Le Deal du moment :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur ...
Voir le deal
600 €

Worried about this eye

Lun 1 Fév 2021 - 19:47

Worried about this eye

I'm worried about you
don't be alone and trust me


Je sais qu'on dit souvent que je m'affole. Que je peux parfois penser à mal, imaginer le pire et me faire des films. Je ne suis pas stupide, je sais que la plupart de mes congénères survivants foncent dans le tas. Elizabeth la première. Elle partait si confiante... Mais quand j'ai vu son corps inerte, ramené dans la sivière jusqu'à l'infirmerie, mon sang n'a fait qu'un tour. Elle semblait si confiante... Oswald était du genre à s'inquiéter, souvent, mais de l'extérieur, il avait gardé un calme étonnant. Pas pour Elizabeth, pas pour faire plaisir à ses colocataires, non. Simplement pour les filles. Les fillettes qu'il avait eu à sa charge pendant l'absence de la brune avaient eu besoin de quelqu'un de logique et de rationnel, quelqu'un qui ne paniquerait pas comme une dinde la veille de Thanksgiving alors que leur protectrice se trouvait entre la vie et la mort. Oswald faisait pourtant les cents pas, lorsqu'il s'apprêtait à les coucher, le soir de son retour.

Le 15 décembre, l'équipe était revenue. Mallowe ne faisait pas partie des survivants, ce qui avait fendu le coeur du petit chercheur qui avait nourrit beaucoup d'espoir en la jeune fille. Mais l'état d'Elizabeth l'avait tant inquiété qu'il n'avait même pas songé à pleurer pour la jeune fille avec qui il avait fait des sucreries pour Halloween dernier. Bien sûr, le soir venu, les vannes s'étaient ouvertes pour Oswald qui s'était couché les yeux humides. Le lendemain pourtant, il avait dû assurer le petit déjeuner des fillettes, qui se demandaient quand elles pourraient revoir Elizabeth. « On s'occupe d'elle... Elle s'est blessée dehors, mais ça va aller. Et puis nous pouvons faire plein de choses pour elle en attendant ! » Et comme l'ancien père au foyer qu'il avait été, Oswald avait motivé les fillettes pour l'aider à rendre la maison qu'Elizabeth partageait avec elle la plus agréable possible pour son retour. Le petit chercheur savait que la jeune femme avait la bougeotte, préférait partir au front de l'action plutôt que de rester sagement au campement. Si Oswald admirait cette facette de sa personnalité, il ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter pour elle.

Les jours passèrent et le petit brun s'afférait, au campement, mais aussi dans la maison qu'il partageait avec ses propres collocataires, ainsi que dans celle où vivait Elizabeth. Les fillettes le suivait comme deux cannetons l'ayant confondu avec leur mère, demandant souvent après Elizabeth, tout en préparant quelques festivités pour les fêtes de Noël. Oswald, rassurant, protecteur, était aux petits soins pour elles, mais leur avait expliqué que d'ici quelques jours, il irait lui rendre visite à l'infirmerie, avec de quoi s'assurer qu'elle passerait un bon réveillon. Il avait été question d'une blessure sérieuse qui avait nécessité des soins. À cette annonce, le sang du quarantenaire n'avait fait qu'un tour. Bien sûr, Elizabeth était une camarade, mais son parcours ainsi que son sourire, suffisait à Oswald pour s'investir encore plus, pour être sûr qu'elle serait prise correctement en charge. La seule chose d'utile que je pouvais faire, c'était me montrer présent pour son environnement, en attendant son retour. J'appréhendais l'étendu des dégâts mais ce qui me marquait le plus, c'était la virulence avec laquelle elle avait tant voulu partir avec les autres.

Il repensa également à Mallowe, qui n'avait pas eu la chance de revenir parmi eux. Une profonde mélancolie l'envahie, surtout le soir, lorsqu'il se retrouvait seul, enfoncé dans un fauteuil, avec les livres pour seule compagnie. Puis, arrivé aux alentours du 20 décembre, Oswald s'était rendu seul à l'infirmerie pour visiter Elizabeth. Étrangement, il appréhendait ce moment : pas parce qu'il avait peur de la voir amochée, mais parce qu'il craignait de craquer émotionnellement. Le petit brun s'était inquiété pour elle, avait tenu la barre en son absence mais se souvenait sans cesse de son sourire pudique, son regard doux et dur à la fois : c'était ce qui l'avait motivé à ne jamais s'en plaindre.

