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Alicia Taylor

Lun 1 Aoû 2016 - 15:20


Alicia Taylor
19 • Americaine • Pas d'emploi fixe • Travelers

i've got a war in my mind

Pour définir mon caractère, il faut connaître ma vie. Enfin celle avant les rôdeurs, même si finalement ça a toujours été la galère. C'est un peu d'ailleurs le mot qui résume tellement bien tout ce que j'ai vécu. Ça fait tellement dramatique de dire ça, si le monde avait pas changé on aurait pu faire un chouette film sur ma vie. Vous savez ceux du genre qui font chialer, avec de la musique bien déprimante. Enfin ça se fera pas, et tant mieux, parce que ça me foutrait un peu les nerfs qu'on parle de moi , c'est pas dans mes habitudes de me faire remarquer.

On vit tellement mieux quand on pense qu'à sa gueule !

Quand on n'a pas vraiment d'attaches familiales et qu'il faut se débrouiller par soi-même pour ne pas rester sur le bord de la route, on devient forcément quelqu'un d'assez déterminé. Et il m'en aura fallu de la volonté pour éviter tous les pièges et les raccourcis dans lesquelles j'ai pu voir mes amis tomber au fil du temps. Je ne suis pas comme certains, je n'ai pas la chance d'être venue au monde avec une cuillère en argent dans la bouche, mais je vais faire mon trou comme je l'ai toujours fait jusqu'à présent. C'est marrant d'ailleurs comme expression, et encore heureux qu'elle est que dans la bouche hein ! Oui j'avoue j'ai un peu de mal avec tous ces planqués, même si là ils rigolent vachement moins, mais je reconnais que j'ai toujours été un peu jalouse de la belle vie de certains.

Mettez-vous à ma place un peu, vous pensez que ça a été marrant tous les jours ? Heureusement la vie m'a donnée quelques occasions de me venger.

J'aime me définir comme étant plus mature que les autres, en tout cas plus tôt ça c'est clair. Depuis longtemps j'ai dû apprendre à obtenir moi-même ce dont j'avais besoin, pas toujours honnêtement c'est vrai, mais il n'y a pas de sentiment dans tout cela. Quand on n'a que peu de possessions, on y fait attention, on les chouchoute, on fait en sorte que personne ne mette la main dessus. Il faut parfois montrer les crocs pour que le message rentre, mais là non plus pas de sentiment. De toute façon à quoi ça sert les sentiments ? Suffit de me regarder pour voir qu'il y a pas besoin de ça pour faire un gosse. Alors vous pensez bien que pour tout le reste, on va pas s'encombrer plus que nécessaire.

De toute façon quand t'aimes quelqu'un il finit toujours par te baiser un jour. Enfin presque tous.

Au final je suis donc plutôt directe, je vais vers l'avant sans trop me préoccuper de ce qu'il se passe derrière. Et ça marche pas trop mal depuis l'arrivée des rôdeurs. Mes galères m'ont au moins appris à être indépendante, bonne chose dans notre mon actuel où on te bute pour une miche de pain. La situation est pas si mal que ça, bon d'accord il y a peu de chances de voir le prochain Noël, mais au moins j'ai pas de regrets. Pas comme tous ces planqués qui sont en train de se lamenter dans leurs jolis refuges tiens. La roue tourne comme on dit, vous en avez bien profité maintenant il faut se faire sa propre place. Y'as que les plus forts qui y arriveront.

Mais moi je serai dans ceux-là. Je cours vite, j'escalade n'importe quoi, et si il faut ramper pas de problèmes. Et c'est sans compter sur mes autres moyens de défense. Ouais j'ai une arme, et je sais m'en servir. Ceux qui n'osent pas tirer finissent à bouffer des bras et des intestins pour les plus chanceux, comme traînée pour quelques hommes pour celles qui n'ont vraiment pas de veine.

C'est ça la vie maintenant. C'était déjà la mienne avant en fait. Alors ça fait quoi d'être dans ma peau hein ?



and blood on my hands

Alicia n'est pas bien grande, oh attention ne lui dites pas qu'elle est petite, c'est de toute façon faux, plutôt un peu en dessous de la moyenne. Déjà pas bien épaisse avant la venue des rôdeurs, la jeune femme n'a pas gagné en poids, même si depuis elle est un peu plus athlétique, ça aide de crapahuter sur toutes sortes de chemins. Ses cheveux mi-longs d'un roux assez flamboyant tombent en cascade sur ses épaules, ou sont parfois attachés si elle a besoin de liberté. Un regard noisette vient ponctuer un visage sur lequel il est rare de voir apparaître un sourire, accentuant son côté trop sérieux. Dans l'ensemble c'est une jolie fille, peut-être un peu trop d'ailleurs parmi les temps qui courent.

