L’envie de revenir en arrière pour s’assurer du sort d’Amalia la tenaille, mais elle se force à avancer sans se retourner pour s’échapper de l’immeuble et rejoindre le dédale de ruelles désertes qui l’entoure. Elle n’a pour l’instant aucun rôdeur aux trousses, et – dieu merci – aucun vivant non plus, ayant été suffisamment discrète dans sa fuite malgré le démolissage en bonne et due forme de la porte arrière du bâtiment. Un coup de feu derrière elle la fait s’arrêter net pour se retourner, et malgré le fracas assourdissant de la pluie sur le bitume détrempé, il lui semble entendre des bruits de coups. Amalia ne possédant aucune arme à feu sur elle, cela n’augure évidemment rien de bon, mais Sienna est persuadée que si cette dernière en était la cible, elle n’a probablement pas été touchée, ou du moins pas gravement. Le désir de repartir sur ses pas pour lui venir en aide devient presque physiquement irritant, et elle doit se faire violence pour continuer d’avancer, consciente que c’est en écoutant religieusement les ordres de la blonde qu’elle lui sera le plus utile. S’éloigner du danger. Trouver un endroit sûr. S’accrocher à l’espoir de la retrouver.

Elle dégaine son couteau de sa ceinture, juste pour être fin prête en cas de problème. Les grognements s’étalent autour d’elle, comme pour lui confirmer que tenter de contourner ou traverser la horde qui s’amène serait complètement suicidaire, et c’est en ravalant un sanglot qu’elle décide d’emprunter la même direction elle dans l’espoir de garder une longueur d’avance. Elle ne peut s’empêcher de penser que les personnes responsables de tout ça semble diriger les rôdeurs en direction d’un endroit précis, mais ça ne la rassure pas le moins du monde. Elle repense au bruit de moteur entendu la veille, qu’elle était persuadée d’avoir imaginé jusqu’à maintenant, et réalise que d’autres survivants sont peut-être présents dans le coin. Peut-être que ce sont eux, la véritable cible. Malgré sa capuche tirée, la pluie vient lui fouetter le visage et se mêler aux larmes qu’elle ne sent même pas couler le long de ses joues, continuant d’avancer au hasard des rues tout en tentant de garder le cap. Amalia est une dure à cuire. Elle est taillée pour ce genre de chose. Elle va s’en sortir. Ces trois phrases se bousculent et se répètent sous son crâne comme un mantra, ou peut-être comme une prière. Face à un mur l’empêchant de progresser dans la direction désirée, elle se retrouve avec un choix à faire, et c’est vers la gauche qu’elle se dirige, le cœur battant la chamade dans sa poitrine.

Spoiler:

Général:

Résumé: