Tu es prête ? Qu'elle s'enquit auprès de leur nouvelle venue, main résolument ancrée sur le pommeau de son épée. Si elle est attendue en extérieur, au moins a t-elle annoncé avoir un peu de retard pour s'assurer que Rebekah sache faire le travail qu'elle à annoncé en arrivant. Une soignante. Autant dire qu'ils en avaient cruellement besoin, au vu du nombre d'animaux qui évoluaient désormais au sein de la réserve. Lui tendant l'un des gants de fauconnier de cuir, venant en faire de même pour elle alors qu'elle devine sans mal Ewok tourner autour d'elle deux, quelques mètres plus hauts.

Il est un peu craintif, au départ. Mais il s'adapte rapidement. qu'elle promet à la brune, venant lever le bras pour réceptionner l'animal qui ancre aussitôt ses griffes autour du cuir, venant effleurer ses plumes avec douceur en murmurant quelques compliments dans sa langue natale au rapace. Son maître est occupé actuellement, mais il viendra te remercier dès qu'il sera libre, sois en assurée. promet-elle à sa vis à vis, l'invitant à s'approcher pour faire connaissance avec l'animal. Preston l'a appelé Ewok. souffle la brune, l'avisant en silence. Je pense que maîtrise bien mieux ce domaine que moi, alors... A toi l'honneur.

Je pince les lèvres pour ne pas sourire comme une idiote. Devant le stoïcisme de Nihima, je me sens comme une enfant le matin de Noël. Je sais qu’il s’agit d’un test. D’une nécessité aussi. Autant pour moi que pour le faucon en fait. Je lève les yeux au ciel tout en ajustant mon chapeau et je repère bien vite le rapace qui tourne autour de nous à plusieurs mètres dans les airs.

- Oui. Que je souffle à la native, quand elle me demande si je suis prête. Elle me tend d’ailleurs un gant de fauconnier, mais je lève mon index pour lui dire d’attendre, alors que je sors le mien de la poche de mon manteau. Je n’ai jamais eu le cœur de le laisser… Que je lui explique.

Jamais. C’était un symbole pour moi. De mon ancienne vie. De l’ancien monde. D’une passion, mais aussi d’un espoir que je croyais bien vain jusqu’à ce que The Hallows me trouve.

J’enfile mon gant et j’écoute attentivement ce que Nihima m’explique. Chaque oiseau a sa personnalité et c’est important de le respecter pour établir une bonne relation avec eux. J’hoche donc de la tête, Ewok ça m’arrache un petit rire, mais j’ai bien noté qu’il était un peu craintif. Il faut donc y aller en douceur et l’amadouer. Je me suis préparé, j’ai un peu de viande dans un sac dans ma poche. J’en prends d’ailleurs un morceau et ça servira de leurre pour le rappel.

Morceau entre l’index et le pouce, je tends mon bras ganté dans les airs et de ma main libre, je pose mes doigts dans ma bouche pour émettre un fort sifflement. Il ne reste plus qu’à espérer que j’ai attiré l’attention de notre cher Ewok.

Elle pouvait comprendre. Ce besoin de conserver quelque chose, qui puisse rattacher un souvenir. L'espace d'une seconde manque t-elle de venir porter la main à son cou, en souvenir du collier qu'Hayden lui avait un jour offert, avant de se rappeler de son absence. Préférant plutôt se concentrer sur l'arrivée d'Ewok, alors que Rebekah semble prendre doucement ses marques en compagnie du rapace, esquissant une ombre de sourire. Le sifflement strident semble attirer l'attention de l'animal, sitôt qu'il entame une descente en piqué vers la brune, la laissant s'approprier son environnement pour apprendre à ne faire qu'un avec lui, hochant la tête.

Quand je te disais, qu'il s'adaptait rapidement. A croire que Ewok l'a entendu, et confirme la règle, tiens. Croisant les bras contre sa poitrine en la laissant faire, analysant ses faits et gestes en silence. Tu faisais ça depuis longtemps, avant ? Le geste était fluide, les idées aussi. Bien loin des rares qui avaient tenté d'approcher le rapace, et hésité une courte seconde. Se rapprochant d'un pas pour continuer son observation du coin de l'oeil, ne cherchant pas à intervenir pour leur laisser le temps de faire connaissance. Sans doute était-ce aussi important qu'avec n'importe quelle autre créature, à ses yeux.

Tu arrives à prendre tes marques ? S'enquit-elle néanmoins, ne cherchant pas à être subtile dans sa demande.

