous en vie ? En sécurité ? Sa propre voix était un écho, et elle ne savait pas comment l'interpréter. Sa voix portait-elle vers ses parents à des centaines de kilomètres, sentiraient-ils leurs coeurs se serrer ?

« C'est le pire Noël de toute ma vie. » Murmura t-elle en levant les yeux au ciel, essayant de paraître désinvolte. « Je ne peux même pas... Me joindre à eux. » Elle se sentait exclue, parce qu'elle, elle n'avait pas de photos. Elle n'avait pas de souvenir matériel de ceux qu'elle n'était pas sûre de revoir de si tôt. Pourtant, elle s'avança au bout de quelques minutes dans le silence, fermant son visage, pour y déposer son téléphone portable avec une photo d'elle et de son père qu'elle avait affiché. Elle savait que son portable finirait pas s'éteindre au bout de quelques minutes, mais elle reculait et observait ce visage au milieu des autres. Elle avait fait aussi un geste, peut être pas aussi fort que ces bougies et ces bouts de papier, mais elle l'avait fait quand même. Elle penserait fort à sa mère aussi, mais ce serait différent. Père, vous me manquez. Kassandra s'en rendait vraiment compte que maintenant, et ça faisait mal.
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Re: Animation de Noël

Lun 28 Déc 2015 - 15:23


L'allumette craqua. La flamme avait beau ne pas être impressionnante, sa simple présence réchauffa quelque peu les doigts du financier. Adam rapprocha lentement la flamme de l'objet qu'il tenait entre les doigts et l'alluma avec une certaine précaution. Une bougie ? Boarf. Non. Très peu pour lui. Un cigare par contre, ça oui. Ça, il était preneur. Qui plus est, c'était Noël et c'était l'un des derniers qu'il lui restait alors autant le fumer ce soir-là, comme un cadeau de lui à lui-même. Portant les feuilles de tabacs enroulées à ses lèvres, il prit une bouffée de fumée et la garda en bouche pour en apprécier la saveur. Une chose était certaine en ce soir de Noël : c'était probablement l'un des derniers cubains qu'il fumerait de sa vie. À une trentaine de mètres du gros de la foule, Shepherd contemplait, dubitatif, le spectacle qui se dérouler sous ses yeux. Certains pleuraient, d'autres ravalaient leurs larmes. Beaucoup affichaient un air morne. Pourtant, il y en avait encore qui parvenaient à inscrire un sourire sur leur lèvres et allaient soutenir les plus accablés dans le plus pur esprit de Noël. Tout ces étalages de bons sentiments lui donnaient la nausée. Le pire dans tout ça, c'était encore les bougies. Les bougies... Un symbole universel d'élévation, qu'il s'agisse de prières ou de pensées. Et là, ce soir, il y en avait un tas. Tout un tas de petites lueurs venant rompre la noirceur de la nuit comme autant de lueurs d'espoir. Pathétique...

Adam n'avait aucune photo, qu'elle soit de ses parents ou de sa femme, à mettre sur le mur. Ils étaient à l'autre bout du pays, et, sans aucun moyen de communications, cela faisait quelques semaines qu'il s'était fait, en toute logique et en toute rationalité, une raison. En prenant une nouvelle fois la fumée en bouche, il se dit qu'il faisait parti des chanceux. L'une des rares personnes qui comptait pour lui était là, dans le stade. Michaela. Elle était peut-être même la seule, au final, à compter réellement. Nul besoin de photos pour lui donc, il laissait la participation au grand jeu de "Qui est le plus triste ce soir ?" aux autres. Toutes ces larmes dépensées pour leurs proches ne servaient à rien. S'il avait fallu pleurer sur quelque chose, c'était bien sur le monde, sur la civilisation que l'Homme avait construite et qui était réduite à néant. De cela il en était sûr. Il n'y avait plus aucun espoir à avoir, plus aucun retour en arrière possible. Ce n'était même pas temps le virus – que les autorités n'avaient toujours pas réussi à éradiquer puisqu'ils étaient encore tous enfermés dans le stade – qui lui faisait dire ça que le reste.

