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Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité

Jeu 2 Mar 2023 - 1:45


Ézéchiel Edmunds Celui qui a Vu, notre Prophète.

prénom : Ézéchiel nom : Edmunds date de naissance : Le quinzième soir de Janvier en l’an 1970 (15/01/1970)âge : L’ancien chercheur en microbiologie à déjà dépassé la cinquantaine, une moitié de siècle a arpenté cette pauvre et maudite terre. S’il comptait toujours les jours, les mois, les années. Il saurait qu’il a depuis peu 53 ans.
ville de naissance : Il est né à Quincy, dans une ville agricole banale avec une histoire et un nom insipide, une contrée peu digne d’intérêt qui n’a jamais impressionné ni choqué.
métier : Autrefois il était chercheur en microbiologie moléculaire. Il travaillait avec des organismes destructeurs comme un pompier traite avec le feu, l’admirant mais cherchant sans cesse à le repousser.
groupe : Sans cesse sur les routes, à la fois aux marges et au cœur de la civilisation renaissante. Il donne souvent, avec le reste de son groupe, de son temps et de son énergie dans la ferme de « The Remnants », troquant sa force contre quelques provisions. (Travelers)
avatar : Christian Bale

what i am

qualités
Prévenant
Ascète
Affable
Magnanime
Dévoué
défauts
Manipulateur
Doctrinaire
Secret
Imprudent
Superstitieux
Equipement :
L’attirail de l’ancien chercheur ressemble presque à ceux de ces pèlerins qui cherchaient à joindre Saint-Jacques-de-Compostelle avant la fin des temps. Si le Prophète ne pouvait jurer que par ses bottes et sa cape de voyage, dont les motifs rappellent sans grâce ceux des toiles andines ; il le ferait. Hélas, les forces du Chaos lui forcent la main, l’obligent à s’équiper sans quoi il risquerait à chaque coin de rue d’être tué sans avoir mené à bien la mission que lui a confiée Nature. Ce n’est pas de gaieté de cœur que celui qui a Vu, se traine un fusil de chasse dont les cartouches de calibre douze déchirent la chair, détruisent les œuvres de la Créatrice. Cette bouche cracheuse de feu reste la plupart du temps dans son dos plus qu’un moyen, elle est un rappel. Autrement, le Prophète mène son existence en compagnie d’un robuste bâton de voyage renforcé au niveau de la boîte par une chappe de métal martelé par les milliers d’heures de marche.

En dehors de ce sommaire outillage, de ces alliés de la Faucheuse. Le cinquantenaire est toujours vêtu d’une longue soutane dont la seule originalité fut d’avoir retiré le col blanc. N’ayant qu’un sac à dos beige qui se confond avec le tissu délavé de sa cape, il ne se déplace qu’avec le strict minimum. Ézéchiel déteste le superflu, tous ces objets brillants dont la seule et vraie fonction est de faire l’intéressant.
Details physiques :
Le Prophète est dans la force de l’âge, dans ces temps où la vigueur et la vieillesse se disputent la place. Où le corps n’est pas encore tombé dans cette déchéance biologique qu’est la sénilité. Il est dans cet état où l’ombre de la décrépitude pointe sans encore s’imposer. Cet état d’entre-deux se manifeste par la couleur poivre-sel que prend sa tignasse depuis quelque temps. Le passage du temps se signifie dans les pattes d’oie qui soulignent son regard sombre et profond. Une barbe épaisse lui mange le visage s’éparpillant de façon négligée sur des pommettes autrefois saillantes. La négligence voilà ce qu’inspire ce cinquantenaire au teint pâle. C’était comme si pour le Prophète l’apparence terrestre importait peu ; le corps devenant alors qu’une enveloppe charnelle peu commode, limitée et désagréable. Ne vaut-il pas mieux privilégier les idées à une matérialité éphémère ? Pourquoi chercher à tromper l’écoulement du temps ? Rien n’empêchera sa peau de se relâcher, rien ne s’opposera à la dégénérescence de ses muscles, rien ne pourra arrêter la détérioration de sa vue. Son propre reflet ne l’angoisse pas mais il ne l’émerveille pas comme Narcisse. En un sens, ses croyances le détachent de ce marasme terrestre. Pour en revenir à l’essentiel, si l’on a la chance de le côtoyer, on peut remarquer une large et longue brûlure qui serpente le long de sa jambe droite comme un lierre qui voudrait le retenir. L’ancien scientifique s’est toujours fait discret, secret sur cette ruine calcinée.  

Psychologie


Ézéchiel n’a pas toujours été cette figure, ce modèle de sérénité et de tempérance qu’il est devenu. L’enfant qu’il était, l’ambitieux adolescent et le jeune adulte tout juste diplômé ne furent jamais des ascètes. Ce qu’il fut n’aspiraient pas à une vie austère parsemée de mortification en tout genre. Car pour un esprit jeune, vivace, n’y a-t-il pas rien de plus paradoxale que l’espérance d’accéder au bonheur par la souffrance ? Cette conviction profonde du prophète témoigne de quelque chose de très important et saillant chez lui. Sa capacité a interprété les coïncidences comme des signes. Puisque toute chose est chez lui sujette à devenir l’argument implacable de ses opinions. Son esprit malade tente maladroitement de construire un monde cohérent dans lequel chaque chose tient une fonction précise. Alors il décèle entre les événements des liens insoupçonnés, il croit voir au-delà des apparences trompeuses et réductrices. Se persuadant lui-même de n’être à l’origine de ses échecs, de n’être qu’un serviteur dans un dessein le dépassant. L’ancien chercheur est donc doctrinaire, il ne voit qu’au travers d’idée bien ancré. Ce serait une perte de temps de vouloir le dévier, rectifier des idées sur lesquelles il fonde sa conduite.

