Bear with me...

- Me cago en tu puta madre ! Que je lâche à bout de souffle entre mes dents serrées. Me cago en la leche ! J’ai vraiment merdé, mais à quel moment ?

Noche s’est enfui vers le camp, enfin je l’espère. Ça semblait être la bonne direction. Moi ? Je fuis comme je peux à travers les bois environnants. Si je peux atteindre la prison, si je peux simplement atteindre la prison. J’entends les rugissements pas très loin derrière moi. Cette poisse de l’enfer. J’avais combien de chance de tomber sur un ours ?!

Je regarde par-dessus mon épaule et… je ne vois pas la bête qui me pourchasse. Pourtant, je l’entends. Il ne m’a toujours pas lâché. Il y a un tout petit ravin devant, je sais que si je saute par-dessus le rocher qui me fait face, la chute va être importante. Tant pis ! Je me prépare mentalement et je lance dans le vide. Ce n’est que deux petits mètres, mais tout de même ! Ce n’est qu’au dernier instant que je repère une silhouette, mais trop tard je lui tombe dessus.

Occupé aux abords du campement, l'ancien agent s'affaire avec d'autres survivants. Il y a toujours quelque chose à faire ici, pas de quoi s'ennuyer. Mais brusquement, Adam perçoit du bruit à quelques mètres de là. Il tend l'oreille, cela ressemble à des hennissements. Il scrute les alentours, jusqu'à ce que le claquement des sabots d'un cheval résonne non loin de là. C'est finalement un cheval qui apparaît, sortant de la forêt. L'afro-américain remarque rapidement son filet et sa selle, signe qu'il y avait un cavalier sur son dos. Sauf... Qu'il n'y a aucune trace du cavalier.

« Occupez-vous du cheval ! Je vais voir ce qu'il se passe ! » Ordonne-t-il à ses coéquipiers avant de s'élancer vers les arbres au pas de course. Sans traîner, il s'enfonce dans les bois, rapidement alerté par une voix à quelques mètres de là. Puis, il perçoit également des grognements sourds. Il accélère l'allure, puis le bruit du craquement des feuilles lui parvient. C'est là qu'il aperçoit enfin une jeune femme visiblement affolée.

« Attent... » Adam n'a pas le temps d'en dire plus, la jeune femme le percute. Il la rattrape comme il peut, trébuchant sur une racine et basculant en arrière. Les deux font quelques roulés-boulés. Et si Adam n'a pas basculé dans le vide, ce n'est pas le cas de la jeune femme, qui s'accroche comme elle peut pour ne pas tomber. « Je vais t'aider ! » Clame-t-il alors que les grognements semblent plus proches. Il ne va pas falloir traîner là... Vraiment pas...

L’inconnu et moi-même faisons quelques roulés-boulés malencontreux. S’il n’avait pas été là, j’aurais sans doute atterri sur mes pattes, mais je ne peux pas trop lui en vouloir non plus. C’est moi qui viens de lui tomber dessus… littéralement.

Ce que je n’avais pas prévu, c’est qu’il y avait un autre petit ravin… sans doute le résultat d’une doline ou aller savoir quoi ! Je m’accroche comme je peux, surprise par la profondeur de ce trou béant. Le type aurait pu partir, mais il me lance qu’il va m’aider. Il me tend sa main et je l’attrape sans même me poser de question. S’il veut me la faire à l’envers ensuite, j’aviserai, mais en attendant…

- Cours ! Que je lance à l’inconnu, tout en retirant mon manteau pour le balancer au sol.

Ça ralentira un peu l’ours je l’espère, mon odeur tout ça… Je me remets à courir pour sauver ma peau !

« Attrape ma main ! » Quelque peu secoué, Adam ne tarde pas à se relever pour aller aider la jeune femme. Cette dernière attrape la main de l'afro-américain et il n'a aucun mal à la tirer vers lui. Derrière eux, l'animal approche. L'inconnue lui somme de courir, ce qu'il fait sans réfléchir. Lorsqu'elle ralentit pour se défaire de son manteau, il se retourne vers elle. Sourcils froncés, il finit par comprendre ce qu'elle a en tête. Mais il ne faut pas traîner pour autant !

Adam agrippe finalement la jeune femme par le bras pour l'aider à reprendre un peu de vitesse puis ils filent à toute allure pour essayer de distancer l'ours un maximum. L'homme jette finalement un oeil par dessus son épaule, pour vérifier si l'animal les suit toujours. « Tu crois qu'il est encore à nos trousses ? » Demande-t-il à la jeune femme, tout en courant.

Je tente un regard par-dessus mon épaule et je vois qu’effectivement l’ours nous suit toujours, mais… il a du mal. Beaucoup de mal à garder le rythme.

- Il est toujours là ! Que je lance à mon comparse d’infortune.

J’entends un gros bruit sourd derrière nous et je tourne encore une fois la tête. L’ours vient de se prendre un tronc en pleine truffe. Dans d’autres circonstances, j’aurais peut-être ri de cette maladresse, mais… pas quand un ours brun me pourchasse pour me tuer.

- Go, go, go ! Il vaut mieux en profiter pour mettre de la distance entre nous et cet ours groggy.

Spoiler:

L'ours est toujours là, à quelques mètres derrière eux. Courir semble être la meilleure solution et Adam poursuit sa course folle, ne prêtant pas attention à ce qui se trame dans son dos. Et si l'ours se prend un tronc d'arbre, cela semble l'énerver encore plus. L'ancien agent l'entend pousser un grognement.

L'animal ne compte pas les laisser tranquille. Ils sont encore à quelques minutes du campement. Ils ne doivent pas traîner. Malheureusement, la fatigue semble se faire sentir. Une faute d'inattention et voilà que l'afro-américain trébuche sur une racine. Et s'il parvient à se stabiliser rapidement cela ralentit forcément sa progression. « Continue ! » Somme-t-il à le jeune femme ; qu'elle ne s'occupe pas de lui. Jetant un oeil par dessus son épaule, il aperçoit toujours la silhouette imposante de l'animal. Il attrape finalement son Glock à sa ceinture avant de tirer une fois en l'air. Peut-être que ça découragerait l'animal ?

Spoiler:

Le type avec qui je fuis l’ours trébuche d’un coup. Je ralentis un petit peu, mais il me dit de continuer. J’hésite un peu, mais lorsque j’entends le coup de feu, je passe un regard par-dessus mon épaule. Je m’attends déjà à le voir se faire déchiqueter par l’animal, le coup de feu ayant été pour se défendre, mais…

L’ours a considérablement ralenti et n’a pas apprécié le coup de feu. Groggy et effrayé il dévie et part ailleurs dans la forêt.

- Ne restons pas !

Je me mets à jogger plutôt qu’à courir et laisse la chance à l’inconnu de me rattraper. Il vaut mieux ne pas rester sur place, au cas où l’ours déciderait de reprendre sa chasse. En silence pour préserver notre endurance, nous arrivons finalement à l’orée de la prison. On peut enfin s’arrêter.

Je cherche mon souffle et essuie la sueur sur mon front, avant de me poser contre une arme pour me reposer un petit peu.

- Merci. Camila. Que je me présente sans cérémonie. Il ...faut que... que je retrouve mon cheval. Je réfléchis tout haut, ayant un peu de mal tout de même à prononcer tout d’un coup tant je suis essoufflée.