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Re: Tant qu'il y a de l'espoir

Jeu 16 Nov 2017 - 15:58

Son histoire finissait à peine que celle qui s'appelait April agressait presque avec une centaine de nouvelles questions sur sa situation. Elle semblait même prête à lui demander le numéro d'assurance sociale de chacun des individus qu'il avait croisé. Heureusement, Emerson ne perdit pas de temps pour reprendre devant son amie et préciser la raison des questions vis-à-vis du nain. Elles avaient deux personnalités diamétralement opposées et Mathew se disait que c'était une bonne chose. S'il avait croisé la première seule dans une ruelle, elle n'aurait sûrement pas hésité à lui tirer dessus sans poser de questions, alors que la deuxième était peut-être trop gentille encore pour vivre dans un monde où seules les pourritures devaient survivre.

Il se grattait le menton, passant en revue les derniers évènements dans sa tête. Il avait bien "croisé" des militaires peu fiable, mais il ne pensait pas vraiment qu'il s'agissait des même. Est-il possible que des militaires de Fox Island aient survécu et qu'ils sèment maintenant la terreur ailleurs ? Il chassa cette idée de son esprit, gardant tout de même en tête qu'il allait indiquer à ses interlocutrices son aventure avec des militaires. Ça ne les aiderait pas vraiment, mais peut-être que ça leur offrirait des points communs.

Malgré l'agression, il prit tout de même la peine de répondre en premier à April, les yeux un peu fuyant alors qu'il semble réfléchir aux détails. « Bon hum... Je crois pas que c'était des militaires et... ils avaient l'air bien équipés, mais je sais pas, j'essayais surtout de fuir... J'ai juste couru, je les entendais rire. Je crois pas qu'ils voulaient me tuer, juste me faire chier quoi...» Il soupira longuement à cette idée bien que ça ne pouvait pas être pour d'autres raisons. Les gens pouvaient être d'une cruauté sans égal, détruisant les vivres et l'abri d'une personne dans le seul et unique but de le faire souffrir.

« Les militaires n'ont plus trop l'air d'être des gens sur qui se fier par contre. J'étais avec un groupe sur Fox Island, une sorte de camp de survivants "protégé" par des militaires. » Reprit-il alors qu'il imitait des guillemets avec ses doigts en prononçant le mot "protégé". « Autant vous dire que ce n'était plus réellement la belle Amérique qu'on avait connu. Une belle dictature contrôlée par l'armée. Je m'en suis sorti à l'aide d'un groupe de résistances... Peut-être que les militaires sont les mêmes ? »

Il laissa cette question en suspend dans l'air, les deux jeunes femmes pourraient l'intégrer et y réfléchir. De toute façon, ils ne trouveraient sûrement pas une réponse aujourd'hui parce qu'ils avaient aucune preuve de ce qu'ils avançaient. Il espérait tout de même un peu, intérieurement, que sa mutinerie n'avait pas provoqué la chute de l'abri d'Emerson. Il n'en était pas directement responsable, mais il était suffisament empathique pour comprendre ce que ça faisait de tout perdre.

Puis alors qu'il revenait à la question de la deuxième, son visage reprit des couleurs, même un sourire, réfléchissant à la meilleure façon d'indiquer ce qu'il faisait avant. « À vrai dire, vous avez sûrement entendu parlé de moi avant... Des nabots richissimes et excentrique ça passe souvent dans les médias... Mais bon, j'imagine que vous voulez plutôt connaître mes capacités, donc avant d'être un riche inutile, j'étais mécanicien. » Dit-il en rigolant un brin. Cette nouvelle réalité était étrange, la valeur des gens n'était plus estimée par leur argent, mais par leur capacité à être utile. Heureusement pour lui, il avait appris à être utile avant d'être riche.
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Re: Tant qu'il y a de l'espoir

Ven 17 Nov 2017 - 17:31

Emerson avait pris le temps de combler les trous, d’expliquer ce qui était évident pour elle mais pas pour l’inconnu. La quadragénaire était pendue à ses lèvres, le cœur battant plus lourdement. Elle l’attendait – elle espérait même – que les militaires dont le barbu parlait soit également ceux qui avait fait tomber le lycée. Pour savoir, pour les rendre plus concrets. Ils ne seraient plus des démons surgis de nulle part pour engloutir leurs biens, ils seraient bien un « groupe ». Limité, vulnérable, humain. April eut alors presque l’air déçu lorsque son cadet confia que ceux qui l’avaient chassé de son refuge n’étaient pas de l’armée. Ses traits las retombèrent, elle passa ses mains fébriles sur son visage jusqu’à les passer dans ses cheveux blonds.

Mathew la fit néanmoins immédiatement relever les yeux en parlant de militaires à Fox Island. Il avait mimé le « protégé » avec des guillemets, parlait d’une dictature… son regard croisa brièvement celui de sa complice. Ce n’était que de maigres indices mais ça correspondait fortement au profil de ceux qu’ils avaient rencontré. Ceux qui s’étaient présentés comme des sauveurs, propres et suréquipés. Il y avait forcément encore sous-roche car même lorsqu’on tirait son épingle du jeu, comme le Garfield en son temps, on ne s’en sortait pas aussi bien. La réussite de ces gens ne pouvait s’expliquer que par un dessous obscur.