Se sentant investi d’une mission divine, dont les enjeux peuvent se résumer à la survie de son espèce, le prophète se dévoue corps et âme dans cette mission. Investissant sa sueur, sa vigueur, son âme et ses axiomes. Il n’y a pas de petit sacrifice, rien qui puisse justifier la passivité dans ce grand péril que les Bienfaiteurs essaient de montrer. Vu qu’il se croit le lieutenant de Nature sur cette misérable terre. Puisqu’il a l’impression de s’être vu conféré une mission divine ; Ézéchiel ne mesure que rarement les risques. Imprudent, c’est le mot parfait pour décrire ce côté presque naïf chez lui. Pourquoi donc les vivants chercheraient à leur nuire ? Tout comme vouloir les empêcher de diffuser la bonne parole est inconcevable ; la force n’est pas envisageable dans ce grand combat pour les âmes. Cependant, la ruse n’est sujette à aucun tabou alors Ézéchiel n’hésite pas à modifier les mots. Il n’a aucune vergogne à manipuler ses congénères pour les faire aller dans le sens de ses idées. C’est peut-être là que le chercheur un peu minable qu’il fut se manifeste, c’est probablement dans ces innombrables pirouettes théoriques qui lui valurent les moqueries de ses congénères des décennies en arrière qu’on peut faire le lien avec son « soi » révolu.
Enfin et c’est là que nous allons toucher aux traits immuables de celui qui a Vu. Ces choses qui constituent son essence et peut-être la partie la plus intéressante et réjouissante de sa psyché. Nous voulons bien entendre parler de sa propension à veiller sur les autres, comme un berger qui surveillerait son troupeau, un pasteur qui se soucie de ses ouailles. Il n’y a pas une journée où le guide prend des nouvelles, s’assure que tout se passe bien et cherche à apporter des conseils aux petits tracas de la vie. Il a presque un talent pour ces petites conservations, qui prisent isolément sont insignifiante, mais qui disposé en une fresque prennent tous leurs sens. L’on se confie facilement à ce vieil homme qui sous des airs toujours affable, cordiaux engage la conversation. Ce naturel de confident, de dépositaire des plus obscurs secrets de ses compagnons a sûrement forgé son indulgence à l’égard des Hommes. Il sait parfaitement que l’être humain est par nature faillible, que les erreurs sont communes. Les regrets sont le fardeau commun de ce monde déjà trop en proie aux vengeances et à la haine, alors Ézéchiel s’en détache sans difficulté. Il est magnanime, pardonnant facilement le tort des uns et des autres comme d’autant de preuves de leur humanité. L’on ne devient meilleur que par l’erreur. S’il veut pousser ces pauvres êtres sur le droit chemin, Ézéchiel se doit d’encaisser leurs torts. Sans quoi, rien ne sera possible…

Pour conclure, l’homme s’efface derrière son rôle et derrière sa mission. En-dehors de ses sermons enflammés, de ses innombrables discussions profondes. C’est quelqu’un de secret qui ne montre jamais ses émotions, ses angoisses et ses espoirs. Son entreprise et sa foi éclipsent totalement cette partie probablement la plus véritable de ce qu’il est.




Story of survival

Pre-apocalypse


L'enfance. - De 1971 à 1983. Quincy dans l’état de Washington.

Le Prophète est le descendant de ces hordes de colons qui se répandirent comme une nuée de sauterelles dans tout le sous-continent nord-américain. N’étant que la colonne vertébrale, les idiots utiles des planteurs de la côte. Ces pauvres gens, venues des régions dévastées de l’Irlande du Nord, furent la chair à canon, l’avant-garde œuvrant à l’extermination des Amérindiens. Mais ces entreprises génocidaires ne leur profitèrent jamais. Dans un cycle pernicieux orchestré par le pouvoir fédéral ; ces fermiers étaient obligés de vendre leurs quelques arpents sous la pression des grands propriétaires. Sans cesse rejeté vers la Frontière, ils la repoussèrent à leur tour jusqu’à que l’Océan Pacifique ne les bloquent définitivement. C’est parmi ces familles austères, précaires qui ne peuvent plus que s’en remettre à Dieu que le petit garçon se construisit. Ces misérables Scots-d’Ultser étaient enfermées dans ces vulgaires mensonges qu’on avait balancés à la figure de leurs ancêtres. Donc les fils devaient souvent suivre la voie du patriarche et les filles devaient se marier le plus vite possible pour fonder un foyer. Ainsi allait les choses et les parents d’Ézéchiel tout empreint de religiosité qu’ils étaient ne remirent jamais en cause cela. Son enfance fut terne, encadrée par des règles et des tabous sans queue ni tête. Il fallait se préparer à la seconde naissance prôné par les évangéliques et peut-être même le retour du Seigneur. Alors le petit garçon n’avait que peu de temps pour lui devant toujours aider son père, travailler pour l’école ou participer à des activités périscolaires.

Son paternel commença très vite à vouloir l’initier aux travaux de la terre. Il jugea bon qu’un gamin doive labourer le sol nourricier sans en comprendre l’intérêt, sans lui expliquer la nature de ses actions. Ainsi, c’était prévisible, l’enfant se désintéressa bien vite de cet avenir tout tracé qu’on lui destinait. Comme un mouton noir plus ses pairs se satisfaisaient de cette vie cadré et prévisible, moins il leur ressemblait. Une répulsion naturelle le poussait à entreprendre tout ce qui était contraire à la norme de ces fermiers évangéliques. Autant de graines qui n’ont aucun mal à expliquer la voie qu’il emprunta au sortir de l’enfance.

L'entre-deux, l'âge ingrat. - De 1983 à 1989. Quincy Dans l’état de Washington

Ézéchiel n’avait jamais été attentif durant les messes, il répétait ces suites de mots sans que jamais elles ne titillent son âme. Pour le petit mouton noir, ce n’était que des âneries, des maximes tout juste utile à calmer les vieilles femmes. Elles qui s’enfermaient consciemment dans ces illusions, la modernité étant trop insupportables pour leurs esprits étroit et superstitieux. Le futur docteur n’avait aucun respect pour ces veuves qui voyaient le Malin dans les écrans de télévision tout juste arrivé dans les foyers. Qui au lieu de faire l’effort de comprendre rejetaient en bloc l’altérité. Tout ce qui était dissemblable devenait suspect voir presque déviant. Sa mère, les madones et parfois son père voulaient à tout prix préserver un équilibre qui rendait supportable leur vie. Un véritable cache-misère que le petit garçon s’évertuait à vouloir déchirer, un comportement paradoxal lorsqu’on sait ce qu’il deviendra. Enfin, pour l’heure le prophète n’a que treize ans et il pense trouver la Vérité dans les sciences naturelles qui le passionnent de plus en plus. L’hubris de la jeunesse, cette foi profonde en soi, cette impression que les adultes se trompent sur toute la ligne. Que du haut de son inexpérience lui détient la solution. Ézéchiel l’a vécu et il s’est même plu dans ce mirage jusqu’à entrer en conflit avec ses paternels qui voyaient d’un mauvais œil ces savoirs de voyou et de menteur. Il n’était pas rare qu’on rétorque face aux affirmations incessantes du jeune adolescent que ce qu’il apprenait n'était que des bêtises, que c’était le Seigneur qui avait créé le monde en sept jours et non le big-bang. Pire que toute cette histoire d’évolution et de sélection naturelle était un complot des végan pour faire passer des lois qui les empêcheront d’élever du bétail.