L'économie. L'argent. Tout a toujours été une question d'argent. C'était l'argent qui avait fait le monde et sans lui, l'Homme n'était rien de plus qu'un vulgaire animal. Oh bien sûr, les philosophes diraient qu'il avait tort, que c'était sa conscience qui avait élevé la race humaine au point où elle en était. Shepherd aurait presque aimé qu'on le lui dise réellement. Ça l'aurait fait doucement rire. L'argent était ce qui empêchait un type de tuer un autre type pour lui piquer ses biens. Ce n'était ni les gouvernements ni les lois qui avaient fédéré les Hommes mais bien l'argent. Au début, ce n'était que quelques villages qui s'organisaient autour d'un même système monétaire, jusqu'à devenir une région, jusqu'à devenir un pays. L'une des premières réformes de Qin Shi Huang une fois la dynastie Qin établie dans tout l'empire de Chine n'avait-elle pas été l'uniformisation de la monnaie ?  Non, c'était bien l'argent qui fédérait les peuples, l'argent qui bâtissait une société. L'argent qui les avait tous civilisé. Sans argent, rien ne séparait l'Homme de la sauvagerie. Et où est-ce qu'ils en étaient maintenant ? Cela faisait presque deux mois qu'ils étaient ici. Deux mois que ce virus sévissait. Deux mois que l'économie mondiale ne tournait plus. Et elle ne se redresserait pas. Une fois le système arrêté, il était impossible de le faire redémarrer. Pas après autant de temps. Les précieux billets verts, ceux qu'il avait pris tant de soin à amasser au cours de sa vie, n'avait plus aucune valeur. Une bonne paire de chaussures, un bon jean et une grosse veste vaudrait certainement plus que les centaines de millions qu'il avait en banque. Sans système monétaire, il n'osait pas imaginé le chaos qui régnait à l'extérieur. Il n'y avait qu'à voir les saccages qui avaient eu lieu quand cette chose avaient démarré.

L'Homme revenait à l'Âge de Pierre et voilà qu'ils pleuraient tous pour quelques disparus qui leur étaient chers.

*Les gens et leur sens des priorités...* songea le magnat de la finance en tirant une fois encore sur son cigare.
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Re: Animation de Noël

Lun 28 Déc 2015 - 16:52



L'enfer sur terre. Et non, Michaela ne parlait pas d'enfer en pensant aux infectés mais bien des vivants. Cet attroupement de personne aussi insupportable les uns que les autres. Ceux qui passaient leurs journées à chouiner en attendant, assis comme des cons, devant les portes du stade que les membres de leur famille les traverse. Des clébards quoi. Des bons gros labradors qui attendaient le retour de leurs maîtres, prêts à se laisser crever de faim ou de chagrin. Ajoutez à ça, tous les gamins orphelins que les adultes bourraient d'espoir débile, en leur promettant que papa et maman allaient revenir un jour ou l'autre.

Non, papa et maman ne reviendraient jamais. Michaela le savait, elle ne verrait plus jamais ses parents non plus. Qu'ils soient en vie ou non ne changeait pas grand chose. Il ne lui avait pas fallu deux mois pour le comprendre. En voyant Adam allumer son cigare, elle fut persuadé qu'il était en train de penser exactement la même chose qu'elle. Elle aurait très bien pu rester à côté de lui, à mépriser tous ces gens de loin en attendant que leur cirque finisse. Mais non, la tentation était trop forte. D'un bond, elle se mit à descendre les marches deux par deux, enfilant la capuche du sweat noir qu'elle avait réussi à récupérer et enfouissant les mains au fond des poches pour finalement rejoindre le groupe.

A croire que le bon dieu s'acharnait sur elle. A peine avait elle rejoint la masse, qu'elle tomba sur ceux qui la désespérait le plus. Ils devaient être une bonne dizaine à se tenir les mains, les yeux fermés tout en récitant une connerie de prière destinée à sauver toutes les connes d'âmes des infectés. « Le summun de la connerie. » Marmonna elle en les contournant tout en levant les yeux au ciel et poussant un long, très long, soupire désespéré. « Pathétique. » Ca, elle le balança à la gueule d'un pauvre homme qui croisait sa route. Même si celui ci n'y était absolument pour rien puisqu'il ne faisait rien d'autre que de marcher dans sa direction, Michaela s'était sentie obligée de cracher son venin. Et comme Adam était pas là, bah il fallait bien que ça tombe sur quelqu'un d'autre.