Quelques petits bobos sont visibles ça et là, les risques du métier ! Une estafilade qui cicatrise sur son bras droit par exemple. Ou encore ce bleu au dessus de l'arcade sourcilière. En règle générale il ne se passe pas une semaine sans qu'elle ramasse un nouveau trophée, mais pour le moment elle a de la chance, rien de vraiment grave et préoccupant.

Son style vestimentaire est plutôt simple, et si elle n'a que peu de vêtements de rechange, Alicia prend grand soin de ce qu'elle possède. En ce moment elle porte un débardeur avec une chemise selon le temps, un pantacourt et une paire de basket bon marché ainsi qu'un sac à dos au final assez petit pour ne pas la ralentir en cas de course. Dans celui-ci un couteau, quelques vivres, des sous-vêtements, une couverture , un petit appareil photo numérique déchargé, des cartouches et quelques bricoles. Glissée dans une gaine, une petite machette bien aiguisée, moins d'allonge qu'un modèle classique mais plus facile à manier pour la jeune femme. Enfin, glissé dans sa ceinture sous le débardeur, un Colt .38 Détective, une arme à feu de petite taille mais assez efficace.

L'hygiène générale d'Alicia est ... acceptable. Elle a compris que les parfums sont des odeurs trop marquantes, et vu que les douches sont devenues rares il faut bien faire avec non ? Son dernier bain est un souvenir qui s'efface de plus en plus, et si elle fait en sorte de profiter de chaque point d'eau pour ses ablutions force est de constater que vous ne l'inviterez à la soirée de l'ambassadeur avant un bon récurage. Si toutefois ce brave homme était encore de ce monde !

a storm is coming

Ah voilà le moment que vous attendez tous hein ? Et ben vous allez être déçus je crois, parce que mon histoire c'est celle d'un tas de gosses finalement. Et ouais. Mais bon aller, je vais tout de même tout vous dire ...

Si on regarde dans un registre de la population on pourrait lire : Alicia Taylor, mère Jessica Taylor, père inconnu. Ouch déjà ça part mal là. J'ai pas vraiment de père, enfin techniquement si, mais vu que ma chère et tendre génitrice s'envoyait tout un tas de gars pour son boulot, c'est difficile de savoir quel est l'heureux élu parmi ceux qui l'ont tringlée. De toute façon c'est sûrement un con. Et vous savez ce qu'il se passe quand une pute à moitié droguée se retrouve avec un gosse sur les bras ? Ben on lui retire, et on place le bébé dans un foyer d’accueil.

Salut, bienvenue dans la vie ma petite, et bonne chance !

C'est comme ça que je me suis retrouvée dans cet endroit, où j'ai grandi et fais la plupart de mes conneries. Le quartier était miteux, le taux d'emploi frisait le néant et le seul moyen de se faire de l'argent c'était les affaires. Et quand on a pas de parents derrière pour surveiller, que vos éducateurs improvisés sont en sous-nombre et vraiment pas impliqués, ben c'est facile de faire n'importe quoi. J'ai appris très tôt les petits secrets de la magouille, comment je pouvais me rendre utile auprès des grands, et ce alors que j'avais même pas dix ans.

C'est jeune je sais, mais depuis toute petite c'était en quelque sorte la seule image que j'avais du monde. Le foyer était comme je l'ai dit un lieu désagréable, sans intimité, où on nous faisait bien comprendre que nous n'étions qu'une charge pour la société, une erreur dans des colonnes de chiffres. L'école m'ennuyait, je n'aimais pas y aller, il y avait une autorité que je ne comprenais pas, totalement inhabituelle pour moi. Et puis la rue, les amis et les ennemis. Très tôt on choisit son camp, souvent conditionné par la couleur de sa peau d'ailleurs.

