Elle n'avait jamais été très réputée pour ses bavardages, alors qu'elle avait lancé Dune au galop après s'être assuré que Félix ne risquait pas de tomber. Sillonnant la sortie de Tacoma à la recherche des rôdeurs que l'équipe avait repéré quelques heures plus tôt, dans le but de les tuer s'ils étaient peu, ou les attirer ailleurs pour leur éviter la route de Nisqually.

J'espère que tu es plus doué au combat qu'à cheval ? s'était enquise la native en tournant brièvement la tête vers le brun dont elle n'avait pas eu le temps de faire la connaissance depuis son arrivée. Dune détestait avoir deux cavaliers, et le renaclement de son cheval le confirmait. Venant brièvement ralentir l'allure pour lui permettre de se reposer un peu, soupirant en silence. L'ancienne route de campagne avait depuis longtemps été dévorée par la végétation, et la fonte de la neige permettait de faire ressortir les fameux cadavres qu'elle avait supposé en compagnie de Lara. Parmis les rôdeurs se dessinaient désormais des corps plus récents, que le froid avait protégé de la décomposition un temps. Pinçant les lèvres en reconnaissant brièvement certaines silhouettes qui un jour avaient arpenté le centre ville, incitant Dune à reprendre la route d'une brève pression contre ses flancs. Fronçant les sourcils en trouvant enfin ce qu'ils étaient venus chercher, en la présence de morts agglutinés autour d'une voiture. Voiture bien trop récente pour être considéré comme une épave, par ailleurs.

Etouffant un juron dans sa langue natale, reprenant à l'attention de Félix. Prends ton arme. On va avoir un problème. Parce que ces morts ne seraient pas bêtement restés autour d'une vieille voiture sans raisons valable. Talonnant Dune pour que le galop ne reprenne, frappant avec violence le premier mort à sa portée au crâne qui se brisa dans un craquement sonore. Au moins leur arrivée n'était pas passée inaperçue auprès des cadavres, alors qu'elle exécutait un bref mouvement du poignet pour être prête à frapper de nouveau avec son tomahawk, qui serait toujours plus précis que l'arc dans son dos.

Tu ne descend pas de ce cheval tant que je ne l'ai pas autorisé. précise t-elle pour la forme, plissant les yeux en direction de la voiture avant de fracasser le crâne d'un autre mort à sa portée. Est-ce que tu vois quelqu'un à l'intérieur ?

Des sept rôdeurs, n'en restait que cinq. Ca devrait facilement être réglé en somme.

Bon, cette fois je vais devoir me salir les mains. J’ai une moue boudeuse au visage. Il faut dire que ces rôdeurs autour de ma voiture me mettent de mauvaise humeur ! Ils vont me rayer la peinture et me cabosser l’extérieur. Je n’ai pas eu le choix de me précipiter à l’intérieur en fait, sinon je les aurais attiré plus loin c’est certain.

- Ma voiture bande de connards pourris ! Que je peux pas m’empêcher de leur crier dessus. Bon sang… je soupire. Si je leur passe dessus, ça va m’abimer tout le devant. Non, il faut que je les bute au plus vite et que je parte après.

Hmm, avec mon flingue ce serait le mieux quand même, mais ça risque d’en attirer d’autres. Je sors pas pour me battre au corps à corps, je vais encore me salir et j’ai un de mes hauts favoris là.

Je sursaute quand un des rôdeurs semble recevoir un coup et tombe. Je vois une silhouette qui bouge plus rapidement qu’eux. Les mutants ne s’attaquent pas aux rôdeurs normaux… non ? Si ? Et ce mal de crâne qui me reprend… Un deuxième rôdeur tombe à son tour et les autres commencent à converger vers cette silhouette.

J’essuie la buée contre la fenêtre et je repère l’idiote qui me vient en aide. Bon, c’est super pour moi, mais les bons samaritains ne font jamais long feu. Je lâche un petit grognement agacé en penchant la tête à l’arrière. J’en profite pour dégager ? Non, je peux pas, pas avec ma voiture bien trop reconnaissable. Des plans pour que les communautés du coin me reconnaissent et me reprochent ma fuite.

Putain…

Je glisse sur mon banc pour atteindre la porte passagère et l’ouvrir. En moins de deux, je suis dehors et la porte se referme doucement. Armée de mon couteau de boucher, je me faufile derrière les rôdeurs comme une petite ombre. Ma lame brille un petit à cause des rayons matinaux du soleil, mais s’abat avec force dans le crâne d’un des pourris. Je pose un pied sur son dos pour dégager ma lame, alors que lui vient choir au sol. J’avise un deuxième cadavre ambulant et répète l’exercice. Il faut jouer les gentilles filles aussi, histoire de bien vendre notre groupe.