Finalement, après un véritable parcours du combattant visant à éviter le plus grand groupe de chouineur ou de prieur, elle réussit à atteindre le mur où des photos, des prières, des phrases d'espoir étaient affichés. Elle resta planté devant pendant cinq bonne minutes, le regard plissé, passant en revue chaque photo, chaque mot qui lui donnait un peu plus la nausée à chaque fois. Quelle belle bande de trou du cul. Elle se fit un peu bousculer, forcément, puisqu'elle restait statique face au mur où tout le monde voulait accrocher quelque chose. « OH ! CA T'ARRIVE DE FAIRE ATTENTION ? » Lui, c'était une petite fille d'à peine huit ou neuf ans, les yeux encore rougis par les larmes, les mains jointes autour d'une petite bougie qu'elle allait sans aucun doute déposer au pied du mur. L'enfant se mit à bafouiller, cherchant des excuses mais surtout quelqu'un, aux alentours, qu'elle connaissait. « QUOI ? Hein QUOI ? Tu vas venir déposer ta petite bougie pour ton cheeer papa et ta chèèère maman c'est ça ? » Elle leva une main, ne laissant pas le temps à la petite d'en placer une tellement elle enchaînait vite. « Tutu ! Ne dis rien. C'est pas papa et maman c'est ça ? C'est ton papi et ta mamie. Ton vieuuuuuux papi et ta vieilllllle mamie que tu aimes tant. Ton papi et ta mamie qui sont tellement vieux qu'ils ont surêment pas eu le temps de courir pour échapper aux infectés. C'est ça ? » Oui, elle attendait confirmation et avec un sourire adorable en plus. En seule réponse elle eut une gamine qui se mit à pleurer. Mais elle n'en avait pas encore terminé. Ni avec la gamine, ni avec les autres. Fouillant ses poches, elle sortit un billet de cent dollars qu'elle déplia devant les yeux de la petite. « CA. TU VOIS ? CA ! C'est ça qui va le plus manquer dans ce monde ! C'est parce qu'il n'a plus aucune valeur que ton monde va s'écrouler ! »

Finalement la gamine se mit à courir, en pleurs, vers la foule. Résultat des courses, elle avait fait pleurer une gamine et s'attirait tous les regards méprisants. Pour l'instant, aucun d'entre eux ne venait lui demander de fermer sa gueule et c'était plutôt mieux comme ça. Du coup, son billet en main, elle n'hésita pas à soutenir les regards mauvais et en quelques pas, elle alla accrocher le billet sur le mur tout en le caressant des doigts une dernière fois. C'était clair. C'était bien lui qui allait lui manquer le plus dans ce bas monde.


HRP : Vous êtes libre de vous en prendre à Michaela :MisterGreen:
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Re: Animation de Noël

Mar 29 Déc 2015 - 19:44

Le recueillement.

C’était le maitre mot en cette veillée de Noël. Présents, au cœur de la foule, la famille Karlson se tenait soudée. Le regard de Christina se perdait dans l’image de James qu’ils avaient accrochée sur le mur avec toutes les autres. Une photo de lui, tout sourire, en compagnie de son frère, fraichement diplômé. Ses garçons. Elle serra le bras de Sven, qui détourna ses yeux noisette vers elle. A côté du sourire de Jimmy, ils avaient déposé une petite lettre. Ils avaient chacun écrit un petit mot pour le jeune homme. Comme une prière.

D’un revers de la main, elle essuya une larme, et sentit le bras de son mari s’enrouler autour de ses épaules pour l’attirer à lui. Elle n’était pas seule, oh non, mais l’absence de son plus grand garçon la rongeait vraiment.

- Il pense à nous ce soir aussi, maman, j’en suis sûr. Christy se détacha légèrement d’Alan pour sourire tristement à Sven. Elle caressa la joue du garçon et passa une main sur ses cheveux qui devenait un peu trop long.
- Je sais, répondit-elle, sans le savoir vraiment.

Elle inspira fortement et reposa ses yeux sur les bougies, rejoignant de nouveau le silence respectueux qui accompagnait les pensées de tous.

Inutile de dire que le show qu’offrit Michaela quelques instants plus tard ne passa pas inaperçu. Christy, non loin de la scène, fronça les sourcils aux premiers éclats de voix. Elle ne saisissait pas tout tout des paroles de la jeune femme, mais l’intonation qu’employait cette dernière était bien suffisante. Ainsi que la réaction de la petite fille. Étonnamment personne ne remit la brune à sa place dans l’instant et ne défendit l’enfant. Hum elle était belle l’Amérique !

- Nan mais je te jure… souffla Christina à son époux et son fils, en plissant les yeux devant le numéro de Michaela avec son gros billet de banque. Pour un peu, elle allait l’embrasser.

Tant de cynisme n’était à ses yeux qu’un moyen d’attirer l’attention. Pathétique, hein ? Ridicule oui, dans tous les cas. Cinéma ou pas cinéma. Et sérieusement irrespectueux. Christina n’en revenait pas du culot de cette gamine. Trop médusée, la masse ne fit aucun commentaire ce qui agaça un peu plus notre mère de famille. Personne ne voulait visiblement faire d'esclandre. C’était trop facile. Se détachant légèrement de sa famille, elle attendit que Michaela se recule un peu du mur, et se retrouve à son niveau.