Cet âge bavard entre l’enfant et l’adulte, entre l’insouciance et les responsabilités. Ézéchiel l’a vécu comme un éloignement avec ses paternels, et même sa fratrie qu’il dominait par son statut d’aîné. Il ne se reconnaissait plus dans ces « pouilleux » que ses camarades et amis n’hésitaient pas à moquer et tourner en ridicule. Ils lui firent réaliser à grand renfort d’insultes et de moquerie, les abus qu’il avait subi. La pression sociale et l’aveuglement de ses parents furent un cocktail particulièrement nauséabond, nocif qui poussa l’adolescent à travailler dès le premier jour de ses seize ans. Tandis que ses amis s’amusaient, qu'ils découvraient les premiers plaisirs et menaient des existences paisibles. Lui n’avait d’yeux que pour son avenir, il ne se levait que pour travailler à l’épicerie du coin ou bien apprendre ses innombrables leçons. Ézéchiel se prit d’une violente passion pour l’ailleurs. Il ne pensait qu’à partir le plus loin possible alors le soir, il se couchait à contre-cœur ayant l’impression de perdre du temps. Il ne pouvait rater le coche, c’était inenvisageable donc il se coupa progressivement du monde. On le sollicita de moins en moins jusqu’à que plus personne ne lui adresse la parole ni ne pense à lui. Comme une longue traversée du désert, il suivait une étoile en laquelle il plaçait tous ses espoirs.

Les limites de l'ambition, la période universitaire. - De 1989 à 1999. L’université de Berkeley en Californie

Pendant que le petit monde auquel il avait appartenu perpétrait sa routine bien huilée. Tandis que les jeunes du comté se tuaient dans des accidents de voiture, qu'ils s’enivraient pour oublier le labeur que leurs pères n’allaient pas tarder à leur confier. Pendant que les mères et les anciennes n’avaient d’autres activités que de critiquer leur univers étriqué. Lui, le futur prophète, fermait à jamais la porte de sa chambre d’enfant. Il foulait pour la dernière fois l’allée sablonneuse de la ferme. Des ambitions plein la tête, il prenait la tangente pour la Californie avec la ferme intention de ne jamais revenir.

S’il put s’enfuir, c’est grâce à l’appui sans faille d’un enseignant qui partageait cette accablante condition de mouton noir. Celui-ci prenait toujours le parti du jeune homme dans chacune des affaires qu’il eut avec ses parents. Plus qu’une figure tutélaire, ce professeur de physique fut un père de substitution que le jeune étudiant ne cessa de remercier. Avec une maigre bourse qui lui permettait de survivre dans un quartier abandonné aux bandes d’Oakland, quelques contacts arrangés par son professeur et ses brillantes notes ; il fut admis à Berkeley.

Ayant l’impression trompeuse que tout lui réussissait qu’il pouvait à force de sacrifice personnel et de travail atteindre des sommets. Il espérait devenir virologue ou immunologue étant fasciné par ces micro-organismes. Hélas c’est sur le pas de la haie d’honneur qu’il buta contre ses propres limites. Le futur biologiste pouvait bien accumuler les nuits blanches, reproduire cette vieille autarcie qu’il avait cultivé durant son adolescence rien n’y fera. Ézéchiel, malgré son esprit brillant, n’a pas le capital culturel et la rigueur académique pour ce genre de cursus. De plus ses maigres moyens, le manque de temps sonnent le glas de ses rêves et l’obligent, le forcent d’une manière encore plus violente que ses parents à revoir ses ambitions à la baisse.

En traînant des pieds, après avoir obtenu en trois ans son baccalauréat en biologie, il s’inscrit alors pour une maîtrise en microbiologie. Ses qualités instinctives lui permettent de survoler ses autres camarades de classe sans guère d’effort, son implication dans les divers stages qu’il dû mener lui donna un fort carnet d’adresses. Il intégra alors en école doctorale le département de Berkeley en microbiologie moléculaire pour conduire une thèse qu’il n’achèvera qu’à l’aube du second millénaire. Ses recherches portaient sur la microbiologie moléculaire, il étudia les relations hôte-pathogène et les interactions de leurs génomes dans le cadre d’une infection virale bénigne. Un sujet vu et revu donc par ses pairs mais restant occulte et de niche pour le public. Il parvint néanmoins à impressionner ses futurs collègues reprenant et poursuivant vilement les travaux d’un ami et thésard qui désargenté dû abandonner ses études.

Mis aux marges de la gloire, une vie bien rangé. - De 1999 à 2013. L’université d’état de Washington dans la petite ville de Pullman.

Un mensonge, une supercherie fondant toute sa carrière universitaire ; les choses ne pouvaient donc que tourner au désavantage du jeune homme ambitieux. Ce qui l'ennuyais, c’était une impression d’échec, la conviction profonde qu’il valait mieux que cela. Tout cela le poussa naturellement vers le découragement. Sa situation financière toujours dans un coin de sa tête, il ne prenait plus aucun plaisir à se lever le matin et cela se répercutait dans son implication au sein de l’équipe de recherche. La plus prestigieuse université de Californie n’avait besoin d’élément inerte au sein des projets de recherche et devant la longue file de docteur se pressant pour le poste d’Ézéchiel on ne tarde pas à négocier son départ. Le poussant gentiment vers la sortie, pressés de se débarrasser de lui, ils arrangèrent avec le trentenaire un épilogue précoce à sa carrière. Il décrocha un poste – le même celui d’enseignant-chercheur – dans l’Université d’État de Washington à Pullman se rangeant par dépit dans une case, qu’il n’aurait jamais osé dépasser si l’apocalypse ne s’était pas imposée dans leurs vies à tous.

Cette mise au ban de la gloire, permit à l’homme de se détacher de plus en plus de son avenir n’ayant plus vraiment à s’inquiéter pour ses finances. Tant qu’il dispensait quelques cours et qu’il écrivait quelques articles insignifiants que personne ne lira. Qui ira le bousculer dans son poste, dans un établissement aussi en marge de la recherche et de toute forme de compétition ? Son domaine de recherche, tout-à-fait singulier, avait de quoi le rendre parfaitement indispensable dans le petit écosystème de l’université à Pullman. C’est durant cette période qu’il rencontra sa future épouse, un ingénieur aux qualités et à l’avenir académique aussi médiocre que lui. A cause de la pression sociale exercée par les parents de son épouse ou de leurs collègues, ils finirent par fonder une famille s’établissant à jamais dans cette petite ville. Pendant une douzaine d’année, ils vécurent leur petit train de vie, Ézéchiel laissa un héritage universitaire brouillon teinté de mystique. On lui reprocha d’interpréter les choses hors des carcans habituels, de bousculer les méthodes en voyant des signes là où il n’y avait que des corrélations. Bref, son travail fut de plus en plus marginalisé jusqu’à que son château de cartes ne s’effondre pas et qu’on ne le renvoie à cause des coupes budgétaires.

Mais cette douzaine d’années dans laquelle l’homme prit de l’âge et de la maturité, délaissant sa soif inexpugnable de reconnaissance pour une espèce de relativisme insupportable pour sa femme ; ne se résume pas qu’à son travail. Le chercheur multiplia durant ses longues années, ses séjours à Seattle pour assister à des conférences sur la spiritualité, le développement de soi, les médecines alternatives. Autant de germe semé par des gens qui gagnaient leur pain sur la crédulité du commun des mortels. Mais Ézéchiel ne croyait pas – sur le moment – vraiment à ces charlatans. Il s’amusait plutôt à décortiquer leurs univers et théories pour en fournir des versions qui lui semblaient plus cohérentes, plausibles en un sens. Le père de famille partageait aussi son temps avec son unique fille qui avait pris en grippe, à cause de ses innombrables remontrances, sa mère. Tandis que lui s’entendait parfaitement et comprenait sa fille à un niveau qui agaçait son épouse. On peut dire que dès la naissance d’Evelyn, leur couple battit de l’aile.

Un double mouvement semblait les éloigner sans que le lien ne se rompe complète. Alors que l’animosité entre Valeria et sa fille ne cessaient de grandir et que l’indifférence s’installait entre elle et son époux, l’habitude et probablement la peur de perdre ses repères fit tenir miraculeusement le ménage. En-dehors de tout ça, son existence était parfaitement banale, bien rangés. Ses opinions n’étaient ni extrêmes, ni inexistantes. Le Prophète était dans cette phase de la vie qui ressemblait à un entre-deux entre la fougue de la jeunesse et la sagesse de la vieillesse. Il eut quelques lettres qui l'informèrent de la maladie de son père et de la détresse de sa mère, mais il ne leur rendit jamais visite. Il préférait se confondre dans l'illusion d'une vie réussie, les revoir aurait dévoilé ses propres failles, ses insupportables échecs.

La château de cartes s'effondrent. - De 2013 à 2015. Dans la ville de Pullman.

Un élément, une catastrophe va bousculer cet entre-deux si confortable. En effet, son limogeage le plongea dans une profonde phase de dépression. Un épisode de sa vie où le quarantenaire noyait sa peine dans l’alcool et les balades sans but. Ainsi, ses journées se résumaient à de longues balades entrecoupées de lectures de plus en plus complotistes et obscures. Lorsque l’astre solaire finissait sa course dans le ciel, il décapsulait une première bière puis une seconde avant de s’attaquer aux choses sérieuses. Il buvait tellement que s’en fut trop pour sa femme qui pendant l’été 2015 était excédé de voir son époux inactif alors que ses propres heures de travail s’allongeaient du fait des postes supprimées. Elle s’en alla chez sa mère afin que la situation n’explose pas, le laissant lui et sa fille de 15 ans à l’aube d’une catastrophe sans précédent…

Post-apocalypse


L'exode - Octobre 2015 à Octobre 2016. Sur les routes entre Pullman et Spokane Valley

Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité XGVSmD4

Le chaos, le monde rangé d’Ézéchiel s’est effondré en quelques jours. Il n’aura fallu que quelques cas de cette étrange maladie pour que l’univers prévisible des Hommes ne disparaisse dans le sang. Le milieu universitaire et de la médecine avait été les premiers à s’agiter comprenant dans la première moitié de ce funeste mois d’octobre la gravité de la situation. Les médecins et les chercheurs communiquaient entre eux et la rumeur d’une forme de rage encore jamais vue ne désemplissait pas, chacun essayait de se mettre à l’ouvrage, chacun craignait que la passivité ne les conduise à l’effondrement total. Ézéchiel quant à lui ne pouvait qu’observer cette situation catastrophique, du point de vue d’un spectateur. Comme Néron qui regarde Rome flamber, il ne put rien y faire n’étant informé que par ses anciens contacts à Berkeley ou Pullman.

Alors il observa le désespoir gagné, ses anciens collègues et le chaos se répandre dans l’état. Les tumultes de la violence et de la folie gagnèrent peu à peu chaque ville de l’état, progressant par les routes et les flots d’hommes et de femmes désœuvré. L’on parlait de camp sécurisé par l’armée, de frontière gelée et d’état d’urgence. Les télévisions cessèrent soudainement d’émettre les plateaux de plus en plus déserts et lorsque les alarmes commencèrent à retentir à Pullman. Les forces du désordre s’emparèrent des esprits et les revenants, ces vainqueurs de la mort se multiplièrent comme la peste. En quelques heures, Pullman était tombé comme tant d’autres pendant une triste semaine d’automne.

Le matin qui précéda l’arrivée des revenants, ce jour ensoleillé où les habitants, les professeurs et les étudiants se persuadaient encore qu’ils seraient épargnés par la ruine. Ézéchiel envoya sa fille récupérée des vivres dans les magasins dévalisés de la ville. Mais prise dans les flots de la violence, sa fille ne revint pas à temps. Forçant son paternel à se ruer dehors, la cherchant pendant des jours et manquant de se faire mordre à de nombreuses reprises. La première fois qu’il les rencontra, ces créatures que la ruine biologique ne semblait pas affectée, il en fut fasciné. Fasciné, au point qu’il les laissa s’approcher trop près de lui. Un coup de sang le ramena soudainement à la raison et le canon de son fusil de chasse s’illumina momentanément laissant un cadavre cette fois inerte tombé à terre. Par un coup de chance, le recul avait propulsé la chevrotine pile dans le cerveau de la créature sauvant le futur prophète. L’homme avait été profondément touché, chamboulé par cette mise à mort. C’était la première fois de sa vie qu’il était mise en danger, qu’on cherchait à lui nuire et à mettre un terme à la vie lui paraissait un pouvoir trop grand, inconcevable. Malgré lui, malgré la tournure macabre des événements, son esprit de chercheur ne cessait d’être fasciné par ces monstres qui ne ressentaient rien.

Après d’innombrables pérégrinations, le désespoir commençait à le gagner jusqu’à que par hasard il ne se réfugie dans un quelconque magasin de la rue principale. Il tomba alors nez-à-nez avec sa fille et un couple, deux anciens collègues à lui qui avait du haut de leurs vénérables âges et éruditions avaient tenu à protéger la gamine. Naturellement sans qu’ils n’aient à discuter, le quatuor décida de s’enfuir de la ville pour se jeter dans les plaines devenues silencieuses où seul le vent venait perturber les plantations. Les premiers mois furent difficiles, menacé par la Faucheuse et la folie des Hommes, le petit groupe progressa de ville en ville, de village en village successivement chassé par les rôdeurs ou les bandes qui commençaient à sévir. Comme des cafards, ils s'enfuyaient au moindre éclat de voix et se terrait dans chaque maison entrouverte. Ils vécurent dans la peur de l'Autre ce qui les sauva en un sens. Ils remontèrent progressivement la route 195 jusqu’à pénétrer dans Spokane, pile un an après la fin des temps.

Lorsque le choc fut passé que la ruine du monde fut pleinement comprise et accepté par le petit group ; l'espoir d'un retour en arrière fut consommé et enterré. L'ancien chercheur commença alors à croire que son existence sur cette misérable terre écorchée valait bien plus. Qu'elle ne pouvait pas se résumer qu'à vivre au jour le jour jusqu'à qu'une de ces fascinantes créatures ne l'emportent dans l'Autre monde. Cette idée de passivité ne l'accommodait plus, elle devenait presque insupportable pour un homme qui devant la destruction quasi systémique de son univers mental cherchait à retrouver un sens. Certes, il prenait soin des autres se la jouant alternativement médiateur et meneur. Mais cela ne lui suffisait pas, il devait s'abandonner à un dessein plus grand que la survie de sa fille et des deux autres scientifiques. S'il avait survécu, lui le docteur en microbiologie moléculaire c'est que peut-être lui seul pouvait trouver la solution à ce mal qui faisait relever les morts. Si d'anciens collègues à lui avaient survécu, c'était pour lui prêter main forte n'est-ce pas ? Les signes, le destin ou les dieux semblaient s'accorder à lui donner un destin extraordinaire. Alors il embrassa cette idée se mettant à chercher un lieu pour commencer les recherches.

Le laboratoire sauvage - Octobre 2016 à l'hiver 2019. Dans un des bâtiments du Providence Medical Groupe dans Spokane Valley.

Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité RinjSM1

Ce lieu, ils le trouvèrent et ils s’y installèrent pour de nombreuses années. Le trio de scientifique était tombé sur un bâtiment flambant neuf du « Providence Medical Group » dans Spokane Valley. Les dizaines de vitres créaient des jeux de reflet et de lumière qui les attirèrent comme des pèlerins apercevant les reliques d’un saint. Dans les lieux partiellement épargnés par la catastrophe, plus que embêtés par le vent et la pluie qui s’étaient infiltrés, ils comprirent très vite qu’ils n’étaient pas les seuls occupants. En effet, une jeune laborantine avait trouvé refuge dans cet endroit qui aurait dû être l’une des proues de la lutte contre le virus. Lorsque l’épidémie se déclara, cette jeune femme venait à peine de décrocher ce poste en septembre 2015 avant que tous ses collègues ne désertent progressivement les lieux. Ils lui demandèrent tous les uns après les autres de veiller sur leurs travaux, promettant qu’ils reviendraient quand tout rentrerait à la normale. Car rien n’était insurmontable pour la science n’est-ce pas ? Alors elle veilla, comme un chien fidèle attendant que son maître rentre de sa course.

Mais ce nouveau monde n’était pas sans danger, des bandes investissaient régulièrement des bâtiments du genre dévalisant les médicaments, tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à du matériel de soin. Sporadiquement, les équipements de laboratoire étaient renversés comme si plus jamais l’humanité n’aura à s’en servir. Pendant ces actes de vandalisme, la laborantine se terrait dans les cagibis, dans les anciens réfrigérateurs dont les lourdes portes dissuadaient la plupart de s’y attaquer. Elle était comme une de ces petites souris dans les maisons de campagne, discrète et cohabitant avec les autres habitants. En effet, une jeune laborantine avait trouvé refuge dans cet endroit qui aurait dû être l’une des proues de la lutte contre le virus, mais ils avaient malheureusement tous été pris au dépourvue. Au début, elle avait cru voir dans ce trio hirsute et la gamine qui les accompagnait, ses anciens employés qui venaient enfin la chercher et la sortir de cet enfer, de cette ville pour la mettre en sécurité.  

Les trois chercheurs s’émerveillèrent devant les machines presque intactes, ils anticipaient avec hâte les grandes avancées qu’ils allaient faire. Comme si le matériel, toute cette technologie, qui finira perdue et oubliée par les hommes, pourrait vaincre la nature. La laborantine aurait dû s’enfuir, quitter ce refuge qu’elle n’avait jamais choisi avant de faire embarquer dans l’entreprise condamnée d’avance des scientifiques. Jusqu’à l’hiver 2017, ils mirent tous la main à la patte. Rétablir le courant, récupérer les pièces manquantes ou vandaliser, nettoyer et protéger le bâtiment n’était pas chose aisée. Alors que les trois chercheurs s’impatientaient de pouvoir enfin commencer les recherches, ils durent multiplier les travaux. De nombreuses fois, ceux-ci furent momentanément bloqués par manque des pièces ou l’arrivé d’un problème inconnu. Après un effort presque surhumain qui leur fit négliger les fortifications sommaires érigées dans l’entrée et le rachitique potager installé dans la cour, ils parvinrent enfin à faire fonctionner le réfrigérateur et les microscopes électroniques nécessaires pour démarrer l’étude des échantillons. Des échantillons que la laborantine et la fille s’assurait d’obtenir suivant une liste précise de rôdeurs établi par les scientifiques. Elles devaient s’acquitter de la tâche ingrate de dépecer ces restes et d’en récupérer des organes précis.

De manière générale, après l’installation et la réhabilitation de ce qu’il restait des machines, ce sont les primats des diplômes et de l’âge l’emportèrent sur l’attribution des tâches. Alors que la pauvre laborantine puis la fille d’Ézéchiel prirent tous les risques en s’aventurant à l’extérieur pour répondre aux besoins des scientifiques. Eux, ils restaient bien barricadé dans le laboratoire retapé et le plus équipé, pour conduire leurs recherches. Des études qui avancèrent rapidement entre l’hiver 2017 et l’automne 2017 mais déjà le Mal semblât plus complexe qu’ils ne l’avaient anticipé. De plus, les coupures intempestives du groupe électrogène immobilisaient le trio pendant des journées ou les semaines entières. Ils restaient confiants, croyant voir se dessiner les grands contours d’une solution.