Et pour ça j'étais assez mal barrée à la base. Des blacks et des latinos tant que t'en veux, mais des blancs c'est moins fréquent. T'es un peu la cible alors, tu te ramasses des coups comme ça, on te vole la moindre possession, ta vie est un enfer. Comme si ça suffisait pas hein. Du coup faut chercher quelque chose pour s'en sortir, ou terminer comme celle qui m'a donné le monde. Et ça je voulais pas, on m'avait fait comprendre qui elle était, à la façon des gosses vous voyez, une méthode peu reluisante.

Alors j'ai pris mon peu de courage à deux mains et j'ai été voir un gars. Là je vous fais le tableau, ça vaut la peine. Mikhail, c'était son nom. Une sorte de russkof pas très aimable, mais qui a au moins la même couleur que moi. Ce type contrôlait une bonne partie du quartier, et même plus en fait mais ça je pouvais pas le savoir.

Pourquoi il m'a embauchée ? Encore maintenant je sais pas trop, sûrement de la pitié pour une gamine famélique avec des yeux de biche. Ce qui est sûr c'est qu'il n'a pas été des plus tendres avec moi, mais au moins plus personne n'est venu me chercher des crosses après. Ça valait bien quelques claques quand je faisais pas bien ce qu'il me demandait. Il a fallu apprendre, rester des heures de faction au coin d'une rue par exemple, ou compter et recompter des billets. Ah ça j'ai toujours été assez balèze pour compter, les chiffres c'est mon truc faut dire.

A partir de là les choses se sont enchaînées en quelque sorte. Je partageais mon temps entre les cours toujours aussi peu passionnants et les petits boulots. J'ai grandi, j'ai changé. L'enfant des rues est devenue une jeune adolescente un peu rebelle, qui en voulait toujours plus. Mais Mikhail refusait de me faire prendre plus de risques. Et étrangement je l'écoutais. Petit à petit cet homme à prit une place qui manquait dans ma vie, un père. Au bout de quelque temps il ne levait plus la main sur moi, préférant m'expliquer. Il devenait doux. C'était si étrange, si nouveau.

Quand j'y repense maintenant, je me rend compte qu'il a fait beaucoup pour me protéger. Parfois, quand il avait un peu de temps, on parlait tous les deux. C'était un peu amusant avec son accent vraiment fort, mais c'était bon de se sentir autre chose qu'un simple objet. Moi je me sentais de plus en plus sa fille, et entre nous sacrément fière de cette relation. Il faut dire que ça ne passait pas inaperçu, me voir entrer chaque jour dans sa boutique qui lui servait de paravent pour ses activités c'était pas très discret. Au début il y a eu des rumeurs un peu étranges, comme quoi j'étais très très gentille avec lui. Ceux-là ont terminé dans la baie avec des chaussures spéciales, je le sais Mikhail me l'a dit. Ensuite une sorte de respect qui s'est installé, j'étais devenue comme intouchable, et ceux qui me pourrissaient la vie avant étaient maintenant dans une situation bien inverse.

Cette période de ma vie était clairement la meilleure. J'étais franchement bien, l'argent ne posait pas de problèmes, plus personne ne me cherchait des ennuis. Même les éducateurs fermaient leur grande gueule de peur de représailles. Quand je retournais au foyer, ce qui se faisait de plus en plus rare. Quant à mes amis, leur nombre croissait sans cesse, c'est fou comme le pouvoir attire la convoitise. Évidemment tout n'était finalement pas si rose. Si dans le quartier j'avais un statut enviable, ça me rajoutait d'office sur deux listes noires peu enviables.

La première c’était celle des fédéraux qui tentaient de piéger Mikhail. Un jour que je rentrais au foyer ils m'ont cueillie pour me questionner. Tout un tas de questions sur lui, sur ce qu'il faisait, sur ce que je faisais. Des heures et des heures. Franchement je conseille à personne de se retrouver dans une telle situation, on en mène vraiment pas large, et ces types sont bons pour vous mettre la pression. J'ai appris que certains de mes soi-disant amis avaient balancés, qu'ils avaient racontés tout un tas de choses sur Mikhail et moi. C'est dur d'entendre ça vous savez ... Mais j'ai tenu bon, je n'ai rien dit. Ils avaient quoi sur moi ? Pas grands-chose, en tout cas pas assez pour que je parle sur mon père.

