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Rafaël Reyes

Dim 10 Jan 2021 - 20:14


Rafaël Elio Reyestell me more about you

Prénoms : Rafaël Elio
Nom : Reyes
Date de naissance : 23 juin 1997
Âge : 23 ans

Ville de naissance : Seattle
Métier : Jongleur avec bolas et bâton (enflammés)/cracheur de feu dans un cirque, sportif de haut niveau (escalade), musicien (peu connu)
Groupe : The Haven

Avatar : Zayn Malik

what i am

Qualités
Affable
Charismatique
Courageux
Discret
Indulgent
Défaults
Acharné
Direct
Empathique
Fantasque
Râleur
Equipement :
Rafaël transporte peu de choses – il a eu de la chance que les gens craignent qu’il ne se relève en rôdeur, dans la mare de sang dans laquelle il se trouvait lorsqu’il a été tabassé et laissé pour mort, sans quoi il se serait probablement fait voler. Il a donc conservé son sac à dos, ses bolas, quelques maigres réserves pour les enflammer – ou cramer autre chose, son bâton. Il lui reste des babioles de sa vie d’avant : chaque enfant Reyes porte une relique (religieuse ou gitane, selon), et il a ôté celles des membres de sa famille décédés pour les garder avec lui. Pour sa part, sa relique est une sorte de chevalière, qui appartenait à un de ses ancêtres. Il la garde la plupart du temps autour du cou, accrochée à une chaîne, pour s’assurer de ne pas la perdre. Il a aussi quelques vêtements et une arme à feu volée à une famille gitane.
     
Détails physiques :
Rafaël est assez fin d’apparence, contrairement à ce que l’on pourrait croire de quelqu’un habitué aux travaux physiques – après tout, il aidait à monter, démonter, transporter des objets lourds, au quotidien, pour le cirque. Ca n’a pourtant pas contribué à faire de lui quelqu’un de bodybuildé – ses muscles sont bien là, mais répartis de manière équilibrée, et pas en excès. Ce qui le caractérise plutôt, c’était l’agilité. Il en faut, pour jongler, cracher du feu et manier des bâtons enflammés, sans risquer de se prendre ses munitions sur la tête ou de se brûler. Et, aussi, pour s’introduire dans des endroits étroits ou se cacher, quand il voulait être tranquille et ne pas se faire prendre. Sa petite taille – il est dans la moyenne basse, pour un homme -, ses muscles également répartis et son agilité sont un atout lui permettant de s’infiltrer assez discrètement n’importe où, de passer d’un endroit à un autre sans trop de problème et de s’enfuir, s’il voit qu’il n’a aucune chance face à un groupe.

Ce qui se voit au premier abord, toutefois, est son teint hâlé, hérité de ses origines – pas que le fait de vivre dans un climat chaud n’ait pas aidé, mais ce n’est qu’une infime influence dans le teint de sa peau. Teint hâlé qui ne ressemble pas vraiment à celui des hispaniques, et l’isole malgré lui. Il a cependant fait sienne cette différence, ne s’y limitant pas – et ne laissant pas les autres l’y limiter. Ma sa belle gueule n’y est probablement pas indifférente. Pas plus que le fait qu’il ait très rapidement abandonné les coupes longues que beaucoup de gitans arborent, pour des cheveux courts – une histoire dit que c’est parce qu’un soir, alors qu’il commençait tout juste à apprendre à cracher du feu, une mèche s’est enflammée, et lui a fait la peur de sa vie. Il se contente d’un sourire énigmatique, dès que cette anecdote ressort, n’infirmant ni ne confirmant, mais plus personne ne le voit les cheveux longs – même maintenant, même avec des outils rouillés et qui rendent la tâche difficile, il garde les cheveux courts.

Son corps est parsemé de tatouages, certains gitans, certains plus personnels, quelques uns bien visibles, d’autres cachés sous ses vêtements. Toujours est-il que, si l’apocalypse ne lui était pas tombée dessus, il en aurait probablement plus. La seule exception reste son visage – il se refuse d’y toucher. Certains de ses tatouages portent les stigmates de la catastrophe à laquelle il a été confronté : cicatrices, plus ou moins propres – plutôt moins – et plus ou moins résorbées selon la durée passée depuis qu’elles lui ont été infligées. Certaines de brûlures qu’il s’est infligées lui-même, certaines de combats contre des rôdeurs ou des humains – bien que Tiago et lui les aient évités au maximum, ils n’ont pas pu y échapper en permanence. Les plus récentes sont bien visibles… De ce coup de feu inattendu, reçu dans la cuisse, qui l’avait paralysé temporairement – suffisamment longtemps, du moins, pour que ses assaillants assomment Tiago, et lui assènent de nombreux coups, pour achever leur œuvre. Les côtes meurtries, le visage tuméfié, le sang qui s’écoulait de sa jambe, il avait sombré dans l’inconscience, pour se retrouver avec le dos lacéré et des entailles sur le reste du corps – il ne sait pas réellement d’où elles viennent.

Psychologie


L’enfant ressentant vivement les émotions des autres – aussi bien quand il les contentait que quand il leur déplaisait -, il avait à coeur de leur faire plaisir et de ne pas s’attirer leur courroux. Si bien que, s’il rendait visite à quelqu’un, il ne tarissait pas de compliments sur cet enfant si affable et si aimable. Il a appris à plaire, et apprécie cet état de fait. Sa gueule d’ange, déjà tout petit, n’y est pas étrangère, mais indépendamment de ça, il dégage quelque chose. Il a beau être assez discret, peu désireux de s’imposer et – surtout – suffisamment intelligent pour savoir quand s’imposer, il a un très fort charisme.

Si vous lui en parlez, il vous dira que son aura est plus perceptible que celles des autres, tout simplement – une vision qui lui vient de son héritage gitan, et qui lui donne un petit côté fantasque pas toujours apprécié de tous. Certains le trouvent réellement bizarre, de ce fait, et ont tendance à le rejeter. Ce qui le laisse plutôt indifférent : il a appris très jeune à laisser couler, contrairement à Tiago, et à n’y accorder que peu d’importance. Ce n’est pas leur faute, après tout, s’ils sont ignorants et guidés par des préjugés idiots. Il est d’ailleurs assez conciliant et indulgent envers les gens plus fermés que lui : il considère qu’ils s’enferment dans un carcan qui les dessert, et qu’ils en sont pour leur peine. Il l’est aussi avec ses proches : il sait combien il est difficile pour chacun de faire abstraction de ses travers, et combien il peut être compliqué de retenir des paroles malheureuses, des actes impulsifs. Il a été à bonne école avec ses deux aînés, et a appris très vite à ne pas leur en tenir rigueur. C’est d’ailleurs ces traits de caractère, cette gentillesse et cette indulgence, qui font que, quand il fait des reproches – que ce soit sous le coup de l’émotion, de la colère, ou même en étant très calme – il est écouté. Pas uniquement grâce à son charisme, mais parce que c’est suffisamment rare pour comprendre que ça lui tient à cœur, et que c’est très probablement justifié – même s’il se montre très direct, trop honnête presque, dans ces cas-là.

Ça ne l’empêche pas pour autant de manifester son mécontentement : quelle que soit l’objet de sa colère, il est fréquent de l’entendre râler. Il prétend que c’est pour mieux exorciser tout ça, et repartir léger – et ça a l’air de marcher. Rafaël peut exploser un bon coup, et paraître très serein quelques minutes après. Encore une de ses visions fantasques – il expulse ainsi le négatif de son corps, sans que cela ne le dévore de l’intérieur (littéralement, d’après ses croyances).

