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Anna Foster | I swear you'll never bring me down

Mer 11 Mar 2020 - 13:30

ANNACHARITY
FOSTER

WHO AM I
- Informations personnage -
Nom : Foster
Prénom(s) : Anna, Charity
Âge : 24 ans
Date de naissance : 29 novembre 1995
Lieu de naissance : New York
Nationalité : Américaine
Groupe : Travelers
Ancien métier : Etudiante en droit
Célébrité : Willa Holland
- Défauts -
Froide
Réservée
Agressive
Maladroite
Entêtée
- Qualités -
Rusée
Débrouillarde
Courageuse
Loyale
Protectrice

WHAT'S IN MY HEAD

- Psychologie du personnage -

Si seulement vous m'aviez connue avant tout ça ! Avant que le monde ne devienne ce qu'il est aujourd'hui. Franchement, j'étais pas du tout la même personne. Enfin, sur quelques points si, mais disons que ma façon de voir les choses et d'appréhender la vie n'étaient pas du tout les mêmes. Loin de là. Mais bon, on n'est pas là pour parler du passé n'est-ce pas ? Alors autant vous parler de qui je suis aujourd'hui.

Si autrefois j'étais le genre de fille qu'on pouvait qualifier de « solaire » c'est loin d'être le cas maintenant. Il faut dire que la vie ne m'a pas vraiment permis de rester comme ça. Enfin surtout les derniers temps. Au début de toute cette merde ça allait encore, mais forcément ça a changé. La finalité de tout ça, c'est que je suis devenue quelqu'un de froid et de réservé. Adieu la jeune femme qui adorait aller vers les autres et qui n'hésitait pas à partager tout et n'importe quoi pour rendre le quotidien plus facile à vivre. Quand j'y repense, j'ai même tendance à trouver que j'étais ridicule à cette époque. Bien trop naïve. D'ailleurs, je suis aussi devenue relativement agressive et ce malgré moi. Il suffit que l'approche soit un peu trop directe ou me paraisse un peu louche pour que je n'hésite pas un seul instant avant de répondre. Elle est loin, la petite étudiante qui a besoin des autres pour la protéger. J'ai appris à mes dépens qu'on peut pas vraiment compter sur qui que ce soit d'autre que soi-même pour ça. Et puis aussi, le fait que je me sois tellement refermée par rapport aux autres m'a rendue particulièrement maladroite avec les gens. Vous voyez la personne qui va toujours réussir à faire une bourde en voulant faire les choses bien ? Qui va mettre les deux pieds dans le plat sans aucune délicatesse ni s'en rendre compte ? Et bien ça, c'est moi. En tout cas, je crois qu'il y a une chose qui n'a pas changé chez moi avec le temps ! C'est déjà pas mal non ? Enfin, quand on voit ce que c'est je suis pas certaine qu'on puisse vraiment s'en réjouir mais bon. Je suis entêtée, bornée, obstinée, têtue, enfin bref je crois que vous avez compris le truc. Quand j'ai une idée en tête, je l'ai pas ailleurs quoi. Et il faut vraiment se lever tôt pour réussir à me faire changer d'avis. Très, très, très tôt même.

Mais ne vous en faites pas ! Il y a quand même certaines qualités encore chez moi qui n'ont pas totalement disparu et n'ont pas été bouffées par le temps. Je crois que la qualité à laquelle je dois le plus ma survie est certainement le fait que je sois rusée. Trouver une faille dans une organisation qui semble réglée comme une horloge suisse, jouer un rôle le temps d'obtenir ce qu'il me faudra pour me sortir d'une situation, bref un vrai petit renard. Disons qu'il serait dommage de me sous-estimer. Et forcément, un peu comme tout le monde aujourd'hui je pense, je suis relativement débrouillarde. Je suis pas au point de McGyver, à construire une voiture avec un trombone, quatre rondins de bois et une pomme de terre, mais disons que je m'en sors pas trop mal. Je sais tirer parti de mon environnement, même s'il n'est pas toujours idéal. Et je m'adapte. Ou je l'adapte à moi. Tout dépend. Mais malgré ma difficulté à m'ouvrir aux autres, j'ai gardé certains aspects de celle que je pouvais être autrefois. Je suis loyale tant en amitié qu'en amour. Et je déteste au plus haut point ceux qui n'ont aucun mal à trahir tant leur parole que leurs amis. Moi, je sais que je ne ferai jamais ça. Parce que j'estime que ma parole a de la valeur. Et que je ferai tout pour ceux à qui je tiens. Je suis protectrice, c'est comme ça. Et j'aimerais bien que ça ne change pas. Parce que c'est certainement ça qui me permet d'être aussi courageuse même si rien dans mon passé ne me prédestinait à l'être.


WHAT AM I MADE OF

- Physique / équipement -

J'ai toujours été relativement dans la moyenne, physiquement parlant. Il faut dire que je n'ai rien de bien particulier. Je ne suis pas grande mais pas si petite que ça non plus, avec mon mètre soixante-six. J'ai bien eu une période quand j'étais enfant où j'étais relativement en surpoids, mais entre ma perte de poids à l'adolescence et le fait qu'aujourd'hui ce soit devenu un luxe que très peu peuvent se permettre de manger à sa faim, je suis loin d'être enrobée. A vrai dire, je pense même que certains doivent me trouver relativement maigre. Alors oui, ça fait très longtemps que je ne suis pas montée sur une balance, mais je pense que je dois faire autour des quarante-neuf kilos. Ce qui n'est pas énorme, vous l'admettrez. Avant tout ça, j'étais blonde. Et non, ce n'était pas ma couleur naturelle. Je faisais des décolorations et puis au début quand ça a commencé, je me servais de l'eau oxygénée que je pouvais trouver pour me déteindre les cheveux moi-même. Autant vous dire que ça me les a complètement abîmé. Je les avais longs jusqu'au milieu du dos encore pendant longtemps après que le monde soit parti en vrille et j'ai continué de me les décolorer tant que je trouvais les produits me permettant de le faire. Mais les choses ont changé. Et j'ai changé. Mentalement, certes, mais physiquement aussi. Je suis revenue à ma couleur naturelle et ai donc les cheveux châtains. Je les ai coupés aussi, en un carré court loin d'être digne du travail d'un coiffeur professionnel mais qui fait l'affaire. Ce n'est pas comme si j'avais qui que ce soit à séduire de toute façon.

Même si j'ai toujours voulu avoir un tatouage, l'apocalypse ne m'a malheureusement pas laissé le temps de m'en faire un. Autant dire que j'ai un peu perdu l'espoir de voir un jour ma peau encrée. Comme tout le monde, j'ai des cicatrices. Certaines plus anciennes que d'autres. J'ai une longue cicatrice à la poitrine, entre les deux seins, signe d'une intervention cardiaque à laquelle j'ai eu droit quand j'avais seize ans. Apparemment j'avais une valve cardiaque mal formée et du coup ils ont dû intervenir quand j'avais huit ans pour effectuer une réparation et éviter que je me retrouve avec une prothèse et un traitement anti-coagulant à vie. En tout cas, l'essentiel c'est que je n'ai plus eu de problèmes par la suite. Et c'est mieux comme ça. J'ai aussi une cicatrice le long de l'intérieur de la cuisse gauche. Une mauvaise chute sur un morceau d'acier qui par chance n'a pas touché mon artère fémorale. Sinon je ne serais plus là pour vous en parler, croyez-moi. Malgré ça, j'ai réussi à choper une infection et à presque passer l'arme à gauche. Heureusement pour moi que je n'étais pas seule à ce moment là.

Niveau équipement, je garde toujours sur moi le sac à dos que j'ai récupéré lorsque j'ai réussi à m'enfuir de ce campement de survivants. Je me demande toujours comment j'ai fait pour soudoyer ce garde. Mais au moins, il m'a pas menti en me disant qu'il me donnerait de quoi faire pour survivre plus ou moins convenablement une fois seule. Dans ce sac j'ai un plaid, un pull et un pantalon de rechange et une autre paire de chaussette. J'y ai aussi mis les deux barres de céréale que j'ai pu récupérer dans ce qui ressemblait à un ancien campement. Malheureusement pour moi, j'ai perdu tous les objets qui pouvaient avoir la moindre valeur sentimentale quand j'ai été embarquée de force par mes ravisseurs. D'un autre côté, au moins ça m'encombre pas. Faut voir le côté positif. Pour me défendre, j'ai une arme qui doit certainement pousser beaucoup de gens à penser que je ne sais absolument pas m'en servir. Pourtant, c'est loin d'être le cas. C'est un HK PSG1. Pour ceux qui se demandent ce que c'est, il s'agit d'un fusil de précision semi-automatique allemand. J'ai eu l'impression que c'était Noël quand ce garde -toujours le même- me l'a tendu le jour de ma fuite. On avait assez sympathisé pour qu'il sache que j'étais largement capable de m'en servir. Surtout que c'était l'arme que j'avais avant d'être capturée et qui m'avait été forcément confisquée par mes ravisseurs. Seul bémol, je n'ai qu'une vingtaines de balles sur moi. Alors je ferais mieux de les économiser. Autre point négatif, comme c'est une arme qui sert à longue distance, je suis obligée de toujours garder sur moi un couteau tactique que j'ai récupéré un peu par hasard en tombant sur un ancien petit abri de survivants probablement décimé peu de temps avant mon arrivée.


HEAR MY STORY


Je suis née dans un petit chalet de montagne, un beau matin de novembre 1995. Les oiseaux chantaient et le bruit de la nature résonnait tout autour d'un couple heureux vivant le plus beau jour de sa vie ! Non je déconne. Attendez, vous pensiez vraiment que c'était le début de mon histoire ? Vous me prenez pour qui, Blanche-Neige ? Un peu de sérieux tout de même... Bon, reprenons depuis le début vous voulez bien ? Je suis effectivement née en novembre, le 29, de cette année là. Mais c'était dans un hôpital de New York. Je pourrais pas vous dire lequel, non seulement j'étais pas en âge de m'en souvenir mais en plus j'ai jamais vraiment cherché à en connaître le nom par la suite. Pour ce qui est de la partie « un couple heureux vivant le plus beau jour de sa vie » là non plus on y est pas trop. Ma mère avait quinze ans quand elle a accouché de moi, autant vous dire qu'elle était pas spécialement prête à assumer son rôle. Alors elle a préféré prendre ses dispositions (avec l'aide de ses propres parents) et trouver une famille qui serait plus à même de s'occuper de moi. C'est comme ça que j'ai atterri dans chez les Foster. A mes yeux, c'est eux mes vrais parents. Laurel et Dan étaient ensemble depuis quinze ans, avaient une bonne situation financière, des métiers stables, pas d'antécédents judiciaires, bref le tableau parfait quoi. Et quand j'y repense, je me dis que je suis vraiment contente d'avoir été placée chez eux.

J'ai passé les six premières années de ma vie dans un appartement avec une vue imprenable sur les grandes rues de Manhattan. Mon père était flic et ma mère travaillait dans un cabinet d'avocat. Je vous raconte pas le nombre de fois où je les ai entendus s'engueuler au sujet de telle ou telle personne quand ils pensaient que je dormais tranquillement dans ma chambre le soir alors que j'étais en train de jouer avec Pipou. C'était mon ami imaginaire, Pipou. Et si vous voulez tout savoir, c'était un chien qui parle et qui vole, et qui parlait avec un accent anglais. Me demandez pas pourquoi par contre. Quoi qu'il en soit, malgré les nombreuses prises de bec qu'ils pouvaient avoir, cela n'entachait en rien leur relation et leur amour. Je crois même que j'ai longtemps comparé leur histoire à celles que l'on peut lire dans les contes de fées. Le genre « et ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants ». A la différence près qu'eux ne pouvaient pas en faire. Alors ils se sont contentés de moi ! Et je m'en suis jamais plainte, j'aurais été bête de le faire. Parce que du coup, j'étais la seule à profiter de tout l'amour qu'ils pouvaient offrir. Et de toute évidence, ils en avaient beaucoup en stock. Peut-être le fait d'avoir tout de même pu avoir un enfant alors que la nature semblait ne pas avoir décidé de leur offrir ce luxe.

Du coup, comme vous pouvez vous en douter, j'ai eu une enfance qui n'était pas très difficile. J'avais des parents aimants, et je n'ai jamais manqué de rien. Mais il y avait tout de même une petite ombre au tableau. Sans que je comprenne vraiment pourquoi, j'avais l'impression de passer mon temps à l'hôpital pour un rien. J'avais vraiment du mal à m'y faire. C'est à force de nombreux examens que les médecins ont finit par trouver d'où venait le problème chez moi. Une valvulopathie. En gros, c'est les tissus de l'une des valves du cœur qui sont altérés. Du coup elle fait moins bien son travail, le sang circule moins bien et ça crée des problèmes. Je suis pas médecin, je peux pas trop vous expliquer plus clairement ce que c'est. Surtout quand on essaie de te faire comprendre quand t'as sept ans que t'es pas un enfant comme les autres, qui peut pas sortir jouer avec ses amis ou aller courir dans le parc. Enfin bref. Tout ce joyeux bordel a encore continué pendant près d'un an avant qu'ils ne se décident à m'opérer. En même temps, il faut dire qu'une opération à cœur ouvert et arrêté, avec une circulation extra-corporelle c'est pas le truc le plus simple à organiser. Et mes parents avaient vraiment peur que je m'en sorte pas vivante. Je les comprends. Je crois que j'avais jamais eu aussi peur de toute ma vie !

J'avais à peine huit ans quand je me suis faite opérer du cœur. Pendant longtemps j'ai dû rester à l'hôpital et ensuite on m'a interdit de faire du sport ou un quelconque effort physique pendant un long moment. Histoire de ne pas trop forcer quoi. C'est là que j'ai commencé à compenser un peu mon mal-être par la bouffe. C'était pas très intelligent non plus, mais j'avais huit ans, vous vous attendiez à quoi ? Et puis comme un malheur n'arrive jamais seul, comme on dit, c'est pile à ce moment là que ma mère a été mutée. Et pas juste dans un autre quartier hein. En fait, son cabinet avait décidé de s'agrandir et d'en ouvrir un nouveau ailleurs. A Seattle. Et ils voulaient que ma mère soit là-bas pour aider à faire prospérer le truc ou je sais pas trop quoi. J'ai pas vraiment eu voix au chapitre faut dire et on m'a juste dit « on s'en va ma chérie, dit au revoir à tes copines mais tu t'en feras plein d'autres quand on sera là-bas ! »... Mouais. J'avais pas vraiment le choix de toute façon. Alors on a déménagé.

Les premiers mois ont vraiment pas été faciles. J'avais pas le droit de sortir m'amuser, du coup forcément je restais toujours dans mon coin à l'école sans pouvoir jouer avec les autres. Et j'ai continué de me rassurer en mangeant. Jusqu'à ce que je sois vue comme la petite grosse qui n'a pas d'amis. Autant dire que j'ai eu beaucoup de mal à vivre ce nouveau départ à Seattle. Par chance, j'avais toujours l'amour inconditionnel de mes parents auquel me raccrocher. Alors ça allait quand même. Un peu. Enfin bref ! Au moins, ça n'a pas trop affecté ma scolarité et j'ai vite accepté l'idée que ne pas avoir beaucoup d'amis -voire même pas du tout- ne voulait pas dire que je valais moins que quelqu'un d'autre. C'est mignon comme les enfants peuvent trouver de l'espoir un peu partout et voir le bien autour d'eux non ?

Les années ont passé sans que je ne rencontre d'autres problèmes cardiaques. J'étais toujours suivie par un médecin, mais de toute évidence l'opération avait assez bien fonctionné pour que je puisse reprendre une vie normale. Et ça m'a fait un bien fou. Je me souviens comme si c'était hier du jour où à l'école on avait dû aller passer une journée au boulot avec l'un de nos parents. Ma mère étant en voyage pour une affaire, j'étais allée avec mon père. Il m'a fait voir tous les recoins du poste de police, m'a expliqué un peu mieux son travail et m'a même montré le stand de tir où ils s'entraînaient. J'avais jamais eu autant d'étoiles dans les yeux que ce jour là. Surtout quand j'ai rencontré l'un des collègues de mon père. Il parlait avec une passion débordante d'une compétition de tir longue distance organisée tous les ans et qui réunissait plus de 300 équipes de tireurs. Le but ? Être capable de toucher une cible à 3200 mètres de distance. Vous le voyez venir hein ? Ouais. Exactement. J'avais douze ans et c'est ce jour là que j'ai décidé que je voulais m'entraîner assez dur pour pouvoir un jour participer à cette compétition. Et j'avais aucune intention de laisser quelqu'un me dire non.

Je vous passe les détails de ma scolarité, parce qu'il n'y a rien de bien intéressant à raconter dessus. Aucun problème rencontré, toujours de bonnes notes et un bon comportement. Bref, l'élève modèle quoi. Et je pèse mes mots. Tiens, en parlant de peser. Je crois que j'ai eu un sacré déclic parce que j'ai fait en sorte de pouvoir me débarrasser de mes rondeurs. Mon objectif était simple : il fallait que je sois assez en forme pour pouvoir prétendre un jour à faire partie de l'une des équipes qui participerait au « King of Two Miles », cette fameuse compétition de tir longue distance. Faut dire qu'au début, mes parents n'étaient pas très emballés par l'idée de me mettre une arme entre les mains quand j'avais à peine quinze ans. Mais ils ont fini par accepter, et mon père m'emmenait tous les jours au stand de tir pour que je m'entraîne avec son collègue. C'était pas super légal, mais j'étais encadrée et j'avais pas d'arme à la maison ! Donc en soit... c'était pas si grave que ça non plus, si ? Un petit entraînement de rien du tout... D'abord avec des armes légères pour m'apprendre à viser et à gérer le recul, avec des cibles relativement proches. Puis au fil du temps, des armes de plus en plus lourdes (tant par leur capacité de tir que par leur vrai poids) avec des cibles de plus en plus éloignées. C'était loin d'être simple. Mais quand j'ai un objectif, je m'arrête pas avant de l'avoir atteint. C'est tout.

Je pense pouvoir dire qu'une véritable passion était née chez moi. Et quand j'ai enfin pu commencer à tirer avec un fusil de précision -qui m'a bien souvent fait d'énormes bleus à l'épaule à cause du recul- je vivais ma meilleure vie. Sans exagérer. J'étais à la fin du lycée à ce moment là, et même si c'était difficile de gérer entre les examens d'entrée en fac, le diplôme de fin d'année et les entraînements, je me donnais à fond pour réussir à tout concilier. A ma propre surprise, j'ai réussi à le faire. C'est pas que je m'en sentais pas capable, mais presque. Faut croire que je me sous-estimais un petit peu. Ce qui par contre a vraiment surpris mes parents, c'est le choix que j'ai fait pour mes études supérieures. Ils s'attendaient tous les deux à ce que je suive logiquement les pas de mon père en rejoignant la police. En soit, ça aurait été logique vu ma passion pour le tir. Mais non. C'est en fac de droit que je voulais aller. Suivre les pas de ma mère et devenir avocate. J'avais pas envie de gâcher ma passion en en faisant mon métier, vous voyez ? L'avantage d'être enfant unique : ils acceptaient de me suivre dans n'importe laquelle de mes décisions. Je pense que j'aurais vraiment pu mal tourner en fait...

18 ans ! La fin du lycée, le début des choses sérieuses. 2013, l'année de tous les possibles ! Mais surtout le moment où il va falloir être la plus concentrée possible pour pouvoir gérer vie sociale, cours de droit et entraînement au tir. Parce que NON je n'ai toujours pas abandonné l'idée de pouvoir participer au King of Two Miles. Et j'y renoncerai pas. Jamais. Laissez tomber. Même si en soit la fac n'était pas très loin de chez mes parents, j'habitais quand même sur le campus histoire que ça soit plus pratique. Et au moins, ça m'a permis de rencontrer pas mal de gens. De me faire des amis. Peut-être même les meilleurs. Et même plus que des amis d'ailleurs... Ah oui parce que j'ai oublié de vous dire. Vous vous souvenez quand je parlais des avantages d'être fille unique, bla bla bla ? Ouais, bah j'ai fait mon coming-out quand j'avais quinze ans. Avec toute l'arrogance possible qu'on peut avoir à cet âge là, pensant que mes parents auraient une réaction négative à ce sujet. Alors que pas du tout. Bizarrement, ma mère a eu un peu plus de mal à s'y faire que mon père mais grâce à lui elle a rapidement entendu raison et a accepté l'idée au bout d'un moment.

Bon, j'en étais où ? Ah oui, les amis que je me suis fait à la fac ! Y'avait Marius, un espèce de petit génie qui avait sauté assez de classes pour être dans la même promo que nous alors qu'il avait deux ans de moins. Steven et Sophia, qui se connaissaient déjà depuis plusieurs années. Et Sey. Comment dire... Fiou, quand je l'ai vue je vous passe les détails mais franchement je me suis tout de suite dit que j'en ferais bien mon quatre heure de cette demoiselle. Ouais, je sais, ça fait vraiment beauf. Mais je l'ai vraiment pensé ! Elle avait tout pour plaire et en plus c'était certainement la fille la plus douce que j'ai pu rencontrer. On était vraiment un groupe inséparable. Que ce soit pendant les cours ou après, on passait tout notre temps ensemble. Et les mois qui ont passé n'ont fait que renforcer encore et encore nos liens.

Tous les cinq, on a réussi à passer les examens haut la main pour arriver en deuxième année. C'était vraiment agréable de n'avoir perdu personne en route. On avait bien des moments où on se tirait dans les pattes, mais quoi de plus normal ? Au fond, on était tous un peu en compétition pour espérer décrocher le meilleur stage possible. Même si j'avais un certain avantage vu que j'avais une forte probabilité de partir dans le cabinet de ma mère. Le temps a filé sans qu'on s'en rende vraiment compte. Pour nous, la suite logique était de passer en troisième année à la fin de l'année et de poursuivre sur notre lancée jusqu'au bout. Sauf qu'apparemment, le destin en a décidé autrement. Parce qu'au mois d'octobre 2015, alors qu'on devait justement entamer notre troisième année, on s'est retrouvés dans une merde pas possible. Et pas que nous. Tout le monde. Littéralement...



• Octobre 2015, Seattle : Le début des emmerdes
Quand tout ça a commencé, avec les infos qui passaient à la télé et tout ça, personne savait vraiment comment réagir. Je crois qu'à un moment, on s'est tous dit que c'était quelque chose de passager, qui ne durerait pas longtemps. Faut dire qu'au début, on pensait que c'était juste une histoire de drogue comme le laissaient entre les médias et que ça serait assez vite réglé par les autorités. J'avais bien essayé de questionner mon père à ce sujet, mais il n'avait rien le droit de dire. Ce qui n'était pas surprenant, concernant une enquête en cours. Mais au bout de quelques jours, merci internet, on a tous su que le problème était plus grave. Et si personnellement j'étais quasiment sûre qu'il ne s'agissait que d'intox destinée à recevoir un maximum de clics, j'ai vite déchanté le lendemain. L'hôpital concerné avait été mis en quarantaine et tous les médias ont annoncé qu'il s'agissait d'une histoire de virus mais apparemment sous contrôle. Mouais. Cette fois ci, le doute s'est installé. En tout cas chez moi. Je vivais toujours dans ma chambre à la fac à ce moment là. Avec Marius, Steven, Sophia et Sey. Enfin on était pas tous dans la même pièce hein. Vous m'avez comprise quoi.

Mais les jours passent, et avec eux il y a l'arrivée des militaires en ville. Autant dire que ça n'annonce rien de bon. Après tout, si la situation était effectivement sous contrôle ils n'auraient pas besoin d'eux, si ? Des messages d'avertissement sont diffusés du matin au soir, invitant la population à se déplacer le moins possible. Et je m'inquiète de plus en plus pour mon père. Encore une fois, il n'aura fallu que quelques jours de plus pour que mes doutes se confirment. Lorsque ma mère a débarqué en me disant de prendre toutes mes affaires pour qu'on aille dans un camp de réfugiés protégé par des militaires qui avait été érigé en ville. J'avais pas d'autre choix que d'accepter. Mais hors de question que je parte sans mes amis. Leurs parents habitaient bien trop loin de Seattle pour qu'ils puissent les rejoindre, alors ils sont venus avec nous.

