Il y a des fois où on est obligés de changer. Où les évènements de la vie font que l'on s'endurcit, qu'on perd peu à peu son humanité., dans son cas, elle l'a perdue très tôt, avec la vie des foyers. C'est marrant de parler de perdre son humanité lorsqu'on est confrontés à des morts vivants. Mais c'est le cas de Jenna. À la base, elle était déjà pas très sociable, sauf quand il s'agissait de se taper sur la tronche avec les pétasses du foyer d'un autre bloc. Elle est bagarreuse la petite, pas l'habitude de se laisser marcher sur les pieds, au risque de s'attirer des emmerdes. Autant dire que ce trait de caractère ne s'est pas atténué lorsqu'il a fallu mettre de côté que les gens qui pouvaient marcher à ses côtés étaient des humains comme elle, et pas seulement une potentielle chair à canon. Elle n'a en général aucun scrupule à laisser derrière elle quelqu'un qui deviendrait un boulet pour elle, et n'hésite pas non plus à piéger elle même, si ça peut la sortir d'un mauvais pas. Qui pourrait la blâmer de penser à sa peau avant celle des autres ?

Jenna est une jeune femme qui a vraiment confiance en elle. Elle ne doute que très rarement de ces capacités, et si, au premier abord, ça peut passer pour de la suffisance, ça devient une qualité lorsque ça lui permet d'avancer sans trop douter. Vive et intrépide, limite casse-cou, ça la sort de pas mal de situation. D'ailleurs, elle se pose en leader de son petit groupe, parvenant à convaincre les autres par son éloquence. Et aussi parce que c'est marche ou crève. Mais bon. A côté de ça, c'est souvent son intelligence et sa ruse qui la tire des sales situations. De par son passé, elle a appris à se débrouiller toute seule, poser des pièges, se faufiler dans des endroits exigus, tout ça n'a aucun secret pour elle, lui permettant de survivre en ville et d'éviter au mieux les patrouilles militaires. Et elle n'a peur de rien. Mais ça, c'est peut-être pas forcément une bonne chose...

→ qualities.
Confiante
Opportuniste
Vive
Intrépide
Intelligente
Eloquente → defects.
Impulsive
Sanguine
Mal Polie
Intrusive
Curieuse
Sans pitié

Plutôt petite, un mètre soixante deux, pour une cinquantaine de kilos, Jenna est une jeune femme plutôt svelte, à la musculature bien répartie, en adéquation avec ses aptitudes « professionelles ». Sa peau dipahane et ses yeux foncés sont encadrés par de longs cheveux roux, qu'elle attache souvent en une haute queue de cheval. Elle s'habille de manière à pouvoir se mouvoir relativement facilement, t-shirt ou sous pull près du corps, jean, et bottines coquées. Son avant bras arbore fièrement un tatouage, une tête de lion couronnée.

Elle ne possède pas vraiment d'équipement, si ce n'est une batte de base ball en alu, et un 9 mm trouvé sur le corps d'un policier. Elle possède aussi un petit sac, dans lequel elle emmene quelques boites de conserve et une bouteille d'eau.

Qu'est ce que tu veux faire de ta vie quand tu naît à Seattle, dans un hôpital de centre-ville, et que la première chose que te dis ta mère c'est « Non, je veux pas la voir cet enfant d'connard. » ? Parce que ouais, c'est le début de l'histoire de Jenna. Quasi orpheline de père (déjà elle sait pas qui c'est, alors savoir si il est encore en vie maintenant que les morts bouffent les vivants, c'est quasi impossible), abandonnée par sa génitrice à la naissance, elle connaît assez tôt les foyers de l'état de Washington. Et faut avouer que c'est rare de grandir dans le bien quand on est élevée dans un endroit où les éducateurs n'attendent que leur paye à la fin du mois, sans s'occuper des gamines qui établissent des clans, des hiérarchies et des batailles de quartier à quartier. Des familles d'accueil ? Ouais, elle en a connu quelques unes. Elle en est vite revenue, renvoyée à sa petite chambre parce que au choix elle avait piqué dans les portefeuilles, elle était mal élevée, ponctuait toutes ses phrases de jurons, ou faisait du charme au « grand frère » au grand damn des parents.

A 16 ans, la fuite en avant. L'échappée du foyer, avec trois de ses copines. « Copines de cellule » comme elles s'appellent entre elle, bien qu'elle ne se rendent pas encore compte que la vie était finalement bien douce, lorsqu'elles étaient nourries, logées, et blanchies, sans rien avoir à dépenser. Car la vie est chère en vrai, et si elles arrivent à se trouver un petit squatt pour dormir, la faim se fait assez rapidement sentir. Les filles se concertent, débattent. L'une veut rentrer au foyer, les trois autres se débrouiller. Conflit d'interêt. Finalement elle finiront par attacher et baillonner la récalcitrante. Hors de question qu'elle retourne au foyer et cafter où les trouver. Trois jours suffiraient sans doute, et ce fut le cas. Mais en attendant, il fallait toujours trouver à manger, et les aptitudes à voler qu'avait développé Jenna lors de ses passages en famille servirent à nouveau. D'abord pour tirer les portefeuilles dans la rue, puis pour se glisser dans les maisons et rafler de nouvelles choses pour tenter de rendre leur vie plus belle.

Et puis… « L'age d'or » de leur petite carrière de voleuses. Se taper l'incruste dans les soirées assez chic, vêtues de robes volées ou offertes par des conquêtes fortunées, faire un peu leur show, et puis finir par fouiner dans les pochettes de ces dames, tirer les boutons de manchettes des messieurs, emporter quelques bijoux de l'hôte. Revendre tout ça au marché noir, et vivre plutôt tranquillement, bien qu'elle ne quittèrent pas leur squat pour autant, associant cet endroit en ruine et leur indépendance désormais aquise. Alors certes, elles n'avaient pas une existence des plus simples et ne devaient jamais oublier qu'elles étaient hors-la-loi.

Voilà comment était la vie de Jenna juste avant le début de l'épidemie. Dans un vieil appartement délabré, dans un vieil immeuble prêt à s'effondrer, avec ses trois comparses, vivant de petits et de plus gros larçins....

Elles n'avaient pas cru à toutes ses conneries au départ. Les journaux faisaient leurs gros titres de mecs qui en boufferaient d'autres. Mais ça on le lisait souvent dans les magasines sensass. Peu à peu, les gens étaient devenus étranges, vidant les rayons des supermarchés, et les filles avaient commencé à se dire que quelque chose clochaient. Elles avaient bien essayé de fuir la ville, mais en voyant l'état des autoroutes, blindées de bouchons, elles avaient abandonné et décidé de se retrancher dans leur squatt. De là, un escalier de secours leur permettait de sortir facilement pour aller se ravitailler et leur porte était facile à barricader (enfin, encore aurait-il fallu y penser). Lorsque l'état d'alerte avait été déclenché, elle avait observé la ville se vider. C'était pas des conneries. Et elles étaient en plein dedans.

Ce soir là, c'était au tour de Jenna de sortir en mission, comme elle le disait. Un peu plus tôt dans la semaine, elles avaient repéré une petite maison, qui ne payait pas de mine, mais dont elles avaient observé l'intérieur par les fenêtres. La cible rêvée possiblement fournie de bijoux, de liquide, et autres petites choses très intéréssantes à revendre. Jenna avait donc décidé qu'elle visiterait cette maison. Pénétrant doucement dans le jardin, elle remarqua que la lumière était éteinte à l'intérieur. Elle n'aimait pas vraiment ça, mais il fallait qu'elle tente.

Elle poussa doucement la porte de derrière, et entra à l'intérieur. Là, ce furent les grognements, ou les râles plutôt qui la firent sursauter. Ils venaient du salon, et la télé tournait, depuis quand les morts regardaient la téloche ? Elle entreprit de fouiller la chambre, sans faire de bruit. Comme prévu, bijoux, cash, une vraie mine d'or pour la petite voleuse. Elle retourna la cuisine de même, puis passa au salon. Et c'est là que tout bascula. La silhouette du petit vieux était tournée vers elle, et de larges tâches sombres ornaient sa chemise blanche. Jenna fronca les sourcils, et fit un pas en arrière. L'homme avançait vers elle, le pas traînant, poussant toujours les râles qu'elle avait entendu.

- Oh putain. Oh putain! Fallait que ça tombe sur moi !

Elle n'était pas armée, ce qui n'était pas très intelligent lorsqu'on allait cambrioler des maisons hein, surtout quand les zombies traînaient dehors on est bien d'accord. Fouillant ses poches tout en reculant, elle jeta à ses pieds quelques bijoux, histoire de faire distraction avec du bruit, mais il ne réagit pas toujours fixé sur elle. Bientôt elle aperçut la vieille se lever de la même manière et s'approcher à son tour. Jenna sentit une perle de sueur glacée rouler le long de sa colonne. Toujours à reculons, elle réussit à sortir dans le jardin, et le vieux pressa le pas. Se sentant coincée, elle ne vit plus d'autre solution que de ramasser la pelle appuyée contre l'abri de jardin, et d'en asséner un grand coup. Le crâne éclata, et elle hurla. La vieille pressa le pas à son tour, et Jenna se mit à courir, elle devait rejoindre la planque le plus vite possible.

Il ne restait plus que quelques mètres avant d'y arriver, lorsqu'elle tomba sur Lena et Shannon. Lena pleurait, à chaudes larmes, et Jenna la prit dans ses bras.

- Qu'est ce qui s'est passé ?

- C'est Joe ! Elle est morte. Ils l'ont bouffée Jenna ! ILS L'ONT BOUFFÉE ! 

Les filles lui racontèrent. Quelqu'un avait tapé à la porte, avec insistance. Enfin elles pensaient que c'était quelqu'un. En fait c'était ces choses là. Elles n'avaient pas eu le temps de réagir. Le premier avait déjà sauté sur Joe et lui avait arraché la carotide en un coup de dent. Shannon en avait explosé un avec le fer à repasser, et le troisième c'était attelé à débrancher les conduits intestinaux de leur copine. Désormais, le squat n'était plus un havre de paix. Elles devaient bouger.

Mais là dehors, c'était un autre obstacle qui les attendaient. Les marcheurs, d'abord, qui tendaient leurs bras vers elles et avançaient à la vitesse d'escargots à l'ail, mais surtout les militaires qui faisaient encore quelques patrouilles en ville, à la recherche de survivants, ou pour éliminer un maximum de zombies, elle ne savait pas trop… Tout ce qu'elle savait c'est que c'est comme ça que tout avait merdé. Elles étaient tranquilles, en train de chercher une nouvelle planque, quand elles avaient entendu des bruits de moteurs. Des gros moteurs. Les trois copines s'étaient alors réfugiées dans un immeuble, dans le but de se planquer quelques temps, histoire de laisser passer du temps. Elles savaient très bien que la majorité de la population était parquée à Century et ça, c'était hors de question. Elles étaient persuadée que c'était bien plus dangereux que de rester dehors. Elles montèrent jusqu'au toit, claque la porte derrière elles, pour se poster sur le parapet et observer le cortège passer. Une fois la menace écartée, elles retournèrent à l'intérieur de l'habitation. Ou pas. Parce que cette putain de porte s'était refermée, et n'était pas ouvrable de l'extérieur. Elles étaient piégées.

Quelques heures passèrent, et, alors que Jenna songeait à l'éventualité plus que tentante de jeter Lena du haut de l'immeuble tellement elle râlait, et tant elle se lamentait, la porte s'ouvrit de manière assez violente. Les trois amies se tournèrent vers elle, prêtes à se défendre. Mais ce ne furent pas les rôdeurs qui firent leur entrée sur le toit, mais deux jeunes hommes, un peu plus agées qu'elles, qui se mirent presque aussitôt en position de défense à leur tour, leurs armes pointées sur elles. Aussitôt, elles levèrent les mains. Il n'était pas question de se faire abattre ici. Aussi répondirent-elles à toutes les questions qu'ils leur posèrent. Le temps ne les pressait pas, loin de là, ils étaient en sécurité sur ce toit. Si l'un des deux, Leroy, restait méfiant, le second, lui, semblait plus enclin à les écouter, et ils en arrivèrent même à la possibilité de faire un bout de chemin tous les cinq. Peut être survivraient-ils plus facilement en petit groupe. Ou pillerait-ils plus efficacement.

Tu es maintenant validé(e) ! Tu vas pouvoir commencer à survivre par tes propres moyens !

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