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Re: Break bread wit the enemy

Mar 26 Juin 2018 - 12:03

S'il y avait une chose qu'il pourrait admettre sans soucis. C'est que ses tâches -aussi ingrates semblaient-t-elles- lui occupaient suffisamment l'esprit pour ne pas penser à tous ses ressentiments, la détresse qu'il ressentait, et qu'il ne pouvait pas faire autrement que de taire, car il s'était toujours conduit de cette manière, parce qu'il ne voulait pas que d'autres ressentent sa douleur, d'avoir été arraché à ses racines, souffrance qui n'était de toute façon, que trop palpable, quand on l'observait : Les traits tirés par la fatigue, la barbe broussailleuse et mal-entretenue, le teint assombri par un béret vissé sur son crâne, sa constitution mise à mal par de nombreuses quintes de toux et les contacts répétés avec la poussière...

Jefferson ne se reconnaissait plus, alors il préférait s'abandonner même dans une œuvre désespérée, qu'il ne comprenait pas, acceptant sa condition en étant suffisamment résigné pour se convaincre de sa légitimité, tout en aspirant à ce moment où il pourrait la retrouver, elle pour qui il aurait tout donné. Le fruit de leur travail pouvait désormais être facilement apprécié, au fur et à mesure que la pièce devenait de moins en moins inhospitalière, les langues se délièrent, alors que ces deux hommes parlaient d'une époque qui semblait désormais révolue.

Le Ranch, ce havre de paix qui semblait si loin désormais, qu'il plaignait de tout cœur, à tel point qu'il aurait préféré en garder une image idéalisée, comme Will. Le retour à la réalité avait été brutal, ce n'était pas la fin ... Il aurait voulu y croire, et le blond n'avait pas tort, ils étaient encore en vie... Dans quel but ? Ce pays ne lui avait jamais semblé aussi froid, ce qui était paradoxal puisqu'il venait du Canada, comme l'avait d'ailleurs très bien déduit son geôlier, ce qu'il confirma avec un sourire. " Ouais, bien vu. " lui avait apparemment brillé sous le soleil de la Californie, mais ne croyait pas au rêve Americain, parce que rien n'était plus idéal que la situation qu'on s'autorisait à avoir. Sa lucidité fut un peu déconcertante pour le rouquin, qui s'était autorisé une pause, en s'asseyant dans le canapé qu'ils avaient raccommodé du mieux qu'ils pouvaient, ses pieds se posant sur la table basse.l'écoutant sans sourciller, est-ce qu'il n'avait pas renoncé, d'une certaine manière, bien avant lui ?

Son anecdote résolument cynique le fit rire, bien que le laissant avec encore un peu plus d'interrogations à son sujet. " Tu sembles avoir un tel recul sur tout ça... " mais il n'en dégageait aucune prétention, au contraire, il dépeignait la réalité avec la perception qui lui était propre, sans artifices. " Tu devais avoir une place de choix dans tous ces gratte ciels californiens non ? Quand on a côtoyé ce qu'il peut se faire de pire dans l'humanité, c'est difficile de rester de marbre, à moins d'être aussi corrompu... " ce qu'il doutait profondément, de sa part. " Tu sais, ce que je regrette, c'est qu'aujourd'hui, malgré ce monde qui court à sa ruine, cette guerre ne semble suffire à personne... " et ce n'est pas comme si ils n'avaient pas pu observer à quel point c'était certain " On s'oblige à régresser, pour survivre, mais pas forcément de la bonne manière... " pacifiste, il l'était, envers et contre tout, même si il était de moins en moins convaincu par ses idéaux. " Enfin, mon but est pas de t'accabler avec tout ça... Juste que t'as l'air d'avoir un peu plus de cervelle que les autres alors... " d'ailleurs, il s'était redressé afin de se relever, afin de pouvoir se remettre au boulot. " Ils auront rien à redire de notre contribution aujourd'hui en tout cas. " déclara-t-il, pas peu fier, en observant la pièce; sûr de ne pas les mettre dans l'embarras, bien que l'un des deux risquait sans doute bien plus gros.
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Re: Break bread wit the enemy

Dim 1 Juil 2018 - 9:18

Le travail allait vite et la discussion allait bon train, Will en aurait presque oublié que des deux, il faisait partie du groupe de salopards qui avaient réduit le groupe de Jeff en esclavage des temps moderne et que l’autre faisait partie des ceux qui avaient eu la chance de devenir des otages à part entière au district. Son esprit avait vraiment du mal à se faire à l’idée que cette situation était le nouvel ordre établi, s’il comprenait la nécessité cachée derrière, la méthode laissait selon lui à désirer. Et quoiqu’il en dise, ce n’était pas son attitude agréable et sa façon de les traiter d’égal à égal qui ferait passer la pilule. Le blond alla rejoindre Jeff, se laissant à son tour tomber sur le canapé dans un nuage de poussière.

« Du recul ? » Sans doute que l’introspection dont il était capable lui fournissait le recul nécessaire à cette nouvelle vie et à l’ancienne ? Ça aurait été plutôt ironique à bien y réfléchir, Will étant sans doute parmi les personnes les plus touchées par ce monde, intérieurement, humainement. Il donnait le change, mais les événements l’avaient un peu plus détruit qu’il ne l’était déjà. « Nah j’étais juste un gratte-papier parmi tant d’autres, un type en costume suffisamment cher pour donner le change mais pas assez pour être parmi l’élite. » En réalité, sa situation n’était pas à plaindre, sa femme et lui avaient eu une belle vie commune, le parfait cliché du couple américain beau et aisé. « On est tous corrompus, pourris, d’une manière ou d’une autre. Tu peux mettre c’que tu veux autour d’un tas de merde, ça restera un tas de merde. Tuer, voler, même si tu le fais pour la plus noble des raisons, c’est reste immoral. C’est pareil pour la corruption, on est tous corruptibles, on a tous cette part d’ombre, certains l’ont acceptée bien avant, certains commencent à la découvrir. »

Dans son cas à lui, Will savait qu’il avait eu cette part d’ombre très tôt, elle s’était exprimée via les diverses drogues, il la portait dans certains de ses tatouages aux messages cachés plutôt sombres. Mais Jeff ne le frappait pas comme un gars foncièrement mauvais ou paumé, la chute avait dû être plus dure pour lui. Cela s’entendait dans ses mots, dans ce discours amer sur la société qui n’avait pas su évoluer comme elle l’aurait dû durant la fin du monde. « C’est la seule façon qu’on connait, une fois que t’as compris qu’au fond du gouffre, l’Homme continuera de creuser, les choses sont plus faciles à accepter. » Et quand elles ne l’étaient pas … Eh bien il fallait espérer trouver quelques substances récréatives en tout genre, ce qui se faisait de plus en plus rare.

« T’inquiète pas de ça. Sont pas tous des plus agréables, mais là-dessus au moins, ils tiendront leur parole. Si vous faites pas de vagues et que vos amis là-bas jouent pas au plus con, tout se passera bien. » Il l’espérait, pour toutes les personnes impliquées dans cette histoire. « On va aller voir la gueule de l’étage, ça fera peut-être du boulot pour les jours à venir, et on ira récupérer une bouteille d’eau. » Le but n’était pas de se crever à la tâche ou de laisser Jeff mourir de soif dans cette baraque poussiéreuse. Loin de là. Will faisait partie de ceux qui espérait vraiment que le plan se déroulerait sans accro, et peut-être qu’un jour tout le monde collaborerait dans une ambiance conviviale. Ou pas. Peut-être.
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Re: Break bread wit the enemy

Mar 10 Juil 2018 - 11:48

Jamais il ne se serait attendu à ce que son attribution du jour soit finalement aussi enrichissante alors que les deux hommes discutaient à propos de ce monde qui leur avait tourné le dos, et qu'ils s'efforçaient, de par leurs actes à rendre meilleur, ou du moins, à leur échelle. Jefferson ne détenait assurément pas toutes les clés pour s'assurer de la légitimité des actes de ceux qui les avaient asservi, alors ne serait-ce pas prématuré de les juger ? Il se sentait pourtant incapable de les prendre en empathie, sans doute parce que lui n'aurait jamais essayé d'asseoir son autorité sur qui que ce soit, faisant sans doute partie des gens qui préféraient imaginer -même à tort- un voisinage sympathique plutôt que malveillant, mais pouvait-t-il les blâmer juste pour un conflit de valeurs ? Sans doute qu'aucunes des positions n'étaient enviable, que ce soit la sienne ou celle des autres, à cause des actes qu'on était parfois obligés d'accomplir... Si toutefois la survie était notre priorité.

Will n'était pas spécialement différent des autres survivants qu'il avait pu côtoyer jusqu'ici, employé à l'époque par une société, rassuré par ses compétences, mais qui n'avait sans doute été rien d'autre qu'un numéro, profitant d'une place de choix où il avait observé la déchéance de nombreux individus. Son assurance et sa lucidité vis-à-vis de la situation lui donnaient paradoxalement l'aura d'une personne qui aurait été capable de prendre les commandes, peut-être attendait-t-il simplement le bon moment ? Si à ce moment précis, il n'avait pas encore considéré l'avantage qu'il aurait à entrer dans ses bonnes grâces, c'est sans doute à cause de sa position extrêmement inconfortable. " Et sans doutes que certains en avaient conscience, mais ont préféré l'oublier, jusqu'à ce la vérité ne puisse plus être ignorée... " conclut-t-il en poussant un soupir, sans doute parce que les propos de son interlocuteur faisaient écho en lui.

La corruption noire, qui peu à peu le rongeait de l'intérieur, parce que les ténèbres ne marchandent jamais. Quand la menace avait commencé à planer sur le Ranch, le canadien s'était convaincu qu'ils devraient être prêts à tout, prendre les armes et ne pas défaillir. Parce que le simple fait de lire la souffrance sur les yeux de son groupe, ou pire de Caroline lui était insupportable. Son objectif avait fini par l'aveugler et lui faire perdre le sens de la réalité, dédramatisant les différentes morts qu'il avait causé de manière indirecte... Sans jamais se préparer à amorcer les conséquences de tout ce qu'il avait cru faire pour le bien commun.

Et pourtant, il n'avait fait que s'adapter dans ce monde qui n'était plus disposé à l'accueillir. N'avait-t-il pas lui aussi régressé, d'une certaine manière ? " C'est si joliment dit. complimenta  le rouquin en levant le pouce suite à l'analogie de son vis-à-vis sur l'être humain qui creuse irrémédiablement sa tombe.Si seulement il avait la force d'accepter les choses de cette manière...

Il lui avait semblé avoir parlé pendant des heures, et même il n'en tirerait pas beaucoup de réconfort, le magasinier était soulagé d'avoir pu mettre un mot ou des images sur certaines choses, bien qu'il ne voulait pas l'accabler, s'apprêtant alors à se remettre au travail en se relevant, bientôt suivi par Will qui lui proposa de monter pour voir les travaux qu'ils auraient à entreprendre à l'étage. " Yep, allons voir ça. " il le dépassa alors jusqu'à atteindre l'entrée et la cage d'escalier en bois qu'il commença à emprunter.

C'est pratiquement arrivé au premier palier, posant son pied sur une énième marche que le bois craqua tout à coup avant que le sol ne s’affaisse sous lui, faisant s'écrouler deux des marches de l'escalier. Jeff remercia alors ses réflexes de l'avoir fait se précipiter jusqu'au palier pour ne pas s'effondrer au rez-de-chaussée. " Mais va te crosser $#!µ de camelote de mange-merde... " pesta-t-il en chassant la sueur sur son front d'un revers de bras, regardant Will par dessus l'épaule. " Ça ira pour traverser ? Je pense qu'on pourra le retaper aussi, mais on va manquer de matériel là tout de suite... " avec des planches judicieusement posées, ils pourraient faire un pont de fortune, en espérant que la liste des tâches ne s’agrandisse pas...
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Re: Break bread wit the enemy

Lun 16 Juil 2018 - 21:51

Jeff avait l’air d’un type intelligent, assez courageux pour rejoindre le camp des otages et éviter à son groupe de nouvelles déconvenues. Si tous les autres étaient comme lui, mais des dires des uns et des autres Will avait des doutes, alors tout se passerait bien. Ils pouvaient encore tous trouver un terrain d’entente, discuter en tant qu’individus civilisés. Ce mot résonnait étrangement à ses oreilles. Il se rappelait tous les Black Friday et autres grandes journées de soldes, le monde était encore debout, vivant, empli d’énergie et de rêves, et pourtant, dans ces moments-là comme lors de guerre, l’Etre humain n’avait plus rien de civilisé. Finalement, ce qui leur arrivait n’avait peut-être rien d’étonnant, lui-même le savait, chacun creusait sa propre tombe comme il l’avait sous-entendu. « Je suis poète à mes heures perdues … » Le blond esquissa un sourire rêveur, si seulement il était poète.

S’il avait été poète, nul doute que Will aurait été un grand auteur, un de ces poètes maudits cher à Verlaine, adeptes de tous les paradis artificiels que l’Homme avait créé faute de trouver le vrai, l’Unique. Mais cela aurait-il changé quoique ce soit aujourd’hui ? Le blond aurait toujours été un survivant parmi tant d’autres, avec ses démons, avec ses choix et ses erreurs. Le californien balaya tout ceci de son esprit d’un geste de la main dans l’air avant de suivre Jeff qui prenait la direction de l’étage. Au craquement des marches, Will recula de quelques marches, applaudissant les réflexes du canadien. « Putain mon gars … chapeau. » Il aurait pu finir plus bas, empalé, et lui attirer des ennuis, mais non il s’était jeté sur le palier.

« Ça va j’devrai pouvoir passer … sinon tu risques d’avoir des emmerdes. » Mais avec son mètre quatre-vingt-dix, il n’aurait sans doute aucun mal à sauter par-dessus le trou laissé par les deux marches en moins. Une grimace lui traversa le visage, cela faisait quand même une petite distance et s’il voulait éviter des ennuis à Jeff, il n’avait pas intérêt à se rater. Par précaution, le blond dégagea tous les morceaux de bois qui auraient pu le blesser avant de reculer à nouveau pour prendre l’élan et se rattraper de justesse à la balustrade de l’étage. « Ca fait presque plus peur que les macchabées. » Presque. « Bon on fait un rapide tour ici, voir ce qu’on trouve qui peut être conservé, ce qu’on jette, et on redescend en évitant de faire trop de grabuge. »

Le bruit de la porte d’entrée attira son attention avant de voir la silhouette d’un des gars du groupe d’Ela. Un des militaires dont le nom lui échappait totalement faute de s’y intéresser. « Tout va bien là-dedans ? » Appuyé sur la balustrade, Will lui adressa un signe de la main avant de lever son pouce en l’air, l’air détendu. « Cette baraque commence juste à tomber en miettes, j’espère que vous avez de quoi jouer à Bob le bricoleur sinon ça va être la misère ici. » Le militaire détailla la scène avant de hausser les épaules et de ressortir, visiblement peu intéressé par le sujet. « Si elle est comme les autres baraques, devrait y avoir trois ou quatre piaules et une salle d’eau à cet étage. Espérons que tout soit en état. » Le blond indiqua la première chambre, une suite avec sa propre salle d’eau apparemment. « Damn, papa et maman devaient bien s’amuser dans une chambre comme ça … »
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Re: Break bread wit the enemy

Dim 29 Juil 2018 - 11:04

Et si les choses étaient sensées se passer de cette manière ? Qu'au final, ces individus ne mentaient pas et avaient simplement une conception différente des choses ? Jeff n'en savait rien, essayant juste de relativiser plus que de raison, compilant ses observations vis-à-vis de chacune des personnes qu'il était désormais obligé de côtoyer. Si Will avait définitivement la carrure de ceux qui auraient pu les asservir sans trop de difficultés, il semblait pourtant vouloir que ses actions soient aussi pertinentes que bénéfiques pour tout le monde.

S'il ne faisait pas exactement confiance à ce poète du dimanche, la conversation qu'ils avaient eu tous les deux lui indiquait qu'au moins, il était loin d'être tombé dans une dictature, à moins que ses ravisseurs ne préfèrent révéler leur vraie nature un peu plus tard... Il serait sans doute aux premières loges à ce moment là, bien qu'il espérait que les choses se passeraient au mieux pour chacun d'entre eux, si seulement il pouvait y faire quelque chose...

Peut-être que s'estimer chanceux que des personnes comme lui se trouvent ici, qui ne les voyaient pas simplement comme des individus taillables et corvéables à merci. Que grâce à lui, ainsi que tous ceux qui avaient à peu près la même vision des choses, ils tiendraient leurs accords, et que la finalité ne serait pas si malheureuse... Pour le moment, il ne pouvait pas y faire beaucoup, si ce n'est ce à quoi on s'attendait de lui, se rendre utile du mieux qu'il le pouvait. Comme ils avaient plutôt bien progressé au rez-de-chaussée, il restait désormais aux deux hommes à s'occuper du premier étage, afin de peut-être un jour pouvoir déclarer que cette baraque était habitable.

Jeff avait alors pris les devants, commençant à monter les marches, mais il fut interrompu dans sa montée par le sol qui s'effondrait sous ses pieds, esquivant une chute qui aurait pu le blesser grièvement en se précipitant jusqu'au palier, complimenté par son vis-à-vis qui n'avait pas encore pu le suivre, lui s'estimait plutôt fier aussi de ses réflexes, qui lui avaient sauvé la vie plus d'une fois. Will lui confirma qu'il devrait réussir à passer en prenant son élan avant de sauter pour le rejoindre, préférant lui épargner de se faire réprimander pour une futilité de ce genre " Tu m'étonnes ! " confirma-t-il, préférant de loin affronter des rôdeurs que de faire les choses qu'il faisait ici. " Ok, ça marche, faisons ça. " ils furent toutefois interrompus par un des soldats qui venait voir s'il n'y avait pas de blessés, avant de pouvoir se remettre au travail.

La première salle était une chambre qui disposait apparemment d'une salle d'eau personnelle, certainement occupée par un couple libidineux selon son interlocuteur " Ouais, ça pue la luxure là dedans... " ricana-t-il, bien que préférant vérifier la salle dans la salle, par acquis de conscience. " La plomberie est complètement naze ! Mais je pense qu'on peut récupérer certaines choses ici... " ils devaient de toute façon déjà se procurer de l'eau d'une autre manière, sinon, leur siège risquait d'être court...

Le rouquin ressortit ensuite pour se diriger vers une autre pièce, posant sa main sur la poignée, il fut alors incapable de l'ouvrir, comme si le bois avait gonflé, ou que quelque chose poussait de l'autre côte. Ce n'est qu'après plusieurs tentatives qu'il parvint à désincarcérer la porte de la structure pour parvenir à se frayer un chemin...

Quelque chose surgit alors par l'embrasure, s'écroulant lourdement au sol, forçant le geek à reculer vivement, se pinçant le nez à cause de l'odeur pestilentielle " C'est quoi ce bordel... " il dégagea du pied l'obstacle, jusqu'à ce que celui-ci se retourne sur lui-même et qu'il se révèle être un cadavre. Le crâne à moitié explosé et creusé par ce qui semblait être un impact de balle et dans un état de décomposition plus qu'avancée. " Putain de merde... " la pièce était tellement sombre qu'il n'était pas capable de voir à l'intérieur. " Pouah... T'aurais pas de quoi faire de la lumière ? Et du parfum ? Éventuellement ? ... " c'est tout en se pinçant le nez que le canadien dégagea les débris et autres bricoles pour remarquer l'arme qui avait servi au suicide de cette personne, un petit calibre, qui ne semblait pas déchargé... Et si sa vie était semblable à celle d'un jeu vidéo, il s'en emparerait, prendrait Will en otage et ferait pression pour s'en sortir... Jusqu'à finir abattu au moment où il s'y attendrait le moins, sans possibilités de pouvoir recharger sa partie... Il détourna les yeux en se bouchant mentalement les oreilles à ses idées stupides, cherchant autre chose d'utile.
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Re: Break bread wit the enemy

Jeu 9 Aoû 2018 - 10:26

Ils avaient déjà bien avancé, le rez-de-chaussée était déjà plus habitable, ne restait que l’étage et le fait que cette situation pessait malgré tout sur l’esprit de Will. Même si lui faisait preuve de bonne volonté et que Jeff se montrait docile, lui et les autres otages, rien ne garantissait que les choses ne déraperaient pas. Un peu comme cet escalier en apparence solide qui s’était effondré sous leurs pas. C’était la meilleure métaphore de toute cette merde, étriquée, risquée, tendue, que Will essayait de rationnaliser, de tempérer. Rangeant de côté son angoisse latente, le blond avança vers une première chambre avec salle d’eau, lançant une plaisanterie pour détendre l’atmosphère.

Le roux saisit la perche au vol, renchérissant, mais n’importe qui aurait pu le voir que ce n’était pas naturel, très peu sincère. Les deux survivants faisaient simplement le mieux possible avec la pire des situations possibles. Will fouilla quelques meubles, une armoire et une commode, où il trouva de quoi habiller quelques survivants, des bijoux qui n’avaient plus la moindre valeur à moins de les fondre pour les métaux qui les composaient. Quelques flacons de parfums, des restes de maquillages, des photos de famille. Clairement, tout ceci n’avait aucune valeur, à part peut-être les parfums pour masquer l’odeur de pourriture dans l’air. « On fera une vérification et on verra ce que les autres ont comme idée. » Lui de son côté, il n’était pas assez bricoleur pour savoir quoi en faire.

Laissant Jeff s’avancer vers une autre des pièces de l’étage, Will jeta un coup d’œil par la fenêtre, avant de se retourner vivement en entendant le vacarme. D’un pas il le rejoignit devant la porte et le cadavre allongé au sol. Qui que soit cette personne, ancien occupant ou squatteur, elle avait baissé les bras. « Y’a des restes de parfums dans la piaule des vieux, mais voilà déjà la lampe. » Le blond dégaina sa lampe, balayant la dépouille et la pièce. Ses yeux clairs remarquèrent, sans doute comme Jeff, cette arme. S’agenouillant pour la récupérer avec un regard vers le canadien, Will hocha la tête. Sans doute qu’il le remerciait pour ne pas avoir fait de connerie en récupérant l’arme pour lui, pour eux les otages. Il n’était pas stupide, et ils avaient sans doute compris que même s’ils commettaient une faute, ce serait leurs proches qui en paieraient le prix.

« On va finir de vérifier les pièces ici et tu pourras retourner auprès des autres. » Peut-être qu’il ferait mieux de ne pas trop tenter le destin en sympathisant avec les otages, peut-être que leur donner trop de confiance serait une erreur. Will souhaitait que les choses se passent bien pour eux comme pour le ranch, ou du moins qu’elles ne deviennent pas pires que ce qu’elles étaient déjà.
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Re: Break bread wit the enemy

Sam 25 Aoû 2018 - 9:02

Il était resté quelques instants à regarder l'arme au sol, juste à côté du cadavre au crâne complètement éclaté. C'était dingue de constater à quel point les possibilités étaient nombreuses avec ce genre de choses en sa possession... Qu'on souhaite défendre sa propre vie, mettre fin à celle de quelqu'un d'autre, ou même la sienne... Cette personne avait fini par faire son choix, peut-être même était-t-elle morte esseulée, incomprise, désemparée... C'est après quelques instants que le rouquin signala sa découverte à Will, qui finit par le rejoindre avec une lampe torche qui ne serait certainement pas de trop, quant à l'autre problème... " Oh, pas la peine, je crois que j'aurais du mal à me débarrasser de cette odeur de toute façon... " soupira-t-il alors que le blond récupérait l'arme au sol, hochant la tête à son attention, sans doute parce qu'ils avaient tous deux compris ce que ça signifiait.

Le rouquin observa minutieusement la pièce, éclairée par le balayage de la lampe-torche, remarquant un lit qui semblait encore en bon état, une commode qui pourrait toujours servir ou être réutilisée pour son bois. " A part le mobilier, je pense qu'on trouvera pas grand chose ici... " et il ne lui en fallut pas plus pour s'extraire de cette chambre qui puait la mort, alors que se présentaient à lui trois autres portes. « Ok, on fait comme ça, je te laisse l'autre côté. » La première porte qu'il ouvrit n'était que la pièce d'eau commune, qui n'avait certainement pas bénéficié du même traitement que celle des parents, vu à quel point elle était insignifiante. Le geek se dirigea alors vers la salle d'à-côté qui devait avoir été une chambre à l'origine, mais qui semblait désormais servir à la fois de buanderie et de débarras, à peine éclairée par de fins rayons de soleils qui filtraient à travers le rideau en lambeaux à la fenêtre.

C'est en fouillant un peu qu'il mit la main sur quelques vêtements, du papier, il y avait même un vélo ! Il découvrit également une photo, où il crut reconnaître la personne qui s'était suicidée. Se pourrait-t-il qu'il se soit retrouvé coincé ici, et qu'il ait fini par laisser tomber ? Si c'était réellement sa chambre ... Cette découverte ne le réconforta pas vraiment, parce que visiblement, ce gars, tout comme lui, ne semblaient avoir aucune raisons de rester ici. Mais était-ce une raison suffisante de vouloir s'échapper, peu importe la manière ? Il récupéra les quelques autres choses qui pourraient être utile, comme du linge et des outils, avant de sortir.

Il resta ensuite patient dans le hall du second étage, " C'est bon de mon côté ! " déclara-t-il, se tenant à la rambarde de l'escalier alors qu'il observait l'étendue des dégâts, un peu plus bas. Cela prendrait sans doute un peu de temps avant que le second étage ne soit à nouveau accessible, pas sûr que c'était réellement dans les plans de ses geôliers, il vaudrait en effet mieux pour eux que les visites des autres infrastructures aux alentours se déroulent avec un peu moins de casse.
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