Les allers et venues de quelques personnes étaient fréquentes. Pour venir en aide, pour voir de la famille ou des amis. Jusqu'à présent, je ne pense pas que nous ayons eu de mauvaises surprises. De toute façon, ni Peter ni Elena ne laisse entrer n'importe qui. Il faut montrer pâte blanche. Athenais avait débarqué la veille. Et si la plupart lui avait déjà fait la visite des points stratégiques de Telve, il ne restait plus que les vignes. Cam étant occupé, c'est tout naturellement que j'ai proposé de m'en charger. Avec le temps qu'il fait, il est préférable de faire la visite relativement tôt dans la matinée. Pour éviter le soleil trop présent ces derniers temps.

J'approche alors de la brune qui semble m'attendre. J'agite la main de droite à gauche, un simple coucou dans sa direction, un grand sourire sur les lèvres.

- Bonjour Athénais, je suis Evan. T'es prête, on y va ? Comment ça va, t'as bien dormi ?

J'avoue que je commence sur les chapeaux de roues. Mais j'ai toujours été comme ça, dynamique, souriant et monté sur pile. De toute façon, je verrais bien si ça passe ou non. Si elle n'a pas l'air bien emballé, eh bien, je me calmerais peut-être un peu. Histoire de ne pas être trop chiant pour elle dans tous les cas.

- Je suis désolé, je n'ai pas suivi. Tu es là pour quoi de ton côté ?

Il y a souvent beaucoup de passage. Et je crois que je n'étais pas présent quand ils en ont parlés. Ou j'étais sur autre chose ou dans ma tête. Ce qui était probablement le cas aussi. Il faut dire que j'ai la tête un peu ailleurs de temps en temps. A croire que j'ai du mal à me concentrer. Mais heureusement, ça n'empêche en rien de me concentrer sur les vignes, le stock ou le commerce. C'est un peu mon taf.

- D'où viens tu à l'origine ?

Il faisait beau, mais il faisait terriblement chaud. Fort heureusement, Athénaïs avait pu garer son van dans un endroit à l’ombre, la jeune grecque appréciait le soleil mais était tôt à fait capable de reconnaître que certaines températures étaient tout simplement excessive. Athénaïs aimait l’été pour bien des raisons, mais c’était surtout la saisons de l’abondance agricole, fruits et légumes à ne plus savoir quoi en faire. Elle était arrivée au vignoble sans trop d’embuches, une petite frayeur sur un nid de poule mais du reste, elle s’était félicité de n’avoir eu qu’à éviter un petit groupe d’infestés. Le paysage avait défilé doucement, elle redoutait à l’air sec du bout des doigts quand elle ouvrait la fenêtre.

La vignoble c’était la partie qu’elle attendait le plus, enfin les vignes. Elle était arrivée la veille, avait simplement pu faire un petit nettoyage de son van. Une routine après plusieurs jours de route, elle préférait avoir tout propre, pour commencer un nouveau chapitre, l’esprit libre, le van et les vêtements propres. Oui, très bien, répond t-elle en souriant à son tour.

Les heures étaient encore matinales, il était plus simple de faire ses visites dans ces heures là, même s’il semblait évident qu’il allait falloir se faire violence certains jours pour arrondir le dos et récolter ce qu’il y avait à récolter. Athénaïs n’avait pas de soucis avec cette idée, mais ce qui était certains c’était qu’elle ferait comme à son habitude, couverte, manche longue et long vêtement. Elle avait apprit à ses dépends que la déshydratation n’était pas la meilleure amie du survivant. Je viens pour aider, les récoltes, aller chercher des vivres… tout ce qui peut me rendre utile, contre logis et repas, c’est l’idée.

Elle faisait ainsi des réserves, profitait des moments de creux pour préparer des bocaux et les ranger dans les compartiments de son van. Depuis quelques temps, elle en était particulièrement satisfaite, mais si elle avait été tentée de troquer quelques haricots contre d’autres denrées non utile, elle s’était vite ravisée, se souvenant de la disette.

Je suis née en Grèce,fit-elle, Ma mère est égyptienne, mon père grec. Nous avons déménagé à Tacoma quand j’ai eu une dizaine d’années. déclare t-elle ensuite à la question d’Evan.

Vous avez déjà eu plusieurs vendanges ?

Athénais avait l’air de quelqu’un de gentil. Mon sourire s’agrandit à la vue du sien. Au moins, la visite ne sera pas désagréable ou enclin à un froid. Je n’aimais pas vraiment ça. Parce que je suis sociable et assez ouvert, envahissant au possible. Alors, si ça ne plait pas, c’est un peu compliqué. Autant pour moi que mon interlocuteur.

- Super. Ça doit être agréable d’avoir ton van ? Tu arrives à te procurer de l’essence assez facilement ?

J’avance en direction des vignes. Normalement, c’est Cam qui fait ce genre de visite. Mais comme je suis son assistant, disons que je peux me débrouiller même si je n’ai pas toutes les connaissances que la brune peut avoir. Loin de là, même. Mais j’apprends. C’est l’essentiel.

- Oh, c’est cool ! On a toujours besoin de bras de toute façon.

Que ce soit pour l’entretien, la remise à neuf ou les récoltes. Surtout les récoltes. Un peu comme les autres, je demande d’où elle vient. Une ville, un pays. Peu importe. C’est surtout pour apprendre à la connaître que je fais ça. J’avance en direction des vignes et hoche la tête. Grèce alors. Puis Tacoma il y a de nombreuses années. Donc, pas vraiment dans le coin. Mais qui peut se venter de rester encore dans sa ville natale à présent ? Moi-même, j’avais quitté Seattle rapidement après le virus.

- Oui, quelques unes. Mais les prochaines seront possible d’ici quelques semaines. J’ai encore un peu de mal à détecter réellement quand les faire. Camilla est plus à même sur ce genre de chose. C’est elle qui s’occupe du vignoble. Moi, je suis surtout son assistant.

J’apprécie ce que je fais mais mes connaissances techniques restent trop limitées à mon goût. En tout cas, à en juger par la prospérité des plantes, Camilla effectue un travail remarquable. Je ne sais pas si elle a déjà fait goûter le vin ou non à Athénais.

- Est-ce que tu as rencontré Camilla ? Elle voudra sûrement te faire gouter ce que les récoltes font naître. Du coup, juste devant toi, tu as le vignoble. On va rentrer pour que je te montre les cuves et tonneaux.