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A la poursuite de mon fantôme

Lun 14 Sep 2020 - 20:03

Nous nous regardions dans les yeux Bishop et moi, c’était le chef de mon groupe et je lui devais loyauté et je devais l’écouter d’autant plus qu’il semblait plus expérimenté que moi dans l’art de la survie. Il venait d’inspirer longuement, preuve qu’il s’accorder un précieux instant de réflexion sur ce que je venais de dire. Il coupa néanmoins cet instant de silence.

- Donc je reformule pour être sûr de comprendre…Tu voudrais que je laisse partir une de nos éclaireuses avec une voiture dans une petite ville à l’Ouest d’ici à la recherche d’un…fantôme ?  

Il ne semblait guère emballé par mon idée, après tout il avait raison. Pourquoi gâcher une ressource humaine et matérielle dans une entreprise aussi bancale. En d’autres termes pourquoi accepterait-il de m’envoyer moi avec une voiture à la recherche d’une personne certainement morte. Mais je devais en avoir le cœur net, Ada était la seule personne qui m’est réellement aimé.

- Je ne serais pas longue et au moindre risque je rentre au bercail je te le promets.

Bishop fixait le sol avant de  se lever pour se diriger vers une petite armoire a clé et  en sortis un trousseau avant de me le jette. Je rattrapais le précieux sésame de justesse.

- Tu as 48 heures pas une de plus…Si tu dépasses le délais j’enverrais des gars te récupérer…Prends le 4x4 rouge on a fait le plein ce matin


J'étais dans le 4x4 je venais de repenser à cette conversation avec Bishop quelques heures plus tôt. Le véhicule était stoppé sur le bas-côté. Je pouvais voir le toit de la propriété familiale d'Ada ainsi que leur portail intact si ce n'est les assauts de la rouille.  Le cœur serré, cela faisait un choc de voir cette mission. Cinq années se sont écoulées depuis que j’vais entendu se portail se refermer. Peut être étaient-ils mort comme Bishop avait cessé de me le répéter.  J’vais quitter le véhicule pour ensuite escalader le portail. Comme je m’y attendais la maison était vide et aucune trace de violence apparaissaient, c’était bon signe !  Ils avaient du fuir la horde apparu en 2016. Je n’étais pas plus avancé que cela. Un papier plié attira    assez soudainement mon regard, je m’en saisis, il avait dû chuter lorsqu’ils se préparaient précipitamment pour fuir. Le papier ressemblait à une petite carte, je reconnu aussitôt l’endroit ! Il s’agissait de  Mountlake , une petite bourgade assez verte ou il faisait bon vivre. La mère d’Ada aimait bien cet endroit. Je pris la carte pour la glisser dans la poche arrière de mon jean avant de quitter la maison. Je me jetais alors sur le siège conducteur du véhicule avant de la lancer direction  MountLake .

Le chemin se déroulait sans encombre, cela dit la ville n’était qu’a une vingtaine de kilomètre de Seattle. J’étais vite arrivée à l’entrée, un Humwee abandonné trônait à l’entrée de la ville, vestige d’une ancienne zone de quarantaine. Un bus occupait toute la voie, elle allait être impraticable en voiture, il fallait donc que je la laisse à l’entrée de la ville. Je descendis donc du 4x4 en prenait soin de récupérer les clés.  J’évoluais donc dans cette ville à la fois si petite et verdoyante, je ne la connaissais pas bien.  La main crispée sur la crosse de mon Glock.  La ville semblait calme si ce n’est quelques carcasses de rôdeurs qui moisissaient au soleil. Je cherchais des yeux un bâtiment à la fois pratique, défendable et pas trop éloignée d’un accès, c’était précisent dans ce genre de lieu qu’on réside lorsque l’on cherche à rester en vie. C’était ce que le père d’Ada nous disait, de toujours chercher ce type de bâtiment. Tout à coup je sentis quelque chose frotter contre ma cheville et se serrer subitement. Mon dos heurta violemment le sol , ma main toujours crispée sur le pistolet, je ne l’avais guère lâché. Rapidement je me sentis projetée dans les airs et c’est alors que je compris que je venais de marcher sur un piégé, j’étais pendue par la jambe, la tête en bas.

Un bruit sourd venait   de résonner à côté de moi. Je tournais légèrement la tête et je vis une sorte de climatiseur, c’était ce qui devait faire contrepoids.  Des grognements se firent entendre. Si je ne faisais rien j’allais être déchiquetée ici, pendue à cet arbre. Je sentais un liquide chaud qui coulait et je compris que j’avais dû me cogner la tête lorsque mon dos heurta le sol. Le temps que je réalise cela un rôdeur était déjà sur moi, d’une main j’essayais de le repousser. Je n’allais pas pouvoir rester longtemps comme cela. Boostée par l’adrénaline et l’envie de rester en vie je pris mon pistolet et asséna un énorme coup dans l’arcade sourcilière de la créature. L’effet escompté était au rendez-vous, je venais de le repousser, je le mis rapidement en joue avant de presser la détente. Le coup venait de me surprendre également. Une balle en pleine poire eu raison de la créature, une gerbe de sang venait de tacher mon visage ainsi que mes vêtements.  Je mis en joue le nœud de la branche puis je sectionnais la corde à l’aide d’un ti bien précis.

Je retombais douloureusement sur le sol. Les coups de feu allaient rameuter tous les rôdeurs du coin. D’ailleurs j’étais encore sur le sol que deux autres se pressaient vers moi, deux coups de feu successifs plus tard ils se retrouvèrent à terre.  Le premier été KO le second bougeait encore mais rampait.  Je ressemblais mes force et je quittais alors le sol , me relevant ainsi mettant en joue le petit groupe de trois rôdeurs suivants   lorsque j’entendis le bruit d’une voiture qui repartait derrière moi. Je me retournais alors à une vitesse quasiment surnaturelle et me mis  à courir dans sa direction.

- EH ! ATTENDEZ !!!! ARRETEZ-VOUS !!!!
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Re: A la poursuite de mon fantôme

Lun 14 Sep 2020 - 21:41

Elle en avait rencontré des gens dérangés, mais des comme lui ? Jamais. Elle l’avait croisé quelques jours plus tôt, perdue, en quête de la route pour sa prochaine besogne. L’homme semblait presque courtois, bon sous tout rapport. Mais Tori avait appris à se méfier des façades trop lisses, aussi tâcha-t-elle de rester concentré et de ne pas trop se croire en sécurité. Robbie, comme il disait s’appeler, lui avait proposé de l’accompagner où il le fallait. Lui aussi avait besoin de travailler. Mais au cours de la nuit qu’ils avaient partagé, elle s’était rendu compte qu’il parlait dans son sommeil. Et qu’il disait des choses étranges.

Jusqu’ici, Robbie était d’ailleurs persuadé que Tori ne comprenait pas vraiment l’anglais, elle avait maintenu l’illusion suffisamment longtemps pour savoir comment en tirer parti. Et pour le coup… Elle voyait se dessiner un étrange ouvrage dans les yeux de son camarade de route. Plus ils progressaient en direction de ce qu’ils estimaient comme la bonne direction – selon Robbie en tout cas – plus Tori se rendait compte que c’était plus grave qu’elle ne l’imaginait. Robbie devenait progressivement délirant. La veille au soir, il avait haussé la voix sur elle en l’insultant à moitié de beaux noms d’oiseaux, avant de se calmer soudainement.

Elle n’avait pas réussi à fermer l’œil, trop tendue pour ça. Ce fut au cours de la matinée qu’il avait tenté de la tirer de son sac de couchage en s’essayant sur elle, couteau dans la main, paré pour la poignarder comme ça. La japonaise s’était débattue. Un grand coup dans les valseuses lui avait fait gagner de précieuses secondes qui lui avaient permis de prendre la fuite. En rien de temps, la brune avait décampé sans attendre son reste. Et puis, alors qu’il avait entrepris sa chasse, la brune avait compris autre chose : elle était sur son terrain. Petite proie utile qui ne sortirait pas indemne de ce tête-à-tête.

Alors… Les détonations, elle les avait entendues, les cris aussi. Ça n’était pas ceux de Robbie, à l’évidence. Elle s’y était précipitée, plus par principe que vraiment par courage. Elle avait avisé la jeune femme piégée, la voiture, les rôdeurs. Le fait qu’elle semblait se débrouiller. Et la seconde d’après, elle avait filé jusqu’au véhicule pour le prendre. Bondissant à l’intérieur, Tori tenait à fuir en toute urgence cette zone dangereuse et les délires de Robbie. Elle enclencha le contact, appuya sur l’accélérateur sans sourciller, et entendit les cris derrière de la jeune femme. Merde !

Dans le rétroviseur, elle vit sa silhouette et une autre fondant sur elle, dans son dos. Tori pila, et appuya avec vigueur sur le klaxon du véhicule pour l’avertir. Une première détonation frôla la jeune femme. Une seconde fit éclater la vitre arrière de la voiture… Un nouveau coup de klaxon fut pour la femme : elle devait courir jusqu’à elle et peut-être prendraient-elles la fuite ensemble, loin. Très loin d’ici. Mais ça serait sa seule chance.



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