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Les cafards sont comme les boomrangs, ils finissent toujours par revenir

Ven 29 Juil 2022 - 23:01




La chemise me serre trop, les boutons sur le devant me gênent terriblement. En fait, j’ai juste envie de tout arracher. Quant au pantalon, il est vachement bouffant je trouve, surement l’habitude de porter des combis en latex, je me sens pas mega à l’aise. Mais comment il fait le Jaime pour porter ces machins-là ? Ouai, il a dû m’aider a me fringuer, je voulais être présentable pour retrouver ma famille, sauf que je suis pas sur de ressembler a quelque chose là . J’ai quand même accepté de prendre une douche et attacher mes cheveux en plus de tailler ma barbe avant de venir. Si c’est pas vous dire a quel point j’ai fait des efforts de malades

Étrangement, je me sens plus déguisé dans cette tenue qu’avec mon costume de Dead Pool. C’est presque a croire que le masque me permet d’être juste moi alors que cet accoutrement c’est plus ce que les gens ont envie de voir. Mais, même avec de la dentelle, un chien fou reste un chien fou et un monstre ne change pas sa nature. Ca ne m’empêche de déambuler à la recherche de ma sœur, avec la démarche d'un mec qui a peur de craquer ses fringues au moindre mouvement trop ample. J’en profite pour regarder un peu mieux cette fameuse étoile noire de la résistance en me demandant vraiment ce qu'ils espèrent faire avec ça.

La nuit commence a tomber doucement sur la base de Kitsap, laissant la fraicheur revenir sur cette énorme bloc de béton qui a tout d’une plaque chauffante quand le soleil l’inonde de ses rayons. L’air iodée nocturne semble faire revivre l’endroit et les gens qui s’étaient réfugiés au plus chaud de la journée profitent des baisses de températures pour se remettre a l’ouvrage. Comme partout, l’endroit porte les stigmates de la récente tempête. Je pourrais aider, mais, le cœur battant, sachant que mon temps ici est compter, je me concentre sur les recherches, finissant par repérer la silhouette de ma planche a pain de frangine.

Elle semble etre perdue dans ses pensées, le regard toujours vers la mer et le ciel ou les étoiles s’allument les unes par les autres. J’ai un mince sourire en la voyant, repensant a cette discussion sur les toits de l’arène de Detroit, entre un champion et son esclave avec une Gemma dans mes bras. Comme cela me semble loin, presque une autre vie. Doucement, alors que je m’approche, c’est aussi en regardant les astres que je lui dis :

« Tu sais, rayon de soleil, si tu regardes bien, Cassiopée est juste là. Un jour, quelqu’un m’a raconté une histoire complétement zarbe sur le fait que c’est une nana jalouse qui en transformé une autre en ours avant de la monter en l’air jusqu’au étoile. Comme quoi, les légendes naissances bien d’une sur conso de drogue.»

J’arrive a son niveau et mes yeux quittent cette constellation si importante pour moi avant de se poser, brillants d’émotions, sur celle qui est devenu ma sœur et qui a tant partager avec moi, que cela soit du bon ou du horrible. Je n’ose pas vraiment bouger, me souvenant encore de ce que je pensais être une dernière fois. Elle en sang, blessée avec Valerian, tous les deux restés jusqu’au bout pour me couvrir alors que d’autres avant pris la fuite sans se retourner. Je l’avais vraiment cru morte…

« Tu m’as manquée…  »



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Re: Les cafards sont comme les boomrangs, ils finissent toujours par revenir

Dim 31 Juil 2022 - 23:25

Qu'est-ce qu'elle fait là ? Allïa se le demande. Elle est debout, face à la mer, observant les vagues qui viennent se briser à ses pieds, contre le quais de la base navale. Elle n'aurait pas dû partir aussi loin de sa fille et de Maes. Ils lui manquent terriblement, à chaque seconde. Qui sait quel danger peut les menacer là-bas ? Et s'il leur arrive quelque chose pendant qu'elle est ici, à la recherche du fantôme de son frère ? Parce qu'il ne peut pas être en vie, c'est impossible. Allïa s'est remémorée ce fameux jour où les exilés ont dû quitter précipitamment Seattle à cause de New Eden, elle a revécu chaque seconde, chaque minute encore et encore, et sa conclusion est toujours la même : non, Isha n'a pas pu survivre à cette explosion puis à leurs ennemis. Il y a bien cet homme au costume de Deadpool qui s'en prend à New Eden, mais c'est surement un autre, James peut-être ou même Lee, quelqu'un qui a repris le flambeau d'Isha et qui veut le venger.

Elle se mord la lèvre, sentant une profonde lassitude l'envahir. Toute la journée, elle s'est isolée, accordant peu d'importance à la base navale. Elle voulait vraiment voir de ses propres yeux cette résistance, ce lieu symbolique entre les différents groupes et factions menacés par New Eden, mais maintenant, ici, tout lui semble dérisoire quand les seules raisons de son combat sont à des kilomètres d'ici. Ce n'est que le premier soir, demain sera un autre jour, la nostalgie sera probablement moins forte, elle parviendra à s'occuper, le boulot ici ne semble pas manquer.

Et puis, venant briser le silence, quelques mots résonnent à ses oreilles. Une voix familière évoque des souvenirs qu'elle ne peut pas oublier. « Isha... » Allïa se retourne doucement et reste quelques secondes indécise, elle peine à réaliser que son frère est vraiment là, devant elle. Il a tout d'une apparition, comme un fantôme revenu de la mort. Il se rapproche pour arriver à sa hauteur. « C'est... vraiment toi ? » Elle le regarde encore, troublée. L'archère n'a versé aucune larme lors de la disparition d'Isha puis lors de la mort de Sasha. Non, elle s'est renfermée sur elle-même, elle a douté, elle a lutté pour ne pas craquer et pour rester forte. C'est une habitude chez elle, ne jamais montrer ce qu'elle ressent réellement.

Pourtant, là, alors qu'il se rapproche, elle sent sa gorge se nouer, ses mains trembler, ses yeux devenir plus humide. « Isha... » répète-t-elle. Ses derniers remparts cèdent, elle s'effondre dans ses bras. « Je suis désolée... Je suis tellement désolée... » souffle-t-elle en le serrant contre sa poitrine. Oui, ils l'ont abandonné, seul, là-bas, à Seattle, aux mains de New Eden. Ils l'ont laissé tomber, comment pourrait-il leur pardonner ?  
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Re: Les cafards sont comme les boomrangs, ils finissent toujours par revenir

Lun 1 Aoû 2022 - 10:48

J’ai un petit sourire presque timide et la regarde avec un œil luisant d’émotions quand elle prononce mon nom et semble me scruter, comme si j’étais un mirage ou une mauvaise blague tout en prononçant mon nom. J’hoche ma tête dans un signe de confirmation.  Je reste immobile sous son regard, la laissant m’observer comme si elle était un animal sauvage qui doit s’habituer à ma présence. Une petite partie de mon cerveau craint qu’elle ne voit ou ne devine le sang qui coule sur mes mains malgré cette douche et ces vêtements « civilisés ». A sa nouvelle question, mon sourire se fait plus franc et, amusé, je ne peux m’empêcher de lui répondre non sans une espièglerie surjouée.

« Je sais, avec ces fringues je ressemble a rien, mais juré, c’est bien moi. »


Je finis par me décider de me rapprocher pour qu’elle puisse se foutre de ma gueule, parce qu’il y a matière. On dirait un viking déguisé en planteur de canne a rhum. Quand a mes cheveux soigneusement attachés, je suis sur qu’on dirait une meuf. J’ai esquivé le « sent bon » de justesse en prétextant que ma femme allait penser que j’étais devenu un ramoneur de cheminée.

« T’as même le droit de me charrier pour la coiffure. »

Puis, sans prévenir elle se jette dans mes bras et je la réception avec cette affection fraternelle en la serrant contre moi. Même si je n’ai jamais été fan de contact physique, avec elle, c’est différent. C’est étrange ce besoin de s’excuser, comme Yulia, d’une situation que personne n’a vraiment maitriser.

« Hey ! C’est pas toi qui a balancé notre adresse aux trônes… ni qui a décidé de rester quand on a su qu’il y avait des trônes qui squattait a coté de chez nous. Alors va pas t’excuser, ok ? Toi et Val êtes les seuls qui êtes restés m’aider et… et je vous ai cru morts… »

Ma voix se serre un peu a cette pensée encore trop fraiche dans mon esprit pour être définitivement derrière. Des morts de rages, de désespoir, de vengeances sanglantes, ca ne peut pas s’évanouir en quelques jours, même en serrant dans mes bras celles qui ont été le détonateur de cette folie meurtrière qui m’a fait prendre le masque et bien d’autre choses. Je me détache avec douceur d'elle juste ce qu'il faut pour savoir plonger mes yeux dans les siens et c'est avec gravité que je lui demande, en douceur:

« J’ai tellement de choses a te raconter, mais avant, je veux tout savoir. Yulia m’a résumé la merde de votre côté. Toi et Maya… ca va ? »


La question est prudente. Je sais qu’au moins deux personnes ont été violées par des pirates et je ne suis pas sur de savoir rester calme si ma sœur ou ma nièce ont été touchées.Je reste a détailler son visage avec cet instinct animal qui compte plus sur ce que ses traits me diront que sur ses mots pour avoir ma réponse.

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Re: Les cafards sont comme les boomrangs, ils finissent toujours par revenir

Lun 1 Aoû 2022 - 15:59

Un petit rire lui échappe. « C'est vrai que je t'ai connu plus crade et moins... élégant ? » Allïa ne sait pas vraiment comment qualifier la tenue de son frère de cœur, à des années lumières des vêtements dont elle a l'habitude chez lui. « Tu aurais pu venir avec un sac poubelle sur la tête, ça n'aurait rien changé, tu sais ? » souffle-t-elle, taquine. L'important c'est qu'il soit là et elle ne saurait décrire la joie et le soulagement qu'elle peut ressentir à cet instant. C'est tellement inespéré qu'il soit devant elle, en vie et en un seul morceau. Ils reviennent de tellement loin.

« ça te va bien... » affirme-t-elle pour ses cheveux longs, coiffés en arrière. « T'as pris 15 ans... » Un nouveau rire lui échappe, c'est tellement bon de pouvoir souffler, avec Isha. « Il est passé où mon petit frère ? » Parce qu'elle a toujours deux ans de plus que lui après tout ! « Il a bien grandi » Et elle réprime l'envie de le décoiffer comme le ferait une grande sœur.

Malgré les explications d'Isha et ses tentatives pour la rassurer, Allïa se sent toujours aussi minable et l'impression d'avoir abandonné son frère de cœur est toujours aussi forte. « Je.. Je t'ai cru mort aussi. » Quand les souterrains ont explosé, quand elle a vu New Eden sur la plage, l'archère était persuadée que son ami n'avait pas pu survivre. De temps en temps, un espoir la prenait, comme avec cette discussion avec Valérian sur la plage, mais la plupart du temps, elle préférait se persuader qu'il n'avait pas pu survivre car le savoir seul, abandonné ou pire aux mains de leurs ennemis, étaient trop durs à supporter.

Allïa reste indécise quelques secondes, relevant le regard vers son frère de cœur. Est-ce qu'elles vont bien ? « Oui... » souffle-t-elle. « On est en vie, toutes les deux. » C'est le plus important, non ? « Maya grandit bien, elle marche presque. » Et elle donne de petites sueurs froides à ses parents en se mettant debout dès qu'elle le peut, quitte à se mettre un peu en danger. « Elle est aussi tenace que son tonton... » Un petit sourire rêveur soulève ses lèvres. Oui, Maya est obstinée, quand elle a une idée derrière la tête, elle fait tout pour y arriver. Quand à elle, l'archère est en vie, oui, mais elle a l'impression qu'il règne à l'intérieur d'elle un grand chaos. L'hiver a été rude, moins que pour Isha visiblement, mais la mort violente de Sasha, les épreuves qu'ils ont tous traversé, l'a beaucoup affectée, elle craint chaque jour pour la vie de sa fille, de sa famille.

Après quelques secondes à l'observer, elle finit par lui demander : « Et toi ? Que s'est-il passé ? Où étais-tu tout ce temps ? » Allïa a tellement de questions qui lui viennent à l'esprit. Elle meurt d'envie de les lui poser, d'obtenir toutes les réponses à ses interrogations. « Est-ce que tu vas bien ? » C'est le principal, non ? Elle finit par le resserrer dans ses bras, elle qui était si peu coutumière des calins, a désormais besoin de le serrer contre elle pour réaliser pleinement qu'il est bien là, en vie, à ses côtés.
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Re: Les cafards sont comme les boomrangs, ils finissent toujours par revenir

Lun 1 Aoû 2022 - 18:15

« Au moins ma touffe me revient plus dans la gueule, pour me battre c’est plus simple. »

J’ai un pli amer quand elle me demande ou est son petit frère et j’aimerais être sur qu’il n’est pas déjà mort, quelque part dans les égouts, pour laisser la place a autres choses qu’elle pourrait haïr. Moi qui me pensais affranchi du regard des autres, je mesure seulement a quel point le siens a toujours été important pour moi, mais aussi que cela ne suffira plus à me retenir quand je décide de lever mon épée.

« J’ai l’impression que tout remonte à plusieurs vie… si tu savais… »

Oui je me sens vieux et fatigué. J’ai l’impression d’être comme ses jouets crades oubliés des années et retrouvés sans que l’on ne puisse faire plus que deviner leur histoire a la couche de saleté ou de fêlures.  J’ai un air amusé malgré l’aigreur des moments évoqués, ma façon a moi de cacher mes blessures :

« Tu sais bien que je suis increvable. Mon vieux m’a raté, c’est pas des charpentiers qui vont y arriver aussi facilement.»

Pudiquement, je ne veux pas revenir sur ces évènements et mon ressenti en voyant le bateau partir sous les tirs ennemis, me retrouver entouré de NE, réussir a écrouler le début du souterrain en refoulant ce ressenti d’abandon derrière des couches de rages brutes.  Devoir aider Johanna autant qu’elle m’a aidé a surement été mon salut dans ce moment ou j’étais perdu, pas que dans les égouts. Parler de ma nièce détend tout de suite la conversation et j’adorerais qu’elle sache me montrer des photos, ou juste la voir.

« Si elle est aussi tenace que moi, NE n’a qu’a bien se tenir. J’espère que Gemma et Logan sont gentils avec leur cousine. J’aimerais tellement la voir elle aussi… »


Mon regard se perd sur la mer sombre pour cacher ma peine de savoir que les retrouvailles ne sont pas pour tout de suite avec les enfants… voir peut être pour jamais. Mon esprit fuit ce moment en me rappelant mes conversations enthousiastes durant notre road trip pour aller voir les océans de la cote ouest. C’est tellement triste de se dire que j’avais passer des années a courir après la mer comme une promesse de vie meilleure, comme sur ces fausses carte postale que je disais venir d’une famille aimante aux autres gosses des centres pour en arriver là. La vérité c’est que c’était comme toutes ces choses qu’on nous disait trop belles : décevant et sinistre. Je ne puise aucun réconfort dans ce panorama.

Je sursaute presque a sa question et ses bras qui me serrent a nouveau. Ca me ramène a l’instant présent et non a cet avenir ou je ne peux m’arracher. Je pourrais lui mentir, surement que je le devrais, mais je ne me sens pas de lui faire ça, je préfère rester sur une version sobre de ces mois de guérilla.

« J’étais a coté de Providence a trouver comment honorer mes promesses et crever en vous vengeant, mais quand je te dis que je suis increvable… »

Je reste a la scruter, craignant une réaction négative a ce premier aveu qui n’est que l’emballage d’un paquet bien plus puant. Autant ne pas ouvrir la boite de pandore si, déjà, ça, la rebute. Est-ce que je vais bien ? Étrange question qui ne me semble ne pas avoir de sens après cet ascenseur d’émotions violentes. Je réfléchis longtemps a ce chemin de croix, enfin, à ce périple pour éviter les croix des NE surtout. A ces vies prises sans remords, a ces souffrances et ses nuits de cauchemars… mais aussi, a ses mains qui s’étaient tendues, a cette cause qui avait donné un sens, a cette force que je ne me soupçonnais pas de toujours avancer quoiqu’il en coute. Un peu pensif et pas vraiment sur de moi, je lui réponds :

« Je… je crois que oui, surtout maintenant que je sais que vous n’êtes pas mort… »

Le « mais » n’est pas prononcé mais il pèse tellement lourd sur mon visage grave que j’ai l’impression de le hurler silencieusement. Certaines choses sont plus compliquées que d’autres a dire.

« Allia… je… je ne suis pas tout à fait revenu… il s’est passé beaucoup de choses a Seattle… et je ne vais pas pouvoir rester longtemps ici.»


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Re: Les cafards sont comme les boomrangs, ils finissent toujours par revenir

Mar 2 Aoû 2022 - 0:38

« J'ai la même impression.. » confirme-t-elle. « Notre arrivée à Seattle ou notre vie à Detroit me semble si loin... » Depuis, il s'était passé tant de choses, positives parfois comme la rencontre avec Isha, Maes, les exilés, ou la naissance de Maya évidemment, mais d'autres plus dramatiques. L'archère a un sourire triste quand il évoque son père. « Je suis contente que tu sois increvable en tout cas... » C'est ce qui permet de le retrouver aujourd'hui. Malheureusement, cette survie semble avoir eu un prix, elle le voit dans son regard fuyant.

Quand ils évoquent Maya, elle peut lire en Isha un regret, de ne pas la voir, elle aussi. Avec un petit sourire, elle lui précise : « Elle ressemble beaucoup à son père, physiquement. Elle a ses yeux » D'un bleu aussi pure que celui de la mer « mais je crois qu'elle a mon caractère. » Un nouveau sourire éclaire son visage. « Gemma est géniale. Elle est si courageuse... » Elle espère que les retrouvailles entre le père et la fille auront lieux prochainement, la fillette va être tellement heureuse de retrouver son papa.

Allïa hoche la tête quand Isha parle de les avoir vengé. Depuis le début de l'épidémie, elle craint d'éteindre un jour l'étincelle d'humanité qui la rend encore vivante. Elle a toujours ce monstre au fond d'elle, celui qu'elle lâche parfois pour se protéger, tuer comme elle a pu le faire dans l'arène, prendre une vie pour sauver la sienne. Là, les avoeux de son frère de coeur la laissent de marbre. Quoiqu'il ait fait là-bas, il l'a fait pour une noble cause, elle ne pourra jamais lui en tenir rigueur. « Ce sont des monstres. » Il n'y a qu'à penser à Colville, aux incessantes attaques qu'ils ont mené contre leur groupe, aux vies qu'ils ont pris. « Tu as fait ce qu'il fallait pour survivre. » Et pour les venger...

L'archère relève la tête quand Isha affirme ne pas être tout à fait revenu. Elle garde un visage fermé, s'attendant à la suite. « Déjà... » chuchote-t-elle. « Combien de temps avons-nous ? » Une question lui brûle les lèvres et elle ne peut s'empêcher de la répondre. «  Qu'est-ce qui te rappelle déjà là-bas ? » Isha semble plus lointain, comme préoccupé. Elle a besoin d'entendre ce qui se passe, ce qui le tracasse et le rappelle déjà loin de sa famille. Et pourtant, elle se doute que ça ne va pas forcément lui plaire.

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Re: Les cafards sont comme les boomrangs, ils finissent toujours par revenir

Mar 2 Aoû 2022 - 16:35


Je lui adresse un regard fatigué mais complice quand elle me confie que je ne suis pas le seul a avoir le sentiment que Detroit, voir notre arrivée à Seattle, est loin. Tellement loin que j’ai l’impression que ce n’était pas nous, mais d’autres personnes qui ont pris la route avec ces espoirs fou d’un nouveau départ plus doux du ce côté du continent. La dévastation de ce monde nous avait suivi et, déjà, sur les 5, deux avaient trouvé la mort : Miss Malow, Joséphine… j’avais juré de protéger tout le monde et échoué. Si on avait su, serions-nous quand même venu ? Surement que oui en pensant a nos moitiés et les enfants que nous avons eus. Mon air sombre laisse place a un sourire quand elle me dit être contente que je sois increvable.

« Les NE le sont moins que toi, crois moi. »

Je reste avec un regard doux en écoutant la description de mini Allia. En vrai, un coup de bol qu’elle ait pas le mental de son père. Je n’ai jamais bien compris le choix de ma sœur de prendre un type qui préfère dessiner a se battre, mais il parait que l’amour est aveugle… alors j’essaye de m’y faire. Si seulement elle avait pu succomber a un James ou un Donovan, j’aurais quand même été plus confiant pour sa sécurité. Je reprends, l’espace de quelques secondes, le facies de ce petit con qu’elle a supporté des années pour lui dire :

« Merde, tu veux dire que ta fille sait pas sourire mais vise bien les bijoux de famille ? Je sais pas si elle a pris le meilleur des deux.»

Rapidement, mon visage se referme dans la douleur mal contenue d’un père a qui sa fille manque, dès qu’elle me dit que Gemma est courageuse. Oui, je sais qu’elle l’est. Quoiqu’il se passe pour moi, je suis certain qu’elle sera forte, plus que moi. Le guerrier reprend le pas sur le papa. Aussi douloureux que cela puisse paraitre, je suis enlisé dans des promesses et un combat qui vont rester entre moi et mes enfants. Je n’ai pas le choix et préfère ne pas montrer la blessure béante que la perspective de retrouvailles repoussées, après les avoir cru morts si longtemps. Je rebondis sur sa remarque, sans vraiment faire attention a son ton dur.

« J’ai fait plus que ce qu’il fallait pour survivre. La plupart sont des monstres, des lâches, des hypocrites, mais, dans le lot, il y a aussi des vraies victimes. Les familles sont prises en otages pour qu’ils obéissent. Ca ne justifie en rien leurs actes, mais ca donne un espoir : si sur ces 10 000 personnes, seul une minorité sait et veut vraiment se battre, on a une vraie chance de récupérer Seattle… »

Ma voix est calme, presque posée, et elle prend la même tonalité que lorsque je parle aux autres Sacrecrows, avec cette passion qui fait que j’arrive a rallier les troupes. Je suis certains qu’avant la potence, il y a encore pas mal de danses sanglantes a exercer pour obtenir au moins un semblant de victoire. Au plus profond de moi, j’y crois sincèrement. Je n’abandonne pas ma famille sur l’autel d’un suicide mais bien parce que je sais qu’il y a des chances qu’on arrive a quelques choses. Je me sens coupable quand je voix son visage presque résigné alors que je lui parle de mon retour a Seattle.

« Deux jours maximum. Peut être trois. Mais je ne peux pas me permettre plus alors que la tempête m’a fait perdre déjà tellement de temps. »

Je me tourne vers elle, la regarde et soupire a nouveau. Je n’avais pas envie de cette conversation et surement qu’un frère plus aimant que moi en serait rester là. Mais sa question sonne comme une invitation.

« Ce que je vais te dire doit rester entre nous pour le moment, Val, Yulia, même Emie… tant que je ne suis pas sur de ne pas mettre tout le monde dans la merde, je préfère que ca ne se sache pas. »

J’attends son acceptation pour ajouter, prudemment :

« Qu’est ce que tu sais de la situation vers Providence ? »




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Re: Les cafards sont comme les boomrangs, ils finissent toujours par revenir

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