Mais ils ne parvinrent jamais à dépasser le stade de l’esquisse, comme si chaque trait s’effaçait au moment même où ils osaient le tracer. Chaque décision, chaque espoir, chaque piste étaient anéantis par une chose si instable, si changeante qu'elle prenait des airs de perfection. Ce virus était peut-être parfait, la quintessence de la rage. Une machinerie tellement belle, parfaite que jamais l’Homme n’aurait pu atteindre ce stade, créer et maîtriser sa conception. Au moment où les jours se raccourcissait, à l’aube de l’an 2019, ils plongèrent peu à peu dans la folie. Se persuadant que leurs échecs n’étaient que des manifestations d’un dessein plus grand, qu’au final cette maladie n’avait peut-être pas pour vocation d’être soigné, le mystère devait rester entier. Pour ne pas s’abandonner au néant, à la mort, au manque de sens, les scientifiques tentaient de se sauver en se persuadant eux-mêmes de ces signes divins. Car tous ces morts, toutes ces souffrances, toutes ces ruines ne pouvaient avoir été vaine. Les choses ne pouvaient être indifférentes au terrible sort de l’Humanité, il devait y avoir un grand mystère et une réponse à ces événements. L’univers ne pouvait, ne devait pas être froid et sans aucun sens, les scientifiques se refusaient à ce nihilisme. Si cette création divine avait bousculé les Hommes jusqu’à les pousser à l’extinction, c’était pour les punir, pour leur faire comprendre une leçon qu’ils ignoraient sciemment avant la catastrophe. Il y avait forcément une raison et un objectif dans toute cette souffrance.

Au milieu de ce tumulte, de cette fièvre divines ; une catastrophe chamboula tout au sein du laboratoire qui tombait en désuétude. Cette catastrophe, cette tempête, c’était la mort de la fille d’Ézéchiel mordu lors d’une des trop nombreuses expéditions qu’on lui confia, exploité jusqu’à la moelle, devenu presque une loque dans les derniers mois de 2018. Elle s’était réfugiée dans un endroit du laboratoire pour y mourir sans même avertir le reste du groupe.


Ils la découvrirent en train de se transformer, réduit à cette bête assoiffée de sang. Incapable de l’achever, ils l’enfermèrent dans le réduit qu’elle occupait depuis leur arrivée 2 ans auparavant. Ézéchiel, fou de tristesse, ne pouvait se résoudre à accepter sa mort. Toute rationalité abandonna définitivement son âme, tout le dressage universitaire s’était évanoui sous l’effet conjugué de la honte et de la peine. Il déclara qu’elle était envoyée par cette chose mystique qui les empêchait de percer à jour le secret du Mal. Sa fille disparaissait derrière cette espèce d’aura de sacralité que lui conféraient les scientifiques.

Tout comme ils avaient négligé leurs conforts et leurs protections pour trouver un remède, ils négligèrent le peu d’humanité et de bon sens restant dans le même but. Le trio, mais surtout Ézéchiel qui avait toujours mené la barque s’essayèrent à des dizaines d’expériences sur la créature entre la vie et la mort, luttant entre la conservation et la décomposition. Les unes plus décousues que les autres ne servaient strictement à rien, si ce n’est conserver un semblant de « normalité » en répétant des gestes, des logiques et des actions qui les avaient accompagnés la majorité de leur vie.

Dans tout ça, une personne n’était pas atteinte de délire sévère. Une seule âme était encore saine parmi cette maison de fou la laborantine qui était excédée et horrifiée par cette situation cauchemardesque. Alors que sa loyauté et sa couardise l’empêchaient de s’opposer aux folies des scientifiques, le manque d’eau, de nourriture et finalement une intrusion d’un vagabond qui faillit tous les condamner acheva de la décider. Elle devait mettre un terme aux souffrances d’une gamine qui avait presque partagé sa misérable condition de subalterne, de récupératrice, femme à tout faire. Puis elle partirait ensuite laissant le trio mourir misérablement dans cette ruine. L’ingratitude que lui avaient inconsciemment témoignée les scientifiques plongés dans leurs travaux pendant de si longs mois était un élément aggravant qui appuya cette extrémité. Alors qu’ils vivaient tous dans un des anciens open-space du bâtiment, sur des vulgaires tas de couverture éliminé, vivant parmi la poussière et les détritus. La laborantine ne put tromper la vigilance du prophète qui se réveilla pile au moment où elle s’en allait achever le pauvre monstre refoulé dans une des parties condamnées.

Il ne put l’empêcher de mettre fin à leur sujet d’expérience, mais il arriva à l’assommer avant que la jeune femme ne s’enfuie. Animé d’une haine profonde, ne voyant plus que celle qui les avaient permis de conduire leurs travaux, mais surtout de survivre comme une pauvre âme et une blasphématrice. Le trio décida à l’unanimité de sacrifier la pauvre laborantine à la fois pour apaiser cette entité divine qui dans les mots d’Ézéchiel prenait de plus en plus le nom de Nature.

Mais sitôt qu’ils sacrifièrent la pauvre femme à une tête de rôdeur découpé pour l’occasion, sitôt qu’ils exécutèrent ce premier rituel sanglant et abominable. Ils durent plier bagage pour de multiples raisons. La rumeur d’un titan de la région qui se serait installé non loin de là mais aussi la menace d’autres bandes qui avait été jusque-là tenu en respect étaient autant de raisons qui rejetèrent les Bienfaiteurs sur la route.


La nouvelle errance - De l'hiver 2019 à l'été 2020. Entre Spokane Valley et la réserve des Amérindiens.

Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité DeWSetg

Cette nouvelle errance, l’arrêt complet des recherches firent retomber bien vite la fièvre délirante qui les avaient pris. Les nécessités de la survie, la rigueur de l’hiver dans l’intérieur des terres leur firent réadopter d’anciennes stratégies qui les avaient préservés lors de la remontée de la route 195. Sans jamais s’attarder longtemps au même endroit, ils vivaient des baies sauvages, des cultures abandonnées à la nature et de la récupération. Même s’ils leur étaient arrivés de trouver refuge chez quelques communautés fermières des environs, ils restèrent la majorité du temps méfiant. Se sachant bizarre, parfois inquiétant à cause d’une foi qu’Ézéchiel théorisait de mieux en mieux. Les débuts sanglants du culte furent vu comme une erreur capitale, quelque chose à expier et ne plus jamais reproduire. Les scientifiques étaient devenues dans le processus des apôtres plus sage et lucide, Ézéchiel qui n’était plus dérangé par ses échecs s’en trouvait totalement transformé. Au lieu de rejeter ce monde nouveau dans lequel il se débrouillait de mieux en mieux sans la laborantine, il l’embrassait complètement et s’en trouvait apaisé.