Arrivé devant le lit, il découvrit un pansement impressionnant sur le visage de la jeune femme, sur une partie de son visage seulement. Il tira une chaise à côté du lit sur laquelle il s'assit et hésita. Pouvait-il lui prendre la main ? Pudiquement, il posa simplement sa main sur le rebord du lit, à côté de la sienne, après avoir posé un petit cadeau dans lequel trônait un dessin réalisé par les filles. Puis, il pencha sa tête en avant dans une prière silencieuse, bien qu'il ne fût pas croyant. En fait, je ne m'adressais à personne, j'étais simplement heureux de la savoir encore en vie. En relevant la tête, il vit qu'elle avait l'oeil ouvert. « Hey... » Murmura-t-il alors d'une voix rauque, un peu ému, esquissant un sourire en coin en rencontrant son regard.

Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Worried about this eye

Sam 13 Fév 2021 - 23:26

Le réveil est pénible. L’air qui gonfle ses poumons attise la douleur de ses côtes, alors qu’elle est directement prise par une sensation de bouche pâteuse dont elle ne raffole vraiment pas. Elle a l’impression que l’une de ses paupières est soudée, alors que l’autre est compressée par les bandages. Elle ne réalise pas encore tout à fait qu’elle a perdu une partie de sa vision du monde, ne réalise pas encore ce à quoi elle a survécu. Tout ce qu’elle sait, c’est qu’elle a eut de la chance dans sa malchance. Elle vit encore aujourd’hui, prête à aller de l’avant ; à pousser toujours plus dans la recherche d’intensité qui l’a mené à cette situation de médiocrité.

Le drap qui la recouvre ne la protège pas d’un triste constat ; elle a froid. Au delà du froid, la première chose qui la frappe et l’inquiète, ce sont les filles. Un sursaut, alors qu’elle force l’ouverture de son œil. La lumière l’aveugle, ses mains se crispent ; et, l’une d’entre elle va rechercher le contact de celle de celui qui se tient à ses côtés, et vient de lui glisser quelque chose. Elle tourne la tête, inquiète, désorientée, son organisme dévasté par un cocktail d’antidouleurs et des relents de sédatifs. Sa pupille exposée, trop dilatée jusque là, va prendre un certain temps pour se refermer et s’adapter à cette luminosité trop agressive à son goût, avant qu’elle ne découvre ce visage familier.

Elle se laisse retomber, mais ne lâche pas sa main ; malgré le fait qu’elle lui paraît brûlante. Elle ne l’est pas. C’est juste elle qui est gelée. Elle glisse alors au britannique :

« Les filles… Est-ce qu’elles… » sa gorge est desséchée, à un tel point qu’elle a l’impression d’avaler des couteaux à chaque vibration de ses cordes vocales. Elle se crispe, ses doigts raffermissent leur emprise sur la main du zoologiste. Malgré la douleur, elle pousse et se force à se dépasser, demande : « vont bien ? » sa tête se bascule un peu plus, pour qu’elle puisse mieux le voir, maintenant que son champ de vision est restreint.

Ce n’est pas la douleur qui la ronge, c’est l’inquiétude ; plus tard, la culpabilité. Elle ne réalise pas encore totalement ce qu’entraîne son égoïsme, ce avec quoi elle joue. Elle ne tardera pas à s’en douter, au même titre qu’elle ne tardera pas à réaliser que ses ongles enfoncés dans la peau de l’homme à son chevet n’allait pas tarder à le faire grimacer.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Worried about this eye

Lun 15 Fév 2021 - 18:05

Worried about this eye

I'm worried about you
don't be alone and trust me


La main d'Elizabeth dans la sienne fit redresser la tête d'Oswald qui la sentie froide, si froide dans la sienne. Instinctivement, il s'approcha un peu plus du rebord du lit et vint placer son autre main sur celle d'Elizabeth pour lui donner un peu de sa chaleur. Une femme si serviable, si dévouée, si sûre d'elle était injustement ici, dans ce lit, mutilée... Il était vrai que je nourrissais une forme de culpabilité. Finalement, j'avais toujours été à l'abri du conflit, le plus possible... Et j'ignorais l'ampleur du danger qu'elle encourrait. Oswald eut un frisson dans la nuque en entendant le son de sa voix avant d'esquisser un sourire et de chasser une mèche frisée de ses yeux au regard si chaleureux.

