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Real world x John ;

Dim 27 Nov 2022 - 21:25

« Du ménage dans le district 3 ! » La voix du milicien retentit. Tasya est là depuis tôt ce matin. Elle est dans la file d'attente devant la barricade qui mène aux districts supérieurs dans l'attente d'un potentiel petit boulot pour la journée. Un homme propose des petits jobs suivant les besoins des plus riches et c'est aux disgraciées de se répartir les boulots. Les annonces sont diverses : du ménage, de la garde d'enfants, du jardinage... Plusieurs personnes sont devant elle mais aucune ne semble motivée pour se rendre dans le district 3. C'est compréhensible, le district 3 est celui des militaires et aucune disgraciée n'a particulièrement envie de se frotter à l'un d'eux.

La mexicaine hausse les épaules, hésite puis finit par lever la main. « J'y vais ! » lance-t-elle. La brune ne crache sur aucun boulot, c'est le seul moyen d'obtenir quelques tickets de rationnement. Phoebe est obligée de se prostituer toujours plus pour compenser le nombre de personnes qui sont hébergées au sein du bordel, seul abri un peu sûre du coin. D'abord, Ray et Tasya s'étaient jointe à elle, puis Harper, Hoani et maintenant cette fameuse Amalia. Alors oui, pour soutenir sa meilleure amie, la mexicaine est prête à prendre toute sorte de petit boulot. On la fait sortir du rang, on lui donne une tenue propre de la couleur des servantes et c'est parti.

Tandis qu'ils marchent en direction du district 3, le regard de la mexicaine scrute les alentours. C'est toujours étrange de quitter le bidonville. Elle laisse un monde de misère pour rejoindre un autre monde, plus beau, où les haies sont taillées, les allées entretenues, les maisons coquettes et fleuries. Au bidonville, la majorité des personnes vit à la rue, dans des tentes quand ils ont la chance d'en avoir mais souvent au sol, à la merci des intempéries. Les crimes y sont fréquents, rien n'est sécurisé comparé à ici. Elle prend une grande inspiration et c'est un parfum de fleurs qui lui vient. Elle a l'impression d'être dans une autre vie, un autre monde, mais lequel est réel, le sien ou celui-ci ?

Le milicien chargé de l'accompagner la tire de sa rêverie. « Avance plus vite » Sans répondre, Tasya presse le pas. « Et réponds moi quand je te parle » Il se retourne et lève sa matraque. Le coup part alors qu'elle ne s'y attend pas. Elle laisse échapper un gémissement de douleur en se tenant la pommette où perle déjà un peu de sang. Ce n'est pas la première fois qu'un milicien se permet ce genre d'excès de zèle. Les disgraciées ne sont rien, elles ne sont pas considérées comme des êtres humains et aucune loi ne les concerne. Ils ont tous les droits sur elles, alors certains en abusent. Sans rien dire, elle presse le pas jusqu'à une petite maison : celle de son employeur du jour. Le garde frappe à la porte et se recule tandis qu'elle patiente devant, légèrement anxieuse.
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Re: Real world x John ;

Lun 28 Nov 2022 - 8:00

De retour de patrouille John passe d’abord par l’armurerie. Il se félicite lui-même de ne pas oublier cette fois-ci de déposer son matériel, après tout il n’est pas autorisé de se promener avec une arme dans les bases de New Eden et encore moins à Walla Walla, à moins d’être un trône. Et même là on ne peut pas faire tout ou n’importe quoi. Son casier est plein à comme jamais après tout, la moitié du matos dont il se sert provient directement de ce qu’il avait en arrivant. Aussi dans un acte peut être égoïste ou peut-être fort en intention d’être prêt à tout, il a stocké ces dernières dans son casier qui lui est attribué. A cela il a ajouté deux trois couteaux et même et une arme de poing et un fusil d’assaut. De quoi compléter sa panoplie du parfait soldat. Sans compter de ses protections qui sont trop nombreuses pour être citées.  

Son casier est un peu l’exemple de ce qui s’oppose le mieux chez John à sa demeure. Vide et peu meublée, il y avait bien des meubles déjà présents. Mais l’homme n’est pas vraiment du genre à vouloir bénéficier d’une jolie décoration. Aussi il se contente du strict minimum pour la partie de sa maison qu’on a pu lui attribuer. Transférant tout ce qui fut inutile ailleurs.  

 

Pour John l’ambiance est trop détendue dans ce quartier. Elle est certes dans un ton plus sérieux que n’importe quel autre district et pourtant. Le sérieux des gens ne risque pas de les sauver en cas de problèmes. Et pour dire vrai c’est même peut-être ce qui les rends aveugles aux dangers du monde nouveau dans lequel chacun vie. Mais se stoppant lui-même dans sa réflexion loin d’être sous le signe de la nouveauté. L’homme se ressaisit et se dit que son temps hors des murs et révolu. Il n’a plus à s’inquiéter de savoir s’il manger ce soir ou même s’il risque de tomber sur des brigands de grands chemins. Même si cela lui est toujours possible par le biais de ses missions. Mais étrangement il n’en fait que très peu depuis qu’il est soldat. Et pour tout dire sa prochaine mission semble l’amener à aller pour la première fois dans le quartier des disgraciés. Le bidonville de Walla Walla. Un lieu que John ne comprend pas vraiment, s’il y a faute, une faut une sanction oui, mais exclure tout un pan de la population n’est pas une solution sur le long terme. Mais loin de lui, que l’idée de critiquer ses bienfaiteurs.  

 

Et alors que John est de retour à sa maison et se jette sur son lit comme pour étouffer son râle du jour. Râle qui ne concerne que l’incompétence de ces nouveaux militaires bien loin d’être au niveau en comparaison des armées d’autrefois. Une personne frappe à la porte. Il attend un moment en espérant entendre une autre militaire s’en va ouvrir, car oui s’il à sa chambre, la maison n’est pas qu'à lui. Mais personne. Aussi John se lève et aussi rapide qu’il s’est jeté sur le lit, il ouvre la porte.  

 

-Drake ! Que puis-je pour vous ?  


 

John remarque alors un milicien qui se tient fièrement devant lui et à cela s’ajoute une petite dame. Une petite dame qui a la joue en sang. Sans attendre il lui jette un tissu, qui n’est guère sale, mais guère propre non plus. Avec cela vient même sa flasque. 

 

-Tu colles le tissu au goulot, tu retournes et re-retournes. Puis tu essuies ta joue. Et tu as même droit à une gorgée si tu veux.  


 

John lui offre ainsi de l’alcool. L’alcool en question n‘est guère bon car il est avant tout fait pour stériliser les plaies. Car il n’est pas vraiment un fin consommateur d’alcool. Et c’est une manière comme une autre de tester la dame pour voir si c’est une dure ou non selon sa réaction vis-à-vis de la flasque. Le milicien lui est quelque peu surpris. Quant à Drake il est surpris de la surprise de l’homme, ou plutôt de sa bêtise. Il ne comprend comment les gardes ne voient pas le fait qu’il faille bien traiter les gens pour éviter les problèmes avec eux. Bien sûr, si problème il y a, John est impitoyable à ce moment-là. Mais en dehors de ça, pour des fautes minimes il n’y a aucune raison de maltraiter les gens. Il faut juste veiller à ne pas trop leur donner de liberté ou bien cela se termine par la mort. Quoi que cela serait plus par la non-mort en ces temps sombres.  

John se demande alors ce que fait la dame là, le milicien la traine comme une chienne partout ou bien il y a autre chose derrière. Il penche sa tête en arrière pour la faire passer de l’autre côté de la porte et c’est là qu’il voit un mot indiquant que l’un des militaires de la maison à commander un nettoyage complet de la structure. Il ramène sa tête devant le duo.  

 

-C’est pour le ménage ? Bon très bien merci, tu peux rentrer la miss.  


 

Une fois à l’intérieur et sans même chercher à écouter le milicien. Un homme qui ne risque pas d’être ami avec John vu comment ce dernier s’occupe des gens disgraciés. Drake n’enfreint pourtant à sa connaissance aucune loi, car rien ne dit que l’on doit forcément maltraiter les gens de là-bas.  

 

-Bon c’est quoi ton nom ?  

 

Il attend sa réponse puis enchaine de plus belle. 

 

-Je vais être clair, tu peux voler ce que tu veux partout sauf dans ces deux pièces.  

 

John désigne du doigt sa propre chambre et le garde-manger. Il faut dire qu’en dehors de linge ou de meuble il n’y a rien à voler véritablement.  

 

-En revanche, si tu le peux il ne faut pas que je t’y attrape. En dehors de ça, si je vois que tu te tiens à carreaux, tu auras une friandise à la fin.  

 

John lui parle comme à une enfant et pourtant il n’y a que dix ans qui les séparent. Et une fois de plus il compte bien la tester. Car John et du genre à ne faire confiance à personne et à toujours tester les gens. Il l’a regardé un moment fixe sans rien dire, ce moment ne dure que quelques secondes pour bien observer chaque trait de son visage. Puis à l’aide de sa main, il l’invite la dame à se rendre en direction d’une autre pièce pour qu’elle puisse trouver le nécessaire afin d’exécuter son œuvre.  

 

-Bon on évite de faire trop de bruits aussi, il y a peut-être quelqu’un qui dort là-haut. Si tu as un problèmes tu n'hésites pas à venir me voir je serai de ma chambre. Des questions ?
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Re: Real world x John ;

Lun 28 Nov 2022 - 15:39

Tasya reste quelques secondes indécise devant la fiole et le tissu qu'il lui tend. Elle jette un regard confus au milicien qui l'accompagne, mais il ne prend pas la peine de lui répondre ou de la regarder. Il se contente de tourner les talons dès qu'il en a l'occasion, grommelant qu'il vient la chercher d'ici 2 bonnes heures. La mexicaine vient donc imbiber le tissu avec l'alcool comme le militaire lui a expliqué. Une grimace de douleur vient déformer ses traits lorsque le chiffon se retrouve au contact de sa blessure, mais elle ne dit rien. Tasya se garde bien d'en boire une gorgée, si l'alcool est toléré de manière très raisonnable pour les hommes, ce n'est pas le cas pour les femmes et encore moins pour les disgraciées évidemment. « Merci » souffle-t-elle en lui rendant ce qu'il lui a prêté.

Elle rentre à sa suite, jetant un petit regard curieux aux alentours. Elle aura l'occasion de visiter la maison de toute manière vu qu'elle va y faire un peu de ménage. L'intérieur n'est pas vraiment décoré, très peu meublé. Elle ne devrait pas avoir trop de travail. « Tasya » murmure-t-elle lorsqu'il lui demande son prénom. La mexicaine se garde bien de lui demander le sien, de peur de se montrer trop indiscrète. « Tasya Cruzz » Pour ce que ça compte. Au bidonville, elle a perdu toute identité aux yeux des autorités.

La suite de ses paroles ? Elle vient froncer le nez. « Je ne suis pas une voleuse » rétorque-t-elle à voix basse, un peu vexée. Ce n'est pas parce qu'elle vient du bidonville ou qu'elle est disgraciée qu'elle n'a pas de manière. Elle n'a jamais volé et même affamée comme elle l'est maintenant, on ne la surprendra pas à voler une pomme ou autre dans le garde-manger. Non, elle n'est pas comme ça et ça ne lui serait même pas venue à l'idée. Le militaire ne peut pas savoir ce qui l'a conduit à la disgrâce. Il pense peut-être qu'elle est une voleuse effectivement, une criminelle probablement. « Je ne ferais que du ménage, vous pouvez me faire confiance. » affirme-t-elle. Le militaire verra bien par lui-même qu'elle n'aura pas touché à ses affaires et qu'elle ne lui aura rien volé.

Une friandise ? Est-ce qu'il la prend pour un chien ? Tasya retient un soupir, pince ses lèvres et détourne le regard. L'idée de la récompense par contre, n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde. S'il pouvait se montrer un peu plus généreux que prévu et donner quelques tickets de rationnement en plus, ça lui serait bien utile. « Ces deux pièces là, je dois y faire le ménage ou ce n'est pas la peine ? » demande-t-elle. « Et l'étage ? » Si quelqu'un y dort, est-ce qu'elle doit y monter du coup ? « Et, je ne devrais pas en avoir pour 2h, vous voulez que je fasse le repas aussi ? » Tant qu'à faire, autant qu'il rentabilise bien ces deux heures... S'il est satisfait, il fera à nouveau appel à ses services et elle gagnera de nouveaux tickets de rationnement, c'est aussi simple que ça...


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Re: Real world x John ;

Mar 29 Nov 2022 - 8:59

L’inconnue passe sans aucun problème le premier des tests que l’homme lui soumet. L’alcool, une denrée assez are si ce n’est pour usage médical. Mais qu’importe, elle n’en boit pas une goutte, pas plus que John par ailleurs. Il n’est pas vraiment friand de ce genre de chose après tout. Un merci presque timide se fait attendre, après qu’elle a pu grimacer de douleur. Ainsi ce n’est ni une dur à cuir ni une femme fragile à la douce personnalité. Il est encore complexe d’être certains du type de personne qu’est la jeune demoiselle.  

Par la suite elle se confie à John en donnant son nom. Tasya Cruzz, prénom peu commun pour un nom commun. Mais il note les origines hispaniques présentes dans son nom, les traits de visages pouvant souvent se révéler trompeur à l’inverse de ce qui permet de nommer un individu. Mais la discussion est loin de s’achever là. Presque comme-ci elle avait des valeurs, la jeune dame semble souligner qu’elle n’a rien d’une voleuse. Peut-être est-ce vrai ou peut-être pas. Ça il ne pourrait le vérifier qu’à la fin, à la fin de ses deux heures. Et elle fait aussi parti de ce genre de personne qui demande la confiance d'autrui sans avoir la moindre preuve à apporter pour cette confiance demandée. “Vous pouvez me faire confiance”. Combien de bandits ont déjà dit ça à John avant de finir avec une balle entre les deux yeux.  

 

-Je jugerai de mes propres yeux si la confiance et de mise dans notre relation ou non.  

 

Peu bavard, il ne donne que le minimum. Car après tout, il n’est pas muet non plus.  

 

-Pour ce qui est de ma chambre à vous de voir, mais j’entretien par moi-même les lieux. Pour l’autre pièce vous pouvez oublier. Et pour ce qui est de l’étage, eh bien je vais aller jeter un coup d’œil pour éviter qu’il ne vous arrive malheur. Le repas on verra après.  

 

Sur ces mots le soldat s’en va en direction de l’escalier. Quelque peu discret, pour ne pas dire félin dans sa démarche. On n’entend nullement ses pas malgré la présence de ses magnums aux pieds. Autant dire que c’est là quelque chose de plus effrayant qu’impressionnant. Poussant la porte presque normalement. Il ne se fait toujours entendre aucun bruit, après tout John n’aime pas rentrer dans les pièces qui ne sont pas les siennes et pourtant le voilà qu’il est en train de le faire. Mais le tout pour une bonne raison et même pour une bonne cause. Sans surprise, ses sens pendant son sommeil ne l’avaient pas trompé. Le résident de cette pièce n’est pas présent. Et à l’inverse de la chambre de John qui est vide, cette chambre-ci et bien grand désordre, entre vêtements au sol, lit non fait et autres petits délices d’une vie guère peu hygiénique. C’est une vue qui ne manque pas de renvoyer en pleine à Drake qu’il est l’un des rares militaires de l'ancien monde encore en vie. Non pas qu’il soit unique non plus.  

Redescendant discrètement sans même faire attention à l’être. Il rejoint la demoiselle pour l’avertir de la chose. Sans nul doute a-t-elle déjà pu se servir dans le cagibi que John lui a indiqué pour se munir du nécessaire au nettoyage.  

 

-Bon eh bien, vous pouvez passer sans problème dans les autres chambres, mais je vous souhaite du bon courage. Vous trouverez de tout là-bas.  
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Re: Real world x John ;

Mar 29 Nov 2022 - 15:42

Tasya hoche doucement la tête. Elle doit faire ses preuves et bien, aucun soucis, elle ne compte pas trahir sa parole. La brune n'est pas une voleuse et rien de ce qui est présent ici ne quittera cette maison. De toute manière, il est fort probable que le milicien la fouille à son départ. Elle note les pièces à nettoyer et celle à ne pas faire. Il s’éclipse, probablement pour voir si quelqu'un est encore présent là haut ou non. Son regard le suit jusqu'à ce qu'il disparaisse dans l'escalier.

Pendant l'absence du propriétaire des lieux dont elle ne connait toujours pas son nom, Tasya enroule ses cheveux dans un foulard et se dirige vers le placard où elle trouve tout ce dont elle a besoin pour commencer le ménage. Des chiffons, des produits divers, un balai, une serpillère, elle a, à peu près, tout ce dont elle a besoin. La brune rassemble le matériel et sursaute quand l'homme est de retour derrière elle. « Très bien, merci » souffle-t-elle. Et c'est vers là qu'elle se dirige en premier. Si l'étage est en bazar, autant qu'elle le fasse avant d'être complètement épuisée.

La mexicaine rentre dans une des chambres et contient à grande peine un soupir en voyant le bazar qui y règne. Des vêtements sales au sol, des restes de nourriture dans un coin, l'odeur de renfermé y est forte aussi et lui donne aussitôt la nausée. Elle commence par ouvrir les fenêtres avant de rassembler le linge sale. Faire la petite pièce de fond en comble lui prendra une bonne demi-heure. Elle se dirige ensuite vers la salle de bain où elle met à tremper tous les vêtements sales pour les laver. La lessive faite, elle va étendre le tout dehors avant de se lancer dans l'entretien des toilettes et de la salle de bain. Elle ne ménage pas ses efforts et tente de faire tout le plus consciencieusement possible. Au bout d'une bonne heure, l'ensemble du premier étage est fait.

Elle ne sait pas où est passé l'homme, a-t-il quitté la maison ? Probablement. Tasya commence alors à nettoyer la cuisine. Dans un des placards, elle trouve de la confiture, des biscuits secs et c'est là que tout devient difficile. Son ventre crie famine et elle doit réellement se faire force pour ne pas craquer et dévorer un des gâteaux. Et la confiture, bon sang ! Un peu de sucre ne lui ferait pas de mal. Elle a fondu, perdu tellement de poids depuis qu'elle est arrivée au bidonville mi-septembre. Pourtant, elle nettoie le placard puis remet tout à sa place sans rien prendre. Un soupir lui échappe tandis qu'elle referme la petite porte sur les sucreries.

En faisant la vaisselle, elle est soudainement prise d'un vertige et en agrippant le rebord du meuble, elle fait basculer un verre qui s'éclate au sol dans un grand fracas. Du verre brisé se répand partout autour d'elle. Flûte. Elle laisse échapper un juron en espagnol et commence à ramasser les éclats. Quand la porte s'ouvre, elle relève la tête et souffle, confuse : « Je suis désolée, vous pourrez le retirer sur ma paie » Tasya s'empresse de ramasser les dégâts.

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Re: Real world x John ;

Mer 30 Nov 2022 - 8:02

Aux mots de John la femme sursaute avant de répondre un simple très bien qui s’accompagne comme dans chacune de ses phrases d’un merci. Cette manie à toujours dire merci, cela ne montre qu’une chose, une résolution et pas des meilleures. Mais Drake se demande alors s’il doit vraiment s’intéresser à ce problème là ou bien simplement l’ignorer ? Ne lui laissant pas le temps de réfléchir, la femme s’en va avec son matériel récemment acquis pour l’occasion en direction de l’étage. Sur le fait de l’aider dans sa tâche, il n’a en revanche aucune hésitation là-dessus. C’est son travail, c’est à elle de le réaliser. Il ne compte pas l’aider d’une quelconque manière, car ça voudrait dire qu’elle n’est même pas capable d’accomplir cela. Et ce serait lui infliger une humiliation par la même occasion.  

Drake remarque toutefois la présence d’un foulard qui enrobe les cheveux de la demoiselle. Il n’en comprend pas la raison mais si cela peut faire plaisir à la femme, il ne trouve rien à y redire. Il y a peut-être un avantage à ceci, mais il faut dire que John en matière de ménage n’est pas expert et ce n’est pas rien s’il ne dispose d’aucun meuble dans sa propre chambre. Lui qui aime la précision à trouver le juste milieu pour atteindre la propreté sans devoir se fatiguer. D‘autant que dans le monde actuel disposer d’une décoration d’intérieur n’est pas vraiment une priorité pour lui.  

Se posant dans sa chambre, il peut entendre la femme aller et venir. Alors que de son côté il se contente d’annoter dans son carnet son quotidien et notamment cette journée. Résumant le tout dans des mots et des codes que lui seul semble connaitre, non pas qu’il soit complexe de saisir le sens de ses mots. Des dessins viennent avec et l’homme se sent obligé de dessiner sa flasque ainsi que le morceau de tissu qu’il a pu donner à la femme avant de dessiner cette dernière. Disposant d’une bonne mémoire visuelle, il ne lui est pas compliqué de la reproduire presque comme il faut. Peut-être certains traits sont-ils trop juste pour donner l’impression d’un bon volume en comparaison de la réalité. Mais de toute façon il n’y a plus vraiment personne pour juger de ses œuvres. Usant d’un simple crayon et un peu d’encre ainsi que d'un mouchoir en papier, ces derniers temps il aime donner un couteau un peu brûler un ses œuvres. Comme pour montrer le côté éphémère des choses qui finissent inexorablement par devenir poussière.  