C'est le bordel partout. Des gens qui essaient de fuir la ville, d'autres qui s'insurgent et créent des émeutes. Les rues de la ville sont saturées, tout comme les lignes téléphoniques. Ce qui nous empêche de contacter qui que ce soit. Ni mon père, ni les parents des autres. Personne. Et franchement, ça fait carrément flipper cette histoire.

• Automne 2015, Seattle : A croire qu'il peut toujours y avoir pire
Les jours puis les semaines ont passé sans qu'on puisse avoir de nouvelles de mon père. Je vois bien que ma mère est au plus mal même si elle essaie de garder la tête haute. Elle s'accroche à l'espoir qu'effectivement la situation s'arrange bientôt, comme on nous le promet. Mais moi, je n'y crois absolument pas. Et mes amis non plus. Prenez nous pour des pessimistes si vous voulez, mais parfois il vaut mieux s'attendre au pire pour ne pas être déçu s'il se produit. Il ne reste qu'à espérer qu'on se trompe. Malheureusement, c'était pas le cas. Sans qu'on ait vraiment le temps de comprendre pourquoi, les militaires questionnent les civils présents dans le camp en leur demandant qui sait se servir d'une arme. Forcément, je suis bien obligée de leur dire que c'est mon cas étant donné que je m'entraînais depuis presque dix ans pour espérer participer au King of Two Miles. Mais je pensais pas du tout qu'ils allaient me mettre une arme entre les mains. Un fusil de précision semi-automatique. Un HK PSG1. J'ai pas forcément l'habitude des armes allemandes, mais ça reste basiquement le même principe que le reste. Et du coup, je sais m'en servir.

Je crois que c'est au moment où j'ai donc été affectée, avec d'autres survivants, à la surveillance et à la défense du camp que la plupart de ceux qui se voilaient encore la face -dont ma mère- ont compris que la situation était bien plus critique qu'ils ne voulaient bien l'admettre. A quel moment sinon il aurait été logique de mettre une jeune de 20 ans à peine à ce poste là quand on est censés être sous la protection de l'armée ? Le problème, c'est que tirer sur des cibles -même en mouvement- c'est une chose. Mais sur des gens... C'est bien différent. J'y arrivais pas. Mais alors pas du tout. Et ça m'a valu de me faire engueuler de nombreuses fois. Jusqu'au jour où j'ai vu, au travers de ma lunette, l'un des infectés s'en prendre à un flic. Ce type aurait pu être mon père, je n'en sais rien. Mon instinct a pris le dessus et la balle a filé. Je venais de tuer quelqu'un pour la première fois de ma vie.

• Hiver 2015/2016, Seattle : Et le pire est arrivé
On crève de froid. Y'a plus d'eau, pas d'électricité, pas de chauffage. Et les températures baissent considérablement. Je pense que personne s'attendait à ça. Comment est-ce qu'on aurait pu s'y attendre, de toute façon ? Entre le froid et la faim, on s'est vite rendus compte que la situation était bien plus critique qu'on ne voulait bien l'admettre. Et comme si c'était pas suffisant, le destin a décidé de nous en foutre encore un peu plus sur la gueule. C'était habituel de faire face à pas mal d'infectés qui tentaient de s'approcher du camp mais en général on arrivait à les faire tomber avant qu'ils ne puissent faire quoi que ce soit. Mais là... C'était même pas possible de les compter. Ils étaient tellement nombreux. Une véritable horde. Comme un raz-de-marée de corps qui se dirigeait vers nous et était prêt à tout dévaster sur son passage.

Prenez moi pour une lâche si vous voulez. Mais c'était hors de question que je reste là pour attendre sagement la mort. J'ai précieusement gardé mon fusil et j'ai attrapé le plus de munitions possible, prétendant chercher un meilleur point de vue pour tirer, avant de retrouver au plus vite mes amis et ma mère. Sauf qu'avec tout ce bordel, impossible de la retrouver. Et si Sophia et Steven ne m'avaient pas traînée de force avec eux pour qu'on prenne la fuite j'aurais certainement laissé ma peau dans cette histoire en essayant de la retrouver. Sur le coup, je l'ai vraiment mal pris. Je voulais pas abandonner ma mère. Mais Sey, avec toute sa douceur habituelle, a fini par me faire comprendre que dans son état elle n'aurait de toute façon pas pu s'enfuir. C'est vrai que ma mère était tombée gravement malade avec ce froid. Voyager n'aurait pas été possible pour elle. Et c'est sûrement mieux de vivre en gardant un infime espoir qu'elle s'en soit sortie et qu'elle soit toujours vivante quelque part que d'assister à sa mort. Enfin, j'imagine.

• Février 2016, Hamilton – Motel Blue Star : En avant l'aventure
Après qu'on ait quitté le camp de réfugiés tous les cinq, on a fait de notre mieux pour traîner le moins longtemps possible dans les rues de Seattle. C'était beaucoup trop dangereux. Par chance, on a trouvé une voiture dont la batterie n'avait pas trop souffert du froid et dont le réservoir était encore assez plein pour qu'on puisse se mettre en route vers un ailleurs moins dangereux. Si tant est que ça puisse encore exister. Alors on a roulé le plus longtemps possible, histoire de s'éloigner le plus possible de la ville. Mais on pouvait pas forcément aller très loin non plus. Entre la fatigue, la faim, le froid et le niveau d'essence qui semblait baisser à vue d'oeil, on a vite fait le choix de faire escale à Hamilton. On est tombés sur un motel, le Blue Star. Assez excentré, avec une vue des alentours relativement dégagée. Et surtout des lits. Des vrais lits. Et des couvertures à foison. On a pas hésité un seul instant avant de nous arrêter là. Il faisait nuit, et de toute façon c'était plus raisonnable de nous reposer un petit peu.

Quand on est descendus de la voiture, j'ai gardé mon arme sur moi histoire de pouvoir nous défendre au cas où. Même si je pouvais pas faire grand chose en cas d'attaque trop rapprochée. Mais ça avait l'air calme. Enfin, c'était jusqu'à ce qu'on se fasse surprendre par un espèce d'ours qui s'est rué vers nous. Et je parle pas d'un animal hein. Rassurez-vous. Un homme, très grand, barbu, qui avait l'air d'être seul ici depuis un moment. Il nous a accueilli comme si on venait de lui sauver la vie alors qu'on avait rien fait. On savait pas trop à quoi s'attendre. Du coup, forcément, la méfiance était de mise. Mais de toute évidence, il avait plus d'expérience que nous et des armes aussi. Ce qui nous faisait cruellement défaut. Alors d'un commun accord, on a décidé de s'installer ici pour un temps. C'était toujours mieux que rien. Et puis, on avait besoin de lui pour survivre.

• Septembre 2016, Motel Blue Star : La vie est une belle salope
Je me souviens de ce jour comme si c'était hier. Je pourrais pas vous dire précisément quelle date c'était, mais c'était aux alentours du mois de septembre. Ce qui devait n'être qu'un arrêt de quelques semaines dans ce motel aux côtés d'Anton se sont transformés en mois. Et avec le temps, c'est une réelle relation de confiance qui s'était nouée entre nous tous. On avait réussi à s'organiser, à trouver des solutions plus ou moins efficaces aux différents problèmes qui pouvaient pointer le bout de leur nez. En fait on aurait vraiment dit que les choses étaient en train de s'améliorer. Enfin, dans la mesure où c'était possible de les améliorer bien entendu. De mon côté, j'avais assez rapidement été désignée comme sentinelle et je passais beaucoup de temps sur le toit du motel, à surveiller les environs. Un peu trop solitaire à mon goût mais je préférais encore ça au fait de devoir partir chasser avec Anton. Je dis pas qu'il est désagréable ou que je ne l'aime pas, au contraire je l'apprécie même beaucoup. Mais il nous arrive bien trop souvent de nous prendre la tête pour un oui ou pour un non. Et ce n'est pas ce qu'il y a de plus pratique quand on doit faire des kilomètres pour essayer de trouver des animaux sans pour autant se faire repérer. A nous deux, on aurait à peine fait trois cent mètres que tous les bestiaux du coin auraient pris la fuite et que les deux tiers des cadavres alentours nous auraient pris en chasse. Et encore, y'avait pire que la chasse avec l'ancien flic : devoir essayer d'entretenir le petit potager qu'on avait installé. J'ai réussi à faire crever de soif un putain de cactus quand j'étais au lycée. Vous pensez vraiment que c'est une bonne idée que j'essaie de mener à bien des plantations vitales ? Non, on est d'accord.

Quoi qu'il en soit, ce jour là Anton et Marius étaient partis tous les deux pour chasser. Comme souvent d'ailleurs. Tout aurait dû bien se passer, comme d'habitude. Mais c'était sans compter sur notre légendaire malchance. Celle qui semble nous coller au cul comme la puanteur au derrière d'un phacochère depuis que tout ça a commencé. On trouvait tous qu'ils mettaient du temps à rentrer. Mais à croire que Sey nous avait tous contaminés avec son habitude de toujours voir le verre à moitié plein, on s'est dit qu'ils avaient juste un peu de retard. Peut-être parce qu'ils avaient trouvé plus que ce à quoi ils s'attendaient. Quelle connerie. Toujours postée sur mon toit, je l'ai vu rentrer moi. Anton. Seul. Tirant une tronche de dix pieds de long. J'ai pas eu besoin de poser la moindre question pour comprendre. De nos jours, quand on part à deux et qu'on revient seul, ça veut pas dire grand chose d'autre. Marius est mort. Et pour moi, c'est de la faute d'Anton.

• Mars 2018, Hamilton – Motel Blue Star: Le jour des morts
Qui aurait cru qu'après deux ans on serait toujours ici ? Franchement je l'aurais jamais imaginé. Avec le temps, notre groupe s'était même agrandi. On accueillait des survivants soit de passage soit pour une durée indéterminée. Si bien qu'on était une bonne dizaine à présent. Au fait, vous vous souvenez de quand j'avais dit que le jour où j'ai rencontré Sey, elle m'avait clairement pas laissée indifférente ? Et bien au fil des années, ça n'a toujours pas changé. Et je suis même tombée amoureuse d'elle. Sans jamais oser le lui dire. Je trouvais jamais le bon moment. Et je me disais à chaque fois qu'elle ressentait certainement pas la même chose pour moi. Donc je voulais pas risquer de la perdre. Pourtant, ce jour là, j'avais enfin décidé de prendre mon courage à deux mains et de me jeter à l'eau. J'ai quitté mon poste de sentinelle seulement quelques minutes, vu que tout était calme aux alentours et j'ai demandé à Sam -l'un des mecs du groupe qui était arrivé y'a quelques mois- de me remplacer. Je suis descendue du toit pour rejoindre Sey mais elle était introuvable. En tout cas, elle n'était pas aux endroits où elle allait d'habitude.

J'ai compris que trop tard. Y'a eu un bruit de moteur. Des voix inconnues. Des coups de feu et des hurlements. C'est là que j'ai reconnu l'un des cris. C'était la voix de Sey. Je me suis ruée aussi vite que possible vers l'extérieur. Mais il était déjà trop tard. Je me suis figée face à la scène qui se déroulait devant moi. Plusieurs hommes, armés jusqu'aux dents. A leurs pieds, le corps encore secoué de spasmes de la femme que j'aimais. La gorge tranchée, son sang se répandant au sol en une flaque immonde. C'était comme si on venait de m'arracher le cœur. Et je sais quel effet ça fait d'avoir son cœur en dehors de son corps. Même si j'étais sous anesthésie, bref c'est pas le sujet ! J'ai pas réfléchi. J'ai essayé de courir vers elle, de la sauver. Même si au fond de moi je savais déjà qu'il était trop tard. On m'a arrêtée net dans ma course en m'attrapant par les cheveux, ce qui m'arracha un cri de douleur. Des bras bien trop forts pour moi m'ont entourée et une main couverte de sang s'est posée sur ma bouche pour que je ne puisse pas hurler. « Inutile de te débattre salope. Ou tu finiras comme ta copine là-bas. » que cette voix rauque me souffla à l'oreille, me glaçant jusqu'aux os. L'instinct de survie comme on dit.

