Franchement ? Il ne sait pas vraiment ce qu’il fout là. Pourquoi a-t-il accepté de s’entraîner avec Isha ? Lui-même a du mal à y croire. Pourtant, il sait que c’est important. Le brun est suffisamment expérimenté pour lui apprendre quelques trucs qui pourraient lui servir lors des expéditions. Il est conscient qu’il n’a rien d’un combattant, plusieurs fois, il a échappé de peu à la mort. Mais à chaque fois qu’il a fallu être présent pour son groupe, il s’est porté volontaire. C’est surtout pour eux qu’il fait tout ça, pour leur prouver, qu’il en est capable. Mais aussi, pour lui-même, pour surmonter ses peurs et ses craintes, être capable d’agir sans que ses angoisses prennent le dessus. Les mots de Valérian, quelques mois plus tôt, sont toujours dans un coin de sa tête. Il en a assez que les autres le prennent pour un moins que rien, il en a assez de se sentir inutile. Plus jamais, il ne sera un poids pour les autres…

C’est donc déterminé que le dessinateur rejoint Isha à l’extérieur ; non sans ressentir une légère boule dans le creux de son ventre. Il a déjà vu l’autre homme à l’œuvre et clairement, il ne fait pas le poids. Otis ne se fait pas trop d’illusion, il ne pourra pas compter sur sa patience et son indulgence. Il va falloir qu’il prenne clairement sur lui pour réussir à lui prouver qu’il n’est pas aussi faible qu’il le pense. Autant dire que ça va être compliqué…

Rejoignant son entraîneur du jour, l’artiste lui adresse un signe de la main. « Salut ! » Pour l’occasion, il porte des vêtements pratiques et adaptés pour le sport. Face au brun, il a vraiment l’impression de se retrouver face à ses bourreaux d’autrefois, bien plus costauds et impressionnants que lui. Mais il balaye rapidement cette image de son esprit, demandant finalement « Par quoi on commence ? » Il n’a aucune idée de ce que l’autre a prévu pour ce premier entraînement. Le métis espère ne pas être trop ridicule, il va falloir qu’il fasse beaucoup d’efforts pour impressionner son professeur… Et pour l’instant, il n’a aucune idée de comment y parvenir.

Quand on m’a demandé de servir d’entraineur, j’ai de suite dit oui. Si j’avais sur pour qui on demandait mes services, pas sur que j’aurais accepté si facilement. Je suis resté focalisé sur les mecs que les Expendables mettent en avant pour les missions dangereuses, pas les foufounes au foyer qui font le courrier ou je sais pas quoi.
Anémone et Sharone on l’air d’avoir du répondant et Glwadys est un beau bébé aussi. Bref des heures sympas en perspectives qui vont légitimer le fait que mes gosses aient un chez eux tout en me permettant de me défouler. Parce qu’on ne va pas se mentir, je ne vais pas bien. La frustration de ne pas trouver Clochette me ronge tout autant que le manque de violence. Un beau combat acharné ne pourra me faire que le plus grand bien.

Je me retrouve a regarder mon élevé et ce que je vois ne m’inspire pas du tout. Contrarié, je regarde Austiste en me demandant si Prudine est pas mieux gauler que ce que j’ai devant moi, et je ne parle pas que de boobs là. Non, là c’est écrit victime sur sa gueule. En fait, on est en train de me demander de faire d’une petite poule un coq de combat. Sans rire, c’est forcément une blague. Je sais que j’ai déjà fait des trucs de fou, mais c’est un miracle qu’on veut que je face. Je soupire sans trop savoir ce que je vais faire de ca :

« Je te préviens de suite, je suis pas magicien. On pourra chanter comme un homme de Mulan en boucle, tu me feras pas des kaméhaméha ni ne sera un tueur de NE avant la fin de la journée quoique je fasse. »

Après Autiste cache bien son jeu peut être, mais j’en doute. J’ai presque l’impression que je peux le plier juste en soufflant dessus. Sans compter que je l’ai toujours sentie plutôt fuyant quand on est que tout les deux. . Je vous le dis, c’est pas gagné. Finalement, j’aurais p’etre préféré la naine. Pas enthousiaste pour deux cents, mais espérant encore, je lui demande :

« Bon, t’es quand même un mercenaire a la base. Tu sais faire quoi en cas de combat ? Tu as déjà tué des gens au moins? »

Comme il s’en doutait, Isha n’a pas l’air très enthousiaste en voyant le dessinateur arriver. L’accueil n’est pas franchement sympathique et cela inquiète un peu l’artiste. Il n’a aucune idée de ce qui l’attend et forcément, c’est une source d’angoisses pour lui. Lorsque le brun s’adresse finalement à lui, le métis se tend légèrement. L’autre homme lui avoue, franchement, qu’il ne pourra pas faire de miracles. Et si le dessinateur ne prend pas la peine de répondre, cela n’est pas facile à entendre pour lui.

Même avec toute la bonne volonté du monde, Otis se demande s’il pourra vraiment devenir un combattant un jour. Il sait d’avance qu’il ne parviendra jamais au niveau d’Isha ou de Connor… Mais, il aimerait réellement progresser. Ça aussi, son vis-à-vis n’a pas l’air d’y croire et c’est difficile à encaisser pour lui. Cet entraînement, il y va de plus en plus à reculons ; ce n’est vraiment pas une bonne chose.

Isha a visiblement du mal à croire qu’il puisse être mercenaire. Et pourtant… Quand il lui pose quelques questions, Otis lui répond « Plusieurs. » Se contente-t-il de dire avec honnêteté, même s’il imagine que son entraîneur du jour n’y croira pas. Et pourtant, il a tué un homme un Georges, puis des femmes, au campement des Divas. Certes, cela représenté à peine les cinq doigts d’une main, mais il l’a déjà fait. « Je me débrouille plutôt bien avec une arme à feu… » Conclue-t-il enfin. Pour le coup, c’est assez vrai. Concernant ses compétences au combat, notamment au corps-à-corps, c’est là où les choses se compliquent. « Je suis pas très bon en combat rapproché… » Mais ça, Isha s’en doute évidemment.

Est-ce qu’il est nécessaire de lui parler de ses troubles du comportement ? De ses crises d’angoisse ? Pas pour le moment, il a dû remarquer que quelque chose clochait chez le métis. De toute façon, est-il suffisamment tolérant pour le comprendre ? L’artiste en doute, fortement. « Mais crois-moi. Je ne suis vraiment pas là pour te faire perdre ton temps. Je fais toujours de mon mieux. » Ajoute-t-il, sincèrement.

Au moins je me rassure quand il me dit qu’il a déjà tué des gens. C’est p’etre un teigneux qui cache bien son jeu, c’est des chieurs sur un champ de bataille ceux-là. Perso, je les aime bien quand ils sont de mon côté, enfin, de mon côté et devant aussi, j’ai un mauvais souvent de Joachim avec son arc bizarre.

Je grimace quand elle me parle d’arme a feu… a part taper avec, j’ai jamais réussi a e servir de ces machin-là. Je ne suis pas doué pour tirer, les coup part toujours tout seul avant que ca commence ou pas la ou il faut. Bref, c’est un truc de précoces ca, moi je préfère quand c’est plus long, que ca fait durer le plaisir…

Je le regarde avec une petite mimique proche de la grimace qu’on pourra sous-titré par un « tu m’en diras tant » quand Autiste me dit qu’elle a jamais été trop douée pour le combat rapproché. Je veux bien la croire sur parole. Je me rassure quand elle m’assure qu’elle va faire de son mieux, je reconnais que c’est pas gagné, mais au moins y’a de l’envie.

« T’es pas bon en combat rapproché parce que t’as juste pas trouvé ton style de combat c’est tout. Déjà, si t’as envie, c’est un bon départ. J’ai vu des gosses se battre contre les NE avec assez de hargne pour leur en faire baver. »

Et m’en foutre plein le cul au passage.

« La victoire c’est d’abord dans la tête et dans l’attitude. Si le premier mec qui te regarde comme une merde tu la joues pucelle en détresse, il va te sous-estimer et ca sera a toi de le surprendre en lui montrant le ratel en furie qui est en toi… »

Ouai, je sais pas si je suis bien clair la, ni très avisé de lui parler d’un truc qui arrache des couilles pour tuer ses adversaires avant qu’on ne s’entraine ensemble.

« Bon on va commencer tranquillou par s’échauffer. Un petit footing tout gentil. On va y aller doucement c’est ton premier jour. Ensuite, on verra comment tu cognes et comment tu esquives. Bon… t’es prête ? !! Go ! »

Je lui fais signe de me suivre et entame au pas de course quelques tours de l’iles, rien de bien méchant 6 a 7 km, p’etre 8, tout au plus pour se mettre en jambes. On fera plus sérieusement dans les prochains jours. Je fais même pas chier mon élève avec des pointes de vitesse, c’est vraiment tranquille tranquille…

des a lancer:

Évidemment, Otis ne lui apprend rien quand il explique à l’autre qu’il n’est pas vraiment doué pour les combats rapprochés. Et en y repensant bien, jamais il n’a mis une raclée à quelqu’un d’autre. Faut dire que depuis tout petit, il fait partie de ceux qui prennent les coups. Se défendre, il a bien essayé de le faire, en vain. Le métis était du genre à prendre les coups sans rien dire, à se laisser faire pour que ce genre de mauvais moment passe plus vite. Évidemment, il ne disait rien, par peur des représailles. Des souvenirs douloureux, ancrés dans son esprit… Des moments traumatisants à l’origine de ses troubles et de ses nombreuses craintes…

Alors, il veut bien croire Isha quand ce dernier lui dit qu’il a vu des gamins se battre contre New-Eden… Otis, lui, en serait incapable. Il n’y a qu’à voir comment s’est terminé sa dernière rencontre avec les hommes de ce groupe hostile. Un frisson lui parcourt l’échine et il baisse brièvement le regard, honteux.

Aux mots de son entraîneur, il comprend ce qu’il veut lui dire… Si seulement, c’était aussi simple. Le dessinateur soupire avant de souffler, dépité. « A vrai dire… Je préfère éviter les problèmes et me faire tout petit, plutôt que de me battre. Je… Je perds vite mes moyens… Il… Il faudrait que j’apprenne à maîtriser mes émotions surtout. Je… Je panique beaucoup trop vite dans ce genre de moment… » Autant être franc… De toute façon, Isha le remarquera bien assez vite. Il suffit d’un peu de pression pour déstabiliser le métis… C’est vraiment ça qui l’inquiète, qu’il ne sache pas contrôler son stress.

« Ok. » Il se met à courir sans broncher quand l’échauffement commence. Et s’il suit Isha au départ, l’autre le distance rapidement, lui mettant presque plus de deux tours dans la vue. Otis ignore combien de temps dure son calvaire mais il ne s’arrête pas tant que l’autre ne lui dit pas de le faire. Il termine son effort avec un point de côté douloureux et essoufflé. Mais il va jusqu’au bout de son effort, parvenant à effectuer les tours restant. C’est en sueur et à bout de souffle qu’il rejoint Isha, mains sur les hanches, prêt à poursuivre…

Un peu amusé par son plan de survie, c’est avec une petite grimace que je lui dis :

« Les problèmes, tu peux toujours essayer de les esquiver… c’est un peu comme la drache, tu finis toujours bien arroser en fin de course. »

Je suis bien placé pour le savoir. Certes, je cherche parfois un peu la merde, mais on peut pas dire qu’elle me kiffe pas : c’est pire qu’une groupie en chaleur a me retrouver ou que j’aille.  C’est avec un peu d’ironie que je lui demande:

« Tu veux dire que t’as pas trop confiance en toi, que t’as le profile d’une victime et que tu flippe ta race dès que ca commence a sentir le roussi ? Bon, allez, en piste l’athlète, on reparle de ca après l’échauffement ! Prêt ? C’est parti !!!»

Petit trot, petites foulées, mode tranquille… j’arrive a faire le tours et avise que j’ai perdu mon élève en route. J’attends… un peu… beaucoup… vraiment trop… avant de le voir arriver plus essouffler qu’une vache asthmatique après un rodéo. Putain, ca promet. J’essaye de rester positif, mais pour sur, c’est pas en épuisant ses adversaire qu’il pourra s’en sortir non plus.

« Bon, au moins, t’as pas abandonné en route. On va se dire que c’est un bon début. »

Je vire mon haut, me foutant complètement de lui imposer le spectacle de mes cicatrices dégueulasses ou de la marque au fer rouge sur ma poitrine, souvenir de l’arène de Detroit.

« Tu sais, j’ai été gaulé comme toi a un moment. Je m’en prenais tellement dans la gueule de mes frangins et mon vieux sans savoir comment éviter « la merde » qu’il a fallu me sortir les doigts du cul a un moment donné. »

Je me mets en face de lui en parlant. Je raconte cela comme si c’était banal de se faire foutre dessus par sa famille parce que, au final, ca l’était a cette époque pour moi. Même si ca ne me viendrait pas a l’idée de toucher un cheveux de mes enfants, ca reste dramatiquement « normal » d’avoir eu cette enfance qui m’a bien fracassée.

« Maintenant, t’as pas 50 solutions pour survivre quand t’es roulé comme un spaghetti anorexique.  Soit t’apprends a encaisser comme un taureau, soit t’apprends a esquiver comme un toréador. Montre-moi comment tu tapes. Si t’arrive a me toucher trois fois, tu gagnes… »

Je me mets en position pour esquiver.



Proposition de règles

Lance 6 D10 + force + Combat
Isha est juste en esquive ; il ne rend pas les coups. Tout ce qui dépasse 9 il devra faire un jet de reflexe pour voir si ca passe ou pas.  

Isha n’est pas tellement convaincu par ses explications. D’ailleurs, ils ne tardent pas à se mettre en route. C’est particulièrement essoufflé qu’il s’arrête après plusieurs kilomètres de footing. Il a tenu bon !  Le métis peut bien dire ce qu’il veut, son entraîneur du jour n’est pas du genre à se laisser attendrir par tous ses malheurs. Le brun daigne même à lui confier qu’il a été comme lui durant un temps. Et si lui a subi la violence de ses proches, cela ressemble presque en tout points, à ce que le dessinateur a vécu à l’école. Les railleries, les coups, le harcèlement quotidien… Il sait ce que c’est ; alors il imagine très bien l’enfer que ça a pu être pour Isha, avec sa famille.

Néanmoins, il comprend le discours de son aîné. Il est conscient qu’il va devoir faire beaucoup d’efforts, dépasser ses limites pour surmonter ses craintes et ses vieux démons. Ce n’est pas simple pour lui mais il a toujours été volontaire depuis qu’il vit avec les Expendables et il veut prouver à tout le monde, qu’il en est capable.

Mais visiblement, cela ne fait que commencer. Isha lui annonce le programme. Il va devoir essayer de le toucher, le plus possible. Et si sur le papier, cela paraît simple, il sait petinemment qu’il ne fait pas le poids face à Isha. Cela ne va pas être simple… « Ok. » Se contente-t-il de dire, ôtant finalement son t-shirt couvert de sueur. A côté de son partenaire d’entraînement, il paraît bien ridicule, il faut l’avouer. Otis se met en position, prêt à frapper. Hésitant, il parvient à envoyer suffisamment de force sur le premier essai, malheureusement paré par Isha. Pour le reste, il sent qu’il n’est pas à la hauteur, vraiment pas. Il frappe, mais l’effort d’avant semble lui avoir pris toute son énergie. C’est un véritable fiasco ! D’ailleurs, il trébuche plusieurs fois alors qu’Isha esquive ses coups. Il finit par tomber, venant s’abîmer les deux genoux sur le sol… Le cœur battant, il a du mal à respirer. Il redoute vraiment ce que l’autre va lui dire, ne se sentant vraiment pas à sa place, presque honteux d’être aussi nul…

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