Presque deux mois qu’Amalia et Sienna ont débarqué en fanfare chez les Expendables, et si la blonde semble s’y sentir aussi à l’aise qu’un poisson dans l’eau – heureuse d’avoir retrouvé d’anciennes connaissances, ce n’est pas aussi facile pour la brune. Lorsqu’elle n’est pas occupée à apprendre les bases de la permaculture en compagnie d’Ulysse, elle passe le plus clair de son temps à s’occuper des enfants, que ce soit en jouant avec eux ou bien en essayant de leur enseigner des choses. Ils ont tous beaucoup d’énergie, et certains sont un peu plus difficiles à canaliser que d’autres, mais Sienna est ravie de pouvoir mettre ses compétences avec les plus jeunes à contribution, quitte à souvent s’isoler des autres. Tous les adultes présents dans ce groupe sans être des survivants plus qu’aguerris, bénéficiant d’une expérience dans de nombreux domaines, et en leur présence, la petite brune a le sentiment de ne pas être à la hauteur. Personne ne lui a jamais de réflexion évidemment, mais elle n’a pas besoin de ça pour être persuadée de ne pas être d’une grande utilité, ayant constamment l’impression d’être toujours deux ou trois pas en arrière du reste du groupe. Difficile de lutter contre ses propres insécurités.

Assise en tailleur par terre, elle lit une histoire à haute voix, y mettant l’intonation pour rendre le tout plus théâtrale et amuser les enfants dispersés autour d’elle. Tous l’écoutent avec plus ou moins d’attention, sauf le petit Mowgli qui s’amuse à essayer de lui grimper dessus tout en jouant avec ses cheveux, visiblement peu disposé à se tenir tranquille comme les autres. Par certains aspects, ce petit sauvageon turbulent lui rappelle Sean, et c’est donc sans jamais s’agacer qu’elle tolère son drôle de comportement, le trouvant en vérité parfaitement adorable. Suite à une imitation de maman ours très réussie, les petits se mettent à rire de bon cœur autour d’elle, et ce n’est que lorsque le regard de Sienna suit celui de Violet qu’elle réalise qu’elle n’est plus seule dans la pièce avec eux. « Oh, excuse-moi, je ne t’avais pas vue » déclare-t-elle en refermant subitement le livre lorsqu’elle repère Kassandra dans l’embrasure de la porte. Elle se relève maladroitement, obligée de soulever Mowgli qui refuse de lâcher ses cheveux pour le prendre dans ses bras, manquant deux fois de l’échapper à cause de ses gigotements incessants. « Je te laisse avec eux, si tu veux. » Elle ne veut pas déranger.

Dans un mois, ça sera Noël. Et ça me fout le bourdon. On devait remonter vers la ferme mais on a eu pas mal de chose à faire récemment. Je suppose que c'est la raison pour laquelle, à fin Novembre, je suis toujours ici. Je ne sais pas trop quoi faire pour Adriel à Noël. Je ne suis pas très doué dans les trucs manuels. Il réclame beaucoup Clay et je commence à ne plus trop savoir quoi dire ou faire.

Adriel est avec le reste des enfants et j'ai passé mon temps à tenter de trouver de quoi faire un cadeau. Je me sens nulle de ne pas avoir d'idée. J'aimerai bien sortir et trouver des magasins ici et là. Mais je ne connais pas vraiment la zone. Je devrais probablement demander. Je rejoins finalement la pièce où se trouvent tous les enfants. J'ai l'impression que je n'aime pas être trop loin d'Adriel. Alors que le petit bout s'amuse avec les autres, écoutant l'histoire que peut lire Sienna. Je peux le voir en étant dans l'encadrement de la porte.

Je repose le regard sur Violet, sauvé de justesse par Sienna il y a quelques mois. Je culpabilise encore de tout ça. Je n'ai pas été bien utile. J'agite la main dans sa direction, un sourire quand même présent sur mon visage malgré tout. Lorsque Sienna me remarque, j'agite la tête à nouveau. Elle est libre de venir.

- Je ne voulais pas t'interrompre, tu peux rester. Je dois t'avouer que ma conversation est relativement limité avec les enfants.

Et puis, on a pas eu plus le temps d'échanger elle et moi. Ca me fait plaisir de voir quelqu'un de jeune ici. Du moins, de moins adultes que les autres. Elle a l'air d'être un peu plus âgé, je ne sais pas vraiment au fond. Je m'approche finalement et vient enlacer Adriel qui accourt déjà pour enlacer ma jambe. Je rigole doucement.

- Désolé, je vous interromps. Tu devrais finir l'histoire avant qu'ils ne sont empêchent de sortir par la suite.