Mais petit à petit, alors qu'elle peinait à sortir les mots de la bouche, Oswald sentit une douleur dans sa main, celle provoquée par les ongles d'Elizabeth. Il fronça les sourcils et commença à caresser l'intérieur de sa main à elle, formant des cercles concentriques dans le but de soulager sa douleur et son inquiétude. « Cccch... Tout va bien... Tout va bien... » Assura-t-il en murmurant presque, dans l'intimité de leur petite réunion. Il lui lâcha la main à contrecoeur pour attraper une cruche d'eau dont il se servit pour lui remplir un verre. « Attends... Voilà... Redresse-toi un peu... Voilà... Tiens, bois. » L'aidant alors du plus profond de son coeur, Oswald l'aida à boire quelques gorgées avant de rencontrer son oeil désormais unique. Il ne put s'empêcher de sourire tristement. Car malgré tout je ne pouvais l'empêcher de la trouver belle, malgré tout cela, parce que je la trouvais incroyable. S'inquiéter pour les filles dans son état ? Quelle idée... Le petit chercheur se rassit à ses côtés en veillant à ce qu'elle soit confortablement installée et reprit instantanément sa main dans la sienne.

« Les filles vont bien, elles t'ont réclamé mais tout a été... Elles ont insisté que je dégote un cadre pour leur cadeau. Je... » Oswald se coupa dans son élan et indiqua à Elizabeth le petit paquet posé près d'elle. À l'intérieur – Oswald lui déballa l'objet pour qu'elle puisse l'observer – un dessin réalisé par les deux fillettes les représentant elles deux ainsi qu'Elizabeth elles-mêmes. À l'étage de cette maison en deux dimensions se trouvait une représentation osée d'Oswald, les cheveux frisés, la barbe foisonnante, penché sur quelque chose qui ressemblait à un livre. Autant dire que les fillettes avaient bien cerné le quarantenaire. « Je... Oh Elizabeth... » Poussant un énorme soupire, symbole de toute l'angoisse qu'Oswald avait contenu depuis des jours, traduisant également la peine qu'il avait quant à la perte de Mallowe, le chercheur baissa la tête un instant, penché sur la main de la jeune femme. Il renifla un instant puis prit sur lui pour redresser la tête, caressant alors l'intérieur du poignet de la brune.

« Je... Ça va. Je suis simplement content que tu sois ici... Je... » Hésitant, Oswald ne voulait pas lui livrer toute l'inquiétude qui l'avait rongé ces derniers jours, toute la peur qu'il avait ressenti quand il avait vu le petit groupe revenir, avec Elizabeth dans un état critique. Mon désir le plus profond aurait été de lui adresser un baiser et de la supplier de cesser de risquer sa vie, mais je ne voulais pas provoquer quoi que ce soit de négatif. J'étais simplement content de pouvoir la toucher, la voir, voir qu'elle était hors de danger pour le moment et capable de converser. C'était déjà quelque chose de rassurant. « Elles viendront te voir, c'est promis mais... Je leur ai dit que tu avais besoin de te reposer... » On pouvait cependant lire l'inquiétude sur le visage d'Oswald, constellé de ridules et de tâches de rousseur qui participaient à lui donner cet air attachant, ses grands yeux expressifs y contribuant également.


Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Worried about this eye

Ven 5 Mar 2021 - 13:34

Alors qu’elle reprend complètement conscience, envahie par l’inquiétude et le doute, elle ne peut s’empêcher d’avoir l’impression que le moment est surréel. Elle redécouvre un monde qu’est le sien. Elle est perdue dans le temps, se revoyant l’espace de quelques instants quelques années en arrière. Mais sa situation lui revient, et, elle se détend un peu alors qu’elle a enfin l’occasion de se désaltérer. Le contact humain crée une chaleur dans sa main, qui remonte et vient bloquer un frisson qui s’apprêtait à lui remonter dans l’échine. Elle ne résiste pas, alors qu’il l’aide à boire, et, l’arrivée d’eau dans son organisme la réveille et la rafraîchit. une fois cela fait, elle pose lentement son regard sur Oswald, et lui esquisse un sourire timide et gêné.

Sa réponse lui fait chaud au cœur, et, l’abîme qui l’entourait commence un peu à se dissiper. La mention de cadeau la fait légèrement froncer les sourcils, mais son cœur fond quand elle découvre le dessin des filles. Un cadeau simple, une petite attention ; preuve d’un lien sincère. Elle lâche d’abord :

« C’est… pas très beau » elle glousse nerveusement, ses nerfs lâchent un peu, en plus de la drogue dans son organisme ; ce qui s’illustre par cette étrange sincérité. Elle continue directement après : « Mais tellement adorable » de la même façon. Elle s’agite un peu, réalise ce qu’elle vient de dire ; s’excuse de son état en bafouillant un peu.

Elle le regarde alors qu’il s’exprime, respirant lentement, et, ne tarde pas à répondre :

« Tu… ? » elle est curieuse quant à la suite, mais, il semble couper en annonçant la visite ultérieure des petites. Elle acquiesce, lentement, avant de rajouter de sa voix fatiguée : « J’espère que… tu t’es pas trop inquiété » elle marque un temps d’arrêt, importunée par le fait qu’elle a la bouche pâteuse, avant de reprendre : « Même si j’ai… pas trop assuré »

Elle reprend une respiration ; la communication étant difficile, dans son état. Mais elle fait l’effort de passer outre sa fatigue, de passer outre sa douleur, pour dire ces choses à cet homme qui le méritait. Après tout, n’est-ce pas lui qui accepte de l’aider à porter une partie de ses fardeaux ? Et elle, comme l’égoïste qu’elle est, s’est vu l’accepter plus que ce qu’elle ne devrait.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Worried about this eye

Sam 13 Mar 2021 - 14:01

Worried about this eye

I'm worried about you
don't be alone and trust me


La réponse sans filtres de la jeune femme interloqua Oswald, qui prit de court, gloussa de concert avec elle avant de se frotter la tignasse de la main qu'il avait posé sur la sienne. Un rire nerveux qu'il interompit pour admettre : « Oui... Oui c'est vrai qu'il est assez vilain. » Une honnêteté, celle d'un père de famille qui n'en était pas à son premier essai, qui avait aussi sourit aux dessins de ses filles en leur disant qu'il s'agissait du plus beau dessin de la Terre. Le pire ? C'était qu'Oswald était tellement pur et sincère qu'elles y avaient toujours cru. Molly et Hope aussi y avaient cru, avec une étincelle de bonté dans leurs yeux. Elles étaient persuadées que cela allait être le plus beau cadeau du monde pour Elizabeth... Que dire dans ces cas-là ? Oswald acquiesça alors que la jeune femme fondait tout de même pour l'attention de ses deux protégées en reposant sa main sur la sienne.

Mais quand Elizabeth reprit Oswald quant à son bafouillement involontaire, incapable de retenir pour lui les mots qu'il avait ressassé pendant des jours. « Je me suis fait un sang d'encre... » Lâcha-t-il en relevant la tête vers elle, les yeux très humides sans pour autant qu'aucune larme ne coule sur son visage. Il pressa sa main dans la sienne, très légèrement, juste assez pour tenter de traduire par ce simple contact toute l'affection qu'il lui portait, bien que cela soit clairement insuffisant. « Tu es toujours là, c'est ça qui compte... » La voix d'Oswald se vit enrouée, brouillonne. Il lâcha sa main à contrecoeur pour lisser les couvertures et toussoter pour se redonner contenance.

« Tu... Tu n'as pas à t'excuser. Seulement tu sais qu'ici des gens t'attendent et t'aiment assez pour s'en faire. » Il avait secoué la tête et ne l'avait pas regardé jusqu'à ce les gens soit employé dans sa phrase, une manière plus subtile et peut-être moins cavalière de lui avouer que des sentiments différents d'une simple amitié prude. Même si Oswald était quelqu'un de naïf et sans arrières pensées, le quarantenaire n'en était pas à sa première expérience et savait qu'il commençait à ressentir des émotions fortes, plus fortes pour qu'il ne se contente d'être cordial et capable de prendre de la distance.

« Pardon... Je ne veux pas te faire culpabiliser Elizabeth... Tu es rentrée, tu es en sécuritée et tu vas t'en remettre...Tu n'es pas seule... » C'était une phrase assez forte, qui pesait dans le coeur d'Oswald. Lui qui avait toujours eu besoin de monde pour sa propre survie, lui qui avait dépendu des autres, prenait conscience de l'importance de la communauté. Pas seulement pour lui, mais pour les gens qu'il aimait. Oswald avait laissé tomber Earl, son ami de longue date, et d'autres camarades de son ancien groupe pour se jeter dans la gueule du loup. The Remnants lui laissait une seconde chance, et sa rencontre avec Elizabeth sonnait comme l'espoir d'un renouveau, l'espoir de faire du petit chercheur, quelqu'un de responsable et de sage.


Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Worried about this eye

Lun 22 Mar 2021 - 20:46

Une touche d’humour et de joie qui brisent la monotonie lasse de sa convalescence à peine entamée. Un éphémère sourire, une lueur se ravivant dans son regard, et elle repart. L’attention la touche. Vraiment. Ce n’est pas grave chose, mais, si ce n’est la preuve grandissante de l’affection mal placée de ces gamines envers elle ; alors même que son attachement envers elle a été forcée par une culpabilité loin d’être déplacée.

Oswald avoue s’être inquiété, et, malgré la fatigue, elle ne peut s’empêcher de lui rétorquer : « Je suis revenue. Je… Je te l’avais dis » elle tousse, ravive une étincelle de douleur qui s’enflamme et se propage dans tout son corps, agité par une brève secousse. Elle continue néanmoins, pour conclure par rapport à ce qu’il vient de rajouter : « Je… Oui » elle pousse un soupir. Elle est toujours là, oui. Parce que malgré tout, malgré le fait qu’elle soit une tête brûlée en quête de risques et de frissons, c’est une survivante acharnée, s’accrochant de toutes ses forces à la vie.

Les mots qui suivent la font bégayer :

« Des gens.. qui… que… » elle pousse une longue expiration, alors qu’elle est au bord d’être submergée par l’émotion. Elle ferme les yeux ; et, fait l’effort de retrouver ce qui lui permet de rester en vie aussi longtemps : le contrôle. D’elle même. De sa situation. De tout. Elle écoute les excuses de l’ancien professeur, alors qu’il répète quelque chose qui la perturbe et la rassure. Elle n’est pas seule. La honte l’envahit, alors que ses mots sincères la touchent. Ce type qui est en train de la consoler, il ne la connaît pas réellement ; il n’a vu que le masque qu’elle lui a présenté, et, tombé dans le panneau, il lui témoigne un affect dont elle n’a clairement pas l’impression d’être digne. Elle ouvre sa bouche pâteuse, veut dire quelque chose, mais n’en fait rien pour l’instant. Elle crispe sa mâchoire, refermant sa mandibule, et la serre sous la pression, alors que sa paupière visible se plie tellement elle se contracte. La lumière se reflète alors légèrement sur l’humidité qui filtre à travers, trahissant un oeil larmoyant.

Elle finit par céder, brutalement, et au même moment où elle desserre sa mâchoire, et lâche :

« Je suis désolée, Oswald. Seule, je le suis. Et le resterait. Tu ne sais vraiment pas… qui je suis » sa diction est hachurée par la honte et la douleur. Elle a l’impression d’être trop dramatique, alors qu’elle n’évoque qu’une réalité ; une dure réalité. Pour elle. Pour Oswald, qui s’imagine peut-être trop de choses à son sujet, mais probablement pas dans le bon sens. Il la touche, à la voir ainsi, alors qu’il a face à lui quelqu’un responsable de beaucoup de morts, et peine et de douleur ; dans un autre monde, qui s’était effondré avant le leur, mais dans un monde quand même.
Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Worried about this eye

Jeu 15 Avr 2021 - 12:25

Worried about this eye

I'm worried about you
don't be alone and trust me


Quand Elizabeth se mit à tousser, le quarantenaire cligna des paupières à de multiples reprises en s'approchant un peu plus, faisant grincer la chaise de fortune sur laquelle il était assit. C'était une situation inédite, jamais Oswald n'avait eut à s'occuper de quelqu'un de la sorte, jamais il ne s'était retrouvé avec tant de responsabilité sur les épaules. Bien sûr, si à l'époque il était père de famille, en charge de l'intégralité de la maisonnée et que tous les habitants du quartier lui marchaient dessus, Oswald ne s'en était jamais soucié, il s'en accommodait même très bien, toujours calme, toujours conciliant. Jamais il ne se serait retrouvé dans une pareille situation. Il serre sa main dans la sienne quand il voit son visage se déformer par la douleur. Il ne savait pas quoi faire, son âme toute entière brûlait d'envie de plonger en l'intérieur de l'être d'Elizabeth, pour la soulager, lui retirer un poids, une charge contre laquelle elle luttait depuis qu'elle était revenue de son expédition, mutilée et épuisée. Le petit chercheur était ce qu'il était, mais il ne démordait pas à son envie, une envie viscérale qui l'avait fait tant s'investir auprès de la brune. L'envie de participer, d'être utile, de ne plus être un poids pour quiconque et de prendre les choses en main. Comment lui faire comprendre que je pouvais tout à fait prendre en charge certaines choses qu'elle gardait pour elle ? J'étais présent, bien vivant, bien portant pour mon âge, et je ne voulais que son bonheur.

Des sentiments qui se bousculaient dans la tête du petit chercheur qui poussa un soupire avant d'esquisser un sourire en la voyant reprendre contenance, doucement, à son rythme. Mais quand il vit son oeil valide s'humidifier, Oswald sentit comme un poids, tombant au creux de son estomac. Elizabeth ne serait pas une conquête facile, une femme effacée. Il s'agissait d'un lien très étrange, ambiguë, qui reliait les deux survivants. Le regard terne d'Oswald se posa sur elle. Seule, c'était le mot qu'elle avait employé. Dans son fort intérieur, le petit brun hurlait presque. Je suis là, j'existe et tu ne pourras pas me faire partir, tu ne pourras pas te faire oublier si vite. J'ai trop vite apprécié ta compagnie et la simplicité de nos échanges. Ces moments passés dans la maison auprès des filles à ne rien dire, à s'occuper, se contentant d'échanger des regards entendus. Une relation chaste qui pourtant n'a fait que réveiller tout le désir que je peux ressentir pour cette femme forte et indépendante que tu es. Forte et indépendante, ce que je n'ai jamais été. J'ai caché mes peurs dans mes recherches, mon intellect et mes pitreries du vieil homme que je suis en train de devenir. Mais je veux être bien plus que cela pour toi Elizabeth, Ô Elizabeth...

Des éloges poétiques, lyriques qui firent monter les larmes aux yeux du quarantenaire qui retint toutes ces paroles en lui, qui serrèrent alors son cœur dans une étreinte désagréable. Il adressa alors à Elizabeth, un regard qui n'était pas commun chez Oswald Brainard, qui faisait son possible pour traduire tout ce qu'il ressentait par ce simple échange. Il fixait cet oeil valide avant de détailler l'intégralité du visage fatigué de la jeune femme. Il contenta alors de serrer sa main un peu plus fort – pas assez pour lui faire mal, mais assez pour la faire réagir – avant de prononcer ce simple mot, qui retentit presque comme un écho dans cette pièce vide : « Non. » Non, il ne savait pas qui elle était. Non, il refusait de la laisser seule. Non, il refusait d'abandonner, de laisser ses sentiments s'évanouir comme ils étaient venus. Oswald tombait amoureux d'Elizabeth Griffins, il éprouvait de l'attachement envers ces fillettes qu'elle protégeait, il ne pourrait s'en détacher si facilement. « Je ferais mon possible pour que ça fonctionne. Mais... » Une larme perla de la paupière fatiguée du quarantenaire, qui eut du mal à se contenir.

Il abaissa sa tête au niveau de la main d'Elizabeth qui tenait la sienne quelques minutes auparavant, écrasant son visage sur le matelas du lit sur lequel elle reposait. La voix étouffée d'Oswald perça l'épaisseur du tissus tandis qu'il faisait de son mieux pour ne pas fondre en larmes. « Laisse-moi la chance de te découvrir... » Il voulait sentir sa main sur lui, mais sa pudeur et sa gentillesse le  retenait. N'en demande pas trop, Waldo, tu sais que tu brusques parfois trop les gens. Lui murmurait une petite voix intérieure. Il laissa alors échapper un soupire à l'arrière goût de sanglot et tarda à redresser la tête.

Invité
Anonymous
Invité
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Re: Worried about this eye

Contenu sponsorisé
Casier judiciaire
Feuille de personnage

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum