Compteur porte:

Leur persévérance finit par payer, ou presque. Parce qu'ils réussiraient bien à écarter la prote suffisamment pour se frayer un passage à l'intérieur, il le fallait. Au fur et à mesure, de l'eau s'infiltrait dans la pièce où ils se trouvaient, et bientôt, celle-ci commença à monter jusqu'à leurs tailles. C'était encore difficile à ce moment de déterminer combien d'eau restait encore de l'autre côté, ils pourraient peut-être encore avoir le temps de remonter avant qu'il ne soit trop tard, mais en soi, si le niveau de l'eau n'augmentait pas plus et que le bateau ne sombrait pas plus, ils pourraient encore avoir une chance de s'en sortir.

L'ouverture devint suffisamment grande pour qu'ils puissent au moins discerner ce qu'il se passait de l'autre côté, au dessus de la caisse qui les bloquait et au travers de l'eau rougeâtre. Complètement de l'autre côté se trouvait une jeune femme qui se recroquevilla sur elle-même, les traces de morsures furent bientôt visibles sur le bras gauche de la femme, qui leur sommait de partir. "« C'est pas vrai... " souffla Sarah alors qu'elle remarquait que le grand linge dans ses bras s'agitait. Un bébé.. Ils avaient donc vu juste. Il était trop tard pour cette femme, et l'enfant serait sans doute mort -se forçait-t-elle à croire- s'il avait été mordu, ce qui n'était pas le cas. Comme si ils n'en avaient pas déjà assez sur le dos, et ce depuis cette expédition. Mais ce bébé, c'était cruel, il devait avoir une autre chance... Décontenancée par la situation, Sarah ne se rendit pas compte que la porte était pratiquement ouverte, et qu'un rôdeur approchait " Attention ! "

La jeune femme réussit à se faufiler de l'autre côté avant que la porte ne s'ouvre complètement. Mais dans la précipitation, elle ne vit pas le rôdeur qui n'attendait que cette occasion pour lui fondre dessus, et l'actrice n'eut que le temps de de se replier sur elle-même avant qu'il ne soit abattu par Selene. Heureusement, ce fut le seul qui semblait vivant parmi les corps détrempés qui se trouvaient tout autour d'eux, et si le constat ne suffisait pas, la brune se chargea d'une ultime vérification. Sarah avait alors distancé ses camarades, se frayant un chemin à travers les premières caisses, commençant à mettre en comparaison le plan trouvé un peu plus tôt avec la disposition réelle des lieux, jusqu'à ce qu'elle pense avoir trouvé la pièce qu'ils cherchaient, au delà d'une porte, au beau milieu du couloir. C'est à peu près au même moment que son attention fut retenue par des pleurs et des plaintes.

Quelque part dans la pièce, bien à l'abri de l'eau se trouvait une femme, tenant un linge parsemé de sang, avec un bébé visiblement âgé de quelques mois emmitouflé dedans, elle leur demandait de s'en aller. " ... Est-ce que c'est.... " dit-t-elle avec difficulté, avant de remarquer les traces de morsure sur le bras de la femme... " Je ... Je suis désolée... " c'était trop tard pour elle, mais cet enfant... Il serait sans doute déjà mort s'il avait été mordu, il n'était pas trop tard pour lui... Ses amis arrivèrent, et elle leur désigna la seconde porte, complètement à l'opposée d'où ils venaient " C'est par là je pense, mais... " ils remarquèrent très vite la femme qui elle espérait plutôt se faire oublier, ce pauvre enfant qui, tout comme elle, allait devenir orphelin, à cause de quelque chose qu'il ne pouvait pas comprendre, c'était bouleversant... Sarah eut besoin de quelques secondes afin de se remettre, sentant que le souffle lui manquait, son dos la tiraillant, là ou la balle l'avait touchée il y a quelques mois... Profondément dégoûtée par ce dont elle était témoin. " Qu'est-ce que vous comptiez faire hein... Juste attendre la fin !? " cracha-t-elle, amère, alors que son corps tremblait et que la colère montait. Pourquoi les choses s'étaient passées ainsi ? C'était horrible... La perte d'un parent, comme les siens, ce jour ou le dernier souvenir de sa mère fut sa dépouille ensanglantée, et celui de son père, un peu comme cette femme, et qui lui criait que c'était trop tard, qu'il l'aimait, qu'elle devait partir... Elle était seulement sûre d'une chose, il serait hors de question qu'elle laisse quelqu'un d'autre ressentir la même souffrance que la sienne.