Re: A safe place in this cruel world

Quelques semaines étaient passées depuis les événements de janvier, la vie au ranch avait repris son cours, à quelques détails près. Ashley accusait le coup, le poids de la culpabilité, la colère triste de sa fille qui avait perdu une copine dans ce drame. Walter n’était plus là pour lui raconter des histoires, et elle ne pouvait pas lui expliquer pourquoi il n’était plus là. La blondinette préférait rester avec son père et pour l’instant, Ashley avait décidé de faire avec, préférant ne pas étouffer sa fille et arriver à cette relation empoisonnée qu’elle avait elle-même avec son père à l’époque. C’était dur, mais c’était sans doute mieux ainsi.

Ce jour-là, Axel avait proposé d’aller faire une ronde plus étendue. James était de la partie. Ce n’était pas le groupe le plus bavard de la terre mais au final ce n’était pas plus mal. Elle savait que ces deux-là n’allaient pas lui poser cinquante questions pour savoir pourquoi Hope passait du temps avec Jon, comment elle allait ou autre. Axel savait sans doute très bien comment elle allait et James se contentait de quelques mots par-ci par-là pour répondre aux banalités balancées par la jeune mère.

Ils avaient marché vers l’ouest, une heure ou deux, Ash’ n’y prêtait pas vraiment attention, lorsqu’Axel leur signala un groupe de rôdeurs. Une vingtaine à vue de nez. La voix du brun lui fit tourner la tête dans sa direction. « Laissons-les partir à l’opposé alors, pas la peine de foncer dans le tas s’ils sont pas dangereux dans l’immédiat. » James hocha la tête à ses paroles. Attirer un groupe de vingt rôdeurs à trois, c’était jouable, mais ils prendraient des risques inutiles comme de toute manière ceux-là ne les avaient même pas calculés. Les rôdeurs n’étaient pas les créatures les plus intelligentes de mère nature.

La blonde ne capta pas le mouvement qu’Axel leur indiqua. Pas de suite. Et elle dut froncer les sourcils pour distinguer ce dont il voulait parler. James proposa qu’ils aillent à la rencontre de ces individus, non sans assurer leurs arrières. Ash’ porta sa main à son couteau également. « On reste sur nos gardes. » Ils ne savaient pas qui étaient ces personnes. C’était un petit groupe à première vue, quatre personnes ? Ashley essayait de compter à distance mais de toute manière rien ne leur garantissait qu’il n’y ait pas d’autres survivants à portée près à leur tomber dessus. Il lui sembla voir des enfants, mais à cette distance la blonde n’était pas certaine.

D’un signe de la tête, Ash’ indiqua donc aux autres de la suivre. Des trois elle était la plus bavarde, peut-être la moins méfiante, mais à eux trois ils avaient tout ce qu’il fallait pour une négociation. Un type, brun, s’était avancé, mains en l’air. Sans doute en guise de bonne foi. Ash’ croisa ses bras en approchant de lui. « Vous devriez faire attention, il y a un groupe de rôdeurs qui traine par là-bas. » Salut comment ça va ne lui avait pas paru être l’entrée en matière la plus judicieuse après tout.

A safe place in this cruel world

Ft Nathaniel – Finan & IR

Vivants ! Ce mot fit s'étendre une nuée de frissons contre son échine. Instinctivement, elle reserra le petit contre elle et tenta de discerner leur nombre. Combien étaient-ils ? Venaient-ils dans leur direction ? Que voulaient-ils ? L'esprit assailli par les différents scénarios plausibles, Megan écouta les dernières interrogations de Finan sans savoir que dire ou faire. Tirer à vue ? Non, l'écho des coups de feu attirerait les créatures et ils n'avaient plus de véhicule.... Mais Nathaniel réagit le premier. Finan, quant à lui, se confondait déjà en excuses, mais qu'y pouvait-il exactement ? Rien, elle ne lui tenait rigueur de rien malgré les pulsations vives de son palpitant. Wright avait raison, mieux valait montrer patte blanche pour l'instant, ne rien faire d'inconsidéré. Elle était déjà prête à prendre sur elle et avancer à la rencontre de ces gens pour tenter quelques négociations mais c'était sans compter sur l'aplomb de son compagnon qui confia la petite à sa mère.

- Non, non ! Le sang filait dans ses veines à toute allure. Y aller seul n'était pas une bonne idée, qui pouvait bien savoir ce qui se passerait ensuite, s'ils ne le tueraient pas pour deux trois paires de vivres. Laisse moi venir avec toi Nath', Avisant l’irlandais d'un regard, afin de le pousser à la rejoindre sur l'asphalte pour qu'elle puisse lui confier Liam, Megan dut se raviser en voyant le cascadeur s'éloigner vers le groupe de personnes. Nath !

Trop tard, il avait choisi, prenait sur lui le poids des futurs conséquences et la jeune femme espérait simplement qu'il n'y ait rien de tragique à déplorer. Elle déglutit en fixant les yeux sur son dos, jusqu'à ce qu'il aborde ces gens dont elle peinait encore à détailler les traits et réactions. Une femme, deux hommes... Une femme. Même si autrefois elle avait pu croire en la bonté naturelle de ses pairs féminins, après s'être confrontée à Victoria ses convictions étaient biaisées. Une femme pouvait être pire qu'un homme, plus vile.... Alors voir son compagnon devant eux, désarmé, sans entendre ce qui se disait, faisait grossir la boule d'angoisse déjà présente dans sa gorge. N'entendant rien, ne sachant rien de plus, elle déposa le petit sur la banquette arrière de la voiture et jeta un regard entendu à la dentiste avant de croiser les prunelles claires de Fin'.

- J'vais pas l'laisser seul... Surveille nos arrières d'accord ? Elle tira rapidement sur les pans de son chemisier pour dissimuler le Colt calé entre son jeans et ses reins. J'y vais. Décidée, l'étudiante avança, imitant le geste précédent de son partenaire. Mains en évidence, elle fut bientôt à leur hauteur, en mesure de jauger leurs réactions, espérant pouvoir anticiper leurs actions, priant pour qu'ils ne soient guère hostiles. C'est dangereux oui, Approuva-t-elle après avoir entendu quelques unes des paroles servies parla blonde. mais nous n'avons pas l'choix, notre véhicule nous a lâché. On va pas traîner, l'un des notre les a vu.

L’honnêteté, ils prendraient ça comme ils voulaient, les croiraient ou non, tout il advint qu'elle ne leur avait rien quémandé et préférait sans doute les voir rebrousser chemin puis les oublier.

Il avait eu beaucoup de chance jusqu'à maintenant dans ce monde, les vivants, les hommes, les femmes, il en avait croisé beaucoup et la plupart du temps, ça finissait mal pour eux. Jusqu'ici, le rapport de force lui avait toujours été favorable, à lui, ses frères, son ancien groupe. Mais aujourd'hui, la situation s'inversait, il y avait Amy et Liam, la présence des enfants et cette panne de voiture faisaient d'eux le partie le plus vulnérables dans cette rencontre.
L'angoisse montait alors qu'il rejoignait le bitume, il acquiesça sans grande conviction aux directives de Nate avant de se tourner vers la métisse, tourmentée à l'idée de laisser son compagnon négociait seul avec ces étrangers.

- Ça marche, je vous couvre, affirma-t-il avant de profiter de l'attention que le groupe de trois portaient à ses anciens chefs pour récupérer discrètement son arme. Si ça tire, baissez la tête, ordonna-t-il ensuite à la dentiste.

La tension était palpable, si un coup de feu était échangé, il serait suivi d'un autre et la proximité entre ces cinq personnes laissaient à penser qu'il ne reverrait jamais ni Nathaniel, ni Megan. En un sens, il aurait préféré aller lui même à la rencontre de ces personnes, mis à part sa soeur, Aly, qui avait besoin qu'il soit celui qui prenne le moins de risque en se contentant d'abaisser le cran de sûreté de son arme ? Personne. Cependant l'envoyer lui aurait été une erreur tout aussi mortelle pour la totalité du groupe, Megan était humaine et sociable, Nathaniel savait rester calme tant qu'aucune action n'éveille son impulsivité. Il aurait probablement engagé la conversation sur un ton agressif, une blague vaseuse qui ne lui aurait permis uniquement que de se prendre un coup de couteau en plein coeur.

- J'aime pas quand je sais pas ce qui se passe. marmonna-t-il à l'attention de la dentiste. Vous pensez que je devrais m'approcher ? Il n'était pas un leader, mais un suiveur, un homme de main qui suivait des ordres, parce qu'il ne demandait aucune réflexion particulière et lorsqu'on est un ivrogne fini, réfléchir demande autant d'effort qu'à une crevette qui commence la musculation. Devait-il perdre la couverture que lui offrait le véhicule ou pouvait-il respirer ?