Tiago, dont il est très proche, a eu une meilleure influence sur lui qu’on ne pourrait le croire. Rafaël aurait très facilement pu être un petit garçon timoré, pas très audacieux, rejeté par les autres et invisible. Mais, à observer son grand frère, à le suivre partout, il s’est révélé plutôt courageux : là où il aurait pu être frileux et pas très enthousiaste à l’idée de faire n’importe quoi, il a accueilli les différentes idées (parfois foireuses) de son frère avec joie, ne se faisant pas prier pour le suivre. Corsant même, parfois, l’activité. Et, à voir son frère chercher à trouver sa place si ardemment, Rafaël s’est promis de ne jamais laisser tomber, de toujours tout faire pour satisfaire les gens, pour bien travailler, et pour ne pas renoncer – il est légèrement acharné, souvent en excès, et sans se soucier des conséquences sur lui, sur son corps, sur les autres. Il n’est pas rare qu’il insiste pour poursuivre une tâche, quand tout le monde est à bout.




Story of survival

Pré-apocalypse

Dix mois - Seattle
Iago ! Iago !

Ce n’était ni « maman », ni « papa, ni « mamie » ou « papi », mais bien le nom de son frère le plus en âge, que Rafaël avait prononcé en premier, à dix mois tout juste. Ou ce qu’il arrivait à en prononcer, le « tia » étant trop difficile pour lui à dire. S’il avait connu le mot, il aurait probablement dit « jumeau », mais il ne connaissait pas encore cette notion, et pour son petit esprit pas encore formé, Tiago était juste son autre lui. Son double, son repère, au sein de cette grande famille, qui le déstabilise un peu au début. Oh, bien sûr, le bébé rieur et charmeur ne se fait pas prier pour passer dans les bras des uns des autres, pour faire des mimiques qui font rire tout le monde, et – aussi – pour suivre son frère dans ses bêtises, mais, quelles que soient les circonstances, quels que soient les lieux, il ne perd jamais vraiment Tiago de vue.

Aussi surprenant que ça puisse paraître, il est son repère. Probablement parce qu’ils ont moins d’un an d’écart, et qu’ils ont tout partagé ensemble. Jusqu’à… toujours, en fait. Ils observaient leur petite sœur à deux, quand elle est née, en se demandant si elle pouvait être cassée, ou s’ils pouvaient jouer avec elle – ce qui leur fut formellement interdit, avant qu’elle n’ait l’âge de riposter si elle en avait marre ! Si Rafaël ne l’a jamais dit à haute voix, n’en voyant pas l’intérêt, il était un peu triste de ne pas avoir plus de frères et sœurs. Mais il les aime tous profondément, même son enquiquineur de grand frère et sa peste de petite sœur ! Surtout, surtout, quand ils s’amusent ensemble – au cirque, avec leurs parents, avec leur grande famille gitane, aussi. Rafa – il a toujours été appelé ainsi, et n’aime pas du tout le surnom « Raf » que les étrangers à la famille lui donnent – ne se souvient pas du moment où il a commencé à aider au cirque, même pour des choses menues comme l’extinction des cerceaux enflammés utilisés pour le spectacle du soir, pour amener les rations aux animaux ou autres travaux divers, mais il a toujours été fasciné par les compétences des autres.

S’il avait pu, il aurait appris à tout faire. Et il essaya, s’acharnant quelque peu, d’ailleurs. Jusqu’à être chassé par les vrais aficionados de ses tentatives, exaspérés. Pas qu’il se débrouille mal mais… il pouvait être épuisant, à ne jamais renoncer. Jusqu’à ce qu’il tombe sur son vrai talent. Ses vrais talents, plutôt. La musique, et le jonglage. Quand a-t-il mis la main sur une guitare pour la première fois ? Il ne se souvient pas vraiment – il avait beaucoup d’instruments de musique en jouets, et déjà le sens du rythme, mais rien d’aussi fulgurant que ça. Et il avait l’oreille. Pour reproduire les chansons, pour en créer même. Quant au jonglage… Une de ses tentatives – parce qu’allez faire un numéro de guitare au cirque, vous ! Ce n’est pas ce qu’attendent les gens – pour aider la famille dans les représentations. D’abord de manière sage, avec des quilles en plastique indolores, puis avec des projectiles plus lourds et difficilement maniables et, finalement, avec des bolas qu’il enflammait.

Enfance et début de l'école

Rafaël n'eut aucun mal à s'occuper, tout petit. D'abord parce qu'il faisait les 400 coups avec Tiago, ensuite parce qu'il y avait beaucoup d'enfants dans le camp avec qui jouer, et aussi parce qu'il aidait sa famille - les dérangeant peut-être plus souvent qu'il ne l'imaginait. C'est d'ailleurs pour ça, après qu'il ait demandé à tout le monde de lui apprendre ce qu'ils faisaient en insistant et en les agaçant, que ses parents l'ont inscrit à l'escalade à cinq ans. Après tout, ça pouvait être utile, pour qu'il fasse carrière auprès d'eux, lui qui ne trouvait rien qui l'intéressait dans l'art du cirque (bien qu'il soit jeune), et qui avait visiblement de l'énergie à revendre - Tiago l'aidait à se dépenser, mais pas assez. Ainsi, il commença à aller régulièrement à l'escalade. Deux fois par semaine d'abord, puis trois - n'étant pas encore à l'école, c'était possible (et ça permettait à ses proches d'avoir la paix pendant un temps, car même lui était vanné après ses cours).

En parallèle de ça, et d'aider au cirque, il observait en secret les jongleurs - il les connaissait, mais il avait tellement fait râler d'autres personnes qu'il était persuadé qu'il allait se faire rembarrer, s'il leur demandait d'apprendre. Alors il regardait, et il reproduisait, avec des pommes empruntées dans un des vergers voisins. Beaucoup lui tombaient dessus et laissaient des marques. Sa mère ne comprenait pas vraiment pourquoi il revenait avec des bosses - il accusait l'escalade pour les bleus - mais tout s'éclaircit quelques semaines après. Il avait observé en silence pendant presque deux semaines, puis avait fait tomber une pomme et trébuché dessus, chutant dans un bruit sourd qui attira les vrais jongleurs. Et qui lui demandèrent de lui montrer. Ebahis par ce qu'il avait appris tout seul, ils s'engagèrent à lui apprendre réellement, et commencèrent par lui donner une pommade contre les bleus et autres marques. Ainsi, bien occupé par ses cours d'escalade et de jonglage, par ses corvées, par ses copains et par Tiago, Rafaël s'endormait sitôt la tête posée sur l'oreiller, et ne causait plus vraiment de soucis.

L'entrée à l'école fut plutôt difficile. Pas à cause de l'école en elle-même, mais parce qu'il avait dû renoncer à un cours d'escalade sur trois - et après des supplications, il obtint de le décaler au weekend. Même s'il était moins disponible pour aider au cirque, pendant ce temps. L'école en elle-même ne lui posa aucun problème : malgré le fait qu'ils soient en mouvement perpétuel et restaient peu à un même endroit, Rafaël se faisait rapidement des copains, et suivait assez bien les cours. D'autant plus alors qu'on le poussait à étudier, à la maison. Tout se passait donc plutôt bien pour lui.

Ses rares moments de détente, de vraie détente uniquement pour lui (car l'escalade tout comme le jonglage étaient prenants et demandaient une très grande rigueur), étaient quand il jouait de la musique. Il avait été rapidement visible qu'il était mélomane : petit, il n'avait plus d'yeux que pour sa mère quand elle chantait et il avait rapidement réussi à taper des pieds et des mains en rythme, et même à chantonner. Il avait donc reçu beaucoup de jouets musicaux en cadeaux, jusqu'à posséder une vraie guitare et à apprendre à jouer réellement : plus sporadiquement, mais aussi surprenant que ça puisse paraître, et contrairement au reste qui lui demandait beaucoup d'efforts, il avait un don. Même s'il a, pour s'améliorer, dû apprendre les notes, les morceaux, les accords. Ca lui venait avec beaucoup de facilité. C'était instinctif, pour lui.

