Avant tout, avant ses qualités et quelques uns de ses défauts. Avant ses malheurs. Violet est désormais une femme très craintive, qui ne se laisse pas si facilement approcher, ou même toucher. Ne serait-ce que pour une poignée de main. Évidement, ce trait de caractère se retrouve plus prononcé en présence d'un homme, sans pour autant ressentir de l'androphobie ; heureusement, d'ailleurs. Comme si au fil des jours, son propre espace vital se retrouve bien plus large que le votre. Si par miracle, cette barrière invisible se retrouve être brisée, vous avez réussi la première étape. Cela ne veut pas dire que tout est gagné d'avance, loin de là. Après avoir réussi à pénétrer sa zone de confort ( sans arrière pensée   ), il faut maintenant avoir une discutions normale. Peu bavarde, et même hésitante, perdue, il lui arrivera d'avoir du mal à dire bonjour. Et malgré le premier pas réussi, elle peut très bien s'envoler, s'éclipser comme une biche. Oh, ce n'est pas pour être malpoli, mais plutôt pour rejoindre Erika et en savoir un peu sur vous. Peut-elle parler avec vous ? Êtes-vous digne de confiance ? Malgré ses craintes, ça ne l'empêche pas néanmoins de vouloir bien faire, éviter tout malentendu. Laisser une bonne image. Après ces longs mois de captivité - ou même ces années ? elle l'ignore encore aujourd'hui - la jeune fermière est devenue une personne profondément anxieuse, un défaut qui va jusqu'à lui ronger l'estomac. Elle a dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Douleur. Elle a perdue sa chaussure préférée ? Douleur. Et donc, elle préfère encore s'échapper de votre monologue et savoir comment réagir grâce à sa sauveuse, plutôt qu'agir et parler sans réfléchir, et ainsi risquer de belles douleurs. Sans parler de son petit côté émotif. Enfin, petit, c'est vite dit. Sur ça, il n'y a pas grand chose à dire, à part que si ce ne sont pas des douleurs qu'elle ressent, Violet lâchera quelques petites larmes. Et ça aussi, sur tout. Pourtant, elle n'est pas enceinte, n'a pas les hormones en ébullitions, est habituée à voir la mort chez les humains comme chez les animaux. Et pourtant. Il sera facile d'inonder son visage. Mais attention à l'eau qui dort, car malgré cette gueule d'ange, elle se trouve être très rancunière.

Malgré tout ça, et heureusement, Violet détient de bonnes qualités qu'elle a hérité à la fois de sa mère mais aussi de son père. Grace à ce dernier d'ailleurs, elle a apprit très jeune à être une parfaite bricoleuse, tout en étant à la fois polyvalente. Il a d'abord fallu apprendre à connaître en détail la mécanique d'un tracteur, avec en cadeau un contrôle surprise tout les jours - qui au final, n'était plus une surprise -, sur l'emplacement des bougies, du vilebrequin, de l'injecteur, etc etc. Mais à douze ans, les mains plantées dans le moteur du tracteur, il fallait aussi réussir à tout lâcher sans rien casser, pour courir vers l'enclos des vaches parce que marguerite est sur le point de mettre bas, et qu'il faut l'aider à rejoindre la grange. Même si petite, elle a très souvent boudée parce qu'elle aurait préféré faire du poney que réparer la moto du cousin Aiden, elle aime apprendre, et se trouve être observatrice sur tout et n'importe quoi. Que ce soit dans des tâches où elle n'a jamais mis les mains, ou alors quand elle partait à la chasse avec son paternel. Un gros plus aujourd'hui, qui lui permet de se faufiler avec discrétion sans se faire repérer. Son côté courageuse d'ailleurs lui vient de là, après s'être retrouvée à de nombreuses reprises face à un loup solitaire, ou une maman renarde qui voulait uniquement protéger ses petits. Très fiable, ses parents ont toujours su qu'ils pouvaient compter sur leur fille ainsi que les clients, les habitués qui commandaient régulièrement chez eux ; et alors qu'on la complimente sur ça, elle ne se gêne pas pour rappeler que c'est grâce à l'éducation qu'elle a reçut depuis petite. Même si elle a déjà fait un ou deux petits écarts en étant adolescente, Violet a toujours mis un point d'honneur à ce que le travail soit bien fait. Pour finir, en dehors du travail, une fois que vous avez réussi à gratter ces nombreuses couches de protections qu'elle s'est construites au fil des jours, qu'il y a les mots et le toucher, surtout de l'intimité, la demoiselle se révèle être tendre, d'une douceur infinie inégalée. Évidemment, elle n'est pas comme ça avec tout le monde, mais surtout avec ceux qui peuvent aussi lui offrir un minimum d'attention.

→ qualities.
tendre
bricoleuse
courageuse
fiable
observatrice
polyvalente → flaws.
émotive
hésitante
peu bavarde
craintive
anxieuse
rancunière

Violet n'est ni trop grande, ni trop petite pour son âge. Du haut de ses vingt huit ans, elle mesure environs dans les un mètre soixante neuf ; elle n'a jamais vraiment eu l'occasion de se mesurer ces dernières années. Elle n'est pas non plus ni trop grosse, ni trop maigre, et malgré la première impression d'une demoiselle fragile, la fermière a une bonne poigne avec ces années d'expériences dans le bricolage, la mécanique, l'agriculture. Ses cheveux sont assez long, n'ayant jamais pensé à les couper depuis le temps, un peu en mauvais état, colorés d'un rouge aujourd'hui terne. Violet n'a pas de style vestimentaire bien défini ; elle aime bien porté des talons, comme des bottes de pluie. Une jolie robe à dentelle, ou un jogging tout troué. Une jupe style bohémienne, ou un short à l'allure de cow-girl. Son père l'a toujours complimenté sur son visage, dessiné au pinceau, celui de ta mère, qu'il disait. Des yeux de louve, étincelants d'un gourmand caramel, bon mélange des yeux bleus très clairs de son paternel et marron foncés de ceux de sa mère.
La jeune femme survit avec pas grand chose. La seule arme qu'elle se trimbale partout, et qui ne fonctionne pas, est un Remington 1858 de collection. Une pièce rare, la première chose que son père a partagée avec elle. Le sac où l'arme se repose contient aussi une photo de sa mère lorsque cette dernière était jeune, accompagnée d'une douce et enivrante odeur de violette. D'ailleurs, elle ne se sépare jamais d'un tout petit sachet de graines de ces fleurs colorées. Pour se protéger, elle ne s'encombre jamais d'arme à feu ni d'arme contondante ou tranchante.

→ De la fenêtre de sa chambre, Violet observait le paysage, l'esprit vide. Sereine. A perte de vue s'étendaient un champ de salade, de courgettes, de nombreux légumes en tout genre. Et, pas loin, de magnifiques violettes sauvages, qui se chargeaient de parfumer les environs d'une odeur douce et enivrante. La préférée de ses parents. « A table ! » Elle ne peut s'empêcher de sourire à chaque fois que la voix de sa mère s'élève. Cette dernière à beau être un ange, quand vient l'heure du dîner, c'est une voix d'homme qui résonne dans la maison, ainsi que dans toute la ferme. Quittant sa chambre pour rejoindre le salon à l'étage inférieur, elle y retrouve son père, déjà installé sur sa chaise d'homme de famille, sourire aux lèvres, déjà en train de taquiner amoureusement sa femme. Cette image fit d'avantage sourire l'adolescente, qui ne se lassait jamais de voir un tel spectacle tout les week-end. « Ah ! La seule femme de la famille vient d'arriver. » Dit-il avec un grand sourire narquois, tandis que sa mère ne se gêne pas pour lui en coller une derrière la tête. Il étouffe un rire, baladant une main jusqu'aux fesses de sa bien-aimé. « Tu as pas d'humour quand tu as faim. » Elle ne réplique pas, ne préférant pas lui donner l'occasion de continuer sur son quart d'heure de folie. Violet s'installe à sa place, devant son assiette toujours autant garnis de produits frais, mais surtout maison. A table, le même paysage. De la viande de la ferme, des légumes de la ferme, de l'eau de source.. Comment ne pas être en bonne santé ?
« Alors mon coeur, tu me fais un topo de la semaine ? » Comme tout les week-end, tout les vendredi soirs lorsqu'il rentre d'une semaine de livraison, j'ai droit au même questionnement. Je souris, pour ne pas dévoiler ma peine qu'il ne s'intéresse pas à autre chose. Ça n'échappe pas aux yeux de sniper de sa mère. « Cette semaine on a pas perdu énormément de poules. Je pense qu'elles commencent à s’acclimater correctement. Bon, c'est pas très grave, elles sont mortes en voulant pondre, pas de maladie. J'ai fais bosser les chevaux, on a eu nos premiers touristes mercredi, donc j'ai organisé une balade. Montain grandit vite, on pourra le vendre dans deux semaines. Les vaches, rien à signalé. J'aurais terminé de préparer les commandes de viandes dimanche, les plateaux de légumes aussi. Et maman a finit aujourd'hui ses commandes de bougies. » Le silence reprend possession des lieux, et son père décide uniquement de finir sa bière. Il n'y a rien à dire, elle fait comme toutes les semaines, le même boulot. Avec beaucoup d'hésitation, sa mère avance lentement sa main droite en direction de son mari, sans oser le regarder dans les yeux. « Mmh, dis moi.. tu ne crois pas que.. cette semaine tu pourrais rester à la maison ? ... Pour que Violet puisse étudier un peu, j'ai trouvé une gentil.. » Il frappe du poing sur la table, coupant net sa femme qui n'ose plus rien dire, tandis que l'adolescente réprime un sursaut. « Je pense avoir été clair. Violet a assez étudiée. Elle est en âge pour travailler à la ferme, pour faire valoir le nom des Evergreen. Elle n'a pas besoin de travailler dans des livres, mais uniquement avec ses mains ! » Le silence retombe, et plus personne n'ose élever la voix.

→ Voilà plus d'un mois que l'adolescente est devenue une jeune femme. Assise derrière le volant du fourgon familial, elle note au crayon sur une carte routière le trajet qu'elle fera selon les commandes de la semaine. Son père n'étant plus apte à conduire, c'est à elle qui lui revient cette lourde tache. « J'sais que c'est pas ton premier dépard solo, mais rappel moi ton trajet de la semaine. » « Je pars demain matin très tôt pour pouvoir arriver à une heure respectable à Auburn, je dormirais sur place. Le lendemain je pars pour Tacoma, où je ferais le tour des petits magasins. J'en profiterai pour faire de la pub pour ceux qui ne connaissent pas encore le nom Evergreen. J'irais jusqu'à Seattle, et pour le reste des commandes je dois passer par Bellevue et Renton. Et je serais rentrer vendredi en fin de journée, comme toutes les semaines. » Il ne dit rien. Il n'y avait rien à dire. Tapotant sa main droite sur l'épaule gauche de sa fille, voilà tout ce qu'il pouvait faire, n'étant plus un grand mordu de mots doux. Violet se force à afficher un doux sourire, à moitié sincère, mais fatiguée de vivre une vie monotone. Une routine qui ne s'en ira jamais.