Mais le calme et la sérénité qui règne dans le domaine Drake, ne tarde pas à être troublé. Et tel un vieil homme, John se remue pour s’en aller voir de quoi il en retourne. En arrivant sur place, il remarque la femme au sol et un verre brisé ou plutôt ses morceaux tant sur le sol que dans ses mains. Soumise comme à son habitude, la femme est plus que résignée à payer sa faute.  

-Ce n’est qu’un verre. 


Il pose alors son carnet sur le comptoir. A l’intérieur du carnet un petit texte décrivant la femme se fait lire. Un texte qui n’est ni flatteur, ni rabaissant mais juste factuel quant à son physique. Puis juste en dessous se trouve un dessin.  
Dessin:

S’en allant chercher un balai. Car après tout on peut ramasser ce qu’on veut à la main, il reste toujours la poussière de verre qui s’avérer être un problème pour ceux marchant pieds nus. Avec le balai vient la pelle, il confie le tout à la damoiselle. 

-Voici pour vous, il faut plus manger que cela. Si vous jamais vous voulez travailler de nouveau il faut savoir prendre soin de soi. Servez-vous d’un ou deux biscuits et d’une cuillère de confiture. De toute façon ce n’est pas à moi et pour le peu qu’il manquera, personne ne verra rien. En revanche, au deuxième verre ce n’est pas la compréhension qui sera au rendez-vous. Est-ce bien clair ?  
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Re: Real world x John ;

Mer 30 Nov 2022 - 22:41

Bon sang, pourquoi doit-elle toujours être aussi maladroite ? Elle peste en espagnol en ramassant les bouts de verre, manque de s'y écorcher les doigts et est interrompu par l'arrivée du soldat. Ainsi, ce n'est qu'un verre d'après ses propres paroles. Doit-elle lui préciser qu'elle a pu être châtiée pour moins que ça ? Elle attrape le balai et la pelle qu'il lui apporte et nettoie les derniers morceaux répandus au sol, puis elle les jette dans la poubelle.

A sa phrase sur la nourriture, elle relève les yeux vers lui. « Si je le pouvais, je mangerai plus, croyez-moi » souffle-t-elle. « La nourriture n'est pas très abondante au bidonville » Tasya hausse les épaules, ce n'est pas pour se plaindre, c'est une simple constatation. Tout est chère et précieux là où elle vit et ils doivent se battre pour tout. Les tickets de rationnement sont rares, les prix sont élevés. Ils n'ont pas de supérette où s'approvisionner comme dans les districts mais sont soumis à ce qu'ils veulent bien leur donner, vendre. Pas grand chose, donc.

A sa proposition sur les biscuits et la confiture, la brune fronce les sourcils. « Est-ce que ça sera retiré sur mon salaire ? » demande-t-elle. Si c'est le cas, elle refusera bien entendu. Tasya a besoin de ces tickets de rationnement. Elle veut à tout prix empêcher Phoebe de faire davantage de passes au motel. Le seul moyen, c'est qu'elle travaille encore plus pour lui épargner ce calvaire. Là, la proposition semble trop belle. Elle se méfie toujours de ce genre de cadeaux. Le soldat précise alors qu'elle n'aura pas de deuxième chance si elle casse un autre verre. « C'est tout à fait clair. » affirme-t-elle.

Elle pose un autre verre propre sur le comptoir et son regard est attiré par le cahier ouvert, juste devant elle. Là, elle y aperçoit un dessin. « Est-ce que c'est moi ? » demande-t-elle en relevant son regard sombre vers le soldat. L'esquisse est très bien faite, reconnaissable, mais ce qui la trouble est la confusion qu'elle peut lire dans son propre regard. Alors, elle a l'air aussi perdu ? Depuis qu'elle est au bidonville, elle évite les miroirs, par peur du reflet qu'elle pourrait y avoir : un fantôme d'elle-même probablement. Par pudeur envers un dessin qui n'était peut-être pas destiné à être regardé, comme un journal intime pourrait l'être, elle détourne rapidement les yeux.


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