Comme si je ne pesais rien du tout, il m'a soulevée et posée sur son épaule comme un sac de patates pour m'emmener jusqu'à leur camion. Ce qui me laissa tout le loisir de voir l'assassin de Sey soulever son corps et la balancer dans la benne à ordures qui nous servait de conteneur à fumier. Sans ménagement, j'ai été jetée à l'arrière du véhicule. C'est là que j'ai vu que Sophia y était déjà. Elle pleurait, elle aussi. Toutes les larmes de son corps. Balbutia comme elle pouvait entre deux sanglots, pour me dire ce qu'ils avaient fait à Steven.

Tout était de ma faute. Si je n'avais pas quitté mon poste, rien de tout ça ne serait arrivé. Et Anton... Encore une fois, lui qui nous avait promis lors de notre rencontre qu'il nous protégerait quoi qu'il arrive... Il n'était pas là. Comme pour Marius, il n'avait rien fait. Rien du tout.

• Janvier 2019, Lynnwood – Motel Best Lynnwood Inn: Faites que ça se termine vite
On est là depuis quoi ? Trois mois ? Quatre ? J'en perds le fil du temps avec tout ça. On a subi un espèce d'examen médical en arrivant ici avec Sophia. Puis réparties dans des catégories. Apparemment, elle était une « pondeuse » et moi une « servante ». Sur le coup, je m'étais pas imaginée que ça pouvait être vraiment ce à quoi on allait servir. Et pourtant, de toute évidence ça l'était. Ma constitution osseuse ne leur convenait pas et j'avais un risque trop important de mourir en couche. Tant mieux pour moi. Au moins, je n'ai pas eu à subir tous les abus auxquels a eu droit mon amie... La pauvre... On est là depuis à peine quelques mois et elle est déjà enceinte. De qui ? Bonne question. Ils sont tellement à lui avoir passé dessus que personne n'est capable de le dire.

De mon côté et bien je sers à tout le reste. Le ménage, l'entretien, la cuisine, bref toutes les tâches relativement ingrates que l'on peut avoir à confier aux autres pour simplifier son quotidien. Je ne sais pas combien est-ce qu'on peut être, mais toutes celles qui servent de mères porteuses ou de larbins ne sont que des femmes qui ont été capturées comme nous au gré de leurs expéditions alentours. Je pense pas que je peux vraiment me plaindre de ma situation. Au moins, personne ne me fait de mal. Pas sexuellement en tout cas. Et c'est un luxe que toutes celles qui ne l'ont pas doivent nous envier. Malgré tout ça, je crois qu'on rêve toutes de la même chose : la liberté. C'est peut-être une bonne chose de ne pas avoir à se préoccuper de sa sécurité nuit et jour parce que d'autres sont en charge de ça. Mais je préfère mille fois me retrouver seule là dehors à lutter pour ma survie qu'ici en tant que prisonnière. Surtout après ce qu'ils ont fait à Sey. Et ce qu'ils font à Sophia. C'est quelque chose que je ne pardonnerai jamais.

• Août 2019, Lynnwood – Motel Best Lynnwood Inn: Salut les cons
Des semaines que je prépare ce coup là. Au début j'avais des scrupules, me disant que je ne devrais pas essayer de m'enfuir toute seule alors que Sophia était toujours là et enceinte jusqu'au cou. Mais c'était jusqu'à ce que je n'apprenne par hasard qu'elle était décédée au début du mois parce qu'il y a eu des complications à l'accouchement. Si seulement j'avais eu une chance de la venger. Mais cela n'aurait rien été d'autre qu'une mission suicide. Alors j'ai abandonné l'idée au moins aussi vite qu'elle m'était venue à l'esprit. Je n'avais aucune intention de mourir ici.

Au fil des mois, j'avais réussi à me rapprocher de l'un des mecs qui faisait partie de l'équipe des gardes de nuit. On était vraiment devenus assez proches, sans pour autant pouvoir dire qu'on s'appréciait assez pour devenir amis. Par contre, on l'était suffisamment pour que j'arrive à le soudoyer. J'avais rien de matériel à lui offrir, mais il cherchait à avoir des informations. Des histoires d'amourettes à la mord-moi le nœud. Mais l'avantage de passer ses journées à aller et venir partout dans le motel, c'est que je peux avoir les oreilles qui traînent et les yeux qui observent tout ce qui se passe. Alors les infos, ça s'obtient très vite. En échange de ça, il m'a offert l'opportunité de m'enfuir. Je m'attendais déjà au pire, devoir survivre seule là dehors sans rien. Ni arme ni nourriture. Mais c'était sans compter sur l'ego d'un homme qui a été assez meurtri pour qu'il veuille se venger de la manière la plus sournoise qui soit. En arrivant à notre point de rendez-vous, je l'ai vu avec un sac à dos et un arme à feu. Dans le sac, quelques habits de rechange, une lampe de poche, des munitions et des provisions pour quelques jours. L'arme ? Ni plus ni moins que mon précieux fusil de précision. Quand je vous dit qu'on avait sympathisé. Je lui avais parlé de cette arme, du fait qu'elle m'appartenait et que j'y tenais énormément. Qui aurait cru qu'un homme pouvait retenir aussi bien ce qu'on lui dit ? Il ne m'a même pas laissé le temps de le remercier avant de me pousser à m'enfuir au plus vite. Suivant chacune des indications qu'il avait pu me donner, j'ai réussi à quitter cet endroit sans me retourner. Il ne me restait plus qu'à mettre le plus de distance possible entre eux et moi.

• Septembre 2019, Three Lakes – Maison du lac: Les bons samaritains existent encore
Sans perdre de temps, j'avais pris la route de Three Lakes après m'être échappée du Best Lynnwood Inn. Le plus logique pour moi était de partir vers une zone moins peuplée que Seattle pour éviter de faire face à trop de morts sur mon chemin. Si en temps normal le trajet ne m'aurait pris que quatre ou cinq heures de marche, avec la nuit et la fatigue plus le fait de devoir faire de nombreux détours pour éviter les affrontements avec les cadavres, j'ai mis presque huit heures à arriver jusqu'à la petite ville. Il ne me restait plus qu'à trouver un endroit où poser mon sac pour quelques temps.

En me promenant dans les rues désertes, j'essayais de trouver une solution à mon problème d'hébergement. Et bizarrement, les motels ça m'attirait plus trop. On se demande bien pourquoi. C'est là que je suis tombée sur eux. Ou plutôt qu'ils sont tombés sur moi. Littéralement je veux dire. En descendant d'un toit bas, fuyant certainement quelque chose, un couple de personnes bien vivantes qui n'avait aucune idée que je me trouvais là. Je ne sais pas qui a fait la tronche la plus étrange. Eux en se disant que le sol était bien plus mou que d'habitude, ou moi quand je me suis retrouvée à servir de coussin pour leurs culs. Jason et Martha. Enchantée. En tout cas, c'est ce que je leur ai dit une fois qu'ils se sont relevés, m'ont aidée à faire de même et m'ont emmenée jusqu'à chez eux. Ou en tout cas, là où ils avaient élu domicile. Une maison isolée au bord d'un petit lac, avec une vue bien dégagée sur tout ce qui aurait pu venir alentour. Bonne pioche. Ils ont accepté de m'accueillir chez eux pendant un certain temps, histoire que je puisse reprendre des forces et me reposer un peu sans avoir à chercher un endroit où dormir. Apparemment, la fin du monde n'a pas pourri absolument tous les survivants qui restent. Et ça fait plaisir.

• Février 2020, Seattle – No Man's Land: Home sweet home
Il faut croire que c'est devenu une habitude chez moi, de rester des mois à un endroit alors que je n'avais prévu d'y rester que quelques semaines. Etant donné que la cohabitation se faisait bien et que la survie semblait un peu moins difficile à trois, j'étais restée en compagnie de Jason et Martha depuis que nous nous étions rencontrés. Et heureusement pour moi. Un jour, en décembre, alors qu'on était partis en quête de vivres, j'ai fait une chute en essayant de fuir des rôdeurs. Sauf que le problème c'est que j'ai atterri sur une plaque de métal coupante qui m'a entaillé l'intérieur de la cuisse gauche. Fort heureusement, ça n'a pas touché l'artère. Mais forcément, c'est loin d'être le genre de trucs qui sont très propres. Et la plaie s'est rapidement infectée. Le couple a pris soin de moi, m'a soignée du mieux qu'ils pouvaient en utilisant les connaissances d'homéopathie de Martha qui était pharmacienne avant tout ça. J'ai vraiment eu de la chance, parce que sans leurs soins j'y serais restée à coup sûr.

Ils ont attendu que je sois de nouveau sur pied pour me parler de leur projet. Trouver de quoi vivre ici devenait de plus en plus difficile et ils avaient des connaissances qui vivaient sur Seattle, au No Man's Land. J'en avais entendu parler souvent, sans avoir la « chance » d'y mettre les pieds. Mais de toute évidence, c'était notre meilleure option. Retourner en ville, et essayer de tirer notre épingle du jeu en retrouvant un endroit où vivre. Est-ce que j'avais vraiment le choix ? Pas vraiment. Alors j'ai suivi le mouvement. Seattle, me revoilà...



Aujourd'hui, c'est simple. Je vis au jour le jour, essayant de faire au mieux avec ce que je trouve et ce que j'ai. Je vis dans un petit abri qui avait été érigé par des survivants dans les combles d'un entrepôt qui ont malheureusement certainement trouvé la mort peu de temps avant mon arrivée. Tant pis pour eux, tant mieux pour moi. Il y avait quelques vivres encore sur place ainsi qu'un couteau dont je vais pouvoir me servir pour me défendre. Je vais souvent au No Man's Land, que ce soit pour trouver un peu de compagnie ou pour potentiellement échanger des trucs. En plus, au fil du temps, j'ai entendu une description qui peut convenir parfaitement à celle d'Anton. Ce qui veut dire qu'il est toujours en vie. Alors je compte bien tout faire pour le retrouver. Et lui faire payer pour ce qui s'est passé. Même si au fond de moi, je sais qu'une fois face à lui je risque d'avoir du mal à ne pas céder à la simple joie de retrouver un visage connu. On verra bien. L'avenir nous le dira, comme on dit.


Time to meet the devil

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Re: Anna Foster | I swear you'll never bring me down

Mer 11 Mar 2020 - 13:32

Willa Holland fhjkfghkjsd :smile14: Anna Foster | I swear you'll never bring me down 435690670 Anna Foster | I swear you'll never bring me down 1342238320 :Jay:
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Re: Anna Foster | I swear you'll never bring me down

Mer 11 Mar 2020 - 13:33


Re-bienvenue parmis nous et bon courage en enfer.


You will learn
It's not our precious virus that makes you, it's not who you kill or who you screw... It's the heartbreaks... The bigger... The better... and I know better than any of us.
Cole Quinto
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Re: Anna Foster | I swear you'll never bring me down

Mer 11 Mar 2020 - 13:38

oye oye nouveau perso, bien cool encore !
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Re: Anna Foster | I swear you'll never bring me down

Mer 11 Mar 2020 - 13:50

Rebienvenue banane!


Inachevés
La médiocrité commence là où les passions meurent. C'est bête mais j'ai besoin de cette merde pour sentir battre mon cœur. J'ai tellement misé sur mes faiblesses et mes failles, j'mérite une médaille au final j'ai fait qu'briller par mes absences.
Levi M. Amsalem
Levi M. Amsalem
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Re: Anna Foster | I swear you'll never bring me down

Mer 11 Mar 2020 - 13:57

Le sosie de ma belle-soeur, parfait ! :MisterGreen:
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Re: Anna Foster | I swear you'll never bring me down

Mer 11 Mar 2020 - 14:20

J'adore ce vava !
J'espère que tu vas bien t'amuser avec elle !
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Re: Anna Foster | I swear you'll never bring me down

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