- Ouais, et ?

Elle sait très bien qu'elle est en retard pour les corvées du jour, Zelda. Pas besoin de le lui rappeler, ou d'user de ce putain de ton désapprobateur. Tu vas t'en remettre ou t'faut une prise en charge psychologique ? L'australienne n'aime déjà pas particulièrement Rosita d'ordinaire. Et ce matin, avec la tête dans le cul, encore moins. Dix minutes, ce n'est pas la fin du monde. C'est juste, bah... dix foutues minutes ! Trouve quelqu'un d'autre à emmerder ! Elle, elle n'a pas envie de s'embrouiller avec une civile sans intérêt. D'autant plus que ça finirait tôt ou tard par remonter jusqu'au oreilles de Yu', Zi, Stan' ou même d'Ari'.

Et puis le coeur n'y est pas non plus. Ca ne fait que quelques jours que June n'est plus et la jeune femme continue à naviguer à vue, comme une âme en peine. Rosita devrait même s'estimer heureuse qu'elle soit venue. Parce que se lever n'a jamais été aussi dur que ces temps ci. En fait tu sais quoi ? Rien à foutre de ces conneries ! Cette fois elle en a marre. Elle va prendre sa putain de journée et si quelqu'un veut venir la déloger de sa chambre, elle lui souhaite bien du courage. De toute façon les nouvelles autorités du camp doivent avoir d'autres rebelles à fouetter.

Un petit doigt d'honneur pour la forme et hop, l'australienne tourne le talon. Le tout en restant bien indifférente aux propos et menaces de sa responsable d'un jour. Quelque part elle espère que l'autre trouvera le courage de la rattraper pour l'empêcher de désobéir. Mais il devient rapidement clair que ce ne sera pas le cas et voici donc une Zelda livrée à elle-même dans ce camp qu'elle peine à reconnaître. Peuplé par une large majorité de gens qu'elle peine de plus en plus à supporter.

Et même des putains de visages inconnus ! Ce type qui arrive en face, sur le même chemin qu'elle... C'est sûr qu'elle ne l'a jamais vu. Alors forcément la curiosité s'en mêle. La prudence, aussi. Eh, machin ! T'es paumé ? Quelque part elle a déjà fait pire pour des présentations. Maintenant, au moins, elle questionne avant d'assommer les nouveaux. D'ailleurs elle veille aussi à respecter une certaine distance avec lui. Au cas où. T'as l'droit d'être là, au moins ? Parce que pour ce qu'elle en sait, elle est peut-être tombée sur l'un de leurs derniers prisonniers en train de s'évader. Ou juste sur l'un de ces gueux qui travaillent pour le groupe. Peut-être même une autre sorte de gêneur, qui sait ? La vie est pleine de surprises et la plupart d'entre elles sont loin d'être bonnes.

Donc c'est le moment de prendre les choses en main, et d'enchaîner avant que cet iguane ait eu le temps d'en placer une. Juste pour qu'on soit clairs, hein... L'australienne lève son index pour demander encore un peu de silence, ou au moins son attention. Parce qu'elle n'as pas envie de se répéter et que quand elle parle, on l'écoute. C'est tout, c'est une question de respect. Si t'as rien à foutre là, j'te déglingue ! Salement ! Et elle livrera ce qu'il en reste à Levi ou à n'importe quel autre sociopathe des interrogatoires. Maintenant tu peux parler ! annonce-t-elle avec un petit sourire. Franchement ? Elle espère vraiment qu'il essaiera de la lui mettre à l'envers !