Fox Island. Elle s’en souviendrait. Ce n’était pas une décision rationnelle, l’ancienne chargée de communication ne savait même pas ce qu’elle comptait faire de cette information, mais elle n’oublierait pas. C’était près de Tacoma si elle se remettait bien la carte de la région en tête. Loin de Seattle a priori mais les hommes avaient eu l’air équipé pour faire de la route, ce n’était pas si étonnant. April laissa alors la chirurgienne faire basculer la conversation sur quelque chose de plus léger. Ce que Mathew faisait avant. La quadragénaire resta quelques secondes de plus dans ses pensées avant d’être piquée par le fait que leur interlocuteur se sentait fier de son existence de « nabot richissime et excentrique qui squattait la presse people ».

- Je ne regardais pas la télé, rétorqua-t-elle, et j’empêchais mes enfants de trop le faire aussi.

C’était à moitié un mensonge bien sûr. Son métier lui imposait de rester au fait des nouvelles, des modes de la presse, des moyens de diffusion, etc. Alors de la télévision, elle en avait mangé, bien qu’avec l’expérience, elle choisissait soigneusement ses programmes et tombait rarement sur des reportages consacrés aux nains millionnaires et délurés. Néanmoins, Emerson avait visiblement décidé pour deux qu’elles étaient là pour tenir compagnie à un ivrogne. Du coup elle put faire l’effort de s’intéresser à lui – mais pas d’ôter de son timbre cette teinte trop sèche :

- Ah bon ? Comment un mécanicien devient « riche et excentrique » ? Tu as réparé la voiture du Président ?
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Re: Tant qu'il y a de l'espoir

Sam 25 Nov 2017 - 10:58

« Peut-être, oui… » Fit-elle en hochant la tête, incapable de dire autre chose.

Tout ça la remuait, plus qu’elle ne voulait l’admettre. Quoi que le comportement de ceux qui avaient attaqué Matthew était différent de ce qu’elles avaient vécu toutes les deux. Elles n’étaient pas leurs jouets, ils n’étaient pas venus pour s’amuser avec eux. Le deal était très clair : les suivre ou mourir. Les siens avaient choisi la troisième option, avec pertes et fracas cependant. S’appesantir davantage sur le sujet ne ferait que lui saper le moral, déjà pas toujours au mieux de sa forme. Ses yeux croisèrent ceux d’April à l’évocation de Fox Island, sans savoir ce qu’elle pourrait faire de cette information.

Aller y jeter un coup d’œil discrètement ? Emy sentait que c’était la pire idée du monde. Et ça lui faisait peur. Elle voulait rester loin de ces gens, bien à l’abri dans sa maison de retraite, où enfin elle pourrait vivre calmement. Ça valait ce que ça valait, et c’était sans doute une belle illusion avec laquelle elle se berçait. La blonde avait désormais juste des regrets : celui, principalement, de ne pas avoir insisté davantage pour qu’ils partent tous. Leur abri avait plusieurs dépendances, assez grandes cependant pour accueillir tous les gens qui avaient vécu avant avec eux. L’installation n’aurait pas été simple mais qu’importait…

Elle poussa un petit soupir, chassant ces pensées pour se reconcentrer sur le nain qui lui faisait face. Un nabot richissime et excentrique ? Peut-être, oui. Ça lui disait vaguement quelque chose, mais ça n’était pas vraiment pour tout le côté excentrique. Peut-être que sa fille lui en avait parlé ?

« Je ne regardais pas trop les médias… » Admit-elle. « Mais maintenant que tu me le dis, ça me dit un truc… » Ajouta-t-elle en se concentrant.

Bon sang, c’était dur de se rendre compte qu’elle avait la solution à portée et qu’elle ne parvenait pas à remettre la main dessus ! Elle pinça l’arête de son nez, ferma les yeux et fouilla dans ses souvenirs. Un nain millionnaire, c’était assez incroyable pour être notable, non ? ça n’était pas en tant que mécanicien qu’il s’était construit, surtout pas pour sa fortune, elle en était intimement persuadée.

« Ton argent… C’était un héritage non ? » Demanda-t-elle soudainement, en se redressant, comme si elle venait d’être frappé par l’illumination : « Je crois que je vois qui tu es alors… »

Elle n’avait aucune idée de ce que Mathew avait pu traverser dans sa vie. Les épreuves qui lui étaient tombés dessus. Elle était au fait de ce dont elle avait entendu parler, d’une seule partie de l’histoire. Ses études l’avaient amené à se renseigner sur bien des choses, notamment des investisseurs de tous les milieux, pour les recherches qu’elle suivait de près.

« J’ai surtout entendu parler de tes parents, à dire vrai. Si je ne me trompe pas… » Ajouta-t-elle en le fixant, sans se douter qu’il s’agissait d’une histoire bien plus triste que ça.

Emy se rendrait vite compte de sa maladresse, le moment venu. Est-ce que ça avait encore de l’importance ? Elle n’en avait pas l’impression. Pour sa part, c’était comme si la mort de son père, son frère, l'abandon de sa famille, puis le décès du meilleur ami de Kendale, étaient d’une autre vie.





What a lovely day.
Maxine E. Reynolds
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Re: Tant qu'il y a de l'espoir

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