Ils avaient promis que je finirais en prison, ça a été presque le cas. J'ai fais six mois de maison de redressement, une sorte de foyer en plus dur où on ne pouvait pas sortir et où la discipline était omniprésente. Me voilà donc à seize ans dans de beaux draps. Heureusement j'avais pour moi tous les trucs appris par avant, et cette période de ma vie n'a pas été aussi pire que je le craignais. Oh c'était pas les vacances, j'en ai pas mal bavé, mais je me suis défendue. Un jour une fille a tenté de me piquer mes affaires, je lui ai fait comprendre que c'était pas une bonne idée à coups de pieds dans le ventre.

Pour qui elle me prenait ? J'étais plus n'importe qui. Le mieux c'est que ça ne m'a même jamais valu aucun souci, classe non ? Et honnêtement ça me faisait rien de la frapper de la sorte. Depuis le temps que je vivais dans l'esprit du plus fort, c'était un cas plus que concret !

Une demi-année donc à passer, tant bien que mal, en évitant quelques pièges comme la drogue. Une leçon que Mikhail m'avait enseigné d'ailleurs. On en vendait oui, mais en consommer c'est une connerie. D'accord papa, leçon retenue. La même chose avec le sexe en fait, une fille respectable ne s'envoie pas en l'air avec n'importe qui. Pour cet exemple-là c'était simple à comprendre pour moi vu qui était ma mère. Mais ces quelques principes ajoutés à mes petits talents auront rendu le séjour plus ... agréable.

Le jour de ma sortie fut bien plus dur.

Mon père lui avait écopé d'une peine bien plus lourde. Cinq ans. Je l'ignorais totalement. A aucun moment ces salauds de fédéraux ne m’avaient mis au courant. Le deal c'était je parle et il plonge, je parle pas et c'est moi qui plonge. Visiblement ça ne s'était pas trop passé comme prévu. A mon retour dans le quartier je n'avais donc plus personne pour me protéger, plus un rond, et le foyer m'était interdit. Retour à la case départ en quelque sorte. Sauf qu'en six mois d'autres avaient pris la place de Mikhail. Cette fameuse deuxième liste.

Voir revenir la fille de leur ancien rival n'a pas été simple pour eux. Enfin surtout pour moi en fait au final, vu comment la situation a un peu tourné. C'est aussi de ma faute je l'avoue, je pensais revenir en territoire conquis, comme une diva, mais ce n'était pas le cas. Je vous laisse imaginer la sensation que vous ressentez dans un tel cas. J'étais tout en haut, et me voilà presque dans le caniveau.

Je ne suis restée qu'un soir, un de trop probablement, mais qui pouvait prévoir ?

A la nuit tombante on m'a attrapée. Les fédéraux c'était pas joyeux, mais rien en comparaison. Je suis devenue le symbole de leur vengeance, et j'ai vraiment dégusté. Des coups de toutes sortes bien sûr. Mais pas que ça. Je crois pas que je dois vous faire un dessin sur ce que des hommes peuvent faire à une jeune femme ? La nuit a été longue, très longue. Et au matin on m'a jetée dans la rue, comme ça, au regard de tous. Alors je suis partie comme je pouvais, sans réel but. Sans savoir si j'allais finalement pouvoir survivre.

Je pleurais, de chagrin oui, mais aussi de rage.

Un autre foyer m'a accueilli, où j'ai menti sur mon nom et mon âge. J'étais entourée de femmes battues et violées, comme moi en fait. Mon corps s'est remis doucement de tout ça. Le chagrin est parti petit à petit grâce à l'aide d'un psychologue, ma rage elle est restée bien tapie au fond de moi, espérant pouvoir un jour tenir elle aussi sa vengeance. Mais j'avais besoin de temps pour me reconstruire. Dix-sept ans et pas vraiment d'avenir. On m'a replacée à l'école, c'était toujours aussi chiant mais je faisais semblant. Mes efforts étaient je crois un peu sincères malgré tout, j'arrivais presque à être aimable, presque à être quelqu'un de bien.

De temps en temps j'allais voir Mikhail, oh bien sûr j'ai attendu que plus rien ne se remarque sur mon visage, mais lui savait déjà ce qu'il s'était passé. Comment aurais-je pu croire que mon père ne serait pas au courant ? Malgré tout il est resté calme, comme toujours en fait, préférant s'assurer de ma santé que de parler de vendetta. Il semblait heureux de me savoir dans un endroit plus sûr, me poussant à continuer dans cette voix, regrettant de ne pas avoir été plus réaliste avec moi.