Le faucon me repère et amorce une descente. Je ne sais pas s’il viendra simplement me voir par curiosité ou s’il se posera sur ma main gantée. Dans les deux cas, je serai ravie à dire vrai. Ça voudra dire qu’il reconnaitra ma présence et c’est déjà un grand pas en avant. Le rapace se pose cependant sur moi et j’ai le sourire d’un enfant le matin de Noël. Je suis émue, je ne vais même pas chercher à le nier. Combien d’années se sont écoulées depuis la dernière fois que j’ai fait de la fauconnerie, depuis que j’ai pu voir un aussi bel animal d’aussi près ?

- Il a bien été éduqué. Que je souffle à la native.

De revenir aussi rapidement en est un signe. Il a déjà gobé le morceau de viande d’ailleurs et j’en sors un autre pour le récompenser, observant sa gestuelle et son aise.

- C’était un hobby, mais j’ai pratiqué la fauconnerie pendant des années oui. Avec toute sorte d’oiseaux de proie d’ailleurs. Des hiboux, des chouettes, des aigles, des faucons, des vautours… De travailler dans un zoo a aidé très certainement.

Je repense aux petits ateliers auxquels j’ai participé avec mon soigneur chez les rapaces. Je dois avoir le regard pétillant !

- J’essaie. Que je réponds avec honnêteté. Ça se passe bien jusqu’ici. On m’a proposé de travailler avec Charles et c’est agréable. Les gens sont curieux, mais sympathiques aussi. Vous avez une belle communauté et j’ai envie d’en faire partie. Tout simplement.

Il à fait un travail remarquable, en effet. Elle ne pouvait nier les talents de fauconnier de Preston, alors qu'Ewok était parfaitement à l'aise dans la situation. Laissant Rebekah évoquer une part de sa vie qui lui fait hocher la tête, une ombre de sourire naissant à ses lèvres. Ce devait être plaisant, de pouvoir travailler avec les animaux. Si elle ne cautionnait en rien le concept du zoo, travailler au côté d'animaux n'en restait pas moins quelque chose qui devait être incroyablement apaisant, sous réserve qu'ils soient bien traités. Charles saura te donner de bons conseils, oui. Le vétérinaire n'en était plus à son coup d'essaie, pour avoir aidé à la formation de quelques uns des membres d'ici. Quand à la communauté en elle même ?

Nous faisons de notre mieux, oui. Mais la paix restait fragile, et se payait souvent d'un lourd tribut. Tu n'es pas sans savoir qu'il suffit d'un rien pour que tout s'écroule ? Pas avec ses antécédents... J'aimerai que tu m'en dise plus. Sur eux. Ceux qui avaient attaqué son groupe, et l'avaient condamné. Toute information était bonne à prendre, de toute manière.

- J’adore et cela m’a beaucoup manqué. Je tente de caresser Ewok tout doucement, juste du revers de la main, commençant sans le toucher, puis posant ma main contre lui légèrement.

Le rapace se laisse faire et cela confirme une fois de plus la bonne éducation qu’on lui a prodiguée. Il est confiant, malgré la nervosité d’une première rencontre. J’hoche de la tête quand il est question des conseils de Charles d’ailleurs.

- Oui, c’est tellement un bel atout d’avoir un vétérinaire chez vous. J’adorais travailler avec eux au Zoo. On formait une belle équipe. J’espère qu’il en sera de même avec Charles.

Mon regard se fait un peu plus sérieux lorsque Nihima pose une question qui me semble être plutôt de la rhétorique. Je sais où elle veut ne venir et la question est finalement posée. Je déteste ça. Ne pas avoir réellement le choix de partager sur moi, mon passé. Je suis quelqu’un d’assez secret, mais je suis aussi assez futée pour savoir qu’il est important de discuter de menace pouvant altérer la vie des gens d’ici.

- Je n’ai pas toutes les informations, mais de ce que j’ai vu… Je déglutis avec peine, alors que les bruits, les cris, les images me reviennent en tête. J’ai l’impression que c’était des militaires, du moins des gens entrainés. Ils… ils éliminaient les femmes et les enfants, devant les hommes. Et ceux qui ne courbaient pas l’échine étaient aussi exécutés. Gorge tranchée, une balle dans la tête pour qu’ils ne se relèvent pas.

Ma voix est blanche, mon regard un peu vide, alors que machinalement je redonne un bout de viande au faucon.