L’école, le collège, et le début du lycée - Seattle
Si Tiago se souvient très bien, et en mal, de l’école, ce n’est pas le cas de Rafaël – hormis pour les mésaventures de son frère, qui l’excèdent. Parce qu’il se fond davantage dans le moule, parce qu’il sait quand baisser la tête, et quoi dire pour ne pas s’attirer les ennuis. Parce qu’il sait se faire une place, bien plus que son aîné. A dire vrai, les seules mésaventures qui lui sont arrivées à cause de ses origines lui proviennent de Tiago. Parce qu’il s’est interposé, plus d’une fois, pour éviter que ça n’aille trop loin – de la part des agresseurs de Tiago, ou de Tiago lui-même. Il ne lui en a jamais tenu rigueur, ni aux bellâtres jaloux et arriérés qui s’en prenaient à lui. Ni aux petites pimbêches qui le manipulaient. Et de toute façon… Ce n’est pas comme s’il avait vraiment de l’avenir avec elles. Après tout, il se marierait sûrement parmi les gitans. Ça avait toujours été comme ça, et ça ne changerait pas. Il s’en était voulu à lui-même, par contre, le jour où Tiago s’était fait tabasser, puis exclure, et qu’il n’avait pas été là. Son frère avait de l’avenir, et cette journée là avait tout gâché. C’était un fardeau dont Rafaël ne se séparerait probablement jamais. Même s’il avait lourdement insisté, auprès des professeurs – les embobinant totalement, eux qui étaient très réticents à la base, considérant ce qui avait valu l’expulsion de son frère – et de Tiago pour qu’il étudie les cours et fasse les devoirs que Rafaël avait réussi à récupérer. Sans grand succès, au final. Même s’il les récupéra jusqu’au bout. Et que, souvent, il ramenait les devoirs complétés par lui à la place de son aîné, en plus de suivre sa scolarité bien plus sereinement lui-même, déplorant malgré tout de se retrouver bien souvent sans ce frère qu’il aimait et admirait.

Il continuait, en parallèle, les cours d'escalade, et commençait même les compétitions. Compétitions qui exigeaient des entraînements réguliers et intenses. C'est à ce moment-là, vers l'âge de sept ans, qu'il arrêta d'aider régulièrement au cirque, bien trop occupé pour ce faire. En revanche, il continua l'apprentissage du jonglage, et se développa même, petit à petit, avec le maniement du bâton, puis plus tard encore, avec les bolas enflammées et le bâton - enflammé lui aussi, mais encore plus tard, quand ses mentors furent sûrs de son habileté, et du fait qu'ils ne se brûleraient pas grièvement. Même s'il a eu de nombreuses brûlures sans trop de gravité, quoi que certaines lui aient valu un séjour aux urgences.

Sa vie était donc bien remplie : toujours entre les cours d'escalade, les compétitions (il s'était spécialisée en montée encordée entre huit et dix-huit mètres, où le but était d'aller plus haut que les autres), le jonglage, les cours, et les virées entre copains, et plutôt agréable.

15 à 17 ans, fin du lycée, études supérieures – Seattle & Boise
… jusqu’à ce que les ennuis commencent pour lui. Parce que sa petite sœur arriva dans la même école que lui, et qu’il surprit des propos dégradants et très choquants, à son sujet. Parce que ce que ses condisciples masculins prévoyaient de lui faire – ce qu’il ne se gênait pas pour dire devant lui – lui donnait des haut-le-cœurs, et le révoltait. Il se retint, gardant sa rage pour lui, plutôt que de les frapper pour leur faire tenir leur langue ou les éloigner de sa petite sœur. Mais imaginer qu’ils puissent s’en prendre à elle, la briser mentalement ou physiquement… Ça le rendait malade, mais il se contentait de faire remarquer bruyamment sa présence, mettant fin aux conversations, quand les autres ne pouvaient plus l’ignorer.

Jusqu’à ce que ça aille trop loin, un soir. Il terminait ses cours d’escalade – une option commencée au début du lycée, qui le lui permettait, en diminuant ses cours extra-scolaires – et se rendait dans les vestiaires pour se doucher et se changer. Sa présence ne changeait pas grand-chose aux yeux des autres, du moins des enfoirés qui se permettaient ce genre de remarques, les amis de Rafaël s’en abstenant par respect pour lui, et aussi pour sa sœur qu’ils connaissaient. Trois brutes débiles qui jouaient au baseball étaient dans les douches en même temps, et parlaient d’elle en termes qu’ils voulaient… élogieux, mais qui étaient offensants et rabaissants – du moins pour le gitan, qui encensait les femmes du clan, des plus âgées aux plus jeunes. Les entendre parler de ses courbes lui déplaisait, mais il était habitué. Et s’il en avait quelque peu la nausée, il arrivait à faire abstraction. Mais quand l’un d’eux alla plus loin, disant qu’il la piègerait bien un soir dans les douches, et décrivant tout ce qu’il lui ferait bien… Rafaël vit rouge, surtout en entendant la conclusion du crétin décérébré. « Ce n’est qu’une gitane après tout. Je suis sûre que ça ne sera pas la première fois, et qu’elle en redemandera. Même s’il faudra peut-être la forcer un peu, pour qu’elle se rende compte qu’elle en a envie. » Encore dans les vestiaires, en train de se préparer à se laver, il laissa tomber le sac qu’il tenait, claqua violemment la porte de son casier, et se dirigea d’un pas vif vers les douches, comme possédé, frappant de son poing le visage de l’élève, le poussant au sol d’un coup. Lui, le pacifiste, l’enfant le plus calme de toute la fratrie – sa sœur était survoltée elle aussi - le força à tomber au sol et s’accroupit à sa hauteur, la fureur irridiant dans tout son corps. « Touche à un seul de ses cheveux, et je te castre, sans sommation. Et ça vaut pour vous deux. » Il jeta un œil à ses acolytes, trop stupéfaits pour agir. Aucun d’eux ne se plaint, probablement trop effrayés – et honteux, aussi, pour leur pote, de s’être fait casser le nez par le gitan plus doux qu’un agneau. Rafaël avait jubilé malgré lui lorsqu’il l’avait appris – le regrettant amèrement quand, deux secondes après, la douleur de sa main, tout aussi cassée, se rappela à lui. Il n’avait rien remarqué sur le moment, mais n’en souffrait pas moins. Il avait dit à sa famille, sœur incluse, qu’il avait eu un raté à l’entraînement d’escalade, qu’il était tombé et qu’il n’avait pas réussi à se réceptionner correctement. Ce fut le seul éclat du gitan, mais le mot courut, et personne ne manqua de respect à sa sœur devant lui. Plus jamais. Ce qui ne l’empêcha pas d’avoir plusieurs conquêtes, et d’en profiter – sans que Rafaël n’intervienne d’ailleurs : ça n’était pas son rôle ni son droit. Lui-même n’était pas en reste, d’ailleurs. Rien de très sérieux, des petits flirts par-ci par-là, avec plusieurs filles – des gitanes, des non gitanes, des lycéennes de sa classe, de son groupe d’escalade… Pas d’amour fou, mais des relations agréables, qui ont plus ou moins duré.

