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Maelys Reid

Sam 16 Juil 2022 - 13:52


Maelys Reidtell me more about you

prénom : Maelys
nom : Reid
date de naissance : 07/07/07
âge : 15 ans

ville de naissance : Seattle
métier : Écolière
groupe : New Eden

avatar : Isabella Sermon

what i am

Qualités
Combative
Curieuse
Débrouillarde
Déterminée
Rusée
Défauts
Cassante
Frondeuse
Secrète
Têtue
Volcanique
Equipement :
Maelys n’a conservé que très peu de choses. De son enfance, avant que tout ça ne commence, elle a toujours avec elle ses rollers, son skateboard et son ours en peluche. Dans ce dernier, elle a dissimulé un couteau de survie offert par son père pour se défendre, même si elle ne l’en sort jamais depuis qu’elle est à New Eden. Elle avait un revolver qui a disparu à son arrivée là-bas. Elle a aussi une veste en cuir, une veste en jean avec différents patchs cousus dessus et des jeans, qu’elle ne peut plus mettre et qui restent enfermés dans son placard. Dans un sac à dos, des photos de sa famille, aussi, notamment celles du mariage de ses parents.
     
Details physiques :
Maelys est plutôt petite pour son âge : elle dépasse à peine les 1m50. Elle n’est pas très épaisse non plus : la privation des dernières années, même si cela a changé à New Eden, a laissé des traces sur elle. Et, surtout, elle a perdu ses rondeurs enfantines, devenant une vraie jeune fille. Elle a de longs cheveux châtain très clair, presque blonds, et des pupilles d’un bleu très clair.

Elle est très gauche en robe : elle se sent restreinte dans ses mouvements, et même après quasiment deux ans, elle n’était pas à l’aise en en revêtant. Elle était résignée et habituée, mais si elle l’avait pu, elle aurait remis ses jeans dès qu’elle était seule chez elle. Sauf qu’ils ne lui allaient plus.

Elle est malgré tout plutôt jolie et ces tenues la mettent en valeur, si on omet son visage régulièrement renfrogné. Elle est rarement avenante, depuis trois ans maintenant. Les moments où on la voit sourire ou ne pas faire la mauvaise tête se comptent sur les doigts d’une seule main, en particulier en présence de sa mère. Elle se déride, parfois, avec les gens de son âge ou les gens qu’elle voit régulièrement, mais ne rit jamais, et ses yeux reste sombres.

Psychologie

Maelys est une enfant qui n’a jamais eu froid aux yeux, et qui n’a jamais reculé devant rien. Probablement parce que ses parents l’ont toujours encouragée à faire ce qu’elle voulait, sans lui mettre de barrière. Elle est déterminée et curieuse grâce à eux : sans réels interdits, hormis quand sa sécurité était compromise, elle a pu dès toute petite aller au bout de ses découvertes et de ce qu’elle désirait faire. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle est aussi têtue : elle refusait de renoncer, quand elle avait entrepris quelque chose, au détriment de sa fatigue, de son énervement… Ses parents savaient la canaliser, mais les autres y arrivaient beaucoup moins. Elle les testait d’ailleurs beaucoup, profitant de leur gêne quant au fait de gronder une enfant qu’ils ne connaissaient pas ou qui n’était pas la leur. Ses professeurs à l’école la qualifiaient régulièrement de frondeuse. Il n’était pas rare qu’ils adressent des remarques sur le fait qu’elle perturbait la classe, soit par ses questions inlassables, soit par son insubordination, à ses parents. Quand ça n’était pas parce qu’elle s’ennuyait, et qu’elle demandait à sortir ou qu’elle tentait de se lever de son bureau pour aller jouer, parce qu’elle avait fini de travailler. Elle en avait d’ailleurs souvent caché les mots, les signant elle-même, durant sa dernière année d’école avant que tout ne dégénère. Déjà à l’époque, elle ne manquait pas de ressources. Même quand elle était punie parce qu’elle avait mis un peu trop d’ardeur dans ses jeux avec ses camarades dans la cour de récré, et qu’elle avait involontairement blessé l’un d’eux.

Si elle demeure tout aussi frondeuse, si ce n’est plus, elle n’est plus vraiment cette gamine enjouée qu’elle était avant l’apocalypse, maintenant. Ce n’est pas l’arrivée des morts-vivants qui l’a changée : rusée, elle a vite su en prendre son parti. Guidée par son père, elle s’est adaptée sans grande difficulté, tant pour tirer son épingle du jeu auprès des autres survivants que pour survivre. Il lui a fallu peu de temps pour apprendre à manier armes à feu et armes blanches, et à savoir faire face, pour se défendre. Elle n’a jamais été du genre à se laisser marcher sur les pieds, et l’apocalypse n’y a rien changé.

La mort de son frère, en revanche, a cassé quelque chose en Maelys, qui a été accentué par la séparation avec son père. S’opposant de plus en plus à sa mère, même si elle fait profil bas quand elles ne sont pas toutes les deux, elle s’est aussi beaucoup plus renfermée sur elle-même. Elle a beaucoup de mal à s’ouvrir et à ne pas rembarrer les gens, et encore moins à confier ce qu’elle a sur le cœur. Elle est une boule de rancœur qui ne demande qu’à exploser.




Story of survival


Maelys a été conçue alors que l’idylle entre ses parents commençait à peine, sans que l’un ou l’autre ne le veuille, ni même qu’ils envisagent de construire réellement quelque chose ensemble. Elle est pourtant aimée et choyée, tant par sa mère qui s’occupe d’elle avant de reprendre ses études que par son père qui trouve toujours du temps pour elle. Âgée d’environ un an lorsque ses parents se sont mariés, elle se plaisait à dire qu’elle s’en souvenait très bien, même si elle était en réalité bien trop jeune pour ça. En tout cas, elle en a plus tard regardé et reregardé les photos. Elle garde même l’une d’elle précieusement avec elle – un ovni que ces photos non numériques, mais un trésor qu’elle chérit.

Les deux moments vraiment importants de son enfance étaient toutefois bien différents, et attendus impatiemment par elle. Son entrée à l’école élémentaire s’est déroulée exactement comme elle l’imaginait : elle s’est fait très vite des amis avec qui jouer, dotée d’une personnalité affirmée, et a trouvé ses marques sans grande difficulté. Elle attendait d’ailleurs impatiemment, chaque matin, de se rendre à l’école, pour retrouver ses amis, et son maître. Vive et apprenant vite, l’école maternelle se passant très facilement pour elle : Maelys comprenait très vite les jeux d’apprentissage qu’on leur faisait faire, et elle en venait même à s’ennuyer assez rapidement, perturbant la classe. Ça n’avait que peu de conséquences à cet âge-là, mais s’avéra plus problématique à l’école élémentaire. En effet, elle finissait rapidement les exercices confiés, en général. Quand ça n’était pas le cas… elle s’énervait bien trop vite et dérangeait tout le monde à force de râler ou de faire tomber ses affaires par terre, parce qu’elle gesticulait. « C’est la faute au maître, il s’occupe des autres et pas de moi, et il m’aide pas ! » Ce n’était pas tout à fait vrai, mais elle gérait mal sa frustration de ne pas réussir et le fait qu’il ne vienne pas l’aider tout de suite.

Avec ses camarades, en revanche, tout allait bien : elle était toujours volontaire, meneuse aussi, leur proposant de jouer à chat, au ballon, de grimper aux arbres… Oui, tout allait bien, ou presque. Trop énergique, elle ne se rendait pas compte qu’ils voulaient parfois s’arrêter, ou qu’elle allait trop loin. Elle a parfois blessé ses camarades en les entraînant avec elle, ne mesurant pas sa force et leur lançant le ballon dessus ou les cognant malgré elle en leur courant après. Elle finissait par s’excuser, penaude, promettant de ne pas recommencer… jusqu’à la prochaine fois. Ça marchait généralement.

Quand elle allait au parc avec ses amis, c’était elle le petit chef, et il y avait toujours beaucoup de monde autour d’elle. Même ses fêtes d’anniversaire étaient les plus réussies, et tout le monde voulait être là, si on l’écoutait, même si elle exagérait un petit peu. Et son importance aux yeux de ses amis augmenta quand elle commença à faire du roller et du skate, Ils enviaient et admiraient son aisance dessus, lui demandant plusieurs fois de les leur prêter et de leur montrer comment faire.

La naissance de son petit frère alors qu’elle avait environ quatre ans, en revanche… Elle était très contente à l’idée d’avoir un petit frère, touchait le ventre de sa mère et s’enthousiasmait en le sentant bouger, lui parlant même. Elle tomba des nues à sa naissance, cruellement déçue : il ne faisait que pleurer, manger et dormir, et elle n’avait même pas le droit de le porter. Elle se glissait quand même dans sa chambre quand Jena ne la regardait pas, pour glisser une peluche dans son berceau – que sa mère enlevait aussitôt, inquiète qu’il s’étouffe – même si c’était assez dur pour elle de les partager. Et, quand elle le pouvait, elle lui racontait les histoires de ses livres, comme elle le pouvait, ne sachant pas encore lire.

Mais presque encore mieux que son petit frère, Locklan avait adopté un beau chien de garde du nom de Nox, pour veiller sur eux quatre. Même si elle ne comprenait pas pourquoi ils en avaient besoin, elle l’avait aimé tout de suite, et ne s’était pas jetée à son cou que parce qu’on l’en avait empêchée. Le chien le lui rendait bien, alors qu’elle grandissait à ses côtés. Si elle avait une enfance assez banale avec sa famille et ses amis, elle avait rapidement demandé à faire du skate et du roller, comme les grands. Et elle aimait cette sensation de vitesse et ce sentiment d’être impossible à arrêter – encore plus quand elle passa sur de vrais rollers, et qu’elle eut des protections qui faisaient moins bébé (elle ne l’avait pas dit, mais elle détestait ce casque avec des tortues) ! Elle n’avait jamais avoué la vérité à ses parents, obstinée, mais elle s’était cassé le bras une après-midi, alors que sa mère était à l’université et que son père était au travail, en montant sur ses rollers et en se faisant tirer par Nox. Elle n’avait mis que son casque et pas le reste de ses protections, s’était éraflé le menton, et était salement tombée sur ce dernier. Elle était chez sa grand-mère à ce moment là, et elle ne se souvenait pas d’avoir entendu une dispute aussi forte avant cela. Malgré les disputes fréquentes entre ses parents : c’était pas du tout la même chose, ils s’aimaient très fort, et c’était normal quand ils arrivaient pas à se mettre d’accord. Ils étaient d’ailleurs assez présents pour Ewen et elle aussi, et elle n’avait pas vraiment le souvenir de s’être fait gronder réellement, pendant son enfance, sauf quand elle avait essayé de démarrer la moto de son père, manquant de se la faire tomber dessus, trouvant trop injuste qu’elle n’ait pas le droit de partir en balade avec lui. Ça ne l’avait pas empêchée de redemander plusieurs fois, au risque d’agacer ses parents.

Malgré le bras cassé, elle continua aussi à aller chez sa grand-mère paternelle, parce qu’elle était gentille et qu’elle lui donnait des bonbons et des cadeaux, même si elle lui parlait de son grand-père mort qu’elle n’avait jamais vraiment connu et dont elle ne se souvenait pas. Son moment préféré, c’était quand son oncle et sa tante étaient là – même si Ian ne s’entendait pas avec son père, et qu’elle évitait de lui en parler. Elle avait bien compris qu’il se tendait quand on évoquait son frère, même si elle ne savait pas pourquoi. Elle aimait encore plus Nick, le demi frère de Jena, même si elle le voyait moins – elle n’allait pas très souvent chez son autre grand-mère, et elle lui faisait un peu peur. Elle n’en avait pas beaucoup de souvenirs. Ça aurait peut-être changé, si tout n’avait pas dégénéré, mais elle n’aurait jamais l’opportunité de le découvrir.


Le 12 octobre 2015 avait marqué son esprit. Maelys se souvenait très bien de la première fois qu’elle avait été confrontée à des morts-vivants, et si elle n’en cauchemardait plus ou presque maintenant, l’image était à jamais gravée dans sa tête. Celle d’un homme étrange sur lequel son père avait tiré, alors que Nox gisait plus loin, sur le sol dans son sang, semblant mordu. Elle n’avait pas bien compris, à 8 ans à peine et ensommeillée, ce qu’il se passait et avait à peine résisté quand Jena l’avait éloignée. Elle s’était effondrée dans ses bras en pleurant toutes les larmes de son corps pour leur chien mort, causant les pleurs d’Ewen.

Après ça, tout était devenu flou et monotone : sur le conseil des policiers, Locklan les avait barricadés, sa mère, son frère et elle, pour les protéger d’un virus qui se répandrait partout. Elle avait essayé de sortir en douce, privée de liberté, sans succès. Surtout alors que sa mère et lui semblaient ne pas parvenir à s’entendre, l’un et l’autre en désaccord sur leur façon de survivre et l’endroit où le faire – ce qui n’irait pas vraiment en s’améliorant. Ils restèrent enfermés huit jours comme ça, la petite exagérant la sensation qu’elle avait d’être prisonnière. Notamment en ouvrant grand les fenêtres et en se penchant presque trop, se plaignant d’avoir besoin d’air frais – une expression qu’elle avait entendue ailleurs et répétée.

Le 20 octobre 2015, après avoir passé huit jours enfermés, ils avaient enfin pu sortir. Pour tout quitter, et s’installer ailleurs… Maelys était moins sûre d’elle qu’elle ne s’efforçait de le faire croire, à l’idée de réellement quitter leur cocon, avec les chuchotements qu’elle avait surpris entre ses parents, les communications téléphoniques espionnées dont elle n’entendait qu’une partie, et le fait qu’ils étaient entourés d’une bande de motards intimidants. Mais elle avait demandé à sortir inlassablement pendant leur semaine enfermée et elle voyait bien que sa mère n’était pas rassurée, ni Ewen. Alors elle devait être une grande fille, ne pas avoir peur, et leur promettre que tout se passerait bien ! Ce qu’elle fit d’ailleurs, en faisant un câlin à son frère, en embrassant sa mère sur la joue et en la prenant aussi dans ses bras, non sans avoir récupéré le doudou favori de son petit frère – et le sien, mais elle l’avait caché dans son petit sac à dos, avec des crayons de couleur, un harmonica dont elle savait très mal jouer, et ses livres préférés, avec quelques photos d’eux tous ensemble, aussi. « Fais-y bien attention, Ewen, je compte sur toi ! M’man, tu gardes mes rollers et mon skate, hein ? » Le reste de leurs affaires était bien attaché et rangé, mais elle avait insisté : elle ne voulait pas que Jena quitte ça des yeux. Elle y tenait beaucoup, plus qu’à tout le reste, en réalité, les photos mises à part.

Faisant la grande, elle avait mis ses protections de rollers et était montée derrière son père et s’était cramponnée à sa taille, aussi fort qu’elle le pouvait, lui adressant une prière muette : tout se passera bien, hein ? Il aurait peut-être vu l’appréhension dans ses yeux, s’il s’était retourné avant de partir, mais elle avait essayé de lui cacher autant que possible.

Peu avant l’année 2016, Locklan, Jena, leurs enfants et les Hell's Angels s’établirent à Redmond, dans un garage en bordure de Seattle. Encore petite, Maelys n’était pas tout à fait consciente de l’impact de leur présence à cet endroit, même si elle se demandait pourquoi personne n’occupait les maisons inhabitées proches de chez eux. Elle était surtout déçue de ça parce qu’il n’y avait pas d’autres enfants : elle aurait bien voulu jouer à cache-cache avec eux ou à n’importe quel autre jeu. Elle avait essayé de le faire, dehors, avec Ewen, d’ailleurs. Mais il était trop promis, il savait pas compter, et il la trouvait jamais, alors ça l’avait vite ennuyée. Hormis cela, les premiers mois, elle prenait les choses comme elles venaient : ils étaient nourris, elle pouvait veiller sur son petit frère et sur sa mère, et son père lui faisait confiance ! Elle était enchantée qu’il l’emmène en balades à moto et en mission secrète avec lui, même si au début, elle prenait ça pour un jeu. Elle ne se rendait compte ni du danger dehors, ni de celui à l’intérieur du territoire des Hell’s Angels. Elle allait un peu partout, sans se rendre compte du fait qu’elle pouvait les déranger et eux se retourner contre elle. Elle avait réellement compris le danger extérieur quand, au cours de l’été, Jena essaya à tout prix de la retenir alors que son père voulait l’emmener avec elle, criant comme elle ne l’avait jamais entendu crier sur lui. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi elle ne voulait pas la laisser y aller : son père et elle affrontaient les méchants, s’infiltraient dans leurs bases secrètes et, surtout, ils veillaient sur maman et Ewen comme ça ! Elle n’était pas consciente qu’il essayait de lui permettre de se débrouiller par elle-même, la rendant plus agile et discrète de cette façon, tout en lui apprenant à embobiner les gens qu’ils croisaient. Et qu’il prouvait aussi, comme ça, qu’elle n’était pas inutile aux Hell's Angels. C’était grisant pour elle, qu’il lui fasse suffisamment confiance pour la prendre avec. « Tu m’apprendras à faire de la moto ? Comme ça, t’auras pas à me porter à chaque fois. » Et si elle devait filer avec une partie de leur récolte, elle pourrait le faire. Même si elle s’était promis de ne jamais le laisser derrière – elle avait moins de scrupules à le faire avec sa mère, considérant qu’elle faisait tout ça pour la protéger, tout comme son frère, et qu’elle reviendrait toujours auprès d’elle avec son père. Elle en était fermement convaincue : leur place à tous les quatre était ensemble, et ça ne changerait jamais. Elle avait donc appris à monter sur une moto plus légère, plus fine, plus facile à manier pour elle – moins puissante, aussi, que celle de son père.

Quand elle n’était pas en sortie avec son père ou en train de s’occuper de son petit frère, il lui arrivait de disparaître. Elle avait trouvé une cabane dans un arbre, dans un jardin, et elle s’y planquait. Elle ne comprenait pas que les Hell’s Angels ne l’aient pas réquisitionnée pour monter la garde, mais ils avaient sûrement de meilleurs points de vue pour ça. Elle en avait fait son repaire secret, où elle avait caché des jouets et des livres volés dans les maisons alentour, Elle avait des cahiers de coloriage , des petites voitures, des barbies, des figurines Action Man, des Légo et des Playmobil, là-bas. Elle avait un peu honte de jouer encore à ça, alors qu’elle clamait à son frère qu’elle était une grande, elle, à sortir avec papa, alors elle n’en parlait pas. Elle l’avait juste confié à Zack, en lui faisant promettre de ne rien dire, après qu’il ait offert un robot à Ewen. Parce qu’elle avait fait une crise de jalousie, ce jour-là, sans admettre que c’était parce qu’elle aussi elle en voulait un.

L’année 2017 avait achevé de faire changer Maelys – en bien, selon elle, probablement en moins bien selon sa mère. Parce que son père ne l’avait pas seulement entraînée avec lui en expédition, mais il lui avait aussi appris à tirer et à se battre avec une lame. Et, surtout, elle avait tué son premier mort-vivant. Elle ne l’aurait jamais admis, pour ne pas passer pour une dégonflée, mais elle en avait vomi aussitôt après, osant à peine regarder son père : et s’il était déçu qu’elle ne soit pas impassible ? Elle s’était vite trouvée stupide d’avoir craint ça, alors qu’il lui avait tendu une bouteille d’eau pour qu’elle se rince la bouche et lui avait dit qu’elle avait bien agi. Et que ça deviendrait moins difficile, avec le temps. Allait-elle réellement s’habituer ? Elle n’en était pas si sûre.

Il ne lui avait pas fallu si longtemps, en réalité, pour ne plus tressaillir alors qu’elle en achevait un. Elle en était d’ailleurs devenue plus téméraire, chaussant ses rollers pour aller faire le ménage aux alentours de leur maison toute seule, si elle voyait des rôdeurs isolés. Elle s’était fait une peur immense, une fois, quand elle avait essayé de s’en prendre à deux d’entre eux, et avait dû fuir, ayant l’impression que les semer lui avait pris une éternité.. Si elle voyait qu’elle ne s’en pouvait pas s’en sortir, elle revenait pour demander de l’aide. Elle ne pouvait pas risquer qu’il lui arrive quoi que ce soit et qu’elle ne revienne pas border son frère, et écouter l’histoire que sa mère lui lisait en prétextant que c’était juste pour leur faire plaisir.

Elle avait pris conscience du danger de ceux qu’elle voyait comme des amis de son pèredurant la deuxième moitié de l’année 2017, surtout alors que leur notoriété augmentait, en même temps que les membres du groupe. Même si elle se rendait utile pour les Hell’s Angels en partant en exploration avec Locke, à ses yeux d’enfants, elle restait parfois à la maison, où elle s’ennuyait pas mal. Alors elle sortait dans les rues, avec son skate la plupart du temps, regrettant que Nox ne soit pas là pour courir avec elle. Le chien lui manquait cruellement. Elle s’amusait à descendre les pentes à toute vitesse, tombant parfois avant d’arriver au bout, sans se blesser réellement. Jusqu’à ce qu’elle tombe nez-à-nez avec un des motards, seul, qui montait la garde et qui braqua son arme sur elle, avant de la reconnaître. « Si tu traînes encore dans le coin, merdeuse, la prochaine balle est pour toi. » Elle s’était excusée et n’avait pas demandé son reste, s’enfuyant aussitôt. Elle n’en avait jamais parlé à ses parents et n’était pas sûre qu’ils se soient rendu compte que quelque chose s’était passé. Mais depuis ce jour, elle avait gribouillé des petites cartes du coin, avait noté les maisons occupées, les endroits qui étaient régulièrement surveillées… On aurait pu croire à des dessins d’enfant : il y avait des maisons avec des gens dessinés dedans, des jardins, des balançoires, ce genre de choses. Mais elle gardait comme ça en mémoire les endroits où elle pouvait aller jouer avec Ewen, qui grandissait.

Maelys n’avait pas vu venir le jour où elle n’aurait pas l’opportunité de respecter le rituel instaure avec son frère chaque nuit. Tout semblait normal, en février 2018, pourtant, quand ils avaient quitté le camp. Elle avait simplement accompagné son père pour faire un peu de troc – quelques vérifications sur les véhicules d’un groupe qu’ils ne connaissaient pas, et la promesse pour elle d’achever les rôdeurs les plus menaçants en échange de plus de lièvres encore. Après tout, même si elle avait demandé à son père de lui montrer les bases de la réparation de motos, elle ne s’y connaissait que très peu.

Elle n’avait pas quitté son père, alors qu’ils étaient rentrés sous les visages sombres des autres membres du groupe. Peut-être aurait-elle dû, alors que le couperet tombait : son frère avait été enlevé, et sa mère… Elle ne savait pas vraiment, mais elle avait entraperçu les marques sur son corps, l’affrontement qu’elle avait dû subir. Son père s’était plus amer, plus intransigeant, sa voix avait pris un ton qu’elle ne lui avait jamais entendu. Elle avait failli supplier son père de l’amener mais son regard l’en avait dissuadée. Même si elle ne l’admettrait jamais, ce qu’elle avait vu dans ses yeux, ce que sa voix avait laissé transparaître, ce jour-là… tout ça l’avait effrayée. Et elle avait eu l’impression de perdre un peu son père, pendant ces mois d’incertitude où Ewen se trouvait loin d’eux. Si elle s’était un peu éloignée de sa mère, les années durant, malgré la profonde affection qu’elle lui portait, être seules toutes les deux pour vivre ça les avaient à nouveau rapprochées. Parce qu’elles pleuraient toutes deux, intérieurement pour Maelys, la perte d’Ewen sans savoir ce qu’il lui était arrivé, et les absences de Locklan. Elle qui avait toujours eu l’impression d’être le centre du monde pour ses parents et elle peinait à ne pas se sentir abandonnée, quand il n’était pas là et y avait remédié en essayant de consoler Jena Ce n’était pas le cas pour ses parents toutefois : la scission entre eux n’avait jamais été aussi importante et s’accentuaient de jour en jour. Si elle avait toujours cru et espéré que leurs prises de tête n’étaient qu’une passade, leur fille peinait de plus en plus à s’en convaincre, depuis que son frère était mort.

Alors elle essayait de jongler entre les deux, suivant encore son père sans hésiter, sans père, bien déterminée à ne pas laisser qui que ce soit leur faire davantage de mal, et essayant malgré tout de rassurer sa mère. Elle feignait ne rien voir, mais elle savait le regard que Jena posait sur elle, alors qu’elle partait aux côtés de son père – ce regard dans lequel régnait la peur de ne jamais la revoir. Il lui était plus facile de l’ignorer jusqu’à son retour, où elle s’efforçait de rassurer sa mère en lui disant que tout allait bien, ou presque. Elle avait une petite moto à elle maintenant, mais elle ne pouvait pas partir loin avec, et montait dans le dos de son père malgré tout. Elle alternait entre ses rollers, son skate et sa petite moto, quand elle allait moins loin, ou dans des endroits moins dangereux.

Elle ne pouvait malgré tout nier qu’elle avait peur, plus qu’auparavant. Peur de ce qui s’était brisé, peur qu’ils ne se remettent jamais de la perte d’Ewen – mais était-ce seulement possible ? Peur que ce qui s’était cassé chez eux finisse par les séparer. Surtout alors que leur mésentente avait pris un tournant bien plus violent, dans les mots et dans les gestes. Même s’il n’avait jamais frappé Jena, Maelys avait eu peur qu’elle ne soit touchée par erreur par les objets qui passaient sous la main de son père et finissaient brisés au sol, sur les murs, sur les meubles... Elle avait fui plus d’une fois pour se réfugier dans sa cabane, y dormant même parfois – ce qu’elle n’avait jamais fait avant cela, trop effrayée à l’idée de passer la nuit seule dehors. Mais elle avait bien trop peur pour revenir avant d’être sûre qu’ils ne se soient calmés, et qu’elle-même le soit.

Passé le choc initial, et de s’être tournée vers ses parents pour obtenir un peu de réconfort et leur en donner, elle avait fini par s’éloigner à nouveau de sa mère, depuis le début de l’année 2019. Elle n’était pourtant pas prête à ce que tout ça soit réellement fini, entre ses parents ou entre sa mère et elle. Peut-être que… Peut-être qu’ils s’aimaient encore, au fond, et qu’il y avait encore une possibilité qu’ils renouent une relation familiale ? Loin derrière les disputes, loin derrière l’indifférence ? Elle s’était même demandé s’il ne leur suffisait pas d’avoir un autre enfant pour se rabibocher, même si l’idée l’horrifiait. Son petit frère était irremplaçable, et s’ils en avaient un autre… elle ne l’accepterait pas. De toute façon, il ne s’embrassait plus jamais devant elle, et c’était tant mieuxparce qu’elle avait toujours trouvé ça un peu dégoûtant, même si elle aimait qu’ils se prennent dans les bras. Et si elle ne savait pas vraiment comment on faisait les enfants, même si elle avait vu les motards coucher avec d’autres femmes alors qu’elle furetait dans le camp, elle ne savait pas comment on avait des bébés. Elle était juste sûre que ses parents ne pouvaient plus en avoir : ils se détestaient bien trop pour ça et, à part pour se crier dessus, ils ne passaient plus de temps ensemble. Même si cette pensée la rendait plutôt triste. De toute façon, ils ne remarquaient pas vraiment à quel point ça jouait sur son moral, ils mettaient tout sur le compte de la mort d’Ewen. Même si son père savait la sortir de son marasme, quelques fois, simplement en l’emmenant sur sa moto, rien que tous les deux, pour aller chercher des roues pour changer celles de ses rollers ou de son skate, ou de nouvelles protections, les siennes s’étant usées au fil des années. Elle hésitait souvent à lui demander d’emmener Jena avec eux, pour qu’ils passent du temps ensemble. A vrai dire, ça ou autre chose, tout lui aurait été. Pourvu qu’ils soient tous les trois, qu’elle ait moins l’impression d’être oubliée, alors qu’elle luttait aussi avec le deuil de son frère, avec le fait que ses parents semblaient se détester de plus en plus, et, parfois, l’oublier. Une pensée injuste qu’elle n’aurait pas eue quelques mois auparavant, mais elle se sentait abandonnée alors qu’elle avait besoin d’eux. Comme s’il n’y en avait que pour Ewen, la plupart du temps, depuis qu’il était mort. Elle ne s’était jamais sentie délaissée pour son petit frère auparavant.

Elle avait peur, aussi, des gens qui agrandissaient le groupe, et des absences de son père. Elle ne leur faisait pas totalement confiance, sans réaliser à quel point elle aurait dû s’en méfier. Elle savait que sa mère était intouchable parce qu’elle était à son père, mais elle ne voyait pas tous les regards, n’entendait pas toutes les paroles déplacées. Elle n’était pas consciente de l’effroi qu’ils réveillaient pour sa mère, ni même qu’elle craigne qu’ils s’en prennent à elle. De toute façon, son père était bien le meilleur d’eux tous, ils n’oseraient jamais le contrarier, elle en était certaine ! Tout comme elle était certaine qu’il reviendrait toujours, qu’il ne partirait jamais définitivement sans elle. Sans elles deux, même, malgré tout. Alors quand sa mère l’avait réveillée en plein milieu de la nuit, en décembre 2019, elle avait d’abord refusé. « Je veux attendre papa ! » Elle n’avait pas compris de suite que Jena était convaincue que Locke était mort, l’urgence de la situation la dépassait, avant que sa mère ne lui précise pourquoi elles devaient partir. « S’il te plait. Pour cette fois, fais-moi confiance. Nous ne sommes plus en sécurité ici… tu sais ce qu’ils font aux femmes Mae… » Elle savait, depuis. Elle avait entendu, elle avait vu. Elle avait feint ne rien voir, aussi, parce que… parce qu’il ne pouvait rien leur arriver, à elles. Parce que Locke les protégeait. Mais elle avait cédé, parce qu’elle ne voulait pas ajouter au mal-être de sa mère, qui semblait déjà plus dévastée encore qu’avant que la nouvelle de la mort de Locklan ne leur parvienne. Parce qu’elle avait une confiance aveugle en son père, il les retrouverait. Et surtout, elle pouvait protéger sa mère et prendre soin d’elle, en attendant.

Elle avait dû abandonner l’idée de voler une moto, ou d’amener sa petite moto. Elles ne tiendraient pas à deux sur la seconde et Maelys était trop petite pour conduire une moto d’adulte. Ce n’était de toute façon pas assez discret. Même si elle le vivait très mal, elle avait dû laisser ce cadeau de son père derrière elle, ne partant qu’avec ses rollers, son skate, ses fidèles protections et son sac à dos. Elle y avait glissé quelques vêtements, le robot que Zack avait offert à Ewen, des coloriages et des feutres, et son ours en peluche. Elle avait éventré ce dernier il y a longtemps, y cachant l’arme blanche que son père lui avait confiée. Elle avait hésité à cacher le revolver dans celui de son frère, gardé par sa mère depuis sa disparition, mais elle le garda finalement sur elle. Elle avait regretté de ne pas pouvoir passer à sa cabane secrète pour prendre les jouets qu’elle y avait cachés.

C’est ainsi que sa mère et elle errèrent sur les routes durant les premiers mois de l’année 2020, croisant quelques fois des survivants avec qui elles restaient quelques temps, avant de repartir. Maelys ne leur faisait pas confiance et elle poussait Jena à repartir, quand ça faisait trop longtemps. Elles n’étaient pas des leurs, elles n’avaient aucune preuve qu’ils ne leur planteraient pas un couteau dans le dos.

De toute façon, ce n’était pas comme si sa mère avait le luxe de ne pas l’écouter. Sans elle, elle serait morte mille et une fois. Sans sa fille, elle n’aurait pas réussi à tuer avant de se faire mordre. Maelys était convaincue de cette incapacité de sa mère à s’en sortir sans elle, en tout cas. Peut-être qu’elle se serait laissé mourir de faim. Mais Maelys avait de la ressource, et elle réussissait à se rendre utile auprès des gens qu’ils croisaient. Que ce soit pour tuer des rôdeurs en échange de nourriture, pour s’introduire en toute discrétion dans des lieux qu’ils avaient dû abandonner et récupérer ce qu’ils avaient laissé sur place… Elle aurait voulu pouvoir prendre la suite de son père et leur proposer de réparer leurs véhicules, mais elle n’en était pas capable. En tout cas, elle faisait le nécessaire pour qu’elles survivent toutes les deux. « Comme ça, papa aura pas le cœur brisé quand on le retrouvera, parce que je t’ai gardée en vie ! » Elle était souvent arrogante envers sa mère, parce qu’elle ne supportait plus qu’elle lui dise que son père était mort. C’était la seule certitude que Maelys avait encore : Locklan les retrouverait. Elle laissait même des indices, parfois, espérant qu’il tomberait dessus. Mais si elle était vive et intelligente, elle ne voulait pas se risquer à laisser tout ça trop en évidence, et il était peu probable qu’il soit un jour tombé dessus.



Maelys vit une vie classique : elle va suivre ses cours, elle participe aux activités mondaines auxquelles elle peut prétendre grâce à son statut. Elle a rejoint le club de couture et le club de cuisine, par obligation pour le premier et pour essayer de montrer à sa demie-sœur qu’elle fait des efforts pour la cuisine pour le second. Même si elle ne supporte pas ce qu’on leur impose, elle fait profil bas. Elle est jeune, de toute façon, bien trop pour faire quoi que ce soit contre la place des femmes. Une part d’elle, aussi, ne veut pas risquer de briser tout ce que sa mère a réussi à obtenir, même si elle n’accepte pas vraiment ce mariage et cette vie.


time to meet the devil

• Pseudo (sur internet) : Elnaie
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• Présence : Régulière
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Re: Maelys Reid

Sam 16 Juil 2022 - 13:52

Post-apocalypse - New Eden


Un peu téméraire, parfois imprudente, elle avait malgré elle fini par tomber malade. La lepto… truc. C’est ce que les gens à Walla Walla lui avaient dit, en septembre 2020, quand elle s’était réveillée dans leur hôpital. Elle avait crié, d’abord, ne comprenant pas où elle se trouvait, ni ce qui lui était arrivé, sans grand effet. Elle était trop faible pour crier à pleins poumons et sa voix ne portait pas du tout. Tentant de se lever, paniqué, c’est le bruit de sa chute qui attira les gens autour d’elle, ces inconnus qui l’effrayaient. Qu’est-ce qu’ils lui voulaient ? Trop malade, elle était dans un état second quand elle était arrivée ici, et n’en avait aucun souvenir. Elle cherchait sa mère des yeux, ou même son père, sans succès. Est-ce qu’elle était morte ? Est-ce qu’elle allait rejoindre son petit frère ? Elle se mit à pleurer à chaudes larmes, incapable de comprendre ce que les gens autour d’elle lui disaient ni ce qu’ils faisaient, beaucoup trop fatiguée pour ça, se disant que c’était injuste. Elle aurait voulu… Elle aurait voulu revoir son père. Se réconcilier avec sa mère. Lui dire que, malgré tout, elle l’aimait. Elle ne savait pas ce qu’on lui injectait, mais elle finit par s’endormir en quelques minutes, peut-être même quelques secondes, pour se réveiller en voyant sa mère à son chevet. « Maman ! » Ça faisait bien longtemps qu’elle ne l’avait pas appelée comme ça sincèrement, sans colère, sans dépit, et avec affection. Elle ne la repoussa pas alors qu’elle la prenait dans ses bras, lui expliquant où elles se trouvaient.

Au début, elle n’était pas si réfractaire, d’ailleurs. Elle était… perplexe. Elle ne comprenait pas comment une telle communauté pouvait exister, alors que dehors, c’était le chaos. Qu’on luttait pour sa vie chaque jour. Qu’on pouvait la perdre en un claquement de doigts. Elle n’avait pas vraiment de souvenir de leur période d’isolation, ni des tests qu’ils avaient effectués sur elle, pendant qu’elle était malade. Ça lui avait probablement servi, d’ailleurs. Trop affaiblie, elle avait fait preuve de plus de déférence que ça n’aurait été le cas en pleine possession de tous ses moyens, et elle avait réussi à se fondre dans le moule qu’ils attendaient. Jusqu’à, du moins, qu’elle ne soit contrainte à suivre leurs cours de rattrapage accélérés sur ce qu’on attendait d’elle. Elle avait été trop sidérée pour s’offusquer, à peine âgée de treize ans, à se voir inculquer ce genre de choses. Surtout alors qu’elle n’avait jamais eu un tel exemple. Sa mère et son père étaient mariés, c’était vrai, mais leur vie ne ressemblait en rien à ça. Elle n’était pas, pas encore, révoltée, elle ne comprenait simplement pas. Tout était nouveau pour elle : ça ne ressemblait en rien à l’école qu’elle connaissait, et elle se demandait si c’était vraiment comme ça, dans le monde normal. « Papa ne m’aurait jamais mise dans une école comme ça ! » Elle l’avait affirmé avec aplomb à sa mère, après plus d’un mois dans cette école étrange, alors que la fin du mois de novembre 2020 approchait. « Et toi non plus ! » C’était peut-être ça, le pire. Elle ne reconnaissait plus sa mère. Même si elle avait peiné à s’adapter, même si elle avait eu du mal à comprendre qu’elle devait se faire à ce nouveau monde, sa mère était une battante, avant ça. Elle ne baissait pas les bras. Et maintenant ? Maelys avait l’impression qu’on lui avait échangé sa mère. Même dans son apathie après la mort d’Ewen, elle n’était pas… comme ça.

Elles n’étaient pas mal loties pour autant. Elles n’avaient pas un grand logement, ni même un grand confort, mais comparé à ce qu’elles avaient vécu les dix mois précédant leur arrivée, c’était du luxe. Et elle peinait à accepter que tout semble si… normal. Qu’elle n’ait pas à âprement négocier pour avoir à manger, qu’elle n’ait pas à dormir sur le qui-vive, sa main tenant par réflexe une arme, au cas où on s’en prendrait à elle. Elle avait dû se séparer de son revolver, d’ailleurs, même si elle ne savait ni quand ni comment. Sa mère avait dû le leur donner, pendant qu’elle était malade. Son couteau était toujours caché dans sa peluche, en revanche. Tout avait changé, et elle ne savait pas vraiment comment l’appréhender.

C’était d’ailleurs pourquoi elle gardait ses opinions pour elle, ne faisait pas de vague en public, alors qu’elle avait plutôt un assez franc-parler. Pas tant qu’elle ne comprendrait pas la société dans laquelle elle se trouvait, pas tant qu’elle ne saurait pas ce qu’il lui en coûterait de ne pas suivre ce qu’ils leur demanderaient. Pas tant qu’elle n’aurait pas pris ses marques. Peut-être que ça n’était pas si terrible qu’elle ne le pensait. Que ce n’était que ce à quoi ils aspiraient, mais que ce n’était pas une obligation. Si elle devait être tout à fait honnête, elle était totalement perdue. Parce que c’était totalement surnaturel pour elle, alors que peu avant ça, elle plantait des rôdeurs et faisait de la moto. Que même avant tout ça, avant les morts-vivants, avant de devoir quitter leur maison au-dessus du garage, elle était plus libre que les autres enfants. Elle n’avait aucune contrainte. Maintenant, elle allait à l’école, elle mettait des robes dans lesquelles il lui semblait étouffer, et elle tombait en rollers quand elle en faisait parce que les robes entravaient ses mouvements. Elle avait rangé son skate dans un coin, incapable de l’utiliser avec une telle tenue, et ne sortait plus que très rarement ses rollers. « C’est plus acceptable pour eux du faire du patin à roulettes, en rang, bien sagement, avec nos petites robes… » Elle qui avait l’habitude de dévaler les pentes des rues de Seattle sans se soucier d’abîmer ses vêtements ou de se faire mal, elle avait beaucoup de difficultés à s’accoutumer à ça. Si elle gardait ses remarques pour leur maison, elle ne se privait pas pour les faire à sa mère, étant à la fois ironique et peu sûre de ce qu’elle avançait. Elle se demandait parfois si elle n’avait pas rêvé les cinq dernières années de sa vie, en réalité, tant les gens à Walla Walla semblaient ignorants du monde extérieur, et tant la vie semblait… normale.

Jusqu’aux exécutions de décembre 2020, du moins. Elle avait été horrifiée de ce qu’elle voyait, bien plus que par les agissements des Hell’s Angels. Ils devaient les protéger et ils avaient tué tant de gens, juste parce qu’ils n’étaient pas contents ? Elle aurait préféré ignoré tout ça, mais c’était le sujet sur toutes les lèvres, même à l’école. Et ceux qui en parlaient disaient que c’était bien fait, et qu’ils le méritaient. Que leurs parents leur avaient expliqué que c’était des gens dangereux, qui allaient attirer le malheur sur eux. Que Dieu ne leur pardonnerait pas et ne les épargnerait pas, s’ils n’avaient pas été punis. Mais Dieu s’en fichait, non ? Elle n’avait pas été élevée dans la religion et elle peinait à croire tout ce qu’elle apprenait à ce sujet, encore plus concernant son ingérence. Mais elles avaient droit à un discours de leur responsable, leur disant qu’il fallait qu’elles soient de bonnes jeunes filles obéissantes, et que rien ne leur arriverait, alors qu’elles se faisaient reprendre par leur professeur une nouvelle fois, pour parler de ça.

C’était la source de sa première punition, à la fin du mois de janvier 2021. Parce qu’elle avait dit à une de ses camarades de classe qui avait ramené le sujet sur le tapis que c’était que des conneries et que ceux qui avaient été tués voulaient juste être écoutés. Elle ne savait pas vraiment si l’un de ses professeurs l’avait entendue, ou si la fille avait cafté, mais elle avait été punie. Pas une grosse punition, la première fois : elle avait dû faire une rédaction sur son rôle, et le vocabulaire convenable qu’elle pouvait utiliser. Son professeur le lui avait remis avec un grand sourire. « Vous êtes encore confuse et égarée, mademoiselle Reid, vous n’avez pas encore assimilé le fonctionnement de notre société, mais je n’ai aucun doute que vous vous y conformerez. » Ce qui n’avait pas vraiment été le cas, alors qu’elle rendait un devoir allant totalement à l’encontre de ce qui était attendu. Son professeur lui avait demandé de le lire devant toute la classe, ce qui était une grossière erreur. Il avait commencé à voir rouge, quand elle avait dit que les filles devaient pouvoir jurer, portant des shorts et des pantalons, crier à tue-tête et courir partout… S’il avait mis ça sur le compte de son âge, du fait qu’elle ait vécu dehors pendant longtemps et qu’elle n’avait plus le sens des réalités, il avait déclaré que, tant qu’elle n’aurait pas compris ça, elle resterait chaque soir à l’école une fois que tout le monde serait parti à lire un chapitre de la bible pendant deux semaines, avec lui. Puis elle recommencerait son devoir, jusqu’à ce qu’il soit irréprochable. « Et si vous n’y arrivez pas, peut-être devrez-vous voir nos médecins. » Même si elle ne comprenait pas réellement la menace dissimulée derrière cet avertissement, elle avait bien compris qu’il risquait de lui arriver quelque chose qu’elle n’apprécierait pas.

Alors elle avait essayé de lire, même si elle peinait à ne pas s’endormir sur l’assommant bouquin. Elle avait d’ailleurs prolongé sa peine d’une semaine, à cause de ça, s’attirant les sarcasmes de son professeur. « Mademoiselle Reid semble avoir du mal à comprendre l’importance de la Bible, et la teneur du texte, mais je suis certain que l’un de vous l’aidera. » Pas comme s’ils avaient réellement le choix. La pimbêche qu’elle avait reprise et qui lui avait valu d’être punie fut désignée et Maelys fut forcée de prendre sur elle, sous les rires amusés de toute la classe, serrant ses poings de toutes ses forces, jusqu’à imprimer la marque de ses ongles dans la paume de ses mains. Elle était revenue dans la maison qu’on leur avait gracieusement donnée, en jetant sa bible à travers la pièce une fois la porte claquée, criant à sa mère qu’ils voulaient la transformer en un petit robot obéissant.

Elle n’avait malheureusement pas eu le choix que de rendre le devoir demandé. C’était son secret, et elle était persuadée que son professeur n’y ferait pas attention, mais si on ne lisait qu’une phrase sur deux, son texte avait le sens totalement opposé à celui qu’on attendait. Elle était trop jeune pour savoir que c’était une pratique connue chez les écrivains célèbres, et se sentait plutôt fière d’elle. Elle jouait le jeu qu’on attendait d’elle, mais pas vraiment.

En avril 2021, Maelys avait entendu avec envie que des civils accompagnerait les soldats de New Eden à Seattle. Elle avait essayé de savoir qui, mais elle s’était dégonflée au dernier moment, malgré les informations qu’elle avait obtenues. Elle voulait leur demander de laisser un message à son père, mais elle avait peur que le message ne leur plaise pas ou qu’ils s’en prennent à son père. Il n’était pas un modèle de calme. Pire que ça, elle avait peur qu’ils n’obligent Locklan à venir ici ou qu’ils ne la jugent pas suffisamment intégrée et qu’ils ne la punissent pour avoir tenté de contacter l’extérieur. Elle n’était pas sûre d’en avoir le droit. Mais elle avait été très tentée de prendre à parti le docteur qui avait convaincu sa mère de venir, pour lui dire qu’ils leur devaient au moins de laisser un message pour son père. Seule la peur l’avait retenue, parce qu’elle ne les connaissait pas. Parce qu’elle craignait que la personne à qui elle demanderait la trahisse, qu’elle informe les autorités de sa demande, comme sa camarade de classe avait rapporté ses propos avant cela. Même si elle ne voyait pas pourquoi elle en serait punie, en réalité : son père était là-bas, et ils privilégiaient bien la famille plus que tout ? Mais dans les multiples lettres qu’elle lui avait écrites, une constante revenait : elle lui disait vouloir sortir d’ici et vouloir le rejoindre. Que ce qu’ils faisaient, ça n’était pas normal. Elle savait ne pas pouvoir dire ça. Alors elle n’avait rien fait, guidée par la peur.

Il semblait que ça doive devenir une constante dans sa vie, que d’avoir peur. Peur de ce qui pouvait lui arriver au sein même de Walla Walla, peur de perdre sa mère, peur de ne jamais revoir son père… Principalement parce qu’elle avait refait parler d’elle. C’était plus fort qu’elle, et elle n’avait pas vraiment fait exprès, mais Maelys était au cinéma avec ses camarades d’école, et s’ennuyait fermement devant le film qui leur était diffusé. Elle n’aurait même pas su dire ce que c’était. Des garçons chuchotaient non loin, les regardant en gloussant, elle et ses camarades – ou plutôt ses camarades plus jolies, plus féminines, mais toujours décentes. Agacée par ça, elle s’assit à côté d’eux, sans aucune honte. « J’ai plus intéressant à vous raconter que ça ! C’est des trucs pour les gens qui s’ennuient et qui ont jamais rien vécu ! » Elle n’aurait sûrement pas dû dire ça, mais elle n’avait pas réfléchi. Et, elle devait l’admettre, elle trouvait très courageux les gens qui avaient tagué des bâtiments, au début du mois. Elle aurait bien aimé le faire avec eux, si seulement elle savait qui c’était... Mais elle se sentait encouragée par ces petits actes de rébellion, sans réfléchir au fait qu’elle n’avait pas ce qu’ils avaient tout fait pour conserver : l’anonymat. Sans les regarder, sans parler trop fort non plus, elle avait pris la parole. « Je sais peut-être pas coudre comme elles, ni servir le thé aussi bien, malgré le fait qu’elle apprenne tout ça depuis plusieurs mois, mais j’ai combattu des morts-vivants ! J’ai fait de la moto ! J’ai même appartenu à un gang de motards ! » C’était parfaitement faux, pour ce dernier point, mais elle en avait assez de tout faire pour passer inaperçu et se fondre dans la masse. Et… Il n’y avait pas de mal à dire la vérité, n’est-ce pas ?

Elle en était en tout cas fermement convaincue, jusqu’à ce que, une nouvelle fois, un adulte vienne la rappeler à l’ordre. Elle ne le connaissait pas, ou ne se souvenait pas l’avoir déjà vu. Elle l’avait croisé à l’église, après un service obligatoire. C’était visiblement un religieux, mais qui ? Elle n’aurait su le dire. « Mademoiselle Reid. L’intrépide mademoiselle Reid. Il paraît que vous avez combattu les créatures du malin, et que vous avez été forcée à obéir à un clan de criminels, avant que vous ne rejoignez notre communauté. Vous devez encore être craintive quant à tout cela, mais nombre de gens ici n’y ont pas été confrontés. Vous ne voudriez pas les effrayer inutilement, n’est-ce pas ? Et puis… Votre mère s’est très bien acclimatée, elle, il serait dommage de remettre en cause tous ces progrès, n’est-ce pas ? L’infamie d’une fille folle, qui n’aurait pas su s’intégrer et dont l’esprit s’est brisé sous l’horreur de ce qu’elle a vécu, elle descendrait de haut… » Si elle avait envisagé crier que tout ce qu’elle disait n’était que la vérité et que la cacher était idiot, cette dernière phrase la fit taire. Parce que si elle pensait ne pas risquer grand-chose, étant encore une enfant, elle venait soudain de réaliser à quel point elle avait tort. A quel point ses actes pouvaient rejaillir sur sa mère, aussi. Et, si elle était constamment survoltée, constamment en guerre contre Jena, l’adolescence n’étant pas, elle ne voulait pas ça pour elle pour autant, pas réellement. Même si elle avait jeté un regard noir à sa mère, qui n’avait rien dit, et était rentrée chez elle sans plus attendre. En temps normal, elle aurait dû se fendre d’un petit mot pour les autres croyants, discuter un peu, prier même. Mais elle était prête à parier que sa mère s’était excusée en disant que, même à l’abri comme elles l’étaient, surtout à l’abri comme elles l’étaient, les parents n’échappaient pas à leur crise d’adolescence de leurs enfants, malheureusement. Elle avait, à vrai dire, ressassé ça tout en rentrant, se convaincant qu’elle avait entendu sa mère le dire. Alors, quand la porte s’était ouverte derrière elle, et après qu’elle se soit assurée qu’il s’agissait bien de Jena, elle avait explosé. « T’es qu’une hypocrite qui a honte de moi, alors que tu dis que tu fais ça pour moi ! Tu veux juste être la respectable madame Cox, qui est une bénédiction pour la communauté et cherche à aider tout le monde, sauf ta propre fille ! Je peux aller mal et pas me sentir bien ici, t’en as rien à faire ! Je pourrai être morte que ça serait plus simple pour toi, au moins, tu n’aurais pas à excuser mes crises, et personne pourrait menacer ta petite vie parfaite ! » Elle n’avait pas remarqué les tentatives de sa mère de parler, alors qu’elle criait, n’avait pas prêté attention à la peine dans ses yeux brillants, dont les larmes menaçaient de couler. Elle avait été s’enfermer dans sa chambre, bloquant la porte tant bien que mal pour l’empêcher d’entrer.

Et elle avait été à l’école le lendemain, et les jours suivants, feignant que rien ne s’était passé. Elle avait simplement, malgré tout ce qui la révoltait, essayé de faire un peu plus attention, pour épargner sa mère et elle avait fait profil bas et ce qu’il fallait pour s’intégrer. Elle se fondait dans la masse, elle suivait les cours à l’école, elle avait même fêté ses quatorze ans avec ses camarades de classe pour donner l’impression qu’elle s’intégrait alors qu’ils ne s’appréciaient pas tant que ça, et avait déclaré qu’elle voulait devenir infirmière, même si on lui disait que c’était trop tôt pour elle pour décider. Elle s’interrogeait quand même beaucoup sur les gens qui avaient tagué les bâtiments. Elle se baladait, un peu, dans les rues, à rollers. Si on lui demandait pourquoi, elle répondait que « c’était pour être en forme ! » Même si c’était complètement absurde : avec ces robes qui lui donnaient l’impression de vivre au moyen-âge, elle n’arrivait absolument pas à avancer. Mais elle espérait trouver un indice, ou peut-être même pouvoir écrire des messages sur les murs en toute discrétion, avec les feutres pour dessiner qu’elle avait dans son sac quand elle était arrivée à New Eden. Elle n’avait jamais vraiment osé, même si elle avait réfléchi à quelques messages qu’elle pourrait y faire figurer, qu’elle cachait dans son ours en peluche avec son couteau de survie. Elle s’était même demandé si elle pouvait écrire sur les  tableaux à l’école, de façon à ce que les élèves les voient en revenant le lendemain matin.

Mais elle savait qu’elle devait se montrer discrète, jusqu’à pouvoir se faire entendre, elle aussi, sans risquer de se faire remarquer. Après tout, les coupables des tags n’avaient pas été retrouvés. Alors elle prenait son mal en patience. L’épidémie de grippe d’octobre 2021, qui avait décimé beaucoup de monde, l’éprouva beaucoup, alors qu’elle n’avait pas conscience qu’elle ne souffrait plus de la faim jusque là, et qu’elle était préservée des maladies. Elle avait oublié cette sensation de faim et n’avait pas entièrement pris conscience de cette chance de pouvoir manger correctement, et en quantités correctes, même si elles étaient moins bien loties dans le district 4. Mais savoir qu’ils ne leur donnaient que des miettes pour sauver les plus hauts gradés, alors que la nourriture se raréfiait… Elle comprenait les révoltes, même si elle n’avait pas assisté à cela. Sa mère avait insisté : elle devait rester enfermée chez elle. C’était trop dangereux, dehors. Elle n’avait pas beaucoup protesté, quand elle lui avait demandé de garder April Atkins, dont la mère était entre la vie et la mort. Elle avait essayé de la distraire et de lui dire que tout irait bien, même si elle n’avait aucune idée de ce qu’il en était. Mais Jena était suffisamment affectée par la mort de son mari pour que, pour une fois, Maelys ne lui claque pas la porte de sa chambre au nez ou ne lui hurle dessus. Elle n’était pas sûre que sa mère en soit consciente, mais elle l’avait rejointe dans sa chambre, lui apportant autant de réconfort que possible – malgré la rancœur qu’elle avait cultivée envers ce mariage, et cette nouvelle figure paternelle à laquelle elle refusait de se soumettre depuis leur union. Et elle lui avait juré de ne rien faire d’inconsidéré. De toute façon, elle n’aurait pas voulu se mettre en danger et compromettre sa survie pour ça. Pas encore. Pas comme ça. Elle devait tenir bon, pour sortir sa mère de là et revoir son père. Il ne les abandonnerait pas, elle en était persuadée depuis toutes ces années, même si elle avait cessé de le dire à sa mère.

Mais ce moment d’affection et d’égarement ne dura pas, ou pas longtemps du moins, une nouvelle épine venant se figer dans le cœur de Maelys, en cette fin d’année 2021, concrétisée en janvier 2022. Elle savait que sa mère n’avait pas le choix, mais elle ne parvenait pas à lui pardonner pour autant, même si elle n’appréciait pas son ancien beau-père. Elle murmura pour elle-même, après que sa mère lui en ait parlé, espérant que personne ne l’entende qu’elle n’attendait même pas que les corps de son époux et de son amie soient froids pour mettre le grappin sur River Atkins. « T’es qu’une opportuniste ! » Elle lui avait claqué la porte au nez, une nouvelle fois, se jetant sur son lit pour fondre en sanglots. Elle ne connaissait pas bien le soldat, même si elle avait passé du temps en compagnie de ses filles après la mort de sa femme. Elle se sentait presque coupable à la place de sa mère qu’ils la trahissent comme ça en se mariant, alors que Willow s’était toujours montrée gentille avec elle, même si elle ne l’avait pas croisée si régulièrement que ça. Et surtout… il ne lui semblait pas être le plus mesuré et le plus gentil des hommes. Et elle craignait qu’il ne remplace son père dans le cœur de sa mère. Parce qu’il n’était pas aussi… passif, que son second époux. Aussi gentil, mais pas mémorable.

Elle aurait presque souhaité que sa mère la libère de ses obligations d’être présente, mais les apparences étaient plus importantes. Quelle opinion aurait-on de sa fille, de chair et de sang, sa vraie fille, si elle n’était pas présente ? Elle n’arrivait pourtant pas vraiment à feindre l’enthousiasme, alors qu’elle se livrait à cette mascarade, revêtent une magnifique robe bleue. « Je peux même pas bouger, là-dedans. » Une phrase marmonnée, pleine de mauvaise foi. En réalité, Lynn avait beaucoup de goût, et Apryl avait fait de très beaux boléros pour elle trois. Elles étaient les filles parfaites dont sa mère rêvait, elle en était sûre. Maelys ne pouvait s’empêcher de ressentir un pincement au cœur, en se disant qu’elle serait bientôt remplacée par elles. Preuve en était du cadeau fait par Lynn, et du baiser qu’elle déposa sur la joue de Jena. Elle avait plus de bonté qu’elle, c’était certain. Comment Jena n’aurait-elle pas pu la préférer ? Même si, en son fort intérieur, Maelys savait qu’elle n’était pas totalement innocente à cet état de fait. Elle avait quand même essayé de faire quelque chose pour sa mère, qu’elle lui avait glissé dans la main avant de s’éloigner subitement sans un mot. Un simple ruban blanc, mal brodé, avec ses trois différentes dates de mariage. Pour qu’elle n’en oublie aucune, mais qu’elle ait… quelque chose, pour les lui rappeler. Elle n’avait peut-être pas été très inspirée, le résultat n’était pas très probant, mais elle avait fait de son mieux. De loin, si elle le nouait autour de son poignet, il semblerait assez élégant pour compléter sa robe. Elle n’avait pas soufflé mot de la cérémonie, avait simplement détourné le regard, alors qu’ils s’embrassaient : ses baisers auraient dû être réservés à Locklan, même s’ils n’avaient rien d’aussi passionnels. Elle avait mis longtemps à se lever, un peu plus que les filles de River, pour aller féliciter sa mère. Parce qu’elle repensait à ces photos qu’elle avait tant regardées qu’elles étaient cornées, du mariage avec son propre père. Secouant la tête, elle avait mis tout ça de côté, pour féliciter avec un peu de distance sa mère, qu’elle aurait voulu étreindre bien qu’elle ne l’ose pas. Elle se pencha pour prendre April dans ses bras, à la place. Elle aurait voulu le cacher mais elle était touchée, en fait, par les paroles de sa demie-sœur par alliance, rapportées par son aînée. Elle avait grimacé un sourire, gêné, et avait murmuré un léger merci, plus sincère qu’elle ne l’aurait admis. Et elle était envieuse de leur insouciance, de leur capacité à se réjouir si peu de temps après avoir perdu leur mère, alors qu’elle n’y parvenait pas du tout. C’était ça, de ne pas vivre dans le passé comme elle ? Ce serait tellement plus simple d’accepter, et de se conformer à tout ça… Comme Jena, comme Lynn, comme April. Pourquoi n’y arrivait-elle pas, malgré tout ce qu’elle avait ? Elle avait regardé avec surprise son beau-père quand il lui avait pressé l’épaule, ne sachant quoi penser de ce geste, s’éclipsant vers l’entrée de l’église elle-aussi avec ses filles. Elle avait essayé de s’amuser, sincèrement, pendant la soirée, mais elle peinait à le faire. Et, une fois la cérémonie finie, elle était rentrée dans son ancienne maison, toute seule. Ce n’était pas… correct, mais elle ne se voyait pas faire autrement. Juste pour cette nuit. Elle avait secrètement empaqueté une veste en jean de son ancienne vie, sa peluche qui contenait toujours son couteau, et ses quelques effets personnels importants, avant de jeter tout le reste pêle-mêle dans sa valise. Sa mère lui avait dit mille fois de le faire, mais elle ne se faisait pas à l’idée de ce mariage, et n’avait pas pu s’y résoudre. Comme lors du premier remariage de sa mère.

Et elle avait bien fini par déménager, et les mois par passer. Elle savait que sa mère avait soigneusement rangé leurs affaires, les amenant avec elle dans la maison de River, mais elle ne savait où elle avait mis les quelques boites les contenant. Elle n’osait pas le lui demander. Parce que leurs paroles s’étaient réduites à rien, Maelys vivant très mal cette nouvelle union et cette impression qu’on lui jetait constamment à la figure tout ce qu’elle devrait être et qu’elle n’était pas capable d’elle. Et sa jalousie vis-à-vis des filles de River, de leur entente avec sa mère, même si la cohabitation ne se passait pas si mal. Elle avait commencé à apprendre à cuisiner avec April, quelques semaines après le mariage. Parce que sa mère était là parfois et que même si elle ne s’adressait qu’à sa demi-sœur, elle avait l’impression de faire quelque chose avec elle. Elle ressentait le besoin de ne pas être totalement oubliée par sa mère de cette façon, alors qu’elle se demandait régulièrement si elle ne préférait pas sa nouvelle famille, compensait la mort d’Ewen par la présence de Willan, et si elle n’aurait pas voulu qu’elle parte.

Elle apprenait du coup la langue des signes depuis maintenant six mois, et elle se débrouillait de mieux en mieux pour comprendre April. Elle avait même, quelques fois, rarement, demandé à Lynn de l’aider – un peu à contrecœur. Elles n’avaient pas eu de grandes conservations mais… c’était un petit pas, non ? Elle lui avait même demandé personnellement de venir fêter son anniversaire à la maison, avec Ray. Elle avait lancé ça négligemment, pendant un repas au début du mois de juin, où ils étaient là tous les six. « C’est bientôt mon anniversaire, on pourrait faire quelque chose ? Juste un petit repas, pas grand-chose, je pourrai essayer de cuisiner… » Elle ne savait pas vraiment ce qui lui était passé par la tête, mais… Oui, elle pourrait peut-être faire des efforts. Surtout après que tous les hommes du camp aient dû partir combattre. Elle n’était pas touchée personnellement mais, même si elle ne l’aurait admis pour rien au monde, elle s’était inquiétée pour sa mère et pour ses demies-sœurs, à l’idée que River ne rentre pas.
Elle était peut-être perturbée parce qu’elle allait avoir quinze ans. Et aussi perplexe qu’elle soit quant à son futur, elle aurait voulu avoir quelqu’un à qui en parler. Parce que même si elle avait officiellement dit qu’elle voulait devenir infirmière et que ses études dureraient plus longtemps, elle savait que dans un an, elle devrait commencer à se chercher un époux. Et elle en avait très peur. Si  règles ne changeaient pas avant cela, en plus. Lynnvenait de vivre ça, elle aurait sûrement des conseils, non ? Sa mère aussi, peut-être. Même si, plus que jamais, Maelys aurait voulu partir de New Eden. Pour ne pas être forcée à épouser qui que ce soit, pour ne pas avoir à se conformer à cette société qui l’horrifiait plus longtemps et pour chercher son père. Elle se sentait prise au piège, n’avait pas la moindre idée de la façon de procéder, mais elle savait qu’elle pourrait s’en sortir, dehors. Elle l’avait déjà fait, en ayant à s’assurer que sa mère survivait aussi, et elle était beaucoup plus jeune. Maintenant qu’elle avait quinze, elle était plus mature, plus autonome, plus rusée et forcément plus forte ! Et sa mère n’avait pas besoin d’elle dans sa vie, alors peut-être qu’elle aurait mieux fait de partir sans elle. De toute façon, à quoi bon ramener une femme qui l’a trompé deux fois à son père, et qui a tiré un trait sur la famille qu’ils formaient ensemble ?



fiche (c) langouste.
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Re: Maelys Reid

Sam 16 Juil 2022 - 13:58

rebienvenue a toi !
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Re: Maelys Reid

Sam 16 Juil 2022 - 14:00

Rebienvenuuuue !





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Re: Maelys Reid

Sam 16 Juil 2022 - 14:34

Et rebienvenue avec ta bébouuuuuu ! Maelys Reid 1342238320 Maelys Reid 1342238320 Maelys Reid 1342238320


  
It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one


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Re: Maelys Reid

Sam 16 Juil 2022 - 15:32

Ma chérie :smile42:
Finie ma tranquillité What a Face
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Re: Maelys Reid

Sam 16 Juil 2022 - 23:11

Jena Atkins a écrit:Ma chérie :smile42:
Finie ma tranquillité What a Face

Tu m'aimes pas, je le sais Crying or Very sad

Merciiii :smile42:
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