Il pleurait. Moi aussi. Petit à petit j'ai tourné la page.

Enfin adulte, j'ai été me chercher du boulot. Le foyer ne m'a pas exclue comme je le pensais, si bien que j'ai pu prendre tout mon temps pour terminer d'avancer dans ma nouvelle vie. J'y avais des amies, des vraies cette fois, un endroit pour me sentir chez moi. Malgré tout je ne m'y ai jamais vraiment été totalement en confiance. Tout était presque trop beau en fait, trop parfait. Ça donne une sorte d'impression dérangeante. Cette vie avait pas mal d'atouts c'est un fait, mais elle ne me correspondait pas totalement. C'est dur d'oublier tant d'années et de totalement changer. Pourtant j'avais de moins en moins envie de me venger. J'étais peut-être en train de devenir une chiffe-molle ? Mais même Mikhail continuait de m'encourager dans cette voie.

Alors j'ai poursuivi, enchaînant quelques petits boulots pas franchement prestigieux dans des bars et des commerces. Mes relations se sont améliorées, avec toujours cette sorte de gêne et d'obstacle, mais j'allais vers l'avant. Je me suis même mise à fréquenter un homme c'est dire. Rien de bien sérieux, je ne crois même pas l'avoir aimé, mais je faisais comme tout le monde du coup. Puisque j'étais censée rentrer dans le moule ...

Peut-être que ça aurait pu marcher ?

on the highway to hell

Survie


Hélas jamais n'aurait la réponse.

Quand tout a commencé je menais ma vie comme un peu tous les jours. Les infos et moi ça fait deux, alors il a fallu un peu de temps pour que j'entende parler de l'épidémie. C'est au cours de nos discussions du soir que le sujet a été abordé, au début avec pas mal de détachement. Ça devait être le douze octobre. Pas de raisons de s'inquiéter avais-je dit, ça ne nous concerne pas. Deux jours après les premiers soldats sont apparus dans les rues. Un peu inquiétant certes, mais pourquoi pas ? Probablement une gesticulation des hommes politiques pour faire bon genre. Autour de moi personne n'était infecté de toute façon, il n'y avait donc pas plus de justifications pour s'en faire.

L'instauration de la loi martiale et les émeutes ont par contre un peu chamboulé mon esprit. Là c'est du lourd. Ce qui l'est encore plus c'est quand j'ai vu mon premier rôdeur. Il a vite été abattu par une patrouille de policiers, mais voir un être humain se jeter sur un autre et lui arracher les intestins vous fait poser pas mal de questions. Sans compter que du coup je me suis mise à pas mal regarder la télévision, de toute façon impossible de sortir le soir, pas de boulot donc. Plus je regarde les images, plus j'ai peur. Quelque chose de grave se passe, et on nous dit que tout va bien.

Mon copain, enfin le type qui est censé l'être, s'est barré de la ville sans donner plus de nouvelles. Bravo le mec, il aurait pu m’emmener mais non. Je suis restée avec les autres filles alors, et on a commencé à se barricader. C'était je crois une bonne idée, nous avons pu survivre un peu plus. Quelques amis nous ont rejoint, un peu de famille pour certains. L'organisation s'est mise en route tant bien que mal. Nous manquions de tout à vrai dire, des vivres et des produits de premières nécessité, des armes aussi. Elles devenaient utiles au vu de ce qu'il se passait dehors entre les vivants et ceux qui ne l'étaient déjà plus.

Alors je me suis portée volontaire pour aller chercher de quoi nous ravitailler. C'était à peu près quand les coupures de courant on commencées. Nous étions quelques fous à oser sortir, mais nous n'avions pas le choix.

Rapidement mes vieux réflexes ont repris le dessus. Je savais bien qu'ils n'étaient pas loin, mais tout de même. Ma première sortie fut fructueuse, il y avait encore assez de vivants pour nous permettre de ramener assez de nourriture pour tous. Mais chaque jour devenait plus dangereux. Bientôt nous devions sortir à la tombée du jour pour éviter de nous faire repérer. D'une part les rôdeurs que nous pensions moins aptes à nous voir, mais aussi par les pillards. Et il n'était pas question de retomber entre les mains d'hommes, ça non.

Vers la fin octobre j'ai trouvé une arme et tout un tas de cartouches, et j'ai pris la décision de la cacher aux autres. Je sais pas pourquoi, mais ça me semblait mieux. De plus en plus je m'isolais, de plus en plus je pensais à fuir. Pour aller où ? Quitter le refuge ? Nous étions bien ici, certes sans électricité mais à l'abri. Notre petite communauté avait de quoi laisser passer le plus gros en attendant des jours meilleurs, c'est en tout cas ce que conseillait le dernier message télévisé qui fut diffusé.

Mais je n'étais pas idiote, et je ne le suis pas plus aujourd'hui je vous rassure.

Les rares voyageurs nous rapportaient des nouvelles horribles, partout le chaos et les morts, c'était devenu incontrôlable. J'étais sans nouvelles de Mikhail, plus de téléphone, et impossible de me rendre à la prison qui était bien trop loin. Mon envie de tenter ma chance était forte, très forte. Et elle finit par prendre le dessus. Prétextant une nouvelle sortie pour nous ravitailler j'ai quitté le refuge un beau matin, emportant le minimum pour ne pas éveiller les soupçons. Sans me retourner je suis partie. Je n'ai revu aucune de mes amies depuis. Il est probable qu'elle me pense morte, tout comme il est probable qu'elle le soient aussi en fait. Je ne sais pas, je ne veux pas le savoir. J'ai fais un choix et voilà.

La jeune fille des rues est donc retournée totalement dans son élément. Usant de mon astuce je me suis débrouillée pour ne pas me faire repérer, avançant toujours dans la même direction. Jour après jour, semaines après semaines.

L'arrivée de l'hiver a été une épreuve particulièrement difficile d'ailleurs, le froid et la neige, le manque de nourriture et les derniers pillards. Parfois je rencontrais des gens, souvent je les évitaient. En général un groupe mixte me donne de la confiance, quand il y a trop d'hommes j'ai tendance à me cacher. Comme moi tous sont un peu perdus, ils ont aussi une destination en tête, mais nous savons tous ce que nous y trouverons je pense. Finalement au bout d'un mois et demi je suis arrivée à la prison de Mikhail, pour la trouver dans l'état que j'imaginais. Il n'y avait ici plus de vivants, que des cadavres calcinés. Sans oser entrer j'ai fait demi-tour à la recherche d'un abri.

Jusque là je gardais une sorte d'espoir, je me disais qu'à deux nous pourrions bien nous débrouiller. J'ai été folle d'y croire. Combien d'entre nous sont encore en vie ? Est-ce donc là que notre monde se termine ? Pourquoi aurais-je eue plus de chance que d'autres ? Trop de questions dans ma tête, aucune réponse.

L'endroit où je me trouvais était assez confortable, apparemment un abri de garde forestier avec même encore du carburant. Vaincue par la lassitude de l'hiver j'ai alors décidée d'y rester un peu, ne sachant pas vraiment vers quoi me tourner ensuite. Le bâtiment était bien à l'écart, et je vivais avec le plus de discrétion possible, si bien que je n'ai eue que peu de mauvaises surprises. Parfois je m'éloignais pour m’entraîner avec le pistolet, je ne m'en étais jamais servi sur quelqu'un, préférant la fuite. De temps en temps aussi une expédition plus éloignée afin d'agrandir mon butin de guerre. C'est là que j'ai trouvé l'appareil photo d'ailleurs, et que je me suis mise à immortaliser mon quotidien.

C'est une idée idiote je sais, je me suis dit que ça ferait un souvenir pour plus tard, et qui sait si quelqu'un d'autre le trouve ?

L'hiver est passé, je ne suis pas partie. J'étais sans nouvelles idées de toute façon, alors à quoi bon ? Il y avait de quoi manger pour quelques temps encore, et si mes expéditions se faisaient bien moins fructueuses, l'endroit restait bien calme. Parfois je voyais d'autres personnes, c'était assez rare en fait, j'étais de plus en plus prudente depuis que j'avais vu quelques temps avant un petit groupe se faire attaquer par un autre. C'est curieux comme l'être humain continue à s’entre-tuer d'ailleurs, comme si les rôdeurs ne suffisaient pas. Et puis je ne désirais pas de compagnie, il faudrait tout partager en deux, et qui sait les ennuis que cela m'attirerait ?

Autant poursuivre comme ça, l'été sera vite là, il sera encore temps de me décider.



Espoir


Je pensais continuer cette vie presque normale quand un événement a tout changé. C'est souvent le cas d'ailleurs quand tout semble rentrer dans l'ordre dans ma vie. Alors que j'allais chercher un peu d'eau, j'ai entendu quelques cris, suivis de coups de feu. Ce n'est jamais bien prudent de se mêler des affaires des autres, mais le bruit des armes a tendance à attirer les morts, et je ne m'ennuie pas à prendre autant de précautions depuis des semaines pour rien.  M’avançant dans les sous-bois j'arrive rapidement devant un vrai massacre. Deux hommes tiennent en joues quatre autres personnes, celles-ci étant à genoux en leur tournant le dos. Sur le sol trois cadavres.

Un autre coup de feu retenti, l'un des hommes vient de tirer une balle dans la tête à bout pourtant. Quatrième mort.

Mon esprit s'emballe, une fois de plus je suis devant le danger, je dois fuir. Mais ils sont si proches du refuge, qu'ils le trouve est à envisager. Devrais-je tout prendre et partir ?

Encore un coup de feu, cinquième cadavre.

Ma main descend et se referme sur la crosse du Colt. Je ne sais pas quoi faire. Avec de la chance je peux en abattre un, mais si l’autre est armé et réplique ? Quelle connerie de crever là non ?

Une nouvelle fois l'arme crie, un sixième corps tombe au sol.

Le dernier survivant tourne la tête pour les supplier. D'où je suis je peux le voir, c'est un jeune homme de mon âge. Il pleure, je le comprends tellement. L'homme au pistolet ricane et le met en joue.  Mes gestes deviennent soudain fluides. L'arme quitte ma ceinture, je vise rapidement et relève le chien. La distance n'est pas négligeable mais j'ai déjà touché une bouteille d'aussi loin.

Un coup de feu. L'homme au pistolet meurt.

Son compagnon est surpris, c'est vrai qu'il ne peut pas me voir ! Délaissant le jeune homme il dégaine à son tour et me cherche. Je ne compte pas lui en laisser le temps. Une fois encore je relève le chien. Un dernier coup de feu, un cri et il tombe lâchant son arme. Zut loupé !

Sortant de ma cachette je m'avance, regardant autour de moi. Le calme est revenu, seules les plaintes du blessé s'entendent. Et maintenant, je fais quoi ? Me voilà avec un valide et un qui pisse le sang sur les bras. Bravo belle idée ! Arrivée près du duo je demande rapidement au jeune homme si tout va bien, celui-ci me répond que oui, ce qui me rassure à vrai dire. Je toise ensuite le deuxième tireur toujours au sol. Celui-ci m'insulte, me traite de pas mal de noms. J'ai entendu bien pire.

Mais il finit par en dire trop. Il me menace de me retrouver et de me prendre de force.

Je vois rouge, je pousse un cri et l'arme se relève, tonnant quatre fois. Le visage de l'inconnu n'est plus qu'une bouillie immonde chairs explosées. Je continue d'appuyer sur la gâchette alors que le barillet est vide. Constatant que je n'ai plus de cartouches je lui met des coups de pied plein de rage, celle qui se cachait tout au fond de moi depuis si longtemps. Durant de longues minutes je m'acharne pour finalement me laisser tomber sur le sol, à bout de forces.

Autour des mes épaules des bras m'entourent.



Sentiments


Josh est entré dans ma vie comme ça, alors que je ne m'y attendais pas du tout. J'aurais pu passer mon chemin, mais quelque chose m'en a empêchée. Me soutenant il m'a réconfortée, nous sommes ensuite rentrés. Je lui ai montré mon refuge, l'ai autorisé à rester un peu. Ensuite je l'ai embrassé et nous avons fait l'amour. C'est un peu rapide, sans doute que voir la mort d'aussi près vous chamboule un peu, mais nous nous en fichions totalement.

Rapidement j'ai pris de nouvelles habitudes, ce n'était pas si grave que ça de partager tout compte fait. Et c'est plus facile à deux. Nous n'avons que peu parlé de ses compagnons, des inconnus qu'il a jour rencontré sur la route. Encore moins deux des hommes armés. C'était déjà du passé. L'été est finalement arrivé, un mois de juin ensoleillé et si habituel. Quel dommage que notre monde se soit effondré, nous aurions pu envisager l'avenir.

Malgré tout nous avons appris à nous connaître, à échafauder quelques projets. Si jamais un jour tout ça finit enfin, le monde sera à nous. Je parle bien au pluriel, voilà que je retombe dans mes travers, mais cette fois sans aucune crainte.

Nos expéditions ont été aussi plus simples, c'était d'ailleurs plus que nécessaire dans un premier temps, il nous fallait des moyens de contraception. Il faut dire que j'avais pas mal de temps à rattraper. Et entre deux bêtises il m'aidait à consolider le refuge qui avait un peu souffert de l'hiver tandis que moi je l’entraînais au tir. Tout va bien, pour la première fois depuis plus de huit mois, tout va bien.

Je vous avais déjà dit que dans ma vie il se passe toujours quelque chose ?

Alors que rien ne le laissait présager, Josh est parti. Un peu à ma façon à Seattle, un jour comme ça sans rien me dire, sans que je ne me doute de quelque chose. Vous imaginez bien que j'ai fait le tour de tous nos endroits, imaginant le pire. Rien. Personne. Il est parti.

Pourquoi ? Est-ce ma faute ?

Tout allait si bien, parfaitement bien même. Peut-être a-t-il eu une visite pendant que j'allais chercher de l'eau ? Mais il aurait laissé un mot. Tout cela n'était finalement que mensonge ? Ou un rêve ?

Non c'est impossible ... Les photos prouvent son existence. Nous en avons fait des dizaines.

Pleurant en silence j'ai alors épuisée ce qu'il me restait de batterie pour le regarder encore et encore, ne comprenant pas. Je me retrouve encore à la case départ. Je n'ai que peu de choix, soit je reste ici en attendant un hypothétique retour, soit je pars à sa recherche. Ce serait idiot de m'en aller alors que si ça se trouve il est simplement perdu. Ou que sais-je.

J'ai tenu le coup durant une semaine. Il est évident qu'il ne reviendra pas de lui-même. Soit. Je vais le chercher. Après avoir rassemblé mes affaires je barricade le refuge pour un éventuel retour, pour ensuite prendre une direction au hasard.

C'est tout ce qu'il me reste finalement. Espérons que pour une fois la chance va tourner.

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Re: Alicia Taylor

Lun 1 Aoû 2016 - 15:25

Salut et bienvenue =)
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Re: Alicia Taylor

Lun 1 Aoû 2016 - 15:35

Bienvenue ici Very Happy
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Re: Alicia Taylor

Lun 1 Aoû 2016 - 15:48

Bienvenue par ici petite bouille, bonne marche vers la validation :138:
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Re: Alicia Taylor

Lun 1 Aoû 2016 - 16:26



bienvenue sur le forum !

Te voilà fraîchement inscrit sur The Walking Dead RPG ! Après avoir lu consciencieusement le règlement du forum, voilà quelques petites choses à retenir pour tes débuts parmi nous :

1 – Le délai pour finir ta fiche est de 10 jours. Un délai supplémentaire peut être accordé par un Administrateur.

2 – Si tu as oublié de le faire avant de t'inscrire, jette un petit coup d’œil aux bottins des noms, des prénoms, des métiers et des avatars.

3 – Lors du choix de ton avatar, il est important de bien respecter ces deux points du règlement : Les images choisies doivent être cohérentes avec le contexte, et l'âge de ton personnage avec l'aspect physique de ta célébrité.

4 – Afin d'éviter les RP répétitifs d'intégration dans un camp, nous te conseillons d'intégrer ton personnage à un groupe dès son histoire ! Si tu choisis d'intégrer le groupe des solitaires, il te faudra conserver ce statut durant 1 mois minimum avant de pouvoir t'installer dans l'un des groupes sédentaires.

5 – Si ton histoire comporte des personnages que tu souhaiterais proposer en Scénario, sache qu'il faudra également patienter 1 mois et être actif en zone RP.

6 – Une fois ta fiche terminée, signale le dans ce sujet AVERTIR ▬ FICHE TERMINÉE.

Bonne rédaction !


Bienvenue !
Si tu as des questions n'hésite pas !
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Re: Alicia Taylor

Lun 1 Aoû 2016 - 18:47

Merci pour votre accueil Very Happy
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Re: Alicia Taylor

Mar 2 Aoû 2016 - 11:34

Officiellement bienvenue !

Tu as changé f'ava dommage j'aimais bien Maia Wink
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Re: Alicia Taylor

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