Ce fut très dur pour lui, mais tous ces évènements survinrent en même temps que Tiago s’éloignait de lui, forçant Rafaël à subir ce vide si inhabituel, si surnaturel même, à ses yeux. Si douloureux. Si le fait qu’il ne venait presque plus au lycée n’avait en rien entaché leur lien, malgré les quelques conflits fraternels quand Rafaël essayait de pousser Tiago à travailler un peu, un évènement lourd y parvint davantage. Déjà assez instable suite aux injustices qu’il avait subies, et ne tenant que grâce à leur grand-mère, son décès fut un coup très dur pour Tiago. Rafaël avait été profondément peiné, mais rien de comparable avec la vive douleur ressentie par son frère. Et – même si c’est un déchirement pour le cadet – il comprenait que Tiago ait besoin de s’éloigner, de vivre sa vie à lui. Jamais bien loin de leurs regards, et pourtant si distant. Rafaël s’était plongé à fond dans l’escalade, pour oublier tout cela, souffrant terriblement pourtant de l’éloignement de celui qu’il considérait comme son jumeau.

Plus posé que lui, il se donna à fond dans quelque chose qui lui servirait – à raison, puisqu’il put ainsi décrocher une bourse dans une université réputée de musique, à Boise (loin de chez lui, mais pas trop), grâce à ses notes plus que correctes, et grâce à son excellence en escalade, aussi. La ville de Boise avait un terrain musical assez développé mais, surtout, de nombreuses falaises à sa disposition. Rafaël pouvait donc faire d’une pierre deux coups. Il avait d’autres opportunités dans la musique, bien plus loin, mais… si Tiago avait besoin de lui, il ne voulait pas l’abandonner. Il n’était même pas encore majeur, quand il avait rejoint l’université – presque, mais pas tout à fait. Et il avait accueilli avec soulagement ce changement d’air, malgré lui – ça lui était difficile de voir Tiago et de le savoir inaccessible, engoncé dans des habitudes délétères et nocives pour lui.

Installation à l’université - Boise
Malgré sa bourse, Rafaël fut contraint – comme la majorité des étudiants – de partager un dortoir avec un autre élève. Quoi qu’il lui soit difficile de payer la chambre, et qu’il ait été forcé de bosser dans un café en parallèle – après tout, il aurait sûrement pu rester à Seattle, plutôt que de déménager. Ses études se passaient bien, son boulot aussi. Il récoltait même, de temps à autres, un peu d’argent en jouant de la guitare ou en crachant du feu dans la rue. Il en avait été plutôt gêné, au début, et puis… il en avait besoin, et les gens le lui donnaient volontiers, alors pourquoi cracher dessus ? Les choses se corsèrent, lors de sa deuxième année. Pas à cause de ses études ou de son boulot, mais à cause de son colocataire de dortoir. Il en avait changé en début d’année, l’ancien terminant ses études, et il avait été proprement choqué en le voyant embrasser à pleine bouche un autre étudiant – masculin – glissant ses mains sous ses vêtements, dans leur chambre. Sans un mot, il s’était figé, puis avait jeté ses affaires sur le lit non occupé, fait demi tour en claquant la porte, aussi bien choqué que bouleversé – dégoûté, même. Les gitans n’étaient pas très connus pour leur tolérance de l’homosexualité et Rafaël ne faisait pas exception. Il ne revint que bien plus tard, dans la nuit, espérant que l’intrus serait parti – et si son coloc’ pouvait être parti avec lui, ce serait tout aussi bien. Le lendemain, à la première heure, il allait demander à changer de chambre, refusant de rester une seconde de plus avec Jonatan et ses démonstrations d'affection déplacées : sans succès. Les « différences de moeurs » ou la « débauche insoutenable » de son colocataire n’étaient pas une raison suffisante, au grand regret de l’étudiant.

Il le regarda malgré lui assez mal – lui qui se voulait et se croyait tolérant, c’était quelque chose qu’il ne parvenait pas à accepter. Encore moins quand, finalement, son colocataire s’avérait très sympathique, et très charmant. Très provocateur aussi : sa conquête du premier jour n’était qu’une passade, et il draguait ouvertement Rafaël dès qu’il le pouvait, s’amusant de le voir rougir et de le mettre mal à l’aise. La colère que le fils Reyes ressentait initialement se transforma bien vite en gêne, et, après des mois à subir les petits jeux de son colocataire, il fut très surpris quand ce dernier l’embrassa, mais ne le rejeta pas pour autant. Il ne savait pas s’il était vraiment attiré par lui, ou si c’était juste la curiosité, mais… pourquoi pas ? Il n’assuma pas du tout, cependant, et des mois difficiles s’ensuivirent. Jonatan s’amusait à le provoquer plus encore, s’attirant souvent l’ire de son colocataire, surtout lorsqu’il essayait de l’embrasser ou de se montrer tactile avec lui en public. Il était pourtant attaché à lui – amicalement, initialement – et il n’a eu de cesse d’essayer de se convaincre que c’était juste un ami avec qui il s’égarait parfois, parce qu’il était en manque… Inutile de dire que ça n’a pas vraiment marché, la vision étriquée de Rafaël nuisant à toute possibilité de relation réelle. Quoi qu’ayant perdu ses préjugés, il n’assumerait jamais devant sa famille d’être avec un homme – il est, encore maintenant, incapable de dire s’il avait vraiment apprécié ça. Mais la fin de la relation, à l’aube de sa troisième année, très désagréable parce que Jonatan l’avait accusé de se voiler la face et d’avoir profité de lui, lui a laissé un goût amer. Rafaël n’y a pas vraiment réfléchi depuis.

2013, fin de la deuxième année - Boise
Tiago était heureux, en couple – après avoir ramé et avoir obtenu l’aide de sa fratrie – un peu plus serein et équilibré qu’avant, et il avait décidé de faire une surprise à Rafaël. Après tout, ce dernier devait rentrer prochainement de Boise, et son aîné avait envisagé de le surprendre en l’aidant à empaqueter ses affaires – ne sachant pas s’il retrouverait sa chambre ou s’il en aurait une nouvelle, il n’y laissait rien d’une année sur l’autre – et en faisant un road trip avec lui : après tout, il y avait quand même sept heures de route, de Boise à Seattle. Sauf qu’il tomba sur son frère, à demi-nu, embrassant à pleine bouche Jonatan. Les deux amis-amants venaient de s’engueuler et, comme souvent, réglaient le problème physiquement – rien de très sain, une des raisons de plus de mettre fin à leur relation. A l’image de son frère en début d’année scolaire, Tiago laissa tomber ses maigres affaires, s’empressa de les ramasser, et claqua la porte. Rafaël suppose qu’il s’est perdu sur le campus, car il était parti quasiment aussitôt à sa suite, prenant tout juste le temps de remettre ses chaussures et enfilant son t-shirt en passant la porte, mais il ne l’avait pas retrouvé avant tard le soir, assis sur un banc éclairé uniquement par la lune. « Hem… Ce n’est pas ce que tu crois. » Il n’eut pas besoin des paroles et du ton sarcastiques de son frère, ni même de son regard, pour savoir que ça n’allait pas du tout passer. Il n’avait qu’à se souvenir de ses réactions personnelles, quand il avait vu son coloc embrasser un autre mec. Et Tiago ne le détrompa pas, d’ailleurs. Rafaël s’empêtra dans les explications, arguant que c’était juste « comme ça », qu’il n’en avait rien à faire. Rien qui ne parut convaincre son frère, mais ils n’en reparlèrent plus – et Rafaël fut aux abonnés absents auprès de Jonatan pendant tout l’été, et lui parla rudement à son retour à l’université après les vacances, ce qui mit fin à toute cette passade. Il n’eut plus jamais de relation homosexuelle, après cela – sans en ressentir le moindre manque, bien qu’il n’ait pas vraiment compris comment les choses avaient pu évoluer ainsi avec Jonatan. Si ce moment plana quelques temps entre les deux frères, leurs relations finirent par redevenir normales, sans qu’aucun membre de la famille n’y ait rien compris – aucun des deux n’avait évoqué la chose auprès d’eux, bien qu’ils aient remarqué que quelque chose ne tournait pas rond.

2013-2014 - Boise
Rafaël revint donc à l’université, toujours un peu en froid avec son frère, mais en s’obligeant à revenir plus souvent les week-ends pour apaiser les choses – il l’avait retrouvé et ne voulait pas le perdre à nouveau, surtout pour quelque chose qu’il ne comprenait pas et n’avait pas d’importance pour lui. Après quelques mois – il partageait sa chambre avec un fêtard qui lui avait fait rencontrer beaucoup de gens – il finit d’ailleurs par ramener une autre étudiante avec lui, Emily, la présentant comme sa copine. C’était la première fois qu’il présentait officiellement quelqu’un, et il était assez sérieux dans son engagement vis-à-vis d’elle. Elle faisait de l’escalade aussi, mais elle suivait un cursus de droit – un choix beaucoup plus terre à terre que celui de Rafaël – pour « pouvoir se faire beaucoup d’argent et vivre confortablement ». S’il y était indifférent au début, ça finit par causer des tensions entre eux, et il la quitta avec pertes et fracas, après qu’elle l’ait accusé de n’avoir aucune ambition, et de vouloir vivre une vie médiocre.  Comment avait-il pu ne pas s’en rendre compte ? C'était la première fois qu'il expérimentait de plein fouet un rejet aussi flagrant de celui qu'il était, de son éducation gitane plus libre et du mode de vie qu'il avait choisi. Et c’était douloureux. Il avait fini par rentrer chez lui tous les weekends, passant la nuit du vendredi au samedi sur la route, puis celle du dimanche au lundi de même, allant en cours pas très frais. Il eut tout de même sa licence, puis rentra à Seattle définitivement une fois celle-ci obtenue, vacciné contre les relations sérieuses par ces deux expériences qui s’étaient terminées de façon désastreuse. C’était très bien, mais pour les autres !

Mi 2014-début octobre 2015 - Boise
A Seattle, pour oublier ses mésaventures, ce goût amer laissé par ces deux dernières relations – et de la honte, un peu, d’avoir mené Jonatan en bateau alors qu’il était maintenant très amer du comportement d’Emily qui l’avait mis dans une situation similaire – il s’était entraîné à fond pour participer à toutes les compétitions sportives disponibles, pour prouver sa valeur à l’escalade, pour prouver qu’il pouvait réussir. Être un athlète de haut niveau et en mettre plein la vue à Emily, quand elle entendrait parler de lui. Prendre, en quelque sorte, sa revanche. Bien qu’il ne soit pas rancunier, il avait été terriblement blessé, et il avait besoin de se prouver qu’elle avait tort. De savoir qu’il avait un avenir dans l’escalade, et dans la musique aussi. Il se produisait, entre deux compétitions, quand il avait un peu de répit, dans de petites salles de Seattle, et donnait quelques cours à des gens désireux d’apprendre – c’était moins son truc, mais il avait besoin d’argent. Si le temps le permettait, tant pour la météo que pour la durée du spectacle, il invitait souvent les gens à passer le voir sur une esplanade de la ville où il se réunissait avec d’autres cracheurs de feu, pour pratiquer tous ensemble. Tout allait à peu près bien pour lui, ses relations avec Tiago étaient un peu plus apaisées, bien qu’ils n’évoquent jamais Jonatan – d’une volonté commune – ou Emily – Rafaël, d’une mauvaise foi exemplaire, niait toute importance qu’elle aurait pu avoir pour lui, niait presque son existence, même. Quand il en parlait – et si ça n’avait pas été si douloureux, il en aurait eu horreur – c’était en termes très peu élogieux, et parfois très irrespectueux.


Post-apocalypse

12 octobre 2015 – Seattle
Il commençait à se faire un nom, en tout cas, et devait participer à une nouvelle compétition d’escalade, le 16 octobre 2015. Il y est allé, plutôt confiant en ses chances de réussir, quoi que stressé, ce qui était plutôt naturel. Si on lui avait dit ce qui allait se passer… Il connaissait plutôt bien certains des concurrents pour les avoir croisés à d’autres évènements sportifs, ou s’être entraîné avec eux, pour certains. D’autres étaient même des amis. Alors si on lui avait dit ça de June… Il ne l’aurait pas cru, pas plus que les autres. Il frémissait encore de l’accès de violence qui l’avait prise, après qu’elle ait perdu l’une des épreuves. C’était tellement inattendu de sa part. Et, surtout, tellement soudain. Elle allait bien l’instant d’avant, riant d’un air un peu déçu avec son entraîneur, et son adversaire était passé devant elle. Elle s’était jetée sur lui, l’avait roué de coups, et n’avait été arrêtée que grâce au tranquillisant qui lui avait été administré – une mesure surprenante sur une jeune femme si calme, mais sa réaction était incompréhensible pour quiconque la connaissait. Elle avait rapidement été éloignée, sous prétexte que c’était le contrecoup de la pression et la déception de l’échec, et qu’elle irait mieux dans peu de temps.

18 octobre 2015 – Seattle
Il n’avait pas eu de nouvelles, avant d’apprendre brutalement son décès et celui de ses parents, datés du 18 octobre, en étant convié à une cérémonie en son nom par son entraîneur – pour Rafaël, qui avait été dans le même club qu’elle des années auparavant et la croisait régulièrement depuis, le choc avait été incroyablement rude. Et – surtout – il n’y croyait pas du tout. Au début, quand il avait tenté d’avoir de ses nouvelles, on lui avait répété que c’était uniquement la pression retombée, qu’elle avait tout relâché et que son échec l’avait fait péter un câble. Mais c’était la plus sereine de tous, et celle qui acceptait mieux ses défaites… Il n’y croyait pas. Il avait, du coup, fait de nombreuses recherches sur internet, écumé les sites et les chaînes d’information, ce qui contribuait à l’inquiéter énormément. Il avait essayé d’en savoir plus, un peu partout : auprès de la fédération d’escalade, dans l’hôpital où il savait finalement que June avait été amenée, partout où il pouvait… jusqu’à ce qu’il se fasse remballer par l’armée, qui avait déjà fort à gérer. Tous comme les hôpitaux, d’ailleurs. Il avait fini par abandonner les recherches directes, conscient qu’il n’en tirerait rien. Mais il essayait d’ouvrir les yeux de sa famille, inlassablement –  avec ou sans l’aide de Tiago, rapidement agacé par son insistance et sa volonté de rassembler plus de preuves et de presque présenter un dossier aux leurs. Il n’avait de toute façon rien d’autre à faire, que de se terrer au camp avec eux. Et rassembler toutes les preuves que rien n’est normal est sa façon à lui de gérer les choses. Parce que sinon, peut-être bien que ce serait lui, qui deviendrait fou et attaquerait les gens…

24 octobre 2015 – Seattle
Rafaël ne dormait plus, depuis deux jours. Tout avait commencé quand son cousin était devenu fou, après avoir subi une agression en ville - il était revenu au camp très blessé, mordu et la gorge arrachée. Mais vivant. Ou pas mort, du moins. Il avait - comme beaucoup d'autres gitans - été estomaqué quand il avait agressé son grand-père, allant jusqu'à le tuer. Or, tout cela corroborait les nombreuses recherches de Rafaël sur le sujet, et les rumeurs plus concrètes qui se répandaient un peu partout. Avaient-ils bien fait de l'enfermer dans une roulotte et de préparer l'enterrement de son grand-père ? Rien n'était moins sûr. Et quand son grand-père s'était relevé d'entre les morts, pendant sa cérémonie funéraire, Rafaël en avait frémi d'horreur. Il avait été brièvement tétanisé, en le voyant saisir son propre père à la gorge, ne lui laissant aucune chance. Ce qui le sortit de sa torpeur, au milieu des prières et des gitans qui criaient à la malédiction, fut l'intervention de l'armée. Et la balle qu'ils logèrent dans la tête de son père, mordu par son grand-père.

Peu de gens le savent mais, malgré le traumatisme, Rafaël, qui connaissait bien mieux le camp que l'armée, en avait profité pour s'éclipser et aller dans la roulotte où était enfermé son cousin. Il ne l’a avoué à personne jusqu’à maintenant, secoué par la honte, pas même à Tiago par peur qu’il finisse par se détourner de lui pour toujours, mais il l’a tué. Pas facilement, pas sans états d’âme, mais… Il ne voulait pas qu’il puisse infliger ça à quelqu’un d’autre. Et pas non plus que l'armée tue l'un des leurs en plus. Parce que si son grand-père était mort, si son propre père était mort… Il ne restait plus que lui, pour endiguer tout ça, non ? Plus personne ne serait touché, et tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Il désirait y croire, mais ce fut difficile. Très difficile. D’autant plus alors qu’ils étaient embarqués pour le camp de survivants de Century link field avec les autres gitans. Ne pouvait-on les laisser entre eux ? Ils étaient normaux, pourvoyaient à leurs propres besoins… Mais le gouvernement ne l’entendait pas comme ça. Et s’ils n’étaient pas partis, quelqu’un aurait sûrement découvert la mort de son cousin, et ils auraient cherché à savoir comment elle s’était passée. Rafaël n’avait pris aucun risque : ils savaient que certains gitans gardaient des armes à feu chez eux, et il en avait volée une. Il s’était raté plusieurs fois, visant à côté ou s’avérant incapable d’appuyer, tant il était nerveux, inquiet, dégoûté même, de ce qu’il s’apprêtait à faire. Mais il l’avait fait. Il l’avait abattu, difficilement, avoir prié pour lui, et il était parti. Il n’avait pas osé lui fermer les yeux. Il avait répondu qu’il s’était éloigné dans la panique, quand sa famille lui avait demandé où il était. Et il avait gardé l’arme, depuis.

Hiver 2015-2016 – Seattle
Rafaël détestait être enfermé dans ce camp. Pourtant, c’était le plus sociable. Mais là… En plus des offenses – nombreuses et innommables – faites à sa famille que Rafaël n’oublierait jamais (comment s’ôter de la tête qu’on leur dise qu’ils étaient tellement arriérés qu’ils devaient ne jamais se laver, et que le virus venait d’eux ?), il devait vivre avec sa culpabilité d’avoir tué son cousin. Son dégoût de lui-même, d’avoir du sang sur les mains, celui de sa famille en plus, sa colère de n’avoir pas été écouté alors qu’il essayait désespérément de prévenir sa famille, n’étant alors rien de plus qu’un fou qui cherchait à les convaincre que les aliens existaient, une multitude de choses le rongeait et avait raison de sa sérénité et de son sommeil. Il se retenait uniquement pour ne pas envenimer les choses.

Début janvier 2016 – Seattle
Il avait eu des sueurs froides, quand sa famille avait souhaité revenir chez eux. Dans leur camp. Lui n’y avait été que… eh bien, parce qu’ils l’avaient voulu et parce que lui avait encore un peu d’espoir que la situation pouvait réellement s’arranger. Ce qui n’avait pas été – du tout – le cas. Mais imaginer y revenir… Tiago, au minimum, devait s’être aperçu de son teint soudainement très pâle. Même si aucun d’entre eux ne pouvaient avoir ignoré qu’il n’était pas très bien, depuis leur départ. Ils avaient tous mis ça sur les bouleversements : cette épidémie complètement folle, leur brusque abandon du camp gitan… si seulement. Et maintenant… maintenant, ils allaient y revenir, et tous sauraient. Tous l’accuseraient de son acte – la famille était sacrée chez eux, et c’était une ignominie impardonnable que d’avoir tué un des leurs – et le rejetteraient. Il ne serait plus gitan, il ne serait plus rien. Il devrait survivre seul et abandonné… ou absolument pas. Il avait fini par craquer, après s’être éloigné du camp de réfugiés de même pas dix mètres, et il avait tout dit. Il s’était confessé, avait non pas demandé l’absolution mais qu’on le punisse pour ses péchés, et affirmé qu’il ne pouvait pas partir avec eux. Qu’il devait rester là. Sa petite sœur s’était approchée, lui mettant une claque puis le serrant dans ses bras, et prenant la parole : « C’ ‘est pour te remettre les idées en place. T’es un imbécile, grand frère. On était tous sous le choc, et personne n’y a pensé, à part toi. Qui sait ce qu’il aurait fait, s’il s’était libéré… On devrait tous te remercier, plutôt que de t’abandonner ici. » Choqué et soulagé à la fois, il l’avait suivie.

Fin 2017 - Kent
Rafaël a l’impression de ne plus avoir de cœur, plus de sentiments, rien. D’être aussi gelé que doit l’être la neige. S’il n’est pas aussi fusionnel avec sa sœur qu’il l’est avec Tiago, il s’est beaucoup rapproché d’elle, depuis qu’il a avoué ses crimes envers son cousin – elle l’a, après tout, beaucoup écouté, et a fini par le convaincre qu’il n’avait peut-être bien pas le choix, qu’il avait fait ce qui s’imposait, aussi dur que c’ait été. Et quand elle avait été mordue, en septembre 2017… Quand elle l’avait imploré silencieusement de l’achever, pour ne pas qu’elle devienne comme eux, pour ne pas qu’elle leur fasse de mal… Il avait eu le cœur brisé. Comment assumer de faire ça à sa petite sœur, à celle qui devait leur survivre à tous ? A celle qu’il devait embêter pour toujours, qui devait avoir des enfants dont ils seraient tous les parrains, qui gambaderaient dans le camp… La prenant dans ses bras, il était parti avec elle, et l’avait étreint un bien trop court moment à son goût, avant de s’occuper d’elle, les yeux brouillés par les larmes. Son frère le plus âgé avait bien essayé de l’en empêcher et de prendre sa place, mais Rafaël avait refusé. Elle le lui demandait, et il devait le faire. Depuis… Depuis, il traversait les épreuves comme dans un brouillard. Net, efficace, plutôt absent. Sa mère s’inquiétait de son état, évidemment, mais l’idée d’être grand-mère, même si les circonstances n’étaient pas les meilleures… Oui, la grossesse de Kalia les avait tous aidées à surmonter la perte. En son fort intérieur, Rafaël se demanderait si elle porterait le prénom de sa sœur, mais prononcer son nom était trop douloureux. Et quant elle tomba malade à son tour puis succomba en novembre… Dieu s’acharnait-il à ce point sur eux ? Il ne pouvait savoir ce que son frère ressentait, mais il se devait d’être là pour lui. De le soutenir. De l’empêcher de faire n’importe quoi. Enserrant Tiago de toutes ses forces, il l’obligea à détourner le regard et à s’éloigner. Cette fois, il laissait la tâche ingrate à son aîné, même si la sienne n’était pas plus facile. Mais il serait là pour Tiago, comme il l’avait toujours été. Même si les semaines à venir s’avéreraient difficiles, tant les traumatismes ressentis par chacun étaient présents, et assombrissaient l’esprit de tous.

Printemps - automne 2018
On dit qu'on s'habitue à tout... Est-ce seulement vrai ? Rafaël se demandait plutôt si les morts successives n'avaient pas anesthésie son corps, son coeur. Il avait à peine pleuré à la mort de sa mère, au printemps, cette dernière ne supportant pas la mort de sa fille. Ou peut-être ne pouvait-elle s'imaginer assister aussi à la mort de ses fils. Rafaël n'aurait su le dire, mais la plaie béante en lui s'était encore agrandie, et il avait l'impression de suffoquer dès que quelque chose les rappelait à lui - ce qui arrivait plus souvent qu'il ne pouvait le croire. Mais tout semblait leur nuire. Ils avaient, progressivement, perdu leur roulotte et leurs chevaux. Ils avaient fuit, inlassablement, face à des gens mal intentionnés bien déterminés à leur nuire. Et le malheur avait encore frappé : ils devaient se cacher, se protéger du froid qui commençait à s'installer, en octobre. Leur aîné à Tiago et lui était parti en éclaireur dans une vieille bâtisse, pour vérifier que tout était sécurisé, avant de leur faire signe d'entrée, mais rien ne s'était passé comme prévu. Un mauvais placement du pied, une mauvaise chute, une fracture ouverte... Les deux frères valides avaient bien essayé de l'immobiliser, temporairement, pour le sortir de là, puis pour trouver un médecin. Mais ce n'était pas chose aisée...

26 octobre 2018 - Olympia

Ils n'avaient rien pu faire. Ils avaient cherché inlassablement un médecin, risquant leurs vies, s'adressant à des groupes qui auraient pu leur être hostile, et quand ils l'avaient finalement trouvé, quand ils l'avaient finalement ramené auprès de lui... Il était mort. Si Tiago avait semblé plus dur qu'un roc, Rafaël avait laissé couler les larmes qui n'avaient pas pu couler avant : destinées à sa soeur, à nouveau, puis à Kalia, sa belle-soeur, à sa mère, et enfin à son frère - les trois derniers n'en ayant pas eu. Il se sentait froid, étourdi, après cela, comme s'il ne pouvait plus ressentir. Mais il était reparti avec Tiago. Parce qu'ils n'avaient pas le choix.


Fin 2018 - Olympia
Ils sont maudits… Rafaël ne voyait que ça, comme explication. Comment pourrait-il en être autrement ? Ils sont décimés, les uns après les autres. Sa sœur est partie en premier, en Il ne reste qu’eux deux. Les inséparables. Le duo de casse-cous. S’ils les voyaient, aujourd’hui… Non, en les voyant, leur famille doit être découragée. Ils ne sont que l’ombre d’eux-même. Et ils s’endurcissent. Rafaël a du mal avec cet état de fait, mais c’est eux ou les autres. Et il n’oserait pas contredire Tiago, pas après qu’il ait perdu sa femme – qu’importe, qu’ils n’aient pas réellement été mariés ? Ils s’aimaient, et si les circonstances n’ont pas permis leur union, c’était tout comme. Pas après que toute leur famille ait disparu. Même si le poids de la culpabilité rendait chaque pas plus difficile, même s’il l’étouffait dans son sommeil et que le jeune homme se réveillait souvent en suffoquant, même si les cauchemars ne le quittaient plus… Il devait protéger Tiago, coûte que coûte. Et s’il succombait… S’il succombait à son tour, alors son frère deviendrait fou. Peut-être même finirait-il par attenter à sa vie, sciemment ou non. Et ça, Rafaël ne pouvait le tolérer. Il ne pouvait accepter cette pensée. Tant pis si lui en souffrait.

Juillet 2019 - Seattle

Ils n'avaient pas eu le choix, n'est-ce pas ? Il leur était indispensable de rester sur place, pas avec ce bruit énorme qui les avait réveillés tous deux en sursaut et qui, surtout, avait dû réveiller tous les rodeurs du coin. Il s'était à moitié réveillé en l'entendant, mais n'était pas suffisamment alerte pour réagir. Ses voisins de sommeil - les deux frères ayant convenu de s'allier pour de courtes périodes avec d'autres personnes - semblaient s'agiter mais ne pas ouvrir les yeux. Lui-même les referma, essayant de se convaincre que ce n'était rien, jusqu'à être secoué par Tiago lui intimant en murmurant de manière presque inaudible - si bien que Rafaël ne comprenait pas tout - de prendre ses affaires en vitesse et de partir. Il n'avait posé aucune question, mais s'était senti mal en voyant la Horde de rôdeurs déferler vers le lieu qu'ils venaient de quitter. Plusieurs mètres plus loin, il ne put que s'agenouiller et vomir de dégoût à la pensée d'avoir fait ça. Même si ça n'était pas la première fois, même s'il savait ne pas avoir le choix... il ne pouvait plus se voir en face. Mais le répit ne fut que de courte durée, avant qu'ils ne repartent : ils devaient avancer, mettre le plus de distance possible entre cet endroit et eux. Et le sommeil, c'était pour les faibles, de toute façon. Et parfaitement superflu.

Hiver 2019-2020
L'hiver, rythmé par des pluies torrentielles et un froid glaçant, aurait pu avoir raison d'eux. Malheureusement, ils n’eurent pas vraiment le choix. La perte du sommeil et les nombreux troubles qu’il ressentait, avaient affaibli son corps. Il tomba malade – d’une maladie qui aurait semblé bénigne, avant, mais qui aurait pu l’achever, dans une telle situation… Rafaël avait eu une peur bleue de perdre son frère, son ancre, la seule personne qu'il lui restait - et la réciproque était vraie. Il lui avait interdit de le quitter à de nombreuses reprises - d'abord quand il était lui-même malade et délirant, puis quand son frère était tombé malade à son tour. Rafaël avait suggéré de dormir en hauteur, pour éviter les attaques sournoises de l'humidité dont le sol était gorgé, du fait des pluies incessantes, mais ils avaient difficilement trouvé un lieu qui pouvait convenir. Et, surtout, délabrés, ils prenaient l'eau par le toit. C'est comme ça que Rafaël avait attrapé une sorte de pneumonie - et l'avait refilée à son frère, qui avait dormi avec lui pour le réchauffer, avait arpenté une foule de lieux pour lui trouver des médicaments, ne se protégeant pas lui-même. Les rôles avaient donc été inversés, et Rafaël avait fait le garde malade. Il avait dévalisé des magasins en encens, supposés apaiser l'âme de son frère et l'aider à guérir. Certains contenaient des essences de fleurs supposées aider aussi. Et, bien sûr, il lui donnait des médicaments qu'il avait eu d'immenses difficultés à trouver. Mais ils s'en sortirent, aussi difficile que ce fut. Fort heureusement, sinon Rafaël aurait sûrement perdu toute envie de vivre en se retrouvant seul. Même s'il aurait continué.

Mai-octobre 2020 – Seattle
S'ils étaient repassés brièvement, ils avaient fini par revenir chez eux, il y a plusieurs mois de ça. Rafaël essaye d’occulter beaucoup de choses, beaucoup de  massacres qu’il n’imagine que trop bien, sans jamais avoir eu la certitude qu’ils avaient eu lieu. Tous ces gens, abandonnés à leur sort, ces dernières années… Ces alliés provisoires, à qui il s’interdisait de se lier, ne sachant que trop bien ce qui risquait de leur arriver. Il ne craignait pas seulement leur mort, mais pire encore, d’en être responsable. Et comme depuis son cousin… les cauchemars continuaient à l’assaillir. S’il le pouvait, il se fournissait parfois en somnifère ou en relaxants, pour ne pas inquiéter son frère. Ce n’était pas forcément les produits les plus prisés, dans les pharmacies, et c’était une aubaine pour lui. Ca l’aidait, aussi. A ne plus être sur le qui-vive, à retrouver son caractère enjoué, charmeur – dans la limite de ce que leur permettait la situation dans laquelle le monde était plongé – et à survivre. A séduire suffisamment les gens pour les convaincre de s’entraider un temps, d’échanger des ressources… Il espérait juste ne pas rester trop longtemps avec eux, pour ne pas revivre le drame de juillet 2019. Les cris de ces compagnons de route abandonnés comme proies aux rôdeurs, en ayant seulement imaginé une scène à laquelle il n’a pas assisté, lui nouaient l’estomac. Donc de l’entraide, mais brève, et sans conséquence sur la durée… Et ça leur avait plutôt bien réussi. Mise à part la maladie qui aurait pu les emporter, ils s'en sortaient pas trop mal. Ils commettaient de menus larcins, pénétraient dans quelques maisons (inhabitées) par effraction pour trouver de quoi troquer et survivre, ils ne baissaient pas les bras, ils n'abandonnaient jamais. Sauf quand il s'agissait de fuir devant des menaces potentielles impossibles à comprendre. Mais ils avaient, progressivement. Ensemble.

Fin 2020 - début 2021 – Seattle
Ils avaient croisé deux inconnus, qui leur demandaient de l’aide. Un peu d’eau, peut-être, ou il ne savait plus quoi. Le cadet ne s’en souvient pas très bien – le cerveau est bien fait, il a présumé qu’il valait mieux pour lui qu’il écarte un souvenir qui le faisait souffrir. Et pourtant…

Allongé sur son lit, dans le noir, à The Haven, Rafaël s’obligeait à respirer lentement, pour faire refluer la crise de panique qui menaçait de le prendre. Une astuce donnée par les docs’ du groupe, quant il avait fini par leur avouer, contraint et forcé, ce qui l’empêchait de dormir chaque nuit, et empêchait qu’il ne soit soigné. Depuis qu’il avait été tabassé et laissé pour mort, après s’être pris en plus une balle dans la cuisse et avoir perdu beaucoup de sang, en fait. Depuis que la détonation avait réveillé les rôdeurs, depuis que son frère avait été emmené il ne savait où, et que Rafaël n’avait aucune nouvelle à son sujet… Ses cauchemars s’étaient intensifiés, et ses crises de panique aussi. Elles lui pourrissaient la vie.

Mais le gitan était reconnaissant à la personne qui l’avait extirpé de cette mauvaise situation. Pourquoi l’avait-elle secouru ? N’importe qui de censé aurait fuit – après tout, si ce n’était pas un coup de feu destiné à achever un proche près de devenir un rôdeur, c’était un aimant à rôdeurs. En plus de cela, avant que ses agresseurs ne partent en emmenant Tiago - scène que Rafaël n'avait pas vu -, ils l'avaient tabassé à plusieurs reprises, lui donnant des coups de pieds dans les côtés, dans les jambes, dans la tête aussi - quoi que moins. Il était rapidement tombé dans l'inconscience, et fort heureusement pour lui. L'un d'eux, le plus atteint par leur abandon peut-être, lui avait lacéré le dos, murmurant frénétiquement que ce n'était que justice pour les coups de poignards qu'il avait ressentis à la mort de sa soeur, à celle de son père, à celle de sa copine, tous dévorés par les rôdeurs. Puis ils l'avaient abandonné là.

Mais sans cet ange gardien, sans Lily Evergreen… Rafaël aurait quitté ce monde, le 22 décembre 2020. Accompagnée de deux acolytes, elle l'avait trouvé évanoui, et Dieu seul sait pourquoi elle l'avait ramené à The Haven. Heureusement pour lui, car il ne pouvait se permettre de mourir. Pas tant qu’il n’avait pas retrouvé Tiago ou eu la certitude qu’il était mort. Il avait appris quelques jours après d’où elle venait – la personne avait cité un camp de réfugiés, sans le nommer ou en dévoiler trop. Elle l’avait amené inconscient, très instable, sans même être sûre qu’il puisse être sauvé, aussi n’avait-il pas vu le camp. Une fois remis sur pieds, isolé dans l’infirmerie et sans avoir la moindre idée d’où il se trouvait, il avait été soumis à un choix : rester et les aider, ou être raccompagné loin du camp, de manière à ce qu’il ne sache rien sur eux et ne puissent pas revenir. C'est Andrea qui est venue lui en parler en premier, et lui a finalement proposé de rester pour rembourser ses soins, dans un premier temps. Ce qu'il a accepté vivement ! Il était lucide, il ne pourrait vivre seul. Et il voulait retrouver son frère - être dans un groupe l'y aiderait. S'il supposait qu'il devrait partir, une fois ses soins remboursés (dans la mesure du possible, du moins), il finit par rester, ayant réussi à se rendre utile et ne rechignant pas à aider la communauté.

Survie

S’il a décidé de rester, Rafaël leur rend bien leur aide, et le fait qu’il leur doit leur survie. Il n’a caché à personne sa volonté de retrouver son frère, mais il se rend tout de même utile. Auprès de la responsable du troc et du responsable d’élevage – ses années sur les routes avec Tiago l’ont aidé à développer son sens du commerce, né de ses années universitaires et de l’année qui a suivi l’obtention de son diplôme. Et pour l’élevage… Il s’occupait régulièrement – comme tout le monde – des animaux des gitans, notamment des chevaux, alors il s’y connaît. Il aimerait toutefois aider avec les relations extérieures, aussi. Pour pouvoir obtenir plus facilement des informations, pour aider à faciliter l’entente entre tous – s’il pouvait ne plus jamais se retrouver au seuil de la mort, parce que des gens n’ont pas su s’entendre ou que certains (lui et son frère) ont failli sacrifier la vie pour les leurs… Oui, il est intimement convaincu qu’une entente, que des accords, peuvent être trouvés, et que tout reste à construire. Tout est possible.

En tout cas, nul n’a à se plaindre de lui. Il se lève en même temps que le soleil ou presque, en été du moins, va voir si on a besoin de lui au troc ou à l’élevage, et va sinon proposer son aide aux autres. Il tente d’apprendre aux autres à monter à cheval, n’ayant lui-même aucun problème pour cela. Il suit une routine très cadré, mais qui l’empêche de trop ressasser les choses, et de laisser l’angoisse pour Tiago l’assai
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Re: Rafaël Reyes

Dim 10 Jan 2021 - 20:25

Bienvenuuue ! :smile14:
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Re: Rafaël Reyes

Dim 10 Jan 2021 - 20:27

Ruby Finley a écrit:Bienvenuuue ! :smile14:
Merciiiiii :135:
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Re: Rafaël Reyes

Dim 10 Jan 2021 - 20:36

Mon frérooooooooooot !!!!! :smile42: :smile42: :smile42: :smile42: :smile42: :smile42: :smile42:
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Re: Rafaël Reyes

Dim 10 Jan 2021 - 20:37

Grand frèèèèèère :smile2:
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Re: Rafaël Reyes

Dim 10 Jan 2021 - 20:51

Bienvenue ici !
Bon courage pour ta fiche même si tu es déjà bien encadré ! Wink






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Re: Rafaël Reyes

Dim 10 Jan 2021 - 21:33

Bienvenue !! Bonne rédac à toi Wink
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Re: Rafaël Reyes

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