- Belle mise en scène… siffla-t-elle entre ses dents. Vous devriez retrouver cette fillette tout de suite et vous excusez, ajouta-t-elle à voix basse, mais avec autorité.

Autant probablement essayer de communiquer avec un poney. Mais ça se tentait. Puis à bientôt 50 balais, Christina avait perdu l’habitude de se taire quand elle avait quelque chose à dire.
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Re: Animation de Noël

Mer 30 Déc 2015 - 9:50

Quand allaient-ils enfin tous comprendre ? Michaela avait la sensation d’avoir affaire à une bande de sourd, refusant catégoriquement de voir la réalité en face. Les pertes humaines étaient, certes, un problème mais ce n’était pas le pire. Des gens mourraient déjà bien avant. Des épidémies avaient déjà lieu un peu partout dans le monde durant le siècle dernier. Ebola, H1N1, SRAS ou encore la grippe espagnole. A chacune de ces maladies, des morts. Mais la vie avait continué. Là, ce n’était pas le cas. La situation était bien pire et l’analyste savait que jamais, ô grand jamais, ils ne pourraient se relever.

Du coup, elle avait l’impression de parler à un mur à chaque fois qu’elle s’adressait à quelqu’un. Seule Rose, le médecin et aussi seule personne avec qui Michaela s’entendait bien, sortait du lot. Encore que, il n’était pas certain qu’elle ait la même façon de penser qu’elle. Elle n’avait pas vérifié, pas encore. Elle remerciait le ciel d’avoir Adam à ses côtés. Au moins, elle ne vivait pas cette horrible épreuve totalement seule. En tout cas, Michaela espérait que la petite fille avait compris. Que sa petite crise serve à lui mettre du plomb dans la tête et qu’elle réalise que pleurer sur le triste sort de sa famille ne servait à rien. Peut-être même que les gens autour d’elle comprendrait le message.

Ce n’était visiblement pas le cas. Toujours plantée devant le mur, à observer son billet, elle ne fit pas spécialement attention à qui s’installait à côté d’elle. N’empêche qu’elle n’eut aucun doute que cette personne s’adressait à elle. Il fallait bien que quelqu’un le fasse. Et oui, pour des braves gens comme eux, s’en prendre à une gamine de cette manière devait très certainement être inadmissible. Au début, elle l’ignora complètement. Qu’est ce qu’elle en avait à foutre de son avis sur sa petite scène de toute façon ? Puis, si elle se mettait à lui répondre, elle était certaine que cela ne donnerait qu’une seule envie à cette bonne femme. Lui répondre encore et encore. Rien qu’à l’idée, Michaela était fatiguée.

Mais, à sa remarque suivante, la brune ne put rester silencieuse. Les mains toujours au fond de ses poches, la capuche relevée sur sa tête, elle ne tourna pas immédiatement la tête. « Oh mais raaaaah ! C’est pas bientôt fini oui ? » Soupira-t-elle en levant les yeux au ciel, implorant intérieurement n’importe quel bon dieu qui se trouvait au dessus d’elle pour qu’il cesse de la torturer ainsi. « Nous y voilà. Maman vient à la rescousse de la paaaaaaaaaaauvre petite fille. C’est quoi au juste hein ? L’instinct maternel ? Ou la connerie ? ». Sa question était sérieuse, du coup, elle bascula la tête légèrement sur le côté en adressant un sourire compatissant à son interlocutrice. C’était quand même dingue. Comment faisait ces gens pour être aveugle à ce point ? Ils faisaient exprès ou ? C’était terriblement fatiguant. « Allez plutôt expliquer à vos enfants que plus jamais ils n’auront un monde comme ils l’ont connu. » Elle s’approcha un peu plus près pour lui aboyer dessus. « PLUS JAMAIS. VOUS COMPRENEZ CA ? OU C’EST TROP COMPLIQUE POUR VOUS ? » Pire que la gamine, Christina venait de réveiller le monstre. « Vous restez là, à pleurer sur les membres de votre famille. On va tous mourir, TOUS. Et si c’est pas à cause des infectés ça sera à cause d’eux. » Elle leva le bras pour faire un cercle, désignant la masse de gens. « Quand ils comprendront qu’il n’y a plus de règle, plus de loi, plus aucun cadre. Quand vous deviendrez TOUS des animaux à faire votre propre loi. » Et elle devait aboyer une dernière fois sur Christina. « ALLER EXPLIQUER CA AU LIEU DE ME DIRE CE QUE JE DOIS FAIRE. »
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