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Un pas à la fois.

Lun 17 Avr 2023 - 12:08

J’ai un sourire, alors que mon regard se perd à contempler les plus petits qui jouent dans le jardin. Anjali est partie faire quelques courses avec Charlie, Joker et les bébés, Sally est plongée dans un livre non loin et me lance des œillades à intervalles réguliers, comme pour s’assurer que je ne vais pas disparaitre comme par magie.

Restent les jumeaux, Keneka et Dimitri, tous les quatre fort affairés à discuter autour d’un trou dans la boue. Duquel des vers de terre sont en train de sortir. Cara laisse filer un gloussement alors qu’elle vient d’en attraper un qu’elle jette aussitôt au loin, Tommy propose de construire une cabane pour les vers et la motion est adoptée à l’unanimité. C’est comme ça que Dimitri se retrouve à chercher des brindilles avec toute l’application dont il est capable et que Keneka ramasse des feuilles pour le toit.

Je continue de les observer, laissant mes pensées divaguer sans même y prêter réellement attention. C’est le genre de moment qui m’apaise et m’aide à me raccrocher à la réalité. A cette réalité en tout cas. Quelques minutes s’écoulent et je vois la silhouette de Sally se planter devant moi, alors qu’elle me tend une petite boite en verre contenant deux œufs durs. « C’est ton encas de 10 heures, au cas où t’aurais oublié. » J’ai un sourire qui s’apparente plus à la grimace et je tends le bras pour récupérer ce qui n’est qu’un des nombreux repas qui ponctuent mes journées. « Merci ma grande. » Evidemment, elle ne bouge pas et c’est limite si elle ne tape pas du pied en attendant que je mange. « Tu devrais t’assoir, je ne vais pas tout gober. »  Soufflé avec un ton amusé, alors qu’elle m’obéit en levant les yeux au ciel, se collant à moi l’air de rien, tout en reprenant sa lecture. D’un coup, je vois une tornade brune qui s’approche, en larmes, me tendant la main. « Aaaaaaaah ! Ze suis blessée ! »

Certains réflexes ont la vie dure et même 5 mois loin d’eux n’ont pas réussi à les faire disparaitre. Il ne me faut que quelques secondes pour repérer l’écharde et sauver l’index de Keneka qui me rend un large sourire au milieu de ses larmes de crocodile avant de se jeter dans mes bras pour un câlin. Sauf que, d’un coup, elle se rappelle qu’elle est toujours fâchée et me relâche, relevant le museau et s’éloignant sans même un merci. Je réprime difficilement un sourire alors qu’elle s’enfuit en courant retrouver les autres. Et là, par-dessus la haie, j’ai l’impression de reconnaitre une silhouette familière. J’ai un froncement de sourcils, déposant mon encas sur le côté avant de me relever, mon regard cherchant à capter celui de… d’Hoani donc. Et c’est un mince sourire qui se dessine sur mes lèvres alors que je me dirige vers le portail pour lui ouvrir.

Je commence tout juste à réaliser à quel point j’ai pu changer physiquement. C’est quelque chose de compliqué à gérer, en plus du reste, surtout quand je recroise des gens qui ne m’ont pas vu depuis des mois. De fait, j’ai une petite pointe d’appréhension alors que je regarde la jeune femme quelques instants, sans rien dire. Avant de souffler, d’un ton léger, même si mon regard se fait brillant. « Alors, je ne peux pas tourner le dos sans que tu fasses tout exploser ? » J’ai été mis à jour des évènements du bidonville au moment du putsch et j’avoue que c’est encore compliqué de tout assimiler. « Je suis content de te voir en un seul morceau. » Et libre.
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Re: Un pas à la fois.

Mar 25 Avr 2023 - 16:08



UN PAS A LA FOIS


ft. Mason & Hoani





Sortie du Bidonville, on pourrait croire que je déciderai de me la couler douce, de garder un profil bas, le temps de me remettre de mes émotions, ou d’éviter de croiser des regards un peu trop courroucés. Mais la liberté, j’en ai été assez privée pour me contenter de tourner comme un lion en cage dans une maison. Celle que j’ai retrouvé, qui a toujours été la mienne depuis que j’ai terminé à Walla Walla, mais dont le seul attrait réside en ceux qui partagent le toit avec moi. Désormais, la bâtisse n’a plus aucune particularité qui vaille la peine de s’y attarder. Je n’ai pas envie de m'enliser plus que ça dans son confort relatif. Je n’ai pas envie de rester plus que nécessaire enfermée entre quatre murs. A dire vrai, je n’attends qu’une annonce, je désespère, enfin, que les portes s’ouvrent. Et je ne parle pas de celles de mon foyer recouvré, évidemment.

Alors, en m’essayant de nouveau à la patience, je foule le bitume, lève la tête pour mieux admirer le ciel ouvert et l’absence de barricades surélevées qui pouvaient m’empêcher de rêver. Je tente de m’adapter à ces iris qui me picotent dès que la météo se veut trop claire, la luminosité devenant douloureuse pour mes prunelles qui paraissent irrémédiablement hantées par les flamboiements des explosions. Bon. Ce n’est pas un constat agréable, de réaliser que j’ai été suffisamment stupide pour regarder les barricades péter plutôt que de fuir les bombes, mais tout s’est passé trop vite pour que je réalise ma bêtise sur le coup. Maintenant, je ne peux que regretter d’avoir ouvert grand les yeux au mauvais moment, mais je m’y fais, sans trop de mal. C’est plutôt Elijah, qui subit les contrecoups de nos attentats, son ouïe étant sérieusement diminuée depuis que tout a sauté. Je ne sais comment soulager cette perte qui l’impacte plus que de raison, aucun soin approprié ne pouvant changer le résultat. Mia est aussi inquiétée et défaite que moi, sur ce coup, et à part hausser le ton de notre voix, on n’arrive pas à grand-chose de plus, ce qui n’est pas très plaisant à accepter.

Mes oreilles à moi, en revanche, sont titillées par des éclats de voix qui me font tourner la tête, et je marque aussitôt un temps d’arrêt. Me rapprochant des haies de la maison, je reconnais sans mal celle de Neela, mais surtout, je note une frêle silhouette qui s’affiche dans le jardin, au milieu de plusieurs mômes dont je préfère ne pas énumérer les noms. Mon regard s’attarde forcément sur cette carrure au visage émacié qui se relève en écho à ma propre vision,  et mon souffle se coupe quelque peu. Si je savais que les disgraciés de Colville étaient revenus à Walla Walla, si j’ai pu croiser Tasya qui n’était pas plus jolie à voir, ça fait toujours un choc, de témoigner des mauvais traitements subis par nos proches. Mais finalement, alors que Mason en vient à ouvrir le portail pour m’accueillir, je me rends compte que je ne dois pas être plus présentable de mon côté, encore fatiguée, amaigrie et marquée par ces derniers mois passés au Bidonville. C’est donc presque dans un sourire entendu que je l’avise, comme s’il n’y avait pas besoin de plus : nous sommes juste deux disgraciés qui retrouvent la vie, en quelque sorte. Et à sa première remarque, j’hausse un sourcil, un rictus narquois illustrant ses propos. « En es-tu seulement surpris ? » Je secoue la tête. « J’ai bien tenté d’attendre que la voie pacifique fonctionne mais… aucune manifestation n’a su nous ouvrir les portes. Alors je suis passée à ma méthode. Tu me connais, il a fallu que ça fasse boum. » Et que ça cause un certain nombre de dommages collatéraux, aussi. « Et moi donc, Mason. Ça fait plaisir de vous revoir, toi et tous les autres. J’avais promis à Tasya que Colville ne marquerait pas la fin, sans savoir si cela serait vrai. Tu n’as pas idée d’à quel point je suis soulagée que vous soyez de retour, bien vivants. » Tout ce temps écoulé… il aurait pu s’en passer, des choses pour eux. « Tu reprends des forces, ici, auprès des tiens ? » Il en a certainement bien besoin.
Ⓒslytbitch.





You pushed me to the edge and I slipped,
And then I fell, like a villain.


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Re: Un pas à la fois.

Dim 30 Avr 2023 - 22:15

Depuis mon retour, il n’y a pas une journée sans que je ne sois obligé de réapprendre à vivre normalement, si tant est que ce mot ait réellement du sens. Pas une journée sans que quelque chose ne vienne me hanter et sans que je ne sois obligé de lutter contre de toutes mes forces. Dire que c’est difficile est un euphémisme, mais la présence d’Anja, des enfants et de mes proches, tout ça m’aide à tenir bon, à m’accrocher et à ne pas me noyer dans mes propres peurs. Je suis parfaitement conscient que c’est un combat de tous les instants et que je dois reprendre des forces, tant moralement que physiquement, pour tout ce qui va nous arriver par la suite. Parce qu’il y a encore tellement à faire pour cet endroit.

Et j’essaie d’ordonner le fil de mes pensées alors que je me retrouve, pour la première fois depuis des mois, devant Hoani. J’avoue, c’est vraiment étrange. J’ai du mal à savoir ce que je ressens en cet instant. Le soulagement de la voir en vie et en assez bonne santé pour se promener. La satisfaction de voir qu’elle a survécu à tout ça elle aussi et… de l’inquiétude, sans trop arriver à savoir pourquoi. Probablement parce qu’elle me renvoie à mon propre vécu ces derniers mois. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’elle en a bavé et pas qu’un peu. Et j’ai un peu l’impression que ce sont deux fantômes qui se font face l’espace d’une seconde. Mais je chasse tout ça, un sourire un peu hésitant sur les lèvres, alors qu’elle me répond du tac-au-tac. « Le contraire m’aurait surpris plutôt. » Qu’elle ne fasse rien exploser ici. « Les exploser est un bon moyen de s’assurer qu’elles ne se refermeront pas en tout cas. » Je ne suis pas sûr que je devrais cautionner ce genre de choses, mais qu’importe, le résultat est là. Et c’est ce qui s’est passé au bidonville combiné au putsch d’Armand qui a vraiment permis tous ces changements.

Au reste, je lui rends un sourire plus large. « J’avoue que je ne suis pas mécontent d’être revenu ici en un seul morceau. » Ca au moins, c’est quelque chose que je peux affirmer sans avoir à mentir. Pour autant, le reste est plus délicat. Et je vois à la lueur qui voile son regard le propre reflet de ce qui me hante et ne nous quittera jamais vraiment tous les deux. « Je ne savais pas que tu avais promis ça à Tasya. » Soufflé, d’un ton presque rêveur. « Mais tu as eu raison. Colville n’a pas été notre fin. Pas à tous en tout cas. » Il y a tout de même eu bien trop de morts et ça, difficile de l’oublier. « Pour un peu, je pourrais croire qu’on t’a manqué. » Je me suis fait plus malicieux avant de reprendre, désignant le jardin et surtout, la maison. « Je suis supposé manger un peu, mais je ne serais pas contre boire quelque chose. Tu te joins à moi ? Promis, tu ne seras pas obligée de manger des œufs durs. » Je suis bien conscient que je n’ai pas répondu à sa question et je l’entraine avec moi à l’intérieur, gardant un regard sur les enfants toujours fort occupés. Sally les surveille aussi et agite la main pour saluer la nouvelle venue. « … c’est compliqué. » Je finis par lâcher quelques mots, lui désignant la théière ou ce qui nous sert de café. « Tu veux boire quoi ? » Et j’ajoute, d’un ton pensif. « J’ai du mal à réaliser que je suis vraiment rentré. C’est… tellement surréaliste. Devoir s’occuper des enfants, leur raconter une histoire. Aller au marché. » Je me dis que, même si elle n’a pas quitté Walla-Walla, elle peut comprendre. « Et toi alors ? Comment ça se passe ? »
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Re: Un pas à la fois.

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