Sous la pluie de juillet, Teresa s'efforçait de réparer un des tipis dont quelques fibres s'étaient déchirées, laissant l'eau ruisseler dans la tente. Debout sur un escabeau, elle était là en équilibre précaire à donner des coups d'aiguilles aux allures aléatoires mais en réalité placés avec habileté pour renforcer et refermer la toile épaisse.
Finalement elle parvint à ses fins, et après avoir reçu les remerciements des habitants du tipi, elle repartit vers son atelier.

Habillée d'un simple débardeur et d'un pantalon de toile, c'est trempée qu'elle débarqua, avisant la silhouette qui se tenait déjà dans sa cabane. Son sourire toujours ancré aux lèvres, elle approcha d'avantage, venant se mettre à l'abri avant de secouer sa tignasse gorgée d'eau. Et seulement alors, elle releva les yeux vers la jeune arrivante. Teresa ? C'est bien moi ! Elle s'essuya le visage, le regard flouté de gouttes, et s'éclaira d'avantage encore aux mots de la brune.

- Bien sur que je me souviens de toi ! Et pour prouver que ce n'était pas des paroles en l'air elle ajouta : J'ai toujours ta trousse de couture, elle m'est bien utile. Avançant dans la cabane remplie de tissus et de cuirs, où flottaient de odeurs âcres et assez désagréables par ailleurs, elle alla raviver le petit poêle dans un coin, pour poser une énorme bouilloire en métal dessus.

- Entre, reste pas sur le pas de la porte ! Elle ferma les yeux quelques secondes, en se mordant la lèvre. Erine.. Non, Eri.. Erika ! J'ai bon ? Comment se fait-il que tu sois ici mi Bella ? Elle sortit deux tasses et pointa un des deux tabourets à Erika, l'invitant à prendre place. Tu veux des fruits secs ?

Même si son prénom lui avait échappé une seconde, Teresa a un souvenir très clair de sa rencontre avec Erika, et la retrouver là lui pose un réel sourire ravi sur les lèvres.

- Oui, je vais enfiler quelque chose d'autre, t'inquiète pas ! Juste le temps de préparer tout ça ! Elle se retourne avec un regard rieur. C'est moi qui materne les autres normalement, hey ! Puis elle désigne une petite trousse, que la jeune femme pourra sans mal reconnaître comme celle qu'elle avait troqué avec la cubaine, rangée avec son matériel de couture. Elle m'a surtout bien servi, et elle continue à le faire. J'ai régulièrement des apprentis qui passent par ici, alors avoir un peu de matériel à prêter en supplément, c'est du luxe.

Elle continue à s'affairer en écoutant la brune lui expliquer qu'elles sont désormais du même camp, et elle acquiesce vivement. C'est génial ! Olivia est vraiment une personne adorable, pas vrai ? C'est elle qui t'a convaincue ? Finalement elle dispose deux tasses en attendant que l'eau chauffe, et apporte un petit récipient de baies séchées. Puis elle s'éloigne un peu pour fouiller dans les monceaux de vêtements rangés dans le fond de l'atelier. Vraiment..? J'en suis désolée... Qu'est-ce qui s'est passé ? Si tu veux en parler, bien sur.
De dos, elle retire son débardeur et enfile un large t-shirt d'homme, puis rabat un gilet de laine sur ses épaules avant de venir finalement s'asseoir face à Erika, avec son éternel sourire doux.