Ils foulaient la surface de cette terre décharnée revenant parfois sur leurs traces, réoccupant les mêmes planques et craignant les mêmes dangers. Durant ce court laps de temps, ils ont réussi à pousser jusqu'à Coeur d'Alene avant de revenir sur leur pas pour monter au Nord jusqu'à Dear Park et enfin coupé à travers la campagne jusqu'à Wellpinit pendant l'été 2020.

Tandis que la période du laboratoire avait été un étrange intermède au sein de l’Enfer, où les scientifiques n’avaient jamais vraiment osé dépasser le périmètre de l’ancien parking. Cette période les forma véritablement à la survie, à s’écouter au lieu de s’abandonner dans le travail. La vie au laboratoire les avait tous poussés jusqu’au retranchement de leur propre santé. Des périodes de disette, le manque d’hygiène et l’aspect chronophage de leurs recherches les avaient transformé en loque humaine mais paradoxalement, cette errance leur redonna des couleurs.
Ils évitèrent de justesse – à deux reprises – de se faire capturer par des pillard grâce à leurs connaissances de plus en plus fine des environnements qu’offrait l’intérieur des terres. Ils gardèrent un souvenir plus glorieux de cette période.
La chapelle au cœur de la réserve des Spokanes - De l'été 2020 à l'automne 2022.

Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité DqpRdwX

Ils pénétrèrent dans le territoire des Spokanes sans le savoir. Les Spokanes étaient des autochtones qui avaient été refoulés, forcé de signer un traité les cantonnant dans une petite réserve bordant la rivière du même nom. Ces pauvres gens, parmi les communautés les plus pauvres des États-Unis avaient toujours été méfiants des gens venus de l’extérieur. Ils défendaient ce bout de territoire comme un chien défendant son misérable os. Depuis la fin des temps, les autochtones étaient devenues de plus en plus méfiants et n’hésitaient plus à employer la violence pour éloigner les morts, mais aussi les vivants de Wellpinit, le village où ils étaient installés. Ils étaient coupé du monde, en marge de la catastrophe. Bien qu’ils étaient plus lourdement armés, qu’ils avaient érigé des barricades et installé des postes de guet qui quadrillait leur réserve, la vie semblait suivre son cours.

Au départ, les Bienfaiteurs arrivèrent sans le savoir à déjouer tout leur dispositif de surveillance. Il faut dire que l’habitude qu’ils avaient prise de se mouvoir qu’à la nuit tombée, toujours derrière des éléments susceptibles de les cacher en faisait des ombres impossibles à cerner. Mais le trio et surtout Ézéchiel décidèrent de s’installer dans une église prénommée « Our Lady Of Lourdes Parish ». Un petit bâtiment installé des décennies en arrière par des missionnaires désireux de ramener dans le droit chemin les « Indiens ». Depuis l’apocalypse et la désertion du pasteur qui s’occupait de toute la paroisse, elle n’avait plus été occupé, et même condamné. Ce sont les apôtres qui l’ouvrirent pour la première fois en cinq ans, tombant sur deux cadavres décharnés qui devaient s’être muré pour mourir en priant Dieu. Ils les épargnèrent et les attachèrent dans ce qui fut autrefois l’autel. Les lumières qu’ils installèrent et le tapage causé par leurs tentatives de maîtriser les rôdeurs ne tardèrent pas à sonner l’alerte.

Tous les hommes et quelques femmes de Wellpinit accoururent pour encercler l’ancienne église, les Bienfaiteurs fait comme des rats n’eurent d’autres solutions que de discuter et prier Nature qu’ils les épargnent. Coup du sort, coup de chance ou simple talent d’orateur, en tout cas Ézéchiel parvint à convaincre le chef des Spokanes, un vieil homme qui avait travaillé presque toute sa vie dans la base militaire plus au Sud de les laisser vivre sur leur terre. L’accord était simple, tout à fait compréhensible même pour un enfant en bas-âge. Les anciens scientifiques devaient participer aux travaux agricoles, de surveillance et de maintenance tout au long de leur séjour. En échange, la communauté leur permettrait d’avoir accès à leurs ressources et de posséder cette ancienne église pour en faire leur chez-soi. L’abnégation des trois cinquantenaires, leurs implications toujours plus croissantes au sein des travaux sans cesse ajoutées aux labeurs des Hommes ainsi que les sages paroles du Prophète poussèrent de plus en plus de locaux à se presser aux portes de l’église, les soirs après le labeur.

Qu’il pleuve, neige ou que le vent chaud ne caresse la terre et en extirpe toute l’eau. Ils étaient là en tout temps et à toute heure pour écouter les sermons d’Ézéchiel qui plaidait pour un retour aux sources, dans un discours qui plaisait aux anciens leur rappelant ceux des chamans depuis longtemps disparu. Le centre de gravité se déplaçait progressivement vers le temple des Bienfaiteurs qui n’hésitaient plus à professer leur foi et opinion.

Mais les hommes en charge avant leur arrivée des affaires voyaient d’un mauvais œil ce plongeon d’une partie des Spokanes dans cette étrange religion. Ces notables commencèrent à monter une partie de Wellpinit contre ceux qu’ils traitaient de charlatan et de profiteur, l’aumône et les dons se retournant alors contre ceux qui n’avaient au départ voulu rien recevoir. Un soir d’automne encore, comme si cette saison maudite s’acharnait sur le groupe de Pullman, une foule montée contre les Bienfaiteurs et leurs adeptes Spokanes marchèrent au flambeau vers l’église. Comme à son habitude, Celui qui a Vu, tenta de discuter et d’empêcher la foule d’incendier le bâtiment. Hélas, la violence et la haine l’emportèrent sur la réconciliation défendue par le prophète.

La situation dégénéra en quelques secondes lorsqu’un des apôtres, la chercheuse qui les suivaient depuis de si longues années tenta de pousser un homme connu pour sa violence qui se rapprochait dangereusement des portes. Fou de rage, se croyant supportée par sa communauté et ses chefs, il l’assomma voir la condamna en lui assénant un coup de torche sur le haut du crâne. Un bruit terrible détonna et la foule commença à s’agiter alors que la vieille femme tombait à terre se faisant piétiner par la petite foule qui se battait pour l’entrée de l’église. Ezéchiel, voyant la situation dégénérée et craignant pour ses pairs et ses adeptes ; tira un coup de chevrotine dans les cieux. Une détonation qui eut le mérite de disperser aussitôt les deux camps apeurés, croyant que l’un des leurs venaient d’être fauché. Les flambeurs et leur rafle fut tué dans l'œuf. Ils se replièrent jusqu’à Wellpinit mais lorsqu’ils revinrent le lendemain, décidés à enfin les exiler de leurs terres. Les Bienfaiteurs accompagnés de quelques locaux avaient déjà plié bagage, juste après avoir offert un lieu de repos pour leur première martyre.

Le voyage vers la terre promise - De l’automne 2022 à l’hiver 2023. De la réserve des Spokanes jusqu’à Tacoma.
Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité Q7UwB93
Le souvenir encore vif de leur exil forcé, ils repartirent sur les routes dotées de nouveaux savoirs cherchant maintenant une terre promise, que Nature leur aurait confié pour entretenir son royaume et diffusé sa parole. Les travaux agricoles, les diverses missions de nettoyage et de maintenance chez les Spokanes avaient ravivé les vieux souvenirs d’enfance d’Ézéchiel qui ironiquement s’épanouissait dans cette vie proche de la terre.

Ils descendirent jusqu’à Davenport, mais ne s’y attardèrent pas tombant sur une communauté hostile à leurs croyances qui s’était installée sur l’aéroport de la petite ville. Ils firent une halte sur le lac près de Sprague et consacrèrent là-bas l’un de leurs premiers adeptes. C’est dans les environs de ces terres écorchées par la sécheresse qu’ils capturèrent deux immortels qu’ils traitèrent comme un troupeau sacré les amenant avec eux jusqu’aux abords de Seattle qu’ils évitèrent soigneusement, bifurquant vers Tacoma avant Preston. Leurs périples étaient entrecoupés de rencontre parfois tendu ou amical avec d’autres nomades qui leur recommandaient de ne pas approcher de l’ancienne métropole, faisant grand état de description d’un groupe qui ressemblait en tout point à celui du fort de Spokane. Le froid mordant les empêcha pour de nombreuses reprises de poursuivre ce qui les forçait à rester plusieurs jours au même endroit créant ici et là des chapelles de fortunes.

Leur périple se termina dans la région périphérique entre Tacoma ou Olympia, Ézéchiel leur ayant promis de trouver enfin la terre promise déchanta vite lorsqu’ils se rendirent compte de la « densité » de cette région. Comme si tous les survivants qui s’épanouissaient dans les ruines à Seattle avait été rejeté ici. En remontant un peu plus vers le nord, le petit groupe tomba sur un autre mastodonte de la région qui comme avec d’autres solitaires leur proposa d’effectuer diverses tâches qui dispensaient probablement les survivants de ce camp de sortir et de prendre des risques presque inutiles. Tout comme ils avaient mis du cœur à l’ouvrage chez les Spokanes, le petit groupe se mit au service des Remnants, ces restes du gouvernement occupant Bainbridge Island sans broncher. C’était probablement sans savoir que ces derniers avaient réussi là où ils avaient échoué.

Survie

Les journées, les semaines d’Ézéchiel et de sa petite troupe sont rythmées par les divers services rendus pour le groupe de Fort Ward. Que ce soit les travaux agricoles ou les missions de récupération, ils tirent la plupart de leurs ressources de ce salaire. En donnant de leurs temps et de leurs forces de travail ils parviennent à récupérer des munitions, des produits d’hygiènes, des médicaments, tout ce qu’on ne peut trouver simplement.

Lorsqu’il ne travaille pas pour eux, le Prophète s’occupe soit de préparer les cérémonies religieuses des Bienfaiteurs se sachant comme le personnage central et fédérateur de ce culte encore en construction. Autrement, il arpente les routes et les sentiers à la recherche d’un paradis caché. Durant ces longues escapades en compagnie de l’un de ses disciples, ils en profitent toujours pour ramener des branchages, des fruits et des plantes sauvages que les Spokanes leur ont appris sporadiquement à reconnaître. Le prophète éprouve un peu du dégoût pour la chasse qu’il considère comme une injure à la nature ainsi, à part lors de récolte opportuniste lorsqu’ils tombent sur un cadavre encore frais, ils ne ramènent jamais de gibier.

D’une manière générale, ils vivent mieux que l’époque du laboratoire, et même à certains égards de celle à Wellpinit. Les grandes étendues sauvages de l’état leur permettant de s’épanouir et de mieux en mieux en connaître ses recoins et secrets.

time to meet the devil

• Pseudo (sur internet) : EaaTh
• Âge irl : 18 ans (bientôt 19 ans !! je sais je grandis vite)
• Présence : Régulière
• Personnage : Inventé [X] / scénario/prédef [ ]
• Comment avez-vous découvert le forum ? Dans une galaxie lointaine, très lointaine
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? L’activité et la diversité des groupes et personnages.
• Voulez-vous un parrain pour vous aider sur le forum Oui [ ] / Non [X]
• Crédits (avatar et gifs) Kanala
• Code du règlement Okay Andie

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Re: Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité

Jeu 2 Mar 2023 - 1:49

Rebienvenuuuue !
Quel FC drama
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Re: Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité

Jeu 2 Mar 2023 - 2:00

Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité Our-hero-crash

Rebienvenue par ici ! :smile16:
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Re: Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité

Jeu 2 Mar 2023 - 6:23

Un cinglé de pluuus ! :smile11:

R'bienvenue, toussa toussa ! :smile8:

On avait parié quoi déjà ?
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Re: Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité

Jeu 2 Mar 2023 - 8:47

Rebienvenuuuue ! What a Face :smile26: :smile25:
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Re: Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité

Jeu 2 Mar 2023 - 10:04

Le prénom Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité 2101447028 Le FC drama :Jaden:
Bienvenue à toi, ou rebienvenue apparemment ^^
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Re: Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité

Jeu 2 Mar 2023 - 10:46

Re-Welcome avec ce personnage qu'on attendait tous ! Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité 2101447028

Courage pour la fiche ! :smile24:
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Re: Ézéchiel Edmunds - Grâce à Dieu nous mourrons, l'honneur c'est l'éternité

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