- Merci ! Que je lance à… la native ? Elle m’a l’air… indigène dirons-nous.

Une femme rousse qui à l'air d'aller bien, donc. Ne prenant pas le temps de répondre à Felix que Dune cabre violemment pour éviter un mort trop proche, serrant les mâchoires pour ne pas basculer et entraîner le brun dans la chute. A nouveau, le craquement des os résonne alors qu'à son tour, elle aperçoit la rouquine qui est finalement sorti de sa voiture pour continuer le massacre, avant de se concentrer à nouveau sur les quelques morts restants. Il ne leur faut pas longtemps pour en venir à bout, calmant Dune avant de reprendre à l'attention du brun.

Tu peux descendre. Assure toi que les morts ne reviennent pas. souffle la native à son partenaire, évoquant le fait de détruire leur cerveau pour éviter des mauvaises surprises, alors que la nouvelle venue faisait son apparition. Une petite rousse, relativement propre sur elle. Trop, pour ne vivre que sur les routes et dormir dans une voiture. Méfiance, en somme. Même si elle doutait fort que New Eden n'envoie sur les routes des femmes au vu de ce qu'il semblait penser d'elles...
Se contentant d'un bref hochement de tête à son remerciement, glissant de son cheval pour venir à sa hauteur. Maintenant fermement la longe de Dune de sa main libre quand l'autre conserve son arme en main, baissée pour ne pas lancer un début de crise avec l'inconnue.

Rien de cassé ? s'enquit-elle avec son calme apparent, un bref coup d'oeil dans la voiture confirmant qu'elle était bel et bien seule, avant de reprendre.

Ta voiture fonctionne toujours, ou tu t'es retrouvée en panne avant qu'ils ne te tombent dessus ? demande t-elle également pour la forme, tournant brièvement le regard en direction de Félix pour s'assurer qu'il s'en sorte, et surtout n'ai la possibilité de venir se joindre au dialogue. Si la nouvelle venue n'avait pas besoin d'aide, alors ils pourraient rapidement reprendre la route. Pour l'heure, restait à voir si cela était encore envisageable. Non pas qu'elle ne soit pas de nature prompte à aider, mais les récents événements liés à la chute de Seattle lui avaient naturellement mis une barrière avec les inconnus. Juste au cas ou.

Il reste encore quelques rôdeurs, mais à trois on en viendra à bout rapidement. S’ils peuvent terminer le boulot, ce serait l’idéal. Je déteste me salir les mains, alors si je peux utiliser d’autres personnes pour le faire…

J’offre un sourire de circonstances à la native qui me demande si je vais bien. Jouer les gentilles filles c’est juste une seconde nature pour moi.

- Oui, merci beaucoup ! Ma voiture fonctionne c’est juste que… je ne voulais pas leur rouler dessus. Je ne sais pas la réparer si je l’abime. C’est pas totalement faux, mais la raison principale du pourquoi je n’ai pas démarrer et faucher tous ces pourris, c’est surtout que je ne voulais pas l’abimer esthétiquement parlant.

Pas le temps de papoter davantage que les autres rôdeurs arrivent à notre hauteur. Je ne sais pas ce que le type qui l’accompagne branle, mais il est pas utile à nous regarder avec ses yeux de merlan frit. J’ai pas le choix de m’occuper d’un des rôdeurs finalement. Je fais agilement un pas de côté pour éviter les doigts glacés, et surtout décomposés, qui se tendent vers moi et j’abats ma lame une première fois dans le dos de ce cadavre. Son corps se plie vers l’arrière sous l’impact, ce qui me permet de le frapper plus facilement au crâne par la suite. Un craquement sonore retentit, alors qu’il tombe au sol. Un de moins.

Je n’ai pas le temps de me retourner que je sens qu’on m’attrape par les cheveux. Je lâche un petit cri de douleur, tout en faisant un petit saut dans la direction opposée de ce qui me tire mes longues mèches rousses. Pas question de couper un seul de mes cheveux ! Que quelqu’un fasse quelque chose putain de merde !

J’attrape ma tignasse d’une main pour que réduire la douleur à mon crâne et je recule comme je peux, essayant de voir si je peux pas moi-même régler son compte à cette putain rôdeur qui se prend pour une connasse de lycée.

Je m’emmêle un peu les pieds dans l’un des corps inanimés au sol, mais je tiens bon, restant loin des mâchoires qui claquent en espérant me